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6 OptionBio | Lundi 10 novembre 2008 | n° 408
Un homme âgé de 58 ans se présente dans un hôpital de San Francisco. Ses analyses
sanguines révèlent une calcé-mie à 6 mg/dL pour une normale comprise entre 8,5 et 10,5 mg/dL avec un taux d’albumine sérique à 3,9 g/dL et une hyperphosphoré-mie à 6 mg/dL (normale entre 2,5 et 4,5 mg/dL). Le calcium ionisé est à 0,75 mmol/L pour une norme entre 1,10 et 1,32 mmol/L. Ses antécédents médicaux montrent une difficulté auditive sans notion de chirurgie du cou ni de raideur, ni de crampe musculaire ou de paresthésies. Son frère et sa sœur, tous les deux décédés, avaient une pathologie rénale.
De nombreuses originesManifestation clinique courante, l’hypocalcémie peut avoir de nom-breuses origines. En général, l’hy-pocalcémie résulte d’une sécrétion inappropriée de l’hormone parathy-roïdienne (PTH) ou d’une activation de ses récepteurs. Il peut exister
aussi une insuffisance en vitamine D, une déficience de l’activité du récepteur de la vitamine D ou d’un métabolisme anormal du magné-sium. D’un point de vue clinique, l’hypocalcémie peut se manifester sous forme de tétanie, crampes, altération de la conscience ou défaillance cardiaque congestive. Sa durée et sa sévérité déterminent le tableau clinique. Les symptômes neuromusculaires sont typique-ment prédominants avec spasmes, crampes, paresthésies, bronchos-pasmes, laryngospasmes. L’hy-poparathyroïdisme reste une des quelques endocrinopathies qui ne bénéficient pas d’un traitement hormonal substitutif.
Un traitement par carbonate de calciumChez ce patient, le déficit auditif et l’histoire familiale de patholo-gie rénale suggèrent un syndrome d’hypoparathyroïdisme, de surdité et d’anomalie rénale. Le taux sérique de PTH est en effet très bas. Devant
l’absence de symptômes, un traite-ment par carbonate de calcium et calcitriol est institué, afin d’obtenir une calcémie normalisée, une cal-ciurie des 24 heures correcte et une phosphorémie normale. |
OPHÉLIE MARAIS
médecin biologiste, Paris
À propos d’un cas d’hypoparathyroïdisme
SourceShoback D. Clinical practice. Hypoparathyroidism. NEJM. 2008 ; 359 : 391-403.
HHV-6 et hépatite syncytiale à cellules géantes
L’hépatite syncytiale à cellules géantes est rare mais représente une forme sévère associée à des pathologies auto-immu-
nes, des infections virales ou des réactions médi-camenteuses. Une équipe italienne a recherché une cause infectieuse chez un patient atteint d’hé-patite syncytiale à cellules géantes développée lors d’une transplantation hépatique.
Un agent infectieux ?Ce patient était d’ailleurs atteint d’une infection latente à un variant B du human herpesvirus 6
(HHV-6B) et le donneur d’une infec-tion latente à un variant A
du HHV-6 (HHV-6A). Au début de la maladie,
la détection de l’ADN
du HHV-6A a été réalisée dans le plasma, les tissus hépatiques affectés et dans une des cellules syncytiales géantes, micromanipulée à l’aide de deux PCR différentes. Les résul-tats indiquent la présence d’une infection active à HHV-6A chez ce patient. L’expres-sion d’une protéine spécifique du HHV-6A (p41/38) précoce n’a été démontrée que dans la cellule syncytiale géante en l’absence d’autres infections pathogènes. Les mêmes marqueurs d’infection active à HHV-6A ont été documentés dans différents échantillons sanguins de suivi et ont ensuite disparu avec la résolution de l’hépatite syncytiale à cellu-les géantes. Ni l’ADN du HHV-6B, ni les pro-téines tardives n’ont été identifiés au cours du suivi. Les chercheurs en concluent que le HHV-6A semble être la cause de l’hépatite syncytiale à cellules géantes.
La transplantation hépatique, seule option thérapeutiqueCe type d’hépatite syncytiale à cellules géantes est une forme peu commune d’hépatite : elle se caractérise cliniquement par une évolution sévère, voire fatale. Jusqu’à présent, aucun agent infectieux n’avait pu être mis en évi-dence au microscope électronique. Les trai-tements médicamenteux comme les immuno-suppresseurs ou les traitements antiviraux ont été testés sans succès notable, et la transplan-tation hépatique est souvent la seule option thérapeutique. |
OPHÉLIE MARAIS
SourcePotenza L, Luppi M, Barozzi P et al. HHV-6A in syncytial giant-cell
hepatitis. NEJM. 2008 ; 359 : 593-602.
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age
Trop de psychotropes consommés par les personnes âgées
Selon une enquête de la
Haute Autorité de santé
(HAS) lancée en 2007 :
32 % des plus de 65 ans
et près de 40 % des plus
de 85 ans se sont vus
prescrire un hypnotique
ou un anxiolytique entre
septembre et décembre
2007. Plus inquiétant :
13 % des plus de 65 ans
et 18 % des plus de
85 ans se sont vus
prescrire régulièrement
des antidépresseurs,
sans qu’une dépression
caractérisée soit
diagnostiquée. Cet état
des lieux chiffré de la HAS
porte sur 97 % des plus
de 65 ans, soit près de
10 millions de personnes.
NOÉMIE LEGENDRE
Source : http://www.has-
sante.fr