Histoire de Rennes racontée aux enfants

CHRISTIAN BRIEC BRUNO GENTON

L’histoire deRennesracontée

aux enfants

Éditions Apogée

DESSINS DE JEAN-FRANÇOIS MINIAC

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Rennes, vue aérienne 2004


RReennnneess,, 22000000 aannss dd’’hhiissttooiirreeQ uand est née la ville de Rennes ? Peut-être

avant la conquête romaine mais on n’en a pas depreuves archéologiques. Par contre, on est sûr qu’aucours du 1er siècle après JC, une vraie ville s’est ins-tallée sur ces hauteurs proches de la confluence.Depuis, il y a toujours eu une ville plus ou moins éten-due sur ce site. On peut donc dire que Rennes a aumoins 2000 ans.

Aux 1er et 2e siècles après JC, Corseul, dans lesCôtes d’Armor et Carhaix, dans le Finistère, étaientpresque comparables à Condate, la Rennes de l’épo-que. Avec la chute de l’Empire romain, Corseul etCarhaix ont perdu durablement de leur importance.Pourquoi Rennes a évité cet effacement ?

Autre question : pourquoi n’a-t-elle pas connu depuisune croissance continue ? Vers 200, elle occupait 85 hectares. Elle se réduit à 9 hectares entre 300et 1000 puis s’étend sensiblement à partir de1200, adopte une croissance modérée entre1800 et 1940 mais double sa popula-tion entre 1950 et 2000. Ellecouvre à présent presquetout l’es pace cerné parla rocade soit 5 000hectares.

Une des clés pourcomprendre ces variationsde dynamisme se trouvedans les changements decontexte politique au coursde l’histoire.

Dans l’Empire romain, laville commandait un espacequi correspondait en grosau bassin de la Vilaine.Avec la dislocation del’Empire, elle se retrouve

porte d’entrée du duché de Bretagne. Le rattache-ment au Royaume de France vers 1500 l’éloigne desfrontières terrestres sensibles mais en fait unrelais à mi-distance entre Versailles et les points lesplus à l’ouest de la province de Bretagne. LaRévolution ramène Rennes au rang de chef lieu dudépartement d’Ille et Vilaine. L’arrivée du chemin defer puis l’essor des transports routiers lui redon-nent le rôle de porte d’entrée de la région Bretagne,rôle complété par son développement industriel etsurtout universitaire et culturel (presse écrite,radio, télévision, festivals)…

Aujourd’hui, Rennes doit s’intégrer dans l’Unioneuropéenne. La frontière de l’espace européen s’éloi-gne de plus en plus vers l’est, ce qui pourrait renfor-cer l’isolement de notre région. Mais en même temps,l’Union européenne a permis le réveil de pays voisins

comme l’Irlande, l’ouest du Royaume-Uni, l’Espagne et peut-être le

Portugal : dans cet arc atlanti-que, Rennes occupe une posi-

tion prometteuse. C’est auxcitoyens et aux futurs

citoyens rennais desavoir bien valoriserces atouts. Connaîtrele passé de sa ville,ses échecs et sesréussites d’autrefois,permet à la fois demieux mesurer lesavantages de notreépoque et d’aborderde façon plus réflé-chie les choix pourl’avenir.O

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Les Riedones, depotiers !

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CES VASES PROVIENNENT DE FOUILLESRÉALISÉES À BEAURADE, SUR LA RIVE SUD DELA VILAINE, À LA LIMITE OUEST DE LA VILLEACTUELLE DE RENNES. LORS DES TRAVAUXPOUR LA CONSTRUCTION DE LA NOUVELLESTATION D’ÉPURATION DES EAUX EN 1993, DESFOUILLES ARCHÉOLOGIQUES ONT PERMIS DEMETTRE À JOUR DE NOMBREUX MORCEAUX DEPOTERIE. PAR UN TRAVAIL TRÈS PATIENT, LES

ARCHÉOLOGUES ONT PU RECONSTITUER ENENTIER UN CERTAIN NOMBRE DEPIÈCES ET SURTOUT LES DATER :ENTRE 250 ET 150 AVANT JC.

IL EST POSSIBLE QU’UNE FORME DE VILLEGAULOISE, APPELÉE OPPIDUM, AIT OCCUPÉ ÀCETTE ÉPOQUE LES HAUTEURS OÙ S’ÉLÈVENTAUJOURD’HUI LA CATHÉDRALE SAINT-PIERREET L’ÉGLISE SAINT-SAUVEUR. MAIS ON N’EN AAUCUNE PREUVE ARCHÉOLOGIQUE. PAR CONTRE,À L’OCCASION DE CHANTIERS IMPORTANTSAILLEURS DANS LA VILLE, ON A FAITPLUSIEURS DÉCOUVERTES DE VESTIGESGAULOIS, AMÉLIORANT AINSI NOSCONNAISSANCES SUR LES GAULOIS RIEDONES.

Mélissa dans un village gauloisGaulois

AUJOURD’HUI, ON RÉALISEEN VILLE DES CHANTIERS DE

PLUS EN PLUS PROFONDS(PARKINGS SOUTERRAINS,STATIONS DE MÉTRO …).

PARFOIS ON DÉCOUVRE DESVESTIGES INESPÉRÉS

COMME SOUS LA PLACEHOCHE EN 1991.


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Mélissa a 10 ans. Elle vit dans unhameau de huttes entouré d’une

palissade de bois, installé sur une petitecolline qui domine de peu un cours d’eauqu’on appellera plus tard la Vilaine. Dece hameau, on peut voir l’endroit où laVilaine rencontre une autre rivière quel’on nommera par la suite l’Ille. La valléeest souvent inondée en hiver mais laplupart du temps, il est possible denaviguer sur des barges vers le nord ensuivant l’Ille, vers l’est en remontant lecourant, et surtout vers le sud jusqu’à lamer. Les Riedones, tribu gauloise àlaquelle appartient Mélissa, se sontinstallés le long de ces deux coursd’eau : leur territoire est presque aussiétendu que celui du département actueld’Ille-et-Vilaine. Les parents de Mélissa vivent du travaildes champs, gagnés sur les forêts

depuis des générations. Sa famillepossède trois vaches, un bœuf que l’onutilise pour les labours ou pour tirerparfois le chariot du hameau, deuxporcs… Les gros animaux sont enfermésdans un enclos assez solide. Ils sonttrop précieux pour les laisser partir àl’aventure ! Les poules, les deux coqs etle chien se promènent librement àproximité de la maison de torchiscouverte d’un vaste toit de roseaux. Ses grands-parents, deux de ses oncleset leurs enfants se partagent égalementcette habitation. L’un de ses oncles est potier. Les terresargileuses du pays des Riedonesfournissent en abondance la matièrepremière dont ils ont besoin, lui et sestrois compagnons, pour former au tourdes récipients très recherchéspar les villageoises. Parfoisdes marchands qui ontentendu parler de sespoteries viennent jusqu’auhameau : l’oncle de Mélissa aacquis une grande renomméepour les formes élégantes de sesterres cuites et leur solidité.

Mélissa dans un village gaulois—–––––—–––––—–––––—––—–––---––––


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CETTE MINIATURE DATE DE LA FIN DU 15e SIÈCLE. LES MINIATURES OUENLUMINURES ORNAIENT LES LIVRES ÉCRITSÀ LA MAIN SUR PARCHEMIN. CESENLUMINURES MÊLENT SOUVENT LAPRÉCISION ET LA FANTAISIE. ICI L’ARCHITECTURE GOTHIQUE QUIENVELOPPE LES PERSONNAGES ÉVOQUE LACATHÉDRALE DE RENNES DE L’ÉPOQUE MAISIL N’Y A NI PORTE NI VITRAIL. ON REMARQUEAUSSI QU’IL N’Y A PAS DE FEMMES DANSL’ASSISTANCE : DANS LA RÉALITÉ, CEN’ÉTAIT SANS DOUTE PAS LE CAS. LAMINIATURE RASSEMBLE EN UNE SEULEIMAGE PLUSIEURS MOMENTS SÉPARÉS DE LACÉRÉMONIE : LA REMISE DE L’ÉPÉE AUNOUVEAU DUC, LE COURONNEMENTPROPREMENT DIT, LE SERMENT SUR LESÉVANGILES QUE VIENT PRÉSENTER UN DESNEUF MEMBRES DU CLERGÉ. ILSREPRÉSENTENT LES NEUF ÉVÊCHÉS DEBRETAGNE. UNE FOULE DE LAÏCS, GENSPUISSANTS SI ON EN JUGE PAR LEURSVÊTEMENTS, ASSISTENT À LA CÉRÉMONIE. ILS VIENNENT DE TOUTE LA BRETAGNE ETD’AILLEURS. LES SACRES DES DUCS SEDÉROULAIENT NÉCESSAIREMENT À RENNES, CE QUI PERMETTAIT À LA VILLE DEPRÉTENDRE AU TITRE DE CAPITALE DE LABRETAGNE.

1300

Les ducs de Bretagnecouronnés à Rennes

Moyen Âge

LA COURONNE DES DUCS DE BRETAGNE,LE «CHAPEL D’OR», SE PRÉSENTAIT

SOUS LA FORME D’UN SIMPLE CERCLE.FRANÇOIS II Y FIT AJOUTER DES POINTES

QUI DONNAIENT À SA COURONNE UNEALLURE DE COURONNE ROYALE. LE ROI

DE FRANCE S’EN IRRITA.


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L es rues étroites autour de la cathédrale sont pleinesd’une foule bruyante qui se prépare à un grand

événement. Tous les jours arrivent des personnagesimportants de toute la Bretagne et d’ailleurs : des comtes,des barons, des évêques, des abbés, des hommes de loi…Les auberges sont pleines à craquer. Bertrand a de la chance. Grâce à un chanoine qui passe lesétés dans son village des Iffs, à quelques lieues de Rennes,il a pu entrer dans la chorale de la cathédrale, la psalette.Son protecteur avait remarqué qu’il était doué pour lechant. Mais il a fallu travailler ce don et pour cela, quitterses parents malgré ses neuf ans, et venir en pension dansune belle maison en pan de bois, juste derrière lacathédrale. Comme il est enfant de chœur, il faitpartie des privilégiés qui auront une place àl’intérieur de la cathédrale pour le sacre dunouveau duc, et quelle place ! L’unedes meilleures ! C’est bien sûr

pour cet événement que toute la cité est en effervescence :après la cérémonie majestueuse dans la cathédrale, place àla fête dans toute la ville !Bertrand ne quitte pas du regard le portail de lacathédrale. Voilà enfin le duc : son manteau bleu bordé defourrure blanche lui donne une majesté supérieure à tousceux qui le suivent. Les évêques et les abbés avec leurmitres, les hommes de guerre en armures rutilantes, leshauts dignitaires avec leurs manteaux de velours ne

manquent pourtant pas d’allure. La cérémonie sedéroule comme prévu. Le moment capital arrive :

l’évêque de Rennes pose le «chapel d’or» sur latête du duc. La Bretagne a un nouveau duc.Une clameur éclate dans la nef et àl’extérieur. Bertrand pense déjà à la fête quiva suivre. Il n’éprouve qu’un regret : que safamille ne puisse partager ces instantsd’éblouissement.

Bertrand, enfant de choeur à la cathédrale—–––––—–––––—–––––—––—–––---––––


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VUE DATANT DE 1784 DEPUIS LA COLLINE DE SAINT-CYR À L’OUEST DE RENNES PRÈS DE LAROUTE DE SAINT-BRIEUC. LA DIFFÉRENCE LA PLUS FRAPPANTE AVEC LAMINIATURE DE 1543 C’EST L’EFFACEMENT DESREMPARTS. LES PORTIONS QUI SUBSISTAIENTEN 1784 SONT MASQUÉES PAR LESCONSTRUCTIONS DES FAUBOURGS MAIS QUICEPENDANT NE PARAISSENT PAS TRÈSÉTENDUS, SAUF VERS LE NORD, AUTOUR DE

L’ÉGLISE SAINT-ETIENNE ET DU SÉMINAIRE OÙL’ON FORMAIT LES PRÊTRES. L’AUTRECHANGEMENT IMPORTANT CE SONT LESCLOCHERS DE LA VILLE : FINI LES CLOCHERSPOINTUS, DÉSORMAIS CE SONT DES TOURSRECTANGULAIRES, DES DÔMES, DES BULBES QUIDOMINENT LA VILLE. POINT COMMUN AVEC LAMINIATURE DE 1543, LA PART DE FANTAISIE DEL’ARTISTE : IL N’Y A PAS EU DE VOL DEMONTGOLFIÈRE SUR RENNES À CETTE ÉPOQUE.


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E n 1789, Rennes est auxyeux de tous la capitale de

la Bretagne. Tout ce qui vientdu roi à Versailles vers laBretagne passe par Rennes.Tout ce qui remonte de laBretagne à destination deVersailles également. Nantes,Lorient, Brest… doiventaccepter cette tutelle.Depuis l’époque des ducs, la villeen son centre s’est largementtransformée. Elle s’est dotéede monuments imposants,dignes d’une capitale : leParlement, la cathédrale, lanouvelle abbaye Saint-Georges,l’église des jésuites… Elle a changé totalement devisage dans la partie incendiée en 1720 : dans ce quartier, elle se retrouve au niveau desplus belles villes de l’Europe du 18e siècle. Son nouvel hôtel de

ville n’a rien à envier à ce qui sefait de mieux ailleurs…Mais elle n’a pas beaucoupgrandi. Sa population comptemoins de 40000 habitants.La plupart des quartiers de lapériphérie, près des murs ou endehors, ont conservé leuraspect moyenâgeux. Rennes n’a plus le dynamismecommercial du 15e siècle. Elle vit à l’ombre de sonParlement, de sa cathédrale et de ses nombreux couvents. Mais en deux ou trois ans, leParlement puis l’Église vontperdre toute leur puissance. La population qui vivait grâce à leurs dépenses, se retrouvedans une situation difficile. Et c’est à Rennes que seproduisent les événementsannonciateurs de la Révolution.

Rennes chef-lieu de département


Des Rennais aux avant-postes du changement

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Révolution

LES NOBLES ET LE HAUT CLERGÉ DE BRETAGNEONT MONTRÉ EN JANVIER 1789 LEUROPPOSITION À TOUT CHANGEMENT. ILSREFUSENT DE DÉSIGNER DES DÉPUTÉS AUXÉTATS GÉNÉRAUX. LES ÉLECTIONS POUR LETIERS ÉTAT SE DÉROULENT EN AVRIL 1789.PARMI LES ÉLUS DE RENNES, LE CHAPELIER,AVOCAT, ET LANJUINAIS, PROFESSEUR DEDROIT, JOUENT UN RÔLE DE PREMIER PLANDANS LE DÉBUT DE LA RÉVOLUTION. LECHAPELIER PRÉSIDE L’ASSEMBLÉE, LA NUIT DU 4 AOÛT, QUAND ELLE VOTE L’ABOLITION DESPRIVILÈGES. LA DÉCLARATION DES DROITS DEL’HOMME ET DU CITOYEN, SUITE LOGIQUE DE

LA NUIT DU 4 AOÛT, ENTRAÎNE AU NOM DEL’ÉGALITÉ, UN CHANGEMENT COMPLET DEL’ADMINISTRATION ET DE LA JUSTICE. C’ESTLA FIN DE LA PROVINCE DE BRETAGNE AVEC SESLOIS PARTICULIÈRES ET SES PRIVILÈGES : ELLEEST REMPLACÉE PAR 5 DÉPARTEMENTS. C’ESTLA FIN DU PARLEMENT DE BRETAGNE : LAJUSTICE EST TOTALEMENT RÉORGANISÉEAVEC DES JUGES CHOISIS NON POUR LEUR NAISSANCE MAIS POUR LEURSCOMPÉTENCES. RENNES N’EST PLUS QUE LE CHEF-LIEU DUNOUVEAU DÉPARTEMENTD’ILLE-ET-VILAINE.

1789


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L e travail ne manque pas en cemoment dans l’imprimerie où Martin

fait son apprentissage. On aurait pucraindre le contraire, depuis que cesmessieurs du Parlement se sont retirésdans leurs châteaux loin de Rennes.Mais ce n’est pas le cas. On n’imprimeplus beaucoup de gros livres : les chosesvont tellement vite. Ce que l’on imprimece sont de simples feuilles. Avec laliberté, plus besoin de le faire encachette. Avant 1789, on mettait souspresse la «Sentinelle du peuple» deMonsieur Volney en se préparant à toutcamoufler aucas où… Quelpersonnagece MonsieurVolney !Martin ne selassait pas del’écouterquand il parlaitde ses voyages enÉgypte ou encorede BenjaminFranklin qu’il avaitrencontré à Paris.Monsieur Volney està présent député àl’Assembléenationale. Il y a étéun des premiers àproposer la créationdes départements et descommunes. Finies lesparticularités de la Bretagne.Désormais les lois, la justice et lesimpôts seront les mêmes dans toute laFrance. Mais que de discussions pour semettre d’accord sur les limites dunouveau département ! Martin en a vudéfiler des articles sous les presses :les Malouins ne voulaient pas êtrerattachés à Rennes, où allait-on mettreRedon ? Maintenant c’est fait : depuis le26 février 1790, Rennes est le chef-lieu

du département d’Ille-et-Vilaine. Il faut imprimer en quantité des cartespour faire connaître ces nouveauxdépartements. Tous les jours descitoyens apportent des articles pourdonner leur point de vue. Hier, uncitoyen de Dol en a livré un qui critiquela constitution civile du clergé* qui seprépare : Monsieur Lanjuinais fait partiedes rédacteurs. Maintenant il n’y a plusqu’un évêque par département. Lesévêchés de Dol et de Saint-Malo vontfaire partie de l’évêché de Rennes. À Dol, on veut bien de l’égalité mais onveut aussi garder son évêque.

Martin imprime les feuilles de la liberté—–––––—–––––—–––––—––—–––---––––

CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ :C’EST UNE LOI QUI FIXAIT

L’ORGANISATION DU CLERGÉCATHOLIQUE EN FRANCE. LES

PRÊTRES ÉTANT PAYÉS DÉSORMAISPAR L’ÉTAT, ON LEUR A DEMANDÉ

ÉGALEMENT DE PRÊTER UNSERMENT DE FIDÉLITÉ.


20e

Jean Janvier modernise la ville

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CETTE CARICATURE-CARTE POSTALE ÉDITÉEVERS 1920 ÉVOQUE JEAN JANVIER, MAIRE DERENNES DE 1908 À 1923. SON ACTION APROFONDÉMENT MARQUÉ LA VILLE. LACARICATURE, PLUTÔT SYMPATHIQUE,REPRÉSENTE LE MARIAGE DE LA VILLE AVECSON MAIRE. POUR LA PREMIÈRE FOIS, RENNES CHOISIT UNMAIRE D’ORIGINE POPULAIRE. ENFANT DEPLÂTRIER DU PAYS DE FOUGÈRES, IL ESTDEVENU UN ENTREPRENEUR RENOMMÉ ÀRENNES. LES MILIEUX OUVRIERSL’APPRÉCIENT BEAUCOUP.LE CARICATURISTE LE REPRÉSENTEAVEC SA CRAVATE DECOMMANDEUR DE LA LÉGIOND’HONNEUR. EN 1920 C’EST LESEUL MAIRE À L’OBTENIRPOUR SON ACTION ET SAFAÇON DE DIRIGER LAVILLE PENDANT LAGUERRE.LA VILLE ESTREPRÉSENTÉE PAR UNEFEMME. UNE FEMMETRÈS MODERNE À LAMODE PARISIENNE DESANNÉES 20. SUR SA ROBE,LES EMBLÈMES DE L’ANCIENDUCHÉ, LA DEVISE,RAPPELLENT LA PLACE DE LAVILLE EN TANT QUE CAPITALEDE LA BRETAGNE.

LES DEUX PERSONNAGES SONT MONTÉS SURDES PATINS À ROULETTES POUR ÉVOQUER LARAPIDITÉ AVEC LAQUELLE SE SONT SUCCÉDÉLES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT.JEAN JANVIER EST UN MAIRE BÂTISSEUR QUIA CONDUIT RENNES VERS LA MODERNITÉ.

20e siècle

LA SALLE DU «SKATING-PALACE», BOULEVARD DE LALIBERTÉ, ACCUEILLAIT LES

AMATEURS DE PATIN ÀROULETTES. LE LIEU AFERMÉ SES PORTES AUDÉBUT DU 20e SIÈCLE.

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Rennes, le 22 juillet 1920

Chers grands-parents,

Je vous remercie du cadeau que vousm’avez expédié pour mes dix ans et j’en profite pour vous donner quelquesnouvelles de la famille.Papa va beaucoup mieux mais lessouvenirs de la guerre lui causentencore beaucoup de cauchemars. Il aimerait que maman quitte l’usine de l’arsenal et arrête de fabriquer cesobus qui lui ont volé sa jambe. Il est désormais habitué à sa prothèse. Dimanche dernier, nous sommes allés voir une course de trot monté à l’hippodrome des Gayeulles. J’ai appris qu’avant la guerrel’hippodrome, transformé pour l’occasion en aérodrome, avait accueillile célèbre aviateur Roland Garros. Les courses de chevaux attirent unefoule incroyable. Nous avons dû laisser passer deux tramways avant depouvoir trouver une place. Dès que le stade vélodrome sera remisen service, papa a promis de m’yemmener voir une rencontre cycliste. Comme vous pouvez le constater, lesdistractions ne manquent pas à Rennes. On dit même que le maireétudie un projet de piscine.Papa pense trouver un emploi dès qu’ilsera sorti de l’école de rééducationprofessionnelle installée dans l’abbayeSaint-Melaine et spécialement conçuepour les mutilés de guerre.

J’espère que vous aimerez cette carte :elle représente notre maire monsieurJanvier qui vient d’être réélu l’annéedernière. Papa apprécie beaucoup cethomme proche des ouvriers et qui faitbeaucoup pour sa ville. Et puis sans lui,papa n’aurait jamais été rapatrié ici.Portez-vous bien. Je vous embrasse,votre petit Armand.

Armand découvre Rennes—–––––—–––––—–––––—––—–––---––––


Rennes donne le rythme

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CRÉE EN 1979, PAR L'ASSOCIATION TERRAPIN, LEFESTIVAL DES TRANSMUSICALES EST DEVENU AU FILDES ANS UN RENDEZ-VOUS MUSICAL D'IMPORTANCEEUROPÉENNE. GRÂCE À LUI, RENNES EST AUJOURD'HUIIDENTIFIÉE COMME UNE CAPITALE DU ROCK. À L'ORIGINE, LE FESTIVAL RÉUNISSAIT UNE DIZAINEDE GROUPES DANS UN LIEU UNIQUE AU CŒUR DE LAVILLE : LA SALLE DE LA CITÉ, RUE SAINT-LOUIS.AUJOURD'HUI CE SONT PLUSIEURS DIZAINESD'ARTISTES QUI SE PRODUISENT SUR LESNOMBREUSES SCÈNES DE «RENNES» : LE PÔLE-SUD ÀCHARTRES DE BRETAGNE, L'AIRE-LIBRE À SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE, L'ANTIPODE À CLEUNAY, LECENTRE RÉGIONAL D'INFORMATION JEUNESSE POURNE CITER QU'EUX. AUCUN MUSICIEN RENOMMÉ N’Y PARTICIPE SAUF EXCEPTION. AINSI LE FESTIVAL

FUT UN TREMPLIN POUR DE NOMBREUX INCONNUSAUJOURD'HUI CÉLÈBRES. C'EST LE CAS D'ÉTIENNEDAHO, ENFANT DU PAYS, PHOTOGRAPHIÉ ICI LORS DESTRANSMUSICALES DE 1986 ET QUI REVIENT SUR LASCÈNE DE SES DÉBUTS.LES GROUPES VIENNENT DU MONDE ENTIER ET TOUSLES GENRES MUSICAUX SONT EXPLORÉS : ROCK BIENSÛR, MAIS AUSSI MUSIQUE BRETONNE, MUSIQUEÉLECTRONIQUE... EN 1992, DANS LE CADRE DUFESTIVAL, SE TIENT LA PREMIÈRE «RAVE», CE QUI PARLA SUITE N'IRA PAS SANS POSER UN CERTAIN NOMBREDE PROBLÈMES.LES TRANSMUSICALES ENRICHISSENT LA VIECULTURELLE RENNAISE. EN RETOUR, RENNES SOUTIENTFINANCIÈREMENT LE FESTIVAL QUI EST UN DE SESMEILLEURS AMBASSADEURS.

LA PREMIÈREÉDITION DESTRANSMUSICALESS’EST DÉROULÉEEN JUIN. LE PRIXDES CONCERTSÉTAIT LIBRE,CHACUN DONNAITSELON SESMOYENS.

Cap vers l’avenir

2000


123

L orsque «Ouest-France» annonce leprogramme des 29e Transmusicales,

toute la famille se dispute le journal.Parmi tous les festivals qui rythmentl’année culturelle rennaise, celui dedécembre est le plus attendu par lafamille de Malo. Son père se vante den’avoir manqué aucune rencontre depuisla première édition en 1979. Chaqueannée, il en profite pour ressortir sesvieux disques vinyles du groupe rennaisMarquis de Sade. En écoutant ses «33 tours», il ne peut s’empêcherd’évoquer l’ambiance de la salle de laCité, alors unique lieu du festival, où unedouzaine de groupes se produisaient.Gaëlle, sa mère, est restée uneinconditionnelle de Daho, autrerévélation des «Trans». Malo et sesdeux frères écoutent peu de «variétéfrançaise». Les goûts musicaux dechacun sont assez éloignés maisla programmation trèsinternationale permet àtous d’être satisfaits.Seul le concert dePhilippe Katerinel’année dernière à«L'Aire Libre», àSaint-Jacques-de-la-Lande, a fait l’unanimitédans toute la famille.Cette année, Malo neconnaît aucun des soixantegroupes ou artistesannoncés. Il a seulementécouté sur internet unmorceau d’un des groupes etdéjà cela a retenu son attention.Les médias et les professionnelsde la musique viennent y découvrirde nouveaux talents. La liste desartistes révélés par les Transmusicales

en est la meilleure carte de visite. Malorepère des Grecs, un Éthiopien, desMexicains, une Finlandaise, desAméricains, un Marocain. La plus jeuneartiste a son âge, onze ans, et le plusâgé, soixante-douze ans ! Pour Malo, uneville qui accueille un festival aussi ouvertaux autres mérite son titre de capitaledu rock. La «Rock'n'Rennes» attitudecomme dit son père.

Malo et les «Trans»—–––––—–––––—–––––—––––––––—––---––––


Rennes, 2000 ans d’histoire 5Les Riedones, de sacrés potiers ! 6Les Riedones frappaient des monnaies ! 8Condate, une cité fière d'être romaine 10Deux siècles de paix pour bâtir une ville 12Sous les pavés, un trésor 14Un mur qui a tenu plus de mille ans 16

D’une époque à l’autre 18

Rennes, capitale des ducs 19Rennes menacée par les Vikings 20Le duc de Normandie assiège Rennes 22Les ducs de Bretagne couronnés à Rennes 24Rennes entre rois de France et rois d’Angleterre 26Rennes s’entoure de nouveaux remparts 28Une tour pour donner l’heure à tous les habitants 30Un hôpital sous la protection de saint Yves 32Le plus vieux portrait de Rennes 34


Rennes, capitale de province, 1532-1789 37Rennes sort lentement du Moyen Âge 38La noblesse de robe affiche sa puissance 40La cathédrale change de façade 42À Rennes, rien ne prend sauf le feu ! 4430 ans pour reconstruire 46À Rennes aussi on tente l’aventure de l’industrie 48Des églises pour éblouir 50Un collège pour les garçons aisés 52


Rennes, chef-lieu de département 55Avant Paris, la révolte à Rennes 56Des Rennais aux avant-postes du changement 58Le bonnet républicain remplace le lys du roi 60On a tiré sur le général Hoche ! 62Le retour au calme sous Bonaparte 64

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La ville s’endort 67Une reconquête religieuse 68Rennes au garde-à-vous 70Les faubourgs de la ville 72Le lavoir, territoire des femmes 74Quand Rennes rencontre sa campagne 76Jours de fête à Rennes 78


Rennes ne dort que d’un œil 81Rennes dompte la Vilaine 82Un industriel venu d'ailleurs 84L’affaire Dreyfus débarque à Rennes 86Les Mottais, quartier chic 88Rennes entre catholiques et laïcs 90Jean Janvier modernise la ville 92La fête des écoles laïques 94Les loisirs entre l’Église et la République 96


Rennes dans les années sombres 99La guerre arrive à Rennes 100Rennes à l’heure allemande 102Mourir pour ses idées 104Les Américains délivrent Rennes 106Rennes manque de logements 108Rennes choisit la modernité 110


Rennes, ville d’avant-garde 113Rennes change de maire 114Le plus petit métro du monde 116Vivre ensemble 118Rennes parie sur sa matière grise 120Rennes donne le rythme 122

Plan du centre historique 124Plan de la ville aujourd'hui 125Table des matières 126-127Quelques pistes pour se documenter 128

Évolution de la taille de Rennes de l’Antiquité à nos jours.


Documents

Histoire de Rennes racontée aux enfants