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http://www.euractiv.fr/fileadmin/Documents/Declaration_commune_FR.pdf
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Déclaration commune de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, de la Bulgarie,
de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de la Hongrie, de l’Irlande, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, du Portugal, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la
Slovénie sur la situation du marché européen du lait
La crise économique continue d'avoir un effet majeur sur le marché laitier
européen. Une amélioration durable n’est toujours pas en vue. La situation économique
des producteurs laitiers est inquiétante. Beaucoup d'exploitations ont déjà épuisé leurs
réserves financières et leur viabilité est sérieusement menacée.
Les mesures existantes ont simplement aidé à éviter un effondrement
supplémentaire des marchés. Mais elles ne sont pas suffisantes pour améliorer la situation
à laquelle les exploitations ont à faire face. Afin d'éviter une disparition d’exploitations à
grand échelle, l'Union européenne doit prendre de nouvelles mesures fortes et concrètes.
Nous sommes favorables à la proposition d’augmenter le plafond « de minimis » à
15 000 euros pour une période de trois ans. Néanmoins, les mesures nationales
privilégiées par la Commission, telles qu’elles ressortent de son rapport, ne sont pas à la
hauteur de la dimension européenne du défi. L'ensemble du secteur laitier européen est
confronté à des difficultés majeures, qui doivent être surmontées à l'aide de mesures
européennes et obligatoires, accompagnées des moyens budgétaires communautaires
nécessaires.
Une approche globale alliant des réponses de court terme avec une nouvelle
régulation au niveau communautaire pour accompagner la sortie du régime actuel des
quotas est nécessaire.
C'est pourquoi, nous demandons à la Commission d'agir sans délai afin de :
− proposer une augmentation temporaire du prix d'intervention ;
− augmenter les restitutions aux exportations pour le beurre, la poudre de lait et le
fromage tout en empêchant toute forme de distorsion des marchés dans les pays
en développement ;
− réactiver l’aide, provisoirement suspendue, à l’incorporation de lait écrémé et de
poudre de lait écrémé dans l’alimentation animale,
− s’assurer que la sortie des stocks d’intervention du beurre et de la poudre de lait
n’aura lieu qu’une fois que les prix auront significativement augmenté, de façon à
ne pas perturber davantage le marché ;
− enfin, examiner l'opportunité d'un programme européen, , pour moderniser et
adapter le secteur laitier.
En complément, de nouvelles formes de régulation à l'échelle européenne seront
nécessaires pour que le secteur laitier ne dépende pas seulement des seules règles du
marché mais puissent y faire face. L'instabilité des revenus des producteurs ne permet
pas une allocation optimale des ressources indispensables aux investissements d'avenir
pour la filière. La crise du secteur laitier rend nécessaire un renforcement de l'organisation
des filières.
C'est pourquoi il est urgent d’envisager comment :
− les instruments actuels de gestion du marché peuvent être adaptés, ou de
nouveaux créés, pour devenir plus flexibles, efficaces, et réactifs à la volatilité
croissante des prix sur le long terme ;
− les relations contractuelles au sein de la chaîne agroalimentaire, les organisations
de producteurs ainsi que les structures économiques peuvent être facilitées et
soutenues de façon à équilibrer les relations entre les différents acteurs de la filière,
stabiliser les marchés et prévenir les risques de marché. En particulier, il convient
d'étudier l'extension au secteur laitier des dispositions actuellement en place dans
le secteur des fruits et légumes et du vin pour permettre une meilleure organisation
des producteurs ;
− l'innovation, la recherche, la diversification et les stratégies de segmentation du
marché peuvent être encouragées à travers des mesures publiques de façon à
renforcer la compétitivité des exploitations agricoles ;
− la transparence et l'information des consommateurs peuvent être renforcées,
notamment à travers l’étiquetage de l’origine des produits (lieu de production) ; ceci
devrait être possible sur une base volontaire ou pourrait être inscrit dans la
réglementation européenne.
Nous soulignons également que la crise actuelle n'est pas uniquement européenne
mais atteint les producteurs laitiers et les marchés partout à travers le monde. Dans ce
contexte, nous demandons à la Commission de faire un rapport sur le fonctionnement des
marchés internationaux des produits laitiers, en prenant en compte notamment les effets
des politiques publiques et de positions dominantes sur le marché. En particulier, le
rapport pourrait examiner la possibilité d'améliorer le fonctionnement des marchés
internationaux à travers la mise en place de marchés à terme.
L'Union européenne doit agir maintenant. Nous ne pouvons pas nous permettre de
retard supplémentaire. Nous prendrons sinon le risque fort que le secteur laitier européen,
un des piliers de l'agriculture européenne, souffre de dommages durables et prive ainsi de
nombreuses zones rurales fragiles de leur colonne vertébrale économique.
Déclaration complémentaire de l’Allemagne, de l’Autriche, de la France, de la Hongrie, du Portugal et de la Slovaquie sur la situation du marché européen du lait
De plus, nous demandons à la Commission d'agir sans délai afin de :
− envisager, conformément aux discussions du Conseil qui ont prévalu au compromis
sur le bilan de santé la suspension temporaire de l'augmentation des quotas laitiers
au niveau européen prévue à partir de 2010-2011, cette suspension pouvant le cas
échéant être réévaluée suivant l’évolution des marchés ;
− proposer une gestion [temporaire] plus stricte du régime des quotas, contraignante
pour tous les Etats membres ;