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UN LYCéE SORT DE TERRE À LA RENTRéE, L’ÎLE-DE-FRANCE COMPTERA 469 LYCéES PUBLICS. CONSTRUCTION OU RéNOVATION : LES CHANTIERS VONT BON TRAIN… UNE ODYSSéE DéJà CULTE À la Cinémathèque, plongée au cœur des 13 longs-métrages de Stanley Kubrick. P. 13 LEçON DE VIE À Bouffémont, Florence Sireau-Gossiaux apprend à ses patients à vivre en fauteuil. P. 2 LE JOURNAL DU CONSEIL RéGIONAL ISABELLE (PAGE 2) BENJAMIN (PAGE 2) DANIèLE (PAGE 3) JéRéMIE (PAGE 3) CATHY (PAGE 3) EMMANUEL (PAGE 3) THIERRY (PAGE 3) PATRICIA (PAGE 6) ROLAND (PAGE 6) www.iledefrance.fr Juin 2011–N° 35

Ile de France Journal N°35

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35ème numéro du journal du Conseil Régionnal d'Ile de France.

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Page 1: Ile de France Journal N°35

L e j o u r n a L d u c o n s e i L r é g i o n a L

UN LYCéE SORT DE TERRE

À la rentrée, l’Île-de-France comptera 469 lycées publics. construction ou rénovation : les chantiers vont bon train…

UNE ODYSSéE DéJà CULTEÀ la Cinémathèque, plongée au cœur des 13 longs-métrages de Stanley Kubrick. P. 13

LEçON DE VIEÀ Bouffémont, Florence Sireau-Gossiaux apprend à ses patients à vivre en fauteuil. P. 2

L e j o u r n a L d u c o n s e i L r é g i o n a L

isabelle (page 2) benjamin (page 2) Danièle (page 3) jérémie (page 3) cathy (page 3) emmanuel (page 3) thierry (page 3) patricia (page 6) rolanD (page 6)

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Juin 2011–N° 35

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L’ACTUALITÉ

À VOUS LA PAROLE !

À 15 ans, Florence est en 3e, en pleine réflexion sur son orientation profes-

sionnelle. Elle s’intéresse au secteur paramédical, au métier d’ergothérapeute. Élevée dans une famille de sportifs, elle pratique la danse, la gym, le hand-ball… Un accident de voiture, survenu un jour de l’été 1981, lors d’un voyage en You-goslavie, bouleverse tout. « Les médecins ont annoncé à mes parents que je resterais alitée… Moi,  je redoutais surtout que mes cheveux, rasés à la suite du traumatisme crânien, n’aient pas repoussé pour la rentrée », plaisante-t-elle. Elle ne retour-nera en cours qu’un an plus tard, dans le même lycée, avec ses copains valides. «  Je  ne voulais surtout pas être dans un établissement spécialisé ! » Florence choisit d’avancer à tout prix, même dans un fau-teuil roulant : « Je me suis sou-vent demandé : “Tu veux vivre ou tu veux mourir ?”,  et  j’ai choisi de vivre ! »

Infatigable battanteRefusant de se faire aider par un psychologue, elle se fixe cependant un objectif : être autonome. «  Je  voulais  tout faire seule, je prenais mal le fait qu’on m’ouvre la porte… Une fois,  un  vieux  monsieur  m’a regardée avec pitié dans la rue : je  lui ai tiré la langue ! » Au lycée, privée de cours de sport, elle s’ennuie. Sa mère se lance dans la recherche de clubs han-disport. Le centre de réédu-cation de Bouffémont (95) héberge une équipe d’athlé-tisme particulièrement dyna-mique. « C’étaient des gens plus âgés, qui vivaient en couple, travaillaient, blaguaient. Des gens normaux, qui avaient la même conception du handicap que moi. » Trente ans plus tard,

Florence Sireau-Gossiaux n’a rien fait à moitié. Cette belle femme de 45 ans, maman d’un petit garçon de 9 ans, est deve-nue psychologue-clinicienne auprès d’adultes en fauteuil roulant ! Infatigable battante, elle a également remporté quatre médailles en athlétisme aux Jeux paralympiques : médaille d’argent du 800 mètres à Séoul en 1988, médailles d’argent sur 100 mètres et de bronze sur

800 mètres à Barcelone en 1992, et médaille de bronze sur 100 mètres à Sydney en 2000.

Du rêve à la réalitéLe sport tient toujours une place essentielle dans sa vie, même si elle est passée de l’athlétisme au tennis de table, y rencontrant, au passage, son mari. Aujourd’hui, elle entame un nouveau combat : se qua-lifier pour les Jeux de 2012. Mais elle peut déjà savourer

une victoire : «  J’ai  réussi  à concilier les trois aspects essen-tiels de ma vie : ma famille, le sport et mon métier. » Avec son fils, Florence entretient un rapport spontané et naturel, sans jamais rien taire de son handicap.Quant à son métier, il lui per-met de confronter ses rêves de jeune fille avec la réalité du handicap. Elle anime l’ate-lier « City thérapie » auquel participent 3 à 5 patients, qui se retrouvent au centre de rééducation de Bouffémont, en fauteuil, sans espoir de remarcher un jour.

« Il s’agit de les mettre en situa-tion, de les préparer à la réalité de la vie extérieure, aux diffi-cultés  architecturales,  au regard des autres… », explique Florence. Que certains la prennent pour une patiente ne la surprend pas : « Je ne porte  pas  de  blouse  !  Alors, souvent, on me demande dans quel service je suis », s’amuse-t-elle. «  Je suis psychologue, avant  d’être  en  fauteuil  », répète-t-elle, même si elle comprend et accepte que ses collègues puissent la citer en exemple, ou que certains patients aient la tentation de faire appel à son expérience du handicap. « Je leur explique que nous avons deux points communs : l’expérience de la souffrance… et le fauteuil rou-lant, qui nous accompagnera toute notre vie. » l JULiE VéDiE

PORtRAit Médaillée aux Jeux paralympiques, Florence Sireau-Gossiaux accompagne des patients pour leur apprendre à vivre en fauteuil.

La Leçon de vie d’une championne

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J’aime Saint-Germain. On y respire la joie de vivre. Il y a un parc pour courir, une piscine, des pubs : c’est animé. ’’iSAbELLE NEy, SAiNt-GERmAiN-EN-LAyE (78)

Dans le 18e, on peut tout faire. Moi, je flâne dans les librairies. Mais je me méfie des vélos qui roulent n’importe comment. ’’bENJAmiN PEUDRU, PARiS (75)©

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Avec mes patients, je partage l’expérience de la souffrance… et le fauteuil roulant, qui nous accompagnera toute notre vie.

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L’ACtUALité02 La championne Florence

Sireau-Gossiaux aide les patients à vivre leur handicap.

03 La marque Saveurs paris Île-de-France compte déjà une trentaine de producteurs.

04 Face-à-face : Jean-paul huchon dialogue avec deux Franciliens.

05 Baromètre des Franciliens.

05 orienter les parents souffrant d’addiction.

DANS LE mONDE06 malgré le contexte

international, l’Île-de-France et Kayes restent partenaires.

06 chassé-croisé : patricia Grigorescu étudie à paris ; Roland dubois vit à varsovie.

LE DOSSiER07 CHevilly-lArue

un 469e lycée sort de terre.

09 des bâtiments de moins en moins énergivores.

09 Trois questions à henriette Zoughebi, vice-présidente en charge des lycées.

LES iNitiAtiVES10 coubron : une commune

de Seine-Saint-denis résiste au béton.

11 arnaud Baumann collectionne les portraits des riverains du chantier du T3.

L’HiStOiRE12 un siècle pour construire

le Grand paris des égouts.

12 versailles par le trou de la serrure.

LES SORtiES13 nos rendez-vous

culture et loisirs.

13 L’odyssée déjà culte de Stanley Kubrick.

LES tRibUNES14 expression

des groupes politiques.

ALENtOURS16 L’essonne,

c’est le paradis des cyclotouristes !

Florence Sireau-Gossiaux espère être sélectionnéeaux jO de Londres l’année prochaine.

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L’ACTUALITÉ

tEmPS FORtS

PRÈS DE CHEZ VOUS

(75)PAris

Le périph’ plus sûr ! Les portes Maillot, d’Orléans, de La Villette, de Sèvres ou encore de Pantin : 12 musoirs vont être sécurisés cette année.

(91)ÉtAmPesPatience… La gare va enfin faire peau neuve. Les travaux dureront quatre ans.

(91)ÉvryAdieu ! Les préfabriqués du groupe scolaire Condorcet vivent leurs derniers instants. Une extension du bâtiment accueillera 7 classes en septembre.

(94)vitry-sur-seineEn bonne voie… La rue Voltaire va être prolongée, ce qui permettra de développer les liens entre la Seine et le quartier du Plateau.

(77)CHellesÇa chauffe. Le syndicat mixte de géothermie procède à l’extension du réseau de

Cathy thierrée Ferme de Bois Champeaux à Grandchamp (78).

emmanueL rey Brasserie de la Vallée de Chevreuse (78).

thierry DeLhayeartisan-gérant Macarons de Réau (77).

« Nous valorisons notre production avec nos spécialités de bœuf, de rillettes et de saucissons. En adhérant à cette marque, nous voulons convaincre les Franciliens qu’un élevage de qualité existe dans leur région et trouver des débouchés dans les épiceries fines et les bars à vins. »

« Avec Saveurs Paris Île-de-France, je réponds aux clients qui veulent acheter local, je participe à la relocalisation de l’économie et m’engage en faveur de l’environnement. Je vais d’ailleurs travailler mes bières avec de l’orge bio produite sur place. »

« Cette marque donne une identité de lieu et des racines à nos macarons alors qu’il n’y a pas d’amandes en France. De plus, avec les touristes, le logo estampillé Paris Île-de-France, c’est bingo ! Mais j’aimerais pouvoir assortir le bleu du logo avec les couleurs de mes emballages. »

La ligne 13 est dans un état déplorable. Je viens à Paris pour le travail. Mais une fois revenue au Plessis, je respire. ’’DANiÈLE GALéA, LE PLESSiS-tRéViSE (94)

Je vis dans un quartier pavillonnaire. Même s’il ne faut pas traîner partout, Grigny reste sympa avec le lac et plein d’activités. ’’JéRémiE RANGUiN, GRiGNy (91)

v aloriser les produits alimentaires franciliens, faciliter leur distribution et séduire le consommateur, tels sont les objectifs de la

marque Saveurs Paris Île-de-France, lancée le 19 février au Salon de l’agriculture. Créée par le Cervia (Centre régional de valorisation et d’in-novation agricole et alimentaire de Paris Île-de-France), elle rassemble 30 agriculteurs, artisans et chefs d’entreprise du cru et distingue leurs fro-mages, charcuteries, macarons et autres bières grâce au logo Saveurs Paris Île-de-France. Fin 2011, ils seront 130 à porter la marque francilienne. Selon le Cervia, Saveurs Paris Île-de-France répond à une aspiration forte des Franciliens à consommer des produits locaux. Mais le succès de l’opération dépend de leur qualité et de la garantie offerte

quant à leur origine. C’est pourquoi toute demande d’adhésion est soumise à la signature d’une charte dans laquelle producteurs et arti-sans s’engagent à respecter des normes de fabri-cation, à garantir l’origine des matières premières, à employer et former la main-d’œuvre locale et à préserver la biodiversité. L’engagement porte sur 20 points. Il lie activité, produits et terroir. Par ailleurs, le Cervia se démène pour faire dis-tribuer les produits de la marque. L’organisme est en discussion avec les sociétés Monoprix et Groupe FLO. Le 5 avril, il signait avec la Parmen-tière de la Vallée de la Mauldre (78) une charte de distribution. Les gastronomes amateurs de produits du terroir pourront désormais manger francilien ! l tHOmAS NAUDEt

SAVEURS PARiS îLE-DE-FRANCE La marque lancée par le Cervia rassemble déjà une trentaine de producteurs.

GoûTeZ LeS pRoduiTS RéGionaux !

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chaleur de la ville. À terme, ce réseau bénéficiera d’un taux d’énergie renouvelable de 54 %.

(93)sAint-DenisC’est parti ! Les travaux de création d’un site propre pour le tramway sur pneu qui circulera jusqu’à Sarcelles (95) ont commencé. Mise en service programmée fin 2012.

(78)CHAntelouP- les-vignes

À l’aise… Principal centre de tri des déchets textiles en Île-de-France, le Relais Val-de-Seine va moderniser son outil de production et doubler ainsi les volumes collectés.

(92)CourbevoieBranché. Le centre de formation d’apprentis Léonard-de-Vinci va accueillir le robot Nao pour son laboratoire des systèmes embarqués.

(95)ArgenteuilRebaptisé… En changeant d’adresse, le lycée change de nom. Ce ne sera plus Romain-Rolland mais Julie-Victoire-Daubié.

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l’Île-De-frAnCe s’invite Au sÉnAtMercredi 30 mars, le schéma directeur de la Région Île-de-France (Sdrif) est remis en selle, avec l’adoption au Sénat d’une proposition de loi. Le texte per-mettra de débloquer de nombreux projets, comme la préservation de 2 300 hectares de terres agricoles sur le plateau de Saclay (91) (photo), l’aménagement d’une aire d’accueil des gens du voyage à Versailles (78), l’urbanisation de la Plaine de Montjean (94), le développement économique du Triangle de Gonesse (95) ou encore l’aménagement de Villages Nature à Villeneuve-le-Comte (77), avec 9 000 nouveaux emplois à la clé. l

les lieux De tournAge font sAlonUne caserne, une abbaye, une gare ou un château : la commission du film d’Île-de-France recense près de 1 000 sites franciliens pouvant servir de décors de tournages. Les 28 et 29 avril, pour la première fois, un salon des lieux de tournage a présenté la diversité de cette offre aux profession-nels. Une manifestation programmée quelques jours avant la sortie de Midnight in Paris de Woody Allen, tourné durant l’été 2010 dans les rues de Paris (photo). Le film a fait l’ouver-ture du 64e festival de Cannes. Plus d’infos sur www.idf-film.com et sur le site www.iledefrance.fr. l©

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L’ACTUALITÉ

EN DiRECt DU CONSEiL RéGiONAL

FACE-À-FACE JEAN-PAUL HUCHON

C’ESt LANCé

EN CHiFFRES

mOt POUR mOt

un inDiCe Pour estomPer les inÉgAlitÉs soCiAlesImaginé par le Programme des Nations unies pour le développement, l’indice de développement humain (IDH) prend en considération la santé, l’accès au savoir et le niveau de vie. Durant douze mois, la Région va expérimenter la prise en compte de l’IDH dans le cadre de certaines aides financières. Quand l’in-vestissement sera situé dans une com-mune dont l’indice est inférieur à la moyenne régionale, l’aide sera majorée. La valeur de l’IDH est de 0,57 en Île-de-France , avec d ’ impor tants contrastes entre les Hauts-de-Seine (0,63) et la Seine-Saint-Denis (0,39).

Du neuf sur lA 9Le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) va commander 66 nou-velles rames de métro pour remplacer celles actuellement en circulation sur la ligne 9, l’une des plus fréquentées du réseau. Plus silencieuses, dotées d’une ouverture automatique des portes, elles consommeront également 30 % d’éner-gie en moins. Les premières entreront en circulation fin 2013.

vinCennes lève le PieDEt si piétons, automobilistes et deux-roues se partageaient avec intelligence l’espace urbain ? C’est le pari lancé à

Vincennes (94), avec le projet de « zones de circulation apaisée », soutenu par le conseil régional. Dans un premier temps, l’avenue du Château et les rues de l’Église, du Midi et Raymond-du-Temple seront aménagées.

lA bAse De loisirs mÉnAge ses montures

À Saint-Quentin-en-Yvelines (78), la base régionale de loisirs et de plein air conforte ses activités équestres. Un bâtiment en bois va être aménagé pour les soins apportés aux chevaux. Maré-chal-ferrant, vétérinaire, dentiste et ostéopathe pourront désormais exercer leur métier dans les meilleures condi-tions possibles. La base régionale accueille à ce jour 22 chevaux, 19 doubles-poneys et 18 shetlands. Et pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus nombreux, huit nou-veaux équidés vont venir grossir les rangs de la cavalerie dès cet été… lwww.bases-loisirs-iledefrance.fr/

soliDAritÉ AveC le JAPonLa Région a débloqué une aide d’urgence de 100 000 euros pour participer à la prise en charge des milliers de personnes évacuées de la zone d’exclusion de 30 km entourant la centrale de Fukushima. Elle apporte également un soutien à l’association Acro, spécialiste de la mesure de la radioactivité, qui œuvre à la mise en place d’une expertise réellement indépendante au Japon. l

DjiDa aiSSani : Trop de jeunes ne trou-vent pas d’emploi, ils errent dans nos cités. Que peut-on faire ?jean-PauL huChOn : L’urgence est de leur permettre d’accéder à une forma-tion ou d’accompagner ceux qui le veulent dans la création de petites entreprises. On le fait en développant le microcrédit et l’économie sociale et solidaire. Et nous devons combattre les discrimi-nations inacceptables qu’ils rencontrent dans la recherche d’emploi.BOriS heinkeLe  : C’est aussi une remise en cause de notre système d’orientation…jean-PauL huChOn  : L’État a supprimé trop de postes dans l’Éducation nationale, et tout particulièrement dans l’orientation des élèves. Nous avons besoin de recréer un vrai ser-vice public de l’orientation. Et il faut faire du sur-mesure. Pour accompa-gner les métiers de demain, nous sommes en train d’adapter notre schéma de formations. Nous ampli-fions aussi nos efforts en direction de l’apprentissage. 70 % des jeunes qui suivent cette voie décrochent un emploi dans la foulée, souvent en CDI.DjiDa aiSSani : Savez-vous ce que va devenir l’hôpital de Montreuil ?jean-PauL huChOn : Avec la Région, nous allons construire des maisons de santé et inciter les jeunes médecins

« L’éTaT FaiT deS économieS SuR La SanTé » Chargée de cuisine dans une brasserie, Djida aissani habite montreuil (93). Boris heinkele, consultant en informatique, vit à Paris 7e. Choisis par le CSa, ils ont interrogé le président du conseil régional, jean-Paul huchon. extraits.

à s’installer là où les besoins sont les plus criants. Mais pour ce qui est des hôpitaux, celui qui décide de tout, c’est l’État, via l’agence régionale de l’hos-pitalisation. C’est lui qui, à Créteil, avait décidé la fermeture du service de cardiologie de l’hôpital Henri-Mon-dor (lire ci-contre Mot pour mot). Autre aberration, avec l’hôpital Trousseau.

Les urgences pédiatriques étaient dans un état pitoyable. Nous avons financé leur rénovation. Et maintenant que tout est neuf, l’État annonce leur fermeture !BOriS heinkeLe : Ne fau-drait-il pas aussi encou-rager d’autres médecines, l’acupuncture, la méde-cine chinoise ?

jean-PauL huChOn : Là, on se heurte à un autre pouvoir, celui de l’Ordre des médecins… Il y a, dans les sec-teurs de la santé et de la pharmacie, d’énormes intérêts ! On le voit avec l’exemple du Médiator. La Région vient de se doter d’un haut comité médical, dans lequel siègent des médecins et des représentants des associations de patients. Ce comité va nous permettre d’ajuster nos aides. Les politiques aiment parler de tout, mais ils ne peu-vent pas tout connaître. Pour prendre de bonnes décisions, il faut aller sur le terrain, être capable de se dégager de l’émotion du moment, mais aussi reconnaître la parole des experts. l

500 espaces publics numériques ont été identifiés dans la région.

90 % des lecteurs d’Île-de-France attendaient une évolution du journal, selon une étude réalisée par LH2. D’où cette nouvelle présentation.

43 000 personnes ont vu l’expo « Henri IV à Fontainebleau », au musée du château. Un succès qui conforte ce site, l’un des plus visités en Île-de-France.

DjiDa aiSSani Chargée de cuisine dans une brasserie.

BOriS heinkeLe Consultant en informatique.

HôPitAl De CrÉteil l’État suspend la fermeture « La fermeture du service de chirurgie cardiaque se tradui-rait par une triple peine : l’im-possibilité d’opérer les patients du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne à proxi-

mité de leur domicile (…) ; la mise en cause de l’équi-libre budgétaire du CHU ; le recul de l’attractivité de la cardiologie de Mondor vis-à-vis des professeurs des universités, des praticiens hospitaliers et des jeunes cardiologues mais aussi des généralistes (…). » Extraits de la lettre des professeurs Becquemin, Couetil, Dubois-Randé, Gueret, Teiger et Hittinger, le 23 février dernier. Face à la mobilisation, le ministre Xavier Bertrand a suspendu le 5 mai la décision de fermeture du service.

Pour prendre de

bonnes décisions, il faut se dégager de l’émotion du moment.

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L’ACTUALITÉAG

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C’ESt VOtRE AViSbAROmÈtRE

BAROMETRE

le 31 mAiAssises du logement.Cité internationale universitaire, 19, boulevard Jourdan, Paris 14e.

les 23 et 24 JuinSession publique du conseil régional. 57, rue de Babylone, Paris 7e.

le 25 Juin Dizième marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans. Inscription en tant que bénévole et modalités pour participer au cortège en tant qu’organisme (association, parti politique, syndicat

ou commerce) sur http://marche.inter-lgbt.org.

le 29 JuinAssises régionales du fret et de la logistique.Rencontres professionnelles sur l’évolution du transport de marchandises.Maison de la chimie,

28 bis, rue Saint-Dominique, Paris 7e. Inscriptions sur www.ceis-strat.com/fret2011.

Jusqu’Au 4 JuilletDix ans de soutien au cinéma. Exposition sur les murs du conseil régional, 35, boulevard des Invalides, Paris 7e.

A ider les femmes enceintes et les parents souffrant d’une addic-tion à la drogue ou à l’alcool,

c’est la vocation du réseau Dapsa (Dis-positif d’appui à la périnatalité et aux soins ambulatoires), situé à Paris : avant la naissance de l’enfant et jusqu’à ses trois ans, les parents sont guidés vers les soins appropriés. Composé d’une équipe pluridiscipli-naire (psychiatre, éducateur, sage-femme, etc.), le Dapsa s’appuie sur les professionnels des maternités, des PMI, de la petite enfance, des soins aux addictions, de la santé mentale et des services sociaux, et souhaite s’étendre dans toute la région. Objec-tifs : rencontrer les professionnels et recenser leurs besoins. Le Dapsa a déjà mené une enquête en Seine-et-Marne et dans le Val-de-Marne. « La Seine-et-Marne, par exemple, présente une situation contrastée entre nord et 

sud, avec de vrais besoins, notamment auprès des parents qui ont un pro-blème  avec  l’alcool  », explique Delphine Kuehn, chargée de mission au Dapsa. « À terme, on pourrait envi-sager dans ce département la création d’une équipe mobile qui viendrait à domicile selon les situations. » Le Dapsa entame aujourd’hui la même enquête dans l’Essonne et en Seine-Saint-Denis, avec l’aide de la Région. « La Seine-Saint-Denis semble bénéficier de nombreuses structures, avec  une  dynamique  microlocale, estime Delphine Kuehn. En Essonne, on  pourrait  envisager,  comme  en Seine-et-Marne,  la  création  d’une équipe mobile. » Le Dapsa devrait poursuivre son travail dans le Val-d’Oise, les Yvelines et les Hauts-de-Seine. l JULiE VéDiE

dapsa, 59, rue meslay, 75003 paris. Tél. : 01 42 09 07 17. www.dapsa.asso.fr.

SANté Le réseau d’aide à la périnatalité Dapsa veut s’étendre à toute l’Île-de-France.

oRienTeR LeS paRenTS SouFFRanT d’addicTion

Cette enquête souligne l’attache-ment des Franciliens à la qualité de vie et révèle des attentes fortes concernant les lycées.

Une majorité de Franciliens (67 %) voient des différences importantes entre les lycées en termes de conditions de travail et d’aspects matériels. Cette opi-nion est d’ailleurs massivement relayée par les plus jeunes (77 % des 18-24 ans). Face à ce constat, les interviewés adhèrent massivement aux mesures mises en place par le conseil régional pour limiter le nombre d’élèves et de classes en fonction des éta-blissements (69 %).Par ailleurs, les Franciliens apprécient toujours autant leur cadre de vie. La satisfaction à

l’égard des transports est en hausse (60 %, + 7 points) et c’est à Paris (74 %) et auprès des 18-24 ans (70 %) que l’on recueille les meilleurs scores. Le dyna-misme économique de la région est, quant à lui, reconnu par 55 % des interviewés (+ 4 points), les cadres étant la population la plus optimiste (66 %).

Clivages géographiquesEnfin, sur la qualité de l’environ-nement, même si une majorité reste satisfaite (60 %, – 2 points), les attentes et les clivages géogra-phiques s’amplifient : 76 % de satisfaction dans les Yvelines, 71 % en Seine-et-Marne mais seu-lement 38 % en Seine-Saint-Denis.

mAïDER CHANGO-bEFFA, DiRECtRiCE ASSOCiéE, ViAVOiCE

Des frAnCiliens Attentifs À lA situAtion Des lyCÉes

15 000 PAges D’inÉDits littÉrAires. Autour de Djilali Bencheikh, Aziz Chouaki et Anouar Benmalek, ce rassemblement d’écrivains vient saluer la revue Algérie Littérature/Action. Depuis quinze ans, Marsa Éditions relaie la voix des femmes et la création de jeunes auteurs. http://marsa-algerielitterature.info. l

Les transports en commun

Êtes-vous satisfait des transports en commun en Île-de-France ?

Très satisfait 10 %

Assez satisfait 50 %

Pas vraiment satisfait 21 %

Pas du tout satisfait 12 %

Ne se prononcent pas 7 %

Très satisfait 10 %

Assez satisfait 50 %

Pas vraiment satisfait 28 %

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Ne se prononcent pas 0 %

Très dynamique 6 %

Assez dynamique 49 %

Pas vraiment dynamique 32 %

Pas du tout dynamique 8 %

Ne se prononcent pas 5 %

Très importantes 28 %

Assez importantes 39 %

Pas vraiment importantes 16 %

Pas du tout importantes 5 %

Ne se prononcent pas 12 %

L’environnement

Êtes-vous satisfait de la qualité de l’environnement ?

Le climat économique

Diriez-vous que, en ce moment, l’activité économique est :

Les lycées

Selon vous, les différences entre les lycées (conditions de travail, qualité des bâtiments et de l’enseignement) sont :

L’action régionale pour les lycées

La Région a défini pour chaque lycée une capacité maximale en nombre d’élèves et de classes. Cette mesure est :

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Très positive 14 %

Plutôt positive 55 %

Plutôt négative 12 %

Très négative 8 %

Ne se prononcent pas 11 %

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EN-yVELiNES CRétEiL

Sondage réaliSé par téléphone pour « Île-de-France » entre le 11 et le 16 avril 2011 Sur un échantillon de 1 009 perSonneS, repréSentatiF de la population Francilienne âgée de 18 anS et pluS, Selon la méthode deS quotaS.

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îLE-DE-FRANCE j u i n 2 0 1 1 Nº 35

dans le monde

LoiN DE ChEz vous

LE ChAssé-CRoisé

A près l’enlèvement de cinq Fran-çais au Niger, l’attentat contre l’ambassade de France à

Bamako, au Mali, et la mort, le 8 jan-vier dernier, de deux jeunes Français enlevés à Niamey, le Quai d’Orsay a pris sa décision : le Sahel est trop exposé à la menace terroriste. Le 7 février, le gouvernement a ordonné le rappel de tous les volontaires en poste au Mali. Parmi eux, Anna Mourlaque, qui coordonnait depuis près de deux ans les actions de coo-pération lancées par la Région Île-de-France à Kayes. « Nous avions reçu  des  consignes  entraînant  des restrictions dans nos déplacements sur le terrain, mais nous étions loin d’imaginer  qu’une  décision  aussi radicale allait être prise. D’autant que la situation politique au Mali est stable et que la ville de Kayes est éloi-gnée  des  événements  liés  à  des activités terroristes. » C’est en 1993 que le conseil régional a décidé d’enga-ger un partenariat privi-légié avec ce territoire du Mali, l’un des plus encla-vés du pays. Ces dernières années, plusieurs réalisa-tions ont ainsi vu le jour,

pour conforter l’assemblée régionale de Kayes, soutenir les filières agri-coles, développer l’éducation et la formation, encourager la prévention face au sida et au paludisme, impul-ser des projets culturels. Le 3 mars dernier, ce partenariat a même été renouvelé, définissant les priorités jusqu’en 2014. L’Île-de-France n’en-tend pas déserter le Mali.

Impliquer les migrantsEn revanche, il va falloir s’adapter au contexte sécuritaire, en organisant ce partenariat sans agent expatrié, quitte à recruter un correspondant sur place. Une autre urgence s’impose : fédérer et mobiliser toutes les volontés qui, depuis l’Île-de-France, œuvrent pour soutenir l’essor de la région de Kayes. On compte, sur le territoire francilien, plus de 400 associations de migrants

issus de cette partie du Mali. Et de nombreuses collectivités

locales ont noué là-bas des liens de solidarité. Des actions qu’il va falloir mieux coordonner pour que la solidarité perdure dans ce contexte diplo-

matique. l PiERRE ChAPDELAiNE

MALi Malgré le contexte international, l’Île-de-France et Kayes restent partenaires.

La soLidarité se fraie un chemin au saheL

Haïti BiBliotHèque universitAire à l’Horizon Depuis le mois de mars, cinq bibliothécaires haïtiens sont accueillis à l’École nationale supérieure, à Paris. Cette formation et ces échanges, organisés par l’ONG Bibliothèques sans frontières, ont pour but de créer une bibliothèque centrale à Port-au-Prince. Elle devrait ouvrir ses portes en 2013. La plupart des établissements universitaires haïtiens ont été détruits par le séisme du 12 janvier 2010.

europecAprice, c’est fini !

Berlin (Allemagne), Vilnius (Lituanie), Varsovie (Pologne), Bucarest (Roumanie) et l’Île-de-France : partout, les organisateurs des transports publics imaginent des solutions pour faciliter la vie des usagers. En mars, lors de la conférence finale du projet Caprice, les responsables des transports de ces capitales ont comparé leur savoir-faire en matière de billettique ou de gestion des déplacements.

Arménieun pont entre l’Île-de-frAnce et erevAnLe conseil régional a signé, le 26 avril, un accord de coopération avec Erevan, la capitale de l’Arménie. Soutien à la francophonie, échanges universitaires, projets touristiques et culturels sont au cœur de ce nouveau partenariat.

europeMoBilisAtion contre lA criseLe Lasaire (Laboratoire social d’action, d’innova-tion, de réflexion et d’échanges) va consacrer ses travaux cette année à la crise de l’euro et de l’Union européenne. Débats à Paris, séminaire en Grèce, réunion à Prague et présentation des conclusions à Bruxelles sont au programme.

sur de Bons rAils Arrivée en France afin de poursuivre des études de design, Patricia ressent aussitôt le besoin de réfléchir à son orientation. Elle pose ses valises à Mulhouse, s’inscrit aux Beaux-Arts, décidée à trou-ver sa voie dans les arts visuels. Un an plus tard, la jeune fille s’installe à Paris, opte pour la section internationale de l’Eicar, l’école des métiers du cinéma et de la télévision, à La Plaine-Saint-Denis (93). «  En  première  année,  nous  sommes 23 élèves… issus de 21 pays ! », annonce-t-elle. Les cours laissent une large place aux expériences concrètes. Ainsi, elle vient de tenir son premier rôle de membre du jury au sein du festival Cinérail. « Avec 4 autres élèves, nous avons visionné pas moins de 53 courts-métrages, tous sur le train ! Un vrai marathon. » Le temps de la délibération n’est pas le moins éprouvant : « Il a fallu faire des conces-sions. » C’est Jesus comes to Town, de Kamal John Iskander, qui a finalement transporté le cosmo-polite jury de l’Eicar. l

ligne frAnco-polonAiseOriginaire de Vanves (92), Roland Dubois a vécu à Paris, Asnières, Neuilly, ou encore à Ville-d’Avray, avant de mettre le cap sur Varsovie. Une expatria-tion qui consacre une carrière de directeur finan-cier au sein de plusieurs groupes internationaux, dont France Télécom. Actionnaire principal de Telekomunikacja Polska S.A., France Télécom lui propose, il y a trois ans, la direction financière de cette filiale. La Pologne, un nouvel horizon pour ce Francilien globe-trotter et marié à… une Polonaise vivant à Paris. « Quand on fait un voyage long cour-rier une fois par semaine, l’expatriation n’est pas un réel problème. La vraie difficulté est de vivre seul. » Occupant un poste important à Paris, sa femme reste en Île-de-France. À Varsovie, il savoure la richesse d’un pays au croisement des cultures latine et slave. Aujourd’hui, Roland Dubois aborde la der-nière ligne droite de sa vie professionnelle. « Je vais conserver une activité de senior advisor. » Une retraite active, toujours entre l’Île-de-France et Varsovie. l

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DE BuCAREst à PARisPatricia GriGorescu,22 ans.

DE vANvEs à vARsoviEroland dubois, 62 ans.

Parmi les projets soutenus : la mise en place d’une filière céréalière de fonio, au Mali.

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LE DOSSIER

« L à, il y aura un parking de 60 places. Les salles de labo, elles, sont finies… Vous avez remarqué ? Des postes plus bas sont prévus pour les élèves en fauteuil. Il ne manque plus qu’un bon

coup de nettoyage et les interrupteurs. Et, cette ali-mentation, elle est prévue pour quoi ? La machine à café de la salle des profs ? Ouf, elle est bien là ! » Il faut un peu d’imagination, en suivant au pas de course Jean-Noël Bernard au milieu d’un chantier de 10 000 m2, pour avoir une idée précise du lycée qui ouvrira ses portes en septembre prochain. Déjà, les 31 millions d’euros d’investissement dégagés par le conseil régional pour cette première tranche de travaux ont pris l’aspect d’un bâtiment principal avec des ateliers, un réfectoire, des salles de cours, des espaces de vie scolaire, et de logements de fonc-tion. Un internat de 70 lits viendra compléter cet

ensemble conçu par les architectes Jean-Michel Daquin et Olivier Ferrière, associés au cabinet 3AIDF. Le proviseur a appris sa nomination à Che-villy-Larue en octobre 2010. À quelques semaines de la livraison du chantier, il s’assure que tout va fonctionner. « Des ajustements sont toujours néces-saires. Un lycée, c’est une œuvre unique, et dans une œuvre unique, il y a des difficultés inattendues… Et puis, l’aménagement des salles dépend naturellement de leur fonction. » Ainsi, pour que les cours de secou-risme puissent se tenir dans de bonnes conditions, il a fallu abattre une cloison. Du côté de l’entrepôt pédagogique, le quai de déchargement a été refait… « C’est un aménagement particulière-ment important… » Établissement polyvalent, le lycée accueillera en effet des sections d’enseignement général mais aussi des sections profession-

nelles dans le transport. Cette rentrée 2011 s’effec-tuera avec 230 élèves. Mais à plein régime, le lycée en comptera plus de 800. Avec, à la clé, un BTS logis-tique transport. C’est en tout cas l’un des objectifs de Jean-Noël Bernard. « Du coup, l’internat permet-tra d’accueillir des élèves venant d’autres départe-ments pour suivre cette formation. »

Stockage des eaux de pluieLe choix de cette spécialisation n’est pas dû au hasard. Chevilly-Larue est à deux pas du marché de Rungis, et à quelques kilomètres de la plate-forme aéroportuaire d’Orly, deux poids lourds franciliens

dans le secteur de la logistique. La tournée d’inspection se poursuit. Le proviseur-constructeur ouvre les portes, constate qu’il a fallu multiplier les radiateurs dans certaines pièces…

Chevilly-larue

uN lyCée SOrT De TerreEn septembre prochain, l’Île-de-France comptera un lycée public supplémentaire, celui de Chevilly-Larue (94). Pour réaliser cet équipement, la Région a engagé, pour la première tranche des travaux, 31 millions d’eu-ros. En attendant l’arrivée des premiers élèves, Jean-Noël Bernard, le proviseur-constructeur de ce futur établissement, fait le tour du propriétaire…

galerie photoVisite en images du chantier de Chevilly-Larue.www.iledefrance.fr

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ÉvryJuillet

LYP Parc-des-Loges

EREA Martin-Luther-KingAsnières-sur-SeineAoût

Nouveau lycéeChevilly-LarueJuin

LYP / LP du Gué-à-TresmesCongis-sur-ThérouanneDécembre

LYP ChamplainChennevières-sur-MarneJuin

LYA La BretonnièreChailly-en-BrieJuillet

DourdanJuin

LYP Francisque-Sarcey

LP Jean-MoulinLe Blanc-MesnilSeptembre

LYP François-RabelaisDugnyMai

LP Léo-LagrangeBondyJuin

Les Pavillons-sous-BoisDécembre

LP Claude-Nicolas-Ledoux

LYP SugerSaint-DenisJuillet

LP Denis-PapinLa CourneuveOctobre

Rénovation

Restructuration

Construction

Extension

EREA Établissement régionald'enseignement adapté

LP Lycée professionnel

LYP Lycée polyvalent(général, professionnel)

LYA Lycée agricole

Sur www.iledefrance.fr, retrouvez la carte interactiveavec la présentation des 13 chantiersqui seront achevés cette année.

LyCéEs : LEs ChANtiERs LivRés EN 2011

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LE DOSSIER

« Ça, c’est la contrepartie du développement durable… La géothermie basse température, c’est bien, mais il faut quand même chauffer les salles ! » Arrivé dans le réfectoire, il saisit son appareil photo. Le revête-ment du sol en est à sa cinquième couche. Un trai-tement spécial, immaculé, qui mérite d’être immortalisé avant l’arrivée des élèves. Dans la cour, une tranchée a été recouverte de bâches qui per-mettront de stocker les eaux de pluie pour ne pas faire déborder le réseau en cas de gros orage. Les toilettes du lycée seront par ailleurs alimentées par l’eau recueillie sur les toitures.

La toundra pour bientôtUltime vérification dans les bureaux des profes-seurs, à l’étage : « J’espère qu’ils ont prévu l’accès Internet, je ne vois pas les câbles… Si, ils sont là ! » Petit coup de cœur au CDI, entièrement vitré. « Bon, ce ne sera pas facile à meubler, mais on devine déjà que la pièce sera agréable. » Quelques mètres plus loin, il s’arrête devant les terrasses végétalisées. La toundra annoncée tarde à sortir de terre… Plus loin, le « carré des arts » regroupera, dans un bâti-ment annexe bardé de cuivre, les cours d’arts appli-qués et d’arts plastiques. « Il faudra être vigilant sur les questions de sécurité », commente Jean-Noël Bernard, un peu inquiet à l’idée d’imaginer les pro-fesseurs dans cet environnement isolé. « Dans tout projet, il y a un endroit où l’architecte veut se faire plaisir… c’est ici », dit-il en arrivant dans l’espace d’accueil du lycée. Une structure s’avance en dehors du bâtiment principal et, dans le hall d’entrée, prend la forme d’un cocon paré de plaques d’aluminium perforées. Le proviseur pénètre dans cet environnement encore en tra-vaux. La loge est trop petite à ses yeux, le bureau du CPE bien sombre. Quant à la salle polyvalente, « elle possède un puits de lumière qui risque de rendre impos-sible la projection de films en

pleine journée… » Avant de nuancer : « Je suis sûr qu’au final, ce sera certainement très joli, mais je dois veiller à ce que tout fonctionne. L’œuvre ne doit pas primer sur l’usage. Quoi qu’il en soit, le lycée ouvrira ses portes à la rentrée scolaire. » Il parle en connaissance de cause : en 2005, il prenait la tête du lycée Jacques-Brel, à Choisy-le-Roi (94). « Les travaux étaient théoriquement terminés, mais en réalité, j’ai dû essuyer les plâtres, et certains n’étaient pas secs ! », se souvient-il en faisant l’inventaire des dysfonctionnements constatés à l’époque. Du coup, Jean-Noël Bernard fait tout pour que la mise en service de ce nouveau lycée se passe sans encombre. Sur le chantier où se relaient, depuis plusieurs mois, 78 personnes de tous les corps d’état, il constate que le calendrier est respecté. « On y arrive ! Dans deux mois, tout sera livré », lance-t-il, visiblement ému. Entre le lancement

du programme et l’ouver-ture effective d’un lycée, sept années sont néces-saires. Parfois davantage. Dans le cas présent, la

Région Île-de-France soulignait dès 2001 qu’un tel équipement devait être prévu dans ce secteur du Val-de-Marne.

En quête de terrainsUne recommandation formulée à partir d’un constat simple : il faut scruter l’évolution des effec-tifs dans les écoles et les collèges d’un secteur, et on obtient une idée assez juste des besoins qui seront nécessaires, dans quelques années, pour les lycées. Reste alors à trouver le terrain… La question peut s’avérer épineuse en petite cou-ronne, où le foncier est rare. À Vincennes (94) ou Gonesse (95), des projets de construction sont toujours en quête du point de chute idéal. Jean-Noël Bernard, lui, a désormais d’autres préoccu-pations. Il faut veiller à ce que tout l’équipement arrive au complet, et penser déjà à la constitution des équipes. « Franchement, je tire un coup de chapeau au service des ressources humaines de la Région. Déjà, six personnes sont recrutées pour la partie technique ! » De quoi le soulager dans cette dernière ligne droite… l PiERRE ChAPDELAiNE

Comment s’appellera le lycée de Chevilly-Larue ? Tandis que les baraques de chantier côtoient les nouvelles constructions, la question est déjà dans tous les esprits et les premiers noms circulent, dont un qui revient avec insistance… : Aimé Césaire. Le poète marti-niquais a eu droit à des obsèques nationales en 2008 et une plaque en

son honneur vient d’être dévoilée au Panthéon. De nombreuses rues franciliennes portent déjà son nom, mais aussi un espace pédago-gique à Champigny-sur-Marne, un centre de loisirs au Kremlin-Bicêtre, et plusieurs collèges, à ézanville, aux Ulis, dans le 18e arron-dissement, ou encore à Villejuif, commune qui a

baptisé ainsi une salle de sport. Autre candidat qui pourrait être sur les rangs, le maréchal Philippe Leclerc : les émissaires de sa 2e division blindée qui allait libérer Paris ont été tués, le 24 août 1944, à côté de l’emplacement du lycée. Ce sera finale-ment la communauté scolaire qui tranchera, en toute liberté, après les

premiers mois de mise en service de l’établisse-ment. La proposition sera alors transmise pour avis à la mairie puis entérinée par un vote du conseil régional. On verra alors qui, du poète anticolonialiste ou du maréchal résistant, l’emportera, à moins qu’un outsider ne vienne réconcilier tout le monde…

Entre la décision de construire un lycée et son ouverture effective, sept années sont nécessaires.

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Jean-Noël Bernard, le proviseur-constructeur,

passe en revuetout le chantier.

Entre le réfectoire et le carré des arts, ce fossé recouvert de bâches permettra de récupérer les eaux de pluie.

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LE DOSSIER

REPÈREs tRois QuEstioNs à...

hENRiEttE ZoughEbivice-présidente du conseil régional en charge des lycées

« leS aNNéeS lyCée, C’eST le TempS De la CONSTruCTiON »Peut-on faire des lycées franciliens des bâtiments écologiquement exemplaires ?HENRiEttE ZougHEBi : Oui, absolument. Certifié Haute Qualité Environnementale, le lycée de Che-villy-Larue illustre la volonté régionale d’agir en intégrant pleinement les enjeux pour l’avenir de la planète. C’est une question à laquelle, d’ailleurs, les jeunes et les équipes éducatives sont très atta-chés. Économe en énergie, ce lycée est chauffé par géothermie. Ses toitures sont végétalisées pour retenir l’eau de pluie. Et la Région va plus loin puisque tous les lycées conçus actuellement sont à énergie zéro, avec une production d’énergie qui compensera intégralement la consommation.

Pourquoi avoir fixé une capacité maximale de sec-tions et d’élèves pour chaque lycée francilien ?HENRiEttE ZougHEBi : Les inégalités entre les éta-blissements se sont accrues ces dernières années et la mixité sociale recule. Cette tendance a été accentuée par l’assouplissement de la carte scolaire. Les jeunes et les familles s’en inquiètent d’autant plus que ces évolutions pèsent sur les résultats de tous les élèves. En adoptant une capacité maximale pour chaque lycée, nous souhaitons répondre à des impératifs de sécurité et de qualité de vie. Nous voulons aussi nous opposer à la mise en concur-rence des lycées et à la compétition entre élèves. Notre objectif, c’est la réussite de toutes et de tous.

La Région a organisé une vaste concertation dans les lycées. Qu’en retenez-vous ?HENRiEttE ZougHEBi : Les années lycée, c’est le temps de la construction. Pendant ces échanges, les jeunes ont parlé de leurs projets, de leurs moti-vations, de leurs difficultés concrètes. Certains réclament une meilleure desserte par les trans-ports en commun de leur établissement. Ils reven-diquent aussi le droit à l’erreur dans leur choix d’orientation, dénoncent partout les inégalités et les discriminations. Ils expriment un fort besoin d’être écoutés et accompagnés par les adultes, de Neuilly-sur-Seine à La Courneuve en passant par Corbeil-Essonnes. l

Puits de science pour les élèves, les lycées peuvent être, pour ceux qui les gèrent, des gouffres

énergétiques. Les architectes sont donc invités à redoubler d’imagina-tion, car le défi commence en réalité dès la conception d’ensemble… Arri-vent ensuite les solutions techniques. À Chevilly-Larue (94), l’option s’est portée sur une connexion au réseau de chaleur local alimenté en grande partie par la géothermie. Au lycée Bougainville, de Brie (77), la cuisine a été équipée d’une hotte à récupé-ration d’énergie qui vient réduire la consommation de chauffage de la demi-pension. Le lycée de Rosny-sous-Bois (93) mise, de son côté, sur des panneaux solaires thermiques pour délivrer l’eau chaude des loge-ments de fonction. Dans les salles du lycée du Parc-des-Loges, à Évry (91), on a dissocié l’éclairage artificiel entre le fond de la classe et le côté fenêtres. C’est une chaufferie au bois à pla-quettes forestières qui couvre 80 % des besoins du lycée Émilie-du-Châ-telet, à Serris (77). Au lycée de Cha-

renton-le-Pont (94), on a multiplié les réponses, avec un puits canadien pour le préchauffage de l’air entrant, des panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire des loge-ments et 200 m2 de capteurs solaires photovoltaïques en toiture dont la production est vendue au réseau. Mais toutes ces prouesses architec-turales et techniques peuvent être anéanties par l’usage qui est fait du bâtiment. Ainsi, dans certains lycées, la température des classes flirte plus avec les 21°C que les 19°C préconisés. Deux petits degrés de plus, et la fac-ture de chauffage grimpe alors de 15 %. Autre constat : certains établis-sements demeurent ouverts durant les vacances de décembre et de février pour des cours de soutien scolaire. Impossible, dès lors, de baisser le chauffage. En fait, ce n’est qu’au terme de deux hivers qu’on peut se faire une idée sur le comportement écolo-gique… et économique d’un lycée. Il faudra attendre le printemps 2013 pour savoir si Chevilly-Larue fait par-tie des bons élèves. l PiERRE ChAPDELAiNE

ChAuFFAgE En matière d’écologie, les lycées veulent devenir de bons élèves.

Des bâtiments De moins en moins énergivores

EN sAvoiR +

469 lycées publics, dont le nouveau lycée de Chevilly-Larue, sont répartis sur le territoire francilien.

11 établissements seront livrés dans les prochaines années, à Dammartin-en-goële (77), magny-en-vexin (95), noisy-le-grand (93), Courbevoie (92), etc.

461 millions d’euros seront investis en 2011 par la région pour la construction, la maintenance, les gros travaux de réparation et la rénovation des lycées franciliens.

14 cibles doivent être évaluées pour qu’un lycée neuf puisse bénéficier de la certification haute qualité environnementale. Parallèlement, un programme technique est mis en œuvre sur l’énergie, le confort acoustique, la réduction des nuisances pendant le chantier, la gestion des déchets ou encore celle de l’eau. Avec, parfois des solutions très concrètes : à Chevilly-Larue, les architectes ont opté pour des prairies, moins gourmandes en eau que le gazon.

240 m2 de panneaux photovoltaïques ont été installés sur les toits du lycée de Chevilly-Larue. L’électricité produite est destinée à la revente et non au chauffage du bâtiment. et pour cause : l’énergie solaire atteint sa pleine efficacité en été… quand les lycées, eux, sont fermés.

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• Sur www.iledefrance.fr, retrouvez notre carte interactive des lycées avec les chantiers livrés en 2011. • Sur www.lycees.iledefrance.fr, toutes les infos pour les proviseurs et les personnels de direction : les chiffres-clés de l’action régionale en faveur des lycées, les dotations budgétaires… • Disponible au conseil régional : le guide lycées, année scolaire 2010 – 2011 et en version interactive sur www.iledefrance.fr.

ingénieur travaux, Brahim Saidani inspecte les installations géothermiques du lycée.

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LES INITIATIVES

ACtioNs

handicap Le numérique contre Les inégaLitésVidéophone pour personne sourde, balise audio, vidéoprojecteur et ordinateurs avec surtitrage… Le Centre Ressources Théâtre Handicap (CRTH), installé dans un local de 340 m2 à Paris (XIIe), s’équipe d’un matériel numérique de pointe. Le CRTH, à la fois centre « ressources », école de théâtre et centre de création, œuvre depuis 1993 pour l’accès à l’éduca-tion artistique et à la pratique théâtrale des personnes handicapées. lh CRTH, 163, rue de Charenton, 75012 Paris.Tél. : 01 42 74 17 87 - www.crth.org.

économie La pLate-forme qui monteCréée en juillet 2009 à l’initiative de la Région, Finan-cersaboite.fr est une plate-forme numérique dédiée à la mise en relation entre entrepreneurs et investisseurs. Elle compte aujourd’hui plus de 180 investisseurs, quelque 520 entreprises et environ 130 porteurs de projets. Financersaboite repose sur le principe d’un réseau social, dont les membres doivent être labellisés par un opérateur qualifié (pépinière d’entreprises, pôle de compétitivité, réseau de business angels…). Par exemple, la communauté PM’up compte aujourd’hui 46 sociétés innovantes primées par l’appel à projets régional, ainsi que 14 investisseurs. l h Passage de l’Innovation, 74, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75012 Paris - www.financersaboite.fr.

écotourismevitrine en forêtLe premier centre d’éco-tourisme de la région vient d’ouvrir en pleine forêt de Fontainebleau (77), près des Gorges de Franchard, un des sites naturels les plus fréquentés d’Île-de-France (environ 15 millions de visites par an). Son

ambition : sensibiliser visiteurs et scolaires aux enjeux d’un tourisme local respectueux de l’environnement. Le bâtiment en bois non traité, pourvu d’un poêle à bois et d’un récupérateur d’eau de pluie, abrite des tables pédagogiques sur l’écosystème de la forêt de Fontainebleau, des écrans d’information, une boutique proposant livres et matériel… Un second bâtiment peut accueillir les groupes. lh www.tourisme77.net.

insertion La cLause sociaLe passe par orLy Améliorer l’accès de la population locale aux emplois du pôle d’Orly, c’est l’objectif du projet de développe-ment de la clause sociale, porté par l’association Orly International, avec l’aide de la Région. « L’idée est d’inciter les entreprises à demander à leurs fournis-seurs, quand elles passent de grands marchés de maintenance, de travaux ou de nettoyage, de recruter sur le territoire des personnes en insertion », explique Sandra Lignais, d’Orly International. Ce projet s’appuie sur les plans locaux pour l’insertion et l’emploi (PLIE) du Nord-Essonne et d’Orly-Choisy-Villeneuve, à la fois pour l’élaboration de cette clause sociale et pour le recrutement des personnels en insertion. lh www.orly-international.com.

connaissez-vous la Seine-Saint-Denis ? Ses pâturages qui se perdent dans les bois, son paysage de bocage, ses champs vallonnés

bordés d’arbres et de bosquets… Non ? C’est pour-tant cette vision verte et aérée qui s’offre au visiteur de passage à Coubron (93). Ce village d’irréductibles ruraux cultive son originalité à l’abri de la forêt de Bondy à 14 kilomètres de Paris. Déterminée à pré-server son patrimoine agricole et forestier, la com-mune s’est alliée à la Région et à l’Agence des espaces verts (AEV) d’Île-de-France en signant la charte des coteaux de l’Aulnoye. Au programme : protec-tion de la biodiversité, actions pédagogiques, amé-nagement des espaces forestiers, maintien d’une activité agricole respectueuse de l’environnement…

Bois et terres agricolesLa charte n’en est pas restée au stade des belles intentions. Les responsables d’un élevage laitier qui occupait 50 hectares à Coubron devaient par-tir à la retraite. Mais pas question de laisser l’ex-ploitation se disperser ! « La commune craignait que soient laissées à l’abandon certaines parcelles moins  intéressantes,  explique Benoît Lelaure, chargé de mission à l’Agence des espaces verts d’Île-de-France. Le risque était alors de voir se développer des occupations illicites. Pour protéger un espace, le mieux est d’y construire un projet. » L’AEV se lance alors dans une vaste opération foncière : 4,7 millions d’euros sont mis sur la table pour acquérir au total 80 hectares de terres agri-

coles et de bois éparpillés entre une centaine de propriétaires. Ensuite, un appel à projet est lancé pour trouver un agriculteur capable de valoriser le domaine en respectant la charte et les vœux de la commune.

Ferme idéaleC’est la candidature de Thierry Leleu qui est rete-nue. Un vrai coup de cœur ! Ardent défenseur de l’agriculture biologique et des circuits courts de

type Amap, Thierry Leleu est déjà à la tête d’une exploitation de 60 hec-tares, dans l’Oise, qui emploie six salariés. Son projet : faire de son activité à Coubron une vitrine. « Mais, précise-t-il, pas une ferme pédagogique artificielle, une vraie exploitation maraîchère ouverte sur le public. » Dans deux ou trois ans, les Coubronnais reverront des vaches paître dans leurs prés, pour-ront peut-être acheter à la ferme le fromage local, récolter eux-mêmes leurs légumes ou les cultiver dans les jardins familiaux. En attendant, l’Agence des espaces verts, la commune et Thierry Leleu inves-tissent et travaillent à faire pousser leur ferme idéale dans un îlot rural planté au milieu du béton. l JEAN-FRANçois HENNioN

ENViRoNNEMENt Une commune de Seine-Saint-Denis a décidé de rester une zone rurale au cœur de la région.

CoubRon RéSISTe Au béTon

pour en savoir pLus• La Maison de la nature de Coubron accueille les visiteurs la semaine et organise des sorties et des animations. www.coubron.fr.

• Mieux connaître les espaces naturels d’Île-de-France et découvrir des idées de balades. www.aev-iledefrance.fr.

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Quatre-vingts hectares deterres ont été achetés

par l’Agence desespaces verts pour

préserver l’identitérurale de Coubron.

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LES INITIATIVES

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d epuis l’année dernière, Arnaud Baumann arpente une zone qui s’étend du quartier de la Villette (Paris 19e) aux villes voisines de

Pantin et du Pré-Saint-Gervais (93), absorbé par un projet photographique de longue haleine. Un projet ? Mieux, un chantier ! Il rassemble ainsi les portraits de riverains du futur prolongement du tramway T3, attendu pour 2012. Professionnel de l’image depuis 35 ans, Arnaud Baumann se définit aujourd’hui comme « photographe plasticien », évoquant des références comme Man Ray ou Richard Avedon. Parmi ses travaux figure le site www.lachambreblanche.com, sorte de « remise à plat » des rapports sociaux : « Le site rassemble 3  000  portraits  de  gens  de  la  société  civile,  tous niveaux confondus, explique le photographe. Et tous sont traités de manière uniforme, qu’ils soient SDF, ministres ou prix Nobel. »

évaluer les espérancesC’est ce travail qui lui a valu d’être choisi pour le projet « Ode à la lenteur », porté par l’asso-ciation La Voie de la Lune. « À l’occasion de l’arrivée  du  tramway,  nous  interrogeons  le citoyen sur son cadre de vie. Au projet icono-

graphique est associée une enquête à carac-tère social auprès des résidents pour évaluer 

les espérances liées aux transformations en cours », résume Sédick Belgherbi, formateur à l’association La Voie de la Lune. Il mise sur l’innovation sociale pour retrouver une forme de démo-cratie participative et locale, pour amener les gens à s’interroger sur leur rôle de citoyen, eux qui se sen-tent souvent si éloignés des déci-sions concernant leur quotidien.La lenteur à laquelle rend hom-

mage le projet, c’est celle qui s’avère nécessaire pour que s’accomplissent les choses importantes, comme la construction du tramway. Arnaud Baumann fait poser ses modèles d’un jour sur les lieux même du chantier. « Je photographie les enfants en contre-plongée pour les gran-

dir, pour illustrer leur statut de futurs  adultes  », raconte-t-il.

Cette année, le projet prend un tour nouveau. Les habitants des

quartiers concernés sont appelés à produire leurs propres photos, au moyen

d’un appareil rudimentaire et ancestral : le sténopé, simple boîte de carton dans laquelle est placé un papier sensible. « À l’heure du 

numérique, cela crée un grand écart intéres-sant, s’amuse Arnaud Baumann. Cela fait prendre conscience à des jeunes qu’un chan-tier  comme  le  T3  ne  se  fait  pas  en  deux jours. » Cette « Ode à la lenteur » est aussi un travail de mémoire. l EMMANuEL sCHAFRotH

soCiété Arnaud Baumann, photographe, collectionne les portraits des riverains sur le chantier du T3.

un œIL SuR Le TRAMwAyforêts en LigneLe bois du Moulin-des-Marais, à Mitry-Mory (77), ou le domaine régional de la Cour-Roland, à Jouy-en-Josas (78) : le site de l’Agence des espaces verts, présente 11 000 hectares de forêts et de sites naturels.www.aev-iledefrance.fr

cLiquez sur Les quartiersSur le site d’Econovista, on peut retrouver sur la carte interactive les 29 quartiers franciliens qui bénéficient des labels « éco-quartiers », « éco-cités » ou « Nouveaux Quartiers urbains ». www.econovista.com

déchets amiantés… En Île-de-France, les déchets amiantés peuvent être réceptionnés sur les sites de Pierrelaye (95), Limay (78) et Nanterre (92), ou au centre de stockage de déchets ultimes de classe 1 de Villeparisis (77). À retrouver, avec toute la réglementation en vigueur sur www.ordif.com.

Les résidences d’écrivains tissent Leur toiLeAu lycée, en librairie et même au zoo : les résidences d’écrivains fleurissent dans la région. Sur la toile, le site du conseil régional leur consacre tout un dossier, avec articles et vidéos.www. iledefrance. fr

À l’occasion de l’arrivée du tramway, nous interrogeons le citoyen sur son cadre de vie.

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FuTuR en SeIne IMAgIne noTRe AvenIR nuMéRIque

imaginer le futur de la vie, de la ville, de la musique et de l’image, des communications et de la création, enfin, le faire découvrir aux Fran-

ciliens… Futur en Seine 2011 se déroule du 17 au 26 juin à Paris et en Île-de-France. Forte de son suc-cès en 2009, la biennale francilienne de la vie numé-rique propose des cycles de conférences internationales, des parcours interactifs dans Paris, un village des innovations, des rendez-vous festifs. L’occasion aussi de présenter au grand public 24 prototypes de futurs produits ou services : huma-noïdes, objets communicants, plate-forme 3D de réalité augmentée et autres dispositifs interactifs… Le public est invité à découvrir à quoi ressemble déjà le monde de demain, tandis que les exposants, acteurs du numérique francilien, peuvent aller à la rencontre de leurs publics, les entendre et explorer ensemble le futur qu’ils dessinent. En 2009, Cap Digital, plus grand pôle de compétitivité français dédié à la vie numérique, aux contenus, services et usages innovants, avait organisé le premier Futur en Seine, avec le soutien de la Région et de la Ville de Paris. L’événement avait accueilli plus de 75 000 visi-teurs en 10 jours sur 40 sites. l

h Pour plus d’informations au 01 40 41 11 60.www.futur-en-seine.fr.

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L’HISTOIRE

vers 1200Philippe Auguste fait paver les rues de Paris, avec, au milieu, une rigole d’évacuation.

1370Hugues Aubriot, prévôt de Paris,

fait construire un égout voûté et maçonné qui rejoint le ruisseau de Ménilmontant.

22 juin 1853Georges-Eugène Haussmann est nommé préfet de la Seine.

10 juiLLet 1894Loi rendant le tout-à-l’égout obligatoire à Paris.

1940Mise en service de la station d’épuration Seine-Aval

à Achères, la plus grande d’Île-de-France.

194595 % des immeubles parisiens sont raccordés au tout-à-l’égout, contre 30 % en banlieue.

DAtEs CLés

L es livres d’histoire racontent combien Paris était sale au Moyen Âge, avec des habitants jetant leurs ordures dans la rue. Plus tard et

jusqu’au XVIIIe siècle, les déjections humaines sont recueillies, sous les maisons, dans des fosses d’aisance, qui, même si elles sont vidées, partici-pent à la pollution des eaux de puits et des nappes phréatiques superficielles. L’épidémie de peste et de choléra de 1832 servira de prise de conscience. L’explosion démographique et le développement économique s’ajoutent aux arguments du courant hygiéniste : Paris doit être assaini et doté d’un réseau d’égouts souterrains. Tandis que Georges-Eugène Haussmann, préfet de la Seine, reconfi-gure Paris, Eugène Belgrand, son conseiller en charge du service de l’eau, va concevoir le réseau d’égouts de la ville, doublé d’un réseau de distri-bution d’eau. De 1850 à 1880, environ 400 km d’égouts sont construits. Mais le plan d’assainis-sement de Belgrand ne prend en compte que Paris. Les villes de banlieue « accueillent » les eaux usées de la capitale, qui sont rejetées dans la Seine au

niveau d’Asnières, de Clichy-la-Garenne, de Leval-lois-Perret et de Saint-Denis. Leur traitement n’est pas à l’ordre du jour, la priorité étant de les éloigner de Paris, vers la Seine ou vers les terres d’épandages de Bondy ou de Gennevilliers. La situation devient intolérable pour les villes voisines.

Solidarité Paris-banlieueEn 1929, le conseil général de la Seine (regroupant Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne) vote un projet d’assainissement de tout le département, ouvert aux communes de Seine-et-Oise (les Yvelines et le Val-d’Oise actuels). L’interdépartementalisation de l’assainissement francilien est en marche, tandis que la station d’Achères est mise en service en 1940. Avec la créa-tion des départements actuels en 1964, et celle en 1970 du Siaap (syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) qui signe des conventions avec chaque départe-ment sauf la Seine-et-Marne, le Grand Paris des égouts devient une réalité. l JuLiE VéDiE

AssAiNissEMENt Du plan d’Eugène Belgrand à Paris, à la création de la station d’épuration d’Achères.

un SIèCLe PouR ConSTRuIRe Le gRAnd PARIS deS égouTS

savoir pLus

• emmanuel bellanger, avec la collaboration d’éléonore Pineau, Assainir l’agglomération parisienne, Les éditions de l’Atelier, 2010, 364 pages.

• Musée et visite des égouts : Pont de l’Alma, face au 93, quai d’orsay, 75007 Paris. 01 53 68 27 81. du samedi au mercredi.

versaiLLes par Le trou de La serrureLe guide Versailles secret et insolite entraîne le lecteur dans les coulisses du plus célèbre château de France, qui recèle encore tant de mystères…

p ousser les petites portes, accé-der aux escaliers dérobés, découvrir les pièces secrètes,

détecter les détails incongrus d’une statue… C’est à une visite en forme de jeu de piste que convie le livre de Nicolas Jacquet Versailles secret et insolite. Côté château, côté jardins et côté ville, Versailles grouille encore de mystères et de petites his-toires oubliées par la grande.

Nids d’amourHors des sentiers battus de la gale-rie des Glaces, on découvre les appartements des favorites de Louis XV, celui de Madame de Pompadour, et celui, situé sous les combles, de Madame du Barry. Le roi aimait y faire lui-même son café. Ce nid d’amour intimiste donne sur la cour des Cerfs de l’hôtel particu-lier du roi. Une cour rarement visi-tée et sur laquelle donnaient toutes les fenêtres des espaces que le sou-verain souhaitait préserver des regards indiscrets. À l’Opéra royal, on découvre que Louis XV, qui n’ai-mait pas autant que Louis XIV les obligations de représentation, s’était fait aménager une loge discrète et grillagée ! Toutes ces anecdotes et ces secrets bien gardés racontés dans ce petit guide font de Versailles un fascinant et perpétuel terrain d’exploration. l JuLiE VéDiE h Versailles secret et insolite, de nicolas Jacquet, éditions Parigramme.

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Entretien du grand collecteur des égouts de Paris, vers 1920. La ville compte alors un millier d’égoutiers.

Madame de Pompadour occupait cet appartement

entre 1745 et 1750.

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LES SORTIES

PRès DE CHEz Vous

À L’AFFiCHE

(musique)soLidays

Au programme de cette 13e édition du grand festival musical de Solidarité Sida : Peter Doherty, Klaxons, AaRON, Aloe Blacc, Morcheeba, Moriarty, Gaëtan Roussel, Yael Naim, Moby, Vitalic, Patrice, Yodelice, IAM, Cascadeur, Alpha Blondy, Israel Vibration, Raggasonic, Madjo, Bumcello… En tout, 80 concerts sur trois jours ! h du 24 au 26 juin 2011. à l’hippodrome de Longchamp, bois de boulogne, 75016 Paris. www.solidays.com.

festivaL jazz- musette des puces

Un festival itinérant sur le marché aux Puces de Saint-Ouen, dans la pure tradition du jazz manouche, parrainé par Didier Lockwood et Thomas Dutronc. Au programme de cette 7e édition : Zaz, Véronique Sanson, Didier Lockwood et Mike Stern, Levis Adel Reinhardt… Les têtes d’affiche se retrouvent le samedi soir pour un grand concert à Cap Saint-Ouen.h du 17 au 20 juin 2011dans le marché aux Puces et les rues de Saint-ouen (93) Cap Saint-ouen, 5, rue Paul-bert, 93400 Saint-ouen. Tél. : 01 40 11 77 36. www.festivaldespuces.com.

fête de La musique Pour la première fois, la Région organise son concert pour la Fête de la musique. En scène : Staff Benda Bilili, l’orchestre originaire

du Congo, composé de musiciens handicapés. Un irrésistible mélange de rumba congolaise, de musique cubaine, de rythm’n’blues, de reggae ou de funk ! Gratuit, en plein air.h Le 21 juin 2011, 19 h 30.Place des vins-de-France, 75012 Paris. www.iledefrance.fr.

La quinzaine du hip-hopDes concerts, de la danse, des expos… La 5e édition de la Quinzaine du hip-hop écume Paris : du 104 au Zénith (19e), en passant par la Maison des métallos (11e) et le Point Éphémère (10e), avec une incursion en banlieue le 24 juin au Hangar d’Ivry-sur-Seine (94) pour le concert d’Érik Truffaz et de Sly Johnson. h du 20 juin au 4 juillet 2011.dans différents lieux de Paris et au Hangar, 3-5, rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 55 25 25 02. http://paris-hiphop.com.

(exposition) camiLLe pissarro, impressions gravées

Le musée Camille-Pissarro propose de découvrir une facette méconnue du peintre impressionniste. À partir de 1860, Pissarro s’initie à la gravure, la plaçant peu à peu au centre de sa création, notamment en collaboration avec Degas. Une moitié de ses 200 estampes a été réalisée à Pontoise. Entrée libre.h Jusqu’au 3 juillet 2011Musée Camille-Pissarro, 17 rue du Château, 95300 Pontoise. Tél. : 01 30 38 02 40.

(spectacle)festivaL guinguettes et compagniesAu programme de cette 21e édition : des compagnies professionnelles de théâtre, de cirque, de danse, sur scène ou en déambulation ; des groupes de musique, des ateliers de création, des stands de jeux, des restaurants, des bars à bières et à vins, des animations… h Les 4 et 5 à Palaiseau et villebon-sur-yvette, et le 11 juin 2011 à Chilly-Mazarin. www.guinguettes.org.

drames et passions de La renaissance

Ce parcours-spectacle de 2 heures interprété par 300 acteurs, figurants, danseurs, jongleurs, escrimeurs et cavaliers retrace la vie en France à la Renaissance, à travers notamment le personnage d’Anne de Montmorency, connétable et constructeur du château d’Écouen.h Les dimanches 5, 12, 19, 26 juin et 3 juillet (deux séances à 13h30 et 16h), Château d’écouen, 95440 écouen. www.autourdeleonardo.com

grand sLam de poésieLe 8e Grand Slam national de poésie réunira les meilleurs slameurs français, soit 16 équipes de 4 poètes ! Des mois de travail, à affûter chaque image, à choisir chaque mot, à moduler la voix, pour trois minutes de représentation sur scène !h du 30 mai au 5 juin 2011.dans différents lieux de Paris. www.ffdsp.com.

(Loisirs) convergence 2011

Tous en selle pour la Convergence, le grand rendez-vous des cyclistes franciliens ! Le principe : des cortèges se rejoignent à Paris, près du Louvre, vers 12h30 pour un grand pique-nique ! Tenue colorée en fonction des parcours, tous les points de rendez-vous sur le site de l’association Mieux se déplacer à bicyclette. h Le 19 juin 2011.départs de toute l’Île-de-France (points de rencontre dans près de 70 communes) vers Paris (métro Louvre-Rivoli). Tél. : 01 43 20 26 02. www.mdb-idf.org/convergence.

d es premiers documentaires à Eyes Wide Shut en 1998, l’expo-sition retrace 46 ans d’une car-

rière rare : en 13 longs-métrages et autant de films cultes, Stanley Kubrick (1928-1999) s’est imposé comme un cinéaste majeur du xxe siècle. Le par-cours guide le visiteur film après film dans l’ordre chronologique, avec des photos de tournages, des articles de presse… On admirera en vrac le plan de tournage des Sentiers de la gloire, les costumes des gladiateurs de Spar-tacus ou des jumelles de Shining, les billets de l’avant-première de Docteur Folamour, annulée car programmée le jour où Kennedy fut assassiné, l’Oscar des effets spéciaux obtenu pour 2001 : l’Odyssée de l’espace…L’exposition permet également de

mieux comprendre l’homme derrière le cinéaste : souvent souriant, tour-nant caméra au poing, perfectionniste et travailleur infatigable (en témoi-gnent la documentation impression-nante réunie pour le film qu’il ne tournera jamais sur Napoléon et les milliers de fiches, décrivant chaque plan, rédigées pour 2001 : l’Odyssée de l’espace), Kubrick riait et jouait avec ses acteurs, notamment aux échecs (l’échiquier est exposé !). On peut aussi admirer une vingtaine de photogra-phies de presse, œuvres du jeune Stanley Kubrick, qui travailla pendant quatre ans pour le magazine Look. l

h Jusqu’au 31 juillet 201.Cinémathèque française, 51, rue de bercy, 75012 Paris. Tél. : 01 71 19 33 33. www.cinematheque.fr.

CiNéMAtHèquE Une exposition retrace la carrière du génial réalisateur d’Orange mécanique.

L’odySSée déJà CuLTe de STAnLey KubRICK

Les sons de L’histoire Œuvres chorales, symphoniques ou contemporaines, chefs d’orchestres prestigieux, solistes d’envergure internationale… Le Festival de Saint-Denis (93) décline la musique classique sur tous les tons dans le cadre fastueux de la basilique et de la Maison de la Légion d’honneur. La programmation 2011 est traversée par le souffle de l’histoire : les Te Deum de Lully et de Charpentier, ou encore L’Eroïca de Beethoven. L’un des monuments de l’édition 2011 sera le War Requiem de Britten, œuvre colossale qui semble écrite pour la basilique de Saint-Denis. lh à la basilique et à la Maisonde la Légion d’honneur, Saint-denis (93) du 7 juin au 5 juillet 2011. Infos : 01 48 13 06 07. www.festival-saint-denis.com.

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L’affiche de Lolita etdes articles de presse

sur la polémique déclenchée par le film.

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LES TRIBUNES POLITIQUES

EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS

fermons la centrale de nogent-sur-seine

Le drame de Fukushima rappelle que le risque zéro n’existe pas et qu’un incident nucléaire de grande ampleur a des conséquences environ-nementales et sanitaires sans aucune mesure avec d’autres types d’incidents industriels. Nous sommes très préoccu-pés par la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine. Proche de la Seine et située à 105 kilo-mètres au sud-est de Paris, dans l’Aube, elle représente

en effet un danger inacceptable pour les habi-tants de notre région. Les produits de fission extrêmement toxiques pourraient s’échapper dans l’atmosphère en cas d’accident. Ils attein-draient des zones très éloignées du site et mena-ceraient les 11,6 millions de Franciliens. Le plan d’intervention existant, concernant seulement un rayon de 10 km, n’est pas adapté aux consé-quences d’un incident grave. On sait aujourd’hui qu’il est difficile, voire impossible, d’évacuer la population de très grandes agglomérations. C’est pourquoi, au regard des risques que la centrale de Nogent représente pour environ 20 % de la population de notre pays, le groupe Europe écologie/Les Verts a estimé qu’il était de son devoir de demander sa fermeture. Elle doit s’ins-crire dans un plan plus large de sortie du nucléaire, de reconversion des emplois liés à cette industrie et, plus largement, de transition éner-gétique. L’Île-de-France, qui ne couvre que 10 % de ses besoins énergétiques, doit préparer son avenir. L’effort doit être porté sur le développe-ment des énergies renouvelables, un vaste plan de rénovation thermique des bâtiments et la réduction conséquente de la facture énergétique des ménages. L’Île-de-France doit miser sur les énergies du futur et créer de nombreux emplois, durables et non délocalisables. Dès aujourd’hui, mettons en place des mesures favorisant la transition énergétique de notre région. Parmi celles-ci, l’investissement dans les transports en commun, la mise en place de critères énergétiques dans les aides au logement, le soutien aux filières écologiques dans la stra-tégie de développement économique sont des premières solutions. La sortie progressive du nucléaire écartera des risques inacceptables pour les Franciliens et les générations futures, et constitue une formidable opportunité pour engager l’Île-de-France vers la transition écolo-gique et sociale. lh groupe europe écologie – les Verts Île-de-france. [email protected]. téléphone : 01 53 85 69 45.

FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE

choix énergétiques : en faire un enjeu démocratique et citoyen

La catastrophe nucléaire survenue au Japon pose avec acuité l’enjeu éner-gétique. Il est urgent qu’un grand débat, associant les citoyen-ne-s, ait lieu sur nos choix énergétiques. Dès à présent, il faut exiger la maîtrise publique et démo-cratique de ce secteur. Face au dérèglement climatique, à la raréfaction des ressources fossiles, nous devons allier droit à l’énergie pour toutes et tous, exigence de sécurité et diversification des sources d’énergie. La sortie des énergies carbonées est urgente. C’est massivement qu’il faut investir pour la recherche sur les énergies renou-velables et accessibles à tous. La Région Île-de-France doit poursuivre et amplifier son soutien aux énergies renouvelables, et intégrer à toutes ses politiques l’exigence de sobriété et d’accès de tous à l’énergie, en tenant compte des situations de précarité en ce domaine. lh http://www.frontdegauche-pcfguac-idf.org.

Au nom de la Révision géné-rale des politiques publiques (RGPP), à la rentrée 2011, 16 500 postes seront de nou-veau supprimés dans l’édu-cation nationale, dont plus de 1 000 en Île-de-France. Dans les trois académies de notre région, les remplacements de courte durée ne sont plus assurés et les remplacements de longue durée le sont de moins en moins. Par consé-quent, l’éducation nationale

doit aux jeunes Franciliennes et Franciliens des milliers d’heures d’enseignement. On ren-contre des situations inimaginables il y a encore quelques années. Ainsi, les chefs d’éta-blissement sont invités par le ministre à recruter des ensei-gnants, souvent non formés et sans expérience, via Pôle Emploi. Au lycée Jules-Ferry, à Paris, c’est dans la presse que les parents d’élèves ont publié eux-mêmes une annonce pour trouver le professeur d’anglais que le ministère de l’éducation nationale n’était pas en mesure de leur fournir. Plus grave encore, cette suppression massive d’emplois s’accompagne de la diminution des options proposées aux élèves, de la remise en question de filières entières de formation, de l’augmen-tation des effectifs dans les classes et d’une discrimination territoriale à peine déguisée. Une mise en concurrence de plus en plus sys-tématique des établissements, notamment depuis l’assouplissement en 2008 de la carte scolaire, renforce les effets de ghettoïsation. Il est difficile de ne pas voir dans ces évolutions une opération de destruction du service public

d’éducation dont les premières victimes sont les élèves issus des milieux sociaux les moins favorisés. Loin de lutter contre les inégalités sociales et culturelles, la politique suivie par le gouvernement ne fait que les renforcer. La majorité régionale, en adoptant le rapport pour l’égalité et la réussite des lycéennes et des lycéens, a clairement affirmé qu’elle s’inscrivait en totale opposition à cette évolution. À l’heure où nous lançons l’enquête « Paroles de lycéennes et de lycéens », pour amorcer une réflexion sur la révision du PPI-PPR (pro-grammes prévisionnels d’investissements et de rénovation), où nous réfléchissons via le contrat de plan régional de développement de la formation professionnelle (CPRDFP) sur la place des voies de formation technologique et professionnelle initiales et par alternance

dans nos établissements, quelle confiance peut-on accorder à la parole de ce gouvernement ? Nous sommes mis devant le fait accom-pli : changement de programme, suppression de BTS en formation initiale pour les remplacer par des formations en apprentissage (avec en plus des postes non gagés pour

les enseignants), réformes – à l’instar de celle des STI – qui rendent caducs des investisse-ments matériels très importants financés par le conseil régional. Mais notre détermination reste intacte, parce que 400 000 élèves et leurs familles comptent sur nous pour donner à chacun les moyens de réussir sa scolarité. Les lycées sont au cœur du bouclier social que nous construisons en Île-de-France, et dont chaque jour nous prouve la pertinence et la nécessité. l

h groupe socialiste et apparenté[email protected] téléphone : 01 53 85 68 95. www.psidf.com.

GROUPE SOCIALISTE ET APPARENTÉS

l’éducation au cœur du bouclier social

« à la rentrée, le gouvernement supprime 16 500 postes dans l’éducation nationale et diminue les options proposées aux élèves. »

« La Région doit poursuivre et amplifier son soutien aux énergies renouvelables. »

« La sortie du nucléaire permettra d’engager l’Île-de-France vers la transition écologique et sociale. »

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LES TRIBUNES POLITIQUES

MOUVEMENT RÉPUBLICAIN ET CITOYEN

des transports plus sûrsLa Région vient de voter un vaste plan de vidéosurveillance dans les gares RER d’Île-de-France. C’est bien. Mais il faut aller plus loin. Nous défendons une nou-velle étape. Celle de la généralisation de la vidéosurveillance dans les trains, métros et bus, paral-lèlement au renforce-ment de l’indispensable présence humaine. Parce que le droit à la sécurité pour tous, l’un des premiers droits citoyens, doit aussi s’appliquer dans les

transports en commun. l h www.mrc-idf.fr

PARTI RADICAL DE GAUCHE ET MOUVEMENT UNITAIRE PROGRESSISTE

des artistes au lycéeFidèles à leur engagement de cam-pagne, les élus PRG militent pour la création de résidences d’artistes dans les lycées publics. Elles consistent à installer et à soutenir un artiste au sein d’un lycée pour que son art (musique, arts plastiques, théâtre, etc.) soit mobilisé par et pour les lycéens. L’in-térêt n’est pas le service rendu par l’artiste sur le plan éducatif, mais la qualité et l’authenticité des démarches artistiques d’un côté, et les initiatives péda-gogiques prises dans

ce cadre par les enseignants de l’autre. lh www.prg-mup-idf.fr. téléphone : 01 53 85 69 46.

FRONT DE GAUCHE ET ALTERNATIFS

laïcité dans les crèchesGrâce à notre action, les financements aux structures d’accueil de la petite enfance seront réservés aux seules crèches non confessionnelles, sans inclure les jardins d’éveil. L’enjeu n’était pas mince. Au lieu d’un service public de la petite enfance, base d’une égalité femme/homme, le gou-vernement supprime l’accès à la maternelle dès l’âge de 2 ans et livre ce secteur à la concurrence, avec ces jardins d’éveil payants. Pendant que des crèches confes-sionnelles obtiennent des financements publics sans remplir aux obligations de neutralité, au mépris de

la laïcité. Une victoire à apprécier ! l h [email protected]

NOUVEAU CENTRE ET APPARENTÉS

cantines : le choix de la qualitéNous nous réjouissons de la hausse du subventionnement des produits « bio » dans les cantines franciliennes, adoptée par le conseil régional à notre initiative. L’exigence d’une alimen-tation de qualité pour nos lycéens est autant un impératif de bien-être qu’un formidable dynamiseur de la filière d’agriculture biologique en Île-de-France. Nous regrettons néanmoins qu’un autre impératif fondamental pour les familles n’ait pas encore été satisfait : le quotient familial. La Région persiste à dédaigner cette mesure d’équité sociale en ne la généralisant pas. Trop de familles affrontant les difficultés économiques d’une période de rigueur pâtissent de cette hésitation inacceptable. Il est temps d’agir ! l

h http://nc-idf.com. [email protected].

Notre Région a la res-ponsabilité de la construction et de l’en-tretien des lycées. Elle est compétente en matière de formation professionnelle et d’ap-prentissage. Au titre du développement écono-mique, le conseil régio-nal apporte enfin une contribution en matière d’enseignement supé-rieur. La formation, au

sens large, est donc la première compétence de la Région. Accompagner les jeunes et les salariés sur le chemin de la connais-sance pour développer leurs compétences et les aider à mieux s’insérer sur le marché de l’emploi est un enjeu consi-dérable qui devient un outil déterminant lorsque, comme aujourd’hui, la crise écono-mique frappe. Or, au lieu de mobiliser les précieux leviers dont elle dispose afin de donner à chaque Francilien toutes les cartes en main pour trouver ou retrouver un emploi, la Région fait tout l’inverse. C’est aujourd’hui qu’il faut donner un coup d’accélérateur et c’est aujourd’hui que le conseil régional, qui, grâce aux réformes du gouvernement, est plus riche de 150 millions d’euros, fait marche arrière. Dans les lycées, alors que les retards dans les travaux se multiplient (après avoir nié les faits, la majorité régio-nale, sous la pression des élus du groupe MP, a été contrainte de reconnaître les dif-ficultés), les crédits d’investissement chu-tent de 31 millions d’euros. En matière de formation professionnelle et d’apprentis-

sage, les crédits sont aussi orientés à la baisse : –15 % pour la construction et la rénovation des CFA, quand l’état met les bouchées doubles (500 millions d’euros supplémentaires pour l’apprentissage dans le cadre du grand emprunt). Résultat : alors que la Région a les moyens de mener une politique ambitieuse, elle réduit ses aides et oppose des obstacles injustifiables pour l’ouverture de classes de BTS en apprentis-sage. L’enseignement supérieur, enfin. Après des mois de refus, la Région s’est enfin décidée à participer, comme toutes les autres régions de France et comme le groupe MP l’y invitait, à l’opération Cam-pus lancée par le gouvernement. Reste désormais à savoir combien elle investira en face des 4 milliards d’euros engagés par l’état pour moderniser l’immobilier

universitaire francilien. Avec une dépense pour l’en-seignement supérieur et la recherche de 282 euros par étudiant, la Région est actuel-lement loin du compte : 20e sur les 22 régions métro-

politaines et très loin de l’Aquitaine avec ses 781 euros. Alors que la crise frappe, que les bouleversements de l’économie mon-diale réclament de plus en plus de qualifi-cations de la part des travailleurs, la formation est plus que jamais l’enjeu majeur pour garantir l’emploi et des emplois de qualité. Le groupe MP a fait un choix et des propositions très claires : inves-tir et donner la priorité à la formation pour surmonter la crise. À la Région de changer de politique et de démontrer qu’elle sait, elle aussi, être au rendez-vous de l’enjeu. lh www.ump-iledefrance.fr. téléphone : 01 53 85 68 05.

MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE

donner la priorité à la formation pour l’emploi

« Un impératif  de bien-être  pour les lycéens  et un soutien  à l’agriculture biologique. »

« Notre choix est clair : investir  et donner la priorité  à la formation pour surmonter la crise. »

« Pour la vidéosurveillance dans les trains, métros et bus.  »

« Soutenir  les artistes et l’accès  à la culture des jeunes. »

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NC ET APP / 11 membres

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Valérie PéCresse

MP / 56 membres

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Daniel Guérin

MRC / 5 membres

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FdG ET A / 5 membres

mireille Gitton

PRG-MUP / 5 membres

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« Victoire sur  les marchands du Temple. »

Page 16: Ile de France Journal N°35

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îLE-DE-FRANCE j u i n 2 0 1 1 Nº 35

ALENTOURS

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. [email protected] Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Xavier Crouan. Comité éditorial : Jean-Michel Thornary, Maxime des Gayets, Patricia Blanchard-Bouvelot, Xavier Crouan, Xavier Piques, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Agence Galilée : Jean-François Hennion, Thomas Naudet, Emmanuel Schafroth ; Isabelle Le Louët, Antoine Levesque. Couverture : Jean-Robert Dantou/Picturetank. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : Scoop communication. Impression : Île-de-France est édité à 4 328 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution.

CARNEt DE RoutE

« A llez, on roule ! » Michel Le Rou-zic, président du comité départemental de cyclotou-

risme de l’Essonne, motive sa troupe, une quinzaine de « cyclos ». Ils ont vérifié leur équipement et réglé de petits problèmes mécaniques sur leurs montures. Ces ama-teurs se retrouvent trois fois par semaine. « Dès qu’on peut, on est en selle », confirme Pierre. Ils attaquent en douceur les 20 kilo-mètres de circuit au départ de Dannemois. « On est vraiment dans un coin idéal pour le cyclotourisme », commente Élisabeth, une fringante retraitée, « des petites routes peu fréquentées, de beaux paysages, de jolis lavoirs et châteaux, des forêts, un terrain pas trop plat… L’Essonne est clairement un département privilégié pour le vélo ! » Car tout l’esprit du cyclotourisme est là : allier activité sportive et découverte tou-ristique. « On essaie de proposer des par-cours qui contentent à la fois les amateurs et les familles », explique Michel Le Rouzic, tandis que la troupe marque une pause devant le majestueux château de Cou-rances et son parc exceptionnel. « On

passe par les villages et les petites routes, et on découvre des merveilles, comme ce château ! Ce coin d’Essonne, en plein parc naturel régional du Gâtinais français, regorge d’un patrimoine qu’on découvre de façon idéale à vélo. » À l’entrée de Moi-gny-sur-École, les cressonnières du Mou-lin du Ruisseau, typiques du terroir local, s’étalent le long de la route.

Des circuits à télécharger sur GPSEn continuant vers Milly-la-Forêt, le par-cours emprunte une piste cyclable à tra-vers la forêt, qui passe à côté du Cyclop, une monumentale sculpture-machine créée en 1969 à l’initiative de Jean Tin-guely, avec l’aide d’artistes comme Niki de Saint-Phalle, César, Arman, Daniel Spoerri… Le reste du patrimoine de Milly-la-Forêt est tout aussi exceptionnel, donnant envie de délaisser un instant le vélo pour partir à la découverte du vil-lage, avec sa halle du XVe siècle, avec la maison où vécut Jean Cocteau, la Cha-pelle des Simples, décorée par l’artiste, ou le conservatoire national des plantes

à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles… Depuis maintenant trois ans, comité du tourisme et comité de cyclotourisme du département ont décidé de mettre en valeur cette pratique à la fois sportive et culturelle. L’Essonne est devenu récemment le premier département fran-cilien à proposer des circuits à vélo (de route ou VTT) à télécharger sur GPS ou à imprimer à partir d’un PDF. « Nous fina-lisons des circuits autour de Dourdan et d’Étampes », précise Michel Le Rouzic, expliquant que ce projet s’inscrit aussi dans une logique de d é v e l o p p e m e n t durable. Une démar-che séduisante, pour amener de nouveaux publics à pratiquer le tourisme à vélo et à découvrir l’Essonne par les chemins de traverse. l JuLiE VéDiE

EssoNNE Passant par Milly-la-Forêt et Moigny-sur-École, une boucle de 20 km allie découverte touristique et activité sportive.

Le ParadIs des cycLoTourIsTes

Forêtcommunale

de Milly-la-Forêt

Les Francs-Tireurs

Bois deMilly

Forêtdomanialedes Trois-Pignons

Milly-la-Forêt

Moigny-sur-École

Courances

Dannemois

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Le Cyclop

Château

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1 km

PrAtique• Circuit de 20 km (2h15) : départ et arrivée à l’église de Dannemois, via Courances, Milly-la-Forêt et Moigny-sur-École.

À voir• Dannemois : l’église Saint-Mammès, la stèle des Francs-Tireurs…• Courances : le lavoir Saint-Étienne, le château et son parc ouvert les week-ends et jours fériés. Tél. : 01 64 98 07 36. www.courances.net. • Milly-la-Forêt : infos à l’office de tourisme.

où se renseigner• Comité départemental du tourisme de l’Essonne, 19, rue des Mazières, 91000 Évry. Tél. : 01 64 97 35 13. www.tourisme-essonne.com.• Comité départemental de cyclotourisme de l’Essonne, place Raymond-Gombault, 91540 Ormoy. Tél. : 01 64 57 11 81. http://cyclotourisme91.free.fr. • Office de tourisme du canton de Milly, 47, rue Langlois, 91490 Milly-la-Forêt. Tél. : 01 64 98 83 17. www.milly-la-foret.fr. • Pour télécharger les circuits à vélo : www.veloenfrance.fr.

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La rivière école alimente les cressonnièresde Moigny.

Entre Milly-la-Forêt et Dannemois, Courances

et son parc, chef-d’œuvre de la Renaissance.

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