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IOUNOU NEWS JANVIER - FéVRIER 2014 N°002 Traditions et Développement Halloween et le symbolisme des crânes Santé et bien-être La santé par l’écoute et l’action Initiation, éducation et emploi Exclusif L’Unification dans l’initiation universelle : Quelle nécessité ? NOUVEAU

Iounou News Janvier - Février 2014

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N° 002 de notre revue bimestrielle IOUNOU NEWS - Nous consacrons ce numéro à l'éducation et l'emploi sur le continent. La présente publication pense un nouveau modèle éducatif qui permettrait aux jeunes de créer du travail et des richesses pour bâtir une Afrique forte et prospère dans les prochaines années.

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IOUNOU NEWSJanvier - Février 2014 n°002

Traditions etDéveloppementHalloweenet le symbolismedes crânes

Santé et bien-êtreLa santé par l’écoute et l’action

initiation,éducation et emploi

exclusif

L’Unification dans l’initiation universelle : Quelle nécessité ?

Nouveau

En marche depuis la nuit des temps, selon les rondes ou les cycles du Cosmos, la mondialisation devient à

nouveau perceptible par tous les peuples de notre monde. Un de ses traits qui se renforce chaque jour, c’est la tendance à célébrer populairement les mêmes fêtes, alors même que les conceptions religieuses ou traditionnelles continuent à séparer, voire oppo-ser les peuples. Encore un peu de temps… La période d’une an-née qui s’achève et d’une autre qui commence nous donne ainsi l’occasion de revisiter quelques concepts qui semblent nourrir cette contradiction. Halloween, Noël, le Nouvel An, etc… Mais c’est aussi pour nous, à la Fondation MBÔMBÔLÈ, l’occasion d’attirer l’attention de tous, sur l’urgence à comprendre et à agir, pour être en définitive. Il y a urgence, parce que le temps nous est compté, parce que chaque ronde cos-mique, chaque cycle a un com-mencement et une fin. De ce point de vue, l’approche de cette heure de Minuit qui marque le change-ment de cycle nous dit l’urgente nécessité de nous rectifier: Savoir, Vouloir, Agir, Parler à propos et Se Taire quand il n’y a rien de sage à dire.

Le KHI-RÊ Jésus, Insigne dis-ciple de Iounou-Héliopolis, Maître de Vie et de Vérité, avait coutume d’utiliser

l’expression bien connue des ini-tiés esséniens: «le Royaume des cieux», pour enseigner la Voie Initiatique Universelle, celle qui parle à l’homme du Cosmos et de lui-même. Et il répétait sans cesse que ce royaume est en l’homme, qu’il est au milieu des humains. Et comme les questions qui en relèvent n’étaient (et ne sont toujours pas) d’un entendement commun, et ce d’autant plus que les humains courent après autre chose, il prit l’habitude de parler en paraboles, utilisant donc le lan-gage des symboles. Et ainsi, il par-lait en même temps d’une chose et d’autre chose. Et dans ses para-boles, la notion de minuit revenait souvent.

Dans l’une d’elles, que nous récri-vons avec notre style et le langage d’aujourd’hui, il compare la Voie Initiatique (le fameux royaume) à un festin organisé par le Roi, et auquel celui-ci convie tous ceux et toutes celles qui comptent comme personnalités dans le pays. Les cartons ont été adressés long-temps à l’avance, et le monarque a décidé de jouer la totale, ce sera une méga fête. Afin qu’il n’y ait aucune fausse note et aucun absent, il demande à son secré-tariat, le matin de l’évènement, de rappeler chacun de ses invités pour confirmer sa présence effec-tive à ce grand rendez-vous. Et là, patatras! Toutes les éminences, les excellences, les majestés, tous

les honorables, les vénérables, les respectables ont chacune et cha-cun une parfaite excuse à la di-mension du titre que la société lui reconnait: ils sont tous très empê-chés et ne peuvent donc honorer le royal rendez-vous. Aïe! Houlala!

En fait, hier comme aujourd’hui, toutes ces personnalités de la Jet-Set du monde initiatique (reli-gions, traditions, sectes, écoles, ordres, sanctuaires, etc…) sont très occupées à la promotion de leur propre gloire. Ces gens sont devenus tellement référents qu’ils estiment plus important d’organi-ser leurs propres banquets aux-quels leurs ouailles et distingués disciples prennent part, moyen-nant fortes cotisations, oboles et redevances. Ils prétendent tout savoir des mystères du Monarque.Ils estiment n’avoir plus rien à re-cevoir de lui, et ils le manifestent de façon ostentatoire. Mais voila qu’en déclinant l’invitation, ils se coupent définitivement du Mo-narque. Les mystères qu’ils orga-nisent désormais ne lui sont plus rattachés. Ils ne portent plus, ne véhiculent plus la sève royale.

«Ce n’est pas possible, ils ne peuvent pas me faire ça», s’écrie le Tout-puissant! Et comme tout est fin prêt, les mets, les vins, les gâteries, etc… Sire le Roi pense un moment faire sentir son courroux à tous ces impertinents qui ont ou-blié, à force de jouir des privilèges

Minuit moins

Edito

cinq

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attachés à leurs titres, qu’ils ne les ont eus que par sa seule et unique volonté. Mais il lui vient une idée: le Roi va se faire un intense plai-sir et donner tout de même sa fête, mais avec des invités de la dernière heure. Il instruit tous ses serviteurs de sortir du palais royal, de descendre dans toutes les rues et les ruelles, d’aller par monts et vaux et de convoquer au festin tous ceux qu’ils rencontreront, sans aucune distinction, et ce sera gratis!!!

Puisque celles et ceux qui avaient ‘‘voix au chapitre’’ de la chose initiatique se sont coupés de la source, puisqu’ils ont reçu les clefs, qu’ils ont été incapables d’entrer et qu’ils ont décidé d’em-pêcher quiconque d’entrer, ceux qui savent et ceux qui veillent ont décrété l’impérieuse nécessité de rendre l’Initiation accessible à tous, et ont chargé de cette tâche sacrée les serviteurs fidèles, dé-diés à cette mission de toute éter-nité: les Compagnons de HORUS!!!

A l’heure prévue pour le début de l’évènement, à Minuit, le Roi entre dans la salle des banquets et avant d’ouvrir les festivités, s’offre un bain de foule au cours duquel il salue chacun des invités, et échange des propos aimables avec lui. C’est alors qu’il tombe sur un individu tout sale, débraillé et désinvolte, tenant par ailleurs des propos inconvenants avec ses voisins. «Mais d’où sort celui-là?», demande le Roi. Et s’adressant au cuistre, il lui dit: «Mon cher, je t’ai fait le privilège de t’inviter à ce fes-tin royal, et toi tu n’as même pas eu la délicatesse de te faire propre et de revêtir un habit de fête pour m’honorer en retour». «Attachez-le, et jetez-le dans le feu qui brûle éternellement», ordonne-t-il à ses serviteurs. La salle des banquets étant désormais vidée de la pré-

sence indésirée, la fête peut alors commencer.

Les Akhou-Shemsou-Hor, serviteurs de la Voie Initia-tique dans les temps actuels, savent parfaitement que la

fête va commencer à Minuit. Et c’est dans cinq minutes!!! Bientôt, le Monarque va faire son entrée, les portes seront fermées, et il passera en revue les convives pré-sents dans la salle. Dans un der-nier élan de fraternité, de solidari-té, et devrions-nous dire, d’amour désintéressé, ces serviteurs qui sont allés inviter gratuitement les gens de la tourbe à la véritable ini-tiation sont dans la salle. Ils font le tour d’inspection pour s’assurer que chacun est propre, qu’il est en règle, qu’il est à l’ordre afin de lui éviter la sentence capitale, pour lui éviter d’être décapité. Ils crient, ils disent à l’oreille de chacune et chacun, comme autrefois IAHIAH, le Prophète au don des larmes: «Redressez la Voie de l’Eternel, aplanissez ses sentiers! Rasez les collines et comblez lez ravins! Le jour de la Visitation du Seigneur est là!»

N’oublions surtout pas: Minuit c’est l’heure des nouveau-nés, c’est l’heure des enfants, et par extension, l’heure de la jeunesse. Et cette heure de minuit qui s’ap-proche. Au cœur de la nuit, nous dit que malgré les turbulences, bientôt la fête va commencer. En vérité, en vérité, il est certaine-ment minuit dans cinq minutes!!!

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Edition et RédactionFondation mbômbôlèClinique de l’Aéroport, bonaprisobureau de me Sandjonb.P. 10042 Douala - [email protected]

Responsable de publicationDieudonné IYODI

Conception et réalisation web

DIPmAN1.067 Rue Kitchener,Immeuble SITAbACDouala - Cameroun+237 97879936+237 [email protected]

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Sommaire

La Fondation Mbômbôlè a délibérément choisi de placer les deux premières dédicaces de MBÔM-BÔLè I - Les Légendes à des dates rapprochées de l’équinoxe d’automne (le 5 octobre à Mon-

tréal) et du solstice d’hiver (le 26 décembre à Douala). Deux temps parmi les 4 du mouvement annuel de ro-tation de notre planète autour du soleil. Et entre ces deux dates, la fête d’Halloween. Quelle que soit notre religion, quelque soit notre race, notre nationalité ou notre tribu, nos vies individuelles et notre vie collec-tive en tant qu’humanité sont portées et nourries par l’activité de notre planète qui est un être cosmique vivant, qui reçoit et assimile des énergies titanesques depuis le cosmos pour nous permettre d’en vivre. Cette vie est tout autant manifestée à l’intérieur de la planète, sur sa surface et dans son atmosphère au sens global et primitif: la sphère de l’âme de la terre. Depuis le noyau christique (KHI-RÊ) central, la force ANKH pulse comme un cœur qui bat, répandant la vie vers la surface et au-delà par 3 ondes qui rythment les cadences des 3 cycles de l’esprit, de l’âme et du corps.

Le symbolisme de la fête d’Halloween, fête tradi-tionnelle de l’occident désormais répandue dans le monde, nous rappelle que notre vie individuelle est intimement liée à celle de notre mère la terre qui nous porte. Célébrant un rite à l’origine commun à de nombreux peuples éparpillés sur la surface de notre planète (la fête des crânes, ou le rite NJANGUMBA, etc…), cette fête se situe entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver pour ceux de l’hémisphère nord.

Elle nous parle de ce lien essentiel qui nous lie à la terre, comme le cordon ombilical entre le fœtus et la mère. Un lien qui nous nourrit avant la naissance, pendant l’incarnation et après notre mort. Pour cha-cun de nous, le nombril est le lieu de la conciliation

Le message

le monde...vu de mbômbôlè

d’Halloween

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et de l’harmonisation en nous des trois rythmes de vie de l’esprit, de l’âme et du corps, comme nous le rappelle si bien le diagramme divulgué par Léonard de Vinci (l’homme de Vitruve). Dans la manifestation et la distribution de cette vie planétaire, les ‘’Mbôm-bôlè’’ constituent donc des points de conciliation et d’harmonisation des rythmes planétaires, et les ci-vilisations qui se sont développées durablement à la surface de notre monde ont reconnu ces points et se sont regroupées autour d’eux.

Eclairées par cette connaissance détenue par leurs Savants-Initiés véritables, elles organisaient et édifiaient à leur tour leurs espaces vitaux (leurs corps), leurs cultures (leurs âmes) et leurs Rites essen-tiels qui leur permettaient (en principe) de retrouver l’unité avec l’Esprit Un. Chacune de ces civilisa-tions d’autrefois, chacune de nos nations aujourd’hui, et chacune de nos tribus sont structurées en égrégores qui nécessitent d’être rendus cohérents et harmonieux, et cela dans l’optique urgente et indispensable de l’édification de l’égrégore planétaire. Cette édi-fication doit s’appuyer sur les Mbômbôlè (principaux ou secon-daires) du monde, qui doivent donc être consacrés à nouveau à leur destination réelle et être ren-dus à leur fonctionnement véri-table, sous la conduite de ‘’ceux qui savent et ceux qui veillent’’.

Cette restitution passe par la recti-fication et la réactivation des rites correspondant à l’activité spéci-fique de chacun de ces lieux. Mais elle doit commencer par la rectifi-cation des femmes et des hommes dédiés à ce grand œuvre par un retour à leur propre Mbômbôlè individuel, puis par une attitude de convergence intérieure et col-lective qui les met en harmonisa-

tion avec les lieux planétaires. Le retour à ces lieux, de femmes et d’hommes consacrés et conscients du renouveau de cette activité de notre mère Terre, est d’une im-portance capitale. De ce point de vue, les peuples sont tous impor-tants les uns autant que les autres, parce qu’ils sont porteurs, chacun, d’une parcelle de la connaissance fondamentale sur cette énergie planétaire pourtant commune.

S’agissant du Cameroun, nous avons appelé à cette tâche les porteurs de tradi-tions des 280 expressions

traditionnelles ethnolinguistiques et culturelles. Et lorsque nous par-lons de la fonction de Mbômbôlè, nous ne parlons pas seulement de NGOG LITUBA, nous parlons aussi d’EPHASA MÔTÔ (Buéa), de KOUPÉ (Loum), de MANENGOUBA (Nkongsamba), de NGOKETCHUN-JA (Nkambé), de NKUL MBANGA (Lolodorf), de NDÉRÉ (Ngaoundé-ré), de KAPSIKI (Tokombéré), etc… Nous avons montré pour ce pays comment procéder, indiquant par là-même la voie générale appli-cable à toutes les nations (car dans beaucoup de cas, certaines expressions ont subi ou subissent un génocide qui nous est préjudi-ciable à tous).

Désormais, nous sommes donc sur notre navire planétaire dans l’urgence de notre survie collec-tive, dans la nécessité de recons-tituer un puzzle dont les pièces ont été éparpillées dans tous les peuples par ‘’ceux qui savent et ceux qui veillent’’, et ce, depuis la dispersion définitive d’il y a envi-ron 9 siècles. C’est à cette tâche titanesque à l’échelle humaine, mais à la hauteur de la capacité collective de l’humanité, que doivent désormais se consacrer les véritables initiés: rassembler ce qui est épars, pour répandre la

Paix et l’Harmonie.

Ils doivent donc, en toute conscience, «reprendre position» en tous ces Mbômbôlè afin de ramener dans un premier temps leurs peuples à leurs «terres pro-mises», et assez rapidement notre peuple unique, l’Humanité, à la «Terre promise»: la Terre réno-vée, lieu de l’accomplissement de toutes les promesses. A cette tâche, il faudra consacrer beau-coup de vigilance, car ce ne sont et ce ne seront pas les plus nom-breux, ni les plus bruyants, et encore moins les plus puissants matériellement qui seront les plus savants, … « Et Allah seul est sa-vant » !

Pour notre modeste participation à cette œuvre planétaire, nous avons choisi notre devise à la Fon-dation Mbômbôlè: Humilité, Dis-ponibilité, Service. Comme le coli-bri du conte d’un peuple ancien, qui, dans un incessant voyage depuis la rivière, jette de son bec quelques gouttes d’eau apparem-ment insignifiantes sur le brasier qui peut brûler toute la clairière, puis toute la forêt, nous nous ef-forçons de faire notre part! Puisse chacun faire la sienne!

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Alors qu’il se portait candidat à l’élection présidentielle aux Etats-Unis pour la

première fois, Barack Hussein OBAMA prononça un discours à la porte de Brandebourg à Berlin en 2008. Il y déclara que trop de murs demeu-raient encore dressés entre les peuples du monde. Nous ne savons si lui-même, son administration et ses com-patriotes auront compris, à la fin de son deuxième man-dat, le sens de ce qui lui fut inspiré à ce moment-là. Mais nous constatons que les murs continuent à être dressés entre les familles, les tribus, les nations, les peuples, les religions, etc… Il y a en parti-culier un certain type de mur qu’il faut absolument et im-pérativement abattre. Ceux-là qui séparent les traditions des

peuples, avec la récurrente tenta-tion de les classer en inférieures ou supérieures, et surtout l’éternelle course hégémonique qui passe de manière incontournable par ces guerres, faisant aujourd’hui souf-frir tous les peuples, et dont plus personne ne sort véritablement vainqueur.

La mondialisation observée jusque-là dans certains domaines, et programmée par BA TUU PÉG pour s’étendre à tous les do-maines y compris celui de la Spi-ritualité, doit achever d’abattre les barrières artificielles érigées par différents systèmes religieux, traditionnels et initiatiques. Si ces barrières se sont avérées utiles par le passé, elles ne peuvent plus se justifier de nos jours, particuliè-rement en ce 21ème siècle dont Malraux disait qu’il sera religieux ou ne sera pas.

Si dans toutes les Formes Traditionnelles il est re-commandé au débutant de s’en tenir aux prescriptions

de celle à laquelle il est rattaché, l’on ne doit pas perdre de vue le fait que la cristallisation des éner-gies de l’étudiant sur le champ de l’égrégore de cette forme peut devenir un obstacle sur le chemin de sa libération, mais également devenir un piège plus important pour la race humaine. Celle-ci se retrouve ainsi otage d’égrégores se nourrissant de ses énergies, tout en l’abrutissant, et en se li-vrant des guerres par peuples in-terposés pouvant hypothéquer la survie du genre humain de notre planète.

Connaitre, examiner et analyser notre passé sur cette planète nous amène à comprendre les mul-tiples tentatives de rédemption et de progrès, mais aussi les échecs

L’Unification dans l’initiationuniverselle: quelle nécessité ?

le monde... vu de mbômbôlè

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enregistrés par notre humanité au cours de sa longue marche. La Vie humaine organisée dans le temps s’est accompagnée de pé-riodes d’expansion et de contrac-tion de l’expression de la Tradition Antique et Eternelle, à travers des civilisations et des peuples. Mais notre histoire commune fut à maintes reprises manipulée ou occultée par ceux qui, croyant au droit de la force, lançaient des guerres en espérant maintenir leur hégémonie sur d’autres peuples, pour imposer leur vision néces-sairement tronquée et incomplète de la Vérité. Et malgré toutes ces vicissitudes, tous les peuples, les vainqueurs autant que les vaincus, portèrent paradoxalement en eux et avec eux des légendes sur la Réalité et la Vérité communes.

Toutes les civilisations, les an-ciennes comme les actuelles, tous

les peuples ont reçu et conservé une part de notre héritage com-mun, certains sans doute mieux que d’autres, mais aucun en pléni-tude. Aujourd’hui, notre humanité doit faire face au plus grand défi de son existence: s’anéantir dans une apocalypse dont tous les in-grédients sont réunis par la course folle à l’hégémonie ou rassembler ce qui est épars dans la conscience enfin restaurée de QUI elle est, et entrer dans le cycle cosmique de la véritable fraternité universelle au moment où va s’opérer une grande mutation systémique.

Dans MBÔMBÔLE – Les Légendes, nous avons fait la connaissance de MBOG, la Tradition Cos-

mique, c’est-à-dire universelle, mais aussi antique et éternelle dont les BASSA, à l’instar d’autres peuples, se réclament héritiers. Cette Tradition Universelle trouve

ses origines dans le commence-ment du monde, impulsée par BA TUU PĒG (nommé ailleurs DIEU, ALLAH, SI, le Grand Architecte de l’Univers, etc…) qui est à la fois le Penseur Premier et l’Energie Universelle, et qui fit l’Homme à son image et ressemblance. Cette Tradition Universelle porte en elle l’Initiation créatrice qui permet à l’être humain qui la réalise, et cela quelle que soit son sexe, sa race ou sa tribu, de devenir véritable-ment MUT PĒG. A cette fin, la Tra-dition Universelle et Eternelle (le véritable MBOG KÔBA NI KWAÑ) est balisée par la connaissance de vérités abstraites et de pratiques rituelles permettant à l’apprenant de se construire lui-même en ses différents constituants, qui sont les véhicules de l’incarnation de la Monade qu’il est en vérité, et cela sous la conduite d’instructeurs éprouvés.

C’est de cette connaissance as-cétique et expérientielle qu’a tant parlé le grand initié Socrate, lorsqu’il énonçait l’inscription figurant au fronton du temple de Delphes: «Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’Univers et les Dieux». Le résultat de ce travail initiatique ne dépend en fait que de la consécration au perfection-nement de lui-même que l’appre-nant va effectuer, travail que la Voie Soufie nomme «le Djihad vé-ritable». Il s’agit donc bien d’une Œuvre de sculpture où l’individu est à la fois la Pierre et le Tailleur de la pierre, comme l’énonce la Franc-maçonnerie Universelle.

Les principes couramment ensei-gnés dans le contexte du MBOG KÔBA NI KWAÑ se situent en réalité au-delà de l’organisation sociale actuelle des BASSA, et portent en fait sur le contenu de

l’initiation que nos pères ont reçu et nous ont transmis. Nous devons donc décrypter les principes et les légendes, sans pour autant violer quelque secret, ni trahir quelque serment. Tout d’abord et sachant que les membres de la commu-nauté ou du clan n’étaient ou ne sont pas tous initiés, à quoi pou-vait ou devait bien servir l’initia-tion?

A conduire ceux des Hommes et Femmes qui se préparaient volon-tairement et qui étaient ensuite éprouvés et choisis à réaliser leur humanité en se conduisant selon les règles de la Vérité et de la Justice, afin de bâtir une Société humaine fondée sur ce principe: ANE I MALIGA NI TELEP SÉP. Cette intense, longue et ardue prépara-tion des êtres, relevant tantôt de la Voie Sèche, Virile, ou Eléphan-tine, et tantôt de la Voie Humide,

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Féminine, ou Dauphine, était une formation tout à la fois Royale et Sacerdotale, et n’était pas simple-ment et uniquement allégorique. Elle mettait et met toujours le néophyte aux prises avec la réa-lité de la vie, avec les trois grandes réalités de la vie. Celle sur la trans-cendance, celle sur l’immanence et celle sur la vie initiatique.

Selon MBOG, l’Homme doit s’efforcer de reconnaître sa place dans le Cosmos, de comprendre le programme

évolutif planétaire et d’assumer son rôle avec beaucoup de modes-tie, mais aussi avec beaucoup de consécration et de responsabilité, par l’exercice de PĒG. Car, PĒG est la marque de la présence de BA TUU PĒG en l’Homme, et c’est pour cela que cette présence va être activée chez le MBOMBOG, Prêtre du DIEU TRES HAUT, consacré «selon l’ordre de MELKITSEDEK»: ANE I MALIGA NI TELEP SĒP. Cette activation est opérée rituellement par quatre séries de marques sur le corps de l’initié: une sur le front pour la clarté, la puissance et la justesse de la pensée, une sur la langue pour la clarté, la puissance et la justesse de la parole, une sur la poitrine pour la clarté, la puis-sance et la justesse de la volonté, et enfin sur le pouce et/ou l’index de la main droite, pour la clarté, la puissance et la justesse de l’action.Les rites individuels, conformes à la Tradition Universelle, sont des exercices de déconstruction et de reconstruction qui permettent aux 9 constituants de l’Etre d’atteindre leur performance optimale, et amènent l’initié à vivre en confor-mité avec la Loi Cosmique, selon la prescription rappelée par Jésus-Christ: «Tu aimeras le Seigneur Dieu de toute ta pensée, de toute ton âme, de toute ta volonté, de toutes tes forces, et tu aimeras ton prochain qui est un autre toi-

même».

Les traditions dites hermétiques qui se développent en Occident ont une formule mnémotechnique pour résumer la règle d’accom-plissement sur la voie initiatique: SAVOIR, VOULOIR, OSER et SE TAIRE. La très grande majorité des africains qui évoluent dans les or-ganisations portant ces traditions ou se réclamant d’elles ignorent ou ont décidé d’oublier que c’est bien sur la Terre de KEM, la terre d’Afrique, que cette transmission s’est faite pour la première fois, car il s’agit bien de l’enseignement légué par Hermès Trismégiste. Nous tournant alors vers MBOG KÔBA NI KWAÑ, la Tradition Cos-mique Antique et Eternelle que portèrent les peuples NSAA (le peuple de toute l’humanité), nous retrouvons bien les scarifications sacerdotales qui correspondent

à cette formule de l’accomplisse-ment initiatique dont le corps de l’initié sera définitivement mar-qué. La quadruple maxime, qui semble intellectuelle dans un cas (par l’approche réflexive), devient presque charnelle dans l’autre cas (par l’approche opérative): scarifi-cations sur le front (SAVOIR), sca-rifications sur la langue (SE TAIRE), scarifications sur la poitrine (VOU-LOIR), scarifications sur les doigts (AGIR).

Mais avant d’arriver à l’onction ultime au cours de laquelle ces incisions ou scarifications sacerdo-tales sont pratiquées sur lui, l’initié va se soumettre à un long travail de préparation. Il va apprendre à mettre un frein à ses passions, à s’élever au-dessus des intérêts qui tourmentent le monde. Par une ascèse initiatique empreinte de beaucoup de rudesse, ce qui

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a souvent fait qualifier le MBOG comme une voie sèche, l’initié doit accoutumer son esprit à ne concevoir que des idées de vertu et de bien. Il va surtout se livrer à une observation profonde de lui-même, de ses semblables et de la nature qui l’entoure, afin d’y dé-couvrir BA TUU PĒG. Ce n’est qu’au terme de cette longue préparation qu’il recevra dans la phase finale de l’initiation, l’autorisation d’user du pouvoir divin dans la création, pouvoir de Vie et de Mort, car il sait selon l’ancien aphorisme: «LA VIE VA VERS LA MORT, COMME LA MORT VA VERS LA VIE, ET L’ON NE COMMANDE A LA NATURE QU’EN LUI OBEISSANT».

Au moyen de ses véhicules restaurés, l’initié véri-table vit et œuvre en har-monie avec les énergies

du Cosmos, dont particulièrement celles de notre planète et celles de notre système solaire. Les rites du MBOG KÔBA NI KWAÑ concernent autant l’individu que la commu-nauté. Ils assurent donc consé-quemment pour celle-ci, la cohé-sion de ses énergies internes et son harmonisation avec le champ

énergétique extérieur immédiat, ou encore avec les champs plus vastes planétaire et systémique. Selon MBOG KÔBA NI KWAÑ, toutes ces énergies se révèlent à l’Homme comme une combinai-son de l’espace et du temps, ceux-ci ayant été organisés par BA TUU PĒG selon des rythmes de 3, 5, 7, 9, 12 etc…

La mise en œuvre consciente et harmonieuse des rites, avons-nous dit et répétons-nous à souhait, est destinée à rendre l’individu tota-lement accessible au PĒG de BA TUU PĒG en lui, et par là-même, à permettre à sa communauté, et de manière plus large à la famille humaine de notre planète, de réa-liser sa réintégration dans le sein du Père/Mère éternel: BA TUU PEG. Ce Père/Mère éternel auquel l’Homme est arrimé en ses deux constituants extrêmes: SA-HU et KHAT, pour utiliser une termino-logie de l’ancienne Egypte. C’est par SA-HU que l’Esprit commence sa matérialisation qui s’achève en KHAT. C’est en KHAT que la Ma-tière entame sa sublimation qui s’accomplira en SA-HU. Nous réfé-rant à une construction demeurée le symbole éternel de l’Egypte, nous dirons que l’Homme – et par conséquent la famille humaine – doit être une Pyramide dont la base est KHAT et le sommet SA-HU.

Il s’agit donc pour la grande fa-mille des initiés véritables éparpil-lés dans toutes les religions, dans toutes les traditions, dans tous les peuples du monde, de soute-nir plus activement la marche de cette humanité nôtre vers son accomplissement collectif harmo-nieux, afin qu’elle devienne une Pierre Vivante à quatre faces, un Cube surmonté d’une Pyramide: une Pierre cubique à pointe. La Tradition affirme qu’en des temps

futurs, lorsque notre Humanité accomplira cette réintégration, la Pyramide de KHEOPS rénovée sera le symbole et le support de cet ac-complissement: la Pierre à quatre faces éternellement illuminée. Il ne tient qu’à nous, tous ensemble, mais chacun s’acquittant indivi-duellement de ses devoirs d’initié, à hâter cet accomplissement.

Cette accélération de l’action de réhabilitation et d’unification ini-tiatique est d’autant plus indis-pensable que les évènements cosmiques programmés depuis la nuit des temps, et qui concernent la totalité de notre planète, s’en-chaînent désormais sous nos yeux de façon implacable et nous disent qu’il est ‘’Minuit moins cinq’’ !

Les africains évoluant dans les organisations hermétiques d’Occi-dent oublient que c’est sur la Terre d’afrique que s’est transmise la règle d’accomplisse-ment sur la voie initia-tique.

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Association apolitique, laïque et à but non lucra-tif de droit camerounais, la Fondation MBÔMBÔLÈ

nait de la volonté d’hommes et de femmes d’apporter leur contribu-tion au dévoilement et à la réhabi-litation de la tradition MBOG KÔBA NI KWAÑ ANE I MALAGA NI TELEP SÉP − entendez ici, la Tradition cosmique, antique et éternelle qui fonde l’ordre et le règne de Vérité et de Justice, encore connue sous le nom de MAÂT par nos ancêtres égyptiens − en s’étendant bien au-delà de la formulation faites par les NSA du Cameroun et d’Afrique, pour s’adresser à l’ensemble des traditions éparpillées sur notre Terre.

Il s’agit donc pour nous de matéria-liser notre volonté de contribuer à assurer la paix et l’harmonie sur terre, en permettant aux jeunes de notre monde de découvrir les

fondements de l’apparition des grandes civilisations sur notre pla-nète. Considérant la terre africaine comme berceau de l’Humanité et donc celui de la Science et de l’Ini-tiation, nous voulons ainsi donner à la jeunesse africaine les outils qui lui permettront de reformuler et de structurer sa pensée par la connaissance et l’expérimenta-tion de l’être, afin de prendre en charge le destin de l’Afrique et de montrer de nouveau au monde le chemin à suivre.

Cette démarche de réhabilitation de la tradition universelle en terre africaine s’inscrit d’après la Fonda-tion MBÔMBÔLÈ dans les 4 étapes suivantes :• Reconnaitre et rectifier les legs initiatiques africains• Restaurer les Hauts sanctuaires et les Sanctuaires secondaires de ces legs• Redonner à la Femme sa véri-

table place dans l’Initiation en Afrique et au sein de la société• Introduire l’approche initia-tique dans les programmes édu-catifs et dans ceux d’Education populaire à travers les médias

Pour parvenir à l’atteinte des ob-jectifs suscités, la Fondation s’est donné une mission double, à sa-voir :• Assurer la publication et la pro-motion d’ouvrages consacrés à l’œuvre de réhabilitation de la tra-dition universelle• Réunir et faire travailler les per-sonnes de bonne volonté désirant se consacrer à cette œuvre de ré-habilitation au sein d’une institu-tion à caractère culturel

La Publication et la Promotion des écritsLa Fondation MBÔMBÔLÈ a en-trepris de faire publier depuis le mois d’Avril 2013, et ce progres-

Plus d’un an de vie...

la vie de la Fondation

et nous continuons

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sivement, la série des sept (7) ou-vrages portant le même intitulé. Il s’agit de:• MBÔMBÔLÈ I - Les légendes• MBÔMBÔLÈ II - Les fonde-ments des rites• MBÔMBÔLÈ III - La Danse de Râ• MBÔMBÔLÈ IV - Les Sentiers de Thot• MBÔMBÔLÈ V - Les Epreuves de Seth• MBÔMBÔLÈ VI - Une Nouvelle Civilisation• MBÔMBÔLÈ VII - Le Livre de Vie

La Fondation œuvre à rassembler les moyens nécessaires à la mise sur le marché du livre de ces opus-cules.

L’Institution à caractère culturelUne sagesse des NSA du Came-roun dit ceci: «Pour répandre les bénédictions, commence où tu te tiens». Mise en place par des fils et filles de la terre mère africaine, la Fondation MBÔMBÔLÈ est éga-lement une institution à caractère culturel, ayant pour but de travail-ler à la réhabilitation de la tradi-tion dans le monde, en partant de l’Afrique selon les 4 étapes préala-blement mentionnées.

A cet effet, nous accueillons au sein de la famille MBÔMBÔLÈ toutes les âmes de bonne volonté, désirant apporter leur contribu-tion à l’atteinte des objectifs que nous poursuivons, sans distinction de sexe, de race, de religion, de nationalité ou encore d’ethnie.

La Fondation, dont le siège culturel est à MASSENG (Département de la Sanaga-Maritime/Cameroun) et le siège social à Bonapriso (Doua-la/Cameroun), va entreprendre des travaux de construction de locaux qui, à long terme, devront accueillir ses différentes activités.

Activités de la FondationMise en place de manière effec-

tive en 2013, la Fondation MBÔM-BÔLÈ a toutefois déjà entrepris, à titre informel, un certain nombre d’initiatives depuis plus d’un an. On peut citer :• L’organisation d’une première excursion au site mythique et his-torique MBÔMBÔLÈ dit NGOG LITUBA, en Mars 2012. Cette ex-pédition a rassemblée des jeunes hommes et femmes originaires des quatre coins du Cameroun. • La co-organisation, avec la li-brairie KIYIKAAT, le 16 Juin 2012 à Montréal, d’une conférence-débat sur le thème «La réhabilitation des traditions africaines au service de notre développement». • La participation à l’évènement TEDx Akwa de Mars 2013, par un exposé qui portait sur la théma-tique: «De la nécessité pour la jeunesse africaine d’entreprendre dans le champ de la pensée et de la Tradition». Le propos de cet exposé a été repris et développé dans la rubrique TRADITIONS & DEVELOPPEMENT du précédent numéro de IOUNOU NEWS.

La Fondation MBÔMBÔLÈ a organisé, le 04 Octobre 2013 à Montréal, la première conférence-dédicace pour

la parution du livre MBÔMBÔLè I - Les Légendes. Cette conférence a marqué le lancement de la com-mercialisation de l’ouvrage qui est désormais disponible en ligne, pour tous ceux qui résident en Eu-rope, au Canada et aux Etats-Unis, via le site de la librairie KIYIKAAT basée à Montréal. Vous pourrez suivre le lien http://kiyikaat.com/index.php?controller=product?id_p r o d u c t = 3 0 3 % 3 F i d _product%3D303

Le mois de Novembre 2013 a été celui de la mise à disposition de l’ouvrage sur le marché du livre au Cameroun. MBÔMBÔLè I - Les Légendes est disponible au siège de la Fondation, face Clinique de

l’Aéroport, à l’ancien dépôt Guin-ness à Bonapriso (Douala). Nous nous engageons à diversifier nos points de vente sur tout le terri-toire camerounais au courant du mois de Janvier 2014.

Le 26 Décembre 2013, la Fonda-tion a participé à une causerie éducative organisée par l’associa-tion Synergie de la Jeunesse Came-rounaise sur le thème : «Comment la jeunesse camerounaise doit-elle se servir des traditions pour struc-turer sa pensée et formuler des modèles de développement en-dogènes qui conduisent à l’émer-gence du continent africain?». Cette discussion fraternelle qui a connu la participation massive d’une centaine de jeunes de la ville de Douala a été l’occasion pour le promoteur de la Fondation et auteur des ouvrages MBÔMBÔ-LÈ, Dieudonné IYODI, d’apporter des réponses concrètes aux inter-rogations des 20-40ans sur la dé-marche à adopter pour opérer un retour efficace et utile aux sources des traditions africaines. Y ont notamment été abordés, le rôle de la Tradition dans la résolution de maux tels que la corruption ou le tribalisme, ou encore l’apport des valeurs traditionnelles dans la construction de l’Homme en tant que leader au service du dévelop-pement des communautés.

Nous vous annonçons par ail-leurs, la parution de MBÔMBÔLè II - Les Fondements des rites, à la fin du mois de Mars 2014. De plus amples détails dans notre édition de Mars-Avril 2014.

Demeurez au fil de l’actualité de notre fondation en visitant régu-lièrement notre page Facebook à l’adresse https://www.facebook.com/fondationmbombole

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Acquérir, développer et maintenir la conscience de soi, avons-nous énon-cé dans le numéro 001 de

‘’Iounou News’’, est l’attitude indis-pensable pour que nous demeu-rions dans le flux reconstituant et revitalisant de la monade dont nous sommes l’incarnation. Ce flux inonde sans cesse nos constituants, les 9 constituants de l’être, de la puis-sance infinie et éternelle de la loi

La santé parl’écoute et l’action

Santé et bien-être

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d’harmonie qu’est MAÂT, puis-sance inscrite dans la totalité et la globalité du Cosmos, incarnée et symbolisée par le Nombre d’Or. Porter régulièrement notre atten-tion aux 9 centres de pilotage et de commandement des 9 consti-tuants de l’être, par la technique de visualisation précédemment indiquée, les remet dans cet état d’alerte nécessaire à leur retour à leur activité normale, c’est-à-dire en harmonie avec MAÂT. Il s’agit là en vérité d’apprendre à les «regar-der», pour les connaître, et pour être reconnus d’eux.

Dans le présent numéro de la Re-vue ‘’Iounou News’’, nous allons maintenant examiner comment «écouter» et «exercer», à tour de rôle, chacun de ces 9 constituants. Le KHI-RÊ Pythagore, Maître in-signe de l’Initiation, formé du temps de sa jeunesse à Iounou, répartissait ses disciples en deux grandes classes d’apprenants, les

«akoustikoï» et les «askitaï». Deux classes qui représentent deux des trois modes de fonctionnement des initiés, le troisième mode cor-respondant à la classe des maîtres eux-mêmes, ceux qui étaient évi-demment chargés d’instruire les apprenants. Ceux qui écoutent, les «akoustikoï», et ceux qui exé-cutent, les «askitaï», nous in-diquent en réalité les deux modes qui rythment l’apprentissage dans l’existence. Ils constituent donc les deux piliers entre lesquels, prenant appui sur le socle qu’est la conscience de soi - à travers le regard - nous allons reconstruire notre santé et notre bien-être: Ecouter et Agir.

Nous avons bien dit: «exercer». En effet, «askitaï», qui se com-prend littéralement comme «exé-cuter», signifie véritablement

«mettre en pratique», à la suite et en suivant l’exemple de celui qui montre, l’instructeur, le moniteur. Il s’agit donc de s’exercer, de faire de l’exercice, en écoutant et en exécutant. Il s’agit d’écouter pour pouvoir agir, mais aussi d’écouter pendant l’action. C’est en cela que les pythagoriciens et leurs héri-tiers, fidèles à l’enseignement de Iounou-Héliopolis qu’ils perpé-tuaient, ont conservé dans leurs usages cette mise en pratique que rappelle l’expression fort usitée dans leurs temples: la «praktika».

Pour cela, gardons en mémoire que la lumière, la pensée et la pa-role sont vibrations. La technique de ces «praktika» que les anciens nous ont légué, était et est encore élaborée comme la mise en vibra-tion appropriée des constituants de l’être que nous soumettons à une note spécifique, par la lu-mière, la pensée et la parole. En retour, ces constituants donnent

un écho, comme ce qui se passe avec les radars ou les échogra-phies. Ainsi, plus le constituant se conforme à sa loi d’harmonie, plus l’écho qu’il renvoie est semblable à la vibration spécifique de son ar-chétype. Les anciens consignèrent ces vibrations spécifiques dans des formulations appropriées que l’on peut dire ‘‘mantriques’’, trans-crites ultérieurement dans ce que les formes religieuses nommèrent ‘‘prières’’.

Aux fins de la présente «praktika», nous nous appuierons donc sur quelques-unes de ces

formulations qui furent et sont de courts énoncés méditatifs, autre-fois utilisés dans les cercles ini-tiatiques restreints et aujourd’hui disponibles pour tous. Il convient toutefois de préciser d’entrée de

jeu, que dans ces textes, certains mots furent utilisés avec un sens qui n’a malheureusement plus rien à voir avec celui que l’usage courant leur reconnait, un usage courant qui est de plus en plus contraire à celui de la Tradition. Il s’agit en l’occurrence des mots «Daïmon» et «Angelos», dont nous donnons une succincte expli-cation afin de leur restituer leur sens véritable, pour que l’exercice porte sa plus grande efficience.

Daïmon: Pour dire simplement de quoi il s’agit, nous rappelons que du point de vue de la Tradition, chacun de nous vient en incarna-tion avec un «programme à réa-liser», programme que l’orient sanscrit nomme ‘‘le Dharma’’. Ce programme est lui-même rat-taché à un ensemble de rectifi-cations à effectuer ou de dettes à payer, nommé par ailleurs ‘‘le Karma’’. L’usage des termes ‘’pro-grammes’’, ‘‘sous-programmes’’,

‘‘messages’’, ou encore ‘‘logiciels’’, utilisés en informatique courante de nos jours, permet de com-prendre aisément ce que nous exposons ici. Nous nous sommes donc programmés pour résoudre notre équation vitale du ‘‘Dharma # Karma’’. Et nous avons pour cela une sorte de ‘‘Moniteur-Veilleur’’ chargé de nous accompagner, de nous conseiller sur le chemin de notre incarnation, et dans une cer-taine mesure, de nous aider. Il cor-respond dans l’initiation scoute à AKELA, le chef de meute, ce vieux loup que Mowgli doit écouter, car comme le dit cette tradition: «Le louveteau ne s’écoute pas, il écoute le vieux loup». Sans entrer dans des explications qui seraient longues et fastidieuses, nous devons savoir que ‘‘le choix’’ de ce ‘‘Moniteur-veilleur’’ qui nous est affecté est lié à notre ‘’famille

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karmique’’, et en cela il corres-pond à la notion des ‘‘ancêtres qui veillent sur chacun de nous’’, si présente dans toutes les traditions d’Afrique.

Angelos: Ce terme grec qui signi-fie ‘‘messager’’, et par une cer-taine assimilation ‘‘le message’’, a été rendu en français par le mot ‘‘Ange’’. Dans l’assimilation pri-mitive du concept ‘‘Angelos’’ tel qu’utilisé par les initiés, celui-ci s’étendait à tout système éner-gétique porteur nécessairement d’une note globale vibratoire spé-cifique, qui est reconnue comme sa signature. Ce concept s’ap-plique par exemple aux égrégores, aux constellations, aux systèmes planétaires, etc… Notre «Daï-mon», notre ‘‘Moniteur-Veilleur’’ personnel, fut alors aussi désigné du même terme, et fut par la suite connu comme ‘‘l’Ange Gardien individuel’’, avant que les humains ne finissent par l’oublier, puis par l’ignorer purement et simplement. Mais ce ‘‘Moniteur-Veilleur’’ est invariablement là, un peu avant notre incarnation et jusqu’à un peu après notre trépas, et en

vérité certainement triste quand notre surdité et notre fermeture à son égard ne lui permettent plus d’accomplir sa mission de compa-gnonnage envers nous. Son assis-tance n’ayant pas pour but de nous dispenser du programme à accom-plir, ni d’effacer les dettes à payer, et encore moins de se substituer à nous, elle suit donc des sous-pro-grammes préétablis avec des ver-rous de sécurité et d’autorisation, que seul notre perfectionnement qui accompagne notre élévation de conscience va faire lever.

Ces verrous de sécurité et d’auto-risation se situent principalement à chacun des centres de comman-dement des 9 constituants de l’être

que connaissaient parfaitement nos ancêtres du ‘‘Mystérieux Pays de Pount’’, et que l’orient a appelé ‘‘Chakra’’. Ces centres contiennent les fameux sous-programmes indi-viduels à l’exécution desquels ils veillent scrupuleusement, et leur emplacement est indiqué dans le n°001 de Iounou News. Ces centres sont donc des seuils gar-

dés, que seule notre purification par notre élévation de conscience nous permet de traverser. Ainsi, à chacune de nos 9 portes, nous avons un ‘‘Ange-gardien du seuil’’ qui nous est personnellement spécifique, portant le logiciel du verrou de ce constituant qui ne s’épanouira qu’avec notre propre réalisation de conscience, laquelle est soumise à l’impératif de la loi d’harmonie: MAÂT, Déesse de Vé-rité et Justice.

Lorsque ceux de Iounou écou-taient l’instructeur visible dans le Temple, au-delà de lui, ils écoutaient leur ‘‘Mo-

niteur-Veilleur’’ personnel, et avec lui, le Soi individuel et éternel

dont chacun de nous est l’incarna-tion. Et lorsqu’ils parlaient et agis-saient, ils exerçaient l’action sur le verrou du ‘‘Gardien du seuil’’. La pratique quotidienne de la conver-sation intime avec le ‘‘Daïmon’’, et l’appel de l’ «Angelos» des pytha-goriciens consistaient donc en cette double activité d’écoute et d’action. ‘‘L’appel de l’Ange’’, qui

est associé à chacun des temps de la praktika donnée ci-après, ne se comprend donc que si l’on garde à l’esprit le sens véritable des mots que nous venons de rappeler et la destination de cette double démarche d’écoute et d’action. La récitation de ‘‘l’Appel de l’Ange’’ est donc une mise en résonance à la fois avec le ‘‘Moniteur-Veilleur’’ et avec chacun des ‘’Gardien du Seuil’’.

Praktika pour chacun des consti-tuantsAprès avoir effectué la visualisation et l’éclairement du constituant tel qu’indiqué dans l’article sur la San-té et le bien-être par la conscience de soi, voir Iounou News n°001,

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l’on récite lentement (silencieu-sement ou à haute voix selon que le lieu nous le permet), l’appel de l’Ange correspondant à ce consti-tuant. Ensuite, pendant quelques instants, nous restons dans une attitude d’attente, d’écoute et de silence. Puis nous passons à la vi-sualisation du constituant suivant. Nous commençons par le corps KHAT, et terminons par le corps SA-HU.Appel de l’Ange pour le corps KHAT: «Ange de la Terre, donne-moi une nourriture saine et fé-conde pour une force efficace, afin que je puisse mieux servir l’œuvre sainte du Créateur et de la Créa-tion». Appel de l’Ange pour le corps SEKHEM: «Ange de l’Eau, je te de-mande de transformer en eau de

Vie et de Vérité, ce bien immense qui est soumis à ta force céleste».Appel de l’Ange pour le corps KHAÏBIT: «Ange de la Paix, donne-moi la sérénité et la patience qu’à travers toi, le Père Créateur ac-corde à celui qui lui demande la paix». Appel de l’Ange pour le corps BA: «Ange de l’Air, purifies-moi et rends-moi fort, afin que je puisse posséder toute la pureté de tous les éléments dans mon corps et dans mon sang».Appel de l’Ange pour le corps AB: «Ange de l’Amour, réchauffes mon cœur de tendresse, afin que je puisse donner à mon prochain le bien éternel que tu nourris et donnes sans cesse pour la gloire éternelle de Dieu». Appel de l’Ange pour le corps REN:

«Ange du Verbe, accordes-moi la parole de Justice et de Vérité, afin que je puisse bâtir en moi-même, le temple éternel de Lumière».Appel de l’Ange pour le corps KA: «Ange du Feu, que ta puissance purificatrice et transformatrice soit dans tout mon être, comme un feu inextinguible de dévoue-ment à Dieu, Père glorieux et éter-nel». Appel de l’Ange pour le corps AKH: «Ange de la Lumière, illumine mon esprit de Vérité et donne-moi la joie de voir à travers l’œil éternel de Dieu».Appel de l’Ange pour le corps SA-HU: «Ange de l’Ether, inonde-moi de ta présence et de ta puissance, et accorde-moi l’insigne privilège de m’absorber dans ton sein éter-nel».

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La fête annuelle de la jeunesse a été instituée au Cameroun le 11 Février. Par-delà un évè-nement politique survenu

au lendemain de l’indépendance de ce pays, cette date coïncide avec le temps de célébration de la sortie des camps d’internement initiatique à l’âge de la puberté dans la Grèce Antique. C’est aussi la date anniversaire de la sortie de prison de Nelson Rohihlahla Man-dela, qui a su, grâce à l’initiation traditionnelle reçue, demeurer humain, par-delà tous les traite-ments inhumains qui lui furent infligés. La parution de ce numéro de Iounou News nous offre ainsi l’occasion de nous pencher sur la question de l’initiation et de l’édu-cation. Pas seulement dans le rap-port direct de cette dernière avec l’Initiation en tant que matière à enseigner à l’enfant, mais aussi du point de vue de l’outil initiatique en tant que support du système éducatif. Il convient de rappeler

que l’éducation est une nécessité et un devoir de toute société qui veut demeurer, en préparant sa jeunesse à assumer à son tour ses responsabilités spirituelles et ma-térielles, au nom de la nécessaire interaction harmonieuse de la ma-tière et de l’esprit, conformément au principe de la MAÂT, principe de Vérité et de Justice du MBOG KÔBA NI KWAÑ.

Un rapport du PNUD publié il y a quelques années, affirmait que sur 1000 enfants qui entraient à l’école en maternelle au Came-roun, 17 seulement arrivaient au baccalauréat. Ce triste score, quand bien même il serait dou-blé, peut-être considéré comme représentatif de la situation de la majorité des pays africains. Le plus grave évidemment est qu’après cette étape, la jeune fille ou le jeune homme d’Afrique dé-couvrent alors qu’ils ne sont pas assez outillés pour trouver du tra-

vail ou pour en créer. L’on a donc déplacé le problème un peu plus en avant, et l’on s’est mis à parler de la professionnalisation de l’en-seignement supérieur: soit bien plus que 14 années d’études pour un résultat nul! Et rien ne garan-tit que les années passées à l’uni-versité donnent nécessairement à tous, un emploi ou l’aptitude à le créer. Il est alors évident qu’un système qui produit un tel résultat ne peut être considéré conforme à la MAÂT. Il n’est ni vrai, ni juste.

Pour résoudre cette question, inspirons-nous de la démarche initiatique: revenons au départ, à la source du problème. Lord Robert Smith Stephenson Baden Powell of Gilwell, le fondateur du Scoutisme, énonça un jour ce qui devint dans ce mouvement le principe dit de John: «Si tu veux enseigner l’anglais à John, la chose nécessaire et indispensable à faire est de connaître John. Il peut être

initiation,éducation et emploi

Traditions et Développement

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utile de connaitre l’anglais.» En somme, connaître qui est l’enfant que l’on veut éduquer est ce par quoi il faut commencer. Et néces-sairement, il faut apprendre à le connaître à son commencement: sa naissance! Puis le suivre méti-culeusement pendant ses pre-mières années, jusqu’à sa puberté. Car c’est dans cette période qu’il achève de façonner l’essentiel de sa personnalité. Cette tâche pre-mière est celle des parents, puis des éducateurs que la société se donne. Ceux-ci doivent donc être outillés pour connaître l’individu qu’ils ont entre leurs mains.

Et le commencement, c’est de s’in-téresser à ce qu’est son Dharma et nécessairement son Karma au mo-ment de l’incarnation. C’est par exemple ainsi que toutes les so-ciétés organisées selon un module porté par la Tradition ont fonc-tionné. Cette démarche consiste à rechercher et à connaître, à partir du contexte familial et des don-nés liées à l’individu, les possibles optimaux qui s’offrent dans la vie de l’intéressé et les obstacles majeurs qu’il rencontrera. Il ne s’agit pas du tout d’un pronostic prophétique d’astrologues fantai-sistes du Dimanche. Ces analyses sont destinées à faire éviter des orientations fantaisistes ou sim-plement capricieuses des parents ou encore de l’individu lui-même. Il faut ensuite accompagner l’indi-vidu dans son apprentissage, lui rappelant que toute circonstance de la vie est occasion d’apprendre, et que tout apprentissage est lié à son édification d’une part, et à sa contribution à l’édification collec-tive.

Dans une telle approche qui tient compte des don-nées de la tradition, deux conclusions s’imposent

pour le système éducatif à propo-ser à tous les jeunes à l’entrée de

l’âge de la puberté:• Il doit offrir dès ce moment (entre 12 et 14 ans, à ce qui cor-respond aujourd’hui à la classe de quatrième de l’enseignement secondaire) la possibilité de com-mencer l’apprentissage, par de multiples filières en arborescence de plus en plus spécialisée, des divers métiers qui permettent d’exploiter toutes les richesses possibles (matérielles et imma-térielles) de la communauté. Ces richesses peuvent être déjà en exploitation ou non, mais toutes doivent être prises en compte, parce que ce sont elles qui as-surent et assureront nécessaire-ment la vie et la survie de la com-munauté.• Il doit permettre de pousser le plus loin possible l’apprentissage et la recherche dans les sciences liées à chacun de ces métiers, en tenant sans cesse compte de l’in-teractivité de la matière et de l’es-prit (en fait de la continuité qui va de l’extrême matière à l’extrême esprit – de KHAT à SA-HU).

A titre indicatif, dans un tel sys-tème, les années des classes conventionnelles de 6ème et 5ème de l’enseignement secondaire seraient les dernières classes d’enseignement général, mais où les sciences de base communes seraient déjà enseignées (mathé-matiques, physique, chimie, tech-nologie, SVT). Les classes de 4ème et 3ème seraient alors les premières classes du début de l’enseigne-ment des filières des métiers, don-nant lieu à un diplôme de métier (brevet d’enseignement profes-sionnel général). Si à ce stade des difficultés de quelque nature que ce soit rendaient (temporai-rement) la poursuite des études difficiles, l’individu serait déjà ou-tillé pour gagner (même modeste-ment) sa vie, grâce au travail dans cette filière.

L’année de la classe de seconde se-rait consacrée intégralement à un stage professionnel pratique dans une unité de production (créée soit par l’institution enseignante, soit par une entreprise, soit par une communauté) et relevant de la filière dans laquelle le BEPC a été obtenu, en donnant lieu à une évaluation qui sera prise en compte dans la suite des études. Les années de 1ère et Terminale constitueront la première spécia-lisation professionnelle débou-chant sur un véritable Baccalau-réat technique, et qui donnerait à son détenteur les aptitudes à créer ou à s’intégrer dans une unité de production spécialisée, ou encore à se lancer dans des études uni-versitaires managériales dans le champ de la spécialité choisie ou orientées vers la recherche. Dans toutes ces options, l’individu ne perd pas le bénéfice de ce qu’il a déjà appris; il sait travailler et peut à tout moment reprendre ses études pour continuer sa progres-sion.

Et tout au long de son apprentis-sage, la connaissance de soi doit aller de paire avec la connaissance du monde, de la matière et de l’es-prit. En ce sens, l’enseignement dans la dernière partie du secon-daire et dans le cycle universitaire devrait aborder l’étude des civili-sations de notre monde y compris celles qui se sont développées sur le continent africain, et en particu-lier les systèmes de connaissances et d’apprentissages humains qui s’y sont transmis.

Il faut envisager que cette ma-nière de voir les choses et de les conduire devienne très rapide-ment le lieu d’intenses réflexions, de profondes méditations et de puissantes actions de la jeunesse d’Afrique.

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Dans la perpétuation de la fête d’Halloween, un symbole fort expressif: la citrouille percée de trous

qui reproduit une tête humaine, à l’intérieur de laquelle brûle un feu qui irradie sa lumière par les ori-fices. Ce légume, comme d’autres cucurbitacées, est essentiel dans le rite NJANGUMBA lié au ven-dredi chez les NSAA et par lequel ils ‘’font commerce’’ avec les défunts, mais aussi avec la Force Kundalini de notre mère Terre. Et ainsi, ce légume nous renvoie tout autant à la terre qui nous porte et nous donne vie, avant, pendant et après notre période d’incarnation, y compris par sa sphère et ses an-neaux de lumière. Il nous renvoie aussi à nous-mêmes, à notre tête, et donc à notre crâne.

Le «Caputmortum», la tête de mort, le crâne est ainsi objet d’une attention particulière dans le pro-cessus opératif de l’initiation. L’os crânien fait partie intégrante du squelette, appareil osseux, l’aspect le plus dense du consti-tuant KHAT de notre être, celui de l’extrême pesanteur auquel les non-initiés et les personnes peu averties attribuent à tort un carac-tère répugnant, le mortifiant ou le regardant avec dédain. Mais il faut regarder de plus près le sque-lette pour comprendre l’attention que lui portèrent de tout temps les Maîtres de l’Initiation, et ainsi restaurer la fonction que tient le

crâne dans ce processus.

Le squelette est en effet la char-pente de ce temple corporel qui loge et supporte l’être pendant son incarnation, dans lequel l’ini-tié œuvre, et à l’intérieur duquel l’humain rencontre le divin, le soi individuel, étincelle détachée mais non séparée du Soi Univer-sel. Le corps, notre ‘‘loge’’, est le socle de l’existence; il est le labo-ratoire, le lieu du «LABORE et

ORARE», c’est-à-dire du travail et de la prière de l’initié. Parlant de ce premier constituant parmi les 9 de l’être, le KHI-RÊ Jésus rappelait sans cesse: «vous êtes le Temple de Dieu, et l’Esprit-saint habite en vous». Le squelette est d’abord le lieu par excellence où sont fabri-qués les globules rouges, le sang, le porteur de la vie de la forme humaine. Le squelette va donc s’imprégner et conserver la trace vibratoire de toutes les énergies

Traditions et Développement

Halloweenet le symbolisme des crânes

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qu’aura synthétisées tout être hu-main pendant son incarnation, et évidemment à fortiori l’initié. Le crâne est regardé comme la partie la plus aérienne, la plus élevée en quelque sorte de ce squelette.

La Tradition Universelle révèle qu’au moment de la mort, au terme du processus par lequel se séparent les parties lourdes et les parties subtiles de l’être, et où le cordon d’argent qui les relie est rompu, les trois atomes-germes (du corps, de l’âme et de l’esprit) qui enregistrent les expériences de notre incarnation qui s’achève, comme des puces-mémoires de nos cartes électroniques mo-dernes, se réfugient dans le crâne avant leur retrait du corps KHAT. Alors débute la dissolution des véhicules denses de l’incarnation.

Mais pendant la durée de l’incar-nation, la tête, sommet de notre pyramide humaine, va comman-der, en quelque sorte comme l’unité centrale de l’ordinateur, la globalité des fonctions du corps et une bonne partie de celles de l’être, devenant l’apex de notre lien avec le Soi Universel. Les an-ciens d’Egypte, à la suite de ceux du MBOG KÔBA NI KWAÑ, l’expé-rimentèrent et attachèrent à la tête, et par ricochet au crâne, le symbole de ce sommet pyramidal. Ils comprirent et mirent en rela-tion, chacun des orifices de la tête avec le fonctionnement d’un des 9 constituants de l’être pendant l’in-carnation, et comprirent comment cette centrale qu’est le cerveau au sens large, sous le contrôle du cœur, commandait et conservait en mémoire le fonctionnement de l’ensemble des organes.

Mais la fonction de la tête, et donc celle du crâne, ne peut être bien comprise sans la mettre en rela-tion avec la colonne vertébrale et

ses 33 vertèbres. C’est en effet le chemin de descente de la Force de vie ANKH, en vue de sa remontée en la Kundalini humaine, par et avec l’éveil de la conscience. C’est bien pour cela que les apprenants hermétistes à la suite de ceux du passé s’adressent ainsi à la Mère Universelle, dont toutes les Kun-dalini, y compris celle de la Terre, ne sont que des expressions par-ticulières: «Force merveilleuse de l’Amour, de qui vient toute misé-ricorde, descends au plus profond de moi, attise et élève en moi le feu sacré pour que s’éveille ma conscience».

Le choix du scarabée sacré par ceux du pays de POUNT et ceux d’Egypte ne fut pas seulement un symbolisme

didactique lié à l’activité de cet insecte qui roule sa boule de terre et de végétaux, comme ATOUM fait le monde et comme OSIRIS qui renaît. Cet animal nous dit l’impé-ratif de faire ressusciter le soleil en nous, et le hisser au sommet de nous-mêmes. Et les anciens surent aussi que cette ascension de la lumière en nous était com-mandée par les mérites du cœur. C’est d’ailleurs pour cela que les plus grands initiés de la terre de KEM avaient un scarabée d’or sur le pectoral qu’ils portaient. Mais suprême expression, cet animal, regardé dans sa forme refermée au repos et dans sa forme dé-ployée en vol, nous montre notre crâne vu de dessus, du point de vue de l’initiation accomplie.

La carapace du scarabée est notre boîte crânienne qui s’ouvre à l’en-droit de la fontanelle par le Ha-hasrara Chakra, le lotus aux mille pétales, et d’où la conscience hu-maine accomplie s’envole pour sa patrie éternelle: le Cosmos. La tête et le crâne de l’initié accompli sont alors véritablement le siège de la

Lumière parfaite. Ils en deviennent luminescents, comme le Diamant, et transparents comme le cristal. Et c’est ici que se rejoignent ces deux concepts, le crâne et le cris-tal, dans l’ultime symbole opératif antique de l’accomplissement de l’initié parfait: le Crâne de Cristal.

L’initié qui s’était accompli de son vivant était donc un diamant vi-vant. Non seulement son crâne en recevait, irradiait et conservait la lumière, mais il en demeurait im-prégné, comme l’ensemble de son corps, et particulièrement le sque-lette, dont le dernier os à subir la dissolution est le crâne. Les crânes de Cristal furent donc choisis et élaborés comme des supports fo-caux de la puissance ultime de la lumière réalisée et condensée en l’être au stade humain. Ces sup-ports permirent, dans les lieux secrets de l’initiation des commu-nautés où un être avait atteint ce stade ultime, d’être des activateurs de cette ascension initiatique ou de la réintégration et la régénéra-tion des initiés en incarnation qui nécessitaient comme une sorte de re-harmonisation, de restructura-tion ou de reprogrammation. Ces crânes de lumière étaient égale-ment les leviers de l’utilisation de la puissance ultime de notre mère la Terre, sa Kundalini, et de son lien avec le ciel. Mais pouvoir utiliser convenablement la puissance de la Kundalini planétaire, par le biais des crânes sacrés, requerrait, et requiert toujours d’avoir accompli en soi-même le travail de descente et de remontée de l’ANKH. ‘‘On ne commande à la nature qu’en lui obéissant’’, dit la Tradition.

Dans le processus du travail de ‘’descente aux enfers’’ de l’ANKH en l’être (dans la Forge de Vul-cain), et de la ‘‘montée au ciel’’ de la Kundalini, intervenait alors un autre symbole support: l’huile

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de consécration. Quelqu’en soit la composition que les communau-tés initiatiques adoptèrent, l’huile demeurait d’abord liée au principe hermétique dit du VITRI-OLEUM, l’huile de la Pierre, l’huile dont on oignait la pierre sainte, mais aussi le saint crâne, et par extension la tête des initiés dont Pharaon, et par vulgarisation, la tête des rois. C’est bien le sens du Psaume 132 que le roi David transmettra à partir de son héritage initiatique égyptien, et qui fait clairement référence à l’onction du Grand-Prêtre Aaron.

Pour comprendre le prin-cipe initiatique qui agit, et donc la fonction de l’huile sainte, et ultérieurement

des huiles de régénération utili-sées par les thérapeutes, il faut regarder à travers l’acrostiche hermétique du VITRIOLUM: Visita InterioreTerrae, Rectificandoque, InveniesOccultumLapidem, Ve-ramMedicinam. ‘‘Visite l’intérieur de la Terre, rectifie (en remon-tant), et tu trouveras le secret de la pierre, la véritable médecine’’. L’huile d’onction était alors le faci-litateur de la fixation à l’extérieur, dans le corps KHAT, de la force ANKH sublimée par le processus de la (re)montée de la Kundalini jusqu’au sommet du crâne. Ainsi cette huile sainte de consécration, dont Moïse, selon les instructions reçues de ‘‘l’Eternel’’, avait inter-dit l’usage sur les profanes, de-meurait bien liée à la réalisation initiatique ultime, dont le crâne de cristal est le symbole parfait.

Ces supports opératifs que sont le crâne et l’huile, ces instruments et leur technique associée, sortis des temples sacrés et secrets, comme par des ‘’fuites structurées’’ ou des vulgarisations progressives, subirent alors des adaptations qui donnèrent ensuite lieu à des pra-

tiques de plus en plus éloignées du sens originel du «Rite de résur-rection» et de la fête des crânes qui y était liée. La résurrection du Pharaon dans la chambre secrète, l’exaltation du Maître Hiram, la canonisation des Saints, le culte des Ancêtres par la réhabilitation des crânes, le rite NGEE avec les squelettes des parents défunts, la commémoration de la Mémoire des Anciens, etc… sont autant de formes qui relient les humains au concept initiatique et rituel du crâne. Et nous comprenons donc désormais à quoi, et à qui cha-cun s’adresse ou croit s’adresser quand il s’engage dans ses pra-tiques rituelles qui sont propres à sa communauté traditionnelle ou religieuse, avec les gains ou les pertes d’énergies qu’il engrange, et les espérances qu’il porte.

Nous comprenons aussi par la même voie, les types et niveaux de conscience que les pratiquants

de ces rites actuels convoquent et mettent en œuvre, et nous pou-vons donc évaluer chacun en ce qui nous concerne, la distance qui le sépare de son ‘‘accomplis-sement ultime du scarabée’’, afin qu’il soit un ‘‘être de Diamant’’.

Cette remise en ordre du concept du crâne (et l’ensemble du sque-lette dont il fait partie) permet vé-ritablement aux initiés consacrés d’envisager les rectifications né-cessaires dans les rites actuels des peuples du monde, afin d’assurer désormais leur développement harmonieux et la convergence nécessaire à la véritable commu-nion planétaire. Ultime leçon de la citrouille et des revenants d’Hal-loween!

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s’agira pas de réponses individuelles destinées à des questions personnelles, mais qu’elles revêti-ront autant que possible un aspect concret de-vant aider chacun à cheminer volontairement, avec courage et enthousiasme, sur la voie de son accomplissement personnel et du service du prochain.

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