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Bulletin des Amis d’Ermeton n° 46 Juin 2013 Editeur responsable : Sœur Marie-Paule (Annick) Somville • Monastère Notre-Dame • Rue du Monastère 1 • B-5644 Ermeton-sur-Biert Bureau de dépôt : Philippeville • Trimestriel avril-mai-juin 2013 • N° Agr. : P201036 Belgique–België P.P. 5600 Philippeville BC 1655

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Bulletin des Amis d’Ermeton n° 46 Juin 2013

Editeur responsable : Sœur Marie-Paule (Annick) Somville • Monastère Notre-Dame • Rue du Monastère 1 • B-5644 Ermeton-sur-BiertBureau de dépôt : Philippeville • Trimestriel avril-mai-juin 2013 • N° Agr. : P201036

Belgique–BelgiëP.P.

5600 PhilippevilleBC 1655

« Voici que je fais toutes choses nouVelles »

Les lectures du 5e dimanche de Pâques (Ac 14, 21b-27 ; Ap 21, 1-5a ; Jn 13, 31-33a.34-35) m’ont inspiré quelques réflexions que je partage aux lecteurs de l’Amandier. Il est bon de retrouver le souffle du temps pascal même dans notre quotidien. Pâques ne se limite pas à cinquante jours. Il est particulièrement inté-ressant de nous replacer dans la perspective de la Résurrection alors que des amis nous ont quittés au cours des mois passés. Rendons grâce pour la vie reçue, la joie de les avoir connus, rencontrés, et restons en communion avec eux qui sont à présent dans l’Aujourd’hui de Dieu, dans cette intimité avec lui qu’est la Vie éternelle, sans oublier que nous l’avons déjà reçue lors de notre baptême.

Dieu fait toutes choses nouvelles, il a ouvert aux nations païennes la porte de la foi. D’ailleurs tout est nouveau ce dimanche : ciel, terre et commandement !

Oui, le Seigneur fait toutes choses nouvelles ; le ciel, la terre et la mer primordiale ont disparu. Plus de pleurs, plus de cris, plus de tristesses, plus de morts. Ils sont roulés, comme un livre qu’on a fini de lire. Et Dieu crée, recrée le monde, en laissant de côté le mal et son cortège d’horreur, de souffrances : il n’y a plus de mer.

Et pourtant, Dieu n’efface pas le mal par enchantement ni comme on efface une faute d’un texte ou une tache d’un tissu. « Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti, Jésus déclara : ‘Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié’… » D’emblée, l’évangile nous ramène avant la Pâque de Jésus, au « Jeudi Saint » car c’est bien de ce repas qu’il s’agit, où Jésus lava les pieds de ses disciples dans ce geste inouï, incompréhensible, hormis l’Amour qui se donne jusqu’à l’extrême. Dieu fait toutes choses nouvelles par la Passion de Jésus, par le Mystère pascal.

Il fallait mentionner Judas pour que le commandement de l’Amour prenne tout son poids. L’amour fraternel que Jésus demande à ses disciples de vivre comme Lui l’a fait, implique d’aimer même Judas à qui Jésus vient de donner la bouchée en signe d’amour. C’est bien un commandement nouveau ! Aimer oui, mais jusque-là ? Aimer jusqu’à donner sa vie, se laisser livrer par un proche, accepter d’être trompé dans sa confiance ? Oui, dit le Seigneur, c’est ainsi que je fais toutes choses nouvelles. Alors, quand sera accompli le Règne de l’Amour, il n’y aura plus de pleurs, plus de cris. J’essuierai moi-même toute larme de vos yeux, car alors, comme moi, vous pleurerez d’aimer.

Sœur Marie-Paule

staBilitÉ, conVeRsion, oBÉissanceHomélie prononcée à l’occasion de la profession temporaire de sœur Agathe

(Luc 10, 28-32 / Cant. 8, 6-7 / Philip. 3, 8-14)

De Marthe ou de Marie, quelle est la plus stable, celle qui est assise aux pieds du Seigneur ou celle qui est accaparée par les multiples obligations du service ? C’est une question à laquelle il ne faut pas répondre, car elle est mal posée. Elle ignore le troisième personnage de cet épisode : Jésus lui-même, le Christ, véritable lieu de notre stabilité, la part qui ne nous sera pas enlevée, la garantie de notre fidélité. C’est lui qui nous donne la véritable clef de lecture de cette page, comme aussi de l’événement que nous célébrons aujourd’hui.

Lieu de notre stabilité, le Christ est aussi le lieu de notre conversion. Saint Paul vient de nous le dire, de cette manière qui est bien à lui. Je désire être trouvé en lui et cela passe avant tout le reste. Je m’élance pour saisir le Christ, mais surtout pour être saisi par lui. Voilà le lieu de ce retournement fondamental que

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nous appelons conversion et qui demande bien toute une vie. Saint Paul le dit aussi : je n’estime pas l’avoir déjà saisi ; j’oublie même le chemin parcouru et je me tends de toutes mes forces vers l’avant.

Que dire alors de l’obéissance, sinon qu’elle s’enracine, elle aussi, dans l’obéissance du Christ, cette relation tout à fait particulière qu’il a avec son Père et qui le conduit sur les chemins les plus exigeants. Car l’amour est capable d’exigence. Sainte Scholastique a été exigeante avec son frère, quand elle l’a retenu toute une nuit. Et saint Benoît a pu se sentir lié et contraint, il a pu penser qu’on lui demandait l’impossible, mais il a finalement obéi, certainement par amour.

Stabilité. Conversion. Obéissance. C’est ce que nous promettons le jour de notre profession monastique. Ce sont les trois directions que nous prenons. Mais dans un monde aussi changeant que celui d’aujourd’hui, est-ce bien raisonnable de promettre la stabilité ? Dans un monde aussi épris de liberté que celui d’aujourd’hui, est-ce bien indiqué de se lier par l’obéissance ? Dans un monde aussi permissif que celui d’aujourd’hui, quel sens peut encore avoir une promesse de conversion ? Vous répondez aujourd’hui à ces questions, chère Sr Agathe. Et pour celles qui vous précèdent dans la vie monastique, c’est un encouragement à poursuivre leur route, elles savent qu’elles ne sont pas isolées sur une route difficile, bien sûr, mais où la joie d’éprouver la présence de Dieu n’est pas absente.

Je commençais cette homélie avec une question mal posée et j’invitais à ne pas isoler Marthe, Marie et Jésus. Je vois la profession monastique comme un engagement à ne jamais lire cette page de façon ana-lytique, donc en refusant à son sujet toute dichotomie, tout dualisme. Un engagement à lire cette page de façon unifiée et donc unifiante. Prie et travaille, ora et labora. On attribue cette devise aux moines. Quelqu’un d’autre que moi oserait dire : quand bien même je prie et je travaille, si je n’ai pas l’amour, la charité, je ne fais qu’ajouter du bruit au vacarme du monde. Voilà le secret de cette part qui ne peut pas nous être enlevée. Le Cantique des cantiques nous le dit : nous trouvons constamment cette part et elle nous échappe constamment. Jusqu’à ces sommets où saint Benoît a l’humble et audacieuse prétention de nous conduire. Tous ensemble.

Père Nicolas Dayez

Dimanche Des Rameaux

Ce fut pour moi une semaine d’écriture intense, au monastère Notre-Dame d’Ermeton où je séjournais. A la ferme où je logeais, le calme régnait, quelle que fût l’heure. Je travaillais activement, ne posais mon stylo que pour les repas, quittais ma chambre pour traverser le parc avant de rejoindre le château.

C’était mars. Le temps était à la pluie froide sous les nuages bas, ou au gel dans le bleu du ciel. Puis ce fut le dimanche des Rameaux. Eblouissement : le parc dormait sous une neige épaisse. Les arbres, les bosquets, toutes les formes anguleuses avaient fait place à de souples rondeurs. Un grand silence blanc flottait dans l’air.

En ce jour où Jésus de Nazareth marchait vers Jérusalem dans la poussière ocre du chemin, dans la chaleur d’un pays oriental, parmi la foule tumul-

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tueuse de ses adeptes, en dépit de l’espace et du temps qui nous séparaient, Lui et moi, je n’avais aucun mal à accorder mes pas de neige à ses pas de terre.

Arrivée au château, je rejoignis la communauté des moniales, le groupe des fidèles et le prêtre qui se regroupaient avant de pénétrer dans la chapelle pour la messe dominicale. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, le prêtre bénit la branche de buis que chacun de nous portait puis il prit la tête de notre assemblée, marchant lentement vers le petit cloître qui précédait la chapelle. Les moniales lui emboîtèrent le pas. Nous les suivîmes.

Dans leur ample aube blanche que la lumière fragile du cloître éclairait délicatement, dans le glissement de leurs pas feutrés, dans leurs voix harmonieuses qui psalmodiaient à la gloire de Dieu, les religieuses me paraissaient n’être plus terrestres, plus près de l’Infiniment Grand que des hommes… Si proches de la Vérité qu’il me semblait voir, là, devant elles, le sublime Galiléen nous précéder, nous accompagner.

Nous entrions dans la chapelle où la célébration de la messe se déroula, ponctuée par les chants a capella des moniales. Des chants à trois voix, en canon aussi qui coulaient en nous comme un ruisselet tout de fraîcheur. Une sorte de baptême à l’âge mûr. Ou une rédemption. Ou une innocence.

Le prêtre maintenant parlait de la Passion du Christ, de ces jours fatidiques où le Fils allait offrir Sa vie. Et moi, j’accompagnais le Galiléen dans Jérusalem, m’asseyais à la table du dernier repas, me reposais au jardin des oliviers, suivais le procès dans le temple puis chez le procurateur romain, souffrais des injures et des souffrances infligées, regardais mourir le divin supplicié. Qui ressusciterait dans trois jours.

Je regardai fixement la grande croix dressée dans la chapelle où le Fils de Dieu ne cessait d’agoniser depuis vingt siècles, pour l’amour des hommes.

Les sœurs chantèrent à nouveau, dans une tonalité grave, une tristesse, une peine, une longue lamentation.

Mais le troisième jour sera triomphant.

Monique GoffinVerviers, le 11 avril 2013

les nouVelles De la communautÉ

Février 2013Le 2, fête de la vie consacrée à la cathédrale de Namur. Sœur Marie-Paule s’y rend, accompagnée de sœur Loyse et sœur Agathe pour l’eucharistie présidée par l’évêque.Le 3, nous regardons toutes ensemble le film : « La couleur des sentiments ».Le 4, Sœur Nicole part à Paris jusqu’à vendredi pour l’assemblée générale et le conseil d’administration de « Théophile » et « Monastic ».Le même jour arrivent cinq élèves du Lycée Martin V pour une retraite jusqu’à vendredi. Sœur Marie-Paule et sœur Marie-David se partagent l’animation.

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Le 6, sœur Loyse se rend à Rixensart pour la réunion de la COREB-jeunes (COREB = COnférence des REligieux-REligieuses en Belgique). Réunion de la CIPL(Commission Interdiocésaine de Pastorale Litturgique) à Wavre pour sœur Marie-Paule.Les 7 et 8, nous accueillons un important groupe de jeunes de Saint-Louis (Liège). Visite de la chapelle, des ateliers, participation à l’office de midi. Plusieurs sœurs sont mobilisées.Le 8, fête, en surprise pour elle, pour les nonante ans de madame De Backer qui nous rend des services depuis longtemps. Sa fille et son beau-fils et deux amies partagent notre repas de midi après l’eucharistie célébrée en fin de matinée.Le 9, aux premières vêpres de la solennité de sainte Scholastique, entrée de Colette Marchand dans notre communauté en préparation à l’oblature régulière.

Le 10, Profession triennale de sœur Agathe Lee. Le père Nicolas de Maredsous préside l’eucharistie (cf. homélie p.3). Une sœur de sœur Agathe et des amis sont présents.Début d’une session d’hébreu animée par le frère Étienne de Wavreumont.Le 11, sainte Scholastique est fêtée cet après-midi. Sœur Agathe offre à la com-munauté un moment fort intéressant et impressionnant : une démonstration de « SU-MI-E », dessin chinois, qu’elle pratique avec art et savoir-faire ! Cette séance est suivie d’un goûter.Le 12, visite de l’évêque de Namur, Monseigneur Vancottem. Il rencontre la communauté, célèbre l’eucharistie et partage notre repas.

Le 13, nous recevons l’abbé Scolas pour deux jours.Le 14, Jérôme Lenne, le concepteur de notre nouveau site, vient initier sœur Hildegard, sœur Nicole, sœur Loyse et sœur Marie-Paule au maniement de ce nouvel outil. Sœur Hildegard est webmastress mais les autres, en concertation avec elle, peuvent aussi intervenir. Le cours est brusquement interrompu par une très longue coupure de courant ! Heureusement, l’essentiel avait été vu.Le 15, réunion du conseil œcuménique diocésain pour sœur Birgitta.Le 16, journée de récollection qui avait pour titre : Vous n’avez qu’un seul Père. L’abbé Patrick Denis a proposé une méditation sur la paternité de Dieu en lien avec nos paternités.Accueil d’une équipe Notre-Dame pour le week-end.Le 17, réunion du MEJ (Mouvement Eucharistique des Jeunes) pour sœur Marie-Paule et sœur Marie-Élisabeth. La petite équipe reste fidèle et enthousiaste.Le 18, accueil de sœur Marie de Martigné Briand (France) qui partage notre rencontre du soir.Le 19, départ de sœur Loyse, accompagnée de sœur Marie, pour la session « Ananie » qui durera trois mois, une formation pour les formateurs monastiques. La première étape a lieu à Scourmont pendant un mois. Sœur Loyse est chargée de superviser le tout et de se tenir à la disposition des intervenants comme des participants pour écouter, informer, conseiller, etc.Le 24, accueil de sœur Marie-Madeleine de Soleilmont pour une retraite de huit jours en com-munauté.Le 25, départ de sœur Marie-David pour l’abbaye de La Pierre-qui-Vire en France où elle participe pendant une semaine à une session de musique et solfège pour chantres.Le 28, les sœurs qui le désirent vont regarder à la télévision le départ du pape Benoît XVI qui renonce à sa charge ce même soir.L’abbé Van Billoen partage notre rencontre communautaire.

Mars

Le 1er, groupe hébreu avec le frère Étienne de Wavreumont.Réunion de l’IOB (inter-oblature bénédictine) pour sœur Birgitta.Le 2, récollection d’un grand groupe du doyenné de Marchienne animée par le père Dominique Collin, op.Le 4, récollection de parents de personnes handicapées « Foi et Lumière ».Le 7, réunion communautaire. Sœur Marie-Paule donne un compte rendu de la Session de la CFC (Com-mission Francophone Cistercienne) qui s’est tenue à Tamié en décembre. Elle relate principalement une conférence donnée par le père Denis Huerre de la Pierre-qui-Vire sur son expérience de la réforme de la liturgie.Le 8, sœur Marie-Paule et sœur Birgitta vont à Maredsous où elles collaborent à l’élaboration du pro-gramme 2013-2014 de « l’Ecole de vie spirituelle », une initiative du Père Jean-Daniel.Accueil de groupes dont des séminaristes et prêtres français qui font des études à l’IET (Institut d'Etudes Théologiques) auxquels Monseigneur Gilson (évêque émérite de Sens-Auxerre et ancien prélat des prêtres de la Mission de France) donne un enseignement.Le 9, réunion du conseil pastoral à Ciney pour sœur Birgitta.Sœur Marie-Élisabeth et sœur Claire animent une retraite de profession de foi pour quinze enfants ce W-E.Le 10, l’eucharistie est présidée par Monseigneur Gilson.Réunion du MEJ pour sœur Marie-Paule et sœur Marie-Élisabeth.Accueil de Mère Marie-Madeleine, prieure des bénédictines de Vanves et présidente de leur congrégation. Elle vient souffler un peu après avoir animé quelques jours de la session Ananie.Le 12, projection du DVD « Les fondatrices », relatant l’histoire des bénédictines de Vanves parties fonder un monastère au Vietnam en 1954 sur les hauts plateaux, chez les « montagnards » jusqu’à leur expulsion en 1975. Elles ont essaimé à Thu-Duc, où une communauté s’est développée et qui comprend aujourd’hui quatre-vingt sœurs.Le 13, fumée blanche ! Toute la communauté se retrouve devant la télévision pour découvrir notre nouveau pape. Etonnement en entendant ce nom inconnu, Monseigneur Jorge Mario Bergoglio, mais émotion et joie en voyant la simplicité et ce geste impressionnant du pape François demandant humblement la prière de la foule avant de la bénir.Le 14, départ de Mère Marie-Madeleine qui retourne à Vanves.Le 16, sœur Marie-Paule anime une journée de « l’Ecole de vie spirituelle » à Maredsous sur la prière avec les psaumes.Récollection du doyenné de Dinant. Nous célébrons ensemble l’eucharistie en fin de matinée.Le 17, nous accueillons le groupe « Ananie » pour une visite du monastère et le repas du soir pris en commun. Une sœur effectue pour nous une danse d’Amazonie. Chant des complies avant qu’ils ne repartent pour Scourmont. Tout le monde apprécie la présence et le travail de sœur Loyse au sein du groupe.Le 18, journée de Lectio divina animée par sœur Birgitta.Le 19, sœur Marie-Paule donne une conférence sur la constitution Sacrosanctum Concilium à Wavre dans le cadre de soirées pour les cinquante ans du concile Vatican II.Le 20, accueil d’un groupe de prêtres de Charleroi. L’animation est assurée par l’abbé Bienaimé.Nous apprenons avec tristesse le décès du pasteur Greiner, ami du monastère (cf. p. 8).Le 22, nous apprenons avec peine le retour à Dieu de monsieur Joseph Bayet, lui aussi ami du monastère. (cf. p.10).Le même jour, mise en ligne du nouveau site du monastère.

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Le 25, sœur Marie-Paule et sœur Nicole vont aux funérailles de monsieur Bayet à Namur.Le 28, Jeudi Saint.Sœur Loyse nous revient jusqu’au lundi de Pâques.En fin de matinée, au réfectoire, sœur Marie-Paule, après un commentaire de l’Évangile, procède au lavement des pieds. Elle sert ensuite le repas festif pendant lequel nous écoutons « La Passion selon Saint Jean » de J.-S. Bach.Le père Nikolaas Sintobin, sj, qui devait venir pour le triduum pascal a dû être remplacé pour cause de maladie. Le père Daniel Sonveaux, sj, a bien voulu assurer ce service mais il n’était pas libre pour la première conférence ce jeudi qui a été donnée par sœur Loyse : « Toute la Bible en une nuit ». La sainte Cène a eu lieu à 19h30 suivie de l’adoration.Nous remercions encore chaleureusement le Père Daniel Sonveaux pour ce service fraternel (conférences et célébrations) qui fut bien mieux qu’un simple dépannage.Le 30, trois garçons du groupe de catéchisme de profession de foi arrivent à 14h30 pour préparer le feu pascal avec sœur Marie-Paule et Paul-Emanuel arrivé un peu plus tôt. Animés par Raphaël, ils passeront ensemble le reste de la journée et participeront à l’entièreté de la Vigile. (cf. p.18 )

avril

Le 1er, départ de sœur Loyse accompagnée de sœur Birgitta qui doit donner un enseignement sur la Lectio divina au groupe Ananie. La session se tient maintenant à Saint-Thierry, chez les bénédictines.Nous accueillons sœur Vinciane de Rixensart pour quelques jours.Le 3, sœur Marie-Paule fait une excursion avec le noviciat à Reims et ramène sœur Birgitta.Sœur Claire donne un témoignage sur la prière aux enfants d’Yvoir, à la demande de l’abbé Lallemand.Le 4, début de la retraite de profession de foi des enfants de Biesme. Sœur Marie-Élisabeth et sœur Claire animent ces trois journées.Du 5 au 7, accueil de sept familles flamandes accompagnées de leurs enfants pour un temps de retraite.Le 8, célébration de l’Annonciation, fête patronale de notre monastère. Le père Nicolas vient célébrer l’eucharistie. Dans l’après-midi, nous regardons le film « Intouchables » apprécié par toutes.Le 9, sœur Marie-Élisabeth anime la retraite des enfants de Moignelée qui se préparent à la profession de foi.Le 11, accueil des collaborateurs à la revue « Feu Nouveau » qui viennent travailler deux jours.En soirée, sœur Marie-Paule et sœur Marie-Élisabeth participent à la réunion du comité de « Soul Quest Festival » à Jambes.Le 13 et le 14, retraite des enfants du catéchisme d’Ermeton-Furnaux auxquels se sont joints les enfants de Bossière et leur catéchiste. Pour une fois, sœur Marie-Élisabeth et sœur Marie-Paule sont animatrices et en même temps catéchistes !Le 20, sœur Birgitta anime la journée de « l’Ecole de vie spirituelle » qui, a lieu à Ermeton.Le même jour, madame Marie-Hélène Lavianne donne une journée fort appréciée sur la constitution sur l’Église du concile Vatican II, Lumen Gentium.De plus, sœur Marie-Élisabeth et sœur Claire animent la retraite de profession de foi des jeunes de Silly.Le 21, messe des familles (vous pouvez voir les photos sur notre site) avec les enfants du catéchisme et leurs parents. Apéritif offert par la paroisse ensuite.Du 22 au 24, sœur Marie-Paule part à Trêves où se déroule la récollection des supérieures bénédictines de Belgique, animée par le père Ansgar Schmidt, président de la congrégation de l’Annonciation.Le 23, accueil d’un groupe de pensionnés marcheurs jusqu’au 25.

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Nous apprenons avec tristesse le décès de Françoise Gilliard, oblate du monastère. Elle était assidue aux réunions de la fraternité Emmaüs à laquelle elle apportait sa réflexion toujours très pertinente et bien préparée avec Gérard, son mari. (cf. p. 1)Le 25, réunion de la CIPL pour sœur Marie-Paule à Wavre.Sœurs Marie-François, Marie-André, Hildegard et Marie-David vont prier autour de Françoise Gilliard. Gérard nous avait demandé de préparer et animer la veillée, simple et priante selon son souhait.Le 26, Funérailles de Françoise Gilliard en l’église d’Andoy. Sœurs Marie-Paule, Marie-François, Birgitta et Claire représentaient la communauté auprès de Gérard.Le 27, animation d’une retraite de profession de foi par sœur Marie-Élisabeth et sœur Claire. Le père Fran-çois de Maredsous s’occupe d’un autre groupe d’enfants du Brabant Wallon ce même jour et le lendemain.Le 28, dans la soirée, sœur Marie-Paule et sœur Marie-Élisabeth rencontrent les parents des enfants d’Ermeton et Furnaux qui feront leur profession de foi le dimanche suivant.Le 29, accueil des sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux pour leur conseil général pendant huit jours.Conférence donnée à la communauté par madame Catherine Chevalier qui nous présente sa thèse : « Former les chrétiens pour l’annonce de l’Évangile ». Elle répond ensuite aux questions posées. Après les vêpres, elle partage fraternellement notre repas et la rencontre du soir.Le 30, récollection de l’unité pastorale de Charleroi.

Des amis nous PRÉcÈDent auPRÈs De DieuTrois amis du monastère nous ont quittés depuis la rédaction du dernier Amandier.

monsieur le Pasteur albert GreinerMonsieur le Pasteur Greiner et son épouse Françoise sont arrivés chez nous un peu par accident, en janvier 1993, juste au moment de la Semaine de l’Unité. Ils étaient à Orval mais un problème d’hôtellerie les empêchait d’y rester, nos frères d’Orval nous ont demandé si nous pouvions les accueillir. Par bonheur, ce fut possible.

Très vite nous nous sommes sentis proches, à l’aise, chacun ouvert à l’autre et respectueux de la différence. Monsieur Greiner avait à l’époque réalisé un montage dia sur Luther qu’il a présenté à la communauté. Premier exposé … d’une longue série !

Le pasteur Greiner était ancien Inspecteur ecclésiastique de l’Église luthérienne de France (ce qui équivaut, côté catholique, à un évêque). En signe de recon-naissance, il avait pu garder sa croix (ce qui n’est pas toujours le cas chez les luthériens). Monsieur Greiner a beaucoup œuvré au dialogue œcuménique. Il était très connu et écouté !

L’amitié se tissant au fil des rencontres - car madame et monsieur Greiner sont revenus volontiers à Ermeton -, nous avons demandé à celui-ci, spécialiste de Luther, de donner des retraites et sessions à partir de textes du réformateur. Ainsi nous avons pu proposer à nos hôtes des retraites fort appréciées : en 1994, « Le Saint Esprit, ce méconnu » ; en 1995, « La prière, dialogue éternel entre Dieu et les hommes » ; en 1996, « Marie, témoin de la grâce », à partir

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du commentaire du Magnificat par Luther ; en 1997, « Liberté chrétienne », étude du traité de Luther sur ce même sujet. Ensuite, nous avons proposé une session, en janvier, à l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, parfois à plusieurs voix. En 1999, le pasteur Albert Greiner était rejoint par la Révérende Corinne Tournai, prêtre de la communion anglicane, et par monsieur l’abbé Parré, prêtre de Burelles, secrétaire de la commission anglicane-catholique sur la question des « ministères dans l’Église ».

En 2000, lors d’une session intitulée « Ils ont gardé ta Parole (Jn 17,6), La Parole dans les différentes confessions chrétiennes », monsieur Greiner était à nouveau rejoint par Corinne Tour-nay, l’abbé Parré et, de plus, par le père Thaddée Barnas osb, de Chevetogne. En janvier 2003, notre ami animait seul une session intitulée « Martin Luther, commentateur des psaumes : étude et méditation de quelques textes ». En chacune de ces circonstances, il était toujours accompagné de la présence discrète et chaleureuse de son épouse Françoise.

Nous avions pris l’habitude de demander à monsieur Greiner de présider les Vigiles du dimanche. Après avoir proclamé l’évangile, revêtu de son aube et portant sa croix pectorale, il nous faisait toujours une très belle homélie. Parfois, il cédait la parole à mademoiselle Zurcher ; celle-ci était la première femme pasteur qu’il ait ordonnée en 1975 ; seule et âgée, il l’amenait volontiers chez nous ; elle est ainsi devenue, elle aussi, une amie de la communauté.

Lors des retraites, Madame Greiner, artiste, collaborait au climat de silence, de méditation et de contem-plation par ses œuvres qu’elle nous commentait : vitrail sur le Saint Esprit, vitrail pour un hôpital de Paris, aquarelles, compositions réalisés à partir de bouts de chiffons ménagers (essuie-tout)….

Avec l’âge et sa santé devenue plus fragile, le Pasteur Greiner n’a plus osé s’engager à animer une retraite ou une session à Ermeton. Nous lui avons demandé cependant, en vertu de notre longue amitié, de com-menter pour la communauté la règle de saint Benoît. Quel beau témoignage de confiance que cette lecture fraternelle de notre texte fondateur par un frère luthérien, avec son regard et sa sensibilité spécifique !

Monsieur et Madame Greiner ont tenu à venir célébrer leur jubilé de cinquante ans de mariage, en famille, dans notre oratoire ! La foi, la lectio et la prière sont des lieux de communion intense. Ces liens tissés restent précieux, la mort ne peut rompre cette communion.

Par la suite, les Greiner n’ont plus pu venir jusque chez nous. Mais lors de mes deux années d’études à l’Ins-titut Supérieur de Liturgie à Paris (2001-2003), j’ai eu la chance de les côtoyer davantage. Je nous vois encore dans leur salon en train d’échanger sur la Liturgie des Heures, sujet de mon mémoire, monsieur Greiner me montrant les livres des offices luthériens, tellement proches des nôtres ! Émotion aussi quand le Pasteur Greiner m’a invitée à un culte luthérien ! En rentrant chez moi, m’est revenue de façon lancinante cette phrase d’un chant pour l’unité : « Ne déchirons plus le Bien-Aimé, Dieu nous convoque à l’unité ! ».

Monsieur le Pasteur et son épouse m’ont fait l’immense joie de venir assister à la soutenance de mon mémoire. Le lendemain, ils nous recevaient chez eux pour le déjeuner, sœur Loyse, sœur Nicole et moi. Je crois que c’est la dernière fois que nous nous sommes revus, partageant le repas, en attendant que le Seigneur nous réunisse tous à sa Table. Que le Seigneur soit béni de nous avoir permis de connaître de tels amis. Nous assurons madame Françoise Greiner, ses enfants et petits-enfants, de notre souvenir fidèle et de notre fervente prière.

Sœur Marie-Paule

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joseph BayetC’est avec peine que nous avons appris le décès de Joseph Bayet. Les Amis d’Ermeton se souviennent certainement du chef dynamique de la « Chorale du Beffroi Notre-Dame ». À l’initiative de sa secrétaire, proche voisine et amie d’une amie d’Ermeton, cette chorale a offert, à plusieurs reprises, un concert de grande qualité pour aider la communauté à faire face aux dépenses entraînées par la rénovation de l’accueil.

Le 9 avril 2005, à l’occasion de son 20e anniversaire d’existence, l’ « Association musicale ‘Beffroi Notre-Dame’ de Namur » (l’AMBND), organisait à Maredsous un « concert de gala » au profit de nos travaux, qui rassemblait cinquante choristes seize instrumentistes baroqueux et deux solistes : « Une promenade musicale, de la Renaissance au XXe siècle ». Ce magnifique concert remporta un vif succès. Il laisse dans notre mémoire une trace ineffaçable, non seulement par la qualité de la prestation musicale réalisée sous la forte impulsion du chef de chorale, mais aussi par la chaleur de l’amitié et la bonne humeur qui présida à toute

l’entreprise. Le risque n’était pas pe-tit ; un investissement aussi généreux qu’énergique fut déployé par Joseph Bayet et ses sympathiques choristes, tant dans les nombreux préparatifs du concert que pour l’exécution finale.

Peu après, gagnés réciproquement par le feu de l’amitié, le chef de la chorale nous offrait sa participation chantée à l’eucharistie du 15 août au monastère. Je ne résiste pas à l’envie de citer ici le

message que Joseph nous envoyait pour nous l’annoncer. Ses lignes parlent d’elles-mêmes ; elles témoignent des qualités de cœur de celui qui les a écrites :

Bonjour Sœurs, Que de mercis à vous transmettre, -de cœur à cœur- à vous deux [sœur Nicole et sœur Loyse] mais aussi à toutes vos consœurs et amis d’Ermeton pour votre contribution fantastique dans la préparation matérielle (souvent dans l’ombre) qui a précédé et accompagné le concert. Je suis profondément heureux de cette collaboration entre votre communauté, la communauté de Maredsous, la chorale et les instrumentistes.

Le public a répondu présent en grand nombre et c’est une joie supplémentaire que nous partageons tous en espérant aussi que les bénéfices de ce concert vous donneront un petit coup de pouce pour poursuivre vos activités d’accueil.

Avec le petit chœur, participer et prier avec vous par le chant lors d’une célébration eucharistique (par exemple le 15/08) nous donnerait l’occasion de rendre grâces au Créateur de tous ces dons : Gloria in excelsis Deo.

Joseph Bayet

Comment n’aurions-nous pas été touchées ? L’eucharistie du 15 août a donc été accompagnée des chants de la chorale du Beffroi venue nous rejoindre, en toute amitié, pour célébrer avec nous l’Assomption de la Vierge Marie.

Le 28 octobre de la même année, le concert donné à Maredsous se répétait dans la basilique de Walcourt et remportait lui aussi un succès réjouissant, toujours dans la même atmosphère cordiale.

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Entretemps, la chorale se déplaçait de temps en temps pour sa répétition jusqu’à Ermeton, tout simplement par amitié et pour donner à quelques sœurs le plaisir de chanter avec elle !

Tout cela n’aurait jamais existé sans la force entraînante de Joseph Bayet. Son épouse Marie-Thérèse n’était pas en reste. Toujours à ses côtés, c’est à elle que revenait la tâche de « présenter » le concert, ses musiciens, ses objectifs. Elle le faisait avec humour et amour, contri-buant ainsi à l’esprit qui animait toute l’entreprise.

Le 23 avril 2006, dans la joie de Pâques et du printemps, toujours avec l’objectif

de soutenir nos travaux, la chorale du Beffroi donnait à nouveau un concert, plus modeste cette fois mais non moins réussi, à l’église de Devant-les-Bois, commune de Mettet et lieu de résidence d’un de ses membres les plus actifs. Comme de coutume, l’épouse du chef y prononçait un petit discours qui présentait à la fois sa chorale et la communauté d’Ermeton bénéficiaire de sa générosité. Parlant de nous trop élogieusement, elle concluait par ces mots : « Elles sont capables de tout : elles ont trouvé le moyen de nous faire chanter, de vous faire déplacer un dimanche après-midi ensoleillé et de venir nous écouter. Merci à vous d’être ici pour nous aider à chanter et, ce faisant, merci de les soutenir pour bâtir. »

Enfin, le 18 décembre 2007, c’est l’église d’Ermeton qui ouvrait ses portes pour un concert de Noël, toujours en vue d’encourager la réalisation de nos projets d’accueil.

Tant d’efforts amicaux se sont joints ainsi à beaucoup d’autres pour nous permettre de mener à bien les travaux qui ont abouti, le 12 octobre 2008, à l’inauguration de « La Ferme ». Là bien sûr, comme un point d’orgue indispen-sable, Joseph Bayet et sa chorale étaient présents, animant de leurs chants à la fois l’eucharistie festive et la joyeuse réception qui devait suivre. Nous étions heureuses de les accueillir à notre tour ce jour-là, avec tous nos amis.

Mais l’amitié n’en est pas restée là. Soucieux d’encourager sa chorale et d’entretenir nos liens, Joseph Bayet nous proposait encore un nouveau concert en 2010 : « Autour du baroque », avec le concours de l’orchestre « Le Florilège Musical » de Mons et, cette fois, avec le soutien de la Communauté Française de Belgique dans le cadre des « Tournées Art et Vie ». Il eut lieu à Maredsous d’abord, le 30 mai, puis à Walcourt, le 6 novembre. De nouveau l’enthousiasme pour la musique et l’amitié envers Ermeton étaient au rendez-vous.

Restées sous le charme de ces multiples rencontres musicales, nous avons appris avec consternation la courte maladie qui a emporté Joseph, le 21 mars de cette année. Comment ne pas souligner que cette date est celle de la fête de Saint Benoît, c’est-à-dire celle de l’anniversaire de sa mort - de sa « naissance au ciel », comme disaient les anciens - ? Au surlendemain de sa propre fête, celle de Saint Joseph, notre ami a été appelé par Dieu pour « naître au Ciel » avec Saint Benoît. Ses funérailles ont été célébrées le 25 mars, premier jour de la Semaine Sainte et date de la solennité de l’Annonciation, fête patronale de notre monastère. Si bien entouré liturgiquement, nous sommes sûrs que Joseph a été emporté devant la face de Dieu par la foule des anges chantant « Alléluia » mieux qu’aucune chorale n’a jamais pu le faire. Il reçoit maintenant la récompense de sa générosité et de sa joie communicative. Cher Monsieur Bayet, nous ne vous oublierons pas et nous assurons votre épouse et votre fils de notre souvenir fidèle et de notre plus fraternelle sympathie.

Sœur Loyse

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françoise GilliardLe 23 avril de ce temps pascal, Françoise Gilliard est partie vers le Père.

Avec son mari Gérard, elle est entrée dans l’oblature le 21 décembre 1996.

Depuis, des liens profonds se sont noués avec le monas-tère. Françoise et Gérard ont participé ensemble aux réunions d’une de nos fraternités et ils vivaient de la spiritualité de Saint Benoît.

Dotée d’une riche personnalité, Françoise montrait son attachement à la Règle de Saint Benoît ainsi qu’à la Bible. Sa foi solide s’exprimait à travers les échanges qu’elle aimait francs. Elle cherchait à mieux comprendre les textes, posant des questions parfois inattendues mais

qui nous faisaient réfléchir. Ses réparties nous invitaient à aller plus loin car sa curiosité était forte. Elle voulait vivre l’Évangile et ne se contentait pas de mots.

Sa vie a montré son attachement bienveillant aux plus pauvres, aux plus démunis, aux handicapés qu’elle ne laissait jamais partir sans apporter son aide. Elle a déployé ses énergies particulièrement au service de « l’Arche » et au foyer « Le chemin ».

Sa maladie, qu’elle a assumée pendant des années avec Gérard qui l’a toujours soutenue, a révélé une lucidité remarquable non dépourvue d’humour. Avec patience et amour, ils ont préparé ensemble cette rencontre avec le Seigneur. Françoise qui a lutté, non pour la mort mais pour la vie, est partie sereinement, non sans souffrances, bien sûr. Le Père l’a accueillie dans sa lumière.

Les nombreux amis venus aux obsèques ont montré combien son exemple était contagieux. Puisse-t-il leur offrir encore un encouragement pour leur vie chrétienne de chaque jour.

Sœur Marie-François

WWW.eRmeton.BeNouvelles de notre site internet

Mardi 21 mai 2013… 16h56… Le compteur des visiteurs de notre site affiche 26.846… Il a été installé le mardi 26 mars 2013 et le site lui-même a été mis en ligne au cours de l’après-midi du vendredi 22 mars de la même année.

Incroyable… ! Le compteur ne relève évidemment que les « visites », qu’elles soient longues ou courtes, mais il donne tout de même une petite idée de l’importance de la « visibilité » à l’ère du « Web 2.0 ».

Formation, éducation, créativité, information, expérience, etc. : tout circule sur le web, à une vitesse non-définissable, tout en permettant un archivage constant des données échangées. Partage d’un héritage, mais aussi ouverture à l’héritage de l’autre, cette présence virtuelle est un lieu de communication.

Voici quelques moyens de communication ‘directe’ offerts sur notre site :

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• Un formulaire « nous contacter » a été intégré. En utilisant ce lien, chacun peut nous envoyer une information ou poser une question.

• Une page « intentions » (Prière > intentions) offre l’occasion de partager, de façon anonyme ou non, ses soucis, joies et peines avec la communauté.

• Chaque événement du programme d’année est accompagné de son propre formulaire d’inscription, avec possibilité d’y joindre un texte explicatif, un commentaire, une question, etc.…

• Il est possible de « s’abonner » aux flux RSS pour ce qui concerne le programme d’année et l’actualité (changements d’horaire, ajouts de pages sur le site, nouveautés du magasin ou de la librairie …).

• Des suggestions peuvent être communiquées via une adresse créée à cette fin : « e-mail pour la gestion du site, [email protected] ».

• Les moments heureux et les principaux événements vécus par la communauté sont partagés grâce à une galerie de photos où trouve aussi à s’exprimer l’émerveillement suscité, en toute saison, par la nature qui nous entoure.

Il est certain que ce nombre de visiteurs, croissant à toute vitesse, est dû aussi au fait que d’autres sites ont intégré celui d’Ermeton dans leur page de « liens ». Prochainement « notre » page « liens » sera mise en ligne à son tour.

Le monde du « World Wide Web » nous offre des moyens inépuisables, mais aussi d’une complexité invrai-semblable. Le fait de se retrouver sur les carrefours du numérique, des multimédias et des « autoroutes de l’information » nous fait changer radicalement. La nécessité d’une présence dans le cyberespace oblige, dans une certaine mesure, à « travailler dans l’urgence ». Un site qui « change », qui « vit », possède la garantie d’être bien répertorié sur le web, et donc la garantie d’une bonne visibilité.

Pour ce faire, il était vraiment indispensable que cet « instrument de travail » soit bien conçu et bien réalisé par un informaticien professionnel (voir L’Amandier n° 45, p.13-14). Indispensable aussi la garantie d’hébergement sur un serveur fiable.

Dans notre site de base tel qu’il est constitué, il est actuellement possible d’ajouter des textes, des photos, des documents de tous formats, en un minimum de temps, avec des moyens qui ne demandent pas une formation outre-mesure. Ce qui donne aussi le goût de bien gérer et de mettre à jour certaines pages.

Le fait d’avoir réussi à créer moi-même deux simples blogs sur Google m’a fait croire à cette possibilité. Un de ces blogs fonctionne jusqu’à présent un peu comme « une carte de visite » pour la salle de confé-rence de la Ferme : www.salle-seminaires-laferme-ermeton.blogspot.com. Un autre devrait être « réveillé » d’urgence… : www.ermeton-in-het-nederlands.blogspot.com. La dernière intervention y date du printemps 2012… Ces deux petits blogs m’ont servi de premiers pas, hésitants mais désireux d’avancer, dans ce monde virtuel de la communication.

Efficacité, fonctionnalité, « social design » sont les caractéristiques d’un site qui attire les internautes pour surfer, « se promener », aller toujours plus loin dans l’espace de l’informatique et de l’information. Il est donc important pour la communauté de savoir partager par ces moyens virtuels les valeurs fondamentales dont nous vivons et d’ouvrir ainsi des chemins vers des échanges dynamiques qui suscitent l’interactivité.

Pour chacun de nos lecteurs, ces lignes veulent être une invitation à nous rejoindre à travers notre site et à nous livrer commentaires, critiques, ou encouragements … Merci déjà !

Sœur Hildegard

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couP De coeuRÉchos du magasin

Que puis-je vous écrire, chers lectrices et lecteurs de l’Amandier, en fait de « coup de cœur » de la libraire ? Vous qui êtes pas-sionnés de lecture biblique, théologique, et imprégnés de textes fondamentaux, je devrais trouver dans mes nouveautés, des livres pour assouvir votre soif de connaissance ! Croyez bien que je le souhaiterais aussi mais, en cette période de l’année, les éditeurs ont peu de titres transcendants à nous partager. Pour le second trimestre de l’année civile, je ne vois rien qui puisse vous nourrir

comme vous le souhaiteriez, sinon les quelques livres de notre nouveau Pape François ! C’est la crise de la « plume », comme nous la rencontrons dans la vie de tous les jours, puis-je dire ! Alors, je vous demanderai un peu d’indulgence et, cette fois, je vous conterai quelques nouvelles idées de la libraire qui pourront peut-être satisfaire vos papilles en lieu et place de votre intellect ! J’espère que vous me pardonnerez et que vous vous arrêterez malgré tout quelques minutes pour lire ce petit mot. Je serai brève, comme il se doit en publicité. D’accord ?

Vous le savez comme moi : lorsqu’il faut nourrir la famille et lui donner un peu de plaisir, cela coûte. Pour moi, c’est pareil. Le magasin, la librairie de « La Ferme », c’est une infime petite partie de l’économie du monastère qui vient s’ajouter aux recettes générées par le travail des autres secteurs d’activités ; ce magasin doit fonctionner, non pas pour réaliser des bénéfices mais pour subvenir à nos besoins, ce qui nécessite une certaine diversité. Vendre des livres religieux est notre but premier mais, dans ce domaine, la crise apparaît tout doucement vu le développement des nouvelles technologies, … même si la théologie n’est pas la première concernée : les e-books, les tablettes, les IPods, les I-phones vous permettent de télécharger les ouvrages que vous souhaitez, à la minute même où vous le pensez ! De plus, les ventes en ligne, à des prix défiant toute concurrence, se multiplient ; les achats deviennent mondiaux et nous nous soucions très peu de l’écologie et du temps de travail de la personne qui se cache derrière notre achat. Cet ouvrier, dans son pays lointain, percevra un salaire de misère, tandis que nous, nous aurons fait une excellente affaire car l’objet de notre achat était plus attractif ; mais, au-delà des océans, l’autre pourra mourir de faim après 12 et 14h de travail !...

Pourquoi parler de ceci ? Parce que je vous dévoile mes « coups de cœur » tout simplement. Depuis janvier 2013, je me suis lancée dans un domaine qui n’est vraiment pas le nôtre..., avec l’appui de Mère Marie-Paule. Car je dois vous dire honnêtement que, seule, je ne me serais pas engagée à vendre ces produits. Je souhaitais que le magasin reste ce qu’il était et ce qu’il est toujours : une librairie avant tout, sobre et discrète, à la portée de tous, offrant en particulier du « beau » pour les enfants ! Maintenant, je ne regrette rien, au contraire, car avec notre petite participation et tout en nous diversifiant, nous pouvons aussi aider quelques-uns des plus démunis de la planète. Vous trouverez donc dans notre magasin, de superbes châles, aux couleurs chatoyantes, mi-cachemire mi-soie ou coton, venant d’une communauté de trappistines,

située au Kérala, en Inde : le monastère Ananda Matha « Notre-Dame de la Joie », fondé par notre voisine, l’abbaye de Soleilmont. En provenance de cette même communauté, vous pourrez aussi acheter du thé vert, du café, de la vanille en gousse ou en poudre, du poivre, de la cannelle, des clous de girofle, du gingembre, de la noix de muscade.

Après cette énumération, revenons en Europe ! Le magasin de « La Ferme » s’est aussi enrichi de délicieux sirops provenant du « Domaine Eyguebelle »,

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dans la Drôme provençale, et distribué par l’abbaye d’Aiguebelle. Depuis des siècles, les moines ont su inventer, affiner et perpétuer différentes recettes traditionnelles. Ce patrimoine, issu des secrets et méthodes ancestrales mises au point par les cisterciens, a été protégé et transmis de génération en génération. Un héritage séculaire que la marque Eyguebelle a recueilli à son tour avec grand respect, en 1996. Au-delà des recettes, c’est tout un savoir-faire artisanal, spécifique en herboristerie, qu’il a fallu acquérir : aromatique, choix des assemblages, infusion, distillation, art de l’alambic…

Le magasin de « La Ferme » peut ainsi vous procurer des sirops inédits : Citron Cédrat Tonique, Sapin Douceur, Thym Nature, Géranium Subtil, présentés dans de très jolies bouteilles de 50 cl. Ces boissons traditionnelles sont à diluer tout simplement, selon votre gourmandise, dans 7 à10 volumes d’eau fraîche. Excellent pour les apéritifs. La gamme pourra s’élargir au fil des saisons, je n’en doute pas ! En 70 cl, mon choix s’est porté sur les fruits exotiques et les fruits rouges. Tous ces sirops sont élaborés à partir de sucre de canne et de jus de fruits d’origine. Les arômes naturels et les essences sont exclusivement issus des fruits ou des plantes et sont concentrés suivant différentes techniques parfaitement maîtrisées. Ces éléments constituent le « cœur aromatique » des produits. Dans chaque recette sont assemblés plusieurs essences et plusieurs arômes naturels. Ils permettent d’obtenir un goût authentique, fidèle à la recette originelle.

Dans le même registre « nature », vous découvrirez la boisson « Alexion », aux cinquante deux plantes, fortifiante et reconstituante, préparée et conditionnée par les moines d’Aiguebelle qui, de nos jours encore, savent utiliser les dons offerts par la nature. Cette boisson est sans alcool ni conservateurs. Riche en vitamines et en sels minéraux, l’Alexion est spécialement recommandé dans les moments de fatigue ; il favorise un bon rétablissement en période de convalescence et permet aussi de soutenir un surcroît d’effort. Adapté à toute la famille, il peut être servi très frais comme apéritif. De l’abbaye d’Aiguebelle, vous pourrez aussi vous approvisionner en tisanes : verveine, minceur, respiratoire, circulatoire, tilleul, menthe douce, mais aussi herbes de Provence, tout cela emballé dans une boîte kraft pour sa meilleure conservation.

De la même abbaye, vous trouvez encore « le baume d’Aiguebelle » à base d’huiles essentielles : « euca-lyptus, sauge, romarin, thym et lavandin sont traditionnellement utilisés pour leurs vertus procurant calme et détente ; le pin participe au renouvellement des voies respiratoires ; genièvre, lavandin, romarin et pin sont réputés pour leur action sur les articulations, procurant confort et aisance ; le géranium a des vertus bienfaisantes et adoucissantes pour la peau. Les huiles essentielles de lavandin, romarin, géranium et sauge sont recommandées pour leurs propriétés bénéfiques générales, comme celles de pin et de thym contri-buent au bien-être de la peau. Le « baume d’Aiguebelle s’applique par massage, notamment au niveau des articulations ou des voies respiratoires ».

Comme je souhaitais être brève…, j’achève ici ce rapide tour d’horizon des nouveautés du magasin. Je m’imagine que « l’éditeur responsable » de notre petite revue trimestrielle souhaite « passer la plume » à d’autres et je le comprends très bien. Je vous souhaite donc une bonne lecture, bien que mes propos ne soient pas « théologiques », et pardonnez-moi leur longueur. Au plaisir de vous rencontrer dans notre librairie et magasin « La Ferme ». Vous pourrez lire la suite dans le prochain numéro de l’Amandier, si vous le souhaitez.

Sœur Nicole

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un « camP De jeunes » PeRPÉtuel ?Réflexion sur la vie religieuse

Des réflexions, des récits entendus ou lus sur la vie religieuse, par personne interposée ou par internet, me semblent graves, voire dangereux. Réfléchissant à cela, je me disais : la vie religieuse n’est quand même pas un camp guide perpétuel. Étant jeune, j’ai aimé cette vie rude, sobre, exaltante, joyeuse. J’en garde de très bons souvenirs ; cette expérience m’a marquée et m’a beaucoup apporté. Mais de là à en faire ma vie…. !? De toute façon, ce n’est pas possible. Pas besoin d’une maladie grave ni de cheveux blancs pour avoir besoin de consulter un médecin, de bénéficier des soins d’un kiné, d’une infirmière… et donc avoir besoin de « s’installer » quelque peu. Et puis, le temps passe. Un jour vient où ceux qui étaient jeunes ne le sont plus, même si on le reste dans le cœur. Une vie religieuse vécue comme une sorte de camp pour jeunes, que sera-t-elle dans soixante ans, quand les fondateurs auront quatre-vingts ans et plus… ? N’y a-t-il pas une réalité d’Évangile dans le fait de vivre simplement ensemble, sœurs (ou frères) de tous les âges ? Quelle richesse dans ce partage de vie quotidien ! Malgré - il ne faut pas le nier - une grosse mobilisation des énergies pour permettre ce vivre ensemble.

Tout ceci me trottait en tête quand j’ai entendu ce passage des Actes des Apôtres : « Cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’Israël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom » (Ac 9, 15-16). Il s’agit de l’apôtre Paul qui vient de rencontrer le Christ sur le chemin de Damas.

Paul rencontre le Christ Ressuscité et sa vie bascule. C’est pour lui source de joie. « Pour moi, vivre, c’est le Christ ! » écrira-t-il (Ph 1, 21). Le livre des Actes et ses lettres nous montrent l’ardeur de Paul à remplir sa mission de porter la Bonne Nouvelle au monde entier. Si nous croyons aujourd’hui, c’est, entre autres bien sûr, grâce à Paul ! Mais le Seigneur ne lui cache pas, dès le premier moment, la souffrance qui accompagnera sa vie à la suite du Christ.

Non pas que la souffrance soit bonne. Dieu, depuis la création, veut le bonheur de l’homme. Mais le mal et la souffrance sont là, réalité incontournable. Il ne faut pas rechercher la souffrance, mais il ne faut pas s’étonner de sa présence, ni l’esquiver. « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître » (Mt 10, 24). La joie de la Résurrection que nous célébrons particulièrement pendant la cinquantaine pascale n’occulte pas la Croix. Le Ressuscité porte les marques des clous ! La souffrance fait partie du chemin, de notre humanité. Plus nous devenons chrétiens, plus nous nous approchons de notre Seigneur, plus nous devenons humains. C’est ça, l’Incarnation. La Croix est instrument de notre salut, non pas un accident de l’histoire. « Avec le Christ, je suis un crucifié, écrit encore Paul, je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi. Car ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi » (Ga 2, 19b-20).

La vie monastique (et toute vie religieuse) n’est pas facile même si elle est belle et riche. Si c’était à refaire, je reprendrais ce chemin sans hésiter. Mais après presque vingt-cinq ans, je peux dire, par expérience (personnelle et communautaire), suite à des échanges aussi, que ce n’est pas une vie facile. Je n’écris pas ceci pour faire fuir les jeunes qui se posent la question d’une vocation, je le dis par souci de vérité. Je ne voudrais pas mentir aux jeunes, les tromper. Je me réfère aussi à la sagesse de notre Père saint Benoît : « On n’accordera pas facilement l’entrée à celui qui vient comme novice pour changer de vie. (…) On l’avertira de toutes les voies dures et âpres par lesquelles on va à Dieu » (RB 58, 1 et 8).

La vie commune, attrayante et belle, il est vrai, et source de grandes joies, est aussi une rude école. Mettez ensemble une vingtaine (parfois moins, ou plus) d’hommes ou de femmes (rarement les deux mélangés car c’est souvent encore plus difficile !), vous avez un assemblage totalement disparate, chacun avec ses qualités mais aussi ses fragilités, son éducation, sa culture familiale et nationale, sans oublier les coups que la vie lui a infligés. Il ne

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faut pas croire que ce que nous avons souffert s’efface avec un peu de prière comme les taches après le lavage dans les publicités de poudre à lessiver ! Non, nos blessures, même guéries, laissent des traces, des cicatrices, une douleur qui se réveille de temps en temps. C’est tout aussi vrai des blessures intérieures que de celles du corps ; et les deux se mêlent souvent. Une communauté ne tient que par l’Esprit Saint. Je le disais en souriant à une sœur : la communauté est un miracle permanent. À nous de prier, de chercher à faire la volonté de Dieu pour nous ajuster et accueillir ce « miracle », car les dons de Dieu ne sont pas magiques.

Alors oui, je voudrais dire aux jeunes : osez écouter le Seigneur, osez bâtir votre vie sur Lui, quelle qu’elle soit : mariage, service aux autres, sacerdoce, vie religieuse. Mais en tout présentez-vous avec cette question devant le Seigneur : « Que veux-tu que je fasse ? » Le Christ lui-même, au moment le plus terrible de sa vie, a dit : « Père, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! » (Lc 22, 42)

Sœur Marie-Paule

ce n’Était Pas une École… et PouRtant…La fin des deux années de catéchisme de préparation à la profession de foi pour Ermeton-Furnaux

Ce n’était pas une école ! Et, pendant deux ans, nous avons veillé à don-ner à nos rencontres un tour plus convivial et fraternel qu’académique. Le cadre du monastère favorisait d’ailleurs cela : l’accueil par les sœurs présentes à la porterie, leurs saluts et questions aux enfants, l’intérêt de chacune, tout cela nous aidait à faire de cette équipe d’enfants comme une petite « fraternité ». La « migration » d’un espace à l’autre selon les locaux libres à l’accueil donnait aussi à nos rencontres un peu d’imprévu et de fantaisie.

Ce n’était pas une école, mais une équipe où chacun apportait sa pierre à l’édifice à construire, où chacun à son tour suscitait le rire ou la plaisanterie, où chacun pouvait poser ses questions et tenter de répondre à celles des autres.

Ce n’était pas une école… et pourtant… il y a eu des bulletins ! Mais c’étaient des bulletins « à l’envers des habi-tudes » car rédigés par les jeunes à l’adresse des adultes. Il y en a eu deux : un pour sœur Marie-Paule, un pour sœur Marie-Élisabeth. En effet, en guise d’évaluation de ces deux ans de catéchisme, nous avions demandé aux jeunes de nous donner « notre bulletin ». Malins, ils avaient senti combien nous sommes différentes et pourtant sœurs et ils nous ont cotées séparément, veillant toutefois à ce que nos notes ne composent pas des totaux trop différents. Nous avons beaucoup ri, même si l’émotion n’a pas été absente car, avec leurs mots, ils nous ont fait comprendre que la Parole qui nous tient à cœur les avait rejoints eux aussi.

Quelques notes parmi d’autres :

Sœur Marie-Paule : Tout était bien, mais parfois trop court. Vous participez vraiment à tout ! 9/10 (chant : 10/10 à cause de la guitare !)Sœur Marie-Élisabeth : Les jeux que vous faisiez étaient bien. Mais c’était court ! : 8,5/10 (chant : 5/10)

Sœur Marie-Paule, en tant que professeur de caté : 18,5/20 mais trop souvent absente ! Bonne explication du Nouveau Testament mais pas assez d’histoires 17/20.Sœur Marie-Élisabeth, en tant que professeur de caté : 16,5/20. Histoires du Nouveau Testament : 18/20

Sœur Marie-Paule : pas d’invention de jeux, mais très bonnes explications : 14/20Sœur Marie-Élisabeth : très beaux jeux et, en plus, des explications : 17,5/20

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Ainsi, ils nous disent que : les histoires de la Bible, ils les aiment. Leurs professions de foi très personnelles, nous ont fait entendre qu’ils les ont reçues pour eux. Que rêver de plus ? Le reste devient leur chemin. Puissent-ils rencontrer d’autres frères et d’autres sœurs qui les aident à cheminer, à qui ils puissent donner des notes qui manifestent leur enthousiasme. Un bulletin peut être une manière de dire « merci » telle cette phrase : « Il n’y a rien que je n’ai pas aimé » ou cette autre : « Gros bisous. Je suis triste que c’est déjà fini ! ».

Mais est-ce fini ??? En tout cas, il reste ici une communauté où des « marraines de retraite » les gardent dans la prière.

Sœur Marie-Élisabeth

j’ai 12 ans et j’ai VÉcu la ViGile Pascale au monastÈRe

Petite folie de catéchistes : sœur Marie-Paule et sœur Marie-Élisabeth avaient invité les enfants se préparant à la profession de foi à participer à la Vigile pascale ! Elles s’imaginaient que les garçons ne seraient pas chauds, mais que les filles par contre seraient emballées. Erreur ! Les quatre garçons avaient dit « oui », les sept filles « non ». Ce sont donc deux d’entre eux qui vous racontent ce qu’ils ont vu et entendu en cette nuit. Vous verrez, ils n’ont rien oublié !

Nous sommes Timothé et Marius. Nous avons fait une retraite au Monastère pour la vigile Pascale. Pour vous en parler nous avons cherché sur internet la définition de la veillée pascale, voici ce que nous avons trouvé : 

« …La vigile pascale est à la fois le cœur et la source de toute l’année liturgique. Elle est la mère de toutes les veillées, de toutes les célébrations. Elle est célébrée assez tard le samedi, aux environs de 22h ou 22h30, pour la plupart des paroisses, pour que sa réalité de « veille » soit manifeste.Sa force symbolique est une histoire qui donne sens à l’histoire de croyant.

La liturgie solennelle de la veillée pascale est remarquable par la richesse des symboles. La célébration se déroule en quatre étapes :

• Le rite de la lumière ;• Le rite de la parole, qui rappelle au peuple des croyants son histoire sainte depuis la création jusqu’à la résur-

rection du Christ ;• Le rite baptismal, qui renouvelle l’action génératrice du baptême ;• Le rite eucharistique (la messe) qui récapitule les trois rites précédents.

Tout au début de la célébration, les fidèles se rassemblent en silence hors de l’église, autour d’un grand feu allumé.

Le prêtre qui préside la célébration, accompagné de servants d’autel qui porte le cierge pascal, arrive devant le feu et résume en quelques mots le sens de ce rite : l’Église appelle ses fidèles répandus par le monde entier à se rassembler pour fêter le Christ ressuscité qui est la lumière du monde… »

Cela nous a paru un peu compliqué. Il y avait même des mots que nous ne comprenions pas. Mais ce que nous voulons vous raconter, c’est ce que nous avons vécu au Monastère cette année. Tout au début, quand nous sommes arrivés à 14h30, nous nous sommes installés dans nos chambres. Nous avons rendu nos lits de camp aux parents puisque nous avions même un lit. Puis, on est allé chercher du bois pour construire la structure du feu pour la messe du soir. Ensuite, nous avons eu une pause et pendant le temps libre, on a joué dehors. On a fait du foot et on s’est bien amusés. Ensuite, on a eu une messe des chants (ndlr : il s’agit des vêpres). Et après, on a eu un bon repas préparé par les sœurs, qu’on a pris en silence. Après, on a fait des jeux de société en attendant la messe.

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Puis le prêtre est venu pour qu’on lui pose des questions en rapport avec Jésus et la Bible et on a discuté. On a allumé le grand feu et les cierges pour la messe. On s’est rassemblé tous ensemble autour du feu, on a chanté, on a célébré le cierge pascal ; puis on est rentré dans la chapelle et on a célébré la messe, à laquelle nous avons participé en chantant et en écoutant les moments que nous connaissions bien. Quand la messe s’est terminée, on a eu un goûter pour célébrer Pâques et cette fois, pas dans le silence. On est allé au dodo à 2h00 du matin et le lendemain, le réveil a été dur ! Après le déjeuner, on a été à la messe de Pâques pour finir la retraite.

On veut dire merci à sœur Marie-Élisabeth et Sœur Marie-Paule pour tout cela.

Timothé et Marius

Calendrier

Juin17 - 20 Professeur A. Abécassis Prière juive et Notre PèreJuillet1 - 7 Abbé Jacques Vermeylen Retraite en silence8 - 12 Abbé André Wénin Session biblique15 - 18 Père Benoît-Marie Solaberrieta, osb, Belloc Session liturgiqueAoût05 - 09 Abbé Robert Henrotte Grec biblique pour tous05 – 09 Sœur M.-Élisabeth, Ermeton Atelier bougies (enfants et jeunes)

12 - 16 Sœur Marie-David, Ermeton Retraite en silence26 Sœur M.-Élisabeth et Sœur Claire, Ermeton Journée pour les enfants24 – 25 W.E. jeunes animateursseptembre7 Sœur Marie-Paule, Ermeton L’Eucharistie dominicale20 – 22 Frère Étienne, osb, Wavreumont Hébreu biblique (progressants)

28 Sœur Loyse, Ermeton Osée

Invitationdimanche 13 octobre de 9h30 à 17h30

Journée des Amis d’ErmetonHôtes (habitués ou de passage), familles des sœurs, clients des ateliers ou du magasin, voisins, amis proches ou lointains, tous sont invités à se retrouver et à rencontrer les sœurs pour découvir, échanger, partager, proposer, créer des liens, réfléchir avec la communauté sur son présent et son avenir… Bienvenue à chacun.

(Inscriptions souhaitées avant le 1er octobre)Le programme détaillé sera inséré dans le prochain numéro de l'Amandier.

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AbonnementL’Amandier paraît quatre fois par an. Il donne régulièrement des nouvelles

de la communauté, de ses projets et rappelle les activités proposées à l’accueil.Pour la Belgique :

Abonnement ordinaire : 10 € Abonnement de soutien : 15 €À verser au compte Monastère Notre-Dame d’Ermeton-sur-Biert ASBL

Pour les autres pays :

Abonnement ordinaire : 14 € Abonnement de soutien : 20 €À verser au compte Monastère Notre-Dame d’Ermeton-sur-Biert ASBL

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avec la mention " amandier 2013 "L’excédent des frais d’impression est affecté entièrement aux nécessités de l’accueil.

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soMMaire Voici que je fais toutes choses nouvelles Sœur Marie-Paule p. 2Stabilité, conversion, obéissance Père abbé Nicolas Dayez p. 2Dimanche des Rameaux Monique Goffin p. 3Les nouvelles de la communauté Sœur Marie-François p. 4Monsieur le pasteur A. Greiner Sœur Marie-Paule p. 8Joseph Bayet Sœur Loyse p. 10Françoise Gilliard Sœur Marie-François p. 12www.ermeton.be Sœur Hildegard p. 12Coup de coeur - Echos du magasin Sœur Nicole p. 14Un « camp de jeunes » perpétuel ? Sœur Marie-Paule p. 16Ce n’était pas une école… et pourtant… Sœur Marie-Élisabeth p. 17J’ai 12 ans et j’ai vécu la vigile pascale au Monastère Timothé et Marius p. 18