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Décideurs. Décideurs. Dans votre dernier ouvrage, vous n'hé- sitez pas à critiquer le système bancaire. Qu'en est-il pour ré- sumer ? Jean Peyrelevade. Dès mon arrivée au sein du Crédit lyonnais, j’ai été stupéfait par ce que je voyais. Je ne comprenais pas ce déni de responsabilités généralisé. Pour avoir une mémoire factuelle précise, j’ai commencé à écrire de manière journalière tout ce qui se passait. Au départ, je pensais que la défaillance du Crédit lyonnais était un accident. Malheu- reusement, je me suis rendu compte depuis qu’il s’agissait d’un phénomène récurrent. Dans tous les cas de faillite bancaire, il y a une défaillance de la régulation et donc du régulateur. Dans les cas français, il faut également ajouter à cela le fait que l’État n’est pas un bon actionnaire. Décideurs. Comment expliquez-vous cette inconséquence répétée ? Jean Peyrelevade.Il y a pour moi deux explications. La première est d’ordre sociologique. Les personnes qui sont à la tête de ces structures nationalisées sont la plupart du temps issues de la haute fonction publique. Difficile alors de les mettre en cause. La deuxième est d’ordre politique. Très souvent, le gouvernement a intérêt à ne pas faire bouger les choses à court terme. Au-delà d’une logique électorale, il y a aussi une peur de la transparence. Si l’État décide de renvoyer un dirigeant pour changer de stratégie, cela va entraîner plus de débat et d’agitation qu’ailleurs. Résultat, les hommes politiques vont toujours prendre en compte l’hy- pothèse qui leur est la plus favorable et préférer le statu quo. Décideurs. Vous avez également évoqué la régulation. Que faudrait-il améliorer ? Jean Peyrelevade.Il faut distinguer deux cas. Aux États- Unis, la crise des subprimes est venue d’un véritable défaut de conception. En France, au contraire, il s’agissait plutôt d’un défaut de compétence du régulateur. Aujourd’hui, les régulateurs ont fait ce qu’il fallait pour répondre à ces pro- blématiques mais ils continuent d’ignorer des pans entiers de l’activité financière. Le statu quo sur le shadow banking devient très inquiétant car il favorise l’accumulation des risques en dehors des zones régulées. Or, c’est ce même problème qui fut à l’origine de la crise des subprimes. Décideurs. Êtes-vous favorable à la séparation des activités entre banque universaliste et banque d’investissement ? Jean Peyrelevade. Oui, car ce sont des métiers culturellement opposés. Les acteurs, les organisations et les business mo- dels sont complètement différents. Cela aboutit à une situation qui n’est pas opti- male. D’ailleurs, il est rare pour un salarié de passer d’une structure à l’autre. De plus, à partir d’un certain niveau de taille et de complexité, le risque est de perdre le contrôle. C’est ce que j’appelle le syn- drome de la tour de Babel. Lorsque les choses deviennent trop sophistiquées et trop techniques, les dirigeants n’ont plus la compréhension globale de ce qui se passe. Et c’est là où cela devient dangereux. Néanmoins, je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’intervenir par la régulation. Les obstacles au mélange de métiers vont se multiplier naturellement. *Jean Peyrelevade s'exprime à titre personnel «L’État n’est pas un bon actionnaire » Jean Peyrelevade Président, Degroof Petercam* a la une cette semaine N°80 Mercredi 11 octobre 2016 la sortie de la semaine /// " Nous n'avons jamais été traités comme ça par un gouvernement ", Tom Enders (Airbus), au sujet du refus de la Pologne de poursuivre les négociations portant sur une commande d'avions. Sommaire 2. M&A 3. Private Equity 4. Insider 5. International

Jean Peyrelevadeimages.leadersleague.com/dealmakers/2caeef9031ea1f... · problème qui fut à l’origine de la crise des subprimes. Décideurs. Êtes-vous favorable à la séparation

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Décideurs. Décideurs. Dans votre dernier ouvrage, vous n'hé-sitez pas à critiquer le système bancaire. Qu'en est-il pour ré-sumer ?Jean Peyrelevade. Dès mon arrivée au sein du Crédit lyonnais, j’ai été stupéfait par ce que je voyais. Je ne comprenais pas ce déni de responsabilités généralisé. Pour avoir une mémoire factuelle précise, j’ai commencé à écrire de manière journalière tout ce qui se passait. Au départ, je pensais que la défaillance du Crédit lyonnais était un accident. Malheu-reusement, je me suis rendu compte depuis qu’il s’agissait d’un phénomène récurrent. Dans tous les cas de faillite bancaire, il y a une défaillance de la régulation et donc du régulateur. Dans les cas français, il faut également ajouter à cela le fait que l’État n’est pas un bon actionnaire.

Décideurs. Comment expliquez-vous cette inconséquence répétée ?Jean Peyrelevade.Il y a pour moi deux explications. La première est d’ordre sociologique. Les personnes qui sont

à la tête de ces structures nationalisées sont la plupart du temps issues de la haute fonction publique. Difficile alors de les mettre en cause. La deuxième est d’ordre politique. Très souvent, le gouvernement a intérêt à ne pas faire bouger les choses à court terme. Au-delà d’une logique électorale, il y a aussi une peur de la transparence. Si l’État décide de renvoyer un dirigeant pour changer de stratégie, cela va entraîner plus de débat et d’agitation qu’ailleurs. Résultat, les hommes politiques vont toujours prendre en compte l’hy-pothèse qui leur est la plus favorable et préférer le statu quo.

Décideurs. Vous avez également évoqué la régulation. Que faudrait-il améliorer ?Jean Peyrelevade.Il faut distinguer deux cas. Aux États-Unis, la crise des subprimes est venue d’un véritable défaut de conception. En France, au contraire, il s’agissait plutôt d’un défaut de compétence du régulateur. Aujourd’hui, les régulateurs ont fait ce qu’il fallait pour répondre à ces pro-blématiques mais ils continuent d’ignorer des pans entiers de l’activité financière. Le statu quo sur le shadow banking devient très inquiétant car il favorise l’accumulation des risques en dehors des zones régulées. Or, c’est ce même problème qui fut à l’origine de la crise des subprimes.

Décideurs. Êtes-vous favorable à la séparation des activités entre banque universaliste et banque d’investissement ?Jean Peyrelevade. Oui, car ce sont des métiers culturellement opposés. Les acteurs, les organisations et les business mo-

dels sont complètement différents. Cela aboutit à une situation qui n’est pas opti-male. D’ailleurs, il est rare pour un salarié de passer d’une structure à l’autre. De plus, à partir d’un certain niveau de taille et de complexité, le risque est de perdre le contrôle. C’est ce que j’appelle le syn-

drome de la tour de Babel. Lorsque les choses deviennent trop sophistiquées et trop techniques, les dirigeants n’ont plus la compréhension globale de ce qui se passe. Et c’est là où cela devient dangereux. Néanmoins, je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’intervenir par la régulation. Les obstacles au mélange de métiers vont se multiplier naturellement.

*Jean Peyrelevade s'exprime à titre personnel

«L’État n’est pas un bon actionnaire »

Jean PeyrelevadePrésident, Degroof Petercam*

a la une cette

semaine

N°80

Mercredi 11 octobre 2016

la sortie de la semaine /// " Nous n'avons jamais été traités comme ça par un gouvernement ",Tom Enders

(Airbus), au sujet du refus de la Pologne de poursuivre les négociations portant sur une commande d'avions.

Sommaire2. M&A

3. Private Equity

4. Insider

5. International

2décideurs & dealmakers

Alors qu'il vient de renforcer sa participation au capital du groupe de médias et de divertissement, Vincent Bolloré noue un partenariat stratégique avec le leader allemand de l'organisation de compétitions sportives en ligne, ESL.

Il va falloir s'y faire : Vincent Bolloré et son vaisseau amiral Vivendi ne vont pas s'arrêter en si bon chemin sur le terrain des acquisitions. Alors que l'industriel breton vient de renforcer sa participation au capital du groupe de médias et de divertissement, il noue un partenariat stratégique avec l'organisateur allemand de compétitions sportives en ligne, ESL. L'objectif est de se tailler la part du lion dans l'e-sport, un marché en pleine croissance qui devrait générer un milliard de dollars de revenus directs dès 2019 (contre 463 millions aujourd'hui). Cette tendance assez récente voit notamment des millions de joueurs se connecter à des plates-formes telles que Twitch afin d'observer les parties des meilleurs joueurs au monde sur leurs jeux préférés. Partenaire particulier sur ce coup, ESL est l'un des premiers organisateurs au monde de compétitions d'e-sport avec plus de 12 000 événements assurés, parfois dans des stades remplis de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Le groupe de Vincent Bolloré a jeté plusieurs filets sur cette discipline d'un nouveau genre puisque sa filiale Canal est le sponsor de l'une des plus fameuses équipes en France, la Team Vitality. En parallèle, la concurrence place elle aussi ses pions dans l'e-sport, notamment Webedia qui vient d'acquérir Oxent (organisateur d'événements) et Bang Bang Management (éditeur de contenus).

Vivendi prend d'assaut le marché de l'e-sport

Bolloré renforce son emprise sur Vivendi

Déjà premier actionnaire du groupe de médias et de divertissement, l'homme d'af-faires breton culminera à 29 % des droits de vote en 2017.Bien n'est jamais assez chez Vincent Bolloré qui passe d'une participation de 15 % à 29 % dans Vivendi – effective à l'horizon 2017. S'il était déjà premier actionnaire du groupe de médias et de divertissement, l'homme d'affaires breton montre à quel point il reste sûr de son fait et de la politique d'acquisitions qu'il continue de mener tambour battant. Ses dernières velléités offensives l'ont conduit à prendre 15 % dans la FNAC, une participation controversée (contentieux en cours) dans l'italien Mediaset Premium, et le contrôle de l'éditeur de jeux pour mobiles Gameloft.

LaSalle et JP Morgan s'offrent Périsud

LaSalle et JP Morgan font l'acquisition de Périsud, immeuble de bureaux parisien, auprès de Commerz Real Investmentgesellschaft.

Changement de propriétaire au bord du périphérique parisien. LaSalle Investment Mana-gement et JP Morgan Asset Management ont réalisé, à travers une joint-venture, l'acqui-sition de l'immeuble de bureaux Périsud. L'immeuble a été acquis auprès de Commerz Real Investmentgesellschaft pour le compte de deux fonds pan-européens. Les deux prêteurs sont Crédit Agricole CIB et Aareal Bank.

Construit en 2004 dans le 14e arrondissement de la capitale, Périsud compte 33 500 mètres carrés de surfaces utiles répartis sur sept étages. Vacant depuis le départ de Sanofi début 2016, il bénéficiera d'un programme de rénovation qui s'étalera jusqu'en 2018.

RGI REPREND LES LOGICIELS D'ASSURANCES DE KAPIA TURENNE CAPITAL SOLDE SON PAR-COURS DANS LE LEADER FRANÇAIS DES LOGICIELS EN MATIÈRE D'ASSU-RANCE-VIE ET DE PRÉVOYANCE.

FIN DE L'AVENTURE POUR TURENNE CAPITAL DANS KAPIA SOLUTIONS : L'INVESTISSEUR, ACTIONNAIRE DE-PUIS 2011 DU LEADER FRANÇAIS DES LOGICIELS EN MATIÈRE D'ASSU-RANCE-VIE ET DE PRÉVOYANCE SOLDE SON PARCOURS DANS LA CIBLE QUI REJOINT UN PLUS GRAND ACTEUR STRATÉGIQUE, L'ITALIEN RGI. CE DER-NIER, AYANT GÉNÉRÉ 55 M€ DE REVE-NUS EN 2015, N'EST PAS INDIFFÉRENT AU MONDE DU PRIVATE EQUITY NON PLUS PUISQUE C'EST ARDIAN QUI EN A LE CONTRÔLE.

M&A

3décideurs & dealmakers

La jeune entreprise française propose une offre de cloud computing validée par un tour de table de 10 M€.

La disparition de l'ordinateur physique est un sujet très clivant auquel s'opposent de nombreux spécialistes de l'informatique mais cela n'a pas empêché Blade, une start-up française, de concevoir son offre de cloud computing – qui se passe donc de l'ordinateur classique. Cette technologie dans les nuages, baptisée Sha-dow, qui remplace la machine de bureau par un boîtier de la taille d'une carte de paiement, n'est pas en reste puisque Blade vient de recevoir le soutien d'un parterre d'investisseurs à hauteur de 10 M€. Parmi eux, nous retrouvons des bu-siness angels avertis tels que Michael Benabou, Pierre Kosciusko-Morizet ou le thaïlandais Nick Suppipat. Les fondateurs de la société, Emmanuel Freund et Acher Criou, ont participé au financement. À date, les solutions s'appliquent sur-tout dans le milieu du gaming en raison du haut niveau de fluidité de Shadow. La jeune entreprise a conclu un partenariat de sponsoring avec une équipe du jeu Overwatch et un autre avec Asus, très présent dans l'e-sport.

Blade : headshot sur l'ordinateur physique

1er LBO pour Alliance Marine avec Weinberg

Le fournisseur d'équipements et de ser-vices pour le nautisme et la marine a généré 100 millions d'euros de revenus en 2015.

Joli coup réalisé par l'investisseur tricolore Weinberg Capital Partners qui orchestre le premier LBO d'Alliance Marine. Le distri-buteur français de pièces détachées et de services pour l'industrie nautique (pièces mécaniques, accastillage) a généré 100 mil-lions d'euros de revenus en 2015. Weinberg, qui réalise là son sixième investissement dans la distribution professionnelle, a opté pour un financement unitranche souple au-près de Goldman Sachs. L'accent sera mis sur le développement de la cible à l'interna-tional et l'élargissement d'un portefeuille de marques comptant déjà 500 signatures.

Genfit : la biotech lilloise capitaliseElle lève 78,5 M€ supplémentaires afin d'assurer le développement de son traite-ment phare contre la cirrhose, l'Elafibranor.

Si la Bourse de Paris ne l'a pas très bien accueillie (le titre marquant 10 points de retrait après l'annonce), l'augmentation de capital de Genfit pour 78,5 M€ lui permettra de finan-cer ses besoins de recherche jusqu'à 2018-2019. Les actionnaires regretteront certaine-ment d'avoir été dilués aussi vite après la récente levée de fonds réalisée en février dernier pour 50 M€. La biotech lilloise s'attaque au marché colossal de la stéatohépatite non-alcoo-lique – aussi connu sous le nom de cirrhose liée à un régime alimentaire trop gras – qui est estimé entre 20 et 30 milliards de dollars par an.

ARDIAN MAJORITAIRE DANS WEBER AUTOMOTIVE C'EST LA TROISIÈME OPÉRATION DU FONDS MID-CAP.

LES PARTIES ONT DÉCIDÉ DE TAIRE LE MONTANT DE LA TRANSACTION MAIS LE RA-CHAT DE L'ALLEMAND WEBER AUTOMOTIVE PAR LE FRANÇAIS ARDIAN EST BEL ET BIEN SIGNÉ. C'EST LA TROISIÈME OPÉRATION DU FONDS MID-CAP DONT LE CLOSING FINAL A ÉTÉ ANNONCÉ IL Y A PEU. WEBER AUTOMOTIVE, SOUS-TRAITANT AUTOMOBILE DONT L'EXPERTISE EST RECONNUE EN MATIÈRE DE FABRICATION DE PIÈCES COMPLEXES D'ENTRAÎNEMENT, A RÉALISÉ 367 M€ DE CA EN 2015. SES VENTES ONT EN FAIT ÉTÉ MULTIPLIÉES PAR QUATRE DEPUIS 2011, ET L'ÉVOLUTION DE SON PROFIL, PASSÉ D'UN FOURNISSEUR DE PIÈCES INDIVIDUELLES À CELUI DE SYSTÈMES COMPLETS, N'Y EST PAS INNOCENT. COMPTANT PLUS D'UN MILLIER DE COLLABORATEURS, LA CIBLE DISPOSE AUSSI D'USINES HORS D'ALLEMAGNE, AUX ETATS-UNIS ET EN HONGRIE. AVEC LE SOUTIEN D'ARDIAN, SON OBJECTIF SERA TRIPLE : AUGMENTER SA PRODUCTION, ACCÉLÉRER L'INNOVATION ET SE RENFORCER À L'INTERNATIONAL.

Private Equity

4décideurs & dealmakers

« Les départements Corporate et Finance-

ment ont gagné en taille et en expérience, ce qui préfigurait l’adjonction d'une brique fiscale »

« Nathalie fait partie de cette génération de fiscalistes ayant cette compétence financière »

Décideurs. Dealmakers. Le recrutement de Nathalie Jacquart est une étape clé pour LL Berg. Mais elle est d'abord la traduc-tion d'une décennie au service du corporate finance ?Olivier Abergel.LL Berg a été fondé en 2007 et nous fêterons, dans quelques mois, son dixième anniversaire. Aujourd'hui, l'expertise du cabinet repose sur trois practices, déclinées en autant de départements : le M&A/private equity, le financement et la fiscalité. L'arrivée de Nathalie Jacquart, en tant qu'associée responsable de ce pôle Tax, concourt au renforcement de notre statut de pure player transaction-nel au soutien des fonds, des ETI et de leur management. Il faut voir la naissance de cette offre fiscale à l'aune des nominations et pro-motions antérieures. Ces derniers mois, les départements corporate et financement ont gagné en taille et en expérience, ce qui préfigurait l’adjonction d'une brique fiscale afin de satisfaire les besoins de nos clients, fonds et ETI.

Décideurs. Outre l'élargissement de votre offre au domaine fiscal, la venue de Nathalie Jacquart après dix ans chez Mayer Brown est également un joli coup réalisé sur le plan de la notoriété ?Olivier Abergel. Effectivement, nous nous réjouissons que cette praticienne de qualité habituée des problématiques fis-cales des investisseurs, industriels et des dirigeants ait décidé de rallier LL Berg. Sur ces sujets, Nathalie a participé à la structuration de nombreux dossiers « de place » et la recon-naissance témoignée par ses clients n'est pas négligeable pour LL Berg. De plus, elle dispose d’une réelle expertise, notamment en matière de modèles financiers de type LBO.

Un nombre croissant de transactions complexes poussent l'avocat à parler le même langage que ses clients, et Nathalie fait partie de cette génération de fiscalistes ayant cette com-pétence financière. Au-delà de cette compétence en private equity, Nathalie jouit par ailleurs d’une expérience aboutie en M&A et financement, ainsi que dans la relation avec l’Admi-nistration fiscale.

Décideurs. Comment votre extrême niveau de rigueur se tra-duit-il sur la typologie de votre clientèle ?

Olivier Abergel. Si nous « discri-minons » sur la base de la nature des dossiers, nous ne le faisons pas sur celle des clients. Notre track record – d'environ 300 deals sur neuf ans – démontre d’ailleurs cette appétence pour les acteurs du corporate finance dans leur ensemble. Nos prestations s'étalent du M&A au capital-transmission (en passant par le capital-innovation), donc vous imaginez bien que le degré de maturité des entreprises est divers. Cela ne nous empêche pas d'avoir une empathie toute par-

ticulière pour l'ETI : à ce stade, les enjeux de développement sont cruciaux et ils coïncident souvent avec des sujets tech-niques qui nous sont chers (internationalisation, structuration, financement, intéressement des managers et, évidemment, accompagnement dans la découverte du monde du private equity...). C’est dans ces contextes que nous nous efforçons de leur faire partager notre approche « maison » qui conjugue exigence, technicité et pragmatisme.

Olivier AbergelAssocié Gérant, LL Berg

Insider

Contact : 15, avenue de la Grande-Armée - 75116 Paris Tél. : 01 43 92 93 94 - Fax : 01 43 92 93 95 Direction de publication : Pierre-Étienne Lorenceau Rédaction : Firmin Sylla, Vincent Paes, Boris Beltran Maquette & Graphisme : Anaïs Le Bomin, Héloïse Daubannes, Quentin Dupressoir, Julien Leclerc, Pierre Lemoine, Angélique Ogou, Julien Sommier, Paul Wilmet

Partenariats & Publicité : Mathieu MeffreDiffusion : Guillaume PontUne publication du groupe Leaders League - n° RCS Paris : B422 584 532

5décideurs & dealmakers

International

HNA : nouveau poids lourd de la location d'avions

Le chinois reprend les activités du financier CIT pour 10 milliards de dollars et devient le troisième loueur d'avions au monde.

La transaction entre la filiale du chinois HNA, Avolon, et le financier CIT Group, portant sur l'acquisition par le premier des activités du second en matière de leasing d'avions, ne passe pas inaperçue dans le monde de l'aéronautique. Outre le montant déboursé par Avolon, 10 milliards de dollars, l'entreprise implantée en Irlande met la main sur une flotte composée de 334 aéronefs sous gestion et 133 autres en commande. Elle devient ainsi le troisième loueur d'avions au monde avec près de 1 000 engins en service valorisés au-delà des 40 milliards de dollars. L'autre avantage de cette opération stratégique réside dans l'amélioration du profil de risque de l'acquéreur : son activité se répartit désormais à parts égales entre les Amériques, l'Europe et l'Asie. Pour rappel, le leasing d'avions représente aujourd'hui environ 50 % de la flotte des grandes compagnies aériennes. Et cette tendance n'est pas prête de s'arrêter lorsque l'on sait que les compagnies chinoises sont encore en croissance rapide, à l'image de HNA.

Guerre fratricide pour le gain du fonds SVG CapitalLa société d'investissement britan-nique est la proie d'un trio de poten-tiels acquéreurs : Goldman Sachs/CPPIB, Pomona Capital/Pantheon Ventures et HarbourVest.

Les financiers de ce monde font parfois leur deal ensemble et SVG Capital en est le dernier exemple significatif en date : ce fonds de private equity britannique gère environ 42 MD$ d'actifs et il est la source de propositions de consolidation en prove-nance d'un trio de potentiels acquéreurs. Il y a d'abord l'alliance composée de Gold-man Sachs et du fonds de pension CPPIB, qui valorise la cible à 680p par action, puis l'offre conjuguée de Pomona Capital et Pantheon Ventures, et enfin HarbourVest qui joue la carte solitaire. Ce dernier, dont l'offre de 650p a été rejetée par SVG, n'en démordrait pas et compterait jeter ses dernières forces dans la bataille.

Jack Ma-Steven Spielberg pour le cinéma en ChineLe patron d'Alibaba investit dans Amblin Partners, la société de production et de dis-tribution créée par Steven Spielberg.

C'est une association qui a des airs de « meilleur des deux mondes », celle consentie par Jack Ma (fondateur d'Alibaba, le géant de l'e-commerce chinois) et le cinéaste qu'on ne pré-sente plus, Steven Spielberg, afin de dynamiser l'industrie du cinéma en Chine par le biais de l'exemple hollywoodien. Concrètement, Alibaba Pictures prend une participation minori-taire dans Amblin Partners, la société de production de films et de distribution créée par le réalisateur américain. Jack Ma reçoit en échange un siège au board.

Privatisation de Wanda : UBS rebrousse cheminALORS QUE LA BANQUE SUISSE AVAIT ELLE-MÊME INITIÉ LE PROJET DE PRIVATISATION DU CONGLOMÉRAT CHINOIS, ELLE QUITTE LE NAVIRE DANS UN CERTAIN « INCONFORT ».

ON PEUT STRUCTURER UN DEAL DE PLUS DE 4 MILLIARDS DE DOLLARS ET S'EN ÉCAR-TER SANS SOURCILLER : C'EST UN PEU L'HISTOIRE DE LA BANQUE SUISSE UBS QUI VIENT DE JETER L'ÉPONGE DANS LE DOSSIER DE PRIVATISATION DU CONGLOMÉRAT CHINOIS WANDA POUR DES MOTIVATIONS TENANT, SELON LES SOURCES RELAYÉES PAR LE FINANCIAL TIMES, À UN CERTAIN « INCONFORT ». IL FAUT DIRE QUE SOUS L'ÉGIDE DU DROIT À HONG KONG, LES BANQUES DOIVENT VALIDER LES SOURCES ET LA SUFFISANCE DES FONDS SOUTENANT LES TRANSACTIONS. MANIFESTEMENT, LE PRO-FIL CREDIT-RISK DU DEAL ENVISAGÉ PAR L'ACTIONNAIRE DE L'ATLÉTICO MADRID ET DU FABRICANT DE BATEAUX DE LUXE SUNSEEKER N'A PAS CONVAINCU UBS. LE BANQUE CHINOISE CICC DEMEURE SEULE AUX CÔTÉS DE WANDA DANS UNE AFFAIRE QUI RE-FROIDIRA QUELQUE PEU LES RELATIONS SINO-EUROPÉENNES EN MATIÈRE DE CONSEIL.

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