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J ÉRÔME M ITONNEAU

JMitonneau

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catalogue expo Rambouillet

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En couverture :Craie, 2010 - 22.5 cm x 17 cm

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c ra i e s e t g o u ac h e s

J é r ô m e m i t o n n e a u

exposition à la médiathèque Florian - rambouillet

du 5 au 30 avril 2011

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Rue des carrières d’Amérique, à flanc de coteau, dans l’Est de Paris – 19 ème arrondissement. C’est là

qu’habite Jérôme Mitonneau. Du sous-sol de ce quartier, jusqu’aux Lilas, à Pantin ou à Romainville, on tirait autrefois le gypse nécessaire à la fabrication du plâtre. Un gypse de qualité, dont une partie de la production aurait longtemps été exportée jusqu’en Louisiane, c’est du moins ce qu’on dit.« Carrières d’Amérique »… L’imagination prend le large sous des ciels d’océan d’hier et d’aujourd’hui, bas comme l’horizon ou que le vent soulève. Des ciels pareils à ceux que peint Jérôme, où le souffle culmine, que traverse parfois l’oblique d’une averse.Ni les vaisseaux du Roi ni le métal exact des bateaux de ce siècle ne vont sur ces eaux rases. Les éléments sont roi et l’artiste voudrait pouvoir faire corps avec eux jusqu’à s’y fondre tout entier. Si l’œuvre est à l’évidence la métaphore de cette tension, sa façon de travailler à la craie ne l’est pas moins. Au contraire. Huile, acrylique ou pastel, Jérôme a longtemps cherché le médium qui saurait rendre compte des forces qui travaillent en lui, des émotions qui le traversent , avant d’en venir à ces bâtonnets de pigment friable qu’il utilise depuis de nombreuses années.

C’est à partir de 16 ans qu’il estime avoir vraiment commencé à peindre – sans jamais s’arrêter depuis – mais quatre ans plus tôt, Pissaro et Van Gogh se partageaient déjà ses premiers suffrages. On est Surréaliste à 16 ans, ou Dada. Chirico est alors son maître, comme à 20 ans, Soutine puis Bacon.A 21 ans, il quitte Nieul-sur-l’Autise, en Vendée, le village de l’adolescence, pour s’installer à Nantes puis deux ans après à Paris. On est en 1991. Les yeux grand ouverts sur les arts et la vie, il a besoin d’élargir son horizon.Les musées de la capitale sont une source inépuisable assidument fréquentée. Plusieurs fois par mois il se rend au Louvre où un « bœuf écorché » de Rembrandt lui permettra de se sentir en pays connu et servira de sésame pour passer peu à peu de la déchirure et du cri, à la magie du silence, de Soutine à Corot, de Bacon à Chardin, avant de reconnaître, en d’autres lieux, son maître actuel, Morandi, dont il n’a pas épuisé la leçon ; pas plus que celle de Georges de La Tour, qu’il découvre au musée des Beaux-Arts de Nantes.Années incertaines des quêtes et des rêves, où il faut vivre aussi ; le peintre à cette époque n’a pas encore trouvé la formule capable de traduire de façon directe sur la toile ou le papier ses mouvements intérieurs. De même que le « bœuf écorché » aura servi de transition, c’est grâce au pastel et à un séjour londonien où il ne

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disposait que d’un matériel réduit, qu’il va progressivement trouver sa «manière», abandonner l’huile et la paraffine au profit de la craie, une craie friable comme poussière, qu’il travaillera à main nue, sur le papier ou le carton. Avec la main tout entière, préférant la paume, plus proche selon lui de ce que pourrait exprimer le corps lui-même s’il pouvait être mis en œuvre dans sa totalité. Ainsi le tableau prend forme, sans d’abord avoir été dessiné, évitant de la sorte le recours aux doigts, plus loin du centre de l’énergie.

C’est le moyen, on le sent – voilà la métaphore - de faire bloc avec la matière, avec le support et avec la craie, avec la terre elle-même dont elle est extraite – comme autrefois de ce flanc de colline où il habite – et de rejoindre le Grand-Tout, sans pinceaux, instruments ni sandales… au plus près de ce que le corps lui-même et la peau pourraient produire.Et grâce encore à ce contact avec la terre, le moyen aussi de se fondre dans l’épaisseur du temps. Car pour Jérôme, la terre est amas de temps. Siècles, forêts et batailles n’ont jamais cessé de labourer en profondeur un humus qui se nourrit aussi du dépôt des saisons. Les années tour à tour y meurent et renaissent. Terre et temps sont « un ».

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«Un bel obus semblable aux mimosas en fleur » 1

Pour autant, le fantôme qui le hante n’est pas celui de Klein et du bleu de ses performances ; on pourrait le penser. Non, c’est celui d’un arrière grand-père mort du côté de Verdun avant d’avoir 20 ans, à peine arrivé au front, la face contre terre, dont il ne reste rien ; celui d’une humanité qui ne semble capable de se transformer qu’en s’anéantissant dans la guerre ; celui d’un archaïsme fondateur, auquel la nuit de l’histoire des hommes ne parvient pas à s’arracher.Et dans sa tête chimérique où les générations viennent battre, l’acier brûlant du mimosa incendie à jamais le ciel et les clameurs. L’aveuglante fleur s’exténue et la gerbe retombe. Dieu que le sol est las.La nuit pourtant n’est jamais close. De tout son être fraternel, fervent et généreux, dans les intermittences du noir, Jérôme donne à voir la lumière : juste au-dessus de l’horizon, dans la trouée d’une clairière, à la surface d’un étang qu’on devine entre les arbres. Depuis quelque temps, des personnages apparaissent, à peine figurés. L’écho des songes, le bois mort des hivers qu’on s’en va ramasser, la chaîne et l’eau du puits des jours sans mémoire. La vie ; semblable à celle de ses œuvres, fragiles et éphémères, dont il se refuse à fixer le pigment. Pour n’en pas altérer la lumière. Raymond Terrien

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1 Guillaume Apollinaire

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Jérôme Mitonneau naît en 1968 à Angers.Il passe une adolescence studieuse à Nieul-sur-l’Autise, en Vendée.Lecture et musique y tiennent déjà une place importante.

Après une maîtrise de sociologie, il exerce différentes activités avant de devenir libraire, à Paris, à la fin des années 90.

Au printemps 2004, Jérôme Mitonneau est en résidence à Loiron, en Mayenne.Il expose régulièrement depuis 15 ans, en galerie et autres lieux d’accrochage institutionnels ou privés.Son travail est actuellement soutenu et représenté par la galerie « Médiart », rue Quincampoix, à Paris.

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craie, 2010 - 17 cm x 16 cm

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craie, 2010 - 17 cm x 23 cm

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craie, 2010 - 17 cm x 23 cm

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craie, 2010 - 23 cm x 17 cm

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«Le grain» - craie, 2010 - 23 cm x 17 cm

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craie, 2010 - 28.5 cm x 20 cm

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craie, 2010 - 21.5 cm x 15 cm

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craie, 2010 - 23 cm x 17 cm

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craie, 2010 - 30 cm x 25.5 cm

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craie, 2010 - 17 cm x 23 cm

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craie, 2010 - 23 cm x 17 cm

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craie, 2010 - 20.5 cm x 15 cm

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craie, 2010 - 34 cm x 50.5 cm

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craie et gouache, 2010 - 23 cm x 17 cm

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gouache, 2010 - 23 cm x 17 cm

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craie, 2010 - 29.5 cm x 21 cm

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craie, 2010 - 29 cm x 23.5 cm

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craie, 2010 - 30 cm x 24 cm

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craie et gouache, 2010 - 23 cm x 17 cm

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Achevé d’imprimer en mars 2011par le service de la communication de la Ville de Rambouillet

Ce catalogue a été tiré à 500 exemplaires.

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M é d i a t h è q u e F l o r i a n5 r u e G a u t h e r i n 7 8 1 2 0 R a m b o u i l l e tTél : 01 61 08 61 10 - [email protected] http://www.rambouillet.fr http://florian.rambouillet.fr

Avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication