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' ;'>ï;*!»t!* ! ^>-KWIKfi'iWîS^ , Onzième A.rxn.é& J I»araît tous les Mercredis—IV* S S. S8 Mai 1884. JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES, Un an, pour ïssoire, . . . 5 fr. ici. pour le Département, . 6 fr. id. hors du Département, . T fr. Un Numéro 1O c. OU s'abonne à Issoir-e, à l'Imprimerie BOTJÏSTOTJIVE <5c OLIVIER,: RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE. Annonces Judiciaires, 2O c. la ligne Réclames et Avis divers, 2 5 c. la ligne Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. \ - CAISSE La Caisse d'Epargne d'ïssoire, a reçu samedi dernier de 80 déposants dont 35 nouveaux, la somme de 38, M i fr. Le lendemain dimanche, elle a remboursé '16,070 francs 40 centimes. ISSOIRE, LE 28 MAI 1884. SALON IDE 1884. IV G.-A. JACQUIN.—E. BAVARD.—E. DÉVÉ.—Antoine Roux. E. LAUSSEDAT.—J. TOULOT.—P. BILLET.—H. LANGEROCK —J.-P.-L. TINAYRE.—Fr. ZUBER-BUHUSR. A Messieurs BOUNOURE ET OLLIER, directeurs du Moniteur d'ïssoire. Chers confrères et amis, La nuit est presque tombée. Les terrains du premier Î )lan, d'où sortent quelques troncs aux branches dépouil- ées, s'étendent en une ligne sombre. Le ciel bouleversé fait les cent coups, et l'horizon s'éclaire violemment. Le vent fouette et. courbe tout ce qu'i} rencontre. Certes, qui marcherait aurait à se cramponner. C'est la Tour- mente, de M. JACQUIN.—La seconde toile du môme est triste à serrer le coeur. Un voiturier de village mène un pauvre défunt Du hameau à l'église: II est mort, vieux, cassé, dans sa froide nhambrette. Mal entouré de linge, en sa bière on l'étend, Pour se rendre à la fosse à l'église on l'attend... Allons! Le père Job l'a mis sur sa charrette. Par le chemin pierreux c'est une longue traite. Le vent siffle... et ses bruits, le voiturier prétend Qu'au fond de son sapin le défunt les entend... A ces craintes, brave homme! on sent qu'il le regrette. Oh! comme ce trajet du cercueil est navrant! A chaque pas un choc, et tout l'essieu vibrant. Le drap tressaute, glisse, et traîne jusqu'à terre. Pour cortège au convoi, personne ! Les voisins Sont aux champs, ou vont voir s'ils auront des raisins... L'héritier, au logis, fait déjà l'inventaire! L'effet est en harmonie avec le sentiment. La voiture s'en va droit devant nous. Le temps est brumeux, et cheval et conducteur s'estompent déjà dans la- brume. Pour changer de ton, venez voir la piquante Affaire d'honneur de M. BAVARD. Deux belles dames* qui ont descendu robe et chemise jusqu'à la ceinture, mais qui, pour l'effet sans doute, ont gardé leurs chapeaux, croi- sent le fer avec une prestesse d'amazones. Quel est le bel et digne amoureux pour lequel on bataille ainsi? Joli dessin et couleur attrayante.—Du même, autre spi- rituel tableau, Qui trop embrasse... Je veux, cette fois, vous montrer quelques sites de votre pays, qu'ils viennent de vos compatriotes ou de pinceaux amis de vos contrées. Pour le moment M. DÉVÉ, à qui nous devons aussi un Gros temps à Jersey, nous montre avec beaucoup d'accent et de fidélité un Labou- rage en Auvergne. Le site, bien choisi, est pittoresque, et les boeufs entament bravement le sillon. C'est avec : plaisir que vous retrouverez là un aspect local, conscien- cieusement interprété. Autre site d'Auvergne qu'il vous plaira certainement de parcourir, Les bords de la Marge, que M. Antoine Roux est allé chercher à Saint-Myon, pour nous les re- produire avec autant d'exactitude que d'agrément. J'aime ce genre sincère de comprendre le paysage. Le site qui ment ne dit rien. De son côté M. LAUSSEDAT, parcourant le Puy-de-Dôme, s'est arrêté à OUiergues, il a trouvé à son gré la . Ruelle Lazerat, dont il nous a rendu le caractère avec beaucoup de justesse, On ne peut qu'encourager dans cette voie, les habiles reproducteurs de la nature, qui est assez belle, assez grande pour n'être pas arrangée. Mais, en même temps, foin des paysagistes seulement photographes ! ^ II est un des vôtres auquel je désire vivement arriver. C'est votre jeune, compatriote M. J. TOULOT, qui nous expose un dessin de premier mérite pour commencer à nous occuper de,1m. Ce dessin est un portrait, et, sans modestie inutile, je vous dirai que ce portrait est celui de votre serviteur. Ici, le protraituré ne fait rien à la chose; il est beau ou laid, notoire ou obscur, ce n'est pas la question. Le dessin est excellent, voilà toutj Maintenant nous retrouvons M. Toulot au Salon des- : Indépendants. il a deux toiles. Mélodie est une étudie de nu, jeune fille toute de senlimeni et d'inspiration. Con-- templez le sympathique personnage : : La vierge est là, seins nus, sur sa natte accroupie, Seule, pour qu'aucun bruit ne vienne la troubler. Sa harpe entre les bras, elle rêve, elle* épie... Sur les cordes, bientôt, ses dix doigts vont parler. Elle y va réveiller quelque note assoupie; Sa lèvre va frémir, tout son coeur va trembler, Et, ne redoutant point la fatigue subie, A l'avance, elle entend l'air qui Ya s'envoler. En ce chaste cerveau quel hymne monte et chante? Qui de nous surprendra cette brise touchante, Soupir d'une âme neuve et murmure des cieui? Oh ! je voudrais saisir' la tendre mélopée. Mais loin de mon oreille elle s'est échappée... Et, surpris, attentif, j'écoute avec les yeux ! Cette gentille musicienne, orientalisée, est dans une pièce tendue de riches tapis. La courbe de son instrument, voilé par la demi-teinte, s'harmonise avec les lignes du corps.—Sa seconde toile a pour sujet Un vieux tourneur bourguignon. Gost un intérieur très-bien saisi. Le vieux travailleur tourne à son établi, éclairé du dehors par une petite fenêtre. La lumière y est bonne, et tombe juste. Les parties dans l'ombre, assez nombreuses, sont traitées avec beaucoup de tact.—Maintenant, autre chose, Notre jeune peintre est aussi sculpteur. Son Vaincu est un Gladiateur, qui vient de recevoir-le coup mortel. Il tombe en sachant bien qu'il devrait sourire, mais il paie son tribut à la douleur. Il est bien tombé, et ses mains crispées ont de l'éloquence. Voilà une belle part de besogne pour cette année. Et j'ajoute: à l'année pro- chaine! M. P. BILLET a rencontré une page poétique Au ma- rais d'Arleux. Un bateau passe, chargé d'herbes cou- pées et de trois femmes. Deux se reposent de la chaude journée, étendues sur le monticule tendre et vert, l'au- tre gouverne pour diriger l'embarcation. Le soleil se couche, et illumine le paysage de ses teintes moins brû- lantes. Détails vrais, sentiments élevés. .... Dans n'importe quel site un heureux traducteur doit découvrir des beautés. C'est ce qu'a fait M. LANGEROCK avec la Route de Molonpise, prise dans le Cantal. Ce point, ijui n'a rien de féerique en lui-même, a servi de motif à une toile délicieuse. De vigoureux rochers à gauche. A leurs pieds, la route qui se contourne à droite ; puis un pré qu'anime une petite vache. Mais ce qui l'ait la beauté du tout, c'est la ligne d'horizon se déta- chant sur un ciel clair, qui laisse en vigueur rocs et terrains. Le hasard me. mène encore à une oeuvre d'un de vos compatriotes. M.TINAYRE est allé à Guise visiter le phi- lanthropique établissement de M. Godin, le Familistère, et, dans l'atelier de la fonderie, l'artiste a trouvé le mo- tif de sa toile Autour du cubilot. Les hommes à demi- nus maniant le métal sont pris dans des poses très justes. La scène, naturelle, est franchement rendue et mouve- mentée à point. Ces ouvriers agissent et sont bien à leur travail. Pour finir aujourd'hui, égayons-nous un peu avec'le spi- rituel sujet imaginé par M. ZUBKK-BUHLER, Le petit Noël du grand frère. L'artiste nous y fait assister à la dé- convenue comique d'une aimable fillette: —« Eh! pas de grasse matinée. j «Lève-toi! le jour a paru...» ' A l'angle de la cheminée Vite, en chemise, elle a couru. —«Quelle aubaine t'est destinée?...» Un bonnet d'âne, ample et bourru, Coiffe une verge enrubannée!... Est-ce qu'on voudrait frapper dru? ..' Le rouge lui monte à la joue. , Aux souliers elle fait la.moue; Mais bientôt, prenant son parti, Devant le fouet qui l'interloque : —« Tant pis ! dit-elle ; jo m'en moque;... « L'an dernier, je n'ai rien senti !... » N'est-elle pas ravissante, la moue delà petite attrapée? On y voit un double sentiment: la contrariété vive, d'abord; puis,.la résolution d'en prendre son parti. Le pinceau de M. Zuber-Buhler a une nombreuse progé- niture de charmantes espiègles. Notre boudeuse y tiendra une jolie place. ~ .. ' : , '•-<•< ••.>> Tout cordialement vôtre, * v •>' F. FBRTUULT. Un détachement de manoeuvre, sous les ordres;, de M. le général Lamy, composé de 28 officiers, 35 hommes, 45 chevaux et % voitures, venant de Clermont-F" 4 , arrivera à Issoire, dans la soirée dir •1 er juin pour y passer la nuit.; Le 2 juin,, il logera;!,', à St-Ge.rmain-LembroQ, d'où'il .partira. : ]e; à juio , ; L a p d * ^ :•/• .,• f'^. ; , \ . : '<-•. NÉCROLOGIE Les obsèques de M. Elie Verniére, juge hono- raire du tribunal Cusset, ont eu lieu vendredi dernier, à Issoire, au milieu d'une affluence consi- dérable. Chacun avait tenu à accompagner à sa der- nière demeure cet homme de bien enlevé préma- turément à l'affection de sa famille et de ses amis. M. Elie Verniére était un magistrat de grande distinction et de grande valeur.—i\ T oble et excellent coeur, esprit très-cultivé, observateurfinet spirituel, caractère doux et conciliant, il plaisait à tous ceux qui le connaissaient. On ne pouvait avoir avec lui que de bons et agréables rapports. Aussi est-il regretté par tous ses concitoyens, sans acception d'opinions. Le tribunal d'ïssoire tout entier et plusieurs mem- bres de la Cour ont assisté à ses funérailles. Dans la nuit du lundi au mardi de cette semaine, nous avons été victimes d'un vol, qui témoigne d'une audace et d'une habileté peu communes. Un ou des malfaiteurs se sont introduits dans nos bureaux par effraction et, après avoir fait sauter avec un ins- trument quelconque deux tiroirs du comptoir, ont fait main basse sur l'argent qui s'y trouvait. Heu- reusement que la somme n'était pas d'une grande '. importance. Dimanche dernier, vers les 9 h. 1/2 du soir, une violente dispute avait lieu sur la route de Perrier à Issoire, à 100 mètres environ des dernières mai- sons de notre ville. Un habitant du quartier en- voya quérir le commissaire. Lorsque celui-ci arriva, on trouva étendu sur la route un individu presque sans connaissance ; on lui prodigua des soins, on le porta à l'hospice et là on constata que ce mal- heureux avait la jambe fracturée en quatre endroits différents. Il put donner le signalement de ceux ' ./. qui l'avaient mis dans ce triste état. M. le commissaire et l'agent de police se mirent aussitôt à battre la ville en tous sens pour essa- yer de retrouver les auteurs de cette agression bru- tale. Ils rencontrèrent deux individus, un grand et un petit (tel était le signalement donné) qui sortaient de la ville par la barrière de Si-Germain. M. le commissaire les arrêta pour chercher à savoir s'il n'était pas en présence des deux coupables qu'il cherchait. Mais le grand sans plus d'explications lui asséna un violent coup de poing sur la tête qui l'étourdit à demi. Revenu promptement à lui, M. le commissaire saisit l'individu, pendant que le petit fuyait à toutes jambes, lui administra une bonne correction manuelle puis, avec' l'aide de l'agent, le conduisit en lieu sûr. Disons toutefois que ces deux individus n'étaient pas les auteurs de l'agression en question ; mais le grand pourra méditer à son aise sur les incon- vénients de ne pas répondre poliment aux questions d'un commissaire de police, car il a été condamné de ce fait à 8 jours de prison. THÉÂTRE D'ISSOIRE. Lundi prochain la troupe d'opéra de Clermont viendra donner une représentation sur notre scène; on jouera LA. FAVORITE opéra en 5 actes. M. Desplaces a choisi de pré- férence cet opéra pour nous faire entendre sa pre- mière chanteuse. Nous ne saurions trop engager le public à pro- fiter de celte bonne fortune; on ne saurait mieux employer, sa soirée. Puis les frais de déplacement,- qui incombent à notre sympathique directeur, sont assez considérables et il faudrait que le public mon- trât un louable^empressement pour les couvrir ho- norablement. Allons I un bon mouvement ! ne nous faisons point taxer d'ingratitude I PIUX DES PLACES; ; •Premières, 2 fr. 50; Secondes, i fr. 25; Troisièmes, l fr. On peut'retenir ses places à l'arancèjdhsz M

JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES,tif de sa toile Autour du cubilot. Les hommes à demi-nus maniant le métal sont pris dans des poses très justes. La scène, naturelle, est franchement

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Page 1: JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES,tif de sa toile Autour du cubilot. Les hommes à demi-nus maniant le métal sont pris dans des poses très justes. La scène, naturelle, est franchement

' ;'>ï;*!»t!*!^>-KWIKfi'iWîS^ ,

Onzième A.rxn.é&J I»araît tous les Mercredis—IV* S S. S8 Mai 1884.

JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES,

Un an, pour ïssoire, . . . 5 fr.

ici. pour le Département, . 6 fr.

id. hors du Département, . T fr.

Un Numéro 1 O c.

OU s'abonne à Issoir-e, à l 'Imprimerie

BOTJÏSTOTJIVE <5c OLIVIER,:

RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE.

Annonces Judiciaires, 2 O c. la ligne

Réclames et Avis divers, 2 5 c. la ligne

Les Articles d'Agriculture et de Littérature

sont insérés gratuitement.

• \

- CAISSELa Caisse d'Epargne d'ïssoire, a reçu samedi

dernier de 80 déposants dont 35 nouveaux, lasomme de 38,M i fr.

Le lendemain dimanche, elle a remboursé '16,070francs 40 centimes.

ISSOIRE, LE 28 MAI 1884.

SALON IDE 1884.

IVG.-A. JACQUIN.—E. BAVARD.—E. DÉVÉ.—Antoine Roux.

E. LAUSSEDAT.—J. TOULOT.—P. BILLET.—H. LANGEROCK—J.-P.-L. TINAYRE.—Fr. ZUBER-BUHUSR.

A Messieurs BOUNOURE ET OLLIER, directeurs

du Moniteur d'ïssoire.

Chers confrères et amis,

La nuit est presque tombée. Les terrains du premier

Î)lan, d'où sortent quelques troncs aux branches dépouil-ées, s'étendent en une ligne sombre. Le ciel bouleverséfait les cent coups, et l'horizon s'éclaire violemment. Levent fouette et. courbe tout ce qu'i} rencontre. Certes,qui marcherait là aurait à se cramponner. C'est la Tour-mente, de M. JACQUIN.—La seconde toile du môme esttriste à serrer le cœur. Un voiturier de village mèneun pauvre défunt Du hameau à l'église:

II est mort, vieux, cassé, dans sa froide nhambrette.Mal entouré de linge, en sa bière on l'étend,Pour se rendre à la fosse à l'église on l'attend...Allons! Le père Job l'a mis sur sa charrette.

Par le chemin pierreux c'est une longue traite.Le vent siffle... et ses bruits, le voiturier prétendQu'au fond de son sapin le défunt les entend...A ces craintes, brave homme! on sent qu'il le regrette.

Oh! comme ce trajet du cercueil est navrant!A chaque pas un choc, et tout l'essieu vibrant.Le drap tressaute, glisse, et traîne jusqu'à terre.

Pour cortège au convoi, personne ! Les voisinsSont aux champs, ou vont voir s'ils auront des raisins...L'héritier, au logis, fait déjà l'inventaire!

L'effet est en harmonie avec le sentiment. La voitures'en va droit devant nous. Le temps est brumeux, etcheval et conducteur s'estompent déjà dans la- brume.

Pour changer de ton, venez voir la piquante Affaired'honneur de M. BAVARD. Deux belles dames* qui ontdescendu robe et chemise jusqu'à la ceinture, mais qui,pour l'effet sans doute, ont gardé leurs chapeaux, croi-sent le fer avec une prestesse d'amazones. Quel est lebel et digne amoureux pour lequel on bataille ainsi?Joli dessin et couleur attrayante.—Du même, autre spi-rituel tableau, Qui trop embrasse...

Je veux, cette fois, vous montrer quelques sites devotre pays, qu'ils viennent de vos compatriotes ou depinceaux amis de vos contrées. Pour le moment M. DÉVÉ,à qui nous devons aussi un Gros temps à Jersey, nousmontre avec beaucoup d'accent et de fidélité un Labou-rage en Auvergne. Le site, bien choisi, est pittoresque,et les bœufs entament bravement le sillon. C'est avec

: plaisir que vous retrouverez là un aspect local, conscien-cieusement interprété.

Autre site d'Auvergne qu'il vous plaira certainementde parcourir, Les bords de la Marge, que M. AntoineRoux est allé chercher à Saint-Myon, pour nous les re-produire avec autant d'exactitude que d'agrément. J'aimece genre sincère de comprendre le paysage. Le site quiment ne dit rien.

De son côté M. LAUSSEDAT, parcourant le Puy-de-Dôme,s'est arrêté à OUiergues, où il a trouvé à son gré la

. Ruelle Lazerat, dont il nous a rendu le caractère avecbeaucoup de justesse, On ne peut qu'encourager danscette voie, les habiles reproducteurs de la nature, qui estassez belle, assez grande pour n'être pas arrangée.Mais, en même temps, foin des paysagistes seulementphotographes ! ^

II est un des vôtres auquel je désire vivement arriver.C'est votre jeune, compatriote M. J. TOULOT, qui nousexpose un dessin de premier mérite pour commencerà nous occuper de,1m. Ce dessin est un portrait, et,sans modestie inutile, je vous dirai que ce portrait estcelui de votre serviteur. Ici, le protraituré ne fait rienà la chose; il est beau ou laid, notoire ou obscur, cen'est pas la question. Le dessin est excellent, voilà toutj— Maintenant nous retrouvons M. Toulot au Salon des-:Indépendants. Là il a deux toiles. Mélodie est une étudie denu, jeune fille toute de senlimeni et d'inspiration. Con--templez le sympathique personnage : :

La vierge est là, seins nus, sur sa natte accroupie,Seule, pour qu'aucun bruit ne vienne la troubler.Sa harpe entre les bras, elle rêve, elle* épie...Sur les cordes, bientôt, ses dix doigts vont parler.

Elle y va réveiller quelque note assoupie;Sa lèvre va frémir, tout son cœur va trembler,Et, ne redoutant point la fatigue subie,A l'avance, elle entend l'air qui Ya s'envoler.

En ce chaste cerveau quel hymne monte et chante?Qui de nous surprendra cette brise touchante,Soupir d'une âme neuve et murmure des cieui?

Oh ! je voudrais saisir' la tendre mélopée.Mais loin de mon oreille elle s'est échappée...Et, surpris, attentif, j'écoute avec les yeux !

Cette gentille musicienne, orientalisée, est dans une piècetendue de riches tapis. La courbe de son instrument,voilé par la demi-teinte, s'harmonise avec les lignes ducorps.—Sa seconde toile a pour sujet Un vieux tourneurbourguignon. Gost un intérieur très-bien saisi. Le vieuxtravailleur tourne à son établi, éclairé du dehors parune petite fenêtre. La lumière y est bonne, et tombejuste. Les parties dans l'ombre, assez nombreuses, sonttraitées avec beaucoup de tact.—Maintenant, autre chose,Notre jeune peintre est aussi sculpteur. Son Vaincu estun Gladiateur, qui vient de recevoir-le coup mortel. Iltombe en sachant bien qu'il devrait sourire, mais il paieson tribut à la douleur. Il est bien tombé, et ses mainscrispées ont de l'éloquence. Voilà une belle part debesogne pour cette année. Et j'ajoute: à l'année pro-chaine!

M. P. BILLET a rencontré une page poétique Au ma-rais d'Arleux. Un bateau passe, chargé d'herbes cou-pées et de trois femmes. Deux se reposent de la chaudejournée, étendues sur le monticule tendre et vert, l'au-tre gouverne pour diriger l'embarcation. Le soleil secouche, et illumine le paysage de ses teintes moins brû-lantes. Détails vrais, sentiments élevés..... Dans n'importe quel site un heureux traducteur doitdécouvrir des beautés. C'est ce qu'a fait M. LANGEROCKavec la Route de Molonpise, prise dans le Cantal. Cepoint, ijui n'a rien de féerique en lui-même, a servi demotif à une toile délicieuse. De vigoureux rochers àgauche. A leurs pieds, la route qui se contourne à droite ;puis un pré qu'anime une petite vache. Mais ce quil'ait la beauté du tout, c'est la ligne d'horizon se déta-chant sur un ciel clair, qui laisse en vigueur rocs etterrains.

Le hasard me. mène encore à une œuvre d'un de voscompatriotes. M.TINAYRE est allé à Guise visiter le phi-lanthropique établissement de M. Godin, le Familistère,et, dans l'atelier de la fonderie, l'artiste a trouvé le mo-tif de sa toile Autour du cubilot. Les hommes à demi-nus maniant le métal sont pris dans des poses très justes.La scène, naturelle, est franchement rendue et mouve-mentée à point. Ces ouvriers agissent et sont bien à leurtravail.

Pour finir aujourd'hui, égayons-nous un peu avec'le spi-rituel sujet imaginé par M. ZUBKK-BUHLER, Le petit Noëldu grand frère. L'artiste nous y fait assister à la dé-convenue comique d'une aimable fillette:

—« Eh! pas de grasse matinée. j«Lève-toi! le jour a paru...» 'A l'angle de la cheminéeVite, en chemise, elle a couru.

—«Quelle aubaine t'est destinée?...»Un bonnet d'âne, ample et bourru,Coiffe une verge enrubannée!...Est-ce qu'on voudrait frapper dru? ..'

Le rouge lui monte à la joue. ,Aux souliers elle fait la.moue;Mais bientôt, prenant son parti,

Devant le fouet qui l'interloque :—« Tant pis ! dit-elle ; jo m'en moque;...« L'an dernier, je n'ai rien senti !... »

N'est-elle pas ravissante, la moue delà petite attrapée?On y voit un double sentiment: la contrariété vive,d'abord; puis,.la résolution d'en prendre son parti. Lepinceau de M. Zuber-Buhler a une nombreuse progé-niture de charmantes espiègles. Notre boudeuse y tiendraune jolie place. ~ .. ' : , '•-<•< ••.>>

Tout cordialement vôtre, * v •>'F. FBRTUULT.

Un détachement de manœuvre, sous les ordres;,de M. le général Lamy, composé de 28 officiers,35 hommes, 45 chevaux et % voitures, venant deClermont-F"4, arrivera à Issoire, dans la soirée dir•1er juin pour y passer la nuit.; Le 2 juin,, il logera;!,',à St-Ge.rmain-LembroQ, d'où'il .partira. :]e; à juio ,;

L a p d * ^ :• /• .,• f ' ^ . ; , \ . : ' < - • .

N É C R O L O G I ELes obsèques de M. Elie Verniére, juge hono-

raire du tribunal dé Cusset, ont eu lieu vendredidernier, à Issoire, au milieu d'une affluence consi-dérable. Chacun avait tenu à accompagner à sa der-nière demeure cet homme de bien enlevé préma-turément à l'affection de sa famille et de ses amis.

M. Elie Verniére était un magistrat de grandedistinction et de grande valeur.—i\Toble et excellentcœur, esprit très-cultivé, observateur fin et spirituel,caractère doux et conciliant, il plaisait à tous ceuxqui le connaissaient. On ne pouvait avoir avec luique de bons et agréables rapports. Aussi est-ilregretté par tous ses concitoyens, sans acceptiond'opinions.

Le tribunal d'ïssoire tout entier et plusieurs mem-bres de la Cour ont assisté à ses funérailles.

Dans la nuit du lundi au mardi de cette semaine,nous avons été victimes d'un vol, qui témoigne d'uneaudace et d'une habileté peu communes. Un ou desmalfaiteurs se sont introduits dans nos bureaux pareffraction et, après avoir fait sauter avec un ins-trument quelconque deux tiroirs du comptoir, ontfait main basse sur l'argent qui s'y trouvait. Heu-reusement que la somme n'était pas d'une grande '.importance.

Dimanche dernier, vers les 9 h. 1/2 du soir, uneviolente dispute avait lieu sur la route de Perrierà Issoire, à 100 mètres environ des dernières mai-sons de notre ville. Un habitant du quartier en-voya quérir le commissaire. Lorsque celui-ci arriva,on trouva étendu sur la route un individu presquesans connaissance ; on lui prodigua des soins, onle porta à l'hospice et là on constata que ce mal-heureux avait la jambe fracturée en quatre endroitsdifférents. Il put donner le signalement de ceux ' ./.qui l'avaient mis dans ce triste état.

M. le commissaire et l'agent de police se mirentaussitôt à battre la ville en tous sens pour essa-yer de retrouver les auteurs de cette agression bru-tale. Ils rencontrèrent deux individus, un grand etun petit (tel était le signalement donné) qui sortaientde la ville par la barrière de Si-Germain. M. lecommissaire les arrêta pour chercher à savoir s'iln'était pas en présence des deux coupables qu'ilcherchait. Mais le grand sans plus d'explicationslui asséna un violent coup de poing sur la tête quil'étourdit à demi. Revenu promptement à lui, M. lecommissaire saisit l'individu, pendant que le petitfuyait à toutes jambes, lui administra une bonnecorrection manuelle puis, avec' l'aide de l'agent,le conduisit en lieu sûr.

Disons toutefois que ces deux individus n'étaientpas les auteurs de l'agression en question ; maisle grand pourra méditer à son aise sur les incon-vénients de ne pas répondre poliment aux questionsd'un commissaire de police, car il a été condamnéde ce fait à 8 jours de prison.

THÉÂTRE D'ISSOIRE.Lundi prochain la troupe d'opéra de Clermont

viendra donner une représentation sur notre scène;on jouera

LA. FAVORITEopéra en 5 actes. M. Desplaces a choisi de pré-férence cet opéra pour nous faire entendre sa pre-mière chanteuse.

Nous ne saurions trop engager le public à pro-fiter de celte bonne fortune; on ne saurait mieuxemployer, sa soirée. Puis les frais de déplacement,-qui incombent à notre sympathique directeur, sontassez considérables et il faudrait que le public mon-trât un louable^empressement pour les couvrir ho-norablement. Allons I un bon mouvement ! ne nousfaisons point taxer d'ingratitude I

PIUX DES PLACES; ;

•Premières, 2 fr. 50; Secondes, i fr. 25; Troisièmes, l fr.On peut'retenir ses places à l'arancèjdhsz M