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Journal du TNS #23 Mars-avril 2014

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Au sommaire : "Le grand feuilleton de la ville" de Mathieu Bauer dans Une Faille, Jean-François Sivadier et son MIsanthrope où "Parler c'est survivre", "les ouvriers de la parole" de Requiemachine et une Stammtisch consacrée à une carte blanche à Hélène Schwaller.

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Page 1: Journal du TNS #23 Mars-avril 2014

Une faille (suite)Entretien avec Mathieu Bauer,

metteur en scène> page 2

« Les ouvriers de la parole. »par Marta Górnicka,

metteure en scène deRequiemachine

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Carte blanche àHélène Schwaller

> Stammtisch

OURNALThéâtre National de Strasbourg

« Le grand feuilleton de la ville. »

Mars-avril 2014 / n°23

ENTRETiEN avEc MaTHiEU BaUER, METTEUR EN ScèNEPropos recueillis par Marie-José Malis

Pourquoi cette idée d’un feuilleton théâtral ? Qu’est-ce que cette forme apporte au théâtre ?Comme beaucoup je suis un fana-tique des séries télévisées. Il me semble que des séries comme The Wire, Six Feet Under ou Les Sopranos, pour prendre ces exemples, ont la double capacité de captiver le spec-tateur et en même temps de parler du monde dans lequel nous vivons. Ce sont des œuvres très bien ficelées qui ont en outre le mérite d’apporter un regard aigu sur notre époque, sur notre société, et, en ce sens, elles ont une dimension politique. Ce qui me plaît dans le feuilleton, c’est son côté très populaire qui renvoie au XIXe siècle, à Dumas ou à Dickens. Il y a dans le feuilleton ce côté attractif lié au fait que l’histoire n'est jamais finie, qu’on attend toujours un nou-veau rebondissement. Mais surtout ce qui est très excitant dans la série, c’est l’idée de s’affronter au présent ;

c’est-à-dire de traiter des sujets brû-lants qui nous touchent de près. Le feuilleton a cet avantage d’être suf-fisamment flexible pour pouvoir ré-agir à l’actualité, ce qui est aussi la fonction du théâtre. Et puis il y a ce pari qui consiste à ex-plorer quelque chose de nouveau, d'in-viter le public à une nouvelle forme. Et à moi, de m'obliger à inventer.De plus, j’aime l’idée de travailler avec une équipe. De partager avec elle l'enjeu d'invention de cette forme mais aussi la force mélo-drama-tique, passionnelle et drôle du type d'histoires que le feuilleton porte.

comment avez-vous mis en scène ce feuilleton au théâtre ?Le théâtre n’offre pas les possibili-tés d’intensité propres à l’écriturecinématographique, qui est faite de décadrages, de plans de coupe, de si-multanéité des actions... Néanmoins, j’ai tenté de retrouver, comme un clin d’œil du théâtre adressé au cinéma, la caractéristique de certains effets

cinématographiques : montage alterné, gros plan, fragmentation narrative, jeu sur les temps du récit…Tout d’abord, notre scénographie propose un espace découpé en deux espace-temps différents ; avec, en bas, ceux qui sont pris sous les dé-combres et tentent de survivre tant bien que mal et, en haut, les habi-tants et responsables de la cité aux prises avec les répercussions émo-tionnelles et politiques de la catas-trophe  : les secours, les pompiers, les élus et leurs administrations, les journalistes venus couvrir l’événe-ment, la foule… Ensuite, cette scénographie, nous l’avons voulue mobile, de sorte qu’elle offre toutes les proximités ou distances avec le public pour des effets de gros plans ou de plans plus larges. Et de sorte aussi qu’elle offre tous les angles de vision. C’est une possible évocation au théâtre de la grammaire cinématographique.

> suite page 2

Une failleUNE FaiLLE, SaiSON 1 : HaUT-BaS-FRaGiLE

Un immeuble s’est effon-dré. Sous les décombres, cinq survivants sont tota-lement coupés du reste du monde. au-dessus, la cité entière réagit au drame.Mathieu Bauer transpose au théâtre l’idée de feuil-leton. Les épisodes se succèdent et le langage s’apparente à celui des séries télévisées améri-caines, avec un « mon-tage » qui transporte le spectateur d’un lieu à un autre. Strasbourg de-vient le lieu supposé de la catastrophe et des ha-bitants strasbourgeois figureront le « chœur citoyen ».

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« Dans Le Misanthrope,parler c'est survivre. »

par Jean-François Sivadier,metteur en scène

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« Le droit à la fantaisie. »par ivan Grinberg,metteur en scène

de Folie courteline> page 2

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page 2Une faille (suite)

Enfin nous avons voulu que l’écriture soit animée par l’intensité du montage entre les séquences  : travailler donc sur les rythmes, la rapidité, le dynamisme, trouver le bon ton dans la vivacité des échanges.Comme dans toutes les séries dont je suis aficionado, j’ai voulu retrouver une pluralité des registres de discours. Différentes voix se feront entendre et différents types de langage, du plus familier au plus expert : chaque personnage aura sa couleur et son verbe particulier, la voix des spécialistes tels que les urbanistes, architectes, etc. ou encore une voix du chœur (constituée d’amateurs), qui est poétique et chantée et comme souvent chez moi accompagnée de musique.À cela s’ajoute la vidéo qui permet de démultiplier les temporalités et de donner une image complexe de la ville. Je vois ce plateau comme un plateau des espaces émotionnels, mentaux, visuels, sonores, très contrastés. Cocasserie, provocation, gravité, colère, mélancolie… Pour former un grand poème de la ville. Au fil de l'histoire, quelque chose s’approfondit ou s’épaissit. Les situations s’intensifient parce que nous en savons de plus en

plus sur les protagonistes, mais aussi parce que les relations entre eux évoluent, se transforment. Et parce que notre méditation sur le présent s'élargit et gagne en résonances.

Pourquoi vous intéressez-vous à la question de la ville et du logement ?La question du logement, c’est aussi celle de la justice sociale. L’effondrement de cet immeuble est le symptôme d’un certain nombre de dérèglements et de problèmes liés à la politique de la ville. Nous devons parler de la vie des gens. Il y a par exemple, dans notre histoire, la difficulté des jeunes à se construire, dans un univers où il est compliqué de trouver un travail et donc de se loger. Et par là, en effet, se joue le problème de leur autonomie. Il y a la question de la place des personnes âgées. Mais il y a aussi la question des clandestins, des sans-papiers, la question des ghettos. Je pense qu'il est urgent de parler de nos problèmes, mais je pense aussi qu'il est urgent de rendre justice aux gens : les gens sont porteurs de pensées, d'initiatives. Nous voulons aussi dresser le paysage de leurs aspirations, de leurs efforts.

« Dans Le Misanthrope, parler c'est survivre. »Extrait de la note d’intention de Jean-François Sivadier, metteur en scène

En démontant les mécanismes du discours politique et du discours amoureux dans un autoportrait impitoyable, l'auteur du Misanthrope, (qui sait s'incliner devant ceux qui lui donnent les moyens d'exercer son art, par exemple en préfaçant chacune de ses pièces d'une dédicace pleine de superlatifs) semble exposer aussi sur scène la complexité de son propre rapport au pouvoir, et celle de sa vie amoureuse quand il s'agenouille en public aux pieds de Célimène-Armande qui regarde ailleurs. Le 4 juin 1666 au Palais-Royal, Molière joue Alceste et le ridiculise. Son masque de clown est un révélateur. Si le comédien prend l'auteur au sérieux, il sait bien que le rire

est l'outil le plus sûr pour atteindre le cœur et l'esprit de celui qui l'écoute. Le personnage trébuche et parce que l'acteur nous permet de rire de ses chutes, nous reconnaissons chez l'auteur les accents véritables de sa colère et de sa douleur, toutes les deux intactes comme son espérance. C'est parce que son espérance est intacte que sa colère l'est aussi. À peine masqué par son personnage, Molière signe dans l’incandescence d'Alceste, l’aveu d'une foi inaltérable en l’humanité et magnifie la scène, comme le dernier endroit où l'on peut réveiller cette part de nous-mêmes qui ne s'est jamais laissé totalement apprivoiser.

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« Le droit à la fantaisie. » Par Ivan Grinberg, metteur en scène de Folie Courteline

ivan Grinberg met en scène cinq courtes pièces de Georges courteline. Drôles et vives, méchantes et féroces, chacune ausculte à sa façon la mécanique de notre humanité. Un quatuor de comédiens et une musicienne interprètent un défilé de personnages faisant se côtoyer, avec poésie comique et noire mélancolie, héros ordinaires, bouffons gais ou tristes, victimes et bourreaux. Les normes et les conventions sociales se voient rapidement dynamitées. il suffit à chaque fois de peu de choses pour que le monde ordonné s’étiole, vacille et se casse la binette.

Pourquoi Courteline ?Contemporain de Feydeau, grandi entre Parnasse et romantisme finissant, nourri de l’esprit du cabaret du Chat Noir, Courteline est amené au théâtre par André Antoine, le fondateur du Théâtre-Libre, qui devait révolutionner la discipline. Célébré de son vivant au Grand-Guignol comme à la Comédie-Française, Courteline trace un chemin en marge du grand vaudeville, dans les théâtres « à côté » comme on a coutume alors de les nommer. Son théâtre, inclassable, au croisement du savant et du populaire, a fait le choix de ne rien prendre au sérieux et surtout pas soi-même. Permettre à la fois l’extravagance de la bouffonnerie et l’humanité de la comédie de mœurs : « C’est le droit à la fantaisie. Pensez-vous que ce ne soit rien1 ? »Cette fantaisie se manifeste d’abord par quelque chose d’enfantin, un amour du plateau comme simple terrain de jeu, parfois proche de la piste de cirque, une insouciante liberté de construction, une autorisation générale à être bête, à rire, que j’ai envie de partager. Mais les textes qui composent Folie Courteline ont aussi en commun une certaine étrangeté, qui ne se réduit pas à la mécanique folle et parfois sèche du vaudeville d’un Labiche ou d’un Feydeau mais qui traquent la faille, le trouble, l’étrangeté à soi-même, aussi bien dans les comportements que dans la langue. Car c’est d’abord la

langue qui est saisie de trouble par un Courteline amoureux, « pauvre bûcheur qui fait sa phrase, comme on fait un train, de mots cherchés au bout des voies, amenés lentement derrière son dos et accrochés les uns aux autres tant bien que mal. » C’est de la langue que tout part et à laquelle Courteline revient toujours avec obstination.[...]Cinq pièces, quatre acteurs et une musicienne pour une vingtaine de rôles. [...] Ce sont « les marionnettes de la vie », dirait Courteline dans une formule qui rappelle celle de Bergson définissant le secret même du comique : du mécanique plaqué sur du vivant. Répétitions convulsives, obsessions, embarras, malentendus, chutes, distraction, mots d’esprits et blagues triviales… Corps et âmes désarticulés, pantins habités par un souffle, les personnages de Courteline sont pour les acteurs autant de « dispositifs expérimentaux » pour ausculter l’humain à travers le rire.

1. G. Courteline, entretien à l’Évènement, 1893, cité in F. Pruner,« Introduction » à Courteline, Théâtre, Éd. Garnier Flammarion, 1965.

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Une Faille, SaiSon 1 : HaUt-BaS-Fragiledu vendredi 4 au samedi 12 avril

tHéâtre en penSéeS DU tHéâtre à l’écran regarDS croiSéS

conception et mise en scène Mathieu Bauer QUaND LE THéâTRE SORT DE SON caDRE POUR UN NOUvEaU DROiT DE ciTé.Rencontre avec Mathieu Baueranimée par Magali Mougel (UdS)Lundi 7 avril à 20h au TNSRéservation recommandée au 03 88 24 88 00(détail dans les brèves)

LE TROU de Jacques Becker, 1960, 132’Projection suivie d'une rencontreavec Mathieu BauerMardi 8 avril à 20h au Cinéma StarRéservation recommandée au 03 88 24 88 00

Tarif spécial : 5,50€ pour les abonnés du TNS ou sur présentation d’un billet du spectacle

cOMMENT iNScRiRE LE THéâTRE DaNS UN TERRiTOiRE ?Mathieu Bauer et Jean-Marc Biry, directeur du CAUE du Bas-RhinMercredi 9 avril à 18h45Librairie Quai des BrumesRéservation recommandée au 03 88 24 88 00(détail dans les brèves)

Texte Sophie Maurer

> ATTENTIoN horaires spéciaux : Du mardi au samedi à 19h • Dimanche 6 avril à 15h • Relâche lundi 7 avril

Salle KoltèsAvec Joris Avodo, Pierre Baux, Michel Cassagne, Christine Gagnieux, Matthias Girbig, Lou Martin-Fernet, les musiciens Sylvain Cartigny (guitare et chant), Stan Valette (sampler), les voix d’André Wilms et Christian Ménauge ainsi que le chœur citoyen composé de quinze habitants de la région.

#failleTNS 3 viDéo : www.tns.fr

le MiSantHrope du mardi 11 au vendredi 21 marsBorD De plateaU

converSation De la liBrairie KléBer

" alceSte S’en MÊle "

de Molière Séances spéciales• Surtitrage françaisVendredi 14 mars• Surtitrage allemandSamedi 15 mars

Mardi 18 marsà l'issue de la représentation

Rencontre avecJean-François Sivadieret Nicolas BouchaudSamedi 15 marsà 11h30Réservation recommandéeau 03 88 24 88 00

Spécialement invité par le TNS, Alceste met sa répartie cinglante au profit de ces moments où la sincérité nous démange… Chaque semaine venez retrouver ses conseils avisés

sur alcestesenmele.tumblr.com, au travers de mini cartoons inspirés autant de la pièce que de la vie quotidienne.> Tumblr réalisé par des étudiantes en Arts du spectacle (UdS)

Mise en scène Jean-François Sivadier

Du mardi au samedi à 20hDimanche 16 mars à 16hRelâche lundi 17 mars

Salle KoltèsAvec Cyril Bothorel, Nicolas Bouchaud, Stephen Butel, Vincent Guédon, Anne-Lise Heimburger, Norah Krief, Christophe Ratandra, Christèle Tual

#misanTNS 3 viDéo : www.tns.fr

Folie coUrteline, leS MarionetteS De la vie du mardi 18 au dimanche 30 mars

Cinq courtes pièces : théodore cherche des allumettes (1897) • le Droit aux étrennes (1896) • le petit Malade (1905) • les Boulingrins (1898) • les Mentons bleus – Scènes de la vie de cabots (1906)

BorD De plateaU

de georges courteline Séance spéciale• AudiodescriptionDimanche 30 mars à 16h

Jeudi 27 marsà l'issue dela représentation

Mise en scène Ivan Grinberg

Du mardi au samedi à 20h • Dimanche 30 mars à 16hRelâche dimanche 23 et lundi 24 mars

Espace Grüber (18 rue Jacques Kablé)Avec Damien Bouvet, Stéphan Castang, François Chattot, Nina Nkundwa et Alice Caubit (clarinette)

#folieTNS 3 viDéo : www.tns.fr

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Le troisième spectacle de Marta Górnicka Requiemachine s'inscrit dans la continuité de son travail de recherche visant à créer un chœur tragique contemporain qui aborde la question de la condition humaine constamment soumise aux normes culturelles, sociales, économiques et religieuses. Cette fois-ci, la voix du chœur vise la réalité du système économique du libre-échange. Il devient le corps/la voix de la société prise en étau entre la terreur du chômage et l'exigence de travailler au-delà de ses forces. Un chœur de performeurs prend forme sur la scène du théâtre pour interpréter un requiem extatique contre ce système, signe du pouvoir de la technologie sur la liberté personnelle.« Je suis la victime immolée de tout sys-tème » – a écrit Broniewski, en révélant une tension dramatique entre la pres-sion écrasante de l'idéologie et la force de la poésie qui, comme il espérait, devait à la fois révolutionner le monde et sauver la subjectivité personnelle. Aujourd'hui, ces textes retranscrits à travers la force d'un chœur, une ma-chine composée d'un corps et d'une voix collectifs, frappent avec une incroyable puissance. Le potentiel révolutionnaire des poèmes des années 30, résonnent comme un chant à la gloire de l'effica-cité et du rendement d'une corporation.

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w w w . t n s . f r+33 (0)3 88 24 88 00

atelierd’écriture théâtrale

Animé par Magali Mougel, auteur et pédagogue, en collaboration avec Fanny Mentré, auteur associée au TNS, sur le thème "ÉCRIRE LA VILLE".Du vendredi 14 au dimanche 16 mars et du vendredi 28 au dimanche 30 marsHoraires : les vendredis de 18h à 21h, les samedis de 10h à 13h et de 14h à 17h, les dimanches de 14h à 18h au TNS.Participation atelier : 30 €ouvert à tous dans la limite des places disponibles.Inscription obligatoire auprès de Quentin Bonnell ([email protected])

traduire l’europedu 15 au 25 mars 2014

9ES RENcONTRES EUROPéENNESDE LiTTéRaTURE à STRaSBOURGRencontres organisées par l'Association capitale européenne des Littératures (ACEL) en collaboration avec l'Université, la Ville et la Communauté urbaine de Strasbourg.

LEcTURES PUBLiQUES• LE PANNEAU d’Erri De Lucaà l’occasion de la remise du Prix européen de Littérature 2013 à Erri De Luca et de la Bourse de traduction à Danièle Valin, André Pomarat et Fred Cacheux, comédien de la troupe du TNS, liront la nouvelle Le Panneau, en présence de l'auteur et de sa traductrice. Lecture suivie d’un échange animé par Jean-Baptiste Para, rédacteur en chef de la Revue Europe.vendredi 21 mars à 20h30au TNS, Salle Gignoux

• NAPLES : LECTURE-CoNCERTFred Cacheux fera entendre plusieurs textes de Erri De Luca sur la ville de Naples, ac-compagné du musicien Gianmaria Testa.Samedi 22 mars à 17h30à la Médiathèque André MalrauxSur inscription auprès du DépartementLangues et Littératures 03 88 45 10 10

théâtre en penséesUne Faille

Rencontre avec le metteur en scène Mathieu Bauer, animée par Magali Mougel (UdS)on entend parfois dire que le théâtre a toujours un train de retard, qu'il est en décalage et n'avance pas avec son temps, avec son époque, qu'il est incapable d'être en écho ou en réponse immédiate aux mouvements du monde, comme le serait soi-disant la télévision ou le cinéma.Avec Une faille, Mathieu Bauer souhaite donner un coup de pied dans cette fourmilière d'a priori et nous parlerons avec lui de cette volonté d'inscrire le théâtre au cœur des préoccupations présentes de la cité.Lundi 7 avril à 20hAu TNS, salle GignouxEntrée libre – Réservation recommandée

regards croisés

cOMMENT iNScRiRE LE THéâTRE DaNS UN TERRiTOiRE ?Libre échange entre spectateurs à 18h45 suivi d’un débat à 20h avec Mathieu Bauer et Jean-Marc Biry, directeur général du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) du Bas Rhin. Soirée animée par Barbara Engelhardt.Mercredi 9 avril à 18h45À la Librairie Quai des BrumesEntrée libre – Réservation recommandée

tournées

LOvE aND MONEYParis, Théâtre du Rond-Point,du 6 mars au 6 avril 2014Bourges, Maison de la Culture,du 14 au 17 avril 2014

PULvéRiSéSAubervilliers, Théâtre de la Commune-CDN, du 19 au 29 mars 2014

UNE FaiLLENoisy-le-Grand, Espace Michel Simonle 7 mars Lyon, Théâtre de la Croix-Roussedu 18 au 22 mars 2014Reims, Comédie de Reimsdu 27 au 29 marsHérouville-St-Clair, La Comédie de Caendu 17 au 18 avril

PERcEvaL LE GaLLOiSVilleurbanne, TNP du 15 au 27 avril

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« Les ouvriers de la parole. »Par Marta Górnicka, metteure en scène de Requiemachine

Marta Górnicka a créé un chœur, composé de femmes et d’hommes et travaillé sur les poèmes de Władysław Broniewski qui résonnent comme un chant à la gloire de l'efficacité et du rendement des travailleurs. à ceux-ci s’ajoutent des lettres, comptines d'enfant, textes philosophiques… Les voix et les mouvements évoquent une machine futuriste d’où s’élèvent parfois une voix singulière, un chant pur et poétique. Dans cet espace sonore et visuel, les mots scandés par le chœur se transforment en musique et le langage en rythme. Présente parmi le public, Marta Górnicka dirige en direct les voix et les sons qui s’élèvent. Marta Górnicka a été accueillie au TNS à l’occasion de la 7e édition du Festival Premières en 2012 avec son précédent spectacle Magnificat.

reQUieMacHine du vendredi 28 mars au mardi 1er avril BorD De plateaU atelier voiX

de Marta górnicka d’après les poèmes de Władysław Broniewski Lundi 31 marsà l'issue de la représentationde 21h

Atelier de travail de chœur,proposé par les CEMEAen partenariat avec Le MaillonLundi 31 mars de 20h30 à 21h30 au TNSTout public • Entrée libreRéservation obligatoire au 03 88 27 61 80

Mise en scène Marta Górnicka

> Coproduction du TNSen collaboration Le Maillon-Théâtre de StrasbourgEn polonais surtitré

> ATTENTIoN horaires spéciaux : 2 représentations par jourDu vendredi au mardi à 19h et 21hDimanche 30 mars à 16h et 18h

Salle GignouxAvec Antoni Beksiak, Grzegorz Kuraszkiewicz, Maciej Dużyński, Janusz Leśniewski, Michał Głowacki, Grzegorz Milczarczyk, Bartosz Grędysa, Dawid Wawryka, Borys Jaźnicki, Katarzyna Jaźnicka, Jakub Mróz, Adam Konowalski, Wiesław Kowalski, Łukasz Wójcicki, Paweł Góralski, Piotr Kurjata, Maciej Łagodziński, Justyna Chaberek, Kaja Stępkowska, Dominika Stefańska, Anna Rączkowska, Ewa Konstanciak, Anna Jagłowska, Kamila Michalska, Anna Wodzyńska, Magda Roma Przybylska

#requiTNS 3 viDéo : www.tns.fr

« REQUIEMACHINE traite de la relation entre la langue et le pou-voir. Le point de départ du travail sur ce spectacle a été la langue des poèmes de Broniewski, une langue proche d'une rythmique-robotique, et l'histoire boulever-sante de sa vie. Son propos poé-tique s'est confondu dans ma tête avec la campagne publicitaire de Benetton : « Sois le demandeur d'emploi de l'année », avec la marche impériale de Star Wars, et avec le son de la voix du poète enrayé par son cancer du larynx. Je tenais à faire ressortir le tota-litarisme des stratégies contem-poraines mises en place dans les domaines de la surveillance et de la discipline : les mécanismes qui font changer des habitants du paradis néolibéral en une armée d'ouvriers/robots. »

« Je crois en le pouvoir du chœur. Je crois que le chœur entraîne le changement, défie les tabous, que la voix du chœur remue le public, lui parle directement. En oubliant le chœur, le théâtre contempo-rain s’est débarrassé de quelque chose de très important et plein de force, de la tragédie et de la possibilité de rentrer en dialogue avec la réalité. Aujourd’hui, le théâtre sans chœur est mort, cela devient un simple spectacle, du divertissement. Parce que c’est un instrument du changement qui fait usage de la force du rythme et de la connaissance de l’Antiquité. Parce que cela parle de quelque chose qui est important. »

Citations de Marta Górnickaextraites de l’article

de Anna Legierska, mars 2013publié sur le site www.culture.pl

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Dis-moi quel est ton nom.Silence !

Je suis Broniewski. Un Polonais. Un catholique. Un alcoolique.

Je suis silence, tais-toi, sois fier !Je t’emmènerai dans la tombe.

Je suis Broniewski.Un Polonais. Un catholique. Un alcoolique.

Un diable s’est fourré dans mon âmeet la fait tanguer.

Un diable me dit à l’oreille :« écris contre le ciel, contre l’enfer ».

> Extrait de Requiemachined'après les poèmes de Władysław Broniewski

Page 4: Journal du TNS #23 Mars-avril 2014

Stammtisch

édité par le Théâtre National de Strasbourg • Directrice de la publication Julie Brochen  • Responsables de la publication Éric de La Cruz, Fanny Mentré • Rédactrice en chef Caroline Strauch • En collaboration avec Quentin Bonnell, Tania Giemza, Chrystèle Guillembert, Chantal Regairaz  • conception et réalisation graphique Tania Giemza • Remerciements Solenne Montandon, Papillon impression DNA

Où trouver le Journal du TNS ? Au TNS et dans de nombreux lieux de dépôts : Boutique Culture, bibliothèques, FNAC, théâtres, musées, bars… (liste consultable sur www.tns.fr) •Sur le site du TNS (téléchargeable dès les 1er septembre, novembre, janvier, mars et mai) • Sur le blog du TNS : www.tns.fr/blog > rubrique Le Journal du TNS

b l oRéagir sur le

www.tns.fr/blog

S’exprimer, publier, partager sur le

Muses, lecture / exposition textes de James Joyce et Hakim Mouhous / dessins Hakim MouhousPrésentation le 7 mars à 20h au TNS, salle Gignoux • Réservation au 03 88 24 88 00comédienne formée à l’école du TNS, Hélène Schwaller fait partie de la troupe permanente du TNS sous la direction de Stéphane Braunschweig. Elle joue dans La Cerisaie de Tchekhov et dans Dom Juan de Molière, mis en scène par Julie Brochen. Elle participe également aux jurys du concours de l’école du TNS et intervient régulièrement auprès des élèves. On la retrouve cette saison à Strasbourg dans deux spectacles : Des arbres à abattre de Thomas Bernhard mis en scène par claude Duparfait et célie Pauthe et Les Serments indiscrets de Marivaux mis en scène par christophe Rauck.Hélène Schwaller présente au mois de mars une carte blanche autour de textes de James Joyce et des œuvres de Hakim Mouhous.

Le corps et le cœur, les mots et les couleurs, l'acte premier dans son essence même,dire l'acte d'amour dans sa quête d'absolu qui nous conduit à l'acte créateur, à l'acte artistique dans toute sa nécessité. L'adresse à l'autre, absent, mais qui est là et nous inspire. Femmes, muses d'un jour, muses pour toujours… Nora aura été l'inspiratrice de Joyce pour toutes les figures féminines de ses romans,j'aurai été celle à qui Hakim aura adressé ces mots-là et ces dessins-là.Je vous invite à les découvrir.

Hélène Schwaller

Carte blanche à Hélène Schwaller

Renseignements/Location : 03 88 24 88 24

Tarifs saison 12-13 : de 5,50 € à 27 €

Où se jouent les spectacles ?TNS : 1 avenue de la Marseillaise- Salle Koltès, placement numéroté- Salle Gignoux, placement libreESPACE KLAUS MiCHAEL GRüBER :18 rue Jacques Kablé, placement libre

Toutes les salles sont accessiblesaux personnes à mobilité réduite.

Où et comment acheter vos billets ?

• à la billetterie du TNS : 1 avenue de la MarseillaiseHoraires d’ouverture :lundi 14h-18h, mardi > vendredi 10h-18h, samedi 10h-12h /14h-18h

• Par téléphone : 03 88 24 88 24 et par internet http://billetterie.tns.fr

• à la caisse du soir (uniquement le spectacle du jour) : ouverte 45 min. avant le début de la représentation.

• autres points de vente :- Boutique Culture, place de la Cathédrale- Réseau « FNAC, Carrefour, Géant, Système U, intermarché »- Détenteurs de la carte Culture : Kiosque Culture, L’Agora - bâtiment Le Platane

informations pratiques

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