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Même si le résultat de la votation consultative du 13 février a été favorable à la centrale nuc- léaire Mühleberg II, l’alliance « Non au nucléaire » considère que le pourcentage élevé de NON atteste d’une évolution des mentalités au sein de la population. Dans le canton de Berne, canton d’implantation de la centrale nucléaire, 48,8 % de la population s’est pro- noncée contre Mühleberg II, ce qui constitue un succès d’estime. Par rapport aux anciens projets nucléaires, on constate une augmentation du nombre d’opposants au nucléaire. « Le résultat serré de la votation est un signal clair pour le reste de la Suisse. L’acceptation du nucléaire est en perte de vitesse. Il est grand temps que le monde politique et les producteurs d'électricité modifient leur position et leur stratégie pour miser sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique », revendique Jürg Buri, directeur de la Fondation Suisse de l’Énergie (SES) et président de l’alliance « Non au nucléaire ». Prise de position de l'alliance « Non au nucléaire » Lien vers les résultats de la votation Conseil d’Etat neuchâtelois contre de nouvelles centrales nucléaires Avec l’année qui débute, voici venue l’heure des bilans. Les énergies solaire et éolienne s’en sortent bien, comme en attestent les derniers chiffres. Selon l’institut d’étude de marché anglais IMS Research, la construction mondiale d’installations photovoltaïques a enregistré une croissance de 130 % au cours de l’année écoulée. Cela correspond à une puissance nouvellement installée de 17,5 gigawatts (GW). Pour cette année, IMS Research s’attend à une nouvelle augmentation, de sorte que fin 2011, la production d’électricité solaire sera équivalente à la production d’environ dix centrales nucléaires de la classe 1GW. 2010 a constitué une année record pour la construction d’éoliennes en Suisse : les capacités de production ont augmenté de quasiment 150 % pour atteindre 42 méga- watts (MW). Selon Suisse Eole, 28 grandes éoliennes totalisent actuellement une puissance de 42 MW et fournissent de l’électricité à quelque 21 000 ménages. Solarmedia à propos des pronostics de IMS Research (en allemand) Suisse Eole à propos du record que le secteur éolien suisse a enregistré en 2010 Actualités énergie Votation sur Mühleberg II : les mentalités évoluent En 2010, les énergies éolienne et solaire ont gagné du terrain © Greenpeace © Suisse Eole © istockphoto/Andreas Kermann L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 01/2011

Journal-en-ligne 1 / 2011

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Le journal-en-ligne de l'alliance «Non au nucléaire»

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Même si le résultat de la votation consultative du 13 février a été favorable à la centrale nuc-léaire Mühleberg II, l’alliance « Non au nucléaire » considère que le pourcentage élevé de NON atteste d’une évolution des mentalités au sein de la population.

Dans le canton de Berne, canton d’implantation de la centrale nucléaire, 48,8 % de la population s’est pro-

noncée contre Mühleberg II, ce qui constitue un succès d’estime. Par rapport aux anciens projets nucléaires, on constate une augmentation du nombre d’opposants au nucléaire. « Le résultat serré de la votation est un signal clair pour le reste de la Suisse. L’acceptation du nucléaire est en perte de vitesse. Il est grand temps que le monde politique et les producteurs d'électricité modifient leur position et leur stratégie pour miser sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique », revendique Jürg Buri, directeur de la Fondation Suisse de l’Énergie (SES) et président de l’alliance « Non au nucléaire ».

Prise de position de l'alliance « Non au nucléaire » Lien vers les résultats de la votation Conseil d’Etat neuchâtelois contre de nouvelles centrales nucléaires

Avec l’année qui débute, voici venue l’heure des bilans. Les énergies solaire et éolienne s’en sortent bien, comme en attestent les derniers chiffres.

Selon l’institut d’étude de marché anglais IMS Research, la construction mondiale d’installations photovoltaïques a enregistré une croissance de 130 % au cours de l’année écoulée. Cela correspond à une puissance nouvellement installée de 17,5 gigawatts

(GW). Pour cette année, IMS Research s’attend à une nouvelle augmentation, de sorte que fin 2011, la production d’électricité solaire sera équivalente à la production d’environ dix centrales nucléaires de la classe 1GW.

2010 a constitué une année record pour la construction d’éoliennes en Suisse : les capacités de production ont augmenté de quasiment 150 % pour atteindre 42 méga-watts (MW). Selon Suisse Eole, 28 grandes éoliennes totalisent actuellement une puissance de 42 MW et fournissent de l’électricité à quelque 21 000 ménages. Solarmedia à propos des pronostics de IMS Research (en allemand) Suisse Eole à propos du record que le secteur éolien suisse a enregistré en 2010

Actualités énergie

Votation sur Mühleberg II : les mentalités évoluent En 2010, les énergies éolienne et solaire ont gagné du terrain

© Greenpeace © Suisse Eole

© istockphoto/Andreas Kermann

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 01/2011

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Les LED (light emitting diodes) permettent de réduire de moitié la consommation suisse d’électricité pour l’éclairage. Le pourcenta-ge d'ampoules LED utilisées actuellement est encore minime. La situation pourrait toutefois évoluer très vite.

A dater du 1er septembre 2012, toutes les ampoules en Suisse devront satisfaire aux exigences de la classe d’efficacité C. Cette obligation signe la fin définitive

des ampoules traditionnelles. Une alternative particulièrement prometteuse existe déjà : l'ampoule LED. Une LED de qualité diffuse une lumière tout aussi forte que les ampoules à incandescence ou les ampoules halogènes traditionnelles, tout en consommant 80 % d’électricité en moins. « La technologie d’éclairage LED devrait connaître un développe-ment similaire à celui qu’ont déjà connu les écrans d’ordinateurs ou de télévisions LCD qui sont très efficaces », explique Armin Braunwalder de l’Agence suisse pour l’efficacité énergétique (S.A.F.E.). « Les prix vont chuter de façon significative et la qualité va conti-nuer à s’améliorer. » Le potentiel d’économie est considérable. Il correspond à peu près à une centrale nucléaire du type Mühleberg. S.A.F.E – L’Agence suisse pour l’efficacité énergétique Topten : LED et autres moyens d’éclairage efficaces en un clic

En 2009, les ménages allemands qui ont eu recours aux énergies renouvelables pour couvrir totalement ou partiellement leurs besoins en chaleur ont écono-misé un total de 2,56 milliards d’euros sur les frais de chauffage liés à la consommation. Cela correspond en une moyenne de EUR 595.- par ménage. C’est ce que révèle l’étude menée par le Zentrum für Sonnen-energie- und Wasserstoff-Forschung, ZSW de Bade-Wurtemberg.Si ces ménages avaient uniquement couvert leurs besoins de chaleur avec des combus-tibles fossiles, ils auraient dû faire face à un surcoût considérable. « Des instruments de promotion fiables et des prêts à taux d’intérêt avantageux sont malgré tout nécessaires pour vaincre la réticence qu’il pourrait y avoir face à un nouvel investissement dans un chauffage renouvelable », explique Jörg Mayer, directeur de l’Agentur für Erneuerbare Energien (agence allemande des énergies renouvelables). En 2009, 10,7 % de la chaleur consommée par les ménages allemands était issue des énergies renouvelables. Vers l’étude du ZSW (en allemand)

Économiser une centrale Mühleberg avec des ampoules LEDLes ménages allemands économisent des centaines d’euros grâce aux énergies renouvelables

© istockphoto.com/hp_photo© Agentur für Erneuerbare Energien

L’oncologue pédiatre Annette Ridolfi Lüthy en est convaincue : même sans accident de réacteur, les enfants grandissant près de centrales nucléaires sont plus souvent atteints de leucémie ou meurent avant même de naître. L’Office fédéral de la santé publique se préoccupe également de la question.

Après les questions sur l’influence des centrales nucléaires sur le taux de natalité des filles soulevées par une étude allemande, le conseiller fédéral Didier

Burkhalter s’est exprimé sur ce sujet lors d’une heure de questions au Conseil national. Si des résultats d’études scientifiques venaient à prouver un rapport entre le rayonnement ionisant et la proportion de naissances de bébés filles et de bébés garçons, le conseiller fédéral se verrait dans l’obligation de revoir la procédure d’autorisation pour les nouvelles centrales nucléaires. L’oncologue pédiatre Annette Ridolfi Lüthy, membre de l’association des Médecins pour une Responsabilité sociale et pour la Prévention de la Guerre nuc-léaire (PSR/IPPNW), explique dans une interview les fondements de ces études et les répercussions du rayonnement radioactif sur le patrimoine génétique humain. Vers l’interview avec l’oncologue pédiatre Annette Ridolfi « Médecins pour une Responsabilité Sociale » (PSR/IPPNW)

Le rayonnement nuit à notre patrimoine génétique

© Ursula Häne

Une récente étude du WWF aboutit à la conclusion que l’approvisionnement mondial en énergie grâce aux énergies re-nouvelables et à l’efficacité énergétique est possible d’ici 2050.

En collaboration avec l’entreprise de conseil Ecofys, le WWF a réalisé une étude pour voir si le monde pouvait s’approvisionner exclusivement grâce aux énergies renouvelables et durables d’ici 2050. Les résultats ont montré que d’ici 2050, les besoins en énergie à l’échelle mondiale pourront être couverts à 95 % par les énergies renouvelables, et ce, en recourant de façon réaliste à

la technique actuelle. Le scénario tient compte de la croissance économique et de la mobilité croissante. Corollaire positif : sans pétrole, sans charbon et sans le nucléaire, le monde tourne même à meilleur marché. « Nous ne pouvons pas nous tromper si nous misons exclusivement sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, en Suisse et dans le monde entier », déclare Patrick Hofstetter, responsable de la politique climatique chez WWF Suisse. « Les énergies renouvelables ne sont pas le meilleur choix, mais le seul choix qui s’offre à nous. » Résumé du WWF Energy Report (PDF) (en anglais) Lien vers le WWF Energy Report (PDF) (en anglais)

Reconversion dans les énergies renouvelables d’ici 2050

© WWF Schweiz

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 01/2011

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Si la Suisse veut rester la plaque tournante de l’élec-tricité en Europe, elle doit s’intégrer dans le marché européen de l’électricité et du gaz. C’est ce qu’affirme Günther Oettinger, le Commissaire européen en charge de l’énergie, revendiquant dans la foulée une libérali-sation totale du marché suisse de l’électricité et une promotion solide des énergies renouvelables.« La Suisse négocie avec l’UE dans le domaine éner-gétique » ou « La Suisse doit devenir membre de l’UE pour les questions relatives à l’énergie ». Ces messages ne sont pas nouveaux, car les deux parties discutent de l’accès au marché et du rattachement des réseaux suis-ses d’électricité à l’UE depuis 2007. Aujourd’hui toutefois, les choses semblent enfin progresser. Un premier accord provisoire doit être signé en milieu d’année et un contrat suivra en fin d’année. La responsable de la communica-tion de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) Marianne Zünd a expliqué qu’il s’agissait là du calendrier prévu. L’OFEN a précisé que des étapes importantes avaient d’ores et déjà été franchies et que les négociations devaient désormais permettre de régler les dernières subtilités. Les énergies renouvelables font partie de ces « subtilités ». En effet dans sa directive RES, qui fixe la proportion de la consommation énergétique que les différents pays de

l’UE doivent couvrir avec des énergies renouvelables, l’UE exige qu'elles soient solidement promues.

Les mêmes règles pour tousLe Commissaire européen en charge de l’énergie, Günther Oettinger, propose à la Suisse une adhésion complète à l’Europe de l’énergie. C’est ce qu’il a expliqué début janvier lors du Congrès suisse de l’électricité à Berne. Günther Oettinger a toutefois énoncé clairement la contrepartie liée à cette offre. Une telle adhésion est uniquement possib-le si la Suisse adopte les règles du marché européen de l’énergie dans leur intégralité. Jusqu’en 2020, la proportion des énergies renouvelables doit être de 20 % dans tou-te l’Union européenne. L’économiste Rudolf Rechsteiner explique qu’au sein de l’UE, il n’y aura donc quasiment plus que des centrales « vertes » qui seront mises en service d’ici 2020. La Suisse va-t-elle suivre le mouvement ? Les défenseurs suisses du nucléaire (Axpo, Alpiq et FMB) et economiesuisse ne veulent pas (encore) en entendre parler, contrairement aux services municipaux progressifs. Ces derniers sont néanmoins dans l’impossibilité d’importer du courant propre depuis la mer du Nord, car les réseaux suisses sont réservés au courant nucléaire. D’après Rudolf Rechsteiner, ceci est la cause de la lenteur de l’avancée des négociations avec l’UE depuis 2007. Toutefois, si la Suisse

veut devenir membre de l’UE de l’énergie, elle va devoir davantage promouvoir les énergies renouvelables. On peut lire dans les médias que la proportion des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie globale doit passer de 20 à 31 % d’ici 2020. Marianne Zünd pré-cise que « ce pourcentage doit faire l’objet d’une négoci-ation qui devra également tenir suffisamment compte des prestations préalables de la Suisse ». Les pays riches et les pays pourvus de bonnes conditions naturelles doivent recourir à un pourcentage d’énergies renouvelables su-périeur à la moyenne de l’UE. Pour la Suède par exemple, ce chiffre se monte à 49 % et pour l’Autriche, qui est comparable à la Suisse en raison de son grand potentiel en matière d’énergie hydraulique, cela représente 34 %. En conséquence, il sera pratiquement impossible pour la Suisse de bénéficier d’un régime dérogatoire. Générale-ment, l’UE reste ferme par rapport à ses objectifs, mais se montre plus flexible quant aux délais.

Un éventail d’instrumentsLa Suisse est en mesure d’assurer une promotion solide des énergies renouvelables comme l’exige l’UE. Toutefois, le délai imparti jusqu’en 2020 est serré. C’est la raison pour laquelle des potentiels d’efficacité rapidement réalisables dans le domaine fossile présentent un intérêt

Les énergies renouvelables seulement promues grâce à l’UE ?

Point fort

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Strom Grafiken 2009

www.powergrid.ch

In (TWh) / vertragliche Werte

16.3

1

1.7

21.1

Übrige Länder 0.1

Quelle: Bundesamt für Energie 2010

Einfuhr-/Ausfuhr-Saldo

© istockphoto/Björon Kindler© PowerGrid.ch

La Suisse – plaque tournante de l’électricité en Europe

Solde importations/exportations

Graphiques électricité 2009

En (TWh) / valeurs contractuelles

Source : Office fédéral de l’énergie, 2010

Autres pays 0,1

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Point fort Chronique

La votation du 13 février a montré que lorsqu’il est question de centrales nuc-léaires, les avis demeurent très partagés sur la meil-leure politique énergétique à adopter.

Les partisans du nucléaire contestent le fait que les nouvelles énergies renou-velables contribuent, à court et à moyen terme, à satisfaire la demande d’énergie. Pour eux, « il

serait tout de même utopique de miser sur une techno-logie qui n'a actuellement même pas une part d’un pour cent dans le bouquet énergétique suisse. » Toutefois, cela donne à réfléchir de savoir que les politiques qui avancent aujourd’hui cet argument sont les mêmes qui ont voté, par le passé, contre la promotion des nouvelles énergies renouvelables. Dans les années 1990, le dis-cours était : « Nous avons de l’électricité en suffisance. Personne n’achètera votre électricité solaire ; elle est trop coûteuse. » Sur le marché de l’électricité, il n’était pas encore question d’une future pénurie. Même si le canton de Berne continue de se proposer comme terre d’accueil d’une nouvelle centrale nucléaire, il demeure pertinent d’exposer comment on peut compenser la production d’électricité de la centrale de Mühleberg à l’aide des nou-velles énergies renouvelables. On pourrait par exemple recourir à l’électricité solaire (également appelée énergie photovoltaïque). L’exemple de l’Allemagne vient d’ailleurs montrer que l’idée n’a rien d’une utopie : au cours des dix dernières années, ce pays a massivement investi dans l’énergie photovoltaïque ; à la fin de l’année dernière, il obtenait par ce moyen une puissance cumulée de 15

GW. Grâce à l’électricité ainsi produite chaque année, on pourrait se passer de la centrale nucléaire de Mühleberg et d’un plus grand réacteur comme celui de Gösgen. Bien entendu, tout cela aurait un coût. Il faudrait alors une certaine volonté politique pour obtenir le financement de départ nécessaire. J’entends déjà le discours suisse : « Le fait d’accorder des subventions ou de maintenir des prix d’achat du courant élevés nuit à l’économie. » Pourtant, la situation actuelle en Allemagne vient contredire cet argument. Dans ce pays, le secteur de l’énergie photovol-taïque regroupe déjà plus de 130 000 emplois, couvrant un large éventail de professions dans des entreprises artisanales (couvreur, installateur-électricien, etc.) com-me dans des sociétés high-tech. Ainsi, l’Allemagne a pu creuser son avance technologique. Malgré le résultat de la votation, je reste persuadé que nous nous trouvons au cœur du développement des nouvelles énergies renou-velables. Ce n’est pas sans raison qu’on classe déjà ces technologies parmi les tendances majeures. Le canton de Berne ne suit pas (encore) le mouvement et préfère miser sur une technologie obsolète. Mais cette stratégie a elle aussi un coût : une forte dépendance envers les autres pays pour notre approvisionnement en carburant et le problème du stockage définitif, un véritable cadeau empoisonné pour nos descendants.

Let the sunshine inChristoph von Bergen, fondateur et directeur de Sputnik Engineering AG (Bienne)

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particulier. L’ancien conseiller national Rudolf Rechsteiner énumère différents instruments qui doivent être utilisés de part et d’autre à cette fin : rétribution du courant injecté et de la chaleur produits par des sources d’énergie renouve-lables, augmentation du prix de l’énergie fossile, exigences minimales sévères imposées aux bâtiments, aux appareils et aux véhicules à moteur. L’Office fédéral de l’énergie ne veut pas se prononcer définitivement sur la question. A la mi-mars, une étude réalisée par Prognos doit identifier le potentiel de la Suisse en termes d’énergies renouve-lables et les domaines dans lesquels les pourcentages d’énergies renouvelables pourraient être revus à la hausse. « Il est d’ores et déjà clair qu’il faut encourager les énergies renouvelables et brider les énergies fossiles », explique Marianne Zünd. Le plus grand potentiel devrait toutefois se situer au niveau de l’efficacité énergétique. Rudolf Rechsteiner n’attend pas de résultats concluants de cette nouvelle étude et souligne que jusqu’ici, ce bureau d’études a toujours sous-estimé les énergies renouvelab-les. Il ne pourrait toutefois jamais accepter qu’elle révèle une incapacité de la Suisse à atteindre un pourcentage de 31 %. Le cas échéant, cela signifierait que le pays le plus riche du monde, disposant des meilleures conditions dans le domaine des énergies renouvelables, ne serait pas en mesure de faire ce que l’Autriche, le Danemark, l’Allemagne et la Suède sont capables d’accomplir.

Le 13 février la population bernoise a approuvé de jus-tesse une nouvelle centrale nucléaire à Mühleberg. Si la Suisse veut satisfaire aux objectifs de l’UE, de nouvelles centrales nucléaires font tache dans le paysage de l’électricité. L’industrie électrique pourrait se retrouver de plus en plus à court d’explications, car il est bien connu que l’énergie nucléaire n’est pas renouvelable. Nous pou-vons retourner le problème dans tous les sens. Il n’y a pas d’autre solution que de promouvoir les énergies renouve-lables et l’efficacité énergétique, du moins si nous voulons devenir « membre de l’UE pour les questions relatives à l’énergie » et continuer à gagner des milliards grâce au commerce européen de l’électricité.

© zvg

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