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Journal trimestriel de la spiritualité afrocentrique Volume I n°1 Novembre 2010 Une publication de l’Institut des Sciences Animiques

Journal trimestriel de la spiritualité afrocentrique Novembre 2010 · 2012-09-11 · Dr Kiatezua L. Luyaluka Page 2 . Page 3 C’est dans la dépossession de l’Afrique de toutes

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Journal trimestriel de la spiritualité afrocentrique

Vol

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n°1

Nov

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010

Une publ i cat ion de l ’ Inst i tut des Sciences Animiques

Page Editoriale 1

Ma vision de l’afrocentricité 2

L’Afrique 50 ans après 3

Prophétie de Simon Kimbangu 4

Pensée lunaire et pensée solaire 4

La nature illusoire de la sorcellerie 5

Vaincre la sorcellerie 6

Le désir réel vient de Dieu 11

Qu’est ce que l’Institut des Sciences Animiques ? 13

Témoignages de guérison 15

Répertoire des guérisseurs spirituels 19

Publications de Dr Kiatezua L. Luyaluka 20

Dans ce numéro Dans ce numéro Dans ce numéro Dans ce numéro

PENSEES KEMETIQUES

Journal trimestriel de la spiritualité afrocentrique Rédacteur en Chef: Dr Kiatezua Lubanzadio Luyaluka

Dépôt Légal: OT/01010-57236 Kinshasa 2010

PENSEES KEMETIQUES

Journal trimestriel de la spiritualité afrocentriqueJournal trimestriel de la spiritualité afrocentriqueJournal trimestriel de la spiritualité afrocentriqueJournal trimestriel de la spiritualité afrocentrique

Volume I n°1

Novembre 2010

Une publication de l’Institut des Science Animiques

Centre de recherche en philosophie et spiritualité afrocentriques

Dans son livre sur l’histoire de l’Egypte et de l’Assyrie, le Profes-seur Maspero rapporte une conception des an-ciens Égyptiens : « Quand un homme ou un dieu était cloué par une maladie, la seule chance de le guérir résidait dans la connaissance de son nom réel, et par là conjurer le mauvais es-prit qui le tourmen-tait. »1 Le nom réel d’u-ne personne c’est sa vraie identité.

Aujourd’hui beau-coup de penseurs s’ac-cordent à croire que l’Afrique souffre essen-tiellement d’une crise identitaire. Apres des années d’imposition d’un mode de pensée qui n’a rien avoir avec sa vraie identité, l’Afri-cain est comme perdu et ne sait plus se situer

dans ses vraies origines culturelles.

C’est pour aider à la résolution de cette pro-blématique de la crise identitaire que nous avons pensé qu’au-jourd’hui un journal traitant de la spiritualité afrocentrique est une nécessité impérieuse. Car à la base de notre crise identitaire, se trou-ve en réalité la perte de la vérité concernant no-tre spiritualité profonde. Cette spiritualité est à l’origine des grandes religions monothéistes modernes.

Un journal traitant de la spiritualité divine afrocentrique est d’au-tant plus nécessaire que cinq siècles de domina-tion de la pensée ratio-naliste n’est jamais par-venu à convaincre l’A-fricain à tourner totale-

ment le dos à son mode de pensée animique, dans laquelle la spiritua-lité sous-tend tout.

Ce premier numéro de Pensées Kémétiques était d’abord lancé à titre expérimental et en-voyé par e-mail à une poignée de gens. Les réactions positives re-cueillies de ceux-ci nous ont convaincu de continuer cette œuvre. Ainsi à partir de janvier de l’année prochaine Pensées Kémétiques paraitra-t-il comme un journal trimestriel cen-tré sur la haute spiritua-lité afrocentrique.

Dr Kiatezua L. Luyaluka

1. G. Maspero, History of

Egypt, Chaldea, Syria,

Babylonia, and Assyria, www.gutenmberg.org.

Editorial

Cinquante ans après les indépendances nous devons nous poser la question : avons-nous éradiqué la dépendance profonde de l’Afrique

vis-à-vis de l’Occident ? (Read on page 4)

L’afrocentricité peut être définie de plusieurs manières, en générale elle vise à permet-tre à l’homme noir de lever haut sa tête et de s’attirer le respect des autres races. Son apparition peut être retracée jusqu’aux efforts des Afro-Américains tel que W.E. du Bois ou même Martin Robin-son Delany qui, au 19ème siècle, inaugura une vision du passé qui intégrait "une tradition his-toriographique « négro-africaine » intégrant l'Égypte au sein de ses préoccupations épistémologiques"1.

Dès ses débuts donc l’afro-centricité s’est surtout appuyée sur un réexamen du passé pour faire valoir les grandes contri-butions de l’homme noir au progrès de l’humanité, car jus-que là les scientifiques avaient tendance à attribuer ces contri-butions à d’autres races. Mabi-ka écrit dans son livre la Mysti-

f ication fondamentale : « l’idéologie mystificatrice qui soutient depuis deux millénai-res la thèse de la contribution zéro de l’homme noir a entrete-nu un véritable ethnocide au cœur de tout le continent noir, l’Afrique. »2 L’afrocentricié vise à mettre fin à cette thèse erronée de "contribution zéro".

Il m’est apparu au cours de mes recherches de thèse que la pensée africaine originale est avant tout une pensée centrée sur le divin. John Mbiti est du même avis car il écrit :

« Il est notoire que les Afri-cains sont des êtres religieux ;

chaque peuple a son propre système composé d’un ensem-ble de croyances et de prati-ques. La religion pénètre si in-finiment tous les domaines de la vie qu’il n’est pas facile ni même parfois possible de l’iso-ler. C’est pourquoi une étude de ces systèmes religieux est finalement une étude des hom-mes eux-mêmes dans toute la complexité de leur existence à la fois traditionnelle et moder-ne. »3

La théologie devait donc jouer un grand rôle dans le re-lèvement de la dignité de l’A-fricain et dans une plus grande participation et efficacité de sa contribution au progrès de l’humanité.

Mon afrocentricité n’est pas radicale, elle ne rejette pas la race blanche et sa culture spiri-tuelle (le christianisme), bien qu’elle rejette le christianisme scolastique et le rationalisme matérialiste. Car, partant d’une relecture des données de la culture religieuse kôngo, je dé-montre une convergence des doctrines théologiques entre le monothéisme bantou (qui est d’origine égyptienne) et le christianisme, prouvant ainsi une origine commune à ces deux religions qui ne serait au-tre qu’égyptienne.4 Cheik Anta Diop rallie ma position lors-qu’il écrit: « Aujourd’hui encore, de tous les peuples de la terre, le Nègre d’Afrique noire, seul, peut démontrer de façon exhaustive, l’identité d’essence de sa culture avec celle de l’Egypte pharaoni-que, à tel enseigne que les deux

cultures peuvent servir de systè-mes de référence réciproques. »5

Deux modes de pensée sont utilisés par l’humanité pour arriver à la compréhension et à la maitrise de la nature :

• La pensée lunaire : une pen-sée centrée sur le matérialis-me et où la suprématie est donnée à la raison sur l’in-tuition.

• La pensée solaire : une pen-sée centrée sur le divin, une pensée où la réalité est per-çue comme étant hors du domaine physique.

Si la pensée lunaire est l’apa-nage de l’homme occidental, l’homme noir a toujours évo-lué dans le cadre de la pensée solaire. Mais, depuis qu’il vit sous la domination spirituelle et culturelle de l’Occident et de l’Orient, l’homme noir vit en dehors de son cadre épis-témologique et spirituel natu-rel. Toute la culture occiden-tale est basée sur une vision hégélienne de la raison com-me étant une contradiction interne au cortex cérébrale. Alors que l’Africain précolo-niale définissait la raison comme une contradiction externe dans laquelle les révé-lations venant Dieu à travers les ancêtres illuminés corri-gent les errements inhérents à l’entendement mortel. Cette vision du vieux africain peut se lire dans sa réponse à toute q u e s t i o n d i f f i c i l e : « Dormons et que la tête ait un songe. »

(Suite à la page 12)

Par Dr Kiatezua L. Luyaluka

Page 2

Page 3

C’est dans la

dépossession de l’Afrique

de toutes ses valeurs

spirituelles et

épistémologiques que se

trouve la vraie dépendance

dont souffre l’africain.

Il y a deux jours les festivités du cinquantenaire de l’indépen-dance se sont déroulées au Sé-négal. Le Président Abdoulaye Wade a profité de cet anniversai-re pour inaugurer le monument le plus haut du Sénégal et il a mis fin à la présence des troupes françaises sur le sol de ses an-cêtres. Ces deux gestes sont des symboles profonds censés signifier la vraie indépendance du Sénégal.

Pour bien parler de l’indépen-dance on doit à juste titre se po-ser la question de savoir : « Qu’est-ce que cette dépendan-ce qui nous a privé notre liber-té ? » Car sans une juste com-préhension de ce que fut (ou, plus correctement, de ce qu’est) la dépendance com-ment pouvons-nous être cer-tains que nous sommes sortis totalement de son emprise ?

La dépendance, à mon sens, ne doit pas être trouvée dans des liens économiques, politi-ques, militaires, ou culturels qui sont synonymes d’une servitude vis-à-vis de l’Occident. La vraie dépendance doit se trouver dans une mentalité qui a favorisé ces liens. Il nous faut donc remonter au quinzième siècle, à la ren-contre de l’0ccident et du Royau-me Kongo, pour comprendre la mentalité qui est l’essence et la substance de notre dépendance. C’est dans la dépossession de l’Afrique de toutes ses valeurs spirituelles et épistémologiques que se trouve la vraie dépendan-ce dont souffre l’africain. La dia-bolisation des valeurs spirituelles africaines par l’Occident au quin-zième siècle a eu comme corol-laires : • La destruction de la spirituali-té divine enseignée et vécue par les Africains avant l’arri-vée des Occidentaux ; la mê-me spiritualité que Moïse avait apprise dans les tem-ples égyp t iens (Actes 7 :22) et qu’il avait enseignée aux Israélites ; la même spiri-tualité que l’Occident nous a apportée sous un aspect tota-lement déformé.

• La rupture du lien entre l’Afri-cain et ses ancêtres illuminés. Aujourd’hui on convainc l’Afri-cain que l’intercession des ancêtres-illuminés est démo-niaque. Pourtant Jésus s’est évertué à aider les Israélites à

sortir de ce même obscuran-tisme dans lequel les Grecs les avaient plongés. Il leur apprenait que les morts res-suscitent (Luc 20 :37). (Notes bien le temps présent du verbe « ressusciter »). Jésus montrait par là à ses frères que contrairement à ce que les Grecs leur avaient dit, leurs ancêtres sont vivants et qu’ils peuvent et doivent compter sur leur intercession (Job 5 :1 ; Mat. 17 : 2-3).

• La montée de la sorcellerie et l’incapacité de l’Eglise à endi-guer ce fléau. Faute de com-prendre la vraie tradition spiri-tuelle africaine, l’Eglise a in-troduit une confusion qui l’em-pêche de saisir le contenu même de la notion de la sor-cellerie d’une façon efficace ; d’où son échec dans le com-bat contre ce fléau.

• L’abandon par l’Africain de son épistémologie originelle déductive, dans laquelle l’in-tuition a de l’ascendance sur la raison. Ceci fait qu’aujourd-’hui l’Africain s’efforce de pen-ser comme l’homme blanc, il fait la science comme l’hom-me blanc, alors que l’homme oriental a maintenu sa maniè-re de penser et il est aujourd-’hui en train de dépasser l’Oc-cidental.

(Suite à la page 14 )

Par Dr Kiatezua L. Luyaluka

Page 4

« L’homme noir

deviendra blanc

et l’homme

blanc deviendra

noir. »

Simon Kimbangu

L’homme noir de-viendra blanc et l’hom-me blanc deviendra noir. Car les fondements spi-rituels et moraux, tels que nous les connais-sons aujourd’hui, seront profondément ébranlés. Les guerres persisteront à travers le monde. Le Kôngo sera libre et l’A-frique aussi. Mais les décennies qui suivront la libération de l’Afrique seront terri-bles et atroces. Car tous les premiers gouver-nants de l’Afrique libre

travailleront au bénéfice des Blancs. Un grand désordre spirituel et ma-tériel s’installera. Les gouvernants (minyâdi) de l’Afrique entraîne-ront, sur le conseil des Blancs, leurs popula-tions respectives dans des guerres meurtrières et celles-ci s’entretue-ront. La misère s’instal-lera. Beaucoup de jeu-nes quitteront l’Afrique dans l’espoir d’aller chercher le bien-être dans les pays des Blancs. Ils parleront tou-

tes les langues des Blancs. Parmi eux beau-coup seront séduits par la vie matérielle des Blancs. Ainsi devien-dront-ils la proie des Blancs (nkut’a Mindele). Il y aura beaucoup de mortalité parmi eux et certains ne reverront plus leurs parents. Il faudra une longue période pour que l’hom-me noir acquière sa ma-turité spirituelle. Celle-ci lui permettra d’acqué-rir son indépendance matérielle.

«««« Il est impérieux

que l’Africain

rentre à la pensée

solaire sur le plan

spirituel,

philosophique,

scientifique, et

politique.,»»»»

La Bible nous montre dans Genèse 1 :16 que Dieu a prévu la lune et les étoiles pour éclairer la nuit. Ce passage nous indique qu’il y deux méthodes pour éclairer l’humanité enténébrée : la méthode lunaire et la métho-de stellaire ou solaire (car les étoiles sont des soleils).

La méthode lunaire est celle d’une pensée centrée sur la matière, méthode figurée par la lune qui tourne autour de la

terre. C’est la méthode par ex-cellence de l’homme blanc (le mot Europa désigne la lune de Jupiter). Une approche inducti-ve du savoir ; une approche où l’homme fouille la terre pour chercher le bien et fouille son cerveau pour chercher la connaissance. L’approche lunai-re est donc naturellement une approche très limitée.

L’approche solaire est celle des peuples qui croient que la

réalité est plutôt métaphysique. C’est l’approche par excellence de l’homme noir. Dans cette approche, basée sur la déduc-tion, l’homme se tourne vers Dieu à travers les ancêtres-illuminées pour arriver à l’ac-quisition du bien et du savoir. La pensée solaire se tourne donc naturellement vers une source inépuisable des ressources : Dieu.

(Suite à la page 10)

Par Dr Kiatezua Lubanzadio Luyaluka

(extrait de son sermon fait à Mbanza Nsanda, RDC, en 1921)

En 1921 le Congo-belge était en effervescence, la prophétie de Jésus : « celui qui croit en moi fera aus-si les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père, (Jean 14:12 )», s’accomplissait au vu et au su de tout le monde. Un prophète noir du nom de Simon Kimbangu ressuscitait des morts et guérissait des malades. Mais Kimbangu ne se limitait pas seulement aux miracles; il prophéti-sait aussi la libération de l’homme du joug de l’Occident. Comme on peut le lire sur les lignes suivantes.

Page 5

Plus d’une personne se promenant la nuit a pris une souche d’arbre pour une apparition maléfique. L’ignorance du milieu a peut être contraint des gens devant cette situation à ne trouver le salut que dans la fuite. Pourtant à la clarté nous nous aperce-vons tous que le démon n’était qu’une illusion vi-suelle. Gronder et s’atta-quer à ce qui appa-raissait comme une menace nocturne ne dénotait que de la peur et donnait une « réalité » à une il-lusion.

Le seule vrai remède est de prendre conscience du néant de l’illusion, de re-fuser en nous de donner une réalité à la croyance à un diable réellement pré-sent et puissant. Ceci illus-tre ce qui doit être notre attitude face à la sorcelle-rie. Plutôt que de s’atta-quer à une illusion (le sor-cier et ses fétiches), nous devons barrer l’accès de notre pensée à toute croyance à un pouvoir, à une présence et à une ré-alité dans la sorcellerie.

J’avais atteint un point

dans mes études universi-taires où tout semblait sta-gner. J’avais la nette conviction qu’un sorcier me manipulait et compro-mettait toute réussite. Cé-dant à cette croyance, je m’efforçais, par la prière, à détruire les fétiches et les prétendus « pouvoirs » de ce cousin-sorcier, mais cela ne faisait qu’empirer la situation.

Je me suis alors tourné sincèrement et humble-ment vers Dieu pour être éclairé. C’est alors que j’ai réalisé qu’à force de m’at-taquer à une illusion, j’en avais fait une réalité. J’a-vais cédé à la croyance que c’est mon cousin qui devait changer. Alors qu’en réalité je devais changer ma façon de voir la situation et partir de la perfection de l’homme (mon cousin et moi) en tant qu’image et ressem-blance de Dieu.

La science divine nous

montre que Dieu est En-tendement, l’unique vraie source de nos pensées. C’est l’Entendement divin qui agit en tout homme pour « le vouloir et le fai-re, selon son bon plaisir ». Ainsi ai-je compris, qu’en tant qu’image et ressem-blance de Dieu, mon cou-sin ne pouvait faire que le bien. J’ai compris que je n’avais ni à haïr mon cou-

sin, ni à croire qu’il me hait. Car croire que quelqu’un vous hait c’est entretenir la croyance à la haine et s’exposer à son ve-nin. Cette compré-

hension m’a permis de guérir ce qui semble être une situation échappant à tout effort de prière.

Quelles que soient ses apparences, le mal n’est qu’une suggestion qui se présente à notre pensée. La solution au problème de la sorcellerie n’est donc pas de manipuler mentale-ment notre environne-ment, ni même de nous manipuler, mais de refuser l’accès à notre propre pen-sée à toute suggestion malveillante.

(Suite à la page 14)

La sorcellerie n’a que le pou-voir que nous lui accordons et

non pas le pouvoir qu’elle s’arroge.

Par Kiatezua Luabanzadio Luyaluka

Page 6

La croyance à la sorcellerie est l’une des grandes diffi-cultés auxquelles l’église fait face en Afrique. Les efforts louables menés dans le but d’endiguer ce fléau sont jusque là restés sans succès notable. Aujourd’hui des nombreux chercheurs se rendent compte que le simple cliché en réponse à la question de l’existence de la sorcellerie en termes d’un oui ou d’un non catégorique ne suffit plus.1 La victoire sur la sorcellerie repose donc sur une compré-hension balancée des prétentions de la sorcel-lerie et du néant de ces prétentions.

Pour plus d’efficaci-té dans la lutte contre la sorcellerie, nous de-vons d’abord rétablir la vérité concernant cette pratique maléfique : qu’est ce que la sorcellerie et en quoi est-elle différente du mystère afri-cain (appelé par les Bakôngo kindoki2)?

Nous explorerons deux ap-proches, qui sont les voies de compréhension actuelles du p r o b l è m e d u k i n d o -

ki (faussement appelé sorcelle-rie): la démonstration ration-nelle et l’approche pragmati-que. Nous exposerons ensuite l’approche que nous préconi-sons pour ce problème.

Le problème de la sorcelle-rie au Congo (comme partout en Afrique) est aussi vieux que l’histoire contemporaine de notre pays. J. de Munk dans

son livre Kinkulu kia nsieto ya

Kôngo cite le cas du Roi Hen-rique dont le clan (Nimi a Vu-zi) a été chassé de Mbanza Kôngo par Ne Kiowa qui en accusait les membres de sor-cellerie.3 Pour les Bakôngo donc la sorcellerie a toujours était un problème à résoudre et ils en imaginèrent toute une panoplie de solutions y com-pris la fameuse épreuve du poi-son.

Cependant les exigences du savoir académique, ont changé les données. Car rien ne peut-être accepté dans les milieux savants que la raison ne cerne pas. Ainsi l’une des démarches prise par un certain nombre de chercheurs est de prouver ra-tionnellement l’existence de la sorcellerie. C’est dans ce contexte que se situe, par exemple, la démarche du Prof. Buakasa qui, dans: « Discours

sur la kindoki ou sorcellerie », partant des exemples tirés du vécu quotidien, cherche à prouver rationnellement l’exis-tence de la sorcellerie.4 Cette démarche a eu l’avantage d’a-mener la problématique du kin-

doki dans le programme des

sociétés savantes modernes, mais elle ne nous a pas avancé dans les sens de la résolution du problème de fond : com-ment vaincre la sorcellerie ?

A côté de cette approche se trouve celle pragmatique qui, partant du constat que le pro-blème est un fait social, cher-che à en trouver la solution. Ici on peut citer en exemple le Prof. Kimpianga Mahania qui,

dans son livre : « la

Problématique crocodi-

lienne à Luozi », après avoir exploré la pensée kôngo profonde relative au kindoki et à la sor-cellerie, tante de donner une solution à une pra-tique jadis courante de la sorcellerie en milieu manianga : le phéno-mène de crocodiles ap-privoisés pour des usa-

ges maléfiques.5 Loin de récuser l’approche

de la démonstration rationnelle utilisée par le Prof. Buakasa, nous lui préférons l’approche pragmatique mais non sans y apporter un complément de lumière. Car la difficulté que présentent ces deux approches est celle de ne pas tenir compte de l’existence de deux modes de pensée dans le monde : la pensée rationnelle, basée sur la raison, et un deuxième mode de pensée enracinée donc l’â-me que nous appellerons : la pensée animique. Senghor n’a t-il pas dit : la raison est hellè-ne tandis que l’émotion est nè-gre ?

Aujourd’hui des nombreux chercheurs se rendent compte que le simple cliché en réponse à la question de l’existence de la sorcellerie en termes d’un oui ou d’un non catégorique

ne suffit plus.

Par Dr Kiatezua Lubanzadio Luyaluka

Dans notre livre intitulé : Vaincre la sorcellerie en Afri-

que6, nous avons montré que L’Occident et l’Afrique pré-sentent deux formes différentes de pensées, fruits des héritages multiséculaires, l’une est fon-dée sur la raison, tandis que l’autre s’enracine dans l’âme. Ces deux modes de pensée sont curieusement reflétés par les natures de ces deux mi-lieux.

L’Occident est le milieu de l’homme qui est l’héritier di-rect des peuplades qui ont fui le climat glacial des régions polaires du Nord. Le contexte climatique de l’Occident est caractérisé par le froid où tout a tendance à se cristalliser, à prendre une forme défi-nie. C’est donc le monde du visible, du tangible, du palpable où l’intellect joue un rôle prépondérant.

L’Africain, par contre, vit dans un climat torride et est héritier des peuplades qui ont habité les régions alors torrides du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Dans ce contexte climatique, cons-tamment « brûlés » par le so-leil, les choses ont une tendan-ce à l’expansion, à l’évapora-tion. C’est l’univers de l’invi-sible, de l’intangible, de l’im-palpable, de l’animique, où l’âme joue un rôle primordial.

La pensée rationnelle per-çoit les phénomènes dans une approche physique par l’entre-mise de la raison. Tout ce qui échappe à la raison est rejeté et qualifié de superstitieux. Elle n’accepte la révélation que dans la mesure où celle-ci se vérifie par la raison.

Pour la pensée animique, les phénomènes sont insépara-bles du mental, l’univers phy-sique n’est que la conséquence

de l’activité des plans éthéri-ques. La pensée animique, le domaine de l’intuition et de l’illumination, où le kindoki (proprement appelé en français mystère) joue un rôle primor-dial, n’accepte la raison que dans la mesure où elle se plie à la suprématie de la révélation.

La pensée rationnelle et la pensée animique sont deux modes de pensée humaine qui s’excluent mutuellement ; cha-cun n’acceptant l’autre que dans la mesure où elle se plie à sa suprématie.

Dès lors, demander à la pensée scientifique rationnelle d’accepter l’existence de la sorcellerie, un phénomène ani-

mique, c’est lui demander de reconnaître ces limites et d’ac-cepter la pensée animique et ainsi commencer à lui céder du terrain. Cette difficulté résume la limite de l’approche de dé-monstration rationnelle.

Le pragmatisme invite donc l’Africain à observer le phéno-mène de la sorcellerie comme un fait animique et à y apporter des solutions en partant des considérations animiques.

Considéré sous l’angle de la pensée animique, le kindoki et la sorcellerie présentent deux natures différentes :

• Le kindoki est un savoir et un pouvoir tandis que la sorcellerie est l’usage ma-léfique d’un savoir et/ou d’un pouvoir.

• Le kindoki du temps de nos aïeux était un facteur de développement, car, c’est parmi les ndoki que se recrutaient, par exem-ple, l’élite de la nation kôngo. Parlant de l’acadé-mie initiatique Lemba Fu-kiau écrit dans « le Mu-

kôngo et le monde qui

l’entourait »: « tous ceux qui avaient fréquenté Lemba devenaient des hommes importants, très connus ; ils devenaient des dirigeants : gouver-nants, juges, guérisseurs etc.»7 Mais la sorcellerie est toujours un facteur de sous-développement car, elle détruit le tissu social.

• L’objectif de la sorcelle-rie est essentiellement de détruire, de dominer ou de voler ; tandis que le kindo-

ki était d’abord un savoir lié à la pratique religieuse, un instrument de main-tient de l’ordre, de protec-tion et de progrès de la société. Les bandoki for-maient l’élite de la société kôngo.

• Le kindoki avait des ca-dres officiels d’enseigne-ment (les écoles initiati-ques), tandis que la sorcel-lerie a toujours été une déviation condamnée par la société.

La différence entre le kindo-

ki et la sorcellerie peut être élucidée en replaçant le terme kindoki dans son vrai contexte étymologique. La sorcellerie est définit comme l’utilisation des esprits maléfiques dans le but de nuire, alors que les mots kindoki et ndoki eux ont trait au produit du système d’éduca-tion de l’Afrique précoloniale.

Page 7

Le pragmatisme invite donc l’A-

fricain à observer le phénomène de la sorcellerie comme un fait animique et à y apporter des solu-tions en partant des considéra-tions animiques.

Contrairement à la croyance générale, le mot ndoki, ne déri-ve pas du verbe loka - qui soit dit en passant ne devrait pas se traduire par maudire (« sînga » en kikôngo) mais plutôt par « prier en mettant en garde »

Nous montrons dans Vain-

cre la sorcellerie en Afrique que le mot ndoki vient du ver-be doka qui, comme l’indi-quent les sens des mots de la même famille, se réfère au sys-tème d’éducation de nos aïeux, dont les trois étapes étaient symbolisées par la mort, la vie avec les esprits, et la résurrection. En kikôngo on forme le mot qui dési-gne la personne faisant l’action du verbe en ajou-tant N’ devant l’infinitif et en remplaçant la terminai-son A par I, sauf pour les verbes monosyllabiques et ceux commençant par f, v, w, p, et B.

Suivant cette règle du verbe loka provient le mot n’loki, et le mot ndoki comme terme dé-signant celui qui fait une action doit provenir du verbe doka. Ainsi on peut encore retrouver le vrai sens du mot ndoki en se référant aux mots de la même famille et en examinant le sys-tème d’éducation précolonial. L’éducation en Afrique préco-lonial, comme en Egypte pha-raonique, comportait 3 phases symbolisant : la mort, la vie avec les esprits, et la résurrec-tion.

La première phase consistait à soumettre les émotions néga-tives et la volonté humaine. Or, on trouve dans la famille de ndoki des mots ayant trait à la soumission :

• Dokisa = soumettre • Dokana = s’incliner,

• Doka = être courbé, d’où on tire n’doki = celui qui est soumis.

Dans cette phase l’initié était parfois soumis à des épreuves douloureuses, comme la circoncision. On l’exhortait alors à faire montre de coura-ge, d’endurance et d’héroïsme. On trouve dans la famille de ndoki les mots suivants ayant trait à l’exhortation :

• Dodikila = exhorter. • Dokalala = exhorté. • Doka = persuadé.

« Dans la seconde phase, symbolisant la vie avec les es-prits, l’initié apprenait les en-seignements secrets, c’est la phase d’instruction exprimée par les mots suivants :

• Kindokila = claquement de deux doigts en deman-dant la parole ; celui pose des questions. Un prover-be kôngo dit « kindokila

mumbuesa diela. » (Celui qui pose des questions accroît l’intelligence de plusieurs personnes.)

• Dokidika = instruire. D’où on tire : kidokidika = s’instruire. Et kidokidi-

ki, une variante de ndoki dans le sens de « celui qui s’instruit. »

On trouve plusieurs paires de ce genre en kikôngo.

Exemple : • Obstruer = kaka ; kakidi-

ka .

• Déposer = lumba ; lumbi-

dika. D’où on tire : • N’kaki = kikakidiki = ce-

lui qui obstrue ; • Nlumbi = kilumbidiki =

celui qui dépose ; • N’doki = kidokidiki =

celui qui s’instruit ; • Doka = inculquer ; d’où

on tire n’doki = celui qui instruit.

« Dans la troisième phase, symbolisant la résurrection, l’initié ayant abandonné une

personnalité vile est main-tenant né de nouveau ; ses connaissances se sont éten-dues et ses facultés éthéri-ques réveillées ou éten-dues. Les mots suivants de la famille ndoki évoquent cette phase : • Doka = étendre. • Makutu ma doka = oreil-

les (ouïe) fines. Il est à noter que la chouet-

te, un symbole du kindoki, a une ouïe très fine. »

Tout ce développement montre que le kindoki n’est qu’un savoir qui permet à l’homme d’améliorer ces fa-cultés spirituelles et intellec-tuelles. Le but ultime de l’édu-cation a toujours été la percep-tion de ce qui est invisible aux non-instruits. Pour la pensée animique, cette perception de l’invisible s’appelle le kindoki et peut s’acquérir apparemment de trois façons :

• Par la purification de la pensée, méthode divine.8

• Par des moyens humains. • Au moyen des esprits

maléfiques, méthode dé-moniaque. La confusion entretenue

entre le mystère africain et la

Page 8

Le kindoki n’est qu’un sa-voir qui permet à l’hom-

me d’améliorer ces fa-cultés spirituelles et intel-

lectuelles.

sorcellerie fait que dans la plu-part des langues africaines, il y a deux mots pour désigner la sorcellerie. En réalité, l’un de ces deux mots désigne le mys-tère et il a une nature ambiva-lente, car l’Africain en son moi profond sent que ce mot fait allusion à un concept positif. Et à côté on trouve un terme totalement négatif qui en fait désigne vraiment la sorcellerie.

Exemple : • Chez les Bakôngo du

C o n g o : k i n d o k i (mystère) et n’soki (sorcellerie).

• Chez les Luba-Kasai de la Ré-publique démo-crat ique du Congo : buloji (mystère) et b u m p o n g o (sorcellerie).

• Chez les Doua-la du Came-roun : lemba (mystère) et e w u s u (sorcellerie).

• Chez les Bomi-taba de la Ré-publique du Congo : buanga (mystère) et bo-

lemba (sorcellerie). • Chez les Babindja de la

RDC: Mabôka (mystère) et bwanga (Sorcellerie) Etc.

Le kindoki acquis par la voie divine ne peut être utilisé que positivement. Dans le deuxième cas le kindoki peut être utilisé positivement ou né-gativement. Dans la voie de-moniaque le kindoki ne peut être utilisé que négativement c’est-à-dire dans la sorcellerie.

C’est ici que le pragmatisme de l’Institut des Sciences Ani-miques (ISA)9 que nous diri-geons, offre une solution uni-

que au problème du kindoki et de la sorcellerie, solution inspi-rée de la tradition spirituelle afrocentrique. L’ISA montre que le problème de la sorcelle-rie et celui du kindoki doivent être abordés de deux manières différentes.

Pour ce qui est du kindoki nous devons savoir que dans toute société animique la majo-rité se recrute dans le camp du kindoki acquis par des moyens humains. Ainsi, le progrès ou le déclin des sociétés africaines dépend de la nature de l’in-fluence que subit cette majori-

té. L’influence du kindoki divin amène le développement, tan-dis que l’influence du kindoki démoniaque entraîne le déclin. Ainsi devons-nous travailler à combattre le kindoki démonia-que, dans la mesure où il ne peut conduire qu’à la sorcelle-rie, donc au déclin ; mais quand au kindoki humain, nous devons travailler pour son élé-vation, c'est-à-dire travailler pour que les gens ne s’en ser-vent que pour le bien. Et la manière d’obliger ceux qui sont dans le kindoki humain à n’utiliser leur pouvoir que dans le bien est la mise en garde que nous montrons plus bas.

Pour combattre la sorcelle-

rie, nous devons savoir que la prétendue force de la sorcelle-rie est intrinsèque et extrinsè-que :

• Extrinsèque: la victime donne de la force à la sorcellerie par sa crainte et sa haine du sorcier et son ignorance de la sor-cellerie.

• Intrinsèque : le sorcier croit être mu par des es-prits et croit agir en tant qu’esprit.

Nous devons aussi savoir que la sorcellerie agit toujours par la suggestion. Mais la sug-gestion peut se faire de trois manières : par des pensées, par des paroles, ou par des actes. Dans tous les trois cas ce qui importe est de savoir comment fermer la porte à ces sugges-tions ; car c’est la victime elle-même qui donne la force à ces suggestions.

Ainsi le travail contre la sor-cellerie inclut essentiellement cinq aspects :

• La purification de soi. • La négation de la croyan-

ce au spiritisme. • La négation des possibili-

tés des suggestions malé-fiques

• La négation de la sorcel-lerie.

• La mise en garde. Purification : nous ne pou-

vons combattre plus efficace-ment la sorcellerie que dans la mesure où nous nous appuyons sur le mystère divin, sur la puissance que le Verbe divin confère à l’homme ; d’où la nécessité de la purification. Car celle-ci est un préalable pour celui qui, comme sur la monta-gne de transfiguration, veut s’attirer le secours l’armée cé-leste des saints, l’armée des « esprits des justes parvenues à la perfection »10. Se

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Pour ce qui est du kindoki nous devons savoir que dans toute so-ciété animique la majorité se re-crute dans le camp du kindoki

acquis par des moyens humains. Ainsi, le progrès ou le déclin des sociétés africaines dépend de la nature de l’influence que subit cette majorité. L’influence du

kindoki divin amène le dévelop-pement, tandis que l’influence du kindoki démoniaque entraîne le

déclin.

purifier c’est comprendre que le péché ne nous a en réalité jamais fait du bien, qu’il ne peut jamais nous faire du bien. Ainsi sur cette base nous de-vons nous séparer du péché et prendre l’engagement de mar-cher dans la pureté.

Négation du spiritisme : le diable prétend être un esprit, mais nous savons aussi que c’est un menteur, et qu’il n’y a pas de vérité en lui.11 Ainsi devons-nous prendre conscien-ce (ou affirmer) que Dieu est l’unique vrai Esprit qui nous gouverne et qui gouverne en réalité le prétendu sorcier. Une telle conviction dépouille la sorcellerie de toute prétendue force, car si Dieu est l’Esprit qui agit dans le prétendu sor-cier, alors ce dernier ne peut accomplir que le bien.12

Négation des possibilités des suggestions maléfiques : nous devons prendre conscien-ce (ou affirmer) que Dieu est l’unique vraie source des nos pensées et des pensées du pré-tendu sorcier, par conséquent il n’y a pas un autre entendement d’où puisse provenir des sug-gestions maléfiques contre nous ou contre qui que ce soit. L’importance de cette affirma-tion tient du fait que la sorcel-lerie agit toujours par les sug-gestions, comme nous l’avons souligné ci-haut. Ainsi tant que

nous n’acceptons pas les sug-gestions, la sorcellerie n’a pas d’emprise sur nous, mais puis-que l’acceptation des sugges-tions peut se faire dans l’in-conscience, il est donc impor-tant de nier consciemment la possibilité des suggestions ma-léfiques.

Négation de la sorcellerie : sur la base de ce qui précède nous devons affirmer le néant de la sorcellerie en comprenant qu’elle n’a ni pouvoir, ni réali-té, ni présence car Dieu est tout-en-tout, ainsi tout dans l’univers de Dieu, manifeste Sa puissance et Sa présence.

Mise en garde : nous fai-sons la mise en garde par l’en-tremise de Dieu. Pour cela nous demandons à Dieu : « Seigneur, ouvre les yeux du prétendu sorcier pour qu’il sa-che que le mal que l’on fait à autrui rentre violemment vers soi-même et que la sorcellerie mène maintenant même à la mort. » Contrairement à la pra-tique courante des Eglises de Réveil, la mise en garde ne consiste par à demander à Dieu de détruire les pécheurs, qui, en réalité, sont aussi des en-fants de Dieu, mais qui s’igno-rent. La mise en garde est ba-sée sur l’amour et vise à contraindre le sorcier à choisir entre la vie (par l’abandon du mal) et la mort.

La victoire contre la sorcel-lerie est un préalable au vrai développement de l’Afrique ; mais pour combattre efficace-ment ce fléau, il nous faut d’a-bord le distinguer du kindoki

(le mystère africain), car la confusion de ces deux notions est un grand facteur d’échec. Une attitude rationaliste qui ne se borne qu’à nier l’existence de la sorcellerie ne peut pas aider l’Afrique dans sa lutte contre les prétentions de la sor-cellerie. La sorcellerie peut et doit être vaincu par une appro-che qui la dépouille de ses pré-tendues forces et contraignent le sorcier à choisir entre la re-forme et l’effet boumerang qui conduit à la mort.

1. Witchcraft destroying the Catholic

Church in Africa, experts say, www.catholic.org.

2. Le kindoki c’est le contenu l’initia-tion africaine et le pouvoir qu’elle confère et qui ont étés faussement assimilés par les Occidentaux à la sorcellerie.

3. J. de Munck, Kinkulu kia nsi eto a Kôngo, Tumba, 1971, p.46.

4. Buakasa Tulu tua Mpansu, L’im-pensée du discours, Presses univer-sitaires du Zaïre, Kinshasa, 1973.

5. Kimpianga Mahaniah, la Problé-matique crocodilienne à Luozi, CVA, Kinshasa, 1989

6. Kiatezua L. L., Vaincre la sorcelle-rie en Afrique, Harmattan, 2009.

7. A. Fukiau, Le Mukôngo et le mon-de qui l’entourait, Kinshasa, p.133.

8. Confer Matthieu 5 :8. 9. V o i r da n s n ot r e b l og :

www.animiques.wordpress.com. 10.Voir Epitre aux Hébreux 12 : 23. 11.Jean 8 : 44. 12.Voir Philippiens 2: 13.

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Depuis 5 siècles, l’Africain s’évertue à abandonner l’ap-proche solaire (qui lui est na-turelle) pour l’approche lunai-re. Cependant il se rend aussi compte qu’il ne peut pas tota-lement se séparer de cette ap-proche qui seule lui a valu sa renommée d’antan.

Pourquoi est-il impérieux que l’Africain retourne à la pensée solaire sur le plan spi-rituel, philosophique, scienti-fique, et politique ? La Bible nous donne la réponse dans son livre d’Apocalypse, car elle dit : « Un grand signe pa-rut dans le ciel : une femme

enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couron-ne de douze étoiles sur sa tê-te. » (Apoc. 12 :1). Ce passa-ge ne vous montre-t-il pas que la méthode solaire prendra le dessus en ce 21e siècle et que la méthode lunaire sera sous les pieds de l’humanité ?

PENSEE LUNAIRE ET PENSEE SOLAIREPENSEE LUNAIRE ET PENSEE SOLAIREPENSEE LUNAIRE ET PENSEE SOLAIREPENSEE LUNAIRE ET PENSEE SOLAIRE (Suite de la page 4)

« Samba », appela le père, « j’ai quelque chose pour toi. » Aussitôt l’enfant accourut, tendit la main, tou-te confiante et reçut le présent. Com-me je les observais, cela me fit réflé-chir : « Pourquoi le père a-t-il suscité en son enfant le désir de recevoir ce cadeau ? C’est certainement parce qu’il le lui avait destiné.

La croyance que le désir réel vient de nous, incite les mortels à chercher à informer Dieu de leurs desiderata. Et une telle démarche ouvre la porte à l’incertitude, au doute, à l’échec et même au manque.

Tout désir juste vient de Dieu. Il est suscité en nous par Lui, le Père qui possède tout bien et qui est la source de toute vraie volition. En ré-alité l’homme ne peut de lui-même désirer un bien. Le désir réel est un appel venant de l’Amour divin, nous invitant à lever les yeux et à voir le bien qui a toujours été nôtre.

Nous ne pouvons donc désirer que ce que Dieu a déjà préparé pour nous. Notre désir ne saurait changer la vo-lonté de Dieu, ni le pousser à l’ac-tion. « Dieu n’est pas influencé par l’homme, » écrit une penseuse améri-caine.1 Le désir réel venant du Père nous fait prendre conscience du bien omniprésent et nous prie de tendre la main avec confiance afin de recevoir.

Il y a de cela plus de deux décen-

nies, j’avais éprouvé le désir de re-prendre mes études universitaires. Cependant il s’était avéré que la pé-riode d’inscription à l’université était déjà dépassée et que selon toute évi-dence je ne pouvais pas trouver une inscription. Toutefois comprenant que c’est Dieu qui produit en nous « le vouloir et le faire, selon son bon plaisir »2, j’ai maintenu dans ma pen-sée que ce désir de progrès venant de Dieu, ne pouvait être sans aboutisse-ment. Ce soir là, un ami chez qui je ne pouvais jamais soupçonner com-me pouvant m’aider dans cette dé-marche m’a mis en contact avec des gens qui ont pu me trouver une ins-cription à l’école d’architecture de ma ville.

Comprendre que le désir réel vient de l’Amour divin, source infinie de tout bien, nous apporte une confiance calme ; la joie de savoir que nous possédons déjà ce que nous désirons. Cela nous met à l’abri des convoiti-ses et des passions charnelles. Le dé-sir réel ne manquera jamais d’être exaucé par le Père qui a « trouvé bon de vous donner le royaume »3.

1. Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clé des Ecritures, Boston, 1989, p. 7.

2. Phil. 2 : 13.

3. Luc 12 : 32.

Le désir réel vient de DieuLe désir réel vient de DieuLe désir réel vient de DieuLe désir réel vient de Dieu Par

Dr Kiatezua L. Luyaluka

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Mon afrocentricité se veut avant tout prag-matique, elle cherche à résoudre présentement les problèmes spirituels et épistémologiques essentiels qui minent la dignité et l’avancement de l’Africain et à préparer la pensée africaine pour l’avènement de la pensée solaire. Ainsi l’afrocentricité pragmatique cherche-t-elle à :

• Outiller l’Africain à résoudre les problè-mes : 1. de la lutte contre la sorcellerie. Parlant

des blocages qui entravent le développe-ment spirituel de l’homme noir, Oles a Mbâ affirme : « L’un des blocages est précisément la croyance à l’ensorcelle-ment. »6

2. du rétablissement du lien entre les Afri-cains et leurs ancêtres, un lien essentiel à sa démarche épistémologique.

3. de la définition d’une épistémologie

propre à l’homme noir. • Démontrer la nature monothéiste de la reli-

gion du bantou par l’établissement de la théologie systématique kôngo, rejetant ainsi l’assertion selon laquelle l’homme bantou, et partant l’Africain, est essentiellement animiste.

• Démontrer les limites de la pensée lunaire et par une étude prospective établir l’immi-nence de la pensée solaire (la pensée origi-nale de l’homme noir).

Mon afrocentricité est donc une afrocentrici-té du présent qui vise à outiller l’homme noir pour l’amener à affronter l’avenir dans une ap-proche qui lui est propre. C’est une afrocentri-cité qui vise à aider l’Africain à aborder la science la politique, la religion et la philosophie dans une approche solaire ; c'est-à-dire dans une approche de contradiction externe et non dans une approche de contradiction interne comme c’est le cas présentement.

Parmi les outils que l’afrocentricité pragma-tique propose déjà à l’homme noir dans sa mi-gration vers un futur d’approche solaire figu-

rent : • L’animicisme en tant qu’approche épisté-

mologique et métaphysique conforme à la vision négro-africaine du monde. L’ani-

micisme, plaçant Dieu au dessus de tout, affirme que la réalité est métaphysique et que la raison n’est qu’une série des révé-lations directes et/ou indirectes grâces auxquelles l’homme arrive à la solution. Ainsi cette philosophie établit-elle la contradiction externe comme le point de départ des conceptions purement africai-nes.

• L’argument cosmologique kémétique en tant que moyen de confirmation de la théologie monothéiste hiérarchique de l’homme noir par la voie de la théologie naturelle. L’argument cosmologique ké-

métique ne se borne donc pas à établir simplement l’existence de Dieu, mais il étaye toute la théologie kongo par la logi-que seule.

• La cosmologie kémétique du big-bang en tant que moyen de prouver la convergen-ce entre la science et la religion, une convergence qui est la marque même de la pensée solaire.

L’afrocentricité pragmatique a une longue tradition dans la nation kôngo. Une tradition qui commence par Kimpa Vita (Ndona Béatrice), passe par Paul Panda Farnana et trouve un plus grand écho avec le prophète Simon Kimbangu. Toutes ces figures illustres de la nation kôngo ont travaillé à résoudre le problème de l’homme noir dans un contexte pragmatique.

L’afrocentricité pragmatique ne tourne pas le dos aux efforts menés par nos prédécesseurs : Cheik Anta Diop, Molefi K. Assante, Théophile Obenga… Il confirme leurs théories en partant d’une relecture des faits de la spiritualité origi-nelle des Bantous et de leur vision du l’univers, car cette relecture conclut à une convergence entre la théologie bantoue et la théologie osi-rienne.

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Afrocentrisme 2. Mabika Nkata Joseph, la Mystification fondamentale, Lu-

bumbashi : Presse Universitaire, 2002, p. 167. 3. Mbiti, J., Religion et philosophie africaines, Yaoundé : CLE,

1972, p. 9 4. Voir: Kiatezua L. Luyaluka, la Religion kôngo, Parsis, Har-

mattan. 5. Cheik Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres, Présen-

ce Africaine, 1972. 6. Oles a Mbâ, Qui m’en veut ? Kinshasa, 2003, p.5

Aujourd’hui encore, de tous les peuples de la terre, le Nègre d’Afrique noire, seul, peut dé-

montrer de façon exhaustive, l’identité d’essen-ce de sa culture avec celle de l’Egypte pharaoni-que, à tel enseigne que les deux cultures peuvent

servir de systèmes de référence réciproques.

Cheik Anta Diop

Page 12 Ma vision de l’Afrocentricité Ma vision de l’Afrocentricité Ma vision de l’Afrocentricité Ma vision de l’Afrocentricité

(suite de la page 2)

L’Institut des Sciences Animiques (ISA) est un centre de recherches en spiritualité et philosophie afrocentriques créé par Dr Kiatezua L. Luyaluka (Ph.D. Honours en Théologie). Le travail de l’ISA s’inscrit dans le même cadre de l’œuvre de libéra-

tion de l’Afrique du joug de l’obscurantisme.

J’ai démontré dans ma thèse de doctorat que l’Afrique a principalement deux problèmes majeurs. Dès qu’une solution sera donnée à ceux-ci, les Noirs pourront résoudre tous leurs problèmes sans

difficultés. Ces deux problèmes majeurs sont:

• Comment lutter efficacement contre la sorcel-

lerie,

• Comment rétablir le lien entre le Noir et ses

ancêtres-saints.

Cependant à ces deux problèmes s’ajoute un troisième qui est d’importance capitale pour une contribution plus efficace du Noir au développement de l’humanité : le retour de l’homme noir à sa ma-nière de faire la science, c'est-à-dire le recours à son épistémologie originale comme le seul moyen

efficace de résoudre ses problèmes.

Les Grecs, après avoir appris la science égyp-tienne, se sont attelés à transposer celle-ci dans leur mentalité (la mentalité rationaliste et empiri-que). Il est évident que quand les descendants de ces mêmes Grecs sont venus nous apprendre leur science, la moindre des choses que les penseurs africains auraient fait était de transposer à leur tour cette science dans notre mentalité (une mentalité intuitive que j’appelle plutôt mentalité animique, une mentalité qui commence toujours par Dieu alors que la mentalité de l'homme blanc commence tou-

jours par la matière).

L’ISA à pour vocation de faire des recherches et d’encourager des recherches dans le cadre de la résolution de ces trois problèmes. Il est évident que pour être efficaces, de telles recherches doivent s’intéresser à l’égyptologie, à la philosophie et à la

théologie.

Pour atteindre son objectif, l’Institut des Scien-ces Animiques organise, entre autres, des cours visant à outiller l’Africain dans la lutte contre la sor-cellerie et dans la guérison spirituelle. Ces cours de

métaphysique divine sont basés sur trois religions :

1. La religion osirienne, car c’est la théologie-mère d’où sont sortis le christianisme et les grandes religions africaines (les religions qui s’inscrivent dans le cadre du mystère divin, car il n’est pas question pour l’ISA de descendre

dans le mystère humain).

2. La religion kongo, car j’estime que les Bakon-go ont su garder l’essentiel des enseigne-ments du mystère divin africain dans la mesu-re où ils ont continué à l’enseigner dans leurs écoles initiatiques jusqu’aux années 1930 et j’ai pu recevoir de ces initiés du mystère divin africain la bénédiction pour continuer l’œuvre d’éveil de l’homme noir. Je considère donc la religion kongo (le Bukongo) comme un modèle qui permet à tout Africain de comprendre l’arti-

culation du mystère divin dans sa propre tribu.

3. Le Christianisme : Moïse, après avoir appris la religion osirienne en Egypte, est allé l’appren-dre aux Israélites en organisant une religion à double face : une religion populaire que l’on trouve dans l’Ancien Testament et une religion initiatique qui n’était enseignée qu’aux "fils des prophètes", beaucoup de théologiens, y com-pris moi-même, s’accordent sur l’avis que les "fils des prophètes" n’étaient en fait que les élèves qui apprenaient des prophètes la scien-ce initiatique du mystère divin dans une vie monastique, comme Samuel l’a apprise d’Eli. L’enseignement initiatique a continué chez les Israelites parmi les Esséniens et finalement les disciples de Jésus ont vulgarisé le mystère

divin parmi les Juifs et dans tout l’Occident.

En étudiant ces trois religions nous voyons l’é-volution de la théologie du Verbe de l’Egypte à l’Oc-cident et parmi les Noirs de l’Afrique et de la disper-sion. Ce cours (qui dure 14 jours, trois heures par jours) permet à l’Africain d’aborder la théologie du Verbe non pas comme une religion d’importation mais comme une dissémination d’une pensée d’ori-

gine africaine à travers le temps et l’espace.

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Le cours de métaphysique divine de l’ISA per-met à l’Africain de cerner la théologie du Verbe dans son énoncé Osirien (l’énoncé du prêtre égyp-tien Thot), dans un énoncé africain (l’énoncé des écoles initiatique kongo) et dans un énoncé chré-

tien.

Ceci permet de préparer la pensée de l’homme noir à lutter pour l’ère spirituelle qui s’approche, une ère à laquelle Mary Baker Eddy fait allusion quand elle écrit à la page 65 de Science et Santé: « Les puissances répandues du mal, si manifestes au-jourd’hui, se montrent dans le matérialisme et le

sensualisme de l’époque, luttant contre l’ère spiri-

tuelle qui s’avance. »

Je pense que cette ère spirituelle qui s’approche nécessite un renversement de la tendance épisté-mologique que le matérialisme occidental ne pourra jamais amener. L’espoir de l’humanité est donc dans le réveil de la vraie mentalité spirituelle divine

de l’homme noir.

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Cinquante ans après les indépendan-ces nous devons nous poser la question : avons-nous éradiqué la dépendance pro-fonde de l’Afrique vis-à-vis de l’Occi-dent ? En réalité la situation actuelle du continent noir démontre plutôt que les Africains luttent essentiellement pour

éradiquer les conséquences au lieu de s’attaquer aux causes profondes de la dépendance. Les solutions viables aux problèmes de l’Africain ne peuvent être trouvées que grâce à l’apport de sa vraie spiritualité et de la philosophie dans la résolution des causes profondes de notre asservissement.

La sorcellerie n’a que le pouvoir que nous lui accordons et non pas le pouvoir qu’elle s’arroge. C’est sur base de cette compréhension que nous pouvons lutter efficacement contre ce fléau. Oubliant cette réalité, l’humanité s’égare dans sa lutte contre ce fléau maléfique et cher-che des solutions ailleurs qu’en-soi-même.

Les ténèbres ne peuvent pas subsister dans une conscience remplie de lumière. Dieu exprime en chacun de nous de l’il-lumination du Verbe. Prendre conscien-ce de cette présence constante de Dieu en nous et autour de nous ferme la porte à toute velléité du mal et nous permet de triompher de toutes les prétentions du malin.

50 ans d’indépendance50 ans d’indépendance50 ans d’indépendance50 ans d’indépendance

(suite de la page 3)

La nature illusoire de la sorcellerie La nature illusoire de la sorcellerie La nature illusoire de la sorcellerie La nature illusoire de la sorcellerie (Suite de la page 5)

La sorcellerie est l’une des croyances auxquelles l’homme a à faire face au quo-tidien en Afrique ; connaitre comment lutter efficacement contre ce fléau y est donc une nécessité impérieuse.

Durant l’une de mes tournées de conférences, je suis allé en Haïti dans la ville de Désarmes pour y parler publique-ment du néant de la sorcellerie. Une foule nombreuse était venue m’écouter sur la manière de combattre efficacement la sorcellerie par la prière. Quand on parle publiquement contre cette pratique téné-breuse on s’expose toujours aux attaques de ceux qui s’y accrochent.

Tout s’était bien passé, mais après la conférence, j’ai commencé à ressentir des douleurs dans mon ventre. Je devais le lendemain reprendre ma route par un vol sur Boston via Miami. Pendant que je me trouvais à l’aéroport de Miami, le mal de ventre s’était accentué. J’étais victime d’une attaque par la sorcellerie. L’atmos-phère mentale en Haïti est très similaire à celle que l’on vit en milieu africain ; la sorcellerie y est aussi confondue avec la spiritualité dans le vaudou. J’avais là une occasion de prouver que les idées que j’a-vais partagées avec mes frères Haïtiens étaient pratiques et efficaces dans la lutte contre la sorcellerie.

Ma première étape était de prendre conscience de ma pureté d’enfant de Dieu. La purification a toujours été le prélude à toute prière efficace dans la haute spiritualité africaine. J’ai toujours

compris la purification comme une affir-mation de sa pureté dans le présent, dans le passé et dans le futur en partant de la base que l’homme est maintenant même l’image et la ressemblance de Dieu et que le péché n’a jamais eu le pouvoir réel de faire du bien. Cette compréhension me permet toujours de voir plus clairement que le péché n’a pas le pouvoir de me sé-parer de Dieu, car le pouvoir du péché et son emprise sur l’homme ne réside que dans la croyance qu’il a un pouvoir réel de faire du bien.

Affirmer notre pureté d’enfant de Dieu, c’est aussi une façon d’affirmer la présence du Christ (le Verbe divin) en nous. La science divine nous montre que le Verbe divin est la présence, l’activité et la manifestation parfaites de Dieu en l’homme et autour de l’homme. La prière efficace exige de l’homme donc qu’il prenne conscience de sa pureté pour s’ap-procher du Christ, mais s’approcher du Christ c’est s’approcher de son armée des saints ; ainsi prier implique le fait de s’approcher des ancêtres-saints par la voie de la purification de la pensée. Je savais aussi que rien ne peut résister à l’armée du Christ, l’armée des saints.

Après avoir affirmé ma pureté et pris conscience de la présence de l’armée des saints autour de moi, j’ai exposé à la cours des cieux, à la cours des saints, mon désir de me voir libéré de cette pré-tendue emprise de la sorcellerie sur mon être. Les Bantous ont toujours perçu la

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Une prière efficace contre la sorcellerieUne prière efficace contre la sorcellerieUne prière efficace contre la sorcellerieUne prière efficace contre la sorcellerie

prière comme le fait de plaider sa cause devant la cours céleste ; dans plusieurs langues bantoues le même mot est utilisé pour dire prier et pour dire "plaider de-vant le tribunal". La Bible nous montre la même vision de la prière lorsque le Christ nous enjoint : « Venez et plai-dons ! dit l'Éternel. » (Esaïe 1 : 18).

Ayant exposé ma cause à la cours cé-leste du Christ, c'est-à-dire ayant fait ma pétition auprès des « justes parvenue à la perfection » (Hébreux 12: 23), j’ai com-mencé à affirmer le néant de la sorcelle-rie.

La force de la sorcellerie est d’abord la croyance aux esprits. Le sorcier pré-tend agir en tant qu’esprit ou il prétend être gouverné par des esprits. Mais, il n’y a de vrai esprit que Dieu et je sais que Lui seul me gouverne et gouverne tout le monde, y compris ceux qui croyaient s’attaquer à moi. Seul l’esprit de Vérité et d’Amour divins gouverne l’homme ; ainsi, personne n’a le pouvoir réel de nuire à son prochain.

Fort de cette compréhension, j’ai en-suite pris conscience du fait que Dieu est la seule source réelle de toute vraie pen-sée. La Bible dit : « C’est Dieu qui opère en vous pour le vouloir et le fai-re. » (Phil. 2 : 13) Ainsi, je ne pouvais être ni émetteur, ni récepteur des sugges-tions agressives. J’ai affirmé que cela était connu dans toute la ville de Désar-mes, parce que Dieu le sait en chacun de nous, que le mal que l’on fait aux autres réagit violemment contre soi-même et que personne ne pouvait m’attaquer, car la sorcellerie mène le sorcier à coups sûr, maintenant même, à la mort ; d’où les sorciers n’ont d’autres alternatives que d’abandonner.

Cette réalisation était l’activité de la grâce divine en moi opérant pour le salut de ceux qui se laissent entrainer par le mal. C’était donc avant tout un acte d’a-

mour. La prière efficace ne consiste pas à s’attaquer au sorcier, mais à la sorcel-lerie ; cependant la sorcellerie ne sera vaincu que dans la mesure où nous ai-dons les sorciers à quitter la pratique té-nébreuse et le moyen de le faire est de demander à Dieu de leur montrer la conséquence de leur action : la mort.

Fort de cette conviction du néant de la sorcellerie, j’ai maintenu dans ma cons-cience, durant tout cette nuit que j’ai passé à l’aéroport de Miami, que la sug-gestion de maux de ventre (car quelle que soit sa nature le mal est toujours une suggestion, il n’est jamais une présence ou une pensée en nous) n’avait aucune emprise sur moi, ni sur qui que ce soit, car Dieu a tout pouvoir et Il est toute présence ; tout ce qui existe réellement manifeste son pouvoir et sa présence. J’ai aussi pris conscience que cette sug-gestion ne pouvait même pas en réalité exister, car Dieu est l’unique Entende-ment.

Les rayons du soleil annonçant une nouvelle journée à travers les grandes baies vitrées de l’aéroport, m’apportaient aussi la joie de réaliser ce jour là que ma conférence sur le néant de la sorcellerie à Désarmes était pratique, car j’étais com-plètement guéri de ce mal de ventre qui prétendait me terrasser.

La prière qui réalise la pureté de l’homme et l’unité de l’homme avec le Christ, c'est-à-dire avec son armée des saints, est un atout efficace pour vaincre la sorcellerie, dans la mesure où elle nous permet de réaliser que Dieu est le seul Esprit qui nous gouverne et qui pen-se en nous et que personne ne peut prati-quer la sorcellerie impunément.

Kiatezua L. Luyaluka

Kinshasa RDC

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Vers 2006, j’étais menacé par une maladie de peau dont j’ignorais le nom et l’origine car je n’avais pas consulté un médecin. Cette maladie s’est mani-festée par une altération de ma peau au niveau supérieur de mes membres infé-rieurs. Dans tous les cas, ma peau n’é-tait plus belle à voir. Au fil des ans, la situation a continué à se dégrader en gagnant du terrain, bref tout mon corps était atteint; il ne restait que ma figure si bien que je ne pouvais plus m’habil-ler en culotte voire en chemise à man-ches courtes.

Cela a inquiété certains de mes pro-ches qui me poussaient à recourir à des moyens matériels. Je résistais à cette proposition disant que Dieu va me gué-rir, mais ne sachant pas trop comment m’y prendre.

En janvier 2009, j’ai pris une inscrip-tion à l’Institut des Science Animiques (ISA) pour suivre le cours de métaphy-sique divine. Cette maladie apparue pour moi alors comme mon premier vé-ritable test de mise en pratique de la compréhension nouvellement acquise de la totalité de Dieu,

Guérison d’une maladie de peauGuérison d’une maladie de peauGuérison d’une maladie de peauGuérison d’une maladie de peau

Dès le moment où mes pieds ont franchi la grille de l’école, le malheur me suivait au quotidien. Le premier jour, le professeur de latin était méchant envers tous les élèves qui se mettaient derrière dans la salle de classe et j’étais parmi ces élèves. Un autre jour ma clas-se avait à passer une interrogation de latin ; à la fin de celle-ci, j’ai passé ma feuille à mon voisin pour la tendre au professeur. A ma grande surprise, pre-nant ma feuille et ayant appris qu’elle était mienne, le professeur de latin l’a froissé sans hésiter. Cela m’a rendue triste et je ressentais de la haine envers lui. Quelques temps après les examens, j’ai perdu mon cahier de communica-tion et mes livres, j’avais peur de le dire à maman, de toutes les façons, j’étais dépassé par les événements.

C’est alors que j’ai décidé de prier. J’ai pris conscience que Dieu est tou-

jours avec moi et que tout ce que je fais c’est Dieu qui en réalité le fait en moi, d’où je ne pouvais faire que le bien et je savais que cela était aussi valable pour toute enfant de Dieu y compris le pro-fesseur de latin. (Phil 2 : 13). Je savais aussi qu’un enfant de Dieu ne peut pas nuire à son prochain, car Dieu le sait en nous que le mal que l’on fait à autrui réagit contre soi-même. Grâce à cette prière l’attitude du professeur de latin à mon égard a changé. Et qu’elle n’était ma surprise le jour où, me tenant sur les épaules, le professeur de latin m’a ex-primé son affection et m’a dit de passer une éponge à ce passé malheureux.

C’est finalement avec grande joie que j’ai appris que j’avais réussi au total de mes examens et passais à la classe supé-rieure.

Nkembo Wakubama Kinshasa RDC

Guérison des difficultés scolairesGuérison des difficultés scolairesGuérison des difficultés scolairesGuérison des difficultés scolaires

Prière pour un environnement sain Prière pour un environnement sain Prière pour un environnement sain Prière pour un environnement sain

Il y a de cela plusieurs mois passés, notre maison était infestée par des can-crelats et des punaises. Ayant remarqué leur présence, j’ai décidé de nous en débarrasser par la prière. J’ai basé cette prière sur l’affirmation de la perfection de Dieu et de Sa création. Je savais que cette création inclut ces insectes. Ainsi ceux-ci ne pouvaient pas nous nuire ou envahir notre environnement.

J’ai continué à prier de la sorte pen-dant un certain temps. Un passage du livre Science et Santé avec la Clé des Ecritures à la page 514 m’a aidé dans cette prière. L’auteur y dit: « toutes les créatures de Dieu, se mouvant dans l’harmonie de la Science sont inoffen-sives, utiles, indestructibles. »

Sachant qu’il n’y a pas de barrière

linguistique dans l’univers spirituel et que Dieu a donné à l’homme la domi-nation sur toute Sa création, je disais aux insectes que leur place n’était pas dans notre maison et qu’il y a un milieu propice pour eux. J’insistais qu’ils ont un milieu approprié à eux qu’ils doi-vent occuper et ainsi être en harmonie avec toute la création divine.

Grande était ma joie de constater au bout d’un certain temps que ces insec-tes avaient complètement disparu de la maison et ainsi l’efficacité de la prière dans la protection de l’environnement de l’homme a été prouvée.

Jossart Kiese Lembi Kinshasa RDC

de la perfection de l’homme à son ima-ge et à sa ressemblance et du néant de la matière, qui en réalité n’est qu’une vision limitée ou renversée de la réalité spirituelle. J’avais donc l’occasion de démontrer la présence active du Verbe, du Christ, en moi et autour de moi.

J’ai alors sollicité le secours d’un guérisseur spirituel de l’ISA. Les gué-risseurs spirituels de l’ISA sont des gens qui ayant suivies le cours de méta-physique divine de l’Institut, consacre du temps à aider les autres à résoudre leurs problèmes par la prière. [Voir la liste des guérisseurs spirituels de l’ISA à la page 21.]

Le guérisseur spirituel a accepté de

prier avec moi et m’a exhorté de ne pas avoir peur. Dès les premiers jours de la prière avec lui, les résultats étaient spectaculaires. J’ai senti ma peau bruler en prenant l’aspect de quelqu'un qui a appliqué du savon antiseptique. Cela s’est poursuivi pendant près de deux ou trois mois jusqu’au nettoyage total de toute ma peau.

Aujourd’hui je ne présente même pas des stigmates de cette fameuse maladie. Pour cette guérison, je remercie Dieu et l’Institut des Sciences Animiques.

Silumpunisa N. N’kezi Ferdinand

Kinshasa RDC

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La guérison spirituelle est une réalité qui a toujours accompagné l’Africain tout au long de son histoire. Cette guérison s’est toujours présentée pour l’homme noir comme la guérison par la purification de la pensée. Les gué-risseurs spirituels de l’Institut des Sciences Animiques, sont des gens qui ont suivi le cours de métaphysique divine de cet Institut; cours qui les a préparé à faire face aux différents défis qui se présentent devant l’Africain sur le plan sanitaire, culturel, social, etc.. Bien que les services offerts par ces guérisseurs soient payants, leur talent est mis à la disposition de toute personne quelle que soit sa condition, sans aucune restriction liée à un payement quelconque.

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Kinshasa

Kiatezua Lubanzadio Luyaluka Reçoit sur RDV;

Tél:: 00243999935562 E-mail: [email protected]

RÉPUBLIQUE DU CONGO

Brazzaville

Koubaka Florent Reçoit sur RDV

Tél.: 00242055606314 ; 00242068346087 E-mail: [email protected]

Mouassi Madzoko Reçoit sur RDV

Bureau sis: 16 rue Oboya, Tala-ngaï Tél.: 00242055283517

E-mail: [email protected]

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Vaincre la sorcellerie en Afrique, Paris, l’Harmattan, 154 pages. La lutte contre la sorcellerie est un préalable pour le vrai développement de l’Afrique noire. Pour aider l’homme noir à bien combattre ce fléau, il est impérieux de réta-blir d’abord la vérité concernant le mystère africain. Dans cet ouvrage l’auteur, se basant sur la société kon-

go, replace dans leur vrai contexte les valeurs spirituel-les africaines faussement qualifiées de sorcellerie, per-mettant de ce fait aux Africains de voir la problématique de leur développement scientifique, culturel et politique sous un nouveau jour et d’être plus efficaces dans la lutte contre la sorcellerie.

La Religion kôngo, Paris, l’Harmattan, 158 pages. Dans cet ouvrage, partant des doctrines révélées et de son argument cosmologique, l’auteur expose d’une façon scientifique une théologie systématique mono-théiste négro-africaine : la théologie kôngo. L’auteur prouve que la religion traditionnelle kôngo, le Bukôngo, est une survivance de la religion osirienne ; démontrant la convergence dans l’essentiel des doctrines kôngo et chrétiennes, il établit que les deux religions ont puisé à la même source qui est la religion osirienne.

L’Inefficacité de l’Eglise face à la sorcellerie afri-

caine, Paris, l’Harmattan, 196 pages.

Dans ce livre l’auteur explore les causes de l’inefficacité de l’église dans sa lutte contre la sorcellerie en Afrique et les décris comme une conséquence d’une mauvaise définition de haute tradition religieuse africaine et son assimilation erronée à la sorcellerie. Partant de la tradi-tion kôngo, l’auteur explore la vraie nature de la religion bantoue et démontre qu’elle n’a rien à avoir avec la sorcellerie. L’auteur indique aussi les moyens d’une lutte efficace contre la sorcellerie et montre ce que devait être l’apport de l’église pour l’élévation des men-talités religieuses profondes des africains et pour le progrès réel du continent noir.