Spiritualité n° 1 (Décembre 1944)

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  • 7/29/2019 Spiritualit n 1 (Dcembre 1944)

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    8m9anne 15 dcembre 1944 N" 1

    CDIDITI1IAIIT(revue de culture humaine, fonde en 1936)

    Science, Religion, Philosophie

    Fondateur : Iwan KHOWSKY

    Directeur : Correspondance et manuscrits .JEAN PYCK, 11, rue Anoul, Bote Postale 827Ixelles-Brux. Tl. : 12.93.81 Bruxelles - Centre

    SOMMAIRE

    Editorial.Les nouveaux horizons de la science R. Linssen.

    Aprs une fle vdique .................... Jean Groffier.

    Les conditions d'une paix durable ... Pierre d 'Angkor.

    Divine radiance ..................................... R. Linssen.

    Vivekananda ............................................. Yvonne Nivarlet.

    Lettre sur Spiritualit et A m o u r ........... Marg. Bangerler.L'conomie de demain : L'Agonie d'un

    systme .................................................... R. Linssen.

    Le visage bni de l'preuve ........... Madeleine Groffier.

    Prvisions astrologiques du mois ... B. Pque.

    Rflexions philosophiques .................... Georgina Orts.

    Abonnements : 100 francs l'an. Paiements au C. C. P. 3374.47 de Jean Pyck.

    Prix : 10 francs.

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    EDITORIAL

    Nous extrayons de la Conclusion du Manuel de Logique , de

    Paul M O U Y (Hachette ) :

    La science est ingalable en tant que conscience de la pense

    humaine. La pense relle, la [ois adapte aux choses, et purifie des

    rminiscences animales et des obsessions sociales, cest la pense scien-

    tifique... Elle est, dautre part, la meilleure voie d'accs au divin. Si

    donc, la sagesse consiste, suivant ta parole de Spinoza, dans la con-

    science de soi mme, du monde et de Dieu , on peut dire que la sagesse

    ne saurait trouver de meilleur appui que la science.

    S P I R I T U A L I T E se propose, prcisment, de raliser le triomphe

    de lesprit sur la matire, de lamour sur la haine, par la synthse de

    la culture occidentale toute scientifique et de la spiritualit de l'Orient,

    cette philosophie hindoue actuelle, morale trs leve, enseigne, dans la

    vrit de l'exempte, par ses adeptes qui la vivent !

    S P I R I T U A L I T E voudrait voir le monde rgnr par la trans-

    form ation spirituelle d e l'individu ; SPIRITUALITE voudrait pouvoir

    aider librer lhomme en lui donnant les lments qui lui permettront

    de se dpasser luimme, et de prendre conscience des richesses caches

    que recle sa nature profonde et orienter lhumanit vers un nouvel ordre

    spirituel et matriel, en librant lhomme des limitations engendres par

    l'ignorance et lgosme.

    L es moyens d atteindre, ou d'essayer d atteindre, ces buts serontde crer dans cet esprit un courant mondial dchanges de travaux,

    d'articles, de confrences et de former un noyau dhommes libres, sans

    aucune distinction de race, de classe, de nationalit, dont la similitude

    de pense peut offrir une opportunit de ralisation commune dans le

    domaine pratique.

    Nos colonnes sont donc ouvertes toute ide scientifique, morale

    ou religieuse, de quelque opinion ou confession que ce soit pouvant

    aider prouver, comme dit Vivekananda, que

    Les hommes ne sont pas seulement frres mais Un .

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    Les nouveaux horizons de la sciencepai Ram. LINSSEN.

    Peut-tre ny a-t-il jamais eu dans lhistoire du monde, priodeaussi paradoxale que celle o nous vivons.

    Tandis que la guerre ne cesse de rgner depuis plus dun quart desicle toujours quelque part sur la terre, lesprit humain vit de sonct une aventure splendide dont la plupart de nos contemporains nese doutent mme pas.

    Ce sont quelques-unes de ces pripties tonnantes par leur ampleuret leur soudainet, que nous voudrions que le lecteur conservt lesprit,parce quelles comportent des consquences pleines de promesses. Elles

    nous font pressentir quau del des checs et des ruines qui saccumulent,au del des destructions effroyables et des bouleversements qui soprentactuellement, une renaissance prodigieuse se prpare. Les dsquilibresdu monde expriment la somme des dsquilibres individuels. Lesprit etle cur de lhomme doivent subir la refonte totale de notions et devaleurs qui constituaient les assises mme des civilisations passes. Unrenouveau de lesprit doit balayer les germes vicieux qui sont responsables des maux dont nous souffrons.

    Et ce qui nous autorise tant despoirs lorsque nos regards setournent vers le futur, cest la constatation dune concidence merveilleusedans la nature compltement rvolutionnaire des rcentes dcouvertes

    scientifiques l'gard de principes que lunanimit des hommes tenaientpour intangibles.

    Les dcouvertes rcentes de la science fournissent les lments dunegrande rnovation spirituelle.

    Lamplitude des preuves actuelles mesure peut-tre celle de larenaissance qui approche. Les bouleversements conomiques et sociaux,les crises varies qui npargnent aucun secteur de lactivit humaineconstituent les premiers indices dune matrialisation en surface des courants de profondeur dterminant la naissance dun rgime vritablementnouveau : celui de lhumain accompli par la dlivrance de lgosme et

    de la conscience de soi .Ainsi que le dmogjxent de plus en plus les sciences biologiques,lvolution qui jadis, poursuivait la grande partie de ses activits, ensurface, soriente actuellement vers un travail de profondeur infinimentplus psychique quessentiellement physique.

    Nous pensons que la renaissance spirituelle de lavenir immdiat sefera sous le signe de l'Unit grandiose dune ralit dynamique ternellevers la dcouverte de laquelle convergent irrsistiblement tous les progrs de la science.

    Le jour nest pas lointain o tous les penseurs seront d'accord pourdiviser lhistoire de l'volution humaine en deux phases bien distinctes, lintersection desquelles nous vivons : une phase statique, qui se situeentre lantiquit et le vingtime sicle, et une phase dynamique dont lesrcents progrs de la science nous fournissent avec une abondanceloquente les lments indiscutables.

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    Dans le domaine de la mtaphysique et de la philosophie, HenriBrgson fait figure de principal pionnier de cette tendance nouvelle.Avec son successeur au Collge de France, le professeur Edouard Leroy,il est le propagateur mrite dune conception minement dynamique dela Vie.

    Dans le domaine psychologique, nous pensons que les psychologueshindous J. Krishnamurti et Shri Aurobindo, incarnent parfaitement lecourant nouveau dune psychologie essentiellement dynamique de laconscience contemporaine.

    Mais1ce sera dans les sciences physico-chimiques que nous trouverons indiscutablement de la faon la plus clatante, cette tendance vers

    vune conception essentiellement dynamique de la matire et de lUnivers.

    Le problme de la constitution de la matire, de sa nature profondeest l'un des plus importants qui soient. La matire intervient de manire

    fondamentale dans notre constitution. Dvoiler les mystres de son origine, de sa' nature vritable, signifierait par consquent projeter unelumire de premire valeur sur le problme de la vie.

    Mais, situation minement paradoxale, personne ne parvient ladfinir de faon satisfaisante. Et cette matire que les matrialistes dessicles passs nont cess de difier se dmatrialise irrsistiblementau cours de chaque dcouverte nouvelle. La science procde une spiritualisation de la matire. Et par une heureuse coincidence, les adeptesdu spiritualisme, ont tendance se dpartir de leur rejet extrmiste dumatrialisme, pour voluer vers une matrialisation du spiritualisme.

    'Cette conception est dailleurs depuis fort longtemps adopte parles grands penseurs de lInde.

    Ces diffrents courants dopinion opposs dans leurs dbuts, finissentpar converger vers une mme synthse : la cration dun matrialisme spri-tuel dont Maurice Maeterlinck pressentait, il y a fort longtemps dj,lclosion.

    C est dans cet ordre dides, que Science et Religion, jadis opposes,sont appeles se rapprocher chaque jour davantage. Ce courant desynthse est lune des consquences les plus remarquables dune volution scientifique toute rcente des sciences physico-chimiques.

    En effet, si lon sen tient une vision globale des notions succes

    sives concernant la structure de la matire, on peut dire quil y a stagnation depuis les temps dAristote jusquau X V III6 sicle.

    Cinq sicles avant notre re, Leucippe expliquait dj lunivers parle vide et la matire forme datomes en nombre infini. Il considrait cesderniers corifme anims dun mouvement ternel.

    La notion de molcule nintervint srieusement quau X V IIIe sicle.

    En 1738, Daniel Bernouilli eut recours lexistence des molculespour expliquer les effets de pression dans les gaz et les liquides.

    Cest en 1808 que latome est invoqu par Dalton. Il le fut prcdemment certes ! Mais ce fut toujours pour rpondre aux exigences de

    la mtaphysique.En invoquant les atomes pour rendre compte des ractions chimi

    ques, Dalton leur confre un sens nouveau.En 1891, Stoney proposa llectron comme lment indispensable

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    l'explication des nombreux faits lectriques. Einstein mit ensuite envidence lexistence de grains de lumire appels photons .

    Les thories de Dalton et dAvogadro, furent compltes par les

    thories lectroniques de Lorentz, Thomson, Langevin, Hutherford etMillikan.

    Lre des dcouvertes devint de plus en plus fconde. Les quanta ,imagins en 1901 par Max Planck conduisirent Niels Bohr et Sommer-feld construire un modle datome. Le schma du systme atomiquede Bohr fut saisissant. Nous le dvelopperons ultrieurement.

    Au cours des expriences qui se multiplirent partout un rythmeacclr, de nombreux physiciens remarqurent que llectron ne secomportait pas uniquement comme un corpuscule matriel, mais commeune onde. Il fallut abandonner lhypothse par laquelle atomes et lectrons taient compars en tous points, de petits globules matriels,compacts et solides.

    Ds 1923, Louis de Broglie, se basant sur la thorie des quantade Planck pressentit les lacunes qu'offrait la conception essentiellementcorpusculaire des constituants de la matire. Il inaugura son immortellemcanique ondulatoire, qui lui valu le prix Nobel de physique, hypothse gniale que vinrent confirmer avec clat les expriences de Davissonet Germer. Selon cette thorie, tout lectron est accompagn dune onde pilote, et forme un ensemble de nature complexe, la foisondulatoire et corpusculaire.

    Mais cet expos historique sommaire du dterminisme de la matire

    ne peut renseigner le lecteur sur les merveilles caches de celle-ci.Il est vritablement passionnant de connatre la vie cache qui se

    trouve voile par lapparence extrieure de tous les objets que nouscotoyons quotidiennement.

    (A suivre.)

    Aprs la fte vdantine

    des Praja Patis

    Comme dtranges cavaliers de nuit, nous nous sommes rencontrsentre l'ombre et la ville.

    Nous avons quitt les clameurs et des remous : un prsent dj 'dans loubli.

    Compagnons dombre, dans le vent, nous avons long le mur derrire lequel linconnu pesait en apprhension.

    La route seffaait dans la nuit et les visions se dtachaient du ciel.

    Nous avons mis le souhait dy revenir un jour de lumire.En haut, dans la tour de verre, nous attendaient dautres frres.

    Ils allumrent les feux et ensemble nous avons vcu dans la prire

    vdan tique.

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    Par la voix du Grand Prtre, nous avons rpondu lappel desforts de lInde, en cho.

    Nous sommes revenus, marchant dans le rve, prfrant conserverle souvenir dans son mystre et ne pas revenir un jour de lumire.

    A la frontire, comme dtranges cavaliers, nous nous sommes spars, emportant dans notre solitude le visage de nos frres en lEternel.

    Jean G R O FFIER .

    Les Conditions d#une Paix vritablepar Pierre dANGKOR.

    Qui naspire aujourdhui la paix ? Le imot est dans toutes lesbouches, dans tous les coeurs. Combien ralisent toutefois ce que reprsente vraiment la paix, la paix vritable ? Sans doute, au sortir de lhorrible tourmente, limmensit des souffrances crera-t-elle chez tous unbesoin, un dsir de paix, lequel semblera devoir bannir jamais dsormais tout esprit guerrier. Mais ce serait se bercer dune folle illusion quede croire la prennit de ces sentiments. Ce serait sabuser sur lescauses profondes qui ont amen leffroyable cataclysme actuel que de

    penser quil suffit de dsirer ardemment, universellement mme, la paix,pour la voir refleurir aussitt et rgner dfinitivement sur le monde. Ceserait dailleurs une non moindre erreur que de croire que la paix futuredpendra uniquement dune meilleure forme d'organisation politique etconomique mondiale et que les seules garanties internationales et lesprcautions militaires que les nations libres semblent dcides instaurerpour l'avenir, suffiront pour dtourner jamais le spectre de la guerre.Certes, lorganisme international et les moyens que lon projette pourprvenir les agressions et assurer la paix future ne doivent pas tre sous-estims : de plus, ils sont perfectibles. Nanmoins et on la dit biensouvent les institutions, quelles quelles soient, ne valent quautant

    que valent les hommes qui sen servent, cest--dire que par lespritmme qui prside 'leur cration et leur fonctionnement. C est ainsique la dmocratie ne vaut pas mieux que le despotisme excr, si ceshommes reprsentatifs abusent de ce bien prcieux, la libert, pour laisserspanouir la licence, le dsordre, la violence, maux que le dictateur prtend rduire, en supprimant au contraire toute libert individuelle. Lalibert est un bien dont lhomme doit se montrer digne : elle doit ennoblir lindividu et non pas lavilir.

    De mme, la paix vritable est pareillement le fruit dune conqutespirituelle, un bien quil nous faut mriter. Faute de le comprendre, noussombrerons nouveau dans la guerre, en dpit du progrs, mme des

    institutions par lesquelles nous prtendons lliminer. Guerres et rvolutions sont moins des vnements venant fondre sur nous de 1xtrieur,engendrs par des causes extrieures nous-mmes, que lexpression duntat psychologique intrieur et gnralis qui les dtermine. Guerreset rvolutions ne sont pas des flaux de Dieu : ce nest l quune image

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    symbolique. Mais elles sont le fait de lhomme et ne sont dchanespar leurs agents responsables (dictateurs, monarques ou conqurants)que parce quelles rpondent un complexe de forces intrieures, undterminisme de tendances gnralises dans llite ou dans les massespopulaires. Toute une gamme de sentiments obscurs, avous ou dissimuls, tels lorgueil, l'ambition, la jalousie, la cupidit, etc... fomententsourdement lantagonisme entre les races, les classes, les individus et cestcette psychologie secrte, souterraine, qui dtermine finalement les vnements mmes qui ne sont plus ds lors que la traduction matrialisedu psychisme collectif sur le plan physique de notre monde. Lhommercolte la guerre quand il en a laiss fructifier la semence dans soncur.

    Ceci nest certes pas dit pour minimiser la culpabilit des chefscriminels qui ont dclench la guerre. Chacun en ce monde demeure res

    ponsable de ses propres actes. Mais le destin des peuples orgueilleux ouavides est tel quils trouvent toujours point nomm un chef qui, parson caractre et ses propres tendances, personnifie ou concrtise en sapersonne les fausses doctrines et les mauvais sentiments qui se sontpropags dans leur sein. Ces fausses doctrines pourtant nous taient prsentes comme des vrits absolues, indiscutables : droit absolu despeuples de disposer deux-mmes, racisme et espace vital, lgitimantlagression et la conqute, dynamisme des peuples jeunes sopposant austatisme des peuples dcadents, avec comme indices de rfrence leursinstitutions respectives, le totalitarisme, dune part, la dmocratie, delautre, etc... toutes doctrines dltres, sophismes dangereux, parce quils

    mconnaissent le principe fondamental de lunit humaine et de ltroitesolidarit de tous qui en rsulte avec les devoirs qui sensuivent pourchacun. Tout homme en effet est un tre la fois individuel et social.Si chacun de nous est un tre individuel qui a ses droits propres, il estgalement un tre social, ce qui entrane pour lui des devoirs corrlatifs ses droits. Si donc cette double caractristique implique pour chaqueindividu de respecter le droit gal son voisin, elle implique au mmetitre pour chaque nation la ncessit de remplir ses devoirs sociaux, autrement dit de respecter ses obligations internationales.

    Pas de droits donc sans devoirs correspondants.

    Comment des vrits aussi lmentaires ont-elles pu tre mconnuespar des peuples dits civiliss ? La faveur extrme des idologies fausseset dangereuses qui ont prvalu de nos jours sexplique en partie par lefait quelles encourageaient lgosme et les passions multiples qui gouvernent lme collective des nations comme elles gouvernent lme particulire des individus ; par le fait aussi quelles s appuyaient sur uneconception pseudo-scientifique de la vie, celle-ci devant sinterprter,nous dit-on, comme une lutte froce, sans merci, entre les intrts etdes apptits rivaux, et cette lutte nous tant prsente ds lors commeune ncessit vitale et une loi de progrs pour l'humanit. Ce nest l,affirmaient les sophistes, que lapplication la sociologie humaine de

    la loi naturelle de la concurrence vitale, dcouverte par Darwin. Commesi cette loi de frocit, le struggle for life tait une loi fatale absolue,mme dans le rgne animal, o se rencontre aussi lentraide, la coopration ; comme si surtout l homme ne se distinguait prcisment deranimai par ses facults suprieures dintelligence, damour et de volont.

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    Ce prtendu dterminisme rigoureux, gouvernant la biologie et lhistoirenaturelle, on prtendit donc lappliquer la sociologie et l'histoire delhumanit. On affirma doctoralement que, de mme que les espces

    animales, lespce humaine avait son existence et son devenir conditionns par ses seuls besoins conomiques et ses ressources alimentaires enrapport avec laccroissement de la population ; que dans ces conditionsla lutte pour la vie, le droit du plus fort ou la survivance du plus apte,devait tre considr comme une loi inluctable de slection applicableaux rapports entre les diffrents groupes humains, cette primaut dela force conditionnant seule le dveloppement progressif des peuplescomme des individus. La force crait donc le droit. Les valeurs spirituelles taient mconnues, sacrifies. De tels souphismes furent ainsipropags comme vrits premires justifiant des imprialismes agressifset cbnqurants. Que lon relise Mein Kampf .

    Quoiquil en soit, il est clair que jamais la paix du monde, la paixentre les nations, et, au sein de chacune delles, la paix sociale entreles classes et les diffrents groupes ethniques qui forment la nation, nepourra rsulter de ces principes de lutte et de comptition goste quel'on nomme le droit du plus fort. La paix vritable ne pourra tre lefruit que dun ordre nouveau o le droit de chacun ne stablirait quenfonction de ses devoirs envers la communaut nationale ou internationale.On conoit que pour cette ralisation mme bien des progrs devronttre accomplis, bien des prjugs redresss, bien, des injustices socialesrpares, bien des gosmes surmonts, lindigence et son exploitationsupprimes. Bref, quun troit esprit de coopration et dentraide devra

    remplacer dans lintrt de tous l'ancien esprit dantagonisme et de rivalit qui prvalait partout dans lordre prim. Les organisations socialesou syndicales ne seront plus ds lors des instruments de lutte, mais decoordination des intrts particuliers dans lintrt gnral. Le sentimentde la solidarit de tous, gage de la paix, se substituera cet esprit demfiance, dhostilit, de prvention, qui tait une perptuelle menacepour chacun. Quand cet esprit de paix rgnera, les diffrends, apparemment irrductibles, qui opposent aujourdhui les unes aux autres lesclasses, les races et les nations, les intrts qui les divisent, les mentalits qui les sparent, trouveront facilement un terrain dentente et deconciliation, parce quon comprendra mieux que lintrt gnral le com

    mande et que cette diversit mme des races, des nations, des culturesconstitue par leur union et leur fcondation mutuelle un enrichissementpour lhumanit toute entire. Quand un membre de la communautsouffre, comment le corps tout entier ne s'en ressentirait-il pas ? Utopie,dira-t-on ! M ais lutopie daujourdhui est la ralit de demain, si elleest propose fermement aux esprits comme le but atteindre, le nobleidal raliser.

    Mais encore, diront quelques-uns, comment dans livresse et lexaltation causes aux uns par la victoire, dans le dsespoir caus aux autrespar la dfaite, dans ce flot tumultueux et contradictoire de passions, de

    haines, de rancunes, souleves partout, comment dcouvrir les assisesspirituelles ncessaires pour tablir les fondations dune paix stable etdfinitive ? Le problme qui nous retient ici en effet est surtout dordreSpirituel, sans que nous mconnaissions dailleurs limportance des problmes politiques, conomiques et sociaux dont une juste solution doit

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    contribuer assurer la paix du monde. La guerre n'a pas eu que lescauses conomiques et dmocratiques qui lui ont servi de prtexte apparent : elle a t dtermine galement par des mobiles intrieurs, psycho

    logiques, qui demeurent plus voils au fond des consciences. Cest cequil faut bien comprendre si lon veut aboutir une paix vritable. Ilsemble toutefois que la solution du problme spirituel qui simpose nous se heurte une double loi contradictoire. D une part, en effet, ily a la loi religieuse, que traduisent les prceptes des grands matres : La haine ne s teint pas par la haine, mais par lamour ,' nous dit leBouddha. Aimez vos ennemis, faites du bien ceux qui vous hassent,rendez le bien pour le mal , telles sont les paroles de Jsus. Dautre part,il y a galement une loi naturelle de Justice immanente, une loi strictede cause effet, le Karma . Cette loi naturelle est sans piti. D aprselle, tt ou tard, le bien est toujours rcompens, le mal toujours puni

    de faon adquate ; il pour il, dent pour dent. Seulement, commeles sanctions divines ne sont pas toujours notre chelle, quelles chappent souvent nos regards, quelles sont souvent chances diffres,cette loi impersonnelle de Justice immanente se traduit aussi dans notreconscience intime sous la forme dun besoin immdiat de Justice sociale,lequel exige, sans dlai, la punition des crimes qui rvoltent la consciencehumaine. Soulignons ici que ces exigences de la conscience, reprsentanten nous une ncessit intrieure, un sursaut moral, une rvolte contrele crime, ne peuvent tre blmes ni condamnes. Mais comment alors lesconcilier avec lamour des hommes et le pardon des offenses, que nousenseignent les grands Instructeurs ? Cette conciliation demeure possible

    mais la condition que nos exigences de justice demeurent impersonnelles lgard du crime et quelles ne se muent pas en nos propresdsirs de vengeance personnelle, en assouvissement de nos rancunes, denos prventions et de nos haines contre les individus. Car lhomme napas le droit de har lhomme, ce dernier fut-il le plus grand des criminels. Mais nous pouvons poursuivre et demander le chtiment des coupables parce que des raisons suprieures et impersonnelles de justice sociale,dordre national ou international postulent de telles sanctions, adquatesaux actes que commettent les hommes.

    Limpersonnalit de nos mobiles purifie alors notre attitude et lajustifie. Bref, pour rsumer, la paix vritable fleurira sur le monde quand

    les sentiments mauvais qui opposent aujourdhui passionnment, aveuglment, les unes aux autres, classes, races ou nations, auront cess, nonpas dexister car nous ne sommes pas des anges mais de prvaloiravec assez de force dans les mentalits pour russir diriger la conduitedes hommes.

    Divine Radianceby Ram. LINSSEN.

    Science teaches us that the life of this planet will continue m ^/million times as long, as that which is represented up to now, by thehistoric and prehistoric eras united. The world is only in its beginning.

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    Several hundred thousand years seperate us from the anthropoidea.Humanity lives, relatively speaking since only a few seconds. Beingsof physical human form have been born, the era of human beings, spiritually and physically perfected is however only in its debut. Personalities, egoconscious, slaves of the illusory limits of their gosm form theraces which we must call sub-human. W e (live in an era of transition.A new Era is in preparation. The sub-human, freed from the false inden-tifications, caused by his ignorance, is able to realize a form of lifewhich is IM PERSO N A L, spontaneous, profoundly happy and natural.Delivered from the snares inherent to a scale of individual observation,he may insert himself, absorb and dissolve himself in the Great All ofthe Universe to such an extent, that he realizes that this Great All isthe reality in its indivisible homogeneity.

    He whom the sub-men have designated as God, is naught else

    than that perfect unity of the Totality One, in the midst of which theyhave wrongly imagined themselves to be independent existences.

    Those whom the sub-men have up to now qualified as super-menor masters are simply genuine men, perfected human beings.

    The perfected human being is the sub-man delivered of his I .Such a being is not the negation of humanity but its coming into blossom. In him and through him one finds again the Totality-One. He isthe living synthesis of spirit and matter. The human being, perfectedthrough the giving up of his I does not become something. Liberatedfrom himself he becomes conscious of the fact, that he is all things,

    from the essence of Pure Light in his innermost depths, to the appea-rences on thre surface. God is therefore to be found no where else. Heis the permanent, dynamical an eternal sum of all things, static, impermanent and ephemeral. The realisation of this truth is for man the keyof his liberation. He reaches the supreme liberty wich is ecstasy.

    In the bosom of the infinitude of the Totality-One, the Is ,the priviliged points are resistances, which by creating a tension, opposethe free flowing of the movement of Life. The individual Is areveritable psychological abcesses. The tensions and resistances fade away.The joy of living, of the All, which has never ceased to be One, norto be supreme happiness installs itself in us. It is the state of grace.

    In this dynamic state of being, the totality of the human energies,adheres to the Eternal Present, which is Love.

    In the new era, the luminous dawn of which can be divined, farbeyond this present tragedy, this mode of extatic life, which is profoundly dynamic is within reach of all beings. They must accede to itby themselves, in themselves, in the fire of intense experience of heartand mind united. The former and the present laws have been and arenearly all sub-human. If formerly the Gourous and Masters tookdisciples, which method was of incontestable utility, the human beingsof tomorrow the veritable masters, will be masters without disciples.They will be the powerfull leaven of the final deliverance of all thosewhom they approach, in teaching them to become their own light, asBuddha himself already suggested to us.

    To every new era corresponds a different process.

    In preparing the installation of a new era in ourselves, we become

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    - l i

    the conscious and responsible auxiliaries of the cosmic life. From thenon we become free agents of natures plan. Such is the secret of incorruptible happiness : To be living harps on which the rustic and divine

    melodies of the Totality-One, who is God, are played, and createthrough their contact the ineffable harmony of a perpetually triumphantHymn, which is Love.

    VIVEKANANDApar Yvonne NIVARLET.

    La puissance infinie est dans lme de lhomme, que lhomme le sache ou non ;pour la m anifes ter il suff it d'en avoirconscience.

    Vivekananda.

    Dans le cadre de nos recherches une figure simpose : Vivekananda,ce champion passionn de la libert de lhomme.

    Sa puissante volont veilla, galvanisa les nergies : nous pourrionsdevenir libres et forts en le prenant comme modle.

    Lesquisse de son programme, nous la trouvons dans cette dfini

    tion quil donne de la vie : La vie, dit-il, cest la tendance de ltre se dvelopper dans des circonstances qui tendent lcraser. Il sestdvelopp et avec lui lInde entire dans des circonstances qui souventfurent crasantes.

    Ce fut un lutteur. Sa vie brve il mourrut 39 ans fut unemagnifique ralisation dans tous les domaines. Je souhaiterais vous enparler avec ferveur, afin que vous veniez lui. Vous verriez de quellesrichesses il vous chargerait les bras avant de vous envoyer servir, carle service, le libre service est son mot dordre, lui dont ladoration duDivin se fit toujours travers lhomme. Ce service, dit-il, rconcilie lehaut amour de Dieu et l'activit bienfaisante.

    Il nimposa jamais, quun seul dogme : La divinit inscrite enchaque homme et son pouvoir dvolution infinie.

    Il serait difficile dans le cadre dun seul article de donner unesynthse suffisante dune aussi grande figure.

    Comme lavait prdit Ramakrishna, Vivekananda est un chef spirituel de l'humanit.

    Souvent les sages dont on parle, gardent quelque chose de mystrieux.

    Nous les voyons trs hauts, lointains dans leur apoge. En suivreun ds sa jeunesse, cest- tracer nous mmes, un chemin possible.

    Vivekananda, de son nom de naissance Narendranath Dutt, naquit Calcutta le 12 janvier 1863. Il est dune grande famille aristocratique,guerrire. Toujours il gardera la marque de sa caste : sa vie sera uncombat.

    A sa mre cultive, belle, hroque, il doit son port royal, et beau-

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    Coup de ses facults intellectuelles : sa mmoire extraordinaire, sa puretmorale. De son pre, grand seigneur qui affichait une totale indpendance desprit, il a lintelligence, lamour des arts, la compassion.

    La vie de la famille est fastueuse. Pourtant, il a un grand pre qui 25 ans a tout quitt : famille, situation, fortune pour devenir Sannyasin.Son enfance et son adolescence sont celles dun jeune prince artiste dela renaissance, jugera Romain Rolland. Tous les dons de lesprit et ducorps, il les a, et il les cultive avec bonheur. Il est beau, bti enathlte. Il boxe, nage, rame, se passionne pour les chevaux. Il est lefavori de la brillante jeunesse de Calcutta et larbitre des lgances. Ila une voix admirable dont les chants plus tard ravirent Ramakrishna.Il tudie la musique, crit des mlodies, un essai sur la science et laphilosophie de la musique indienne. A l'universit, il se distingue parune vaste intelligence qui aborde avec la mme ardeur les mathmati

    ques, lastronomie, la philosophie, les langues de lInde et de lOccident.Il lit dans le texte les potes, les philosophes, les historiens anglais etfranais.

    (A suivre.)

    Spiritualit et Amourpar Marguerite BANGERTER

    ... De votre lettre une phrase surtout a retenu mon attention : ...Ce que je ne puis accepter, cest la scheresse du cur. L vraiment je perds pied ; j ai un si grand besoin daimer...

    Quest-ce qui a pu vous faire supposer quon vous demandait dela scheresse de cur ? Est-ce limportance quon attache au dtachement et labolition des points privilgis ? Si ces deux conditions sonten effet indispensables pour prsenter une candidature la grande libration, cla ne signifie en aucun cas que lAmour s'en trouve diminu.Bien au contraire. Etre dtach dune chose ne signifie pas quon nelaime plus. Cela veut dire seulement que nous sommes affranchis desa tyrannie, de son esclavage, que nous laimons pour elle et plus pour

    nous, que notre bonheur ne dpend plus de son exclusive possession.Trop souvent dans la vie courante on rend dtachement syno

    nyme d indiffrence et cest ce qui vous fait croire la scheressede cur quand on parle dabolir les points privilgis ; mais ne faut-ilpas, croyez-vous,un cur mille fois plus gnreux, plus noble, pluslarge, plus magnanime pour aimer de faon absolument dsintresse,sans exiger quoi que ce soit en retour ?

    Ah 1 mille fois non, ce n'est pas la scheresse du cur qui conditionne le dtachement ! Ce nest qu force de lexalter, de lenrichir, delalimenter que vous arriverez l largir assez pour y introduire le dtachement.

    Pour atteindre celui-ci, il faut pousser loubli de soi lextrme,seffacer dans un renoncement joyeux, car lamertune l-dedans quivaudrait un regret et un regret est une rticence, cest--dire une partquon nabandonne pas. Croyez-moi, ne vous dfendez pas des affections

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    que vous avez, elles ne sont pas un obstacle condition que vous lessublimiez, que vous les rendiez si dsintresses et si vastes que leurgrandeur mme les porte la mesure de lternel. Ce nest que par leurpetitesse que les affections sont un obstacle au Divin. .

    La scheresse de cur est la plus caractristique des impasses ; ellene mne rien. Aimez, aimez, amie, vous naimerez jamais assez, en touscas jamais de trop. Veillez jalousement sur la source profonde do

    jaillit l affection, purifiez-la, largissez-la, aimez les choses qui vousplaisent, aimez les tres qui vous sont chers. Ce serait la pire deserreurs que de leur soustraire une partie de votre cur sous prtextedaimer Dieu. '

    Dieu nest pas ailleurs quen eux tous. On narrive pas lamourde Dieu en faisant un grand saut travers le vide. Dieu nest pas dansle vide, il est en toutes choses. Poursuivez toutes vos affections maisavec un discernement toujours attentif, en veillant en affiner sans cesse

    la qualit, en les dgageant de toute ide dintrt personnel, de jouissance personnelle. Donnez votre cur sans rien exiger en change, nireconnaissance, ni remercment, ni considration, ni sympathie.

    Aimez gratu item ent. Quand vous arriverez cela vous transpercerezle sens de cette phrase vdantique : lAmour est lui-mme sa propreternit.

    Quand vous aurez gnreusement et dans la joie consenti ce dontotal vous aurez trouv Dieu et vous comprendrez ce que cest quedaimer ses frres en Lui. Cest cela le non-attachement. Pour arriver cet Amour sublime, lAmour pur, il faut en quelque sorte gravir ungrand escalier et le monter marche par marche en abandonnant cha

    cune delle un peu de nos revendications et du souci de nous-mmes.Mais vouloir arriver au sommet en dbutant par la scheresse du curquivaudrait vouloir gravir lescalier aprs en avoir fait sauter toutela vole de dpart. Si les premires marches font dfaut, aussi bellesque soient les suivantes, elles nous resteront jamais inaccessibles.

    Loubli de soi est le secret qui nous rive peu peu la subtancedivine. A travers les occasions les plus simples, l'exprience quotidiennenous fournit la matire de ce rajustement essentiel. Avant de lavoirconsomm, pensons le moins possible tout le beau qui doit suivre, carsa prfiguration mettrait une tache sur la gratuit de notre don.

    Que lardeur de votre foi rende levtre toujours plus total et pluspur afin que vous puissiez bientt vous identifier au Suprme.

    Tel est le vu de votre sur en Lui.

    L'Economie de demainpar Ram LINSSEN

    1. Lagonie du systme actuel.La science moderne nous apprend considrer lUnivers comme

    un tout possdant deux aspects opposs mais complmentaires. Il existeun aspect de surface et un aspect de profondeur.

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    A la surface, le monde des apparences se rvlent infiniment vari.Mais lunivers des profondeurs est essentiellement UN.

    Lensemble de tous les tres, de toutes les choses du monde extrieur, finit par se rsoudre en un immense ocan d'nergie.

    Lhomme est un transformateur de cette nergie. Il a pour missionde matrialiser ici la surface les richesses infinies qui demeurent ltatlatent dans les profondeurs mystrieuses de son tre. Le problme spirituel est une partie du problme humain, et si les questions matriellesninterviennent qu titre second et driv devant lui, elles nen constituentpas moins les indispensables parachvements.

    Le problme de lhomme, en tant quagent conscient et transformateur de lnergie est double, parce quen lui cette nergie existe sousdeux aspects distincts : lnergie spirituelle et lnergie matrielle.

    Il sagira donc, que paralllement la spiritualisation de la matire,

    un processus de matrialisation des nergies spirituelles se ralise activement.

    Cest dans cet tat desprit que nous examinerons de temps autres,les aspects matriels et sociaux du malaise mondial.

    Et lun des principaux dsquilibres dont souffre le monde estincontestablement le malaise conomique. Il est responsable de la misre,de la famine, des maladies physiques et morales, du chmage, de laconcurrence et dun flau abominable entre tous : la guerre.

    Il y a un sicle, la question ne se posait pas avec une telle prcision.Les germes dune structure conomique absolument fausse ne staientpas encore manifests. Il a fallu l'essor prodigieux de la science et de

    la technique pour prcipiter les vnements, et faire voir aux yeux detous linvitable dsastre o doit conduire le systme conomique envigueur.

    Lorsquun organisme est malade, lorsquil est atteint dune intoxication quelconque, il ragit par ce quon nomme une crise . La crise , la maladie est en somme un mode davertissement prcieuxenseignant celui quelle atteint quil y a danger, surmenage ou intoxication. Aprs la crise, il y a convalescence puis rcupration de l'tatnormal.

    Une crise est donc un phnomne passager auquel on peut gnralement trouver une issue. En est-il de mme de l conomie ? Suffit-il

    dattendre patiemment le retour un tat normal que seraient venusprmaturment bouleverser les progrs prodigieux et inattendus de lascience et de la technique ?

    Non, je vous laffirme. Il ny a pas de retour possible une situationnormale. Le dsquilibre conomique actuel est sans issue. Ces articlessefforcent brivement de vous en exposer aussi clairement que possibleles raisons videntes, indiscutables. Ne disons plus quil y a une criseconomique , le terme est faux. Il nous trompe. Il fait supposer unretour illusoire ltat normal qui prsuppose un organisme sain quinexiste pas. Depuis 1910, les conomistes comptents parlent de crise.En dpit des avertissements de Norman Angell dans la Grande Illusion on procda ce dsastre conomique que fut la guerre de 1914.Depuis 1910 on attend la prosprit. Et chaque anne nouvelle nous encarte davantage.

    On peut diviser lhistoire de lconomie en deux phases :

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    .1 ) Une phase de raret. 2 ) Une phase d'abondance.Depuis les temps prhistoriques, l'homme a lutt, souffert pour

    capter et transformer les nergies de la Nature; il a endur de durespreuves, de longs calvaires afin de sassurer une suprmatie sur les

    lments.Les moyens de production de lhomme primitif taient infimes.Lpret des premiers combats quils eurent entreprendre pour

    sassurer le strict ncessaire, tant du point de vue alimentaire que vestimentaire, a conduit les hommes vivre en socit.

    Tout leffort conomique des hommes primitifs et des premierspeuples de lhistoire peut se rsumer ainsi : une association mutuelle desforces, une organisation collective des nergies pour combattre le grandennemi du moment : la raret des produits, le manque de confort possible.

    Les hommes comprirent peu peu lintrt quil y a dans le perfectionnement de certaines spcialits : ce fut le dbut de lre des spcia

    lisations.Les disciplines de la spcialisation ayant apport un certain perfec

    tionnement et une varit assez riche dans les produits, les primitifscommencrent procder lchange de leurs produits.

    Le troc fut facilit par ladoption dune sorte de marchandise tiercede valeur purement conventionnelle : la monnaie.

    Peu peu lintelligence humaine saiguise, se perfectionne. Lhommediscerne quels sont dans la Nature les lment qui pourraient contribuerdavantage son affranchissement. Il fait travailler les animaux. Devenantplus ambitieux et toujours insatisfait, il exploite ses semblables : cestle rgne de lesclavage. En fait, de ce rgime rvoltant, on a actuellement

    supprim ltiquette, mais on en perptue plus hypocritement la pratiquesous le couvert de noms diffrents.

    Pendant cette premire phase de raret, tous les chocs sociaux, lesguerres, les invasions neurent quun objectif essentiel : la lutte contrela raret par la conqute des produits de nature satisfaire les besoins.

    Les pays conquis, les ennemis asservis, qutaient-ce ? Sinon desfacults de production assures, un soulagement momentan la hantisequexerait sur lunanimit des hommes, la raret.

    Mais depuis deux ou trois sicles une volution lente se manifestaitdans divers secteurs de lactivit intellectuelle. Elle fut le prlude dunervolution prodigieuse qui sopra brutalement et, pour ainsi dire sans

    transition, en lespace d'un sicle. Le dveloppement de la techniquepermit lhomme de capter dans la Nature, dapparence inanime, lesmontagnes de forces, dnergies latentes quelle recle.

    En septante sicles, l'homme navait pu que doubler ses facultsinitiales de production (coefficient de production : 2).

    En un sicle et demi, avec le concours de la vapeur, du ptrole etde llectricit lhomme parvient multiplier ses moyens de productionpar le coefficient 40 .. . (coefficient de production : 40).

    Dans les vingt-trois annes qui sparent 1920 de 1943, lacclration des progrs de la technique s'avre effarante. En ces 23 ans,lhomme a conquis sur la nature 12 fois plus dnergie quil nen avait

    capt depuis les temps prhistoriques (entre 7.000 et 80.000 ans suivantles auteurs) et 1920.

    La phase de raret est disparue. Cest le rgne de labondance, maiscomme nous le verrons, labondance est toute thorique. Elle est une

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    possibilit. Le coefficient de production actuellement de 420, par rapport lhomme prhistorique, peut au cours des prochaines annes atteindredes proportions colossales par suite de la captation possible de lnergie

    intra-atomique. La science nous enseigne, en effet, que quelques milligrammes de matire peuvent, par leur dsintgration et transformationen rayonnements, fournir lnergie que produisent actuellement destonnes de houille.

    Depuis 1936 dj, de nombreux physico-chimistes sacharnent produire des bombardements atomiques, transmutations d'lments, transformations diverses, et les progrs raliss dans cette voie en quelquesannes sont absolument bouleversants. (Systmes de ruptures enchanes , etc.)

    La quantit dnergie disponible, qui est actuellement norme parrapport moins dun quart de sicle pass, prendra des proportions

    dangereuses dans les annes venir.Et par un curieux paradoxe, qui ferait presque sourire si nous ne

    connaissions pas tout le tragique de certains de ses aspects, lorsque lemonde luttait contre la raret dans la phase de besoin, de disette,beaucoup dhommes avaient moins souffrir quactuellement.

    Comme le dit Georges Valois : Le rgime actuel produit labondance, mais un systme conomique prim en empche la juste rpartition. Le rgime produit labondance, mais distribue la misre.

    En fait, les possibilits de captation de lnergie vont tre illimites.Il est ais de comprendre que plus il y a dnergie disponible, plus

    les machines peuvent tourner, travailler, transformer. En un mot, au

    plus il y a d'nergie disponible, au plus lhomme peut produire.Dans la phase de raret, lhomme tait lagent indispensable, le

    collaborateur et lauxiliaire prcieux de la production. Depuis la phasedabondance, son rle devient de plus en plus effac.

    Les progrs de la technique , raliss grce un essor nouveau de lintelligence humaine ont pour mission profonde de librer lexistence humaine du joug dun travail matriel excessif.

    Jadis, lhomme devait peiner durement. C e travail tait indispensable lconomie de la socit qui navait jamais assez de bras pour sassurerune production suffisante. On pouvait jadis tablir une rpartition des richesses produites, d apr s le travail d e cha qu e individu.

    Chacun pouvait gagner sa vie, mais il la gagnait durement, par unlabeur quotidien qui absorbait la totalit de ses nergies.

    De nos jours, les machines travaillent la place de lhomme.Certaines machines effectuent elles seules, en 24 heures, le travailque des centaines dhommes effectuaient jadis pniblement en des annes.

    La machine libre donc lhomme du travail matriel. Lhomme aatteint une dignit nouvelle. Cette libration nimplique pas le rgne dela fainantise, mais celui du triomphe de la spiritualit pure.

    Mais le monde est conservateur. Il fuit le changement. Il s'accrochedsespremment aux vieilles traditions dune conomie dsute. A untat de choses absolument neuf, diamtralement oppos aux sicles passs,il faut rpondre par une structure nouvelle. Les rouages de lconomieprsente sont absolument prims. Les catastrophes actuelles nous montrent lamplitude des erreurs commises, et les dsastres qui surgissentnous commandent imprieusement dagir, de reconstuire.

    (A suivre.)

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    Le visage bni de l'preuvepar Madeleine GROFFIER

    L'preuve. Ne nous accompagne-t-elle pas, longueur de journe,en compagne fidle, senqurant, inquite, de notre sant spirituelle ?

    Elle vient nous sous les aspects les plus divers, depuis les grandesdouleurs qui ptrissent notre me jusquaux plus infimes soucis de lavie quotidienne.

    Cherchons ensemble comment accueillir cette amie attentive dontchaque visite peut tre pour nous loccasion dune victoire.

    Quelle est lattitude de lhomme en face de lpreuve ? Elle schelonne en trois degrs : acceptation passive, rvolte, comprhension, quicorrespondent aux trois tats de manifestation : inertie, activit, quilibre.

    Ltre inintelligent subit lpreuve sans oser ragir, sans mmesouvent imaginer quil lui serait possible de lutter ou de dcouvrir sadouleur une signification : c est l'inertie, la veulerie, la rsignation sansgrandeur, par manque de force et de courage, cest le rgne de la peur.

    Lorsquil commence rflchir, lhomme se rvolte contre lpreuve,il est plein de tourments, de problmes rsoudre et de colre contrela Destine. Toujours prt riposter, il est, devant tout incident, entat de raction violente : cest le stade de lactivit, de la puissance auxmains de lgosme. Lhomme fait dj un immense progrs en sortant

    de ltat dinertie, parce quil cherche grandir, saffirmer, et meten uvre le ferment de sa propre ascension : le dsir. Mais ce dsir estcause de sa perptuelle souffrance car il est goste et se dirige versdes objets qui, par essence, sont phmres. Ltre concentre toute sonactivit, toute son attention vers la surface des phnomnes et ne peutque marcher de dception en dception.

    Ce continuel arrachement aux illusions dont il sprend amnelhomme en face des grands problmes et, lorsquenfin il se rend compteque cette poursuite du dsir dans le manifeste ne cre en lui que vide,curement et souffrance, il commence peu peu aspirer vers autrechose, vers une autre forme de bonheur et chercher, derrire lapparencedes preuves et des joies passagres, un objet digne de son dsir.

    Ds ce moment, il sachemine vers le troisime tat, vers la compr-hension. Il se met sonder les incidents de l'existence, creuser enlui-mme pour dcouvrir le vrai sens de la vie et peu peu, marchantvers la Ralit, il dcouvre avec une surprise qui se transformebientt en lmerveillement le plus extasi le vrai visage de l'preuve.

    S il continue, la surface, lutter ardemment contre toute injustice,toute cause de peine pour ses frres, il sait que le Bonheur rsideau-dedans de lui-mme, permanent, inaccessible aux coups du sort, et ilne se sent plus captif des chanes apparentes, parce que derrire le

    voile est apparue pour lui la Vie Une, ternelle, infinie.Elle seule prsent peut combler ses dsirs car ils deviennentgalement infinis. En chaque preuve il aperoit le signe dun messagevivant et met tout son acharnement en traduire le secret. Tout devient

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    expression de cette Vie des Profondeurs qui, petit petit, sest emparede la totalit de son attachement. Il ne voit plus en tout incident journalier, comme en tout tre qui lapproche, quun instrument inconscient,

    un reflet passager de cette Energie Une dont la science elle-mmervle l'existence et il ne peut plus, par consquent, prouver decrainte, de rancune, de colre envers (contre) qui que ce soit parce queson amour cherchant la Vie, se donne tous.

    Il ne subit cependant pas dune faon passive ces phnomnes quildcouvre illusoires; car il met au contraire tout son amour et son intelligence lutter dans le manifest pour que de plus en plus celui-ciarrive reflter lHarmonie merveilleuse qui rgne au sein des choses,mais ce combat se fait sans aucun attachement, comme un travail, unemission sacre. Lhomme comprhensif veut faire clore la surface dumonde cet quilibre de profondeur dont il devient la vivante expression.

    C est lattitude des grands Sages, des Hommes libres, incarnationssplendides de la Vie Divine.

    Les Influences Plantairespour la priode du 15 dcembre 1944 au 14 janvier 1945

    N O TE. Ces priodes mensuelles sont tudies en prenant commepoint de dpart la Nouvelle Lune. Les indications qui suivent sont

    forcment collectives et non personnelles ; ce sont des tendances

    gnrales et ne peuvent tre prises la lettre.

    V E N D R E D I 15 D EC EM BR E 1944. Journe favorable aux chosesde lesprit, aux initiatives commerciales et financires, aux petitestransactions. Lintelligence sera plus vive que de coutume et lonse sentira plus alerte et plus dispos. La conciliation et la douceurseront de rgle. Les influences en cours sont favorables aux questions artistiques, sentimentales et mondaines. Comme cest jour deNouvelle Lune, la journe, ou son lendemain, serait marquante engnral (en bien ou en mal). Vers la soire, il y aurait tendance se montrer plus personnel que de coutume. En dehors de cetteindication, disons que du 15 au 20, il pourrait y avoir recrudescencede maladies et de mortalit chez les jeunes. On aura dailleurs punoter que du 10 au 15 dcembre, la priode aurait t assez propiceaux accidents quivoques et des manifestations assez violentes ;priode assez dangereuse pour certains ministres.

    SA M ED I 16. Les initiatives et les manifestations dindpendance, les

    relations sentimentales et les inspirations artistiques sont grandement facilites, quoique le risque de mirage ne soit pas absent.Laprs-midi, l'esprit serait apte concevoir clairement mais ladifficult et ,lobstacle surgissent peu aprs, do le besoin duneactivit plus volontaire et dun certain sens critique.

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    D IM A N CH E 17. Indpendance excessive, un peu dangereuse; originalits, trangets, attirances vers les mystres et sciences nouvelles, rencontres inattendues, telles sont, en ordre principal, lesindications de la journe ; toutefois, le soir est peu favorable auxrapports sentimentaux et amicaux et certaines natures se montrerontvritablement rebelles et instables.

    LU NDI 18. La journe est place sous le signe de la chance et celle-ci dominera les questions financires, juridiques, contrats, piceslgales. Des succs sentimentaux sont possibles sous le signe ducaprice et lattrait pour le plaisir est assez vif. Attention aux excsdimagination ; il y a du romantisme dans lair. Les questions psychiques et occultes se discuteront sous de bons auspices ainsi que lesproblmes philosophiques, politiques et religieux.

    M ARDI 19. Journe de surprises, d'inattendus risquant dagir puissamment sur les tempraments particulirement influenables et sensitifs. On peut prvoir des tourments sentimentaux. Lactivit personnelle semble contrecarre par des maladresses, des insuccs etdes retards. Malgr cela, une grande attraction entre sexes donnantlieu de nouvelles relations amicales ou naissance damours platoniques est dans lordre des choses. Lart, la musique, les problmestouchant le rythme et les vibrations seront fort bien accueillis.

    M E R C R E D I 20. Bonne journe en gnral avec de indpendance

    desprit, des ides neuves et progressives, de lattrait pour la littrature, loccultisme et les sciences exprimentales. La mentalit semontrera trs rceptive aux rapports intellectuels.

    JE U D I 21. Journe de contrastes, de violences, dactions impulsives,autoritaires, avec dangers demportements et dirrflxions, de dpenses exagres, de dcisions brutales. Que les impulsifs se tiennentsur leurs gardes. Des accs dexcentricit ou de rage peuvent conduire de brusques sparations, ou des quarelles violentes aveccoups et blessures. Danger aussi daccidents ou dincendies sur

    voie publique ou aux immeubles. Les personnes facilement irritablesferont bien de surveiller leurs nerfs et leur comportement gnral.

    V E N D R E D I 22. U n certain tat fbrile persiste de la veille ; ajoutez-yune tendance trs nette vers tous les excs possibles : jeu, spculation, ostentation, excs alimentaires et plaisir den imposer. Au pointde vue de la sant, signalons des troubles digestifs et du foie enperspective.

    SA M ED I 23. Des risques d agression brutale, des surprises dsa

    grables, des attitudes trs gocentriques marqueront principalementla matine. Laprs-midi et la soire seront influencs favorablement. Les attitudes et les rapports seront plus cordiaux, plus amicaux ; la gnrosit, la philanthropie, la franchise et lesprit de camaraderie apporteront de nombreuses satisfactions. Les rapports senti

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    mentaux et artistiques seront particulirement fconds et prometteurs dheureux lendemains. Lintuition, linspiration et le rve serviront favorablement les natures sensibles, psychiquement volues et

    impressionnables.

    DIM A N CH E 24. Lesprit dentreprise et dinitiative semblent trsfavoriss ; la tendance se dplacer, profiter du prsent est assezindique et des aspirations gnreuses comme des penses humanitaires prendraient place au sein des distractions possibles. Un bonaspect des luminaires influencera ltat de sant en gnral en luiassurant un quilibre nouveau.

    LUNDI 25. Ici se rvlent de nombreuses indications discordantes quiseront toutes places sous le signe de l enttement ; il faut donccompter avec des actions gostes, contrariantes, des jugements trompeurs, des marques de mauvaise volont. Lesprit sera facilementport la critique et il serait prudent de ne pas trop se confier afinde ne point tre sujet bavardages.

    M ARDI 26. La confusion risque de s emparer des esprits, do difficult de conception, manque de clart, erreurs de jugements, ennuislgaux. Ne pas sengager dans des promesses la lgre. Ce traindinfluences ira en sattnuant avec la soire.

    M ARDI 27. . Journe trs favorable tous points de vue : sentimentalit, arts, relations mondaines et financires, recherches scientifiques des domaines vibratoires et mcaniques o des conceptions neuves et inattendues seront facilites. Un quilibre neuf est rservaux nerveux.

    JEU D I 28. Linstabilit, linquitude et l'indcision voisineront avecdes mouvements autoritaires, violents et avec du surmenage. Riende positif n'est attendre dinitiatives prises sous de telles influences.

    V E N D R E D I 29. Des influences ngatives et romanesques agirontinsidieusement do le risque de se laisser facilement impressionnerpar les apparences des choses. Certaines natures se sentiront tristes,mlancoliques et solitaires. Des ennuis domestiques sont prvoir.Les personnes sensibles au froid et de lestomac prendront des prcautions pendant quelques jours.

    SA M ED I 30. Journe sans relief, n apportant aucune joie bien marquante ni contentement espr.

    D IM A N CH E 31. Laprs-midi surtout savre excellente pour tousles travaux de lesprit, travaux inspirs ; il faut surtout envisager lacration dans le travail intellectuel. Le pote subira plus efficacement les influences du jour que le philosophe car linspiration et lerve seront les formes les plus favorises.

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    LU N D I et M A RD I 1 et 2 JA N V IE R 1945. L'excs et limprudencesont les notes dominantes de ces deux jours. Certaines personnesmanifesteront avec excs leurs vues et principes, cherchant lesimposer avec agressivit ; il faut donc sattendre des jugements

    impulsifs ou tapageurs, et des conflits dopinions.

    M E R C R ED I 3 JA N V IE R . Les esprits semblent se ressaisir et lej. raisonnement retrouve peu peu un quilibre compromis par la

    veille.

    JEU D I 4. Succs dans lemploi et dans les rapports. Bonne ententeprobable entre parents et poux. De l'harmonie intrieure et fonctionnelle est prvoir ; pour dautres, la joie de vivre.

    V E N D R E D I 5. Les tempraments amoureux seront plus dmonstratifs et plus audacieux que de coutume ; la tendance vers le plaisirest plus manifeste ; il y aura aussi de lnergie morale, de la gnrosit et pour daucuns de la prodigalit et des besoins de largesse.

    SA M ED I 6. On peut noter de la paresse et de lindolence chez lesnatures particulirement lympathiques ; exagration aux plaisirs etfrivolit pour les tempraments naturellement insouciants. Certainscaractres se montreront trs exclusifs, intransigeants. Au point devue. sant, des chutes, fractures et des abaissements de vitalit se

    constateront ainsi que les jours suivants.

    D IM A N C H E 7. Journe dfavorable pour les malades et les affa iblis qui feront bien de ne pas sexposer au froid ou encourir desrefroidissements. Douleurs dans le dos et le long de la colonne vertbrale, ainsi que faiblesses du cur sont craindre. Socialement, bien des personnes se trouveront en butte des retards, des difficults de travail ou dans leurs entreprises.

    LUNDI 8. Affaires, commerces, transactions, rentres dargent, dpla

    cements et crits seront, pour le moins, vous des surprises dsagrables ou des checs inattendus. Il ne faudra surtout pas sebaser sur des esprances ou des croyances sans fondement solide.Craindre les mirages dune pense vagabonde.

    M A RDI 9 et M E R C R ED I 10. Un fameux aspect nfaste trouve sonpoint de formation ici, aspect qui agit depuis quelque temps djet dont les effets se feront sentir encore durant le mois prochain.Il est indicatif de,peurs, de pressentiments, de terreurs, de manquede confiance en soi et de foi, dobsessions de toutes natures et dedsagrgation au sein de la pense ; chez les natures faibles, il suscite

    des ides noires les plus dsastreuses.

    JE U D I 11. Aux indications qui viennent dtre cites, viendront segreffer ici des tendances contraires, dexcentricit, dextravagance,

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    des inventions destructives. Possibilit aussi de dsaccords violents,de sparations brutales, pertes demplois et de cruelles dsillusions.Sur le plan sentimental, on noterait de la sincrit et de la fidlit.

    V E N D R E D I 12. Journe excellente pour le mental en particulier,pour les tudes, les crits, les questions commerciales et transactionnaires, les dplacements. Les crivains, professeurs et orateurs serontfavorablement inpirs.

    SA M ED I 13. Les influences prdisposeront des accidents violentset favoriseront les attitudes gostes, brutales, sans souci du sentiment ; les rapports pourront en devenir cassants. Au point de vuesant, des chocs ou des affaiblissements subits sont craindre. Lesesprits seront enclins une indpendance morale et mentale excessive.

    B. PAQUE.

    Rflexions Philosophiquespax Georgina ORTS

    Lhomme pour tre heureux doit tre libre.Pour tre libre il doit tre sans peur.Il est sans peur et libre quand il est dtach de tous liens, de toute

    forme, de toute tradition, de tous besoins, de toutes tutelles ou suggestions, afin de mieux aimer.Lamour na point de guide, lamour ne s'impose pas, il ne se

    catalogue pas, il explose. Telles les vagues de la mer, il dferle au-dessusdes jetes.

    Si nous accompagnons le Christ, en pense, dans sa vie, nous levoyons ne sattacher aucune forme, il enfreint la loi du Sabbat, tonndes rflexions des Pharisiens. Il stonne quand on lui parle de sa mre,de son pre qui lattendent dans la foule : Ntes-vous pas tous mamre, mon pre ? Il nous invite tout le long de son enseignement nepas craindre ; il nous parle de quitude et damour. Ne crains pas. Sois

    dans la quitude. En mer, sous la tempte, dans une barque, il dort etstonne, son rveil, de leffroi des pcheurs. Il nous dit : A chaquejour suffit sa peine, ne te proccupe pas du lendemain. Ne vous mettezpas en souci, ni pour votre vie, ni pour ce que vous boirez et mangerez,ni de quoi vous serez vtus. E t il rappelle le miracle de la multiplication des pains.

    Il stonne de la colre des hommes devant une femme adultre,et de leur mpris vis--vis dune Saducenne.

    Le Christ aimait.Qui de nous se montre de mme devant un pauvre ou'un riche,

    devant lhomme de la rue, ou lhomme honor ?

    Et si nous nous inspirons des Sages de lOrient nous lisons : Comment, comme une bte traque, trembler devant chaque pril ?

    Tant que tu nauras pas surmont lide du corps matriel tu ne pourraspas raliser la Vrit. Cesse de tidentifier avec ton cadavre.

    &

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    Il ne sagit pas de la foi passive qui est une croyance, mais de /la foi active qui est une vision.

    Le vritable amour est un ardent dsir dtre libre etde sefondre dans lInfini.

    Toi qui a lev des tabernacles qui sont les sensations et lespenses, il te faut abattre ce que tu as difi. Tu tes servi de la peuret de toutes les penses qui en drivent, pour construire une prison otu tes enseveli dans le linceul de lignorance et ton rve se poursuit.T a maldiction rside en ta propre ignorance. Dtruis tes songes, dtruis,aussi bien lide de plaisir que lide de douleur.

    T a personnalit est la proie dhabitudes qui la dchirent et quila feront prir. Derrire toi se trouve le Pouvoir Infini.

    E tre sincre signifie tre libre. >>

    (Lhomme sincre nprouve pas d'inquitudes se rvler.)

    Si la sincrit t paule tu pourras, en vrit, faire front tousles hommes.

    Il est un tat sans peur o existent lextase, la ralit, lamour.

    A moins dtre intgralement libre de la peur, les problmes nefont que crotre et deviennent suffoquants, sans aucun sens ni raison.

    Tout esprit conditionn, conform, ne peut contenir ni vrit nilibert.

    Nos esprits sont terriblement conditionns. Ce nst que lorsquerien ne nous conditionne que nous nous sentons intgraux en notretre entier et que nous approchons de la vrit, de lextase, de lamour.

    Lamour vrai se laisse-t-il conditionner ?

    Dans l amour, l on se sent soi-mme sans peur, sans obstacle.

    Tant que le processus de vie tabl sur nos habitudes, nos volontsde scurit, nos morales, nos disciplines extrieures et croyances, simpose nous, nous sommes mcaniss. Et, il ne peut y avoir que calcul, et nonamour qui se donne, Vrit qui sentrevoit, V IE ! LIB E R T E !

    C O N C L U S I O N P E D A G O G I Q U E

    Elevons lenfant dans la confiance de son tre.

    Ne lencombrons pas de craintes.

    Evitons de lui recommander vingt fois la mme chose,

    Laissons-lui la dcouverte de la vie, laissons le AIMER.

    Vis--vis de lui, que notre oui soit oui, que notre non soit non.

    Songeons le dgager, et non le charger.

    Ne lincriminons, ni ne ladmirons, nous lencombrerions de sa personne. Laissons-lui sa spontanit, sa propre vrit.

    Que son amour et non la crainte le porte !

  • 7/29/2019 Spiritualit n 1 (Dcembre 1944)

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    / Buis de la revue " Spiritualit "1. Rgnrer le monde par la transformation spirituelle de lindividu.

    2. Librer l homme en lui fournissant les lments qui lui permettront de se surpasser,

    de prendre conscience des richesses caches de sa nature profonde.

    3. Orienter lhumanit vers un nouvel ordre spirituel et matriel, en librant l hommedes limitations engendres 'par lignorance et lgosme.

    4. Raliser lre du triomphe de lesprit sur la matire, de lamour sur la haine, par

    la synthse de la spiritualit dOrient et de la culture occidentale.

    5. Crer dans cet esprit un courant mondial dchange de confrences et darticles.

    6. Former un noyau dhommes libres, sans aucune distinction de classe, de nationalit,

    dont la similitude de pense peut offrir une opportunit de ralisation commune

    de cet idal.

    Doelpunten van het lijdschrifl " Spiritualite "1. De wereld zedelijk hemieuwen door de geesteli jke omvorming van het individu.

    2. Den mensch bevrijden door hem de elementen te verschaffen welke hem zullen

    veroorloven zieh zelven te overtreffen en bewust te worden der in eigen natuur

    verborgen schatten.

    3. De mienschheid te leiden naar een nieuwe geestelijke en stoffelijke orde, door den

    mensch te bevrijden uit de banden, door onwetendheid en egoisme ontstaan.

    4. Het tijdperk verwezenlijken van de triomf van den geest op de stof, van de liefde

    op den haat, ilangs de synthese om van 'het Oostersche Spirtitualisme met de

    Westereche cultuur.

    5. In dien geest een wereldstrooming wekken tot verwisseling van voordrachten, Studien

    en artikelen,

    6. Een kern van vrije menschen vormen, zonder onderscheid van klasse of natie, wier

    gelijke gedachten een garantie bieden voor de gemeenschappelijke verwezenlijking

    van dit ideaai

    Purposes of " Spiritualit "1. Regenerate the world through the spiritual transformations of the individual.

    2. Liberate man by giving him elements which allow him to surpass himself, and to

    take consciousness of the hidden richness of his profound nature.

    3. Set humanity towards a new spiritual and materialistic order, by liberating man

    from the limitations produced by ignorance and egoism.

    4. Realise the era of triumph of the Spirit over matter, of love over hatred, bythe

    synthesis of oriental spirituality and occidental science.

    5. Create in this spirit a worldly current exchanging articles and conferences.

    6. Form a worldly center of free men, without any* distinction of race, class, nationality,

    whose similitude of throught may present an oppurtunity, of mutual realisation in

    the practical domain.

    Edlt-eur responsable : J ean PYCK , rue Anoul, 11, XL.

    Impr. Sd. Vanderstichelen, IS , r. Alird-01uy#n**rt Brux*H*i T fL S t.tO .4S