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Roissy, Février 2011, il fait encore
très froid, et nous nous apprêtons,
patchés jusqu’au cou, à affronter
plus de vingt heures de trajet sans
cigarette.
Arrivés à Manille nous sommes
surpris par la chaleur, la foule, la
poussière et le vacarme d’une cir-
culation qui tient plus du nuage
d’électrons que de la file indienne !
Le décor est rapidement planté.
Dès le voyage en taxi un groupe de
femmes du bidonville de Quezon
City qui avaient tenu à nous ac-
cueillir, nous accompagne de leurs
rires et de leur bonne humeur…
Ces femmes, nous les retrouverons dans tous
nos périples de Manille. La vie sociale de la
cité tient essentiellement à leurs initiatives.
Puis nous rentrons dans Laura, bric à braque
de baraques improbables, alignées le long
d’une rue plutôt propre (le père Daniel ve-
nait d’organiser avec les jeunes du quartier
une « opération commando propreté » qu’ils
nous décriront fièrement au cours d’un goû-
ter dans la chapelle). Chacun nous adresse
un sourire de bienvenue. Assis sous un abri
de fortune pour se protéger du soleil, le ka-
raoké va bon train ! Des enfants, par centai-
nes, grouillent tout autour de nous affichant
des poses de Manga pour la photo. Ils sont si
nombreux, il faut dire aussi que c’est la sor-
tie de l’école, grosse bâtisse de 6000 élèves.
Ils sont tous superbes dans leur uniforme de
collégiens anglais impeccablement propres.
Comment font ils donc ? …moi qui suis déjà
maculé partout de traces noires imprimées
sur ma veste pour avoir peut être longé un
mur de trop près !
Nous serons bientôt accueillis dans une mai-
son branlante par trois femmes sur trois gé-
nérations entourées d’une multitude d’en-
fants. Nous montons à l’étage de cette mai-
son sur pilotis par un escalier de fortune où
manque une marche sur deux.
Arrivés dans la pièce unique, nous étions
une petite dizaine, il nous faut redescendre à
quelques uns…la bicoque ne tiendra pas le
choc ! Nous la sentons osciller sous nos
pieds ! Comme nous avons du mal à échan-
ger dans notre anglais approximatif ! Nous
chanterons quelques chansons avec toute la
famille qui déjà se préparait à nous inviter
pour le souper.
Nous rencontrerons également de nombreux
bénévoles, tous engagés dans des actions de
solidarité pour soulager un tant soit peu la
misère qui suinte sur les murs d’un bidonvil-
le construit sur une rivière « égout ». Nous
irons dans ce quartier par des planches insta-
bles disposées sur l’eau, ponts frêles reliant
entre eux des abris de fortune. Dans cet en-
fer humide, un centre social offre aux habi-
tants des services de santé…une école et une
salle d’ordinateurs mis à disposition des
jeunes. Bien sûr cela ne changera
pas fondamentalement la vie à
Manille, bien sûr tout reste diffi-
cile, mais quel levier d’espoir
pour ces familles, ces femmes qui
rêvent encore d’un autre avenir
pour leurs enfants !
Je garderai de ce voyage le souve-
nir d’un pays riche de son patri-
moine humain offrant à qui se
sent disponible une richesse
inouïe de rencontres tant parmi la
population même que parmi tous
ceux qui s’investissent pour amé-
liorer le quotidien. Car l’espoir là
bas se décline au quotidien !
Pierre Bertiaux
« Laura, bric à braque de baraques
improbables... »
DES RENCONTRES D’UNE RICHESSE INOUIE
Impressions d’un premier voyage aux Philippines
« cela ne changera pas fondamentale-
ment la vie, mais quel levier d’espoir
pour ces familles ! »
« Car l’espoir là bas se décline au quoti-
dien ! »
Un des bénévoles, militant de l’association ZOTO
En février et mars dernier, huit des membres de Kaibi-
gan ont effectué un séjour aux Philippines. Découverte
pour les uns, nouvelles rencontres pour les autres, ce
voyage aura conforté chacun dans sa détermination à
soutenir les initiatives visant à améliorer les conditions
de vie des familles pauvres et à faire respecter leurs
droits.
« Trois femmes et une multitude d’enfants », chez Lorna.
Depuis la création de Kaibigan en 2004, tous les pro-
jets que nous avons soutenus sont portés par des asso-
ciations philippines œuvrant ou non avec des commu-
nautés religieuses. En 2011, nous avions choisi de
financer un projet de l’association ZOTO sur le quar-
tier particulièrement défavorisé des « Batpeople » où
nous nous sommes rendus.
http://www.smzoto.org.ph/
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23 adhérents sur 43 ont participé à l’assemblée générale, 13 membres ayant adressé leur procu-
ration.
Catherine dans son rapport moral a rappelé les projets 2010 :
- à Laura, versement d’une subvention de
fonctionnement du centre de santé (1595 €),
réfection de la pharmacie (1037 €) et complé-
ment de dotation de médicaments (170 €).
- financement du voyage de May et Amy (2100 €)
- participation aux projets de l’association
ZOTO : travaux d’amélioration d’une pharma-cie communautaire dans le quartier de SAWA-
TA et subvention de démarrage d’une nouvelle
pharmacie dans un quartier proche DAGAT DAGATAN, deux quartiers soutenus par ZO-
TO. Kaibigan a remis un premier versement de
4800 € en mars lors du voyage à Manille. L’ensemble des engagements a donc été tenu.
De la discussion, il ressort d’autres informa-
tions.
Dans les quartiers que nous aidons et avons
visités, des améliorations sont perceptibles,
liées aux efforts de développement de la vie communautaire dans le domaine de la santé, de
la scolarisation, de la formation des jeunes et de l’autonomisation des femmes. A Laura, des
projets d’aménagement du quartier et d’amélio-
ration de l’habitat réalisés par une association philippine donnent progressivement une toute
autre allure au quartier. Il n’empêche que la
situation générale du pays se dégradant, les situations de très grande pauvreté et de détresse
se multiplient et justifient les efforts de solidari-
té auxquels Kaibigan participe.
L’assemblée souligne le développement continu
des liens de Kaibigan avec les communautés de
Laura et Villa Beatriz mais aussi des autres communautés qui ont pu être visitées au cours
des différents voyages depuis la création de
Kaibigan. Pierre témoigne du travail réalisé à Laura par
les Fils de la Charité pour créer des liens so-ciaux entre les différentes fractions des habi-
tants de ce quartier. Par opposition avec les
quartiers où ce travail n’a pas été fait, tous les acteurs constatent qu’à l’évidence ces liens
permettent une baisse de la violence et crée une
dynamique concrétisée par l’organisation com-
munautaire dans laquelle on ne peut être que
frappé par la place que les femmes occupent.
L’association ZOTO. Cette importante organi-sation philippine compte plus de 30 000 mem-
bres et intervient sur 28 quartiers pauvres en
développant des programmes de développement sanitaires, de scolarisation des enfants et de
formation des jeunes, des actions de relogement
etde financement de microprogrammes de développement.
La situation politique
L’arrivée au pouvoir du nouveau président « Noynoy » Aquino annonce des avancées dans
le domaine des libertés et de la lutte contre la
corruption, mais, selon des opinions recueillies
sur place, faute de grandes réformes, on n’at-
tend pas d’amélioration de la situation sociale.
Perspectives 2011
Kaibigan continuera d’organiser ses propres
manifestations, tombola et loto et sera présente comme par le passé aux évènements de la vie
locale, tels que la foire de Bezons, les Puces du
Val et le WE artisanal qui constituent autant nos sources de revenus que des occasions de se
faire connaitre et reconnaitre.
Les adhérents
L’Assemblée générale de 2010 s’était déroulée
en présence un nombre réduit de membres, en
conséquence les ré adhésions en ont souffert,
d’autant qu’il n’y a pas eu de relance. Le nom-
bre d’adhérents témoigne non seulement de
notre influence mais aussi du niveau de confiance qui nous est accordé. Par conséquent, un effort de communication et de contact doit
être fait. Dans cette perspective l’assemblée demande de développer la communication.
Les projets
Nos amis de MAG nous ont sollicités pour
quatre projets
- Projet de réinsertion des prisonniers politi-ques.
- Deux projets d’équipement de centres de
santé.
- Projet de développement des programmes de
santé à Laura.
Lors du dernier voyage May avait argumenté très solidement l’urgence d’aider les familles à
maitriser le nombre d’enfants dans un pays où
la situation démographique catastrophique joue un rôle majeur dans l’aggravation de la pauvre-
té. Une mesure gouvernementale d’aide aux
plus démunies facilitant l’accès aux contracep-tifs a fait l’objet d’une réplique négative immé-
diate des évêques philippins.
Néanmoins, de nombreuses organisations et communautés s’efforcent de faire la promotion
de la contraception. L’assemblée note et sou-
tient cet effort dans le projet présenté par May
et opte pour le financement du programme de
santé de Laura.
Subvention : l’association n’a pas sollicité de subvention communale en 2010. L’assemblée
se prononce sur l’opportunité de faire cette démarche en 2011.
Kaibigan Bretagne
L’assemblée se félicite de la création de Kaibi-
gan Bretagne, qui concentre, pour l’instant, ses
actions sur Laura avec les mêmes convictions et
valeurs que les nôtres.
Rapport financier
Philippe souligne le caractère très « calme » de
2010. Notamment en raison de la grippe A, le
Loto a dû être annulé.
En recettes nous enregistrons12800 € en
recettes dont 6900 € de report de 2009 et
4050 € en dépenses. Le montant disponible
s’établit à 8750 €.
LES ACTIVITES DE L’ASSOCIATION
TOMBOLA A LA SALLE ARAGON Le21 mai 2011
PUCES DU VAL Le 15 mai 2011
ASSEMBLEE GENERALE DU 29 AVRIL 2011
Les dons et les cotisations ne représentent qu’une faible fraction des recettes. Le financement des
projets de Kaibigan repose donc pour l’essentiel sur les recettes des manifestations que l’association
organise et celles auxquelles elle participe. C’est pourquoi nous comptons particulièrement sur votre
participation à ces rendez vous.
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UN NOUVEAU VISAGE POUR LAURA
Huit membres de Kaibigan se sont donné rendez vous aux Philippines en février dernier. Ceux qui y venaient pour la
première fois ont vécu le choc de la découverte. Tous ont participé au renforcement des liens de Kaibigan avec nos amis
et partenaires. Ce voyage était aussi l’occasion de constater l’ampleur des changements intervenus dans les quartiers
pauvres grâce aux efforts de tous. Kaibigan et Kaibigan Bretagne ont contribué à ces améliorations notamment à Laura .
DES CHANGEMENTS ESSENTIELS
Sous l’impulsion des Fils de la Charité et des organisations commu-
nautaires, Laura a bénéficié d’importants travaux financés par le
Barangay (équivalent de nos communes).
Une deuxième école a ouvert ses
portes cette année, permettant
d’accueillir jusqu’à 6000 élèves
Une rue a été tracée à travers le
quartier. Laura se trouve désencla-
vé et la sécurité renforcée.
AMELIORATION DE L’HABITAT
La population de Laura n’est pas homogène. Certains habi-
tants peuvent aspirer à de meilleures conditions de vie. Pour
améliorer l’image du quartier, pour favoriser le brassage so-
cial, pour ne pas faire de cette collectivité un ghetto, des tra-
vaux de rénovation du quartier ont été réalisés sous la direc-
tion d’une association philippine, contribuant à donner pro-
gressivement au bidonville l’allure d’un quartier populaire.
Bien sûr, la pauvreté, parfois extrême, continue de se dé-
velopper derrière les façades ...
En 2010,Kaibigan a permis la rénovation de la pharmacie
La mise en conformité des équipements de santé devenaient nécessaires. Pour
cela, nous avons été sollicités et une refonte complète de la pharmacie com-
munautaire a pu être réalisée. Les conditions de stockage, l’hygiène, l’ac-
cueil des patients s’en trouvent améliorés et la gestion de la pharmacie est
désormais sous la responsabilité d’un pharmacien diplômé qui garantit la
sécurité.
Rappelons que Kaibigan apporte depuis 2004 un soutien constant à la
cellule de santé de Laura : subventions de fonctionnement, contribution
au fonds de secours, fournitures de matériel et , en 2007, achat d’un fau-
teuil dentaire.
KAIBIGAN EST PRESENT
DEPUIS SEPT ANS
ET MAINTENANT,
KAIBIGAN BRETAGNE !
Depuis maintenant deux ans, nos amis de Lorient
soutiennent les projets de santé communautaire de
Laura.
L’équipement d’un
laboratoire permet-
tra à la cellule de
santé de produire
les médicaments
traditionnels reven-
dus à Laura et d’au-
tres quartiers dans
de bonnes condi-
tions. Les bénéfices
compensent partiel-
lement les activités
déficitaires.
L’aménagement de la grande salle polyvalente offre les moyens de tenir des séances d’éducation à la santé, de for-mation des agents de santé et des réunions de quartier.
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Il y a deux ans, lors d’un précédent séjour à Manille, Ben nous avait amenés visiter un des quartiers où il donne des consultations. L’association ZOTO y anime divers programmes au service des plus défavorisés. Un centre de santé,
une petite maternité, une pharmacie, une école primaire, un centre de formation en bureautique y sont ouverts et ac-
cueillent ceux qui n’ont rien. Nous avons rendu visite à des familles qui vivent dans des conditions indignes d’êtres
humains. Des plates formes de fortune accrochées aux structures d’un pont de béton servent de logements à des dizai-
nes de familles. Plus bas sur la rivière devenue égout, plusieurs centaines d’êtres humains trouvent refuge sur des ca-
banes flottantes, à la merci de tous les dangers. On hésiterait à y laisser un chien.
Nous y sommes retournés cette année. Tous les visiteurs connaissent la même émotion. La gorge se noue à la ren-contre de ces familles qui vivent là dans le dénuement profond et néanmoins nous donnent une leçon de dignité, de
force et de vitalité. L’espoir se forge à la force du poignet … et avec le sourire mais trop souvent aussi dans le drame
Ici la pitié n’est pas de mise . La compassion n’a pas de place . C’est quelque chose de beaucoup plus fort qu’il faut développer en soi : l’urgence est de tous les jours et une solidarité active s’impose.
Et c’est là, entre autre que le typhon a frappé. Tous les quartiers proches de la mer et des nombreux cours d’eau qui traversent Manille ont été engloutis. Combien de morts ? Combien de disparus ? Les habitants y ont tout perdu et au-
cun d’entre eux n’a la moindre garantie de relogement. Tout est à refaire ...
LES HOMMES CHAUVES SOURIS … ACCROCHES SOUS DES PONTS, DES FAMILLES VIVENT L’INIMAGINABLE
Ce que nous avons vu :
A gauche, entrée d’un loge-
ment.
A droite, une « maison »
flottante.
Le 27 septembre
le typhon a tout submergé et
englouti. Un cargo à la déri-
ve a tout écrasé, les habi-
tants tentent de sauver ce
qu’ils peuvent …