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Physiopathologie
• Le potassium est le cation le plus abondant de l’organisme, à 98% intra-cellulaire.
• Les reins excrètent environ 90% du potassium ingéré
• Rôle de l’aldostérone (tube collecteur)
• Intérêt du ionogramme urinaire (< 15 mmol/l : en faveur d’une cause extra-rénale)
Quand y penser ?
• Faiblesse musculaire, fatigabilité, crampes, myalgies, voire rhabdomyolyse, paralysie débutant aux MI, tétraparésie, paralysie des muscles respiratoires entraînant une alcalose respiratoire, constipation voire iléus réflexe, RAU.
• Troubles du rythme : l’hypokaliémie allonge la phase 3 du potentiel d’action– L’arythmie est aggravée en cas de déshydratation, de
prise de digitaliques, de traitements anti-arythmiques de classe I, si insuffisance coronarienne aiguë, HVG, une HCa2⁺
En cas d’hypokaliémie chronique
• HTA peut-être aggravée par une hypokaliémie, et un thiazidique peut perdre de son pouvoir antiHTA ; la réplétion en K⁺ peut améliorer une HTA.
• L’hypokaliémie altère la libération d’insuline et la sensibilité de l’insuline aux organes-cibles ce qui peut aggraver l’hyperglycémie chez les diabétiques ou favoriser l’apparition d’un diabète chez un sujet prédisposé.
• L’hypokaliémie entraîne un syndrome polyuro-polydipsique modéré (2-3 l) par diabète insipide néphrogénique.
Hypokaliémie et HTA (perte rénale de K)
• Hyperaldostéronisme secondaire (Rénine élevée)– HTA maligne, HTA réno-vasculaire, tumeur sécrétante de rénine,
déshydratation
• Hyperaldostéronisme primitif (rénine basse)– Adénome surrénalien, hyperplasie des surrénales
• Pseudohyperaldostéronisme (rénine et aldostérone basses)– Syndromes adréno-génitaux : hypersécrétion de
désoxycorticostérone, ex : 11βhydroxystéroïde déshydrogénase– Syndrome de Cushing– Syndrome de Liddle : simule une hyperactivité de l’aldostérone
(mutation au niveau du canal épithélial sodium dans le tube collecteur)
– réglisse
Principales causes d’hypokaliémie
Redistribution :- Alcalose métabolique- hyperinsulinisme- β2-stimulants, Vérapamil, théophilline, caféine, Chloroquine, baryum- Anabolisme cellulaire (Ac folique, B12, GmCSF)
-paralysie périodique familiale
Perte digestive basses (diarrhée, laxatifs, tumeur villeuse)
Pertes rénales- hyperminéralocorticisme primaire ou secondaire- sténose des artères rénales- hyperglucocorticisme- Syndrome de Liddle- hypomagnésémie- traitements diurétiques (thiazidiques, diurétiques de l’anse), pénicilline,
amphotéricine B, minéralocorticoïdes.- néphropathies avec perte de sel (Sd de Bartter-Gittelman, néphropathies
interstitielles, syndromes polyuriques)- Acidoses tubulaires de type I et II
Transfert Cellulaire
Médicaments•β2 mimétiques•Théophilline•Caféine•Insuline•vérapamil
Non médicamenteuses•Alcalose métabolique•Paralysie périodique•Anabolisme cellulaire
Perte de potassium
Pertes coliques•Diarrhée•vipome
Pertes rénales
•Diurétiques•Penicillines•Minéralocorticoïdes•Amphotéricine B
•Hyperaldo II•Hyperaldo I•Sténose aa rénales•pseudohyperaldo
•Sd de liddle•Sd de Bartter•Sd de Gitelman
•Acidoses tubulaires de type I et II•Néphropathies avec perte de sel
Déplétion en Mg
MédicamentsCisplatineAminosidesFoscarnet
Non médicamenteuses
3 causes d’hypokaliémie avec acidose métabolique
– Diarrhée
– Acidose tubulaire
– Acidocétose diabétique
Hypokaliémie et médicaments
• Transfert intracellulaire– Insuline– Sympathomimétiques (salbutamol)– Théophiline– Intoxications : chloroquine, vérapamil
• Pertes rénales– Diurétiques thiazidiques et de l’anse – Corticoïdes– Cisplatine– Amphotéricine B
• Pertes digestives– Laxatifs
Traitement de l’hypokaliémie
• Potassium Per Os très efficace (si le patient ne vomit pas) : absorption rapide
• Aliments riches en potassium
• Apport de MgSO4²-
• Hospitalisation si hypoK sévère (< 3 mmol/l) ou si signes cardiaques ou si ATCD cardiaque sous-jacent
• Si apparition brutale : peut mettre en jeu le pronostic vital
• Eliminer une fausse hyperkaliémie
– Hémolyse lors d’un prélèvement laborieux avec garrot
– Centrifugation tardive du tube (traine sur la paillasse !)
– Hyperleucocytose ou thrombocytémie majeures
• L’hyperkaliémie altère les phase 1 (dépolarisation) et 4 (potentiel de repos) du potentiel d’action d’où ralentissement de la conductivité cardiaque et perte de l’automatisme :
– Ondes T pointues et symétriques
– Bradycardie, ↘ de l’amplitude et élargissement de l’onde P
– Bloc atrio-ventriculaire (de I à III)
– Bloc intra-ventriculaire (élargissement de QRS), QT court
– Tachycardie ventriculaire, fibrillation ventriculaire
• Signes neurologiques :
– Paresthésies des extrémités et de la région péribuccale, puis faiblesse musculaire et paralysie débutant aux membres inférieurs, d’évolution ascendante
Etiologie
• Excès d’apport (rare sauf si associé à une insuffisance rénale)
• Transfert exagéré du compartiment intracellulaire au compartiment extracellulaire
• Diminution de la capacité d’excrétion rénale.
Transfert
• Acidose métabolique (les ions H+ entrent dans la cellule où ils sont tamponnés)
• Catabolisme cellulaire accru– Rhabdomyolyse, lyse tumorale, effort intense
– Brûlures étendues, hémolyse massive
– Syndrome de revascularisation post-opératoire
– Hémorragie digestive sévère
– Hypothermie
• Causes médicamenteuses et toxiques– ßbloquants, intoxication digitalique, curares, cyanures,
agonistes ßadrénergiques
Réduction de l’excrétion rénale
• IRA et IRC
• Insuffisance surrénalienne
• Syndrome d’hyporéninisme-hypoaldostéronisme : néphropathie diabètique, infection par le VIH, néphrite interstitielle
• Médicaments
– AINS, IEC, ARA II, héparine, ciclosporine A, triméthoprine, diurétiques épargneurs de potassium
Traitement (1)• Il s’agit d’une urgence thérapeutique, surtout si
hyperkaliémie sévère (> 7 mmol/l) ou menaçante à l’ECG
Traitement
• Faire rentrer le potassium dans la cellule– Améliore la conduction myocardique– Insuline 10 ui dans 500 ml de G10% sur 30 ou 30 ui dans 300 ml
de G30% sur 30 min (attention si diabétique)– Salbutamol : 20 mg dans 4 ml de NaCl en aérosol sur 10 min– Bicarbonate : effet retardé (3h) et moins efficace surtout si IRC,
contre-indiqué si OAP.
• Hémodialyse• Sonde d’entrainement endo-cavitaire (dans l’attente de
l’efficacité des autres thérapeutiques)
• Kayexalate : action trop lente• Diurétiques à forte dose : dans des cas particuliers• Gluconate de calcium : si trouble de la conduction
Délai d’action, efficacité
Délais Durée Delta K+ (60 min) en mmol/l
EBM
Gluconate de calcium (1 g IVL sur
5-10 min)
1-3 min 30-60 min 0 non
Insuline 10 ui + G10% 500 ml
Agent 4-6 h 0,65-1 oui
B2-agonistes(20 mg nébulisés)
30 min 2-4h 0,8-1,4 oui
hémodialyse « immédiat » Selon durée dialyse
1,2-1,5 mmol/l (selon bain)
non
Résines 2h 4-6h ND non
Répartition de l’H2O dans l’organisme
Cellulaire60% de l’eau totale
40% du poids du corps
Extravasculaire30-35%
15%
Vasculaire7-8 %
5%
Extra cellulaire40 %20%
L’osmolalité est identique dans les 2 secteurs (290 ± 5 mOsm/kgH2O)
PoumonPeauTube digestif
Reins
• Un trouble de l’hydratation intracellulaire est la conséquence d’un bilan hydrique non nul (avec modification de l’osmolalité)– Hyponatrémie : hyperhydratation intra-cellulaire
– Hypernatrémie : déshydratation intra-cellulaire
• Un trouble de l’hydratation extra-cellulaire est la conséquence d’un bilan sodé non nul– La perte de 140 mmol de sel s’accompagne de la
perte d’un litre d’eau
Classification selon la volémie du milieu extra-cellulaire
Hypervolémie extra-cellulaire- insuffisance cardiaque- décompensation oedémato-ascitique- syndrome néphrotique, insuffisance rénale
Euvolémie extra-cellulaire- SIADH
Hypovolémie extra-cellulaire- diarrhée, vomissements, laxatifs (extra-rénale)- thiazidiques, autres diurétiques, néphropathie
avec perte de sel (pertes rénales)
Restriction hydrique
• Dans les cas d’hypervolémie (insuffisance cardiaque et cirrhose décompensées)
• Potomanie
• SIADH
• Insuffisance rénale chronique sévère
• Traitement de la cause
• Si DEC associée : apport de NaCl
• Si hyperhydratation globale : diurétiques
• Si symptomatique : correction plus rapide
• Ne pas dépasser 10-12 mmol/l chaque jour
Etiologies (1)
Principales causes de défaut d’apport liquidien
Trouble de la vigilance, AVC, confusion, démence, coma, sédation, ventilation mécanique
Accès limité à l’eau : séjour dans 1 désert, difficultés motrices, obstruction œsophagienne, etc
Médicaments : opiacés, sédatifs, etc
Lésion hypothalamique : tumeurs, granulomatoses, traumatisme, lésion vasculaire
Hypodipsie primaire
Etiologies (2)
Principales causes de perte d’eau (nette et hypo-osmotique)
Pertes insensibles :cutanées (brûlures, sudation excessive, coup de chaleur, hyperthermie)respiratoires (polypnée, hyperventilation prolongée)
Pertes digestives : diarrhée osmotique (lactulose, sorbitol), vomissements, drainage naso-gastrique, fistule entéro-cutanée
Pertes rénales : diabète insipide central, diabète insipide néphrogénique, diurétiques de l’anse, diurèse osmotique (diabète sucré décompensé, mannitol, urée, etc), levée d’obstacle, phase polyurique après nécrose tubulaire aiguë
Rhabdomyolyse : perte d’eau dans la musculature
Etiologies (3)
Principales causes de diabète insipide
Diabète insipide central :Congénital/familialLésions cérébrales (chirurgie, traumatisme, infection, tumeur, maladie cérébro-vasculaire, granulome)idiopathique
Diabète insipide néphrogénique :CongénitalMédicaments (lithium, amphotéricine B, foscarnet)Troubles métaboliques (hypercalcémie, hypokaliémie chronique)Néphropathie interstitielle chronique
Diabète insipide central : lié à l’absence complète ou partielle de sécrétion d’ADH.La polyurie est habituellement associée à une polydipsie. L’hypernatrémie se dévoile si le patient n’a pas accès à l’eau.Diabète insipide néphrogénique : absence partielle ou totale de réponse rénale à l’ADH.L’osmolalité urinaire est basse et peu modifiée par l’administration d’ADH.
Etiologies (4)
Excès d’apport de sel
Perfusions hypertoniques (réanimation)
Dialyse avec un dialysat riche en sodium
Alimentation hypertonique (nutrition entérale artificielle)
Pseudo-noyade en mer (ouragan) et noyade
Évaluer cliniquement le secteur extracellulaire
Diminué :Déshydratation globaleDéficit Na < déficit eau
Normal :DIC pureDéficit en eau
Augmenté :DIC + HECDéficit eau > Na
Mesurer la Natriurèse
Basse<10 mmol/l
Normale> 20 mmol/l
Sueurs excessivesPertes digestives
Diurèse osmotique
Pertes extrarénales
Pertes rénales
Pertes insensibles
Diabète insipidehypodipsie
Apport excessifDe NaCl
• Etiologique
• Apport d’eau
– Voie orale/sonde nasogastrique
– G5% (50 g Glucose/1000 ml) ou G2,5% (25g/1000 ml)
Troubles hydro-électrolytiques 3
Dr Anne-Hélène Reboux
PH néphrologieCHU Félix Guyon
Métabolisme phosphocalcique
Y penser devant :
• HTA
• Tachycardie, signes ECG
• Une confusion, céphalées
• Des douleurs abdominales, vomissements
• Un syndrome polyuro-polydipsique
• Une déshydratation extra-cellulaire (± intra-cellulaire)
• Calculs rénaux
• Douleurs osseuses, fractures
Signes ECG
• Le calcium joue un rôle primordial dans la dépolarisation de la cellule cardiaque – Tachycardie, TV, BAV
– QT court
– Aplatissement
de l’onde T
– PR allongé
Causes
• Augmentation de l’absorption digestive de Ca– Hypervitaminose D (sarcoïdose, iatrogène, sd du buveur de lait)
• Résorption osseuse de Ca accrue– Hyperparathyroïdie primaire, PTH related peptide
– Hyperthyroïdie
• Néoplasies : Myélome, Métastases (PPRST)
• Alitement prolongé
• Hypervitaminose A
• Diminution de l’excrétion rénale de Ca– Lithium, thiazidique,
– Hypercalcémie hypocalciurique
traitement
• Étiologique
• Hydratation +++ (NaCl 9‰)
• Diurétiques de l’anse (après hydratation, en réa)
• Biphosphonates
• A confirmer par le dosage du Calcium ionisé ++
• Main d’accoucheur, paresthésies péri-labiales, crampes, spasmes musculaires, tétanie
• Crise convulsive, troubles psychiatriques
• Allongement du QT, BAV avec bradycardie, tachycardie ventriculaire
Causes (2)
• Post-thyroïdectomie, parathyroïdectomie, radiothérapie cervicale
• Infiltration (amylose, maladie de Wilson, etc)
• Hypovitaminose D, rachitisme vitamine D-résistant
• Hypomagnésémie ou hypermagnésémie
• Métastase ostéoblastiques (sein, prostate)
• Syndromes de malabsorption
• Insuffisance pancréatique exocrine
• Rhabdomyolyse, lyse cellulaire, pancréatite aiguë
• Insuffisance rénale (aiguë et chronique)
traitement
• Etiologique
• Gluconate de Calcium IV si Ca ionisé < 1 mmol/l (Ca2+ < 1,9 mmol/l) ou si signes cliniques, patient scopé.
• Ca per os (1 g x 3/j)
• Ergocalciférol (vitamine D2), cholécalciférol (vitamine D3)
• Thiazidiques, régime peu salé, pauvre en phosphore
• Risque de néphrocalcinose, maintenir une Calcémie normale basse
• Le phosphore est un ion essentiellement intracellulaire, et 90% est contenu dans les os sous forme de cristaux d’hydroxy-apatite et 9% dans les cellules des tissus mous. 1% est extra-cellulaire
A quoi sert-il ?
• Minéralisation du squelette
• Transport de l’énergie (ATP, ADP), transport de l’oxygène (2,3 DPG érythrocytaire), deuxième messager (AMPc, GMPc)
• Réactions enzymatiques (phosphatases, phosphorylases)
• Systèmes tampons
• Rôle structurel dans les membranes, microfilamants, micro-tubules
causes
• Alcoolisme chronique• Syndrome de renutrition• Malabsorption (maladie cœliaque, crohn, bypass, etc)• Syndrome malin des neuroleptiques• Parathyroïdectomies (hungry bone syndrome)• Consommation tumorale et infectieuse• Fuites rénales (diabète phosphoré) : hyperparathyroïdie,
rachitisme vitamino-résistant, Fanconi, tumeurs mésenchymateuses
• Correction d’une acidocétose diabétique par apport d’insuline (rôle de la glycolyse > transfert intra-cellulaire de phosphate), tout apport de glucose
• Alcalose (transfert)
traitement
• Étiologique
• Préventif si risque de syndrome de renutrition
• Contre-indication si hypercalcémie
• Risque d’hypocalcémie si normocalcémie
• Pas nécessaire si hypophosphatémie de transfert
Conséquences
• si sévère et aigu– Insuffisance cardiaque aiguë– Hypoxie cellulaire , hémolyse intravasculaire avec sphérocytose– Détresse respiratoire (diminution contractile du diaphragme)– Rhabdomyolyse– Anxiété, irritabilité, délire, hallucination, confusion, convulsion,
ataxie, paresthésies péribuccales, polyradiculonévrite, quadriplégie,
• Si chronique– Ostéomalacie, excès de résorption– Acidose métabolique – Myalgies, myopathies– Résistance à l’insuline
Conséquences
• Calcifications intravasculaires
• Calcifications sous-cutanées (prurit), des tissus mous, rénales, articulaires
• Calciphylaxie