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LES PRIONSLES PRIONS

Pr. Ch. RABAUD Pr. Ch. RABAUD

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Encéphalopathies Subaigues Spongiformes TransmissiblesEncéphalopathies Subaigues Spongiformes Transmissibles

• 1732 : Tremblante du mouton ou de la chèvre

• 1938 : Caractère transmissible

• 1986 : Encéphalopathie spongiforme bovine (BSE)

• Animal : Encéphalopathie du vison, Maladies du dépérissement chronique des ruminants Encéphalopathie spongiforme bovine (BSE)

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Encéphalopathies Subaigues Spongiformes TransmissiblesEncéphalopathies Subaigues Spongiformes Transmissibles

• Homme :

Kuru (1957), SGSS, Insomnie fatale familiale Maladie de Creutzfeldt-Jakob (1920)

• Sporadique (>85% ; 60-65 ans ; 1 cas/106hab/an)• Familiale (>10% ; 45-60 ans ; Codon 200)• Iatrogène (1974 ; cornée (3))

– Hormone de croissance : 141 (Fr 79)

– greffe de dure-mère : 115

– matériel, électrodes, ...

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Nombre de cas certains ou probables de MCJ en France

Mise à jour du 2 mai 2002

Année Suspicions signalées

MCJ sporadique

décédée

MCJ iatrogène hormone

de croissance décédée*

Autre MCJ

iatrogène décédée

MCJ génétique décédée

vMCJ certain ou probable décédée

vMCJ probable

non décédée

Total MC

1992 71 38 7 2 4 0 0 51 1993 63 35 12 1 7 0 0 55 1994 93 46 4 2 7 0 0 59 1995 114 59 8 1 6 0 0 74 1996 201 68 10 0 10 1 0 89 1997 296 80 6 1 4 0 0 91 1998 459 81 8 1 13 0 0 103 1999 590 92 8 0 5 0 0 105 2000 823 84 9 0 6 1 0 100 2001 1103 94 5 0 7 1 1 108 2002 359 11 0 0 0 1 1 13

4/6 décès de MJC iatrogènes par hormone de croissance extractives sont survenus en 1991

vMCJ : Septembre 2005, France : 14 cas (dont 2 vMCJ : Septembre 2005, France : 14 cas (dont 2 ++ 2donneurs de sang (cas 8 et 9) !) 2donneurs de sang (cas 8 et 9) !)

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Encéphalopathies Subaigues Spongiformes TransmissiblesEncéphalopathies Subaigues Spongiformes Transmissibles

• CARACTERISTIQUES COMMUNES

transmissibles (expérimentalement) mais spécificité d’espèce

incubation longue

encéphalopathie subaiguë mortelle

mort neuronale, plaques amyloïdes

absence de réponse inflammatoire et/ou immunitaire

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Propriétés et Nature des ATNCPropriétés et Nature des ATNC

• NATURE : le prion "Proteinaceus Infectious Particle" ou PrP "Protease resistant Protein »

2 variétés dans l'organisme : PrP-c ("cell"), physiologique, sensible à la Protéase PrP-res ("resistant") pathologique, résistante

• extrême résistance sauf dénaturants des protéines

• nature protéique sans acide nucléïque

• "infectiosité"

même formule chimique, conformation spatiale différente

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Mécanisme d'Action du Prion Mécanisme d'Action du Prion

• modification allostérique de la molécule lors du plissement résistance à la protéolyse accumulation mort neuronale

(accumulation, apoptose, gliose (cytokine => …)

• multiplication du prion :

transconformation de PrPc en PrPres

protéine chaperonne ?

Extension de proche en proche et accumulation

• maladie moléculaire transmissible contrôlée génétiquement (chromosome 20)

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0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

ESB : fréquence au Royaume-Uni

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0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

ESB : fréquence en France

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• En Grande-Bretagne : plus de 184 000 cas depuis 1986 régression lente : mais encore plus de 40 000 cas (cas « NAIF »)

depuis 1993, 5 ans après l'arrêt des farines animales (en G.B.)

2000 : 425 cas

• En France : 942 cas depuis 2/3/91 ; 2004 : 50 cas(Ouest, Nord, Centre, …)

• Danemark, Belgique (15), Espagne (43), Allemagne (67)

38 cas de 1991 à 1998 164 cas en 2000 (P = 62)

30 cas en 1999 274 cas en 2001 50 en 2004 (2,9 millions de tests)

(Prionics)

Encéphalopathie Spongiforme Bovine

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Encéphalopathie Spongiforme Bovine (BSE)Encéphalopathie Spongiforme Bovine (BSE)

• Chez la vache :

incubation 5.5 à 6 ans

Dépistage : 1 an avant les signes cliniques

ATNC présents dans le cerveau 32 mois avant les signes

ATNC présents dans l’iléon 6 mois après inoculation

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Phase préclinique

moyenne• rate, ganglions

lymphatiques, iléon, colon faible

• amygdales, cerveau

Phase clinique élevée

• cerveau, moelle épinière, LCR, hypophyse, oeil

moyenne (MCJ) ou élevée (nvMCJ)• amygdales, rate, ganglions lymphatiques,

appendice, plaques de Peyer (ileon, colon proximal)

infectiosité faible• placenta?, moelle osseuse, foie, poumon ,

pancreas, gencives

infectiosité non prouvée• muscles squelettiques, cœur, reins,

thyroïde,glandes mammaires, lait, sang?, féces, glandes salivaires, salive, ovaires, utérus, testicules

ESST: infectiosité des tissus

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• Nouveau variant de Maladie de Creutzfeldt-Jakob

149 cas en G.B. (premier décès 1995) [2 cas post-transfusionnel]

14 cas en France – 14 dans le reste du monde (USA = 1 ; Japon = 1)

sujets jeunes (m = 28 ans ; mini : 12 ans ; maxi : 54 ans)

évolution "psychiatrique" (anxiété, euphorie, dépression)

troubles sensitifs (douloureux), ataxie, mouvements anormaux

durée plus longue (14 mois [7-38])

homozygote (Met/Met, 129)

Nouveau Variant de la MCJNouveau Variant de la MCJ

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Nouveau Variant de la MCJNouveau Variant de la MCJ

• Méthodes diagnostiques : EEG : pas d’anomalie de MCJ Imagerie : IRM (crosse de Hockey)

Signal en T2 au niveau des noyaux postérieurs du Thalamus Biologie : NSE, Prot 14-3-3 (neurone) ; Prot S100 (gliose)? Etude biopsique : amygdale (WB et histochimie)

• Traitement : Pentosan polysulfate en injection intraventriculaire cérébrale Quinacrine ? Chlorpromazine ??? Amphotéricine B ????? Utilisation d’anticorps monoclonaux PEP : plasminogène ?? ; sulfate de dextran ??

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• Liens BSE vCJD

Données épidémiologiques

Transmissible aux félidés : FSE, 1990 ; > 90 cas

PrPres (biglycosylée) identique dans les cas de vCJD ; MCJ (s ou f)

Neuropathologie semblable à celle de la BSE (plaques florides)

Injection à la souris : BSE = vCJD ; MCJ (s ou f) et tremblante

Macaque

Cas d’ESB chez la chèvre (France : 2002)

Liens entre encéphalopathie spongiforme bovine (BSE) et nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vCJD)

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• Evaluation du nombre de patients en incubation par étude de tissus

appendiculaires et amygdaliens : 0 (3)

JW Ironside; The Lancet 2000 ; 355 : 1693-4

• Evolution de « l’épidémie » humaine : + 30%/an

NJ Andrews; The Lancet 2000 ; 356 : 481-2

• Transmission possible par voie sanguine : Mouton

F Houston ; The Lancet 2000 ; 356 : 999-1000

• Présence de prions dans le muscle strié

PJ Bosque ; Proc Natl Acad Sci USA ; 2002 ; 19 : 3812-7

Liens entre encéphalopathie spongiforme bovine (BSE) et nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vCJD)

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Mesures à Prendre ou déjà prisesMesures à Prendre ou déjà prises

• Interdiction des farines animales chez les bovidés - 1990

(Libération 20/10/2000 ? ; persiste 0.3%)

• Abattage du troupeau en cas de survenue d'un cas de BSE - 1991

• Interdiction d'incorporer des abats à risque et des cadavres d'animaux dans les farines destinées aux porcs et volailles - 1996

• Interdiction d'importation des bovins britanniques - 1996

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Mesures à Prendre ou déjà prisesMesures à Prendre ou déjà prises

• Interdiction de consommer des parties du bœuf dangereuses (cervelles et moelles de bovidés de plus de 6 mois, amygdales, rate, thymus, des animaux de plus de 12 mois)

• Interdiction d'utiliser les intestins pour tous les bovins

• Interdiction de toutes les FVO

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ESST: prévention

• Nouvelle circulaire DGS-5C-DHOS-F2-2001-138 (14/03/2001)

remplace circulaire DGS/DH n°100 ; 11/12/1995

• Préconise l'usage unique +++

• Traçabilité pour les matériels recyclables

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ESST: prévention

• Groupe I : produits et procédés inefficaces

• chaleur sèche

• éthanol

• formaldéhyde gazeux

• glutaraldéhyde

• soluté de formaldéhyde (formol)

• acide chlorhydrique

• ammoniaque

• beta-propiolactone

• dérivés phénoliques

• eau bouillante

• oxyde d'éthylène

• peroxyde d'hydrogène

• rayonnement ionisant, UV ou électromagnétique

• sodium dodécyl sulfate (5%)

• soluté d'eau oxygénéefixent fortement

l'infectiosité résiduelle

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ESST: prévention• Groupe II : produits et procédés d'efficacité partielle

• acide peracétique (réduction de 98% de l'infectiosité)

• autoclavage à 121°C pendant 30 minutes• dioxyde de chlore• hypochlorite de sodium à 0.5% pendant au moins 15

minutes• iodophores• immersion pendant 3 minutes dans une solution à 3% de

sodium dodécyl sulfate à ébullition• metapériodate de sodium• soude 0.5 M pendant au moins 30 minutes

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ESST: prévention

• Groupe III : procédés d'efficacité importante, physiques ou chimiques

• immersion dans l'hypochlorite de sodium à 2% pendant 1 heure +++

• immersion dans la soude 1M pendant une heure ++

• autoclavage à 134°C pendant 18 minutes en autoclave à charge poreuse +

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ESST: prévention

• Groupe IV : procédés d'efficacité maximale, procédures physiques et chimiques combinées

• immersion dans la soude 1 M ou l'hypochlorite de sodium à 2% pendant 1 H suivie d'un autoclavage à 134°C pendant 1 H en autoclave à charge poreuse

• Groupe V : destruction• incinération T > 800°C avec combustion ou pyrolyse

(dispositifs contaminés par un tissu de haute infectiosité potentielle)

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Niveau de risque des patients Niveau de risque des tissus

Prévention

Niveau de risque de l'acte

ESST: prévention

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ESST: prévention• Patients sans caractéristique particulière

• risque de transmission du nvMCJ !!!

• Facteurs de risque individuels d'ESST classique

• antécédents familiaux, de traitement par hormone de croissance, d'intervention chirurgicale avec ouverture de la dure-mère avant le 01/01/1995

• Patients suspects ou atteints

• suspects : apparition récente, progressive, sans rémission, d'au moins un signe clinique évocateur associé à des troubles intellectuels ou psychiatriques

• atteints : résultats + d'un examen neuropathologique

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ESST: prévention

• Tissus à risque infectieux élevé SNC (y compris hypophyse, dure-mère, LCR) œil et nerf optique formations lymphoïdes avec centres germinatifs:

• rate, ganglions lymphatiques, amygdales, appendice, plaques de Peyer (et les formations équivalentes du colon, du rectum et du carrefour aérodigestif)

• Tissus d'infectiosité faible rein, foie, poumon, placenta

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ESST: préventionESST: prévention

• Cas particulier des produits sanguins : Déleucocytation Exclusion du don : > 1an GB 1986-1996

• Exposition professionnelle Pas une maladie professionnelle Prévention Prophylaxie post exposition

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ConclusionConclusion

Sur le plan scientifique

Sur le plan de la Santé Publique

Nature des ATNC ?Transmissible (p os, IV, …?)RésistantPossibilités thérapeutiques ?

Risque encore "théorique" en FrancePrincipe de précaution ?Vigilance et Transparence ?