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L’équipe Commissaire général : Azeddine Guerfi Responsables du programme littéraire : Yasmina Belkacem & Rachid Mokhtari Rédaction et coordination du programme : Yasmina Belkacem & Rachid Mokhtari Responsables du programme jeunesse : Khadija Chouit & Hayet Berkane Responsables de l’expo « Métro d’Alger » : Djawida Himrane & Mohamed Sari Organisation et coordination des spectacles : Nourredine Nesrouche Chargée de la communication : Djawida Himrane Attachés de presse : Djalil Ghoubali & Zineb Merzouk Responsable commercial et de la logistique : Ali Farrah Responsable administrative : Meriem Ghezali Sommaire La lettre du commissaire ................................................................. 4 Littérature algérienne au féminin : Eclats de voix… ...... 6 Trois jours pour l’Histoire ................................................................18 Littérature ................................................................................................ 36 Atelier d’écriture................................................................................... 52 Spectacles .................................................................................................. 56 Cahier photos, retour sur le Feliv 2012 ..................................... 72 DEPOT LEGAL 3317-2013 ISBN 978-9931-9149-1-4

L’équipeen se déployant à nouveau à travers les villes d’Algérie (Alger, Tizi Ouzou et Tipaza) tout en s’ouvrant, plus que jamais, sur l’Autre et sur d’autres horizons

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L’équipe Commissaire général : Azeddine GuerfiResponsables du programme littéraire : Yasmina Belkacem & Rachid MokhtariRédaction et coordination du programme : Yasmina Belkacem & Rachid MokhtariResponsables du programme jeunesse : Khadija Chouit & Hayet BerkaneResponsables de l’expo « Métro d’Alger » : Djawida Himrane & Mohamed SariOrganisation et coordination des spectacles : Nourredine NesroucheChargée de la communication : Djawida HimraneAttachés de presse : Djalil Ghoubali & Zineb MerzoukResponsable commercial et de la logistique : Ali FarrahResponsable administrative : Meriem Ghezali

SommaireLa lettre du commissaire ................................................................. 4

Littérature algérienne au féminin : Eclats de voix… ...... 6

Trois jours pour l’Histoire ................................................................18

Littérature ................................................................................................36

Atelier d’écriture ................................................................................... 52

Spectacles ..................................................................................................56

Cahier photos, retour sur le Feliv 2012 ..................................... 72

DEPOT LEGAL 3317-2013ISBN 978-9931-9149-1-4

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Vocation et perspective

Reflet des expressions culturelles et littéraires de l’Algérie, 50 ans après son indépendance, le 6e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse poursuit sa route, riche de

ses expériences. Il conforte aussi son ancrage national en se déployant à nouveau à travers les villes d’Algérie (Alger, Tizi Ouzou et Tipaza) tout en s’ouvrant, plus que jamais, sur l’Autre et sur d’autres horizons du monde, pour mieux le connaître, le comprendre, en fructifier les liens fraternels et, ainsi, le dire autrement.

Forte du succès des précédentes, cette 6e édition accueille de grands noms de la littérature algérienne et mondiale. Le public est invité à vivre et partager activement des rencontres qui, nous l’espérons, seront à la hauteur de ses attentes et en adéquation avec la modernité de notre temps et la coïncidence des célébrations du cinquantenaire de notre indépendance.

A cette occasion, les activités littéraires du Feliv s’ouvrent par un programme spécial, intitulé « Trois jours pour l’Histoire : l’Algérie entre mémoire et imaginaire », regard croisé sur le vieux couple littérature-Histoire dont la relation, pourtant si féconde, est souvent ramenée à de vives polémiques sur des faits d’Histoire en Algérie comme en France.

Autre point fort du Feliv, la reconduction du partenariat avec l’Entreprise du Métro d’Alger, à travers une série de manifestations intitulée « Algérie, 50 ans de littérature » dans les stations les plus fréquentées de la capitale.

La lettre du commissaire

LA LETTRE DU COMMISSAIRE

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Le projet s’articule autour de plusieurs activités : expositions, vente de livres, projections, affichages, lecture de contes, animations jeunesse, ainsi que la publication intitulée Littérature algérienne au féminin : Eclats de voix, retraçant le parcours des écrivaines algériennes les plus marquantes de leurs générations respectives.

Bien sûr, le Feliv fait également la part belle aux plus petits puisqu’à l’instar du riche programme littéraire, le volet Jeunesse convoque de nombreux spécialistes nationaux et étrangers – conteurs, graphistes, artistes peintres, etc. – qui animeront des ateliers pédagogiques et ludiques, autant de belles occasions pour les enfants d’apprendre, de rêver et de s’amuser.

Cette nouvelle édition du Feliv se veut également un rendez-vous festif. Sa programmation estivale et nocturne propose aux publics d’Alger, de Tizi Ouzou et de Tipaza des spectacles musicaux et poétiques de haute facture en clôture aux journées dédiées à la littérature et au livre de jeunesse.

Ainsi, à Alger, six concerts sont prévus. Donnés par des artistes de notoriété internationale, passionnés de rythmes et de poésie, ils cultivent un lien étroit entre texte et chanson : le poète et musicien tunisien Youcef Dhafer, le percussionniste et danseur algérien Guem, l’Orchestre arabe de Barcelone, le groupe Debademba avec le guitariste burkinabé Abdoulaye Traoré et le chanteur malien Moha med Diaby, la troupe Gaâda Diwan de Béchar avec ses toutes dernières créations et, enfin, le doyen des chanteurs kabyles, Akli Yahiatène.

Rendez-vous culturel et populaire, le Feliv l’est également pour la chaîne du livre qui sera fortement présente dans les espaces mis à la disposition des exposants algériens, lesquels présenteront aux visiteurs le meilleur de la littérature algérienne et universelle.

Telle est la vocation du Festival culturel international de la littérature et du livre de jeunesse que nous voulons aussi perspective d’avenir. Toute mon équipe et moi-même vous souhaitons la bienvenue à cette sixième édition.

Azeddine Guer�

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Littérature algérienne au féminin : Eclats de voix…

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L’EXPOSITION DU FELIV

Littérature algérienne au féminin

Eclats de voix…

En 1979, préfaçant le roman de Yamina Mechakra, La Grotte éclatée, Kateb Yacine eut cette phrase choc restée à la postérité et devenue frontispice de tout travail sur la littérature féminine algérienne :

« Actuellement, en Algérie, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre. » Dans cette préface, « Les enfants de la Kahéna », courte et ancrée dans l’histoire du pays et l’imaginaire populaire, il a eu le flair du Keblouti élevé au verbe irrédent de la tribu sans cesse dispersée et recomposée, en relevant que le texte n’est pas un roman mais un poème éclaté. Cette image d’« éclat » peut vouloir signifier aussi bien illumination, clarté, luminosité, comme « rire aux éclats » ou « éclats de soleil », que débris et déflagrations comme « éclats de bombes ». Une écriture-bombe que celle de La Grotte éclatée. Cette écriture des éclatements est par essence transgressive. Elle n’a pas commencé et n’a pas fini avec Yamina Mechakra qui en est la réceptrice inspirée et l’émettrice indomptable, se qualifiant de « Kateb femme ».

Dans son essai au titre évocateur, Ces voix qui m’assiègent, l’écrivaine académicienne Assia Djebar revendique la première autobiographie féminine du Maghreb, en général, et de l’Algérie, en particulier, dans un contexte colonial, Histoire de ma vie de Fadhma Aït Mansour Amrouche, comme le premier acte de naissance du « je » féminin qui, n’ayant pu s’affirmer dans l’oralité qui l’a brimé, étouffé, la transgresse pour une scripturalité moderne et assumée. Fathma, dans l’amertume de l’exil, a transmis à sa fille Taos les chants berbères que la transhumance n’a pu effacer. Et Taos, en magnifique cantatrice d’abord, puis en bonne traductrice et écrivaine, a porté haut et fort l’étendard de la culture ancestrale dans un voyage-retour vers les sources inspiratrices.

L’écriture des femmes algériennes est née de ce jaillissement/éclatement du « je » de Fadhma, né comme par effraction, libérant corps et voix à une période où le corps est celui d’une bête de somme et la voix celle des mélopées exotiques et extatiques, qualifiées longtemps de

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« poésies anonymes », c’est-à-dire sans voix. Or, insiste Assia Djebar, comme elle le fait de ses propres œuvres, Histoire de ma vie n’est pas qu’une simple autobiographie mais bien un texte qui rompt avec l’oralité par ce qu’il recèle de plus intime. Le même préfacier, Kateb Yacine, écrit à propos cette fois de l’œuvre unique de Fadhma : « Il s’agit d’un défi aux bouches cousues : c’est la première fois qu’une femme d’Algérie ose écrire ce qu’elle a vécu, sans fausse pudeur, et sans détour. » Ce « fruit de cactus », cette « bombe » au sens populaire algérien, a ses éclats dans le soufflé romanesque et poétique qui a porté la littérature des femmes algériennes depuis la parution d’Histoire de ma vie.

Ce «fruit de cactus», cette « bombe» au sens populaire algérien, a ses éclats dans le soufflé romanesque et poétique qui a porté la littérature des femmes algériennes depuis la parution d ’«Histoire de ma vie».

Quelque vingt années après, le roman où s’affirme la puissance d’un « je » féminin hors de l’autobiographie et comme récit de vie intime est indéniablement La Grotte éclatée de Yamina Mechakra. Roman-poème, entre Histoire et Folie, la narratrice pose un nouveau regard sur la participation de la femme algérienne, en tant qu’être historique, à la guerre de Libération par laquelle elle ne peut reconquérir l’indépendance du pays, de la Mère-patrie sans conquérir sa propre liberté.

Elle exprime la double aliénation de la femme algérienne : elle est victime du système colonial (au même titre que l’homme) mais plus encore, de la société traditionnelle, de ses us et coutumes. Comment se délivrer de la première pour retomber dans les pièges de la seconde ? Mais, avant même qu’elle ne s’affirme dans ce « tangage des langages », selon l’expression d’Assia Djebar, les sujets féminins des romans « mâles », y compris Nedjma, Le Fils du pauvre, La Colline oubliée, la trilogie historique de Mohamed Dib, où règne la brave Aïni avec son arme, la machine à coudre les mots, les romans-poèmes de Malek Haddad comme Je t’offrirai une gazelle sont égéries, des symboles féminins, qu’il s’agisse de Nedjma, Aâzi, Aminata, Kemouma, enchaînées, en dépit de la puissance esthétique qu’elles confèrent aux textes, par la souffrance et la résistance muettes qu’elles incarnent, dans un déterminisme historique et sociétal. Ce passage d’« objet d’écriture » à « sujet politique en devenir », selon l’universitaire Akila Kizzi, les écrivaines l’ont-elles réussi ?

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Ce questionnement dans la controverse est au centre névralgique de l’œuvre féconde et néanmoins irascible d’Assia Djebar qui, de son premier roman, La Soif, à son dernier, Nulle part dans la maison de mon père, en passant par Les Enfants du nouveau monde, Ombre sultane, La Femme sans sépulture, a traversé plusieurs cycles littéraires concentriques car, dès ses premiers romans, ses personnages féminins « militantistes », au cœur même de la tourmente, de la guerre de Libération, osent s’affirmer en tant qu’êtres de chair et de sang, de pensée, de rêves et de désirs. Chaque gué littéraire est, pour ses héroïnes et elle-même, une expérience libératrice et émancipatrice tandis que s’amenuisent, dans le champ sociétal, les droits les plus élémentaires des femmes. Loin de Médine a été écrit au plus fort de la vindicte faite aux femmes, des ouvrières de Hassi Messaoud aux institutrices de la Mitidja. Son long silence qui aura duré une dizaine d’années dans l’écriture romanesque la fait basculer vers le cinéma par lequel elle a voulu reconquérir l’image et le langage réels de la femme algérienne dont la littérature, dit-elle, est impuissante à dire l’authenticité de la parole. Dans son dernier roman, Nulle part dans la maison de mon père, faussement autobiographique, son questionnement porte sur la complexité de l’émancipation de la femme algérienne en tant que « sujet politique en devenir ».

Assia Djebar a ouvert la voie et délivré la voix aux femmes par une œuvre en perpétuels « éclats » d’écritures. Sur un ton plus conciliant et une écriture sereine, Zhor Ouanissi raconte les difficultés quotidiennes des femmes à assumer leur émancipation dans un pays lui-même victime des aléas de l’histoire et de ses caprices. Zoulikha Saoudi, écrivaine au destin tragique, happée par la mort à un âge où elle commençait à affuter sa plume, a longtemps écrit dans la clandestinité, à travers des lettres qu’elle signait de pseudonymes et qu’elle envoyait aux journaux, aux écrivains, aux émissions radiophoniques, tout en rêvant de quitter son lointain village écrasée par les traditions.

Les écrivaines, plus jeunes, et même venues sur le tard à l’écriture romanesque, comme Ahlem Mosteghanemi, Malika Mokeddem, Maïssa Bey, de la « décennie noire », s’investissent dans l’écriture « du corps à corps » érotico-politique dans une urgence de se dire dans la véhémence du propos et la levée des interdits refoulés.

Leur univers du corps, du regard et, surtout, de la parole s’exprime dans une image plus libre, plus affirmée et plus autonome,au-delà des langues et des parcours d ’écritures.

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Si toutes écrivent à la première personne, c’est pour dire la difficulté de s’imposer par la « parole intime », sans pour autant que cette affirmation de soi, l’écrit l’universitaire Simone Rezzoug, « verse dans le sentimentalisme ou le doucereux ». Leur univers du corps, du regard et, surtout, de la parole, s’exprime dans une image plus libre, plus affirmée et plus autonome, au-delà des langues et des parcours d’écritures.

« La femme Algérie » s’énonce, depuis Fadhma Aït Mansour Amrouche jusqu’à Assia Djebar dans le « je » de la dissidence et de l’irrévérence d’une Malika Mokaddem qui, exploitant, peut-être à outrance, l’image de la jeune fille fuyant son désert natal, l’image exotique des ancêtres de « tentes », s’affirme dans une écriture qui rompt les frontières, les cultures, les codes esthétiques, liant le désert et la mer, revendiquant la liberté dans ce « tangage des langages » d’amour et d’espaces. Djamila Zénir dit l’horreur vécue par les jeunes filles nubiles enlevées et violées par les terroristes et rejetées, mauvaise conscience du drame, reniées par la société et leurs familles comme la narratrice de Yamina Mechakra qui, après qu’elle eut côtoyé la mort des combattants dans la Grotte, a vu son fils brûlé au napalm, elle-même amputée et abandonnée le long d’une route en Tunisie, à la frontière algérienne.

Quand bien même elle verserait dans la nostalgie de l’enfance, de ses lieux magiques et de ses imaginaires multipliés, l’écrivaine algérienne ne le fait pas pour le décor ou l’exotique, ni pour verser comme leurs aïeules de l’oralité primitive dans la complainte. Les blessures du passé colonial, pour celles qui les ont vécues, ressurgissent et se greffent à l’horreur de la décennie noire. Ainsi l’exprime Ahlam Mosteghanemi dans Mémoires de la chair où Cirta, la Cité adulée mais blessée, se confond à Hayat – son personnage – qui porte en elle le deuil de ses proches et la douleur des amours défuntes, inscrites dans sa chair.

Autant dire que leur écriture, c’est leur chair, chair de mémoire, des lieux du drame collectif et intime. De fait, la femme algérienne qui écrit refuse aux tatouages : « Je ne suis pas un symbole. Ma seule activité consiste à écrire. Chacun de mes livres est un pas vers la compréhension de l’identité maghrébine, et une tentative d’entrer dans la modernité. Comme tous les écrivains, j’utilise ma culture et je rassemble plusieurs imaginaires ».

Mais peut-on mesurer l’éclat de la littérature féminine dans son histoire et son évolution sans la situer dans l’ensemble du mouvement de la production romanesque algérienne ?

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Assia Djebar

Née à Cherchell en Algérie le 4 août 1936, Assia Djebar fit ses études secondaires en Algérie et

ses études universitaires en France où, en 1955, elle fut la première Algérienne admise à l’Ecole normale supérieure de Sèvres. La publication de son premier roman, La Soif, en 1957, marque le début d’une longue carrière littéraire, couronnée en 2005 par son élection à l’Académie française. Auteure de nombreux romans, récits, nouvelles, essais, poèmes, théâtre et cinéma, elle est professeure de littérature francophone à l’université de New York, aux Etats-Unis. Assia Djebar a été honorée de plusieurs prix littéraires dont le célèbre Prix international de la Paix de l’Association des libraires allemands (2000).

Parmi ses romans : Les Enfants du nouveau monde (1962), Les Alouettes naïves (1967), L’Amour, la fantasia (1985), Loin de Médine (1991), Femmes d’Alger (nouvelles, 1980), Femme sans sépulture (2002), Nulle part dans la maison de mon père (2007).

Zhor Ounissi

Née à Constantine en 1936. A commencé l’écriture très tôt, en publiant ses premières nouvelles dans

les journaux de l’Association des Ulémas. Militante dans les associations féminines, a participé à la création de l’Union nationale des femmes algériennes. Elle a dirigé la revue El Djazairia et a été membre dirigeant de l’Union des écrivains algériens (1995-1998). A été plusieurs fois ministre (Affaires sociales, 1982 et Education, 1982), députée (1977-1982), puis membre du Sénat dans le tiers présidentiel (1997).

A publié des recueils de nouvelles, des romans et des récits biographiques dont certains sont traduits en français : L’Autre Rive (1974), Journal d’une institutrice (1978), Loundja et l’Ogresse (1996), Rocicada (1999).

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Zoulikha Saoudi

Née en 1943 à Khenchela. Elle intègre l’école coranique et apprend les rudiments de la langue

arabe. En 1949, elle est inscrite à l’école réformiste dirigée par un parent, cheikh Ahmed Saoudi, qui a joué un rôle fondamental dans son éducation et son enseignement et, surtout, l’encouragement de sa vocation littéraire. Elle avait un frère établi au Caire qui lui envoyait régulièrement des livres et des revues littéraires édités au Moyen-Orient. En 1956, elle obtient son certificat d’études primaires et, en 1963, son brevet d’enseignement moyen de l’école Larbi-Tébessi. Pendant cette période, elle commence à écrire et à envoyer ses nouvelles aux journaux, revues et radios. Elle se marie en 1965 et s’installe à Annaba. Elle divorce deux ans après et se marie de nouveau. En 1972, elle vient à Alger dans le but de travailler à la Radio, mais décède le 22 novembre de la même année suite à un difficile accouchement. Ses écrits sont publiés en 2001 dans un livre préparé par Ahmed Chribet.

Malika Mokeddem

Née en Algérie à Kenadsa en 1949. Médecin de formation (elle est spécialiste en néphrologie),

Malika Mokeddem fait ses études à Oran, puis à Paris. Elle s’installe à Montpellier en 1979. Malika Mokeddem arrête l’exercice de sa profession en 1985 pour se consacrer à la littérature. Parmi ses romans : Les hommes qui marchent (1991, prix Littré), Le Siècle des sauterelles (1992, prix Afrique-Méditerranée), L’Interdite (1994, prix Méditerranée-Perpignan), Des rêves et des Assassins (1995) et La Nuit de la lézarde (1998), Mes hommes (2005). Désirante, son dernier roman, est publié chez Casbah éditions en 2011.

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Yamina Mechakra

Née en 1949 à Meskiana, dans le nord des Aurès. Docteur en médecine, psychiatre, elle exerce

à Chlef en 1982, ensuite dans un village proche de Meskiana. Eprouvée par la tragédie nationale, elle quitte le pays pour Paris, ensuite pour Rome avant de revenir à Alger et exerce son métier à l’hôpital Drid-Hocine à Alger.

Elle s’adonne à l’écriture très tôt, mais ne publiera son premier roman, La Grotte éclatée, qu’en 1979 alors qu’elle l’a écrit au début des années 1970. A Alger, elle rencontre Kateb Yacine qui lui préface son roman, en écrivant : « Dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre ! »

Djamila Zénir

Née à Jijel, le 16 mai 1949. Elle a travaillé longtemps dans l’enseignement avant de prendre sa retraite

pour se consacrer à l’écriture. Djamila Zénir est une écrivaine qui n’aime pas se mettre au devant de la scène médiatique. Pour elle, seuls ses écrits comptent et sont son meilleur miroir. Elle a perdu son fils, étudiant à l’Ecole militaire d’aviation, dans un accident professionnel, ce qui l’a beaucoup touchée. Elle raconte sa peine dans un roman.Elle a publié essentiellement des nouvelles dont plusieurs sont traduites en français, mais aussi des contes pour enfants et un roman. Elle a eu plusieurs prix littéraires.

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Maïssa Bey

De son vrai nom Samia Benameur, Maïssa Bey est née à Ksar El Boukhari en 1950. Son père, combattant

du FLN, a été tué durant la guerre. Après des études secondaires à Alger, elle s’inscrit à l’université en lettres françaises. Elle intègre l’enseignement comme professeur de français dans un lycée à Sidi Bel Abbès dans l’Ouest algérien. Aujourd’hui, Maïssa Bey réside toujours à Sidi Bel Abbès où elle anime une association culturelle : Paroles et écritures. Elle est mère de quatre enfants. Au commencement était la mer... est son premier roman publié en 1996, suivi par d’autres titres publiés conjointement en France et en Algérie. Cette fille-là (2001), Entendez-vous dans les montagnes (2002), Sous le jasmin la nuit (nouvelles, 2004) Bleu, blanc, vert (2007), Pierre, Sang, Papier ou Cendre (2008, Grand Prix du roman francophone Sila 2008), Puisque mon cœur est mort (2010, prix de l’Afrique Méditerranée-Maghreb 2010).

AhlemMosteghanemi

Née à Constantine le 13 avril 1953. Après des études primaires et secondaires, elle s’inscrit à

l’Université d’Alger au département de lettres arabes où elle décroche sa licence en 1972. Elle anime une émission radiophonique littéraire qui a eu un large succès. Elle publie son premier recueil de poésie en 1973, Au havre des jours, et son second recueil, L’Ecriture sans voile, en 1996. Elle émigre au Liban, épouse un journaliste libanais et s’y installe. En 1982, elle soutient une thèse de doctorat à la Sorbonne sous la direction de Jacques Berque. Elle publie son premier roman Mémoire de chair en 1993 en Algérie, qui est réédité au Liban. Il connaît un retentissant succès. Elle obtient le prix Nadjib-Mahfoud du roman en 1998. Suivent plusieurs autres romans. C’est l’écrivaine arabe la plus lue. Ses romans ont dépassé deux millions d’exemplaires et sont traduits dans plusieurs langues.

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Trois jours pour l’Histoire

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LES RENCONTRES DU FELIV

Trois jours pour l’HistoireL’Algérie entre mémoire et imaginaireEn hommage à la romancière algérienne Yamina Mechakra

Intitulées « Trois jours pour l’Histoire », ces rencontres qui ouvrent la sixième édition du Festival international de littérature et du livre de jeunesse sont dédiées à l’œuvre romanesque et poétique de l’écrivaine

algérienne Yamina Mechakra. Son roman phare de la littérature maghrébine, La Grotte éclatée (1979), par ses références datives à la guerre et la voix dissidente de son héroïne, donne le ton à ces rencontres et invite à plusieurs questionnements : Que se passe-t-il quand l’écriture des femmes s’empare du discours guerrier ? Même si ce lieu a ses héroïnes, la Kahina et Fadhma N’soumeur, est-il pour Yamina Mechakra une découverte, une dissidence, une folie ?

Construit sur deux axes principaux, le réel et le symbolique, Mechakra place son héroïne de La Grotte éclatée en marge de la normalité. La prétendue infirmière des maquis est orpheline, elle n’a pas de liens familiaux, elle n’a pas de nom, ni de liens avec la communauté et elle vit complètement à l’écart de la société de 1955 quand elle décide de prendre le maquis. Elle a le crâne rasé et semble dépourvue de toute féminité. C’est dans la grotte que la jeune héroïne rencontre son futur mari, Arris, qui meurt de ses blessures. Mais de cette brève liaison, (re)naît Arris. La grotte, antre de la mort de ses compagnons de lutte, devient-elle alors un lieu de naissance et d’espoir tourné vers l’avenir ? L’héroïne fructifie un langage novateur et irrédent, celui de l’amour de la terre, la terre-mère qui est, pour elle, la seule pierre pour la fondation d’une nouvelle famille algérienne ainsi qu’une nouvelle politique pour la nation hors des visions phallo-nationalistes.

A la fin de l’histoire, quand la protagoniste se retrouve avec un corps mutilé, tenant son fils blessé, brûlé par le napalm, sans possession et livrée à elle-même, le 4 juin 1962, au

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bord de la frontière algéro-tunisienne, elle se tourne vers la terre pour retrouver son identité et, peut-être, la paix. Elle revient au village d’Arris. Elle se déchausse pour marcher sur la terre brûlée, sèche et rocailleuse, celle d’« Arris », l’autre roman de celle qui se définit comme un « Kateb au féminin ». Symboliquement, s’enracine-t-elle dans l’Algérie ?

Flux et re�ux de la mémoireDepuis plusieurs décennies, dans le concert des voix qui s’élèvent pour tenter de dire/d’écrire l’Histoire de l’Algérie (en particulier la guerre de Libération), rares sont les voix féminines. Qu’il s’agisse de la « littérature de témoignage » ou, à plus forte raison, de la création littéraire (poésie, roman), tout se passe comme si la voix des femmes avait du mal à s’exprimer et/ou à se faire entendre.

Pour les pionnières, Fadhma Aït Mansour Amrouche, Assia Djebbar, Taos Amrouche et Yamina Mechakra, le changement s’est opéré dans la controverse. Comment ont-elles pu dépasser leur déterminisme familial et social ? Ont-elles réussi à franchir le statut d’« objet d’écriture » pour devenir « sujet politique en devenir » afin d’écrire leur propre Histoire et celle des autres femmes ?

La déflagration de la grotte, lieu d’Horreurs et d’Aurores, ne cesse d’être le lieu même d’énonciation de voix dissidentes qui ont remodelé le rapport si complexe entre le réel et le symbolique depuis Nedjma de Kateb Yacine, La Répudiation de Rachid Boudjedra jusqu’aux écritures de l’urgence qui ont déferlé dans et après la « décennie noire », opérant une mise en contiguïté entre la guerre de libération et les nouvelles conquêtes de la liberté.

Si la mémoire observe flux et reflux dans les écrits testimoniaux, son inscription dans le subjectif et l’intime lui confère un prolongement esthétique par lequel elle se renouvelle, s’enrichit, se débarrasse des rancunes, des guerres larvées et des fantômes du passé. La littérature n’a pas pour objet d’unir les nations mais de fructifier ses imaginaires.

Ré�exion croisée sur le vieux couple littérature-histoireCes rencontres tenteront d’entamer une réflexion croisée sur le vieux couple littérature-histoire dont la relation si féconde pourtant est souvent ramenée à de vives polémiques sur des faits d’histoire en Algérie comme en France.

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Le temps ayant fait son œuvre, un ancien officier de l’ALN et un ex-soldat du contingent de l’armée française s’assoient côte à côte, 50 ans après, pour témoigner de leur vécu, font des tournées pédagogiques dans les écoles françaises pour sensibiliser les lycéens afin que la vérité soit dite et que les mémoires ne soient pas, ne soient plus, un héritage de l’horreur mais servent de tremplin à un avenir commun. Dans le même temps, une jeune génération d’écrivains français s’empare de « la guerre d’Algérie » et en fait le sujet principal de sa fiction romanesque. Le phénomène est relativement nouveau et il a pour noms Jérôme Ferrari, Catherine Lépront, Laurent Mauvignier, Alexis Jenni, Monique Rivet, Christelle Baldeck…

Quels regards portent-ils sur cette guerre qu’a faite la génération de leurs pères ? Comment est peint le soldat du contingent, appelé ou engagé, dix années à peine après la libération de la France ? Retour du refoulé ? Bourreau gentilhomme tel qu’analysé par l’universitaire Charlotte Lacoste dans son essai pionnier, Séductions du bourreau. Négation des victimes (PUF, 2010) ?

Tandis que paraissent des œuvres d’écrivains qui semblent entreprendre d’écrire l’histoire à leur manière, analysées et débattues par la critique littéraire, journalistique ou spécialisée, des travaux d’historiens prennent en compte des œuvres littéraires, réagissent et prennent position dans des polémiques à leur sujet, remettent l’écriture littéraire à l’heure d’une « guerre de mémoires ». En Algérie comme en France, la production littéraire de ces cinq dernières années met en perspective une autre manière de s’inscrire dans l’histoire. Peut-on « historiser » la production de l’imaginaire et concevoir l’histoire hors du destin collectif ?

Quel imaginaire de l’histoire fructifie la littérature qui relève du domaine de l’intime et la critique qui pense cette littérature ? Quelle part réservent ceux qui écrivent et pensent l’histoire à l’imaginaire de l’Histoire développé dans la création littéraire ? Quels en sont les rapports de force tant les outils de l’historien se combinent parfois avec ceux de la littérature ? S’agit-il d’une « écriture de la greffe » sur le tronc de l’histoire et celui de la fiction jumelés, greffés, croisés ?

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Djoudi Attoumi (Algérie)

Djoudi Attoumi est né en 1938 à Aït Oughlis (Sidi Aïch, Béjaïa). Après l’école primaire, il rejoint

Alger en octobre 1952 pour des études commerciales. Militant du MTLD dès 1953, il rejoint les maquis en 1956 et est affecté au PC de la Wilaya III. En 1961, il est promu officier par le colonel Mohand Oulhadj et affecté. Après l’indépendance, il est démobilisé, à sa demande, le 5 août 1962 et assure les fonctions de directeur des hôpitaux. En 1985, il est élu président de l’APW de Béjaïa. Djoudi Attoumi est licencié en droit et diplômé de l’Ecole commerciale de la santé publique de Rennes. Il est l’auteur de carnets de maquis Avoir vingt ans dans les maquis, de trois ouvrages consacrés au chef historique de la wilaya III, le colonel Amirouche et de Les Appelés du contingent, ces soldats qui ont dit non à la guerre.

Abdelmadjid Azzi

(Algérie)

Né à Akbou (Béjaïa) en 1937, Abdelmadjid Azzi rejoint les rangs de l’ALN (Armée de libération

nationale) vers la fin de l’année 1956. Il a été affecté dans les services de Santé de la Wilaya III auprès de médecins, infirmiers et pharmaciens installés au cœur de la forêt d’Akfadou jusqu’à l’indépendance. Il a fait une carrière professionnelle dans les chemins de fer et a été cadre syndical de l’UGTA et député à l’Assemblée nationale de 1977 à 1981. Il est l’auteur de Parcours d’un combattant de l’ALN. Wilaya III et Le Mouvement syndical à l’épreuve de l’indépendance.

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Christelle Baldeck (France)

Née en 1976 à Mulhouse, Christelle Baldeck a publié son premier roman intitulé Enfin moi en 2008. Ce

premier livre est le début d’un rêve de petite fille qui se réalise : écrire et être lue. Ses histoires sont pleines de « choses simples » qu’elle apprécie, de rencontres interculturelles et interreligieuses enrichissantes. Elle définit son écriture comme spontanée, venant du cœur. Son univers se situe entre Orient et Occident. Journaliste, correspondante pour l’Alsace, elle a écrit trois romans : Enfin, moi, Hot mail et Sujets tabous dont le thème est la guerre d’Algérie.

Fella Benabed

(Algérie)

Fella Benabed est titulaire d’un master en littérature comparée et d’un doctorat en littérature générale,

délivrés par l’université Badji Mokhtar d’Annaba. Elle y enseigne au département d’anglais. Elle s’intéresse particulièrement au domaine de l’écocritique comme étude du rapport entre l’écologie et la littérature dans le domaine des lettres anglaises et américaines.

Ahmed Benaïssa (Algérie)

«En juillet 1962, j’étais un adolescent de 16 ans qui étudiait dans un collège technique à Lyon. J’avais

accompagné mon père en France et, depuis deux ans, j’étais à la Fédération de France du FLN : je suivais les pas de mon père qui, à ce moment-là, était emprisonné », confie le dramaturge et acteur à la journaliste Hafidha Ameyar. Ex-directeur du Théâtre régional de Sidi Bel

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Abbès, Ahmed Benaïssa est un visage bien connu du cinéma algérien. Acteur de premier plan dans notamment Normal de Merzak Allouache, Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, Inland de Tariq Teguia ou de Morituri (adapté du roman éponyme de Yasmina Khadra) de Okacha Touita.

Haïder Benhassine

(Algérie)

Haïdar Benhassine, batnéen, né en 1970, est issu en 2002 de l’ex-INAD (Institut national des arts

dramatiques), l’actuel ISMAS, où il fait des études en tant que comédien. Artiste multiple, il est surtout connu comme metteur en scène. Exigeant et novateur, il a à son actif six mises en scène dont sa première, Oubliez Hérostrate de Grigori Gorine, a décroché le Prix de la mise en scène lors du Festival national de théâtre en 2008. Il a traduit et adapté des pièces théâtrales du répertoire universel : En attendant Godot de Samuel Beckett, L’Oncle Vania d’Anton Tchekhov, Les Justes d’Albert Camus...

Kahéna Bentayeb Ould Kadi (Algérie)

Enseignant la littérature de langue française à l’Université d’Alger Bouzaréah, Kahéna Bentayeb

Ould Kadi est une jeune doctorante. Dans le cadre de sa recherche sur le bestiaire dans la littérature algérienne de jeunesse, en production et en réception, le recueil de contes Baba Fekrane, écrit par Mohamed Dib en 1959, tient, dans son corpus de recherche, une place de choix.

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Maïssa Bey

(Algérie)

Née à Ksar El Boukhari, quatre ans avant le déclenchement de la guerre d’indépendance,

Maïssa Bey surgit sur la scène éditoriale vers le milieu des années 1990 avec un texte puissant où le tragique se mêle au poétique Au commencement était la mer (1996). Essayiste, poète, nouvelliste, ses romans sont au cœur du drame de l’Algérie à travers ses femmes, durant la guerre d’indépendance et au cours de la « décennie noire ». Son dernier roman Puisque mon cœur est mort (2010) a été distingué du prix de l’Afrique Méditerranée-Maghreb.

Ahmed Cheniki (Algérie)

Maître de conférences de littérature de langue française à l’université Badji Mokhtar d’Annaba,

Ahmed Cheniki est également diplômé de l’Institut national d’art dramatique de Bordj El Kiffan en 1976. Ses écrits sur le théâtre, en général, le théâtre algérien, en particulier, font autorité. « Théâtre algérien, itinéraires et tendances » est sa thèse de doctorat (Université Paris-IV, 1993). Son étude Le théâtre en Algérie. Histoire et enjeux a paru en 2002 chez Edisud. Il contribue de manière régulière et prolifique à différents quotidiens de la presse nationale sur l’anthropologie du théâtre algérien, notamment.

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Laurent Demoulin

(Belgique)

Universitaire, essayiste, poète. Laurent Demoulin est né à Liège (Belgique). Premier assistant

en langue et littérature romanes à l’Université de Liège et conservateur du Fonds Simenon. Parmi ses ouvrages : Ulysse Lumumba, contes poétiques, Mons, Talus d’approche, collection « Libre choix » n° 11, 2000. Filiation, poèmes, Liège, Le Fram, 2001, prix Emile-Polak, 2000. Cahiers de l’Herne Georges Simenon (dir.), Paris, L’Herne, 2013. Il est également auteur de nombreux articles universitaires ou journalistiques au sujet des écrivains français.

Claude Juin (France)

Dans son premier livre publié début 1960, aux EFR Paris Le Gâchis, il livrait le témoignage de

son « vécu » comme soldat du contingent de l’armée française en Algérie en 1957-58. A son retour, et jusqu’en mars 1962, il a milité dans le réseau clandestin Jeune Résistance, pour l’indépendance de l’Algérie. Il a soutenu une thèse en doctorat de sociologie à l’EHESS en mars 2011 dont il a tiré son ouvrage : Soldats tortionnaires. Guerre d’Algérie : des jeunes gens ordinaires confrontés à l’intolérable (Robert Laffont, 2012). Diplômé en psychologie du travail, Claude Juin a eu des responsabilités dans les domaines des relations humaines dans les directions d’entreprises privées et dans la fonction publique.

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Kamel Kerour

(Algérie)

Né en 1966 à El Eulma (Sétif), Kamel Kerour est romancier, lauréat du prix Malek-Haddad pour son

roman en langue arabe Etterrasse ou l’épopée du chevalier disparu ; prix décerné par l’association culturelle Sans Frontières d’El Eulma, dirigée par le poète et nouvelliste Abdelwahab Tamachet lors de sa quatrième édition en 2008. Qualifié par l’écrivain Djilali Khellas de « fabuliste », Kamel Kerrour imprime une « projection grotesque » à « sa littérature pamphlétaire ». Les fables de Kamel Kerrour se placent sous le signe du rire sarcastique.

Akila Kizzi (Algérie)

Akila Kizzi est chargée de cours à l’Université Paris-X, Nanterre, elle soutiendra bientôt une thèse de

doctorat au Centre d’études féminines et études de genre à l’université Paris-VIII. Elle est rattachée au Centre de recherche en sciences politiques de Paris. Sa thèse porte sur « La prise de parole des femmes par l’écriture de soi : le cas de la première écrivaine francophone algérienne Taos Amrouche ». Elle a participé à plusieurs colloques internationaux sur le genre et postcolonialisme, les femmes algériennes et l’écriture autobiographique et les dynamiques identitaires de genre en Algérie.

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Hadjer Kouidri

(Algérie)

Hadjer Kouidri, enseignante à l’Ecole supérieure du journalisme. Originaire de Médéa, elle se

découvre très tôt une vocation irréfragable pour l’écriture romanesque en langue arabe. Son roman Nawres Bacha a été couronné en 2012 du deuxième prix Tayeb-Salih, du nom de l’écrivain soudanais qui s’est éteint en 2009, considéré comme l’un des plus grands écrivains arabes aux côtés de Taha Hussein et Naguib Mahfouz. Nawres Bacha a pour cadre historique la Casbah de Mustapha Bacha dans lequel elle peint la vie des femmes hors de l’exotisme, établissant un parallèle avec les générations d’Algéroises d’aujourd’hui. Son premier roman est paru en 2008 sous le titre Je m’appelle Ozendja.

Yamen Manai (Tunisie)

Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai vit à Paris. Ingénieur, il travaille sur les nouvelles technologies

de l’information. Les éditions Elyzad ont publié en poche son premier roman, La Marche de l’incertitude (2010), prix Comar d’Or en Tunisie, prix des lycéens Coup de cœur de « Coup de Soleil » en France. Son deuxième roman, La Sérénade d’Ibrahim Santos (Elyzad, 2011), a obtenu en 2012 le prix Alain-Fournier, le prix de la Bastide du Salon du livre de Villeneuve-sur-Lot et le prix Biblioblog. Ce roman est une parodie de la dictature.

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Mohamed Mechati

(Algérie)

Dernier témoin encore vivant du groupe dit des « 22 », Mohamed Mechati est né le 21 mars 1921

à Constantine. Démobilisé en 1945, il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA). Il intègre le MTLD puis l’Organisation spéciale (OS) en 1947. Quand la crise du MTLD éclate, il rejoint le Comité révolutionnaire pour l’unité (CRUA). Après avoir sillonné l’Algérie avec Mohamed Boudiaf comme commissaire politique, il se rend en France début octobre 1954 où il participe à la fondation de la première Fédération de France du FLN. Il est arrêté en août 1956 et incarcéré dans différentes prisons de France jusqu’à fin septembre 1961.

Anya Merimeche (Algérie)

Anya Merimèche, algéroise, est issue d’une famille de lettrés. C’est auprès de son père, dit-elle, féru de

lettres françaises, grand lecteur et lui-même nouvelliste, qu’elle s’empreigne, dès la petite enfance, du monde symbolique de l’écrit. A 12 ans, son imaginaire est fécond, elle écrit en français des récits. Trois ans plus tard à quinze ans, en 2012, étudiante en première année au lycée Bouamama (ex-Descartes) d’Alger, elle signe son premier roman : Alexander, la chute aux enfers…, paru aux éditions El Ikhtilef.

Albert Nallet

(France)

Albert Nallet, appelé en Grande Kabylie du 3 mai 1957 au 6 août 1959, témoigne dans On n’efface pas

la vérité sur la période de sa participation imposée à la guerre faite au peuple algérien colonisé : « On partait

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faire son service militaire, on s’est retrouvé sur des champs de bataille. » Durant ce séjour de vingt-sept mois, il fut confronté à la peur d’être tué mais, aussi, à la peur d’avoir à tuer. Avant de partir, et dès le début de la guerre en 1954, l’auteur était un jeune homme engagé dans la lutte pour la paix. Albert Nallet a fait carrière comme professeur d’enseignement professionnel de collèges d’enseignement technique, spécialisé dans la chaudronnerie.

Pierre Nora (France)

Pierre Nora, né en 1931 à Paris, est un historien français, membre de l’Académie française, connu pour ses

travaux sur le « sentiment national » et sa composante mémorielle, sur le métier d’historien, ainsi que pour son rôle majeur dans l’édition en sciences sociales. Reçu à l’agrégation d’histoire en 1958, il est professeur au lycée Lamoricière (aujourd’hui lycée Pasteur) d’Oran jusqu’en 1960 ; il en rapporte un essai publié sous le titre Les Français d’Algérie (1961) qu’il vient de rééditer aux éditions Christian Bourgois, cinquante ans après, revu et augmenté d’une lettre inédite du philosophe Jacques Derrida. Il est l’auteur notamment de Présent, nation, mémoire (2011) et de Historien public. Son œuvre est couronnée de nombreuses distinctions.

Monique Rivet (France)

Professeure de lettres classiques aujourd’hui retraitée, Monique Rivet a été nommée pour son premier

poste en 1956 à Sidi Bel Abbès. Elle a ensuite passé trois ans à Oran, professeure au lycée de jeunes filles ; elle est rentrée en France en 1960. De son année à Sidi Bel Abbès, elle a tiré un roman, Le Glacis, qui n’a été publié que récemment. Ce roman s’inspire de ce que la jeune professeure a vu et vécu dans cette ville. Monique Rivet est l’auteure, entre autres, de Caprices et Variations (Flammarion), Les Paroles gelées et La Caisse noire (Gallimard). C’est à la fin des années 1950 qu’elle a écrit Le Glacis, publié aujourd’hui aux éditions Métailié.

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18 h — 19 h 30Maïssa Bey en débat avec un groupe de lycéensUne dizaine de lycéens du groupe scolaire Les Glycines d’Alger dialogueront avec la romancière et pédagogue algérienne Maïssa Bey autour des questions liées à son œuvre et des liens multiples entre la littérature et l’histoire. Une découverte sans carcans du métier d’écrivain, de ses passions, de ses difficultés et de ses modes d’exercice.

Samedi 15 juin16 h — 18 hVérités pour une mémoireFigures du mouvement national algérien, combattants de l’Armée de libération nationale, soldats du contingent durant la guerre d’Algérie ayant refusé de commettre l’irréparable, jeunes intellectuels français enseignant en Algérie. Cinquante ans après, ils se rencontrent autour de leurs ouvrages les plus récents sur ce drame historique et leurs mémoires…• Djoudi Attoumi, ancien officier de l’ALN• Madjid Azzi, ancien officier de l’ALN• Claude Juin, écrivain, universitaire (EHSS)• Mohamed Mechati : membre du groupe historique des 22• Albert Nallet, ancien appelé de l’armée française

en Algérie• Pierre Nora, historien, membre de l’Académie

française, éditeurEn débat avec un groupe de lycéens de l’établissement Les Glycines d’Alger.

18 h — 19 h 30 L’Histoire à l’épreuve de la �ctionCe dernier quart de siècle a vu déferler sur la scène éditoriale témoignages historiques, essais, Mémoires ainsi que des romans inspirés de la guerre d’indépendance algérienne. Interrogations sur la place de l’Histoire de la guerre d’Algérie dans l’espace fictionnel algérien et français de ces cinq dernières années.• Yacine Temlali

Roman et Histoire en Algérie : polémiques et malentendus• Rachid Mokhtari

La guerre d’Algérie dans le roman français actuel : l’image du soldat gentilhomme ?• Laurent Demoulin

Le retour du refoulé

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Dimanche 16 juin15 h — 16 hLittérature du « bestiaire » : des personnages Décepteurs• Kahena Bentayeb

Baba Fekrane de Mohamed Dib : le personnage du Décepteur et son histoire avec l’Algérie coloniale et indépendante.• Fella Benabed

Lecture de La Malédiction de Rachid Mimouni et de A quoi rêvent les loups ? de Yasmina Khadra comme des scriptothérapies (écritures visant à guérir auteur et lecteurs).

16 h — 18 h Guerre d’Algérie : Regards intimes de trois romancièresTrois générations de femmes écrivaines parlent de leurs romans respectifs ayant pour cadre et sujet la guerre d’Algérie. Dans ces regards croisés, algérien et français, se profilent des expériences vécues, des souvenirs enfouis ou des imaginaires éclatés.• Christelle Baldeck• Monique Rivet• Maïssa Bey

18 h — 19 h 30Hommage à Yamina Mechakra La Grotte éclatée sur les planches katébiennesCe roman sur la participation de la femme algérienne à la guerre d’indépendance a bouleversé la littérature algérienne. Il a été adapté au théâtre par deux dramaturges de talent : Ahmed Benaïssa et Haïder Benhassine. La pièce a été jouée sur les planches du TNA en 2007. Animée par l’universitaire Ahmed Cheniki, spécialiste et historien du théâtre algérien.• Ahmed ChenikiAvec les deux dramaturges :• Ahmed Benaïssa• Haïder BenhassineLecture d’extraits du roman de Yamina Mechakra La Grotte éclatée par un groupe de lycéens de l’établissement scolaire Les Glycines d’Alger.

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Littérature

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LA LITTERATURE AU FELIV

La voix du monde et sa voie « Libérer l’imaginaire », tel est le slogan permanent du Festival international de littérature et du livre de jeunesse. Qui mieux que le roman, la nouvelle, le poème, par la seule entremise de lettres, de mots et de phrases sont capables de créer en nous un univers en trois dimensions, sinon en quatre, voire en plus. Avec leurs décors, leurs personnages, leurs actions, etc. ? Avec tant d’émotion et de capacité à vivre les récits ?

Cette sixième édition du Festival s’inscrit pleinement dans cette approche en renouvelant, et même en bonifiant, ses rendez-vous avec la littérature et les auteurs.

Parce que la littérature est au centre de tout, elle est la voix du monde ; elle en est la voie. Elle signale ses beautés, en raconte les crises et en explore tous les territoires, des plus communs aux plus inconnus. Elle transcrit les jours présents, les bruissements des lendemains, les spasmes du passé, et revisite ses mythes et ses légendes. Elle donne à sentir, à voir, à lire, à penser des univers si proches du quotidien réel comme d’autres créés, inventés, imaginés par des esprits fantasques et brillants et des plumes talentueuses.

Ce pouvoir résolument indéniable que possède la littérature, sa capacité à traduire le particulier dans l’universel, d’être le pouls de ce que sera demain, nous les célébrons chaque année dans la rencontre et le dialogue, dans le débat et dans l’échange, le tout mené à l’échelle humaine, celle de la rencontre directe avec les auteurs.

Ces rendez-vous littéraires réitèrent notre envie d’écouter ce que les auteurs ont à nous dire. Venus de Syrie, du Liban, d’Amérique du Nord, du Pérou, de France, de Turquie, du Gabon et de Djibouti, bien sûr aussi d’Algérie, ils seront nombreux à cette édition, assez en tout cas pour dessiner une carte littéraire de la planète, dans la variété de ses situations, couleurs et destins.

L’hommage se déclinera en deux dimensions. A l’endroit d’abord de Tahar Djaout, journaliste, poète et romancier, assassiné il y a vingt ans et dont l’œuvre demeure pérenne, portant jusqu’à nos jours, en Algérie comme à

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l’étranger, les symboles d’une écriture exceptionnelle. En reconnaissance, ensuite, aux éditeurs qui ont pris fait et cause pour l’Algérie et pris le risque de choisir le texte pour dénoncer la machine coloniale, engagement qui prend plus de sens et de mérite encore en tant que citoyens du pays occupant.

De la crise en littérature, des vertus du roman policier ou de la capacité du roman d’aventures à se renouveler, il sera question. Les face-à-face mettront en dialogue des auteurs qui échangeront regards et points de vue sur les lieux de l’écriture, les territoires de l’imaginaire et les champs de résonnance à l’actualité du monde.

La nouveauté de ces échanges se traduira par des conversations sous forme de grands rendez-vous qui éclaireront sur le parcours de vie et d’écriture de romanciers de dimension internationale, comme le Libanais Hassan Daoud ou l’Américain Douglas Kennedy.

Et puis surtout, tout l’esprit du Feliv régnera pour cultiver l’intelligence, la passion et la joie.

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Muhsin Al Ramli

(Irak/ Espagne)

Ecrivain, poète, universitaire et traducteur irakien. Il est né à Sdira au nord de l’Irak en 1967 et réside

en Espagne depuis 1995. Diplômé d’un doctorat de philosophie et littérature de l’université de Madrid, avec une thèse intitulé : «Les influences de la culture islamique sur le quichottisme ». Il écrit en arabe et en espagnol, et a traduit un certain nombre d’œuvres littéraires entre les deux langues. Il a publié une vingtaine d’ouvrages entre la nouvelle, la poésie, le théâtre et le roman dont L’émiettement éparpillé qui a reçu le prix Arkansas en 2002 pour sa traduction anglaise, Les doigts de dattes en 2010, Les jardins du président qui a été dans la première liste du Arab Booker Prize pour cette année. Certaines de ses œuvres sont traduites dans plusieurs langues. Cofondateur et gestionnaire de la revue culturelle Alwah en Espagne depuis 1997, il est actuellement enseignant à l’université américaine « Saint Louis » à Madrid.

Nils Andersson (Suède/France)

Nils Andersson, fondateur de La Cité-Editeur à Lausanne. Pendant la guerre de Libération nationale algérienne, a

réédité La Question et La Gangrène, après leur saisie, et publié notamment La acification de Hafid Keramane, L’Aliénation colonialiste de Saâdia et Lakdhar, Naissances de Mohamed Boudia, Le Temps de la justice de Robert Davezies. Militant anticolonialiste, a participé à l’activité des réseaux de soutien au FLN et aidé Jeune Résistance, mouvement d’insoumis refusant de faire une guerre coloniale.

Ingrid Astier

(France)

Normalienne, agrégée de lettres, Ingrid Astier vit à Paris. Quai des enfers, son premier roman à la Série

noire, a été récompensé par quatre prix, dont le prix

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Paul-Féval de la Société des gens de lettres. Elle a écrit une dizaine de livres dédiés aux sens et à la littérature, une pièce de théâtre et des nouvelles. Par amour pour le langage et ses richesses, elle a participé au Dictionnaire culturel en langue française d’Alain Rey. Son dernier roman, Angle mort, plongée dans le grand banditisme et le cirque, est salué unanimement par la critique (Série noire, Gallimard). Il a reçu le prix Calibre 47.

Ibrahima Aya (Mali)

Né en 1967 à Goundam, au Mali, il est ingénieur agronome, écrivain et éditeur. Cofondateur des

Editions Tombouctou et responsable de la Rentrée littéraire du Mali, il vit à Bamako où, parallèlement à ses activités littéraires et éditoriales, il exerce également dans les domaines de la gouvernance et du développement durable.

Il a notamment publié : Les Larmes de Djoliba (Cercle-AMAP, 2003), Les Aniers de la Casbah (« Ancrage africain », APIC, 2009) ; Querelle autour d’un âge, (« Ecrire 50 ans d’indépendance », Bozar Books, 2010), Rires et Pleurs des orphelins (l’Harmattan, 2012). Il est également coauteur de la série BD Awa et Adama (Editions Tombouctou, 2009, 2012).

Habib Ayyoub

(Algérie)

Cinéaste de formation, aujourd’hui journaliste, Habib Ayyoub vit et travaille en Algérie. Il a publié aux

éditions Barzakh plusieurs ouvrages, entre autres, C’était la guerre (nouvelles, 2002. Prix Mohammed-Dib), Le Désert, et après (nouvelles, 2007) et Le Remonteur d’horloge (roman, 2012).

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Khaled Ben Saleh (Algérie)

Poète algérien. Né en 1979 à M’sila. Diplômé en sociologie, maîtrisant le français comme l’arabe, il

est aujourd’hui journaliste à la Radio locale algérienne de M’sila. Il publie ses articles et poèmes sur le site web «http://www.o2publishing.com» et dans les suppléments culturels des revues arabes. Son premier recueil de poésie Koul al malaeika motâabin (toux des anges fatigués) est publié au Liban en 2010 (Editions El-Ikhtilef et Arab Scientific Publishers, Inc.) En 2012, il a publié son deuxième recueil de poésie, Maea wa aichroun Mitran âani el-beit (à cent vingt mètres de la maison) éditions Ikhtitilaf et Dhifaf à Beyrouth. Sa dernière participation à l’étranger était au Festival du Voix vives à Sète, France, 2011. Ses poèmes traduits ont été publiés dans le troisième numéro de la revue française Mange Monde de juin 2012.

Ahmed Boualili

(Algérie)

Ahmed Boualili est docteur en sciences du langage. Il est maître de conférences à l’université de Tizi

Ouzou et membre de la Coordination internationale des chercheurs sur les littératures maghrébines (CICLIM). Il a, entre autres, soutenu un magistère et un doctorat sur l’œuvre de Tahar Djaout. La thèse de doctorat dont l’intitulé est « De l’interdiscours à l’écriture hybride dans les écrits de Tahar Djaout : discours littéraire et discours journalistique » a été publiée en 2010 aux Editions Universitaires européennes. Il a par ailleurs publié plusieurs articles sur l’œuvre romanesque de Djaout consacrés à la femme dans les romans de Djaout, le rapport entre le livre et les livres dans Le Dernier Eté de la raison, la polyphonie chez Djaout, les noms propres de Djaout et la présence de Djaout dans ses écrits littéraires et journalistiques. Il a par ailleurs dirigé deux colloques sur l’œuvre de Djaout, le premier organisé au Théâtre régional de Béjaïa et le second à l’Université de Tizi Ouzou.

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Hassan Daoud (Liban)

Né à Beyrouth en 1950. Après une maîtrise de littérature arabe, il devient journaliste. Il est

l’auteur de deux recueils de nouvelles Tahta chourfat Angie et Nouzhat al malak, et de sept romans dont Binayat Mathilde, Ayyam Zaida, Physique, Ghina al batriq et La Tariq ila al janna. Mia wa thamanoun ghouroub a obtenu le prix Méditerranée et celui du roman libanais. Ses œuvre, traduites en anglais, français, allemand et italien l’ont placé au premier rang des écrivains arabes de sa génération. Ses romans intimistes, servis par une langue épurée, nourris par la trajectoire personnelle de l’auteur, nous racontent à quel point, paradoxalement, les hommes peuvent révéler la meilleure part de leur humanité en temps de guerre.

Patrick Dewitt

(Canada)

Nominé pour le Man Booker Prize 2012, la plus haute distinction littéraire au Royaume-Uni,

Patrick Dewitt est né en 1975 sur l’île de Vancouver, au Canada. Il vit aujourd’hui à Portland, aux Etats-Unis. Avant de publier son premier roman, Ablutions (Actes Sud, 2010), salué par le New York Times, Patrick Dewitt fut agriculteur, employé de bureau ou encore serveur. Son nouvel opus, Les Frères Sisters (Actes Sud, 2012), suit Charlie et Eli, deux tueurs à gages de l’Oregon à la Californie. Un western féroce à l’humour décapant.

Asli Erdogan (Turquie)

Née à Istanbul, Asli Erdogan vit en Turquie où elle intervient dans le champ politique, notamment

pour défendre les droits de l’homme. Physicienne

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de formation, elle a travaillé au Centre européen de recherches nucléaires de Genève et entamé un doctorat en physique à Rio de Janeiro avant de rentrer en Turquie et se consacrer à l’écriture. En 2010, elle a reçu le Prix Sait Faik littérature, prix littéraire le plus important de la Turquie. Elle a publié des nouvelles, des romans et de la poésie, et ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues, en Europe comme aux Etats-Unis. Nous citerons La ville dont la cape est rouge (2003), Le Mandarin miraculeux (2006), Les Oiseaux de bois (2009) et Le Bâtiment de pierre (2013).

Julien Hage (France)

Né en 1977 à Lille. Doctorant en histoire à l’université Versailles-Saint-Quentin, il a préparé une thèse

sur « Feltrinelli, Maspero, Wagenbach : une nouvelle génération d’éditeurs politiques d’extrême gauche en Europe occidentale, 1955-1983 », et a notamment publié François Maspero, éditeur partisan.

Nicolas Hubert (France)

Né en 1977 à Dreux, Nicolas Hubert a exercé le métier de conservateur de bibliothèque à

l’Université Pierre et Marie-Curie (2003-2008) et travaille actuellement comme administrateur civil à la Direction de la sécurité sociale à Paris. Dans le prolongement de sa thèse d’histoire consacrée aux éditeurs et à l’édition en France pendant la guerre d’Algérie, soutenue en 2008, sous la direction du spécialiste de l’histoire du livre Jean-Yves Mollier, il a rédigé quelques contributions à des ouvrages collectifs portant sur le thème des éditeurs face à la guerre (Histoire de la librairie française, Cercle de la librairie, 2008 ; Ecrire et Publier la guerre d’Algérie, Kimé, 2011 ; Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, La Découverte, 2012). Une version illustrée de sa thèse a été publiée par les éditions Bouchène, à Saint-Denis, en 2012, et araîtra prochainement à Alger aux éditions Chihab.

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Douglas Kennedy

(Etats-Unis)

Né en 1955 à Manhattan. Régisseur dans des théâtres de Broadway, installé ensuite à Dublin, il devient

cofondateur d’une compagnie de théâtre. En 1980, il vend sa première pièce à la chaîne de radio britannique BBC Radio 4. En 1994, paraît son premier roman, Cul-de-sac, porté quelques années plus tard à l’écran par Stephan Elliott. Son deuxième roman, L’homme qui voulait vivre sa vie, connaît un succès international. Parfaitement francophone, Douglas Kennedy vit entre Londres, Paris, Berlin et le Maine. L’attrait des écrits de Douglas Kennedy, outre le suspense, la réalité des personnages, est surtout son éternel questionnement, que ce soit sur l’humanité, l’Amérique bien-pensante, les hommes et les femmes ou l’art. L’homme qui voulait vivre sa vie et La Femme du V e ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques. De ses nombreuses œuvres, on citera Rien ne va plus, Prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville, 2003, Une relation dangereuse, Au pays de Dieu, Les Charmes discrets de la vie conjugale, Quitter le monde, Au-delà des pyramides et Cet instant-là.

Khaled Khalifa (Syrie)

Khaled Khalifa est né à Alep, Syrie, en 1964. Après des études à la faculté de droit, il s’est consacré à

l’écriture. Scénariste réputé de plusieurs films et séries télévisées, fondateur d’une revue culturelle, Aleph, il a publié trois romans qui l’ont placé parmi les écrivains syriens les plus reconnus. Madih el karahia (Eloge de la haine) a été nominé en 2008 pour le prix international du roman arabe.

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Sabri Louatah

(Algérie / France)

Né en 1983 à Saint Etienne, de parents algériens, Sabri Louatah vit à Paris. En 2005, alors que

des émeutes éclatent à travers la France, il lit Démons de Dostoïevski, et est inspiré pour écrire le premier opus de Les Sauvages, une saga qui est aujourd’hui à son troisième tome.

Adlène Meddi (Algérie)

Adlène Meddi est né en 1975 à Alger. Il a fait des études de journalisme à Alger et à l’EHESS de

Marseille. Il a travaillé comme reporter au quotidien El Watan. Il est actuellement corédacteur en chef d’El Watan Week-end. En 2002, il a publié aux éditions Barzakh un polar, Le Casse-tête turc, suivi de La Prière du Maure en 2008.

Rachid Mokhtari

(Algérie)

Critique littéraire, essayiste et romancier, Rachid Mokhtari vit et travaille à Alger. Auteur d’un

travail essentiel sur la littérature algérienne (La Graphie de l’horreur, Le ouveau du sou e du roman algérien, Tahar Djaout, un écrivain pérenne), il a publié aussi plusieurs ouvrages consacrés à la chanson kabyle et à ses icônes dont Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Zerrouki Allaoua et Matoub Lounes. Romancier, il clôt cette année sa trilogie des origines (Elégie du froid, L’Amante, Mauvais Sang). Il est aujourd’hui animateur et producteur d’une émission littéraire à la chaîne de la Radio nationale.

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Janis Otsiemi (Gabon)

Né en 1976 à Franceville au Gabon, Janis Otsiemi vit et travaille à Libreville. Digne représentant de ce qu’on

pourrait appeler le « polar de la brousse », il a publié plusieurs romans, poèmes et essais au Gabon. Depuis 2007, il est Secrétaire général adjoint de l’Union des écrivains gabonais. De ses romans, nous citerons, La bouche qui mange ne parle pas (nominé pour le prix Ahmadou-Kourouma 2012) et Le Chasseur de lucioles. La vie est un sale boulot a obtenu le prix du roman gabonais en 2010.

Ivan Thays (Pérou)

Né à Lima en 1968, Ivan Thays est l’un des auteurs péruviens les plus importants de ces dernières

années. Il est également professeur d’université et présentateur d’une émission littéraire. Il a plusieurs œuvres à son actif dont Las otografias de rances armer (1992), Escena de casa (1995), El viaje interior (1999), La disciplina de la vanidad (2000). Un lugar llamado Oreja de Perro (2009). Un lieu nommé Oreille-de-Chien est son premier roman traduit en français.

Abdourahmane Waberi (Djibouti)

Abdourahmane Ali Waberi est né le 20 juillet 1965 à Djibouti-ville. Il quitte son pays en 1985

afin de poursuivre des études en France, d’abord à Caen, puis à Dijon. Ecrivain et professeur d’anglais de lycée, il est admirateur déclaré du Somalien Nuruddin Farah ; il avait d’ailleurs commencé à écrire, à Dijon, une thèse de doctorat sur cet auteur, avant de s’orienter vers un travail comparatif entre les romans du Somalien et ceux d’Assia Djebar. Il est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles et romans dont Le Pays sans ombre, Cahier nomade, Aux Etats-Unis d’Afrique et Passage des larmes salués par la critique et récompensés par de nombreux prix. Il vit entre Paris et les Etats-Unis où il enseigne la littérature.

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Mercredi 19 juin16 h 30 — 18 hA QUI PROFITE LE CRIME ?Genre urbain par excellence, le roman policier investit la ville pour mieux en scanner les violences. Ses héros solitaires, délinquants romantiques en cavale ou détectives désabusés empruntent ses ruelles et hantent ses lieux interlopes. Mais à Alger, comme à Libreville ou à Paris, à qui profite le crime ?• Ingrid Astier/Janis Otsiemi/Adlene MeddiModératrice : Malika Abdelaziz

18 h — 19 h 30AUTEURS EN DIALOGUERegards croisés de deux voix importantes de la littérature de Syrie et de Turquie. Un dialogue autour de leur rapport à l’écriture, à la politique et au monde.• Khaled Khalifa / Asli ErdoganModératrice : Zineb Kobbi

Jeudi 20 juin16 h 30 — 18 hPETITES AVENTURES EN FAMILLEComment le roman d’aventures réussit-il à se renouveler aujourd’hui et à gagner un second souffle ? Comment parvient-il à se nourrir de références littéraires, cinématographiques et télévisuelles pour nous faire voyager dans le Far West américain sur la trace des frères Sisters ou dans les banlieues françaises où la candidature d’un Algérien à la présidence française rythme les péripéties d’un jour de fête de la famille Nerrouche ?• Sabri Louatah / Patrick DewitModérateur : Omar Zelig

18 h — 19 h 30CONVERSATION AVEC…Douglas Kennedy, romancier américain.Modératrice : Djawida Himrane

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Vendredi 21 juin16 h 30 — 18 h :VINGT ANS SANS DJAOUT « Il y a toujours dans le groupe en marche (en fuite ?) un jeune homme à l’esprit délétère qui porte, en plus du poids du ciel affalé sur le désert, une peine supplémentaire – dans les couloirs de sa tête des milliers de battements d’ailes, des pâturages sans limites, des filles aux lèvres fruitières. Il connaît déjà la mer, la vastitude de l’eau dansante et l’écartèlement des rivages. Une solitude l’enveloppe, lui tisse une aura d’étrangeté, l’exclut de la caravane. C’est pourtant à lui de trouver l’eau, la parole qui revigore, c’est à lui de révéler le territoire – de l’inventer au besoin. C’est à lui de relater l’errance, de déjouer les pièges de l’aphasie, de tendre l’oreille aux chuchotements, de nommer les terres traversées. »Tahar Djaout, L’Invention du désert, 1987.• Rachid Mokhtari / Ahmed BoualiliModératrice : Rachida Moncef

18 h — 19 h 30AUTEURS EN DIALOGUERegards croisés de deux voix différentes de la littérature. Un dialogue autour de leur rapport à l’écriture, à la fiction et au réel.• Ibrahima Aya / Ivan ThaysModérateur : Karim Amiti

Samedi 22 juinRemise du prix de la nouvelle.Clôture du Festival.

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Atelier d’écriture

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Spectacles

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LES SPECTACLES DU FELIV

Entre les mots et les sons

Six rencontres au programme avec des artistes passionnés de rythmes et de poésie, cultivant un lien étroit entre texte et musique, six estimables opportunités pour un public qui sait naviguer

entre les mots et les sons.

SAMEDI 15 JUIN21 hConcert de Gaâda Diwane BécharPremière présentation du nouvel album, Ma Hlou, hymne à l’Algérie profonde, mêlant et tissant tour à tour rythmes arabo-berbères, chants mystiques et sonorités africaines dans une fresque musicale colorée de blues.

DIMANCHE 16 JUIN21 hConcert de l’Orchestre Arabe de BarceloneL’héritage andalou se fait encore entendre avec ce groupe composé de musiciens algériens, marocains et espagnols engagés dans un répertoire étonnant d’œuvres traditionnelles aux multiples sources méditerranéennes.

MARDI 18 JUIN21 hConcert de Youcef DhaferUn moment de délectat ion avec ce poète et musicien tunisien dont l’œuvre musicale se nourrit généreusement de traditions soufies, de lyrisme arabe, d’influences multiculturelles et d’une instrumentation puisée dans le jazz.

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MERCREDI 19 JUIN21 hConcert de GuemAvec toute la passion et le talent de cet ancien footballeur du CA Batna et du MCA qui drible depuis les années soixante-dix avec les percussions qui l’ont porté, avec la danse, sur les plus grandes scènes du monde.

JEUDI 20 JUIN21 hConcert avec le groupe DebadembaVoyage entre désert et Afrique noire avec le guitariste burkinabé Abdoulaye Traoré et le chanteur malien Moha med Diaby vers les musiques d’Afrique de l’Ouest métissées de jazz, de blues, de funk, de salsa et de rock.

SAMEDI 22 JUIN21 hConcert d’Akli YahiatèneRendez-vous émouvant avec la voix inépuisable du doyen des chanteurs kabyles, chanteur de l’exil et du terroir dont l’œuvre a traversé et touché plusieurs générations d’Algériens et d’Algériennes.

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Gaâda

Voici une musique d’invocation et de transe qui vous prend par les pieds avant de vous emporter tout entier, banjo et guembri échevelant leurs notes aux rythmes endiablés du bendir, des

congas ou du djembe, enroulant, aux chants africains hérités des esclaves noirs du Sahara, les arabesques des mélodies maghrébines...

Et tandis que ces sorciers de l’âme brandissant leurs karkabous (castagnettes maghrébines), tandis que la voix rocailleuse de l’enivrante Aïcha, la vague musicale emporte tout sur son passage, authentique et métissée, vous guidant par vos propres chemins intérieurs surla voie du « hal » : la plénitude… Car plus encore qu’une fête jubilatoire le diwane est une expérience spirituelle où la musique « soigne nos esprits et efface nos maux », comme dit le maître de cérémonie.

Sur scène, Gaâda, Diwane de Béchar tisse une musique vive et souple : des rythmes arabo-berbères, des chants mystiques, des fresques musicales teintées de blues. Le souffle ancestral allié à la fête. Une quête d’équilibre entre la section rythmique « moderne » et l’opulence sonore des instruments africains, entre la mémoire et l’espérance. Une musique réfléchie et savante, mais parfaite pour faire la fête.Vive et colorée. Une osmose entre un mouvement explosif et les chants, entre les percussions robustes et rapides, et la finesse. Une musique décontractée et itinérante, une nourriture parfaite pour le corps et l’âme.

Après Diwan de Béchar et Ziara, Gaâda revient cette année avec un nouvel album, Ma Hlow, que le public d’Alger pourra découvrir pour la première fois à l’occasion du Feliv. Ce troisième album, longuement peaufiné, aux sons renouvelés et enveloppants, prolonge le travail déjà entrepris : faire la fête, certes, mais également faire le lien entre cultures et générations, en réconciliant le profane et le sacré.

Abdelati Laoufi : Chant, percussionsAïcha Lebga : Chant, percussionsSerge Lavalette : GuitareTayeb Laoufi : Chant, violon, guembri, mondoleAmar Chaoui : Derbouka, percussionsHervé Le Bouche : BatteriePierre Eric Rakotoarivony : Basse

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L’Orchestre Arabe de Barcelone

Parti de Chefchaouen, au Maroc, Mohamed Boouslimane voulait reproduire et promouvoir les répertoires traditionnels et modernes de la Méditerranée. Aujourd’hui, l’Orchestre Arabe de

Barcelone qu’il a créé avec Ayoub Bout, Aziz El Khodari, Mohamed El Ghozi,Yannis Papaioannou, Jordi Gaig et Joan Rectoret, se distingue également par ses compositions originales et la qualité des improvisations de ses musiciens.

Point de ralliement de plusieurs expressions et cultures du XXe siècle, la ville de Barcelone structure l’identité de ce groupe qui réunit huit musiciens de plusieurs origines, fédérés par leur désir de fusion artistique et de métissage musical.

Chantant la paix, la terre, l’amour, l’errance et l’appel du destin, l’Orchestre Arabe de Barcelone est un pont de musique reliant les rives et les cultures de la Méditerranée. Pour son dernier album en date, Maktub (Destin), l’Orchestre s’est adjoint les talents de Paco Ibánez, Omar Sosa et Sergio Ramos (ex-batteur de Ojos de Brujo).

L’OAB est enraciné en Catalogne, une région d’Espagne caractérisée par une forte population arabe. Puisant dans les sources arabes traditionnelles, en particulier les cultures marocaine et andalouse et les traditions soufies, sa musique trahit aussi des influences de world music, de jazz et d’autres musiques méditerranéennes. Mais le lien catalan est le plus fort.L’Orchestre illustre le fait que Barcelone a absorbé la culture arabe au point que celle-ci est aujourd’hui une des nombreuses paillettes du kaléidoscope culturel espagnol.

Mohamed Soulimane : Violon, chœurs, percussions et direction musicaleMohammed Bout : VoixAziz Khodari : PercussionsJordi Gaig : PianoJoan Rectoret : Basse et contrebasseSergio Ramos : BatterieTaha Boulikdane : Claviers Orient

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Dhafer Youssef

Au lieu de chanter, comme lui recommandaient sa famille et ses amis avec insistance, Dhafer était tombé en amour avec le son de l’instrument. C’était le bruit de ses racines, le pays où il est

né. «Si j’étais né en Afrique, j’aurais été un batteur. A New York, un saxophoniste. Mais je suis né en Tunisie, je joue du oud. Si j’avais été élevé près d’un piano peut-être j’en aurais joué mais, en fait, je n’ai même pas vu mon premier piano jusqu’à ce que j’aille à Vienne quand j’avais dix-neuf ans. »

C’est à Vienne justement que Dhafer va étudier la musique et s’épanouir en jouant chaque soir au club Porgy & Bess. Ses rencontres musicales lui font découvrir le jazz et des amitiés qui vont lui permettre d’enregistrer son premier album, Malak. Le monde commençait à prendre connaissance de la voix captivante et de l’intensité du jeu de Dhafer. Les voyages et les rencontres se suivent aussi et lui ouvrent l’horizon. Aujourd’hui, l’artiste tunisien compte parmi la crème de la scène jazz actuelle et multiplie les performances avec les musiciens les plus talentueux comme N’guyen Lê, Nils Petter Molvaer, Omar Sosa, Bugge Wesseltoft et Paolo Fresu.

Aujourd’hui, Dhafer Youssef est autant reconnu par sa virtuosité que par son chant. Sa musique traditionnelle décline des fragrances andalouses et soufies qu’elle mêle à des pointes de jazz. L’antagonisme profane-sacré constitue le fil conducteur de la musique de cet ancien muezzin : la voix, comme don de soi, sacrée, mais refus forcené de toute vérité dogmatique. Ses albums résolument modernes, notamment Electric ufi en 2001 et Abu Nawas Rhapsody en 2010, sont appréciés de par le monde.

Dhafer Youssef : Voix/oudKristjan Randalu : PianoChander Sadjoe : BatteriePhil Donkin : Contrebasse

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Guem

Guem naît à Batna en 1947. Enfant, il assiste aux cérémonies du diwane. Ces rythmes, cette ambiance familiale mais, surtout, le pouvoir combiné de la musique et de la danse qui permet

aux femmes de s’abandonner à la transe. Quand la transe est terminée, les adultes s’arrêtent de jouer et raccrochent leurs instruments. Les enfants prennent le relais en tapant sur des boîtes de conserve... A quatorze ans, il joue dans les fêtes et les mariages et, petit à petit, réussit à économiser une somme rondelette : le prix d’un billet de bateau pour la France où il émigre en 1963.

Mais ce n’est que des années après que Guem reprend l’instrument et fréquente une guinguette en vogue, le Moulin Rose.

En 1969, il assiste au Festival Panafricain d’Alger, gigantesque rendez-vous culturel de musiciens africains et internationaux. Guem est désormais sûr de sa vocation. En 1970, sa vision d’une percussion panafricaine mélodique se dessine. Mais personne n’en veut. Le Centre culturel américain de Paris est le seul endroit valable pour les percussionnistes. Bruce Taylor, le directeur, lui-même percussionniste, le découvre et lui propose de revenir dans la soirée pour un concert de free jazz. S’ouvre alors pour Guem une période faste où il donne des cours et joue en trio avec l’inclassable Colette Magny, des musiciens brésiliens, jazzmen américains de passage à Paris… Mais la percussion est toujours reléguée au dernier plan. Pour la mettre en avant, Guem crée un spectacle solo où il alterne passages joués et dansés. Son premier disque vinyle, Percussions africaines, sort en 1974.

En 1978, il publie Guem et Zaka Percussion, son premier grand succès. Il compose à cette époque son morceau le plus célèbre, Le Serpent.

Les années 1990 prolongent le travail entamé depuis vingt ans avec plus d’aisance. La personnalité de Guem, son approche mélodique est, en effet, déjà devenue incontournable. En 1996, il ré-enregistre Le Serpent pour le générique de l’émission « Ça se discute ».

Quarante ans après ses débuts et plus de vingt albums plus tard, Guem est devenu le maître des percussions, la référence sine qua non.

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Debademba

Heureuse rencontre du guitariste virtuose Abdoulaye Traoré et du fougueux chanteur malien Mohamed Diaby, Debademba fait se croiser toutes les musiques de l’Afrique de

l’Ouest et bien plus encore. Ces ambassadeurs du métissage universel font ici flirter le jazz, le blues, le funk, la salsa et le rock avec les musiques de l’Empire mandingue. Debademba donne dans la prestation enflammée, inventive et diablement rythmée.

Pendant plusieurs années, Debademba fut l’un des secrets les mieux gardés des quartiers populaires de Paris. C’est à force de concerts enflammés, de l’Olympic Café au Kafé Bleu, en passant par les fêtes de la musique du quartier Ste Marthe, devant une place littéralement envahie par la foule à chacune de leurs apparitions, que cette «grande famille » (Debademba en bambara) commença à faire parler d’elle. Enfant du Burkina Faso, «le pays des hommes intègres », Abdoulaye Traoré sillonne dès 1990 l’Afrique de l’Ouest, accumulant expérience et collaborations. Il est reconnu et sollicité pour son jeu puissant et clair, son phrasé virtuose et son sens de l’improvisation, de la scène au studio, comme, récemment, pour l’album d’Hindi Zhara.

C’est en 2009, à Paris, que Traoré fait la rencontre de Mohamed Diaby, fils de Coumba Kouyaté, fameuse griotte de la Côte d’Ivoire. Diaby possède assurément une voix en or, pure et puissante, un timbre magique et immédiatement reconnaissable. Tout au long du premier album, ce fougueux chanteur est parfaitement dirigé par son ami et mentor Abdoulaye dont les compositions sont l’écrin parfait pour cette perle vocale. Une dizaine de musiciens, choristes et d’autres voix prestigieuses sont également conviés sur cedisque, telle la chanteuse Awa, ainsi que la belle et ensorcelante Fatoumata Diawara, magnifiant de superbes ambiances acoustiques.

Abdoulaye Traoré : Guitare, mandoleMohamed Diaby : ChantFranck Marie-Magdeleine : BassePierre Mangeard : BatterieArnaud Fournier : Clavier

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Akli Yahiaten

Né en 1933 à Boghni, près de TiziOuzou, Akli Yahiaten est considéré comme un monument de la chanson kabyle, bien qu’il ait signé quelques chansons en arabe algérien,

devenues des standards.

C’est en terre d’exil, en France, où il émigre clandestinement qu’Akli Yahiaten est initié à la chanson aux côtés des vedettes de l’époque, comme Slimane Azem, Zerrouki Allaoua et Cheikh El Hasnaoui qu’il fréquente dans le Quartier latin. C’était dans les années 1950. Suspecté de collecter des fonds au profit du FLN, il est condamné par la justice française à la prison et c’est là d’ailleurs où il va composer son titre le plus célèbre, almenfi (l’exilé) devenu très vite l’hymne des exilés algériens, souffrant le blues et le mal du pays.

Chantant la nostalgie de la demeure Ay a axxam, la patrie Tmurtiw (mon pays), ou encore la condition et la beauté de la femme kabyle, Ezzine di Michelet, Yahiaten est resté attaché à sa terre natale qu’il a exprimée dans tout son répertoire, notamment dans des albums comme Thamourtinou, Yedja Yemmas, A llalam ou encore Atha Zamourth.

Sa grande réussite est d’avoir su gérer une carrière artistique en voyageant entre les deux rives, entre les scènes françaises et les petits chemins de son village, Aït Mendès. Car, dès l’indépendance et à la différence de Slimane Azem, Akli Yahiaten rentre au pays et choisit de garder un pied dans l’Hexagone où il garde un grand public.

Aujourd’hui, Yahiaten se fait rare sur scène, mais chacune de ses apparitions est un événement en soi. Une occasion qui draine un grand public composé de jeunes et de moins jeunes, toujours ravis d’écouter la voix mélodieuse du grand artiste et ses textes chantant les valeurs ancestrales.

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