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Dans le cadre du programme MobiQual PROMOTION DE L’AMÉLIORATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES Mise en œuvre : Société Française de Gériatrie et Gérontologie, avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie DANS LES ÉTABLISSEMENTS SOCIAUX ET MÉDICO-SOCIAUX pour personnes âgées La gestion du risque infectieux Outil de sensibilisation / formation / aide à la pratique de la théorie à la pratique

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Dans le cadre du programme MobiQual

PROMOTION DE L’AMÉLIORATIONDES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

Mise en œuvre : Société Française de Gériatrie et Gérontologie,avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Caisse nationale de

solidarité pour l’autonomie

DANS LES ÉTABLISSEMENTS SOCIAUX ET MÉDICO-SOCIAUXpour personnes âgées

La gestion du risque infectieux

Outil de sensibilisation / formation / aide à la pratique

de la théorieà la pratique

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Ce qui est naturel, c’est le microbe. Le reste, la santé, l’intégrité, la pureté, si vous voulez, c’est un effet de la volonté etd’une volonté qui ne doit jamais s’arrêter

Albert Camus, La Peste (1947)

Partageons et transmettonsnos bonnes pratiques, pas nos germes !

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Sommaire

1. Les caractéristiques du risque infectieux en EHPAD 1.1 Quelques chiffres .............................................................................................................................................................................06 1.2 Une population vulnérable vis-à-vis du risque infectieux ......................07 1.3 Les facteurs de risque liés à la vie collectivité ...............................................................08 1.4 Les facteurs de risque liés aux actes de soins et d’aide ...........................09

2. Les actions prioritaires à mettre en œuvre 2.1 L’hygiène des mains ..................................................................................................................................................................10 2.2 La vaccination...........................................................................................................................................................................................11 2.3 Une réactivité immédiate en cas d’épidémie......................................................................14 2.4 Une juste utilisation des antibiotiques ..............................................................................................15

3. Un engagement de tous et de chacun 3.1 Les missions du directeur ............................................................................................................................................17 3.2 Les missions du cadre de santé et/ou de l’IDEC.........................................................20 3.3 Les missions du médecin coordonnateur ..................................................................................22 3.4 Les missions de l’IDE ..............................................................................................................................................................24 3.5 Les missions de l’AS .................................................................................................................................................................26 3.6 Les missions du pharmacien .................................................................................................................................28 3.7 Les missions du médecin traitant ...............................................................................................................30

Groupe de travail ................................................................................................................................................................................................04 Contexte .................................................................................................................................................................................................................................05

La gestion du risque infectieuxde la théorie à la pratique

3La gestion du risque infectieux

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44 La gestion du risque infectieux

Jean-François BERVAR - CHRU Lille, SPLFClaude BOSI - CH AubagneJacky BRUNETAUDJacques GAILLAT - CH région d’Annecy, SPILF, intergroupe SPILF/SFGGGaétan GAVAZZI - CHU Grenoble (médecine gériatrique), SFGG,

intergroupe SPILF/SFGGXavier GERVAIS - FFAMCO-EHPADJean-Louis KOECK - Hôpital du Val de Grâce, ParisNathalie MAUBOURGUET - FFAMCO-EHPADPhilippe MÜLLER - FCEsPierre PARNEIX - CHU Bordeaux, réseau CCLIN/ARLIN, SF2HAnne de PEUFEILHOUX - SFGGJean-Marie PINGEON - ARS PACAFrançois PUISIEUX - CHRU LilleChristian RABAUD - CHU Nancy (infectiologie), réseau CCLIN/ARLIN, SPILFOdile REYNAUD-LEVY - CHU Marseille, FFAMCO-EHPADGeneviève RUAULT - Déléguée générale de la SFGG,

Responsable du programme MobiQualBenoît de WAZIERES - CHU Nîmes, Pôle de gérontologie,

intergroupe SPILF/SFGG - ORIG - HCSP CTV

Groupe de travail

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5La gestion du risque infectieux

ContexteCiblesDirecteurs d’établissement, cadres de santé et infirmier(ère)s coordonnateur(rice)s(IDEC), médecins coordonnateurs et médecins traitants, infirmier(ère)s (IDE),aides-soignant(e)s (AS) et pharmaciens.

Contexte et objectifCet outil MobiQual s’inscrit dans le cadre du programme national de prévention des infections dans le secteur médico-social (2011-13). Ce programme est, pour les années2011 à 2013, la déclinaison dans les établissements médico-sociaux (EMS) du planstratégique national 2009-13 de prévention des infections associées aux soins (IAS), dansune démarche collective continue d’amélioration de la qualité. Ce programme est complétépar les recommandations de bonnes pratiques de l’Agence nationale de l’évaluation etde la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) et le Plannational d’alerte sur les antibiotiques 2011-13.L’enjeu est de mobiliser les EMS sur la prévention et la maîtrise du risque infectieux pourune meilleure sécurité des résidents tout en tenant compte de leurs spécificités et desmoyens disponibles. Ces établissements étant des lieux de vie, il faut y trouver le justeéquilibre entre sécurité et convivialité.

Mise en œuvreLe programme MobiQualCet outil sur la gestion des risques infectieux dans les établissements sociaux et médico-sociaux est élaboré dans le cadre du programme MobiQual, programme national portépar la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), en lien avec les sociétés savanteset groupements professionnels concernés. Il est soutenu depuis 2010 par la CNSA (Caissenationale de solidarité pour l’autonomie) au titre de sa contribution au développementde la qualité en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD),en établissement de santé et à domicile et comporte plusieurs autres thématiques : soins palliatifs, bientraitance, douleur, dépression, nutrition, maladie d’Alzheimer.

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Les caractéristiques du risque infectieux en EHPAD

La prévention du risque infectieux en EHPAD est particulièrement difficile du fait queles résidents présentent des facteurs de vulnérabilité vis-à-vis de ce risque et que lecaractère collectif de la vie en EHPAD augmente le risque de transmission. De plus, les taux d’encadrement, le ratio de personnels au lit des résidents y sont plusfaibles que dans les établissements de santé.

Quelques chiffresLa prévalence des infections en EHPAD est de 11,23%(PRIAM), les plus fréquentes étant les infections respiratoires,urinaires et cutanées. Le taux d’hospitalisation liée à une infection est de 8,3% et le taux de létalité imputable à uneinfection de 1,5%.

1.

1.1

“Le microbe n’est rien. Le terrain est tout” Louis Pasteur

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Une population vulnérable vis-à-vis du risque infectieux• Les facteurs de risque liés à l’âge- Le vieillissement du système immunitaire diminue les capacités de la personne de sedéfendre contre les agents infectieux.

- La trop fréquente dénutrition protéino-énergétique entraîne un épuisement des réservesde la personne et l’engage dans une spirale de graves conséquences, dont la diminutionde la capacité à se défendre contre les infections.

- Les carences en oligo-éléments (zinc, sélénium) et vitamines (B6, E, etc.).- Les pathologies chroniques, les troubles cognitifs.- Les pertes d’autonomie.- Certains traitements tels que les immunosuppresseurs, les corticoïdes,par exemple.

- La polymédication.- L’usage important et trop souvent inapproprié des antibiotiques, quicontribue à la sélection de bactériesmulti-résistantes (BMR).

• Des facteurs liés à la dépendancefonctionnelle et autres syndromesgériatriques Les marqueurs cliniques les plus pertinents sont la chute, l’incontinenceet le syndrome confusionnel.

1.2

7La gestion du risque infectieux

Bien manger, c’est se défendre mieux contre les infections.En effet, les personnes dénutries voient leurs défenses immunitaires affaiblies et deviennent plus sensibles auxinfections. Assurer, chacun à son niveau d’action, une bonnealimentation des résidents est donc un facteur importantde prévention des infections.

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Les facteurs de risque liés à la vie en collectivitéCertains de ces facteurs sont inéluctables, d’autres sont accessibles à des changements dansl’organisation et nécessitent un véritable investissement des cadres de l’établissement.

• Un risque accru de transmission croisée des germesCe risque est dû, notamment, à la transmission par les mains. Le respect rigoureux desrègles d’hygiène permet de le réduire fortement. Avec le risque de transmission, augmentele risque de survenue d’épidémies. Ce risque est d’autant plus grand que le nombre derésidents dans l’établissement est élevé ; que des résidents logent en chambre double ;que l’établissement accueille des résidents atteints de troubles cognitifs, des résidentsdéambulants, ne pouvant respecter les règles d’hygiène ; etc.De plus, la participation des résidents à des activités de groupe augmente égalementle risque de transmission, de même que l’ouverture de l’établissement aux visiteurs extérieurs. Il n’est pas question de les empêcher, bien évidemment, mais ces deux facteursdoivent être pris en compte dans la démarche de prévention.

• Les facteurs liés à l’organisationLe manque de personnel, le respect insuffisant des règles d’hygiène (manque de temps,de formation, de matériel adapté), le manque de coordination médicale, la multiplicitédes intervenants extérieurs, le temps d’intervention du médecin coordonnateur insuffisant,etc. sont autant de facteurs de risque infectieux accessibles à des changements.

1.3

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Les facteurs de risque liés aux actes de soins et d’aide• Des contacts rapprochés et fréquentsLes nombreux contacts rapprochés indispensables entre les résidents et les personnelsà l’occasion des tâches de soins et d’aide à la vie quotidienne augmentent le risque de transmission, et d’autant plus si le respect de l’hygiène des mains est insuffisant.Inévitablement, plus la proportion de résidents dépendants augmente, plus ce risqueaugmente.

• La prescription inappropriée d’antibiotiquesElle favorise la sélection de BMR, responsables de maladies infectieuses plus difficilesà traiter que celles qui sont dues à des bactéries non résistantes.

• AutresLe risque d’infection est également augmenté par les hospitalisations fréquentes desrésidents, les dispositifs invasifs de type sonde urinaire, etc.

1.4

9La gestion du risque infectieux

Tout acte de soin effectué sur une personne outoute négligence peut avoir des conséquencessur l’ensemble des résidents en termes derisque épidémique.

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1010

Les actions prioritaires à mettre en œuvre

Les quatre actions prioritaires de la lutte contre le risque infectieux sont : - l’hygiène des mains, une pratique de base sans laquelle rien n’est possible, - la vaccination, élément central de la prévention, - une réactivité immédiate en cas d’épidémie,- une utilisation appropriée des antibiotiques.

L’hygiène des mainsPromouvoir la connaissance et l’application rigoureuse,par l’ensemble des professionnels au contact desrésidents, des règles d’hygiène standard (dont l’hygiène des mains) est essentiel à la prévention dela transmission croisée des agents infectieux.

2.

2.1

“L’hygiène n’est pas une sciencecontemplative, c’est une science d’action” Léon Bérard (1876-1960), avocat et homme politique français

(( Hygiène

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Les précautions standard d’hygiène doivent êtreappliquées pour tout soin et à tout résident. Ellesconcernent l’hygiène des mains, le port de gants,le port de tenues de protection (blouse, lunettes,masque), la manipulation de matériels et de linge souillés, de prélèvements biologiques,et indiquent la conduite à tenir en cas de contact avec du sang ou un autre liquide biologique. Elles ont pour objectif la protection du personnel et des résidents.

La vaccinationLa vaccination vise à protéger les personnels et les résidents des établissements contrecertaines infections.

• La vaccination des personnelsLes soignants doivent être obligatoirement vaccinés contrela tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l’hépatite B (et la fièvre jaune en Guyane). De plus, il estfortement recommandé que tous les professionnels entranten contact avec les résidents soient vaccinés chaque annéecontre la grippe saisonnière.La sensibilisation des personnels à l’importance de la vaccination antigrippale est une des missions du directeur,du médecin coordonnateur et du cadre de santé et/ou del’IDEC. Des études ont montré que la vaccination du personnel est plus efficace que celle des résidents sur letaux de mortalité des résidents. Les objectifs sont de protégerles résidents d’une contamination par le personnel, de protéger

le personnel, de limiter la désorganisation desétablissements en période épidémique.

11La gestion du risque infectieux

“Les mains, par leur simple contact,peuvent être infectantes”Philippe Ignace Semmelweis, (médecin autrichien, le premier à avoir mis enlumière en 1847 l’importance du lavage desmains dans la prévention de la contamination)

Salm

onella

Clostridium

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1212

• La vaccination des résidentsLe directeur, le cadre de santé et/ou l’IDEC et le médecin coordonnateur sensibilisentles médecins traitants et les résidents à l’importance de la vaccination contre la grippesaisonnière, voire ils organisent la campagne de vaccination au sein de l’établissement.De plus, le calendrier vaccinal de chaque résident est contrôlé lors de l’admission, sansoublier la vaccination contre le pneumocoque si la personne est à risque.

Une réactivité immédiate en cas d’épidémieLa survenue d’épisodes épidémiques est un problème majeur dans le secteur médico-social en termes de fréquence, de morbidité, de mortalité, de coûts induits et de chargeen soins.Chaque établissement définit sa politique de surveillanceen interne en tenant compte des spécificités de son activitéclinique, des éventuelles contraintes réglementaires et desmoyens qu’il peut mobiliser pour cette activité.

2.3

“Il est démontré, claircomme le jour, à l’aide decas observés, qu’on peut sepromener avec une figureronde, une langue rose, unexcellent appétit, et recelerdans tous les replis de soncorps des trillions de bacillesde la dernière virulence capables d’infecter un département”

Jules Romain, Knock (1923)

BMR

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13La gestion du risque infectieux

• Le signalementLe signalement de certains cas isolés ou groupés d’infectionspar les médecins intervenant dans l’établissement se fera à l’Agence régionale de santé (ARS). Il concerne les maladies àdéclaration obligatoire (MDO), les cas groupés d’infections respiratoires aigües basses (IRAB) et de gastro-entérites aiguës(GEA), chez les personnes âgées (instruction n°DGS/RI1/DGCS/2012/433 du 21 décembre 2012), tout phénomène anormalsurvenant dans un contexte infectieux pouvant constituer unemenace sanitaire grave pour la santé de la population (Art. L.1413-14 et 15 du code de la santé publique).

• Le plan de criseL’établissement devra savoir détecter une épidémie, prévenir l’ARS et mettre en placeles premières mesures de gestion en attendant l’aide éventuelle des experts régionaux :la Cellule interrégionale d’épidémiologie (CIRE) pour l’aide à l’investigation ; le réseaudes Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) et desAntennes régionales de lutte contre les infections nosocomiales (ARLIN) pour la gestionde l’épisode et l’aide à la mise en place des mesures à prendre.Une cellule de crise est mise en place au sein de l’établissement - renforcée le caséchéant par un professionnel de l’équipe opérationnelle d’hygiène (EOH). Les mesuresd’hygiène standard sont renforcées de façon prioritaire.

((

Réactivité

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1414

La gestion d’une crise épidémique passe par 7 étapes, parfois intriquées :

Affirmer précocement l’infection puis la situation épidémique.

Déclencher, en mode réflexe, les mesures de prévention et les mesuresde contrôle initiales.

Définir la notion de cas et les décompter (permet de mesurer l’ampleurde la crise épidémique).

Décrire l’épidémie (évolution dans le temps, taux d’attaque, zonestouchées au sein de l’établissement, description des symptômes).

Déduire de la description de l’épidémie, les hypothèses concernant la source de l’épidémie, le mode de transmission et le micro-organismeincriminé.

Adapter et/ou compléter les mesures de prévention et de contrôle misesen œuvre à l’étape n°2.

Si l’épidémie n’est pas maîtrisée, déclencher une enquête analytique pour interroger les hypothèses émises quant à l’origine et le mode dedéveloppement.

1

2

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7 étapes

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15La gestion du risque infectieux

Une juste utilisation des antibiotiques La juste utilisation des antibiotiques est un enjeu majeur de santé publique. Elle fait l’objetdu Plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-16, qui prolonge les actions menéesdepuis 2001 (plan 2001-05, plan 2007-10 ). L’enjeu est de mieux et moins prescrire pourlimiter l’apparition de germes résistants aux antibiotiques, dont les bactéries multi-résistantes(BMR).

La France est en effet le plus gros consommateurd’antibiotiques en Europe (29,6 DDJ/1000 habitants/jour en 2009). Quarante à 70% des résidents sonttraités au moins une fois par antibiotique chaqueannée. Les bénéfices attendus sont une augmentation de lasurvie à court terme (8 et 30 jours), une diminutionde l’exposition aux antibiotiques avec diminutiondes effets secondaires, une moindre sélection deBMR et un moindre coût.

2.4

“Après plusieurs décennies d’une utilisation souvent débridée des antibiotiques, nous entronsdans une période de risque et de pénurie, avec l’apparition de bactéries extrêmement résistantes aux antibiotiques, voire à tous les antibiotiques, alors que très peu de nouveauxproduits sont attendus dans les 10 prochaines années. Se dessine ainsi un problème aigu de santé publique […] Une coopération étroite entre usagers et professionnels est ainsi indispensable pour parvenir à mieux utiliser les antibiotiques dans notre pays”

Halte à la résistance, sauvons les antibiotiques. Manifeste de l'AC-2-BMR, 3 juin 2011

“Tous les professionnels de santé,y compris les gestionnaires, ont leur part de responsabilité, et donc un rôle dans le bon usagedes antibiotiques à l’hôpital” HAS - Stratégie d’antibiothérapie et prévention des résistances bactériennesen établissement de santé, recommandations juin 2008

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Un engagement de tous et de chacun

C’est la mobilisation des gestionnaires de l’établissement (directeur, cadre et/ou IDEC),qui par son caractère exemplaire, entraînera la mobilisation de toute l’équipe.C’est la mobilisation de tous les professionnels intervenant auprès des personnesâgées, chacun à son niveau d’action, qui fera le succès de la démarche de préventiondu risque infectieux.Seule l’action collective, somme de toutes les actions individuelles, sera efficace.

3.

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Le succès de la démarchede prise en compte durisque infectieux (démarchequalité, gestion des risques)

dépend de l’engagement du directeur et de la mise enplace de mesures organisationnelles.

• Évaluation du risque infectieux

L’évaluation du risque infectieux prend en compte les risques liés à l’organisation et àl’environnement, ainsi que la gestion des soins, la prévention par la vaccination et lesrisques épidémiques les plus fréquents. Cette évaluation permet ensuite de définir etmettre en place des actions prioritaires afin d’améliorer la gestion du risque infectieux.Des outils sont disponibles pour aider à l’évaluation interne du risque infectieux dansl’établissement.

- L’Anesm propose des repères pour faciliter l’évaluation interne des EHPAD (L’évaluationinterne : repères pour les établissements d’hébergement pour personnes âgéesdépendantes, Recommandations Anesm 2012). Le thème 6 de l’axe 2 de ces recommandations concerne l’analyse et la maîtrise du risque infectieux.- Le Document d’analyse du risque infectieux (DARI) permet la formalisation de la dé-marche d’évaluation du risque infectieux et du niveau de maîtrise de ce risque pourun établissement donné. Il est proposé dans le Programme national de prévention desinfections dans le secteur médico-social 2011-13, déclinaison, à visée des EHPAD, duPlan stratégique national de prévention des IAS 2009-13.

3.1 Les missions du directeur

17La gestion du risque infectieux

Les points clés de l'action du directeur

• Formation / information• Hygiène• Vaccination• Gestion des crises épidémiques

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Trois étapes d’analyse du risque conduisent à l’élaboration du DARI :1. Évaluation du risque (recenser, évaluer et hiérarchiser les épisodes infectieux).

2. Gestion du risque (niveau de maîtrise du risque, programme d’actions prioritaires,calendrier et périodicité des évaluations).

3. Communication sur le risque (information à chaque étape de tous les acteurs concernés).

- Le manuel d’auto-évaluation de la maîtrise du risque infectieux est un outil d’aide àl’élaboration du DARI. Élaboré par le GREPHH, il permet d’identifier les points forts et lespoints faibles de l’organisation de l’établissement et d’élaborer un programme d’actionsprioritaires.

• Actions spécifiques pour limiter le risque infectieux

- Informer, sensibiliser, former l’ensemble des personnels sur diverses thématiquesen lien avec le risque infectieux en fonction des missions des personnels (vaccination,hygiène, entretien des locaux, gestion des déchets, BMR, gestion d’une criseépidémique, etc.).

- Définir la politique de surveillance des phénomènes infectieux : • identification d’une personne référente en hygiène dans l’établissement (IDE hygiéniste, IDE, AS),

• programme annuel de prévention des IAS (formation, évaluation, surveillance), • surveillance des infections à potentiel épidémique (grippe, tuberculose, infection invasive à pneumocoque, infection à Clostridium difficile, conjonctivite virale, gale,BMR, etc.),

• signalement de certains cas d’infections auprès de l’ARS (maladies à déclarationobligatoire – MDO, les cas groupés d’infections respiratoires et de gastro-entéritesaiguës, tout phénomène anormal survenant dans un contexte infectieux pouvantconstituer une menace sanitaire grave pour la santé de la population).

- Formaliser un partenariat avec un laboratoire d’analyses médicales, notammentpour le signalement de la présence de BMR.

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- Élaborer un plan deprévention à décliner encas de crise épidémique :• mise en place d’unecellule de crise,

• mesures d’anticipationen termes d’accessibilitéà une réserve de matériels et produits nécessaires à la mise en place rapide des premières mesures de prévention (produits hydro-alcooliques, produits détergentset détergents-désinfectants, gants et blouses de protection, antiviraux, etc.),

• accessibilité permanente à toutes les informations nécessaires pour contacter lespersonnes ressources et les instances de premier recours (ARS, antenne régionale du CCLIN, EOHH, CIRE),

• partenariats formalisés avec un établissement de santé en cas de nécessité detransferts de résidents et avec un laboratoire d’analyse de biologie médicale,

• modalités de gestion de la communication interne et externe.

• Promotion d’actions visant à limiter l’émergence et la diffusion des BMR

- Prévenir la transmission croisée en faisant de l’hygiène des mains une priorité. - Encourager le bon usage des antibiotiques et définir la politique antibiotique de

l’établissement en lien avec le médecin coordonnateur.

• Organisation générale : les missions du directeur en lien avec la gestion durisque infectieux

- Gestion de l’environnement et des circuits (entretien des locaux, hygiène en restauration,gestion du linge, des déchets, de la qualité de l’eau).

- Gestion du matériel de soins (favoriser l’usage des dispositifs médicaux à usage unique). - Tenue du personnel dans l’établissement. - Gestion des soins.

19La gestion du risque infectieux

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2020

Le cadre de santé et l’IDEC ont un rôle équivalent dans lagestion du risque infectieux en EHPAD. Sous l’autorité

du directeur et en lienétroit avec le médecin coordonnateur et l’ensem-ble des professionnels,

ils sont directement impliqués dans la politique degestion du risque de l’établissement.

• Information, sensibilisation et formation - Informer le personnel sur le risque infectieux et

conforter la conviction d’utilité de chacun dans la prévention du risque. - Proposer, en lien avec le directeur et le médecin coordonnateur, des formations sur

diverses thématiques en lien avec le risque infectieux en fonction des missions despersonnels (vaccination, hygiène, entretien des locaux, gestion des déchets, BMR, gestiond’une crise épidémique, etc.).

- Sensibiliser les personnels à la nécessité d’une vaccination contre la grippe saisonnièreet être vacciné soi-même.

- Sensibiliser et informer les résidents et leurs proches sur le risque infectieux,l’importance d’une bonne hygiène des mains, l’importance des vaccinations, notammentantigrippale, l’importance du bon usage des antibiotiques.

- En cas de crise épidémique, informer les personnels, les résidents et leurs proches,selon les modalités mises en place dans l’établissement, en lien avec le directeur etle médecin coordonnateur.

3.2 Les missions du cadre de santé et/ou de l’IDEC

Les points clés de l'action du cadre de santé et/ou de l'IDEC

• Formation / information• Hygiène• Vaccination• Alimentation• Gestion des crises épidémiques

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• Hygiène - Faire de l’hygiène des mains une priorité au sein de l’établissement. - Inciter le personnel, les intervenants extérieurs et les visiteurs à porter un masque

de protection en cas de rhume, éternuement, toux.

• Sensibilisation à l’importance de la vaccination contre la grippe saisonnière etde se vacciner soi-même

• Alimentation - Garantir une alimentation de qualité aux résidents (hygiène alimentaire, qualité

nutritionnelle, gestion des modalités de prises des repas, aides en fonction des besoins,etc.).

- Organiser les modalités de surveillance de l’état nutritionnel des résidents, en lienavec le directeur et le médecin coordonnateur (outils de surveillance et de transmission,pesée régulière des résidents, etc.).

• Gestion des crises épidémiques, surveillance et évaluation du risque infectieux - Participer à l’élaboration de la politique de surveillance des phénomènes infectieux

au sein de l’établissement. - Participer à l’élaboration d’un plan de prévention à décliner en cas de crise

épidémique. - Garantir une accessibilité permanente à toutes les informations nécessaires pour

contacter les personnes ressources et les instances de premier recours (ARS, antennerégionale du CCLIN, EOHH, CIRE).

21La gestion du risque infectieux

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2222

Le médecin coordonna-teur est l’interlocuteur

médical du directeurde l’établissement ; ilpromeut et coordonne,au sein de l’équipe, uneculture commune debonnes pratiques.

Dans le cadre de sa mission d’identification et de prévention des risques, il a une actioncentrale à mener dans le domaine du risque infectieux :- définition et mise en pratique de la politique de gestion du risque infectieux, au seinde l’établissement et par les intervenants libéraux, gestion des crises épidémiques,en lien avec le directeur et le cadre de santé.

• Information, sensibilisation et formation de l’ensemble des personnels - Informer sur le risque infectieux, entretenir le sentiment d’utilité de chacun dans la

prévention du risque et participer à l’élaboration des plans de formation (thématiques,formation interne, choix d’un organisme formateur).

- Sensibiliser les médecins traitants à la gestion du risque infectieux, notamment entermes de prescription des antibiotiques (organisation de staffs quand cela est possible,signaler l’existence de tel ou tel enseignement post-universitaire - EPU).

- Sensibiliser les personnels à la nécessité d’une vaccination antigrippale.

• Politique de surveillance des phénomènes infectieux - Identifier une personne référente en hygiène dans l’établissement (IDE hygiéniste,

IDE, AS).

- Définir le programme annuel de prévention des infections associées aux soins - IAS(formation, évaluation, surveillance).

3.3 Les missions du médecin coordonnateur

Les points clés de l'action du médecin coordonnateur

• Formation / information• Prévention : hygiène / vaccination• Bon usage des antibiotiques• Gestion des crises épidémiques• Surveillance et évaluation du risque infectieux

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- Élaborer les procédures de surveillance des infections à potentiel épidémique(grippe, tuberculose, infection invasive à pneumocoque, infection à Clostridium difficile,conjonctivite virale, gale, BMR, etc.).

- Signaler certains cas d’infections auprès de l’ARS (MDO, cas groupés d’IRA ou deGEA, tout phénomène anormal survenant dans un contexte infectieux pouvant constituerune menace sanitaire grave pour la santé de la population).

- Établir un partenariat formalisé avec un laboratoire d’analyses médicales, notammentpour le signalement de la présence de BMR.

- Participer au CCLIN.

• Plan de prévention à décliner en cas de crise épidémique (voir les missions du directeur)

• Actions visant à limiter l’émergence et la diffusion des BMR- Prévenir la transmission croisée en faisant de l’hygiène des mains une priorité.- Encourager le bon usage des antibiotiques par les médecins prescripteurs.À noter que le médecin coordonnateur ne peut en aucun cas interférer sur les prescriptions des médecins libéraux, dans l’état actuel de la réglementation (octobre2013). Son rôle ne peut être que pédagogique et incitatif à la mise en place de bonnespratiques.

- Définir une politique antibiotique à destination des médecins prescripteurs (protocolesde prescription, référent identifié, réévaluation systématique de la prescription antibiotique après 48 à 72 heures de traitement), en lien avec le pharmacien et la commission du médicament.

- Développer des outils de traçabilité de la prescription des antibiotiques au sein del’établissement, en lien avec le pharmacien référent.

• Évaluation du risque infectieux en lien avec le directeur (voir les missions du directeur)

• Rédaction du rapport annuel d’activité médicaleLe médecin coordonnateur y consigne les éléments concernant la gestiondu risque infectieux dans l’EHPAD (pratiques de soin en matière d’hygiène,épisodes infectieux, épisodes épidémiques, consommation d’antibiotiques,nombre d’hospitalisations et de décès pour infection, etc.).

23La gestion du risque infectieux

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L’IDE est un maillon essentiel de la gestion du risque infectieux en EHPAD,

sous l’autorité du cadrede santé. Les missions

de l’IDE se déclinent, en matière de risque infectieux,à différents niveaux d’intervention : le développementd’une culture commune en termes d’hygiène, la prévention, le repérage diagnostique, le traitement.

• Information, sensibilisation et formation - Informer et sensibiliser les AS sur le risque infectieux, contribuer à développer une culture commune en termes d’hygiène et entretenir le sentiment d’utilité de chacun dans la prévention du risque infectieux.

- Sensibiliser et informer les résidents et leurs proches sur le risque infectieux, surl’importance d’une bonne hygiène des mains, du port du masque en cas de signesd’infection respiratoire, sur l’importance du bon usage des antibiotiques.

• HygièneLe respect des précautions d’hygiène lors des soins est primordiale pour prévenir la transmission des infections : - hygiène des mains dans tous les gestes du quotidien et les actes de soin, - port d’un masque de protection en cas de rhume, éternuement, toux,- précautions standard, - précautions complémentaires, - gestion des déchets, etc.

3.4 Les missions de l’IDE

Les points clés de l'action de l'IDE

• Formation / information• Prévention : hygiène / vaccination• Repérage et alerte• Administration des médicaments

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• VaccinationSensibiliser les AS, les résidents et leurs proches à la nécessité d’une vaccinationcontre la grippe et être vacciné soi-même.

• Diagnostic : repérage et alerte en cas de signes infectieuxL’IDE repère les signes cliniques évoquant un épisode infectieux et alerte le médecintraitant et le médecin coordonnateur. La vigilance est maximale en hiver, pendant lapériode de grande circulation virale. En EHPAD, tout épisode infectieux, notammentrespiratoire ou digestif, peut être le début d’une épidémie.

• Traitement- L’IDE distribue les médicaments prescrits et s’assure qu’ils sont effectivement absorbés.- L’IDE réalise les actes de soins à visée thérapeutique (soins respiratoires, sondageurinaire, pansements, etc.) en respectant les bonnes pratiques de soin, en particulieren termes d’hygiène.

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L’AS est un autre maillon essentiel de la gestion durisque infectieux en EHPAD, sous l’autorité de l’IDE.

Ses missions placent l’AS au plus près des résidents, dansleur quotidien. L’AS est souvent la première personne à remarquer un changement dans l’état de santé ou lescomportements d’un résident,changement qui peut être lesigne d’une infection. De plus,

le respect des règles d’hygiène dans ses tâches quotidi-ennes et sa contribution à diffuser les bonnes pratiques fontle socle de la prévention de la contamination des résidentset du risque épidémique.

• Hygiène- Veiller tout au long des tâches quotidiennes au strict respect des règles d’hygiène :• lors de la collaboration aux soins d’hygiène et de confort, toilettes, changes, etc.,• lors de la collaboration dans l’aide apportée aux persones ayant perdu leur autonomie de façon temporaire ou définitive (habillage, repas, aide à la marche, etc.),

• lors de la collaboration dans l’hygiène de l’environnement (nettoyage des surfaceset des locaux, décontamination, etc.).

- Respecter rigoureusement les règles d’hygiène des mains, qui est le facteur deprévention le plus efficace contre les infections, tant pour les résidents que pour lepersonnel.

- Porter un masque de protection en cas de rhume, éternuement, toux.

- Veiller au maintien d’un bon état d’hygiène des résidents (hygiène corporelle, hygiènebucco-dentaire, etc.) et contribuer à sensibiliser les résidents et leurs proches au respect des règles d’hygiène des mains.

3.5 Les missions de l’AS

Les points clés de l'action de l'AS

• Prévention : - hygiène- vaccination- alimentation

• Repérage et alerte

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• VaccinationVeiller à être à jour de ses vaccinations et à se faire vacciner chaque année contre la grippe saisonnière.

• Alimentation- Veiller à ce que les résidents mangent correctement lors des repas et répondre àleurs attentes et à leurs besoins (temps du repas, aides humaine et/ou technique,prise en compte des problèmes de vue, des difficultés physiques et/ou psychiques,etc.).- Repérer les signes indiquant que la personne mange moins ou maigrit et alerter l’IDE (perte d’appétit, beaucoup de restes dans l’assiette, vêtements trop grands, ceinturetrop large, etc.).

• Repérage et alerte- Être attentif aux modifications de l’état physique ou du comportement du résident.Tout changement par rapport à l’état habituel de la personne peut être le signe d’uneinfection. La vigilance est maximale en hiver, pendant la période de grande circulationvirale.

- Signaler à l’IDE, qui alertera si besoin le médecin, tout signesusceptible de révéler une infection : fièvre, toux, diarrhée, douleur,modification de la peau (rougeur, chaleur, gonflement…), démangeaisons, urines troubles, modification de l’état de conscience, ou tout autre changement par rapport à l’étathabituel de la personne.

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La mission du pharmacienest de concourir à la

bonne gestion et au bonusage des médicamentsdes résidents afin degarantir la qualité et lasécurité de la dispensationpharmaceutique.

Dans cet objectif et quel que soit le mode d’intervention, il entretient une collaborationétroite avec le médecin coordonnateur de l’EHPAD, les médecins traitants et l’ensemblede l’équipe. Dans le contexte de la gestion du risque infectieux en EHPAD, le pharmacienest impliqué dans la politique de bon usage des antibiotiques au sein de l’établissement.

• Information et formation- Sensibiliser, former les médecins coordonnateurs et les soignants au bon usage des antibiotiques, notamment en participant à la commission du médicament et àl’établissement d e la liste préférentielle des médicaments.

- Sensibiliser, inciter les médecins traitants au bon usage des antibiotiques.- Sensibiliser les résidents et leurs proches au bon usage des antibiotiques.

3.6 Les missions du pharmacien

Les points clés de l'action du pharmacien

• Bon usage des antibiotiques• Anticipation en cas d’épidémie• Information et formation

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• Bon usage des antibiotiquesLe bon usage des antibiotiques fait l’objet du Plan national d’alerte sur les antibiotiques2011-16.- Participation du pharmacien à l’élaboration de la liste préférentielle des médicamentssupervisée par le médecin coordonnateur et en collaboration avec les médecins traitants(décret n° 2005-560 du 27 mai 2005). L’objectif de cette liste est d’harmoniser les pratiqueset les relations entre les différents intervenants, réduire les risques d’erreur de dispensation et la iatrogénie.

- Sensibilisation des médecins prescripteurs aux interactions médicamenteuses entre lesantibiotiques et les classes médicamenteuses les plus dangereuses (AVK, β-bloquant, etc.).

- Entretien de liens étroits avec le référent antibiotique de l’établissement.

• Suivi de la consommation des antibiotiques au sein de l’EHPADDes outils d’évaluation sont disponibles sur le site du ministère de la Santé (consommationd’antibiotiques, indicateur composite de bon usage des antibiotiques - ICATB).

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“Le médecin qui ne peut pas s’appuyer sur un pharmacien depremier ordre est un général qui va à la bataille sans artillerie” Jules Romain, Knock (1923)

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Il est essentiel que le médecin traitant soit impliqué dansla politique de gestion du risque de l’établissement, ildoit se sentir comme faisant partie intégrante de l’équipe.

En tant que prescripteur, le médecin traitant est particulièrement impliqué et doit systématiquement s’interroger avant toute prescriptiond’antibiotique : est-ce vraiment nécessaire ? Quel estl’antibiotique le plus adapté ? Sur quels critères évaluerl’efficacité du traitement ?

• Bon usage des antibiotiquesRespecter les recommandations de prescription et la politique antibiotique de l’établissement(protocoles de prescription, référent identifié, réévaluation systématique de la prescriptionantibiotique après 48 à 72 heures de traitement, etc.)

• Alerte en cas d’épisode infectieux Alerter l’équipe de la survenue de tout épisode infectieux chez un résident, suivant laprocédure en vigueur dans l’établissement, notamment en cas d’IRAB ou de GEA (toutcas expose les autres résidents à un risque épidémique). La vigilance est maximale enhiver, pendant la période de grande circulation virale.

3.7 Les missions du médecin traitant

Les points clés de l'action du médecin traitant

• Bon usage des antibiotiques• Alerte en cas d'épisode infectieux• Sondage urinaire• Vaccination

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31La gestion du risque infectieux

• Respecter et faire respecter les règles d’hygiène, notamment le lavage des mains

• Sondage urinaire Mettre en œuvre tous les moyens possibles pour éviter les sondages urinaires, en lienavec le médecin coordonnateur et dans le cadre du projet de soins personnalisé.

• Vaccination Sensibiliser les résidents à la nécessité d’une vaccination anti-grippale et être vaccinésoi-même. Le médecin traitant est responsable de la couverture vaccinale de ses patients.

• S’assurer régulièrement du bon état nutritionnel des résidents

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DANS LES ÉTABLISSEMENTS SOCIAUX ET MÉDICO-SOCIAUXpour personnes âgées

La gestion du risque infectieux

Réalisation SFGG - 2013

de la théorie à la pratique