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Le mensuel d’information des élus étudiants SOMMAIRE Edito Association pour la Formation des Elus Etudiants unef.fr Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Sébastien Maurice Rédacteurs en chef : Annabelle JANODET, Salomé MERLO — courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189 APFEE Actualités localesa Fiche pratique Inscription des nouveaux bacheliers Interview Christian Chevalier, Secrétaire Général du SE-UNSA Dossier Université : ouvrir une nouvelle phase de démocratisation p. 2 p. 3 p. 6 Actualités nationales Aides sociales • Paris 8 : les mêmes droits pour tous. •Aix-Marseille 1 : retour de la compensation annuelle • Santé : où va le temps des étudiants ? • Financement : moins de performance pour plus d’égalité. •Etudiants étrangers : Exigeons l’égalité des droits entre étudiants français et étrangers Bonjour à tous, La mobilisation de la communauté universitaire de ces derniers mois a mis en lumière les faiblesses d’un service public d’enseignement supérieur qui n’a plus les moyens de remplir ses missions. Cette mobilisation a permis de faire reculer le gouvernement sur plusieurs points : les suppressions de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche, la réforme de l’allo- cation des moyens aux universités, la masterisation des métiers de l’ensei- gnement…. Aujourd’hui, un débat sur l’avenir du système universitaire semble relancé. Si il existe un consensus pour reconnaitre que le statut quo n’est ni possible ni souhaitable, et que de nouvelles réformes sont nécessaires, on ne peut déconnecter le contenu d’une réforme de ses objectifs comme tente de le faire le gouvernement. Une bataille est d’ores et déjà engagée, entre les par- tisans de l’affaiblissement du service public d’enseignement supérieur qui est aujourd’hui à l’œuvre, et les tenants d’une nouvelle étape de la démocra- tisation. Aujourd’hui nombreux sont ceux qui sont tentés de rompre avec le principe républicain d’égalité, nombreux sont ceux qui refusent de recon- naître la responsabilité du système dans l’échec des étudiants. Et l’on sent revenir à grand pas les archaïsmes de la sélection et des replis disciplinai- res. Le retour de ces vieilles doctrines serait mortifère pour l’enseignement supérieur et cela reviendrait à accompagner et à la reproduction sociale à l’université. Un changement de cap dans l’enseignement supérieur est né- cessaire. Il faut remettre l’égalité au cœur du service public d’enseignement supérieur pour ouvrir une nouvelle phase de la démocratisation. Les élus « UNEF et associations étudiantes » se lancent avec détermination dans cette bataille pour la démocratisation de l’enseignement supérieur. La lettre des élus consacre son dossier de ce mois aux chantiers de ré- formes à ouvrir pour l’enseignement qui justifient de notre point de vue la mise en place une nouvelle loi d’orientation et de programmation pour l’enseignement supérieur. Enfin, la Lettre Des Elus donne la parole à Christian CHE- VALIER, secrétaire général au SE UNSA (syndicat des en- seignants de l’UNSA), avec qui nous aborderons l’actuelle réforme des métiers de l’enseignement. Bonne lecture. Annabelle Janodet élue au CNESER N° 152 - Mai 2009 - 0,15 Euros LDE 152.indd 1 16/09/09 19:15:43

La lettre des élus Mai 2009

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Le numéro 152 de la Lettre des Elus

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Page 1: La lettre des élus Mai 2009

Le mensuel d’information des élus étudiants

SOMMAIRE Edito

Association pour la Formation des Elus Etudiants

unef.fr

Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Sébastien Maurice Rédacteurs en chef : Annabelle JANODET, Salomé MERLO — courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189

APFEE

Actualités localesa

Fiche pratique

Inscription des nouveaux bacheliers

Interview

Christian Chevalier, Secrétaire Général du SE-UNSA

Dossier

Université : ouvrir une nouvelle phase de démocratisation

p. 2

p. 3

p. 6

Actualités nationales

Aides sociales

• Paris 8 : les mêmes droits pour tous.

•Aix-Marseille 1 : retour de la compensation annuelle

• Santé : où va le temps des étudiants ?

• Financement : moins de performance pour plus d’égalité.

•Etudiants étrangers : Exigeons l’égalité des droits entre étudiants français et étrangers

Bonjour à tous,

La mobilisation de la communauté universitaire de ces derniers mois a mis en lumière les faiblesses d’un service public d’enseignement supérieur qui n’a plus les moyens de remplir ses missions. Cette mobilisation a permis de faire reculer le gouvernement sur plusieurs points : les suppressions de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche, la réforme de l’allo-cation des moyens aux universités, la masterisation des métiers de l’ensei-gnement…. Aujourd’hui, un débat sur l’avenir du système universitaire semble relancé. Si il existe un consensus pour reconnaitre que le statut quo n’est ni possible ni souhaitable, et que de nouvelles réformes sont nécessaires, on ne peut déconnecter le contenu d’une réforme de ses objectifs comme tente de le faire le gouvernement. Une bataille est d’ores et déjà engagée, entre les par-tisans de l’affaiblissement du service public d’enseignement supérieur qui est aujourd’hui à l’œuvre, et les tenants d’une nouvelle étape de la démocra-tisation. Aujourd’hui nombreux sont ceux qui sont tentés de rompre avec le principe républicain d’égalité, nombreux sont ceux qui refusent de recon-naître la responsabilité du système dans l’échec des étudiants. Et l’on sent revenir à grand pas les archaïsmes de la sélection et des replis disciplinai-res. Le retour de ces vieilles doctrines serait mortifère pour l’enseignement supérieur et cela reviendrait à accompagner et à la reproduction sociale à l’université. Un changement de cap dans l’enseignement supérieur est né-cessaire. Il faut remettre l’égalité au cœur du service public d’enseignement supérieur pour ouvrir une nouvelle phase de la démocratisation. Les élus « UNEF et associations étudiantes » se lancent avec détermination dans cette bataille pour la démocratisation de l’enseignement supérieur.La lettre des élus consacre son dossier de ce mois aux chantiers de ré-formes à ouvrir pour l’enseignement qui justifient de notre point de vue la mise en place une nouvelle loi d’orientation et de programmation pour l’enseignement supérieur.Enfin, la Lettre Des Elus donne la parole à Christian CHE-VALIER, secrétaire général au SE UNSA (syndicat des en-seignants de l’UNSA), avec qui nous aborderons l’actuelle réforme des métiers de l’enseignement.

Bonne lecture.Annabelle Janodet

élue au CNESER

N° 152 - Mai 2009 - 0,15 Euros

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Page 2: La lettre des élus Mai 2009

2 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

Lors de la séan-

ce du CNESER du

20 avril dernier les

élus «UNEF et as-

sociations étudian-

tes » ont présenté

une motion deman-

dant l’intégration

à l’université des

filières paramédi-

cales. La question de l’intégration des

IFSI y est également abordée. Dans la

motion les élus «UNEF et associations

étudiantes» demandent la reconnais-

sance de la formation en soins infirmiers

par la délivrance de licence et la mise en

place rapide d’un calendrier d’intégration

des IFSI aux universités. La motion a été

adoptée par 15 voix pour, 6 voix contre et

2 abstentions.

Un IUT unique à Lyon 1

Les élus « UNEF et associations étu-

diantes » ont voté pour le projet d’arrêté

portant création d’un IUT unique à l’uni-

versité Lyon-I Claude-Bernard. Ce texte

a été adopté par 14 voix pour et 6 abs-

tentions.Azwaw Djebara

élu au CNESER

Actualités locales

A l’université Paris 8-Saint Denis à chaque

filière fixait elle même ses modalités de

contrôle de connaissance. Cette situation

était un vrai casse tête pour les étudiants.

Les modalités de contrôle de connaissance

étaient illisibles et ne permettaient de com-

prendre la logique qui prévalait pour valider

son année. La seule certitude était l’exis-

tence de notes éliminatoires dans l’ensem-

ble des masters.

Pour mettre fin à cette situation, les élus

« UNEF-UEAF et associations étudiantes »

ont proposé la mise en place d’une chartre

des examens qui comprend :

- le choix pour les étudiants de choisir entre

- le contrôle continu et terminal

- l’anonymat des copies

- l’interdiction des notes éliminatoires dans

l’ensemble des formations

Paris 8 Saint-Denis. Les élus « UNEF-UEAF et associations étudiantes » obtiennent l’harmonisation des modalités de contrôle de connaissance sur l’ensemble des formations de l’université.

- le droit pour les étudiants étrangers d’utili-

ser un dictionnaire bilingue lors des épreu-

ves.

Cette chartre a été adoptée par le CEVU le

23 juin 2009 et le Conseil d’administration

de l’université. Cette avancée importante

pour les droits des étudiants était une des

promesses des élus de la liste « UNEF-

UEAF et associations étudiantes » à Paris

8. Vos élus avaient déjà obtenu la mise en

place de la compensation annuelle lors de

la rentrée 2008-2009, première pierre de la

charte des examens qui sera appliquée dès

septembre 2009.

Malvyna Pelay

élue au Conseil d’Adminstration

de Paris 8 Saint-Denis

Les mêmes droits pour tous !

Compte rendu du CNESER du 20 avril 2009

Une meilleure reconnaissance de la formation en soin infirmier.

Aix-Marseille 1. Les élus « UNEF et associations étudiantes » ont obtenu la mise en place de la compensation annuelle pour cette année 2008-2009 pour que les étudiants ne soient pas pénalisés par les conditions anormales d’examen du second semestre du à la mobilisation.

A situation exceptionnelle, compensation annuelle.de la compensation annuelle pour cette

année. Grâce à cette mesure, les étu-

diants seront évalués sur l’ensemble de

l’année, et par conséquent sur leur ni-

veau global.

Le combat n’est pas terminé. Cette

mesure n’a pour l’instant était prise

que pour l’année 2008-2009. Les élus

« UNEF et associations étudiantes »

exigent aujourd’hui de la part de l’uni-

versité de généraliser cette mesure pour

les années à venir. La compensation an-

La mobilisation a été extrêmement forte

à l’université d’Aix Marseille 1 pendant

tout le second semestre. Après y avoir

participé activement, les élus « UNEF et

associations étudiantes » avaient la res-

ponsabilité que la période des examens

puisse se dérouler dans les meilleures

conditions pour les étudiants.

Lors du CEVU du 15 mai dernier, et

suite à la demande des élus « UNEF et

associations étudiantes », l’université a

adopté à l’unanimité la mise en place

nuelle est un élément fondamental pour

améliorer la pédagogique de l’université.

Elle est l’outil pour évaluer les étudiants

sur leur niveau général et faire des exa-

mens un élément de progression et non

de sélection. A suivre…

Christophe BEGAT

Vice président étudiant,

élu au CEVU de Aix-Marseille1

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Page 3: La lettre des élus Mai 2009

3La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

Financement. Suite à la mo-bilisation dans les universités, les élus « UNEF et associations étudiantes » ont obtenu la remi-se à plat du nouveau mode de financement à la performance des universités.

Moins deperformance pour plus d’égalité !

La mobilisation de ces derniers a mar-qué le refus de la communauté universi-taire de voir le service public affaiblit. Une des revendications importantes du mou-vement, fortement soutenue par les élus « UNEF et associations étudiantes » était le retrait du nouveau mode d’allocations des moyens alloués aux universités. En effet ce nouveau mode de répartition pré-voit de financer les universités selon des critères de performance (taux d’insertion professionnel, taux de réussite, nombre de présents aux examens). Cette mesure dangereuse risquait de creuser les iné-galités entre universités et de créer un enseignement supérieur à deux vitesses (voir dossier LDE de mars).

Le 18 mai dernier, vos élus ont rencon-tré la ministre de l’enseignement supé-rieur et de la recherche pour essayer de trouver une sortie de crise à la situation dans les universités, et des réponses aux revendications des étudiants.

Suite à ce rendez vous, engagement a été pris par la ministre de remettre à plat le financement à la performance. Désor-mais, les élus « UNEF et associations étu-diantes » exigent l’ouverture de négocia-tions rapides sur ce dossier. Un nouveau mode de répartition des moyens doit voir le jour pour assurer l’égalité dans le ser-vice public, et la qualité de toutes les for-mations d’enseignement supérieur.

Annabelle Janodet

élue au CNESER

Actualités nationales

La derniè-

re enquête

de la LMDE

vient de sor-

tir. Elle est

c o n s a c r é e

à l’organi-

sation du

temps des

é t u d i a n t s .

L ’ e n q u ê t e

révèle que

45% des

é t u d i a n t s

doivent s’adapter à un rythme de vie qu’ils

considèrent comme n’étant pas le leur.

Dans les mêmes proportions ils déclarent

que le manque de temps est un problème

dans leur vie quotidienne (40%) et trouvent

que la gestion du temps leur est difficile

(40%). Il en résulte que plus d’un tiers des

étudiants renoncent aux activités culturel-

les (34%), sportives (32%) ou sociales (32%)

par manque de temps.

- L’enquête révèle également les causes de

ce manque de temps :

- les difficultés liées aux transports

- l’influence du temps salarié sur les condi-

tions d’étude

- l’insuffisance des temps prévus pour

la restauration pas assez important. Les

conséquences sur l’état de santé sont

importantes, il n’y a pas ou peu, chez les

étudiants, de prise de petits déjeuners, les

déjeuners sont régulièrement sautés, et le

manque de sommeil chronique ainsi que le

stress important.

Ces chiffres corroborent les revendications

des élus « UNEF et associations étudian-

tes ». Les calendriers universitaires doivent

être harmonisés. Les besoins étudiants

doivent être au cœur des emplois du temps

pour permettre des temps de pause, des

emplois du temps plus flexibles pour les

étudiants salariés. Les universités doivent

bloquer des temps consacrés aux activités

sportives et culturelles, notamment en les

intégrant en tant que telles dans les cur-

sus.

Afin que des mesures d’urgence soient

adoptées pour améliorer les conditions de

vie et d’études des étudiants, la LMDE réa-

lisera, dès la rentrée prochaine, en partena-

riat avec le laboratoire « psychologie des

âges de la vie » de l’Université de Tours, un

« diagnostic temps étudiants » complet, no-

tamment sur les campus de Tours, Reims,

et Toulouse pour affiner sa connaissance

de la problématique temps.

Simon Clérec

élu au CNESER

Vie étudiante. La Mutuelle des Etudiants (LMDE) vient de sortir une enquête nationale sur le temps des étudiants.

Où va le temps des étudiants ?

En baisse

L’emploi

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits

à Pôle emploi s’établit à 2 506 700 en France

métropolitaine, fin avril 2009, selon les derniè-

res statistiques. Ainsi, le nombre de deman-

deurs d’emploi augmente en avril de 2,4 % ce

qui équivaut à 58 500 demandeurs d’emploi

supplémentaires par rapport à mars 2009.

C’est la douzième hausse mensuelle consécu-

tive. Sur un an, ce nombre croît de 24,6 % en

France métropolitaine.

En hausseLe conseil général des Pays de la Loire.

La région a en effet prévu un plan anti crise

régional qui inclut les jeunes et les étudiants.

Ce plan est destiné à lutter contre les effets de

la crise mais aussi à préparer l’avenir. Ainsi, la

région va prévoir :

- la hausse le taux d’intervention régional

dans la campagne de rénovation des loge-

ments universitaires

- des dispositif d’aide à la construction de

logements étudiants neufs

- La région souhaite également accélérer le

raccordement des cités universitaires au très

haut débit.

Une enveloppe de deux millions d’euros,

correspondant au financement de l’ensem-

ble de ces mesures, sera soumise au vote de

l’assemblée régionale en juin prochain, lors de

l’adoption du budget supplémentaire 2009.

Retrouvez l’enquête sur : www.lmde.com

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Page 4: La lettre des élus Mai 2009

4 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

DossierRéforme de l’université. Depuis deux ans, la politique universitaire menée par le gouvernement affaiblit le service public d’enseignement supérieur et freine la démocratisation. Les élus « UNEF et associations étudiantes » exigent un changement de cap des politiques universitaires pour ouvrir une nouvelle phase de la démocratisation.

La politique menée par le gouvernement en

matière d’enseignement supérieur est loin de

répondre aux insuffisances du service public.

La loi sur l’autonomie votée en 2007 renforce

la concurrence entre les établissements. Fra-

gilisé par des années de pénuries budgétaires,

le service public d’enseignement supérieur est

aujourd’hui mis à mal par un désengagement

de l’Etat, qui se défausse de ses responsabi-

lités politiques sur les universités autonomes

pour se limiter à assurer un service minimum.

Ces évolutions affaiblissent le service public

d’enseignement supérieur et constituent autant

de frein à la démocratisation. La mobilisation

du semestre dernier a montré que la commu-

nauté universitaire était majoritairement oppo-

sée à la politique menée par Valérie Pécresse

et souhaitait voir se mettre en place un autre

modèle universitaire.

Les élus « UNEF et associations étudiantes

» jugent indispensable d’inverser la tendance

et de mettre en perspective de nouvelles évolu-

tions de l’enseignement supérieur qui recréent

les conditions de l’égalité au sein du service

public et renforcent le rôle de pilotage et de ré-

gulation de l’Etat. Face au risque d’apparition

de déserts universitaires, vos élus opposent la

mise en place d’un politique nationale d’‘amé-

nagement du territoire. Face aux divisions en-

tre universités et filières sélectives, vos élus

opposent l’unification de l’enseignement su-

périeur. Face au financement des universités

à la performance, vos élus se battent pour un

financement public, égalitaire, et en fonction

des besoins.

Enfin, de nouvelles réformes doivent voir le

jour afin d’achever la massification et de fran-

chir une nouvelle étape de la démocratisation.

Ce combat doit s’inscrire dans le cadre d’un

service public de l’enseignement supérieur

renforcé : indépendant des intérêts particuliers,

le service public est le seul outil capable de

préserver l’éducation des logiques marchan-

des et de mener une politique universitaire au

service de l’intérêt général. Les élus « UNEF

et associations étudiantes » portent dans le

débat universitaire l’exigence d’une nouvelle

loi d’orientation et de programmation pour l’en-

seignement supérieur, articulant les objectifs

politiques à une augmentation effective des

moyens, notamment humains, pour les accom-

pagner

Chantier n°1 : Garantir l’accès de tous à une formation de qualité.

Par la mise en place des PRES, par le choix

de 10 pôles universitaires dans le cadre du

plan campus, par le choix d’un financement

à la performance des universités, le gouver-

nement tente de redessiner le paysage de

la carte universitaire. L’objectif affiché est de

faire émerger quelques pôles d’excellence à

vocation internationale, et de laisser la majo-

rité des universités en dehors de cet ambition.

Pour les élus « UNEF et associations étudian-

tes », l’excellence ne doit pas être réservé à

une élite, mais doit être démocratiser.

Un financement qui réponde aux besoins

du service public. Le financement à la per-

formance annoncé en janvier 2008 répond à

une logique de concurrence la ou il faudrait

plus d’égalité. Parallèlement les 15 milliards

promis par Valérie Pécresse pour le budget

de l’enseignement supérieur sont partie en

fumée, et les universités sont restées en si-

tuation de pénurie.

La loi d’orientation et de programmation doit

réformer le mode d’allocation des moyens al-

loués aux universités et doit également pro-

grammer le réinvestissement de l’Etat dans

l’enseignement supérieur à hauteur de 3%

du PIB. De plus, les critères de financement

doivent reposés sur des critères objectifs et

transparents.C’est à l’Etat d’assurer à chaque

établissement les financements nécessaires

Ouvrir une nouvelle phase de démocratisation de l’enseignement supérieur !

LDE 152.indd 4 16/09/09 19:15:44

Page 5: La lettre des élus Mai 2009

5La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

Dossier

pour mettre en place l’excellence pour tous.

Assurer l’égalité sur le territoire. Quelque

soit leur lieu d’étude, les étudiants doivent

pouvoir avoir accès à la formation de leur

choix. Les formations doivent également être

harmonisées pour assurer l’égalité et la mo-

bilité. La loi d’orientation doit avoir deux ob-

jectifs :

- l’accélération de la mise en place du cadrage

national des diplômes

- la mise en place d’une carte des formations

fixée nationalement, qui fixe les cadres de

coopérations régionales de l’enseignement

supérieur et de la recherche.

Chantier 2 : Faire de la réussite une réalité pour chaque étudiant.

Aujourd’hui l’échec massif des étudiants est

un outil de sélection sociale. 50% des étu-

diants en L1 ne passent pas le cap de la

deuxième année. La démocratisation de l’en-

seignement supérieur passe par une réforme

des premiers cycles. Le plan Licence n’a

pas eu les moyens de son ambition. Sans

moyens, sans cadrage, et avec 900 postes

en moins, le plan « réussite en licence » est

resté un slogan. Une nouvelle loi d’orienta-

tion et de programmation de l’enseignement

supérieur doit prévoir :

- un plan de recrutement de 2 500 ensei-

gnants chercheurs et 2 500 personnels BIA-

TOSS. L’encadrement est la pierre angulaire

de la réussite.

- La pédagogie qui prévaut aux premiers

cycles doit être totalement revue pour être

individualisé. La boucherie pédagogie doit

aujourd’hui prendre fin. Les cours en amphi

doivent être supprimés en L1. Le contrôle

continu doit être valorisé. Enfin les modali-

tés de contrôle de connaissance ne doivent

plus être envisagées comme des couperets,

mais comme des éléments de progression

pour l’étudiant.

- Enfin, la réussite est toujours plus facile

quand l’orientation est réussie. Un véritable

service public de l’orientation doit voir le jour.

Les mesures gadgets de l’orientation active

n’ont pas régler le problème de l’orientation.

Des postes de COPSY doivent être crée,

et l’orientation doit devenir progressive

pour pallier aux erreurs de parcours.

Chantier 3 : Assurer une inser-tion professionnelle et durable.

Outre son rôle d’émancipation des indivi-

dus, l’université joue un rôle crucial dans la

délivrance des qualifications. Le problème

actuel est que les diplômes ne sont pas

reconnus dans les conventions collecti-

ves. Avec la crise les jeunes font face à

un chômage de masse et au phénomène

de déqualification. Pour lutter contre le

phénomène de déqualification, la période

d’insertion professionnelle doit être proté-

gée par la reconnaissance des diplômes

dans les conventions collective et par la

mise en place de modules de profession-

nalisation dans tous les cursus, afin de lut-

ter contre la reproduction sociale.

Dossier réalisé par Azwaw Djebara

élu au CNESER

«Ils ont dit...» au congrès de l’UNEF

Du 23 au 26 avril 2009 s’est déroulé à Marseille le 81ème congrès de l’UNEF. Dans ce

cadre, les élus « UNEF et associations étudiantes » ont interpellé les principaux ac-

teurs de la communauté universitaire sur l’avenir du service public,

Stéphane TASSEL, secrétaire général du SNESUP, premier syndicat des enseignants

-chercheurs.

« Nous portons le désir d’un nouveau cadre législatif »

« La réforme de l’allocations des moyens ne prend pas en compte les besoins de

formation »

Lionel COLLET, président de la CPU (conférence des présidents d’université).

« Nous ne sommes ni pour l’abrogation de la LRU, ni pour l’acceptation totale de celle-

ci »

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Page 6: La lettre des élus Mai 2009

6 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

Aide socialeEtudiants Etrangers. 1 sur 10. C’est la proportion d’étudiants étrangers en France. Des étudiants qui subissent au quotidien une forte précarité administrative et sociale, qui les pénalise dans leur parcours universitaire. Dans un contexte de durcissement de la politique du gouvernement en matière d’immigration, les élus « UNEF et associations étudiantes » sont plus que jamais à l’offensive.

Si l’ensemble des étudiants de France connais-

sent des conditions de vie et d’étude de plus

en plus dégradées, les étudiants étrangers sont

confrontés à des difficultés particulières.

Une précarité administrative inac-ceptable

L’obligation de renouveler chaque année son

titre de séjour, le poids et la longueur des démar-

ches, constituent un handicap dans la poursuite

d’études. Plus grave, ce n’est pas l’université,

mais les préfectures et les services de police qui

à tout moment décident du sort et de la poursuite

d’études des étudiants étrangers. Les difficultés

liées à l’obtention et au renouvellement du titre

de séjour sont la première pénalité que paient les

étudiants étrange

Les élus « UNEF et associations étudiantes »

poursuivent leur combat pour faire prévaloir la lo-

gique pédagogique et scientifique sur celle d’une

politique de «maîtrise des flux migratoires».

En premier lieu, tout étudiant doit pouvoir obtenir

un titre de séjour d’une durée au moins égale à

la durée de son cycle d’étude. Ensuite, l’installa-

tion de guichets uniques regroupant les services

du CROUS, de l’université, de la préfecture et

des différentes administrations à la rentrée dans

chaque université, doit permettre de faciliter les

démarches.

Une précarité sociale indécente

Une immense majorité des étudiants étrangers

est aujourd’hui exclue du système d’aide sociale.

Afin de lutter contre la précarité extrême dans

laquelle se trouvent bon nombre d’entre eux, il

est indispensable de leur permettre d’y accé-

der. Aux prestations annuelles du Fond National

d’Aide d’Urgence en premier lieu, mais aussi aux

Bourses sur Critères Sociaux délivrées par les

CROUS.

L’insécurité sociale des étudiants étrangers est

de plus accentuée par les difficultés qu’ils ren-

contrent dans l’accès au logement. L’absence

de garants présents sur le territoire constitue l’un

des problèmes principal. Ils doivent avoir accès

au cautionnement solidaire leur permettant d’ac-

céder à un logement privé, et bénéficier d’une

ouverture à leur destination du Loca-Pass. Enfin,

les quotas qui se pratiquent dans certaines cités

U doivent être supprimés.

Une politique migratoire scanda-leuse

La politique du chiffre menée par le Ministère de

l’Immigration de M. Besson, aggrave cette situa-

tion et renforce l’arbitraire : sélection des « élé-

ments » les plus brillants avant l’arrivée en Fran-

ce, logique qui renforce les inégalités sociales,

instauration annoncée de quotas par origine géo-

graphique, refus de délivrance de titres de séjour

et objectifs fixés de reconduite à la frontière…

Porteuse de discours d’accueil et d’ouverture de

notre enseignement supérieur à l’international,

la France réserve aujourd’hui un accueil indigne

aux étudiants étrangers. Dans chaque CROUS

et au niveau national, les élus « UNEF et Asso-

ciations Etudiantes » se battent quotidiennement

pour améliorer les conditions de vie des étudiants

étrangers, et garantir une réelle égalité des droits

entre tous les étudiants.

L’UNEF a obtenu en 2006 la suppression de

la demande obligatoire d’autorisation adminis-

trative de travail, simplifiant les démarches, et

permettant aux étudiants étrangers de pouvoir

travailler si cela leur est nécessaire simplement

avec la possession du titre de séjour. L’UNEF a

également obtenu l’élévation du quota hebdoma-

daire de travail de 17h à 21h pour les étudiants

étrangers. Cependant, et alors même qu’ils coti-

sent pour leurs protections sociales, les étudiants

étrangers demeurent exclus du dispositif d’assu-

rance chômage…

Les élus « UNEF et associations étudiantes »

poursuivent ces batailles. Dans chaque univer-

sité, dans chaque académie, des possibilités

d’avancées importantes, comme la mise en place

de guichets uniques, ou l’élargissement des critè-

res d’attribution d’aides financières aux étudiants

étrangers existent. Alors que tous les étudiants

subissent un contexte économique et social se

dégradant, les combats engagés pied à pied pour

améliorer les conditions de vie et d’étude des étu-

diants les plus en difficultés prennent, plus que

jamais, tout leur sens.

Lucas Jourdain

élu au CNOUS

Exigeons l’égalité des droits entre étudiants français et étrangers

Perturbations liées au mouvement

universitaire : vos élus obtiennent

des garanties pour ne pas pénaliser

les étudiants étrangers.

Lors d’un rendez vous avec Valérie Pé-

cresser le 18 mai dernier, vos élus ont ob-

tenu l’engagement de la ministre qu’aucun

étudiant étranger ne se voit refuser le renou-

vellement de son titre de séjour l’an prochain

pour des raisons liées à l’assiduité ou la pro-

gression universitaire au second semestre

de cette année.

Les élus « UNEF et associations étu-

diantes » ont adressé une lettre au Ministre

de l’immigration afin de s’assurer que ces

engagements seront respectés..

Plus d’information sur www.unef.fr, pour retrouvez

la lettre à Eric Besson

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Page 7: La lettre des élus Mai 2009

7La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

Fiche pratique

De nouvelles procédures pour l’inscription des

bacheliers dans l’enseignement supérieures

sont actuellement mises en place. D’une part,

le dispositif d’orientation active a été rendu obli-

gatoire par la LRU votée en 2007, et d’autre

part, le nouveau dispositif « Admission Post

Bac » sera généralisé en 2009. Il appartient aux

élus étudiants d’être vigilants sur l’application

des ces deux dispositifs.

Orientation active : empêcher toute sélection déguisée

Depuis 2008, l’ensemble des universités ap-

plique le dispositif « Orientation active » censé

permettre une meilleure information et une

meilleure orientation des bacheliers. Au second

semestre de terminale, le lycéen débute la pro-

cédure : un dossier comportant les vœux doit

être transmis aux universités qui, par le biais

d’une commission, émettent alors un avis, fa-

vorable ou défavorable (pouvant aller jusqu’à la

recommandation de changer de filière).

Orientation active, où en sommes-nous ?

L’application du dispositif s’est avérée, au mieux

inutile, au pire dangereuse. En effet, dans 45%

des universités, le dispositif est totalement dé-

matérialisé (procédure informatique) et dans

64% des universités, la procédure ne donne

lieu à aucun rendez vous alors même que la

circulaire ministérielle le prévoit. Les étudiants

n’ont donc pas de contact avec des profession-

nels de l’orientation aptes à aider le lycéen à

construire ses choix d’études et d’insertion pro-

fessionnelle. Par ailleurs, dans un grand nom-

bre d’universités, le manque de moyens alloués

à la mise en place de ce dispositif restreint le

caractère sérieux du rendez-vous individuel.

Le rôle des élus est de vérifier que le dispositif

d’orientation active n’est pas pris à la légère :

- de véritables moyens doivent être débloqués

pour améliorer l’orientation (portes ouvertes de

l’université, journées d’accueil, rencontre avec

des professionnels de l’orientation…)

- toutes procédures automatiques et informati

sées doivent être supprimées.

Un système qui peut être sélectif…

Lors de la mise en place du dispositif, de nom-

breuses craintes s’étaient exprimées quant

aux possibilités de sélection des étudiants par

les universités. En effet, certaines universités

« oublient » parfois de rappeler aux bacheliers

que l’inscription à l’université dans la filière de

son choix est un droit, quelque soit l’avis rendu

par l’université. Au final, l’orientation active se

résume plus à un processus de dissuasion

plutôt que d’orientation.

L’objectif des élus « UNEF et associations étu-

diantes » est de garantir le droit pour chaque

bachelier de s’inscrire librement dans la filière

de son choix. Les élus doivent donc être vigi-

lants et peuvent saisir le CEVU en demandant

notamment une évaluation du dispositif pour

obtenir que :

- sur chaque document fourni aux lycéens, le

caractère facultatif de la procédure soit rap-

pelé

- des enseignants-chercheurs, des étudiants

et des professionnels de l’orientation (SCUIO

par exemple) soient présents dans les com-

missions formulant les avis

« Admission Post Bac » : garantir l’inscription de chaque bachelier dans l’enseignement supérieur

Le déroulé de la procédure

Entre le 20 janvier et le 20 mars, les futurs

bacheliers doivent se connecter sur le site

« admission post bac » et formuler leurs vœux

d’inscription en filières sélectives et non sélec-

tives. Ils peuvent formuler jusqu’à 36 vœux.

Ils auront ensuite jusqu’au 6 juin pour classer

leurs vœux. Après un classement des de-

mandes par les universités, des propositions

d’inscription sont formulées aux étudiants lors

de 3 phases : la première se déroule du 9 au

12 juin, la seconde du 23 au 26 juin et la der-

nière du 14 au 17 juillet. Les futurs bacheliers

doivent donc se connecter à chaque étape de

la procédure et répondre à toute proposition

d’inscription au risque d’être éliminé du dis-

positif. Pour les étudiants n’ayant reçu aucune

proposition, une procédure complémentaire est

ouverte de juillet à septembre.

Une procédure à risque

Plusieurs craintes subsistent sur le nouveau

dispositif. Par sa complexité tout d’abord : la

multitude de vœux possibles rend peu lisible

le dispositif et la rigidité de la procédure risque

d’éliminer de nombreux bacheliers par contrain-

tes techniques ou administratives.

En Ile de France, cette procédure sonne la fin

du système de sectorisation, l’afflux d’étudiants

risque d’être important dans certaines univer-

sités au détriment d’autres. Ces universités ne

pourront accepter toutes les demandes et la

possibilité pour elles de classer ces demandes

laisse planer le doute sur un risque de sélection

tacite.

Là encore, la vigilance est de mise. Il convient

de saisir le CEVU sur cette question et d’obte-

nir des garanties dans chaque université :

une présentation et une évaluation du dispositif

doivent être présentées en CEVU

- le droit pour chaque bachelier de s’inscrire

dans la filière de son choix doit être réaffirmé

dans chaque université

- les dates d’inscription doivent être élargis

pour que chaque bachelier qui aurait rater la

procédure puisse quand même s’inscrire.

A noter : les recteurs d’académie sont garants

du respect de la loi et peuvent également être

saisis en cas de problème.

Annaig Piederrieire

élue au CNESER

Inscription 2009. La prochaine rentrée sera plus difficile pour les primo arrivants. Les procé-dures d’inscription ont été modifiées, et les procédés d’orientation active ont été généralisés. Le rôle des élus en conseils est fondamental pour garantir les droits des étudiants.

Inscriptions des bacheliers à l’université : le rôle des élus étudiants

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8 La Lettre Des Élus n°152 - Mai 2009

La Lettre des Elus : L’ensemble de la com-munauté éducative s’est prononcée contre le projet initial de masterisation de la for-mation des enseignants, quelles en sont les raisons ?Christian Chevalier : Tout d’abord revenons à l’origine de ce projet : une annonce sans aucune concertation préalable par le Président de la Ré-publique avec un double objectif : faire des éco-nomies budgétaires sur les salaires de 17.000 stagiaires d’une part et d’autre part mettre à terre les IUFM, considérés comme des repaires de dangereux pédagogues.Le nouveau dispositif allonge de deux années au moins la durée des études nécessaires pour se présenter au concours. Pour de très nombreux étudiants de familles modestes le financement de 5 années d’études (dans le meilleur des cas) va s’avérer être une sélection par l’argent d’autant que les aides financières an-noncées par le gouvernement vont s’avérer insuffisantes. C’est la question de la démo-cratisation de l’accès au métier d’enseignant qui est posée, mais aussi celle de la mixité sociale des futurs enseignants. Au-delà de ces aspects, le projet du gouverne-ment est extrêmement régressif en terme de for-mation professionnelle. La déclinaison faite par le MEN et le MESR réduit la part de la formation pro-fessionnelle de façon considérable en évacuant l’indispensable alternance entre la théorie et la pratique et en la remplaçant par un simple tutorat effectué par des enseignants de terrain non for-més, comme si enseigner consistait en l’imitation de gestes professionnels ou en la simple repro-duction de recettes pédagogiques. Enseigner est autrement plus complexe.Enfin, ce projet détruit de fait les IUFM puisque toute université a désormais capacité à former des enseignants et à leur délivrer un master. C’est un schéma qui instaure une forte concurrence qui aura pour conséquence à moyen terme une carte nationale des formations très morcelée.

LDE : Comment permettre une réelle formation professionnelle dans le cadre de l’universitari-

sation de la formation des enseignants ?CC : Enseigner est un métier. Et comme tout mé-tier il s’apprend. La simple maitrise disciplinaire et scientifique ne suffit plus pour l’exercer. Les réa-lités scolaires sont multiples, la diversité sociale des élèves est omniprésente dans l’Ecole. La massification de l’enseignement a changé la na-ture de notre métier qui ne s’arrête pas à la simple transmission des savoirs. Nous pensons que les IUFM doivent rester le pivot de cette formation pour l’ensemble des concours qu’ils soient du premier ou du second degré. Ils disposent en la matière une réelle expertise et de formateurs reconnus et qualifiés. Il est indispensable que la formation dispensée par l’université soit tout à la fois une formation dis-

ciplinaire et professionnelle par alternance et qui intègre la dimension recherche. Elle doit aussi per-mettre d’acquérir des compétences aujourd’hui définie dans un référentiel national mais qui est contesté par certains. Comme si il était incongru de former les enseignants à la gestion de l’hétéro-géniste de leurs élèves, à les évaluer, à travailler en équipe…Evidemment, cette formation professionnelle doit s’appuyer sur les stages dans les classes qui en constituent un élément central. Ils doivent être préparés, suivis et évalués conjointement par les formateurs universitaires et les formateurs de ter-rain. Cette interactivité entre les différents forma-teurs est un des éléments de progression et de réussite du stagiaire.

LDE : Quelles sont les propositions du SE-UN-SA sur les orientations que devraient prendre la réforme de la formation des enseignants ?CC : Tout d’abord les contenus des concours doi-vent intégrer une approche professionnelle, si l’on souhaite que les universités travaillent cet aspect

en amont et ne se laisse pas aller à leur penchant naturel qui est la maitrise disciplinaire. Ensuite, la place du concours et notamment cel-

le de l’épreuve d’admissibilité est déterminante. Pour le SE-UNSA, elle doit se placer à la fin du M1 et non en début de M2, faute de quoi tous les non admissibles (plusieurs milliers d’étudiants chaque année) vont se trouver dans une impas-se professionnelle. Pour Leur M2 en poche, les portes de l’éducation nationale leur seront dé-sespérément fermées sauf à réussir le concours l’année suivante ou à accepter un emploi précaire par exemple. En outre, il y a un risque de canni-balisation des autres masters (notamment en let-tres et sciences humaines) qui est inacceptable pour nos amis de Sup’Recherche UNSA.

Dans le même temps, la mise en place d’un cadrage national des masters nous parait incontournable si l’on veut garantir la cohérence des formations dispensées sur l’ensemble du territoire. De même, nous estimons qu’une carte des formations s’impose pour réguler la concurrence interuniversitaire et éviter que certaines formations aux métiers d’enseignants ne disparais-

sent de certaines régions.

Interview réalisée par Florent Voisin

élu au CNESER

Interview

3 questions à ... Christian Chevalier Secrétaire Général du SE-UNSA

« La reconnaissance d’une pro-fession se mesure à notre sens à l’aune de la manière dont on consi-dère et traite ceux qui postulent pour exercer cette profession. »

Qu’est ce que le SE-UNSA ?

Le SE UNSA est un syndicat d’ensei-gnants nés en 1992. Il syndique l’ensemble des enseignants (lycée, collège, primaire) de l’Education Nationale. Le Syndicat des Enseignants est affilié à la fédération l’UN-SA-Éducation (UNSA : Union Nationale des Syndicats Autonomes).

Le secrétariat national du SE-UNSA a élu Christian Chevalier au poste de secrétaire général la 20 mai dernier. Instituteur, res-ponsable de la section du Syndicat des en-seignants du Lot de 1992 à 2003, Christian Chevalier était jusqu’à présent secrétaire national chargé de la formation.

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