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Maison de l'Éducation des Yvelines Dossier pédagogique LA MAISON QUI CHANTE de Betsy Jolas, Véronique Samakh Le Carosse d’Or, Ars Nova Texte Leigh Sauerwein Direction artistique Xavier Legasa Scénographie Agnès Marin Musique Betsy Jolas Direction musicale Philippe Nahon Conseil artistique et marionnettes Neville Tranter (Stuffed Puppet Theater) Mise en scène Véronique Samakh Création lumières Olivier Oudiou @ DR

La MaISON QUI CHaNTE - Réseau Canopé · Véronique Samakh, metteur en scène et Xavier Legasa, directeur artistique et chanteur. Pour des objectifs pédagogiques, l’interview

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Maisonde l'Éducationdes Yvelines

Dossierpédagogique

La MaISON QUI CHaNTEde Betsy Jolas, Véronique Samakh

Le Carosse d’Or, ars Nova

Texte Leigh Sauerwein

Direction artistique Xavier Legasa

Scénographie Agnès Marin

MusiqueBetsy Jolas

Direction musicale Philippe Nahon

Conseil artistique et marionnettesNeville Tranter (Stuffed Puppet Theater)

Mise en scèneVéronique Samakh

Création lumièresOlivier Oudiou

@ D

R

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Ce dossier pédagogique destiné aux professeurs a été réalisé parCarole Jouffre professeur missionné auprès de la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines

Novembre 2011

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Tous nos remerciements à Sandrine Piq pour son aide dans l’élaboration de ce dossier.

La MaISON QUI CHaNTE

MusiqueBetsy Jolas

TexteLeigh Sauerwein

Direction musicalePhilippe Nahon

Mise en scèneVéronique Samakh

Direction artistiqueXavier Legasa

ScénographieAgnès Marin

Création lumièresOlivier Oudiou

Conseil artistique et marionnettesNeville Tranter (Stuffed Puppet Theater)

Un livre-CD source

Un album pédagogique

L’intrigue

Les illustrations

La réécriture du livret

La genèse

Les éléments ajoutés

Les personnages

Des caractères

Des marionnettes

Les thèmes

L’opéra : une œuvre totale, à la croisée des arts

Le chant

La musique

L’univers sonore

La mise en scène et la scénographie

Ressources

Figurent dans ce dossier des extraits d’un entretien réalisé par Sandrine Piq (Ars Nova) avec Betsy Jolas, compositrice, Véronique Samakh, metteur en scène et Xavier Legasa, directeur artistique et chanteur. Pour des objectifs pédagogiques, l’interview a été découpée et les réponses ont été placées dans les sous-parties correspondant à la problématique abordée.

@ D

R

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Un livre-CD sourceUn album pédagogique

Cet album fait partie de la collection Mes premières découvertes de la musique de Gallimard Jeunesse sous le titre Fifi, & Al-bert et les voix. Cette collection propose toute une série consacrée à la musique : certains albums traitent d’un instrument en particulier, d’autres d’une famille d’ins-truments, de l’orchestre et la dernière ca-tégorie présente des musiques du monde ou un mouvement musical.

Il s’agit dans tous les cas d’associer un texte d’auteur, des illustrations hautes en couleur et une musique inédite. Ces livres-CD sont de véritables petits contes musi-caux réalisés avec le soutien du Conser-vatoire national de Région de Boulogne-Billancourt, en partenariat avec le Fonds d’Action Sacem.

La présentation de l’album répond déjà à un souci pédagogique. En effet,

chaque double-page offre une grande illustration sur laquelle figure le texte narré tandis que sur une colonne, à l’extrême droite, on peut lire la partie chantée, en italique.

Outre l’histoire, l’album offre une dou-ble-page sur les différentes voix et une page de définitions sur le compositeur, l’auteur, l’éditeur….

L’album Fifi, & Albert et les voix est le fruit du travail collectif : le texte est de Leigh Sauerwein, la musique est composée par Betsy Jolas et les illustrations sont de Georg Hallensleben.

La page sur les voix représente les voix humaines comme les marches d’un esca-lier : les marches les plus basses sont les voix masculines, de la basse au ténor, et les marches supérieures sont les voix fémi-nines, de la mezzo à la soprano colorature, la plus aiguë de toutes les voix.

Chaque voix est elle-même associée à un personnage du conte :

Les personnages Les types de voix Ce qu’elles expriment

Albert, la souris Ténor Voix aiguë d’un homme,

jeune amoureux.

Amédée le cochon d’Inde

et le chat

Baryton Voix grave et chaleureuse.

Voix du séducteur ou rôle

de méchant.

Henri le chien Basse profonde Voix très grave, celle des

vieux sages.

La chauve-souris Contrealto Voix de femme plus grave,

souvent le rôle de la

méchante, de la jalouse ou

de la sorcière.

Fifi la souris et Rose-Marie

l’araignée

Soprano Voix aiguë, voix des

fiancés, de l’amoureuse et

des enfants qui chantent.

Le rossignol Soprano colorature La plus aiguë de toutes les

voix, les rôles d’oiseaux ou

de fées dans les opéras.

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En réalité, les voix se divisent bien en six grandes catégories : trois pour les hommes et trois pour les femmes mais la soprano colorature fait partie des soprani.Traditionnellement, « colorature » dési-gne le chanteur lyrique qui vocalise. On entend encore un dernier type de voix, ce-lui du chœur, constitué par les poissons. C’est un chœur d’hommes uniquement. Un autre chœur se fait entendre au final qui regroupe toutes les voix.

Ainsi, les élèves pourront se familia-riser avec toutes ces voix et les distinguer puisqu’elles correspondent à des personnages un peu comme dans Pierre et le loup où cha-que personnage est associé à un instrument de musique. Dans La maison qui chante, ils n’entendront pas moins de quatorze voix différentes : neuf animaux distincts et cinq choristes.

Pistes pédagogiques Apprendre à écouter. On fera écouter le CD de cet opéra Fifi & Albert et les voix chez Mes premières découvertes de la mu-sique de Gallimard Jeunesse. L’album n’est plus disponible en librairie mais on peut se le procurer dans les médiathèques et d’occasion sur des sites de vente inter-net. Suite à l’écoute, approche originelle de l’œuvre, on demandera aux élèves de reconstituer l’histoire chronologiquement. On peut travailler à partir de phrases écrites par le professeur et découpées puis mélangées pour que les élèves repla-

cent les étapes dans l’ordre pour le cycle II. On analysera ensuite le nombre de voix distinguées et ce qui les caractérise. Découvrir d’autres pièces musicales pour enfants : on peut donner à écouter La boite à joujoux de Claude Debussy, L’enfant et les sortilèges de Maurice Ravel ou encore L’Apprenti sorcier de Paul Dukas, rendu cé-lèbre dans le film Fantasia de Walt Disney et L’histoire de Babar de Jean de Brun-hoff mis en musique par Francis Poulenc et orchestré ensuite par Jean Françaix.

L’intrigue

Elle est très simple : les propriétaires d’une maison sortent le soir. Dès leur dé-part, les animaux de la maison prennent possession des lieux. D’autant que ce n’est pas un soir comme les autres, Fifi, la souris blanche, va se marier avec Albert, la sou-ris grise. Fifi fait le tour de la maisonnée pour presser les invités : Henri, le vieux chien, Amédée, le cochon d’Inde, les pois-sons ou les deux araignées Marie-Rose et Rose-Marie. Mais, dans l’ombre de la fête, le chat guette et à la première occasion, s’empare de Fifi et l’enlève pour la dévorer. Les animaux libèrent le rossignol pour qu’il localise la fiancée.

Dès qu’il est informé du rapt, Albert, la souris grise, s’arme d’un pistolet à eau et court délivrer sa belle. La noce aura bien lieu au grenier. Et comme au commence-ment de l’album, la maison redevient si-lencieuse au retour des propriétaires.

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On peut schématiser le conte ainsi :

Où ? Qui ? Quoi ? Chant

1 – La maison, vue du

dehors.

Le récitant + Les

arbres

Le récitant annonce

que les propriétaires

quittent la maison en

voiture. Pourtant, la

maison n’est pas

vide, on voit de la

lumière.

Chœur = chuchotement

2 – Dans la cave Récitant + Fifi Fifi va réveiller

Henri car elle va se

marier, c’est la fête

cette nuit.

Fifi + Henri le chien

Les deux voix en chœur

3 – Dans la cuisine Récitant + les

précédents + Amédée

Les animaux

surexcités viennent

chercher Amédée,

heureux de se sentir

libre, sans personne

pour le rabrouer ou le

taquiner.

Fifi + Henri

Amédée

4 – Au salon Récitant + Fifi et les

poissons

Fifi va consoler les

poissons qui ne

pourront pas se

rendre à la fête.

Les poissons + Fifi

5 – Dans l’entrée Récitant + Fifi + les

araignées

Les araignées

s’entrainent pour le

bal ; le chat enlève

Fifi.

Chant des araignées

6 – La chambre des enfants Récitant + Les

animaux dont le

rossignol

Les amis de Fifi vont

délivrer le rossignol

afin qu’il localise la

souris.

Chant du rossignol,

réponse de Fifi

7 – Dans la salle de bain Récitant + Albert + He

nri et Amédée

Albert et Henri vont

prévenir Albert (qui

se prend pour un

marin), du rapt de sa

fiancée. Averti,

Albert s’arme d’un

pistolet à eau.

Chant d’Albert

8 – Dans le jardin Récitant + le

chat + Fifi puis Albert

Le chat se lèche déjà

les babines quand

surgit Albert qui le

menace de son

pistolet à eau. Le

chat s’enfuit.

Chant du chat + chant

d’Albert

9 – Dans le grenier Tous les animaux La cérémonie a lieu

sous la direction de

la chauve-souris

Chant de la chauve-

souris, chœur final

10 – Dehors, contre-plongée

sur le toit de la maison

Le chat Le chat chante seul

tandis que les

propriétaires

reviennent en

voiture, tous refont

silence dans la

maison.

Le chat + tous

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Pistes de travail Repérer les différentes étapes du conte. Après la lecture complète du conte ou du tableau récapitulatif ci-dessus, on demandera aux élèves de repérer les cinq étapes traditionnelles du conte. Ce travail peut ensuite être utilisé de nouveau dans un travail de réécriture dans lequel la classe rédigera à sa façon l’histoire de Fifi, la souris.

Les illustrations

Elles sont de Georg Hallensleben, dessi-nateur allemand qui privilégie les illustra-tions pleine page, très colorées comme on peut le voir ci-dessous. Il aime travailler la gouache, le crayon gras aux tons plus pastel.

Dans cet album, il emploie la gouache, les couleurs vives et propose des formes simples. Pourtant ses tableaux sont précis, fourmillent de détails et emploient des ca-drages et des angles de vue variés (vue d’ensemble, gros plan, contre-plongée…) et des perspectives complexes.

Pistes de travail

Développer son sens de l’observation. Sous forme de jeu, on peut demander aux élèves de repérer le chat dans les doubles-pages. Lire une image. Avec des cycles II, on peut développer des compétences à l’oral en demandant aux élèves de décrire tout simplement ce qu’ils voient, en étant

le plus précis possible. On peut alors enrichir le vocabulaire de la couleur en particulier. Avec des cycles III, on peut aborder l’histoire des arts, arts du visuel, en travaillant la technique de la gouache et en analysant la composition d’une des doubles-pages (cadrage et angle de vue). Réfléchir sur le rôle de l’illustration. On peut interroger les élèves sur le rapport entre le texte et son illustration. Puis on peut approfondir cette réflexion en travaillant sur l’album du Petit chaperon rouge de Charles Perrault, illustré par Georg Hallensleben chez Gallimard–Jeunesse.

La réécriture du livretLa genèse du projet

Sur une idée de Xavier Legasa, La Maison qui chante est une commande du Carrosse d’Or et d’Ars Nova passée à Betsy Jolas. Deux chanteurs du Carrosse D’Or, Xavier Legasa et Francesca Congiu, avaient déjà participé à l’enregistrement du livre-CD chez Gallimard-Jeunesse.

Pour cette nouvelle création, Betsy Jolas compose, sur le texte remanié par l’auteur, une œuvre musicale de 50 minu-tes (contre une vingtaine de minutes pour le livre CD) : un opéra pour jeune public, pour quatre chanteurs-marionnettistes, une contrebasse, un piano et une clarinette.

L’interview« La Maison qui Chante » est une vraie création, une complète réécriture. Com-ment l’avez-vous abordée ? Fallait-il faire abstraction totale du livre-CD ?Xavier Legasa : L’idée était de redéployer complètement le sujet : faire de ce qui n’était finalement qu’un prétexte à la pré-sentation des voix et des différentes tessi-tures, une véritable proposition artistique mise en scène sur un plateau. Si le sujet de départ subsiste, le concept est complète-ment différent et a impliqué une réécriture totale.

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Betsy Jolas : Il y a très peu de choses que j’ai pu conserver de la partition originale. D’une part, la distribution est passée de 12 chanteurs à 4, ce qui n’a musicalement rien à voir. D’autre part, nous avons ajouté beaucoup de matière, tant musicale que dramatique. Leigh Sauerwein a eu l’idée d’ajouter des scènes croustillantes (la scè-ne du gâteau de mariage et la scène du pis-tolet à eau particulièrement). De mon côté, j’ai proposé d’ajouter une pantomime pour décrire les préparatifs du mariage, ce qui m’a permis d’écrire un petit duo d’amour très sentimental que j’avais à peine es-quissé dans le livre-CD. Oui, j’aime beau-coup l’amour, comme chacun sait (rires)… Les scènes existantes que nous souhaitions garder, comme le blues de l’aquarium par exemple que j’aime beaucoup, nécessitaient elles aussi d’être entièrement retravaillées. J’ai donc dû tout reprendre, réécrire un texte musical qui soit adapté aux nouvelles voix et qui s’intègre dans la nouvelle dra-maturgie.Véronique Samakh : D’autant que nous avons fait un vrai choix artistique : celui d’intégrer la narration à la musique, pour que ce soit un vrai opéra…Betsy : Effectivement, je ne souhaitais pas de narrateur. Je voulais que la narration soit écrite musicalement. Sa prise en char-ge incombe donc aux 4 chanteurs, à tour de rôle.Véronique : Et pour des questions de mise en scène et de liberté de jeu, j’avais envie que chaque chanteur puisse interpréter plu-sieurs personnages…Betsy : C’est une idée très jolie mais qui m’a posé de grandes contraintes techni-ques : je devais écrire sans savoir à quelle voix se destinait ce que j’écrivais.

Le livret s’étoffe donc, tout comme la musique. On ne note pas de personnages supplémentaires mais davantage de chants puisque les passages qui étaient narrés dans le livre-CD sont chantés par les chan-teurs, excluant le narrateur.

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Bloc 1Les premières paroles que vous lirez sont les dernières d’Amédée le cochon d’inde dans la partie 3. La partie numérotée 4 est le premier ajout : le chat exprime sa satisfaction à l’idée de croquer Fifi, la souris.

Les éléments rajoutés

Vous trouverez ci-dessous les passages en sus qui constituent trois « blocs » dis-tincts.

Du champagne !Du caviar !Des gâteaux !Des bananes !à flamber !À nous, à nous, la liberté !Adelaï tou !

4.Mais le chat est toujours là, silencieux comme la nuit. Personne ne l’a remarqué.

Le chatFifi, oh Fifima belle sourisvoilà bien lontemps que je te poursuis. Mais ce soir, ma beauté,mais ce soir, ma chérie,mais ce soir, mon amour, je t’aurai !

Dans l’ombre, je me tapiraiDans l’ombre, je te guetteraiAvec mes griffes toutes acéréesavec mes dents toutes aiguisée Tu ne m’échapperas plus... ja-mais !

Fiffi dodue, Fifi charnuece soir pas de mariage au menu pas de fête dans le grenier non plus !non non non, non non non, Fifi adoréecar ce soir, mon délice, ma

douce, mon exquise, je vais te dé-vo-rer !5. Pendant ce temps, dans la cuisine, Henri et Amédée pré-parent le gâteau de mariage.

Henri et AmédéeCasse les oeufs Touille ! touille !mesure le sucregrouille ! grouille !Est-ce que le beurre est ra-molli ? Où est le moule ?Par ici ma poule !

Un deux trois quatre cinq six sept !c’est pour la fêtede souriceau et de la souricette !

Le four est-il chaud ? Aie ! Eh oui !Verse la pâteComme-ci, pas comme ça !Attention, patatras !tout va tomber !Non, ça y est !Nous sommes sauvés !le gâteau est au four!

Oooooooooooooh !Regarde-le montercomme il se lève, comme il est gonflé !(musique-cuisson)

Regarde, il est prêt, le super gâteau !Vite, la chantilly et les cerises tout en haut ! (et toutes les cerises en haut)(Henri et Amédée apparais-sent avec le gâteau-délire et dansent)

Un deux trois quatre cinq six sept !C’est pour la fête du souriceauet de la souricette !

AmédéeMais au fait, Fifi...HenriOù est-elle partie ?

5.Fifi est au salon. Elle ne voit par le chat, tapi dans l’ombre.Elle console les poissons.FifiMes chers poissons, mes chers amis, Ne soyez pas tristes je vous en prieC’est vrai qu’il vous faut rester iciMais je vous garderai un mor-ceau de gâteau, C’est promis, c’est promis.

Les pauvres ! Ils tournent dans leur aquarium

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Albert (encore dans son délire de ténor)Le chat... le chat...LE CHAT ?!!!!MON DIEU, ma Fifi dans les griffes du chat !VITE, Henri, Amédé, le pistolet à eau !Il me le faut !Courez le chercher !

Ah le voilà ! Est-il bien rem-pli ?

Henri et AmédéeOh oui, oh oui !Oh oui, oh oui !

AlbertMerci les amis !pour cette arme chérie avec ça, PSCHITT ! PSCHITT !le chat va s’enfuir !Il ne pourra plus nuire !C’est une arme, comment dire ? adorableremarquableet totalement considérable et infiniment redoutableet tout aussi incontournableadmirable, formidable...

Henri et AmédéeAlbert ! Ça suffit ! Le temps presse !

AlbertOui, les amis !Je pars affrontermon pire ennemi !Je pars sauver ma chère Fifi !En avant, en avant, à l’assaut !!!

Bloc 2Il se trouve au moment où Henri et Amédée vont prévenir Albert de l’enlèvement de Fifi.

Bloc 3Il s’agit de la scène finale : le chat miaule sur le toit. C’est le retour au silence.

Miaou.. À moi la nuitmiaou... La lune se lève et je rêveMiaou...Quand la lune est pleine...

Les autresQuand la lune est pleine...Le chatEt la maison est vide sans personneLes autresVide sans personne personne dans la maison...Le chatOn ne sait jamaisce qui peut arriver...Les autresce qui peut arriver...

TousPar une nuit illuminéepar une nuit enchantéepar une nuit sans pareillepar une nuit de foliepar une nuit de merveilles(tuilé)chuchotement des arbres

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On peut schématiser le nouveau livret ainsi, les parties rajoutées figurant en rouge.

Où Qui ? Quoi ? Chant

1 – La maison, vue

du dehors.

Les arbres Le récitant annonce que les

propriétaires quittent la

maison en voiture.

Pourtant, la maison n’est

pas vide, on voit de la

lumière.

Chœur =

chuchotement

2 – Dans la cave Fifi Fifi va réveiller Henri car

elle va se marier, c’est la

fête cette nuit.

Fifi + Henri le chien

Les deux voix en

chœur

3 – Dans la cuisine Les

précédents + Amédée

Les animaux surexcités

viennent chercher Amédée,

heureux de se sentir libre,

sans personne pour le

rabrouer ou le taquiner.

Fifi + Henri

Amédée

4 – Dans la cuisine Le chat Le chat se réjouit à l’idée

de croquer la petite souris.

Le chat

5 – Dans la cuisine Henri et Amédée Les deux amis préparent le

gâteau de mariage de Fifi

et dansent. Fifi est partie

pour rejoindre les poissons.

Henri et Amédée

6 – Au salon Fifi et les poissons Fifi va consoler les

poissons qui ne pourront

pas se rendre à la fête.

Les poissons + Fifi

7 – Dans l’entrée Fifi + les araignées Les araignées s’entrainent

pour le bal ; le chat enlève

Fifi.

Chant des araignées

8 – La chambre des

enfants

Les animaux dont le

rossignol

Les amis de Fifi vont

délivrer le rossignol afin

qu’il localise la souris.

Chant du rossignol,

réponse de Fifi

9 – Dans la salle de

bain

Albert + Henri et

Amédée

Albert et Henri vont

prévenir Albert (qui se

prend pour un marin), du

rapt de sa fiancée.

Chant de marin

d’Albert

Réponse d’Amédée

et d’Henri.

10 – Dans la salle de

bain

Les mêmes Averti, Albert s’arme d’un

pistolet à eau. Il part.

Chant d’Albert

11 – Dans le jardin le chat + Fifi puis

Albert

Le chat se lèche déjà les

babines quand surgit Albert

qui le menace de son

pistolet à eau. Le chat

s’enfuit.

Chant du

chat + chant d’Albert

12 – Dans le grenier Tous les animaux Pantomime : préparation

du mariage, installation des

meubles, des fleurs. Les

mariés s’habillent et se

volent un baiser.

musique

13 – Dans le grenier Tous les animaux La cérémonie a lieu sous la

direction de la chauve-

souris.

Chant de la chauve-

souris, chœur final

14 – Dehors, contre-

plongée sur le toit de

la maison

Le chat Le chat chante seul tandis

que les propriétaires

reviennent en voiture, tous

refont silence dans la

maison.

Le chat + tous

Chœur + lamentation

du chat

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Les personnagesDes caractères

Fifi, la sourisFifi est le personnage principal, une jolie sou-ris blanche. Elle est toute à l’idée de se marier, ne se méfie de rien, va de l’un à l’autre souhai-tant que tous soient de la fête. Elle se montre enjouée, généreuse puisqu’elle va consoler les poissons.Albert, son fiancéAlbert est son fiancé « flambard ». Il se prend tantôt pour un valeureux marin, un capitaine régnant sur tout un équipage, tantôt pour un justicier redoutable. Beau parleur, il aime chan-ter et aligner les adjectifs avec une certaine frénésie en parlant de son pistolet : « adora-ble, remarquable, et totalement considérable, et infiniment redoutable, et tout aussi incon-tournable, admirable, formidable… ». Pour-tant, l’arme est bien inoffensive et dérisoire. Il n’en demeure pas moins un fiancé valeureux qui n’hésite pas à affronter le chat.Henri, le chienHenri est un vieux chien enroué, un ami fidèle, le premier que Fifi va voir, une fois la maison-née vidée de ses occupants. C’est lui qui se lan-ce dans la préparation du gâteau de mariage, c’est encore lui qui va délivrer le rossignol et qui va prévenir Albert.Amédée, le cochon d’IndeAmédée est le second d’Henri, son double plus jeune et bien potelé. C’est un cochon d’Inde jovial qui s’enivre de liberté. On devine à travers ses propos qu’il est souvent sujet de « jeux » des petits et des « grands » pour son plus grand déplaisir : « plus personne pour me chasser avec le méchant balai, plus personne pour me donner de terribles coups de pieds. Plus personne pour m’embêter, m’enquiquiner en chatouillant mon ventre ». Il seconde Henri dans toutes les actions.Rose-Marie et Marie-Rose, les araignéesElles fonctionnent en duo et se répondent par leur chant comme par leur prénom. Habituelle-ment, peu sympathique, l’araignée est ici de la

fête et s’avère une virtuose de la danse.Les poissonsIls ne sont pas individualisés et sont perçus ensemble. Ce sont les exclus de la fête par la force des choses d’où l’air qui leur est associé : le blues.

Le blues est lié à l’histoire des Noirs amé-ricains, c’est le chant des esclaves dans les champs de coton. Le blues, diminutif de l’ex-pression britannique « Blue devils » ou « dia-bles bleus » est associé aux idées noires, au fait d’être pessimiste. Sa particularité réside dans l’utilisation de la « note bleue ». Généra-lement empreint de langueur, il suit une struc-ture harmonique assez constante avec une ca-dence à quatre temps, plus ou moins lente. La chauve-sourisLà encore, apparaît un animal peu fréquent dans les histoires pour enfants et souvent connoté péjorativement car associé aux vam-pires. La chauve-souris fait office de prêtre ou de personnage officiel car c’est elle qui dirige la cérémonie et proclame l’union. Sans doute son « costume » noir n’est-il pas étranger à cette fonction.Le rossignolC’est un oiseau réputé pour son chant mer-veilleux. Il symbolise la liberté puisque grâce à son envol, il repère Fifi. Grâce à son chant, il se fait entendre de la souris. On peut donner à lire le conte Le rossignol et l’Empereur de Chine d’Andersen qui évoque cet oiseau et son chant.Le chatIl est le traditionnel ennemi des souris (on peut montrer à la classe un dessin animé de Tom et Jerry). Il est aussi noir que Fifi est blan-che, la noirceur de son pelage semble être le reflet de sa cruauté et de sa sournoiserie.

Il n’est d’abord qu’une forme sombre et « deux yeux qui brillent dans le noir », il est « silencieux comme la nuit ». Il se présente comme tapi, guettant sa proie. On sent qu’il se réjouit à l’avance du plaisir qui l’attend avec cruauté si l’on en juge ses griffes « toutes acé-rées » et ses dents « toutes aiguisées ». Se

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mêle à cette violence une certaine séduc-tion. En effet, il parle de Fifi comme de sa propre fiancée : « ma belle souris… ma beauté… ma chérie… mon amour… Fifi adorée... mon délice, ma douce, mon exqui-se… ». Les derniers termes employés, po-lysémiques, renvoient aussi bien au champ lexical de l’amour que de la gastronomie. Ce sens de la gastronomie se retrouve à la fin alors que le chat s’interroge sur la ma-nière de manger sa « dodue » : « à la poêle ou bouillie ? en fricassée, en papillote, à la vapeur, à la cocotte ? ».

Il sera mis en fuite par l’eau, tradition-nel ennemi des chats. Le renouveau de ce thème est apporté par l’utilisation du pis-tolet à eau.

Le chat finira seul sur le toit expliquant à la lune et à la nuit, qu’il ne peut que manger des souris, c’est dans sa nature, repoussant une nature vraiment cruelle et mauvaise et expliquant son geste par la génétique.

On lira Le loup et l’agneau de La Fon-taine, le conte Le loup dans Les contes du chat perché de Marcel Aymé.

Pistes de lecture

Aborder le processus de la personnifi-cation. Par la lecture du livret de l’opéra ou par les autres contes cités plus haut, on peut analyser ce qu’est la personnifica-tion (la parole, les traits de caractère pro-pres aux humains, les us et coutumes…). Avec une classe de CM1 ou CM2, on peut, à partir d’une fable de La Fontaine, com-prendre l’intérêt de cette personnification. Travail d’écriture. Les élèves pour-ront rédiger un court récit mettant en scène deux animaux qui discutent de l’endroit où ils veulent partir en vacances (par exemple). Ils veilleront à rappeler que les personnages sont des animaux. Histoire des arts. On proposera d’autres opéras avec des animaux : Duo des din-dons dans La Mascotte de Edmond Audran,

Air de la puce dans la Damnation de Faust de Berlioz, Duo des chats de Rossini, Fido Fido de Manuel Rosenthal, Air de la poule d’Offenbach. Des chansons : Deux escargots (Prévert et Kosma), Le petit cheval blanc (Paul Fort/Georges Brassens), La maman des poissons (Bobby Lapointe). Des musiques : Berceuse de l’éléphant (Debussy), Carnaval des animaux (Camille Saint-Saëns), Babar (Francis Poulenc), Pierre et le loup (Sergeï Prokofiev). Des poèmes ou des fables : Le chat (Charles Baudelaire/Maurice Carême), Le loup et l’agneau (La Fontaine), Le por-trait d’un oiseau (Jacques Prévert), Le cheval (Jules Renard), Histoires naturelles (Jules Renard), Bête à bon Dieu (René de Obaldia).

Des marionnettes

Les chanteurs manipuleront des marion-nettes à vue. Comment cette idée est-elle apparue ?Véronique Samakh : On s’est posé très vite beaucoup de questions sur la forme du spectacle. Il fallait que les chanteurs jouent plusieurs personnages, qui plus est des animaux ! L’idée de la marionnette nous est alors venue car elle créait une dis-tance. Xavier m’a également expliqué que la marionnette pouvait, paradoxalement, apporter une grande liberté au chanteur, que manipuler un autre corps que le sien pouvait libérer complètement la voix.Xavier Legasa : Oui. Le travail de concen-tration sur la marionnette, si on est un chanteur avec suffisamment de technique, bien entendu, permet d’oublier un peu son état de chanteur et apporte une forme de liberté… Le manipulateur-chanteur est très intéressant à travailler.Véronique : Sur la mise en jeu aussi, la ma-rionnette permet de démultiplier les possi-bilités de jeu, les changements de person-nages, et notamment de faire tourner le narrateur de l’un à l’autre, très librement.Xavier : Cette idée est également apparue

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quand j’ai découvert le travail de Neville Tranter. Quand j’ai vu « Schicklgruber », son spectacle sur Hitler, il y a 5 ans, je me suis dit qu’il fallait absolument travailler avec lui. Il se trouve qu’en plus il aime beaucoup la musique, il a mis en scène deux opéras avec des marionnettes : « Acis et Galatée » de Haendel et « Didon et Enée » de Purcell, avec des chanteurs de l’Opéra-Studio de Ge-nève. Et puis surtout, ce qui m’intéressait beaucoup, c’est qu’il ne travaille pas spé-cialement pour les enfants, ce qui va nous permettre, pour « La Maison qui Chante », d’échapper aux évidences, et d’être dans un registre au contraire un peu plus grinçant. On a choisi l’esthétique du cartoon, dessin animé américain, avec des marionnettes très colorées. C’est donc une proposition très forte, pas du tout édulcorée.

Les marionnettes, créées par Neville Tran-ter du Stuffet Puppet Theater d’Amsterdam

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seront effectivement inspirées par l’esthé-tique des cartoons américains. Les carac-téristiques animales sont respectées : on reconnaît sans peine les souris ou le chat. Cependant, des cartoons, elles ont pris des couleurs très vives et des traits exagérés. Ainsi, Fifi est identifiée comme souris par ses oreilles rondes, sa longue queue mince et son museau allongé. Comme un person-nage de cartoon, elle souligne sa féminité par des cils très longs et retournées à la Betty Boop, des ongles bien roses assortis à l’intérieur de ses oreilles.

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Les marionnettes possèdent des « mâ-choires » mobiles qui suivront le chant. La plupart possèdent des membres très mobi-les, eux-aussi.

Par ailleurs elles sont de grande taille – Neville Tranter crée des marionnettes presque à taille humaine –, en peluche et sont manipulées à vue par les chanteurs. Ils seront eux-mêmes acteurs-interprètes et manipulateurs de leur marionnette. Quand ils ne manipuleront pas de marion-nette, ils assureront à tour de rôle les par-ties narratives chantées.

Pistes de travail

Arts plastiques. Avant d’aller voir le spec-tacle, on peut créer à l’aide de papier mâché ou d’argile les différents personnages de l’opéra. Une fois les marionnettes créées, les élèves peuvent s’exercer à les manipuler en racontant le conte ou un de leur invention. Travail d’écriture. On peut proposer aux élèves les différentes marionnettes ci-contre et leur demander, après en avoir choisi une, de la décrire précisément. Au préalable, on aura travaillé le vocabu-laire des couleurs et celui des animaux.

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Les thèmes Voici quelques pistes, non exhaustives, qui pourraient être développées en classe : L’animation des objets ou des animaux On peut penser à des dessins animés de Walt Disney ou encore de Tex Avery. Le mariage : une cérémonieDes préparatifs à la cérémonie elle-mê-me, cela peut permettre d’évoquer les pratiques selon les religions et les pays. La cruauté des animauxLe chat est-il vraiment cruel ? La ques-tion est posée dans l’opéra, on peut élar-gir la réflexion en regardant par exemple un reportage sur les fauves qui chassent. L’art des marionnettesLe spectacle peut être l’occasion d’étudier les différentes formes de marionnettes : à ficelle, à tige, à manche, les marottes, le théâtre d’objets… Un univers à explorer en rappelant l’existence de Guignol.

L’ opéra : une œuvre totale à la croisée des artsUn genre

L’opéra désigne à la fois une œuvre lyri-que qui comporte à la fois une partie or-chestrée et une partie chantée, ce genre musical et l’endroit où l’on représente ces œuvres.La Maison qui chante est une œuvre lyri-que répondant à la première définition.

Pistes de travail

Enrichir son vocabulaire. On peut deman-der aux élèves de chercher eux-mêmes la définition des termes suivants : opéra, com-positeur, livret, librettiste, chanteur, canta-trice, orchestre. Le travail peut se poursuiv-re par un approfondissement en étudiant l’étymologie et la famille des mots comme livret, cantatrice ou orchestre par exemple.

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Histoire des arts. On fera effectuer des re-cherches sur les grands noms de compositeurs associés à l’opéra comme Monteverdi, Rameau, Mozart, Bellini, Rossini, Verdi, Wagner ou Bizet. Chaque recherche peut être accompa-gnée d’une écoute des airs les plus connus.

Le chant

Comment s’est fait le choix de cette distribution de chanteurs (Francesca Congiu, Aurore Ugolin, Paul-Alexandre Dubois et toi, Xavier Legasa) ?Xavier Legasa : La distribution part des deux chanteurs qui ont participé à l’enre-gistrement, Francesca Congiu et moi. Pen-dant longtemps, on s’est questionné sur la deuxième voix d’homme, car il fallait trou-ver quelqu’un qui pouvait chanter à la fois aigu et grave. La seule personne capable de faire ça est quelqu’un qui a beaucoup travaillé avec Betsy Jolas et qu’on aime beaucoup : Paul-Alexandre Dubois. La qua-trième chanteuse, Aurore, est une magni-fique chanteuse avec qui Véronique et Ars Nova ont travaillé et qu’on a choisie pour sa voix. Tous ont aussi été choisis pour leur adhésion au projet, leur capacité à créer du lien avec des enfants, à parler avec eux, mais aussi à travailler avec des marionnet-tes et à jouer deux fois par jour.

Voilà donc les quatre chanteurs et leur voix respective :Soprano : Francesca Congiu : fifi, une araignée à la voix la plus aiguë. Mezzo : Aurore Ugolin : narratrice, chau-ve-souris, l’autre araignée à la voix plus grave, le rossignol (collorature, voix qui fait les vocalises).Baryton : Paul-Alexandre Dubois : Henri, Albert, un poisson à la tessiture longue, Le chanteur peut monter dans les aiguës (comme un ténor lyrique).Baryton : Xavier Legasa : Amédée, le chat et l’autre poisson.

La musique

Betsy Jolas a réécrit la musique de l’opéra et répond aux questions de Sandrine Piq : « La Maison qui chante » est un opéra pour enfants. Peu de compositeurs s’engagent sur le terrain de l’écriture pour les enfants. Pourquoi ce choix ?

Betsy Jolas : D’une part, c’est probable-ment parce que je suis une femme et que j’ai eu 3 enfants. Je les ai regardé gran-dir et j’ai été fascinée par la façon dont ils comprenaient et découvraient le monde. Et puis j’ai recommencé avec mes petits en-fants… D’autre part, il faut dire aussi que j’ai une formation musicale inhabituelle : je suis diplômée de l’école Dalcroze1..J’ai un peu enseigné à des enfants dans des écoles et me suis intéressée très tôt à l’as-pect pédagogique (bien avant d’avoir moi-même des enfants). Ça a toujours nourri ma composition. Enfin, il y a, à mon sens, une troisième raison qui tient à mon éduca-tion et à mes origines anglo-saxonnes. Ma mère, qui était d’origine américaine, était très musicienne.Nous chantions beaucoup avec elle, et à plusieurs voix. Quand j’ai eu mes enfants, j’ai beaucoup écrit pour eux, des milliers de canons, pour toutes les circonstances (pour le moment où on apporte le rôti, où on apprend à faire un virage à ski, pour les anniversaires évidemment,…).

Comment abordez-vous l’écriture du ré-pertoire pour les enfants ?Betsy : J’écris ma musique tout simplement. Ce n’est jamais déconnecté de ce que je fais par ailleurs. Je m’y reconnais pleinement.Xavier Legasa : Ce qui me frappe dans cette partition et qui me touche beaucoup, c’est que tu as écrit une musique que les en-fants peuvent intégralement chanter. Tout au moins, dans leur tête, parce que ça reste un peu difficile. Ils peuvent très facilement l’intégrer à leur imaginaire.

1. La pédagogie Dal-

croze est une méthode

d’éducation musicale

qui met en relation les

liens naturels entre le

mouvement corporel et

le mouvement musical.

Les notions rythmiques

(mesure, carrure, pul-

sation,... comme les

notions harmoniques et

mélodiques (gammes,

tonalités, intervalles,

accords, phrasés,...)

sont vécues à travers le

mouvement, le jeu, l’im-

provisation pour créer

des souvenirs corporels

et relier les concepts

solfégiques à l’expérien-

ce vécue.

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Betsy : L’enjeu de l’écriture pour enfants n’est pas d’écrire facile, à mon sens, mais d’écrire compréhensible. Je pense avoir tou-jours été compréhensible pour les enfants. Les enfants n’ont pas d’idées préconçues, ils ont des idées très nobles. Si on com-prend ce qu’il y a dans leur tête, si on s’y intéresse surtout, il n’y a pas de problème entre les enfants et la musique. Il y a mal-heureusement tellement de musiques bêtes pour les enfants. C’est parfois affligeant. Il faut traiter les enfants beaucoup plus sé-rieusement que les adultes. Les enfants ne s’y trompent pas, ils ne marchent pas si ce n’est pas bon.Bref, pour les enfants, il faut écrire le mieux. Rien ne sert, non plus, de chercher à leur raconter des anecdotes en leur ex-pliquant que telle musique est belle parce que le compositeur était amoureux, ou bien triste parce qu’il venait de perdre sa mère… non, il faut leur apprendre à écouter car c’est tout ce qu’ils demandent.

La musique est assurée par l’ensemble ins-trumental Ars Nova avec 3 musiciens : un clarinettiste, une contrebasse et un pia-no.

Pourquoi cette formation instrumentale (clarinette, piano, contrebasse) ?Betsy : La clarinette est un instrument très « caméléon ». Elle se fond très bien avec le piano comme avec les voix, beaucoup plus qu’un hautbois ou qu’une flûte par exemple, et elle peut également jouer toute seule. J’ai aussi utilisé la clarinette bas-se, qui m’a semblé correspondre au côté un peu glissant du chat, une association qu’on fait sans doute depuis « Pierre et le loup » d’ailleurs… Le piano, c’est une faci-lité, car je connais bien cet instrument, et qu’il possède aussi l’avantage de pouvoir tout jouer et de jouer très longtemps, sans lasser l’auditeur, jamais. Enfin, la contre-

basse permet de donner un peu d’étoffe aux graves du piano, et peut jouer en pizzicato, ce qui m’intéresse beaucoup. Je l’utilise autant pour son côté jazz (dans « le blues de l’aquarium » par exemple), que pour chanter dans les aigus. J’aime bien son côté « personnage qui chante un peu trop haut ». Et puis, je pense que les enfants vont être contents de voir une contrebasse, on n’en voit pas si souvent.

Il est à noter que les trois musiciens seront sur le plateau, probablement à l’avant- scène et ne seront pas dirigés par un chef d’orchestre, ce qui est classique pour un nombre de musiciens restreint.

Pistes de travail

Découvrir les instruments de musique. On présentera aux élèves ces photos qui présen-tent les instruments et leur interprète. Ce peut être l’occasion de classer ces instru-ments selon leur famille (cordes pincées, frottées, vent, percussions et les cuivres).

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L’univers sonore

L’univers sonore se fait aussi par des bruissements, des chuchotements ou des glouglous. On pense au vent dans les arbres au début et à la fin de l’opéra mais aussi aux bruits de la maison : la cuisine, les courses des uns et des autres, l’eau de l’aquarium et les bulles des poissons.

La mise en scène et la scénographie

La mise en scène est de Véronique Samakh, la scénographie d’Agnès Marin.

Véronique, pour la mise en scène, com-ment se fait le travail ? As-tu un intérêt particulier pour la musique ? Es-tu toi même musicienne ?Véronique : J’ai fait du piano… En fait, j’ai appris à lire la musique en même temps que j’ai appris à lire. Et puis j’ai toujours travaillé avec des musiciens. Je suis mariée avec un musicien et mes enfants sont musi-ciens ! J’ai toujours mêlé la musique à mes spectacles, ça fait partie de mon expression globale, générale.Pour la mise en scène, travailles-tu avec le livret et avec la partition pour imagi-ner ce que tu vas faire ?Véronique : D’abord j’ai travaillé avec le livret, parce que ce n’est pas une histoire si simple que ça. C’est l’histoire d’une pré-paration de mariage certes, mais c’est aussi une histoire sur l’identité des animaux. Le chat se conduit mal, il enlève la mariée. Mais c’est la nature qui l’impose. Qui va reprocher à un chat d’aimer et d’attraper les souris ? Au-delà de l’histoire, il y a un propos sur la nature de chacun. C’est une réflexion qu’on peut transposer bien sûr à la nature humaine. Quels animaux sommes-nous ?Puis j’ai travaillé aussi visuellement sur la partition, en regardant comment les voix rentrent et se mélangent… Graphiquement en quelque sorte.

La scénographie s’appuiera sur des élé-ments simples, avec prédominance du noir et deux à trois toiles de fond sur cadre, une grande table pouvant monter à 2,5 mètres, aux perspectives volontairement faussées et une très grande chaise, aux perspecti-ves également faussées comme on peut le voir sur les maquettes ci-dessous. Ces ac-cessoires démesurés permettent de rendre

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compte du point de vue de Fifi la souris.Par ailleurs, le plateau de la table recè-

le des trappes qui vont se révéler au fur et à mesure de l’opéra. Chaque trappe étant dédiée à une des pièces de la maison, on retrouvera les différents lieux du livre-CD sans changer la scénographie. Le dessous de la table – en plan incliné – représente-ra aisément le grenier et ses sous-pentes. On y installera un plexiglas pour obtenir l’aquarium.

Ce système de trappes renvoie à l’uni-vers des livres animés en 3D que l’on ap-pelle aussi « pop up ».

Les livres offrent des dessins en trois dimensions découpés, des volets à soule-ver, des tiroirs à ouvrir, des tirettes qui font surgir des formes. De l’anglais « sur-gir », le pop-up saute à la figure et étonne. Sur le web, il désigne les pages ou enca-drés qui s’ouvrent de façon intempestive. Dans les livres, il est à la source d’un grand plaisir, à la fois visuel et tactile.

La mise en scène prend en compte les chanteurs qui sont les manipulateurs à vue

des marionnettes et des acteurs à part en-tière.

Pistes de travail

Imaginer un décor. On s’interrogera avec la classe sur les différents moyens de changer le décor rapidement (photo projetée, accessoires qui changent, pla-teau tournant avec différents décors …). Décrire les maquettes. On invitera les élèves à décrire ce qu’ils voient, les acces-soires rajoutés entre la première maquette et la seconde, les places où les marionnet-tistes se tiennent. On les conduira à remar-quer que les mêmes éléments peuvent se muer d’une cuisine en un toit. Puis on ob-servera avec eux le principe des « pop up ». Arts plastiques. Réaliser « un pop up » : par groupe, les élèves peuvent re-prendre le livre-CD de Fifi et les voix et le présenter sous forme de livre animé. Chaque groupe inventera une pièce de la maison. Le travail peut être réalisé à partir d’un travail d’écriture personnel.

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Les marionnettes

– Le site où l’on voit Neville Tranter avec une de ses marionnettes :• http://www.francetv.fr/culturebox/neville-trander-art-de-la-marionnette-au-festival-geo-conde-29377

– Le site personnel de Neville Tranter où l’on peut découvrir l’ensemble de son travail et ses marionnettes :• http://www.stuffedpuppet.nl

– Le théâtre de la Marionnette à Paris possède un centre de documentation qui vous est ouvert à partir du 1er octobre les mercredis, jeudis et vendredis de 14h30 à 18h. Pour venir au centre de documentation, contacter le Théâtre de la Marionnette à Paris pour prendre rendez-vous et préciser votre recherche : 01 44 64 79 70.

L’opéra

– Site très complet sur la musique et l’histoire de l’opéra depuis sa création au XVIe siècle :

• http://www.musicologie.org/sites/o/opera.html

Les livres « pop up »

– BETTAïEB Viviane, (textes), FOURURE Bruno (illustrations), Versailles, Giboulées, Galli-mard jeunesse – Dès 8 ans.– BATAILLE Marion, ABC, Albin Michel - Dès 6 ans et bien au-delà.– Le Petit théâtre d’Ombres, Giboulées, Gallimard jeunesse - Dès 6-7 ans.

– Vidéo où l’on peut découvrir les dernières innovations technologiques dans l�univers du livre « pop up » :• http://www.dailymotion.com/video/xcuz1i_innovation-livres-animes-en-3d_tech

– Petite vidéo où l’on peut découvrir tout ce que l’on peut créer avec le principe du pa-pier découpé :• http://vimeo.com/17026560

Ressources

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Paroles – Bloc 1

Du champagne !Du caviar !Des gâteaux !Des bananes !à flamber !À nous, à nous, la liberté !Adelaï tou !

4.Mais le chat est toujours là, silencieux comme la nuit. Personne ne l’a remarqué.

Le chatFifi, oh Fifima belle sourisvoilà bien lontemps que je te poursuis. Mais ce soir, ma beauté,mais ce soir, ma chérie,mais ce soir, mon amour, je t’aurai !

Dans l’ombre, je me tapiraiDans l’ombre, je te guetteraiAvec mes griffes toutes acéréesavec mes dents toutes aiguisée Tu ne m’échapperas plus... ja-mais !

Fiffi dodue, Fifi charnuece soir pas de mariage au menu pas de fête dans le grenier non plus !non non non, non non non, Fifi adoréecar ce soir, mon délice, ma

douce, mon exquise, je vais te dé-vo-rer !5. Pendant ce temps, dans la cuisine, Henri et Amédée pré-parent le gâteau de mariage.

Henri et AmédéeCasse les oeufs Touille ! touille !mesure le sucregrouille ! grouille !Est-ce que le beurre est ra-molli ? Où est le moule ?Par ici ma poule !

Un deux trois quatre cinq six sept !c’est pour la fêtede souriceau et de la souricette !

Le four est-il chaud ? Aie ! Eh oui !Verse la pâteComme-ci, pas comme ça !Attention, patatras !tout va tomber !Non, ça y est !Nous sommes sauvés !le gâteau est au four!

Oooooooooooooh !Regarde-le montercomme il se lève, comme il est gonflé !(musique-cuisson)

Regarde, il est prêt, le super gâteau !Vite, la chantilly et les cerises tout en haut ! (et toutes les cerises en haut)(Henri et Amédée apparais-sent avec le gâteau-délire et dansent)

Un deux trois quatre cinq six sept !C’est pour la fête du souriceauet de la souricette !

AmédéeMais au fait, Fifi...HenriOù est-elle partie ?

5.Fifi est au salon. Elle ne voit par le chat, tapi dans l’ombre.Elle console les poissons.FifiMes chers poissons, mes chers amis, Ne soyez pas tristes je vous en prieC’est vrai qu’il vous faut rester iciMais je vous garderai un mor-ceau de gâteau, C’est promis, c’est promis.

Les pauvres ! Ils tournent dans leur aquarium

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Paroles – Bloc 2

Albert (encore dans son délire de ténor)Le chat... le chat...LE CHAT ?!!!!MON DIEU, ma Fifi dans les griffes du chat !VITE, Henri, Amédé, le pistolet à eau !Il me le faut !Courez le chercher !

Ah le voilà ! Est-il bien rem-pli ?

Henri et AmédéeOh oui, oh oui !Oh oui, oh oui !

AlbertMerci les amis !pour cette arme chérie avec ça, PSCHITT ! PSCHITT !le chat va s’enfuir !Il ne pourra plus nuire !C’est une arme, comment dire ? adorableremarquableet totalement considérable et infiniment redoutableet tout aussi incontournableadmirable, formidable...

Henri et AmédéeAlbert ! Ça suffit ! Le temps presse !

AlbertOui, les amis !Je pars affrontermon pire ennemi !Je pars sauver ma chère Fifi !En avant, en avant, à l’assaut !!!

Paroles – Bloc 3

Miaou.. À moi la nuitmiaou... La lune se lève et je rêveMiaou...Quand la lune est pleine...

Les autresQuand la lune est pleine...Le chatEt la maison est vide sans personneLes autresVide sans personne personne dans la maison...Le chatOn ne sait jamaisce qui peut arriver...Les autresce qui peut arriver...

TousPar une nuit illuminéepar une nuit enchantéepar une nuit sans pareillepar une nuit de foliepar une nuit de merveilles(tuilé)chuchotement des arbres

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