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mentation du volume résiduel, de la capacité résiduelle fonc- tionnelle, de la capacité de fermeture, ainsi que la pente de rinçage de l’azote). Deuxièmement, il semble que les caracté- ristiques distinctives de l’inflammation bronchique entre l’asthme sévère et l’asthme léger à modéré soient dans l’atteinte prédominante des petites voies aériennes dans l’asthme sévère. Si tel est le cas, la mesure de Calv NO prendrait alors toute son importance dans le suivi thérapeutique des patients dont l’asthme est particulièrement difficile à contrôler. Références 1 Mahut B, Delclaux C, Tillie-Leblond I, Gosset P, Delacourt C, Zerah- Lancner F, et al. : Both inflammation and remodeling influence nitric oxide output in children with refractory asthma. J Allergy Clin Immu- nol 2004 ; 113 : 252-6. 2 Mahut B, Delacourt C, Zerah-Lancner F, De Blic J, Harf A, Delclaux C : Increase in alveolar nitric oxide in the presence of symptoms in childhood asthma. Chest 2004 ; 125 : 1012-8. 3 Gelb AF, Taylor CF, Nussbaum E, Gutierrez C, Schein A, Shinar CM, et al. : Alveolar and airway sites of nitric oxide inflammation in treated asthma. Am J Respir Crit Care Med 2004 ; 170 : 737-41. La mesure du transfert couplé NO/CO permet de faire la part entre la réduction du volume capillaire pulmonaire et l’épaississement membranaire dans la fibrose et l’hypertension pulmonaires Van der Lee I, Zanen P, Grutters JC, Snijder RK, van den Bosch JMM. Diffusing capacity for nitric oxide and carbon monoxide in patients with diffuse parenchymal lung disease and pulmonary arterial hypertension. Chest 2006 ; 129 : 378-83. Introduction La mesure de la capacité de transfert du monoxyde de carbone (DLCO) est utilisée en routine pour évaluer la diffu- sion alvéolocapillaire des gaz. Cependant, la méthode dite en apnée, mesurant la DLCO à une seule fraction inspirée d’oxy- gène, ne permet pas de préciser l’origine d’un trouble de la diffusion et de savoir si celle-ci est essentiellement due à une altération de la capacité de diffusion membranaire (Dm), à une diminution du volume sanguin pulmonaire capillaire (Vc) ou bien à l’association de ces deux facteurs. La mesure simultanée de la DLCO et de la capacité de transfert du monoxyde d’azote (DLNO) permet de pallier à ce défaut en explorant simultanément les valeurs de DLCO et de DLNO (et le rapport DLNO/DLCO), mais aussi celles de Dm et de Vc qui en découlent [1]. On peut exprimer la DLCO et la DLNO en fonction de Dm et de Vc selon les deux équations suivantes : 1/DLCO = 1/DmCO + 1/ CO Vc 1/DLNO = 1/DmNO + 1/ NO Vc où DmCO et DmNO sont respectivement les capacités de diffusion membranaire au CO et au NO ; CO et NO les vitesses de réaction du CO et du NO avec l’hémoglobine et Vc le volume capillaire. Compte tenu de la très forte affinité du NO (400 fois plus grande que celle du CO) pour l’hémo- globine, le terme 1/ NO Vc est considéré comme négligeable et l’équation (2) pourrait être simplifiée ainsi : 1/DLNO 1/DmNO DLNO DmNO Ainsi, les maladies vasculaires pulmonaires réduisant la perfusion du lit vasculaire pulmonaire (en diminuant Vc) n’ont que peu d’effets sur la DLNO, en diminuant essentiellement la DLCO, alors que les maladies entraînant un épaississement de la membrane alvéolocapillaire diminuent à la fois la DLNO et la DLCO. Dans le premier cas, le rapport DLNO/DLCO est augmenté (du fait de la diminution de la DLCO, alors que la DLNO reste inchangée). Dans le deuxième cas, le rapport DLNO/DLCO reste inchangé du fait de la diminution conco- mitante du numérateur et du dénominateur de ce rapport. Méthodes et résultats Les auteurs ont mesuré le rapport DLNO/DLCO chez 41 patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse (PID) et chez 26 patients porteurs d’hypertension pulmonaire (HTP), ainsi que chez 71 sujets témoins. Le rapport DLNO/ DLCO était significativement plus élevé dans le groupe des patients porteurs d’HTP (4,98 ± 0,9) par rapport au groupe de patients atteints de PDI (4,56 ± 0,6) et aux témoins (4,36 ± 0,6). L’augmentation du rapport DLNO/DLCO s’expliquait par la forte diminution de la DLCO, alors que la DLNO (qui reflète la conductance membranaire, Dm) restait peu affectée dans les maladies vasculaires pulmonaires. Commentaires Ces résultats suggèrent que le calcul du rapport DLNO/ DLCO peut être utile pour étudier la diffusion alvéolocapil- laire des gaz. Dans cette étude, les maladies vasculaires pulmo- naires étaient caractérisées par une augmentation nette, alors que les affections interstitielles pulmonaires s’accompagnaient d’une augmentation beaucoup plus modeste de ce rapport. Il est à regretter que les auteurs de ce travail n’aient pas été plus loin dans leurs analyses et ont quelque peu occulté les varia- tions de Dm et de Vc, également rapportées dans leur étude. Référence 1 Rouatbi S, Ouahchi YF, Ben Salah C, Ben Saad H, Harrabi I, Tabka Z, et al. : Facteurs physiologiques influençant le volume capillaire pulmo- naire et la diffusion membranaire. Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 211-8. 5S29 Physiologie et explorations fonctionnelles respiratoires 5S29 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

La mesure du transfert couplé NO/CO permet de faire la part entre la réduction du volume capillaire pulmonaire et l’épaississement membranaire dans la fibrose et l’hypertension

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Page 1: La mesure du transfert couplé NO/CO permet de faire la part entre la réduction du volume capillaire pulmonaire et l’épaississement membranaire dans la fibrose et l’hypertension

mentation du volume résiduel, de la capacité résiduelle fonc-tionnelle, de la capacité de fermeture, ainsi que la pente derinçage de l’azote). Deuxièmement, il semble que les caracté-ristiques distinctives de l’inflammation bronchique entrel’asthme sévère et l’asthme léger à modéré soient dans l’atteinteprédominante des petites voies aériennes dans l’asthme sévère.Si tel est le cas, la mesure de CalvNO prendrait alors toute sonimportance dans le suivi thérapeutique des patients dontl’asthme est particulièrement difficile à contrôler.

Références

1 Mahut B, Delclaux C, Tillie-Leblond I, Gosset P, Delacourt C, Zerah-Lancner F, et al. : Both inflammation and remodeling influence nitricoxide output in children with refractory asthma. J Allergy Clin Immu-nol 2004 ; 113 : 252-6.

2 Mahut B, Delacourt C, Zerah-Lancner F, De Blic J, Harf A, DelclauxC : Increase in alveolar nitric oxide in the presence of symptoms inchildhood asthma. Chest 2004 ; 125 : 1012-8.

3 Gelb AF, Taylor CF, Nussbaum E, Gutierrez C, Schein A, Shinar CM,et al. : Alveolar and airway sites of nitric oxide inflammation in treatedasthma. Am J Respir Crit Care Med 2004 ; 170 : 737-41.

La mesure du transfert couplé NO/CO

permet de faire la part entre la réduction

du volume capillaire pulmonaire

et l’épaississement membranaire dans

la fibrose et l’hypertension pulmonaires

Van der Lee I, Zanen P, Grutters JC, Snijder RK,van den Bosch JMM.Diffusing capacity for nitric oxide and carbonmonoxide in patients with diffuse parenchymallung disease and pulmonary arterialhypertension.Chest 2006 ; 129 : 378-83.

Introduction

La mesure de la capacité de transfert du monoxyde decarbone (DLCO) est utilisée en routine pour évaluer la diffu-sion alvéolocapillaire des gaz. Cependant, la méthode dite enapnée, mesurant la DLCO à une seule fraction inspirée d’oxy-gène, ne permet pas de préciser l’origine d’un trouble de ladiffusion et de savoir si celle-ci est essentiellement due à unealtération de la capacité de diffusion membranaire (Dm), àune diminution du volume sanguin pulmonaire capillaire(Vc) ou bien à l’association de ces deux facteurs. La mesuresimultanée de la DLCO et de la capacité de transfert dumonoxyde d’azote (DLNO) permet de pallier à ce défaut enexplorant simultanément les valeurs de DLCO et de DLNO(et le rapport DLNO/DLCO), mais aussi celles de Dm et deVc qui en découlent [1]. On peut exprimer la DLCO et la

DLNO en fonction de Dm et de Vc selon les deux équationssuivantes :

1/DLCO = 1/DmCO + 1/�COVc1/DLNO = 1/DmNO + 1/�NOVcoù DmCO et DmNO sont respectivement les capacités

de diffusion membranaire au CO et au NO ; �CO et �NO lesvitesses de réaction du CO et du NO avec l’hémoglobine etVc le volume capillaire. Compte tenu de la très forte affinitédu NO (400 fois plus grande que celle du CO) pour l’hémo-globine, le terme 1/�NOVc est considéré comme négligeableet l’équation (2) pourrait être simplifiée ainsi :

1/DLNO 1/DmNODLNO DmNOAinsi, les maladies vasculaires pulmonaires réduisant la

perfusion du lit vasculaire pulmonaire (en diminuant Vc) n’ontque peu d’effets sur la DLNO, en diminuant essentiellement laDLCO, alors que les maladies entraînant un épaississement dela membrane alvéolocapillaire diminuent à la fois la DLNO etla DLCO. Dans le premier cas, le rapport DLNO/DLCO estaugmenté (du fait de la diminution de la DLCO, alors que laDLNO reste inchangée). Dans le deuxième cas, le rapportDLNO/DLCO reste inchangé du fait de la diminution conco-mitante du numérateur et du dénominateur de ce rapport.

Méthodes et résultats

Les auteurs ont mesuré le rapport DLNO/DLCO chez41 patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse(PID) et chez 26 patients porteurs d’hypertension pulmonaire(HTP), ainsi que chez 71 sujets témoins. Le rapport DLNO/DLCO était significativement plus élevé dans le groupe despatients porteurs d’HTP (4,98 ± 0,9) par rapport au groupede patients atteints de PDI (4,56 ± 0,6) et aux témoins (4,36± 0,6). L’augmentation du rapport DLNO/DLCO s’expliquaitpar la forte diminution de la DLCO, alors que la DLNO (quireflète la conductance membranaire, Dm) restait peu affectéedans les maladies vasculaires pulmonaires.

Commentaires

Ces résultats suggèrent que le calcul du rapport DLNO/DLCO peut être utile pour étudier la diffusion alvéolocapil-laire des gaz. Dans cette étude, les maladies vasculaires pulmo-naires étaient caractérisées par une augmentation nette, alorsque les affections interstitielles pulmonaires s’accompagnaientd’une augmentation beaucoup plus modeste de ce rapport. Ilest à regretter que les auteurs de ce travail n’aient pas été plusloin dans leurs analyses et ont quelque peu occulté les varia-tions de Dm et de Vc, également rapportées dans leur étude.

Référence

1 Rouatbi S, Ouahchi YF, Ben Salah C, Ben Saad H, Harrabi I, Tabka Z,et al. : Facteurs physiologiques influençant le volume capillaire pulmo-naire et la diffusion membranaire. Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 211-8.

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Physiologie et explorations fonctionnelles respiratoires

5S29© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés