LA MORT ET LA RÉSURRECTION - Emanuel Swedenborg

8/14/2019 LA MORT ET LA RSURRECTION - Emanuel Swedenborg

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LA MORT ET LA RSURRECTION

Emmanuel Swedenborg

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CE QU'EST L'HOMME

L'homme n'est point la vie, mais il est un rceptacle de la viequi procde de Dieu.

On croit gnralement que la vie est dans l'homme une chose qui lui appartient,qu'ainsi l'homme est non seulement le rceptacle de la vie, mais aussi la vie ; si l'on croitcommunment ainsi, c'est d'aprs l'apparence, parce que l'homme vit, c'est--dire pense,parle et agit, absolument comme par lui-mme ; c'est pourquoi la thorie selon laquellel'homme n'est qu'un rceptacle de la vie, et non la vie elle-mme ne peut-tre considreque comme un paradoxe, parce que cela est contraire l'apparence. Qui est-ce qui peut,d'aprs la raison, penser que l'Infini puisse crer autre chose que le fini, et que l'homme,tant fini, soit autre chose qu'une forme que l'Infini peut vivifier d'aprs la Vie qu'Il a enLui-Mme ? C'est l ce qui est entendu par ces paroles :

Jhovah Dieu forma l'homme, poussire de la terre, et Il souffla dans ses narines une mevivante. - Gen., II, 7.

Dieu parce qu'Il est Infini, est la Vie en Soi-Mme. Il ne peut la crer ni parconsquent la transcrire dans l'homme, car ce serait le faire Dieu ; penser que cela a tfait, ce fut la folie du serpent ou du diable, et d'aprs lui celle d've et d'Adam, car leserpent dit :

Au jour o vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu. - Gen., III, 5. Tous les hommes, quant aux intrieurs qui appartiennent leur mental, sont des

esprits, revtus dans le monde d'un corps matriel qui se trouve la discrtion de lapense de son esprit et sous la dpendance de son affection ; car le mental, qui estl'esprit, agit, et le corps, qui est matire, est mis en action ; et tout esprit, aprs avoirrejet le corps matriel, est homme avec une forme semblable celle de l'homme dans lemonde. - Apocalypse Explique, no 1142.

L'homme a t cr de telle sorte, qu'il est la fois dans le monde spirituel et dans lemonde naturel : le monde spirituel est l o sont les anges, et le monde naturel l o sont

les hommes ; et comme l'homme a t ainsi cr, c'est pour cela qu'il lui a t donn unInterne et un Externe ; un Interne, par lequel il est dans le monde spirituel ; un Externe,par lequel il est dans le monde naturel. Son Interne est ce qui est appel l'homme interne,et son Externe, ce qui est appel l'homme externe. - VraieReligion Chrtienne, n 401.

Il y a un corps naturel, et il y a un corps spirituel. -1 Cor., XV, 44.

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CE QUI CONSTITUE LA VIE DANS L'HOMME

peine quelqu'un sait-il ce qu'est la vie ; quand on pense la vie, il semble quec'est quelque chose de volatil, dont on ne se fait pas d'ide : cela semble ainsi, parcequ'on ignore que Dieu Seul est la Vie, et que la vie de Dieu est le Divin Amour et laDivine Sagesse ; de l il est vident que la vie chez l'homme n'est pas autre chose, et queselon le degr dans lequel il reoit l'amour et la sagesse il y a chez lui la vie.

On sait que du soleil procdent la chaleur et la lumire, et que toutes les choses del'univers sont des rcipients, et qu'elles s'chauffent et brillent selon le degr dans lequelelles reoivent cette chaleur et cette lumire. Il en est de mme aussi du Soleil o est leSeigneur : la chaleur qui en procde est l'Amour, et la lumire qui en procde est la

Sagesse. La vie vient donc de l'amour et de la sagesse qui procdent du Seigneur commeSoleil.

On peut aussi voir que l'amour et la sagesse procdant du Seigneur sont la vie, du faitque l'homme devient languissant selon que l'amour se retire de lui, et stupide selon quela sagesse se retire, et s'ils se retiraient l'un et l'autre entirement, il serait ananti.

Il y a plusieurs choses de l'amour qui ont reu d'autres noms, parce qu'elles sont desdrivations, comme les affections, les dsirs, les apptits, leurs volupts et leursagrments ; et il y a aussi plusieurs choses de la sagesse, comme la perception, larflexion, le souvenir, la pense, l'attention ; et mme plusieurs choses de l'un et de

l'autre, tant de l'amour et de la sagesse, comme le consentement, la conclusion, ladtermination l'acte, sans parler des autres : toutes ces choses, il est vrai, appartiennent l'amour et la sagesse, mais elles reoivent leur nom de celui des deux qui a le plus depouvoir et en est le plus proche.

De ces deux-l sont drives en dernier lieu les sensations qui appartiennent lavue, l'oue, l'odorat, au got et au toucher, avec leurs plaisirs et leurs charmes :d'aprs l'apparence, c'est lil qui voit, mais en ralit c'est l'entendement qui voit parlil : c'est mme pour cela que voir se dit de l'entendement. Il y a apparence quel'oreille entend, c'est pour cela qu'entendre se dit de l'attention et de l'action d'couter, qui

appartiennent l'entendement ; il y a apparence que les narines odorent et que la languegote, mais c'est d'aprs sa perception l'entendement qui odore et qui aussi gote ; c'estencore pour cela qu'odorer et goter se disent de la perception ; et ainsi du reste. Lessources de toutes ces choses-ci et de toutes ces choses-l sont l'amour, et la sagesse ;d'aprs cela, on peut voir que l'amour et la sagesse font la vie de l'homme. - Divin

Amour et Divine Sagesse, n 363.

Le Seigneur Dieu nous est un Soleil et un bouclier. - Ps. LXXXIV, 12.C'est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l'tre Actes, XVII, 2 8.

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L'HOMME A T CRE IMMORTEL

L'homme a t cr de telle sorte que, quant son interne, il ne peut pas mourir ; eneffet, il peut croire en Dieu, et aussi aimer Dieu, et par consquent tre conjoint Dieupar la foi et, l'amour ; et tre conjoint Dieu, c'est vivre ternellement.

Cet interne est chez tout homme qui nat, son externe est ce par quoi il effectue leschoses qui appartiennent la foi et l'amour, ainsi qui appartiennent l'interne : l'interneest ce qui est appel me, et l'externe ce qui est appel Corps.

L'externe, dont l'homme est envelopp dans le monde, a t accommod aux usagesdans le monde ; cet externe est ce qui est rejet, quand l'homme meurt ; mais l'externequi a t accommod aux usages dans l'autre vie ne meurt pas ; cet externe en union avec

l'interne est appel esprit ; esprit bon et ange, si l'homme a t bon dans le monde ; etesprit mauvais, l'homme a t mauvais dans le monde.

L'esprit de l'homme apparat dans l'autre vie dans une forme humaine, absolumentcomme dans le monde ; il jouit aussi de la facult de voir, d'entendre, de parler, et desentir comme dans le monde ; et il possde un haut degr toute facult de penser, devouloir et de faire comme dans le monde ; en un mot, c'est un homme quant touteschoses en gnral et en particulier, except qu'il n'est pas envelopp de ce corps grossierqu'il avait, dans le monde ; il le laisse en mourant, et il ne le reprend jamais.

C'est cette continuation de la vie, qui est entendue par la Rsurrection. Si les

hommes croient qu'ils ne ressusciteront qu'au jugement dernier, quand doit aussi prirtout ce qu'il y a de visible dans le monde, c'est parce qu'ils n'ont pas compris la Parole, etparce que les hommes sensuels placent dans le corps la vie mme, et croient que si lecorps ne devait pas revivre, c'en serait fait de l'homme.

La vie de l'homme aprs la mort est la vie de son amour et la vie de sa foi. Parconsquent sa vie demeure ternellement telle qu'a t son amour et telle qu'a t sa foi,pendant qu'il a vcu dans le monde : la vie de l'enfer est ceux qui se sont aims et ontaim le monde par-dessus toutes choses, et la vie du ciel est ceux qui ont aim Dieupar-dessus toutes choses et le prochain comme eux-mmes ; ceux-ci sont ceux qui ont la

foi, mais ceux-l sont ceux qui n'ont pas la foi : la vie du ciel est celle qui est appele vieternelle ; et la vie de l'enfer est celle qui est appele mort spirituelle.

La Parole enseigne que l'homme vit aprs la mort, quand elle dit que Dieu est unDieu non pas des morts mais des vivants, Matt., XXII, 31, que Lazare aprs la mort a tlev au ciel et le riche jet dans l'enfer, Luc, XVI, 22, 23 et suiv. ; qu'Abraham, Isaac etJacob sont au ciel, Matt., VIII, II, XXII, 31, 32 ; Luc, XVI, 23, 24, 25, 29 ; que Jsus adit au larron : Aujourd'hui tu seras avec Moi au Paradis , Luc, XXIII, 43 et ailleurs. -ArcanesClestes, nos 10591-10597.

L'homme peut perdre l'entendement du vrai et la perception du bien, ce qui arrivepar la persuasion du faux d'aprs le mal ; mais, cependant, il ne perd pas pour cela la

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facult de comprendre le vrai et de percevoir le bien ; s'il la perd, il n'est plus homme,car l'humain mme consiste en cette facult ; c'est d'aprs elle que l'homme vit d'aprs lamort, et qu'il apparat alors comme homme ; car le Divin a t conjoint avec cette facult: de l vient que, quoique l'homme se soit dtourn du Divin quant la vie de sonentendement et celle de sa volont, nanmoins par le fait qu'il peut comprendre le vrai

et percevoir le bien il a une conjonction avec le Divin, et par suite il vit durant l'ternit. -ApocalypseExplique, n 547.

Ceux qui auront fait de bonnes uvres ressusciteront pour la vie ; et ceux qui auront fait demauvaises uvres ressusciteront pour le jugement. - Jean, V, 29.

LA DIFFRENCE ENTRE LA VIED'UN HOMME ET CELLE D'UNE BTE

Il y a dans l'homme des drivations depuis l'intellectuel qui est dans la lumire duciel, jusqu'au sensuel qui est dans la lumire du monde ; s'il n'y en avait pas, le sensuelne pourrait avoir aucune vie, telle qu'est la vie humaine ; le sensuel de l'homme a la vie,non pas parce qu'il voit d'aprs la lumire du monde, car la lumire du monde n'a en soiaucune vie, mais parce qu'il voit d'aprs la lumire du ciel, car cette lumire a en soi lavie ; quand cette lumire tombe chez l'homme dans les choses qui viennent de la lumiredu monde, elle les vivifie et fait qu'il voit les objets intellectuellement, ainsi commehomme ; c'est de l que, d'aprs les connaissances qui sont nes de choses qu'il avaitvues et entendues dans le monde, par consquent de choses qui taient entres par lessens, l'homme a l'intelligence et la sagesse, et d'aprs celles-ci la vie civile, morale et

spirituelle. En effet il y a entre l'intellect et les sens des degrs comme ceux d'une chelle: la vie de l'homme, qui procde du Divin du Seigneur, passe par ces degrs depuisl'intime jusqu'au dernier, et partout elle est drive, et elle devient de plus en pluscommune, et trs commune dans le dernier plan. Comme chez l'homme il y a unenchanement avec le Divin, et que son intime est tel qu'il peut recevoir le Divin, et nonseulement le recevoir, mais mme se l'approprier par la reconnaissance et l'affection,c'est pour cela que l'homme ne peut jamais mourir ; en effet, il est dans l'ternel et dansl'infini, non seulement par l'influx qui en procde, mais mme par la rception ; par l oupeut voir avec quelle ignorance et quelle frivolit pensent au sujet de l'homme ceux quile comparent des animaux, et qui croient qu'aprs la mort il ne vivra pas plus que cesanimaux, ne considrant pas que chez les animaux il n'y a aucune rception, ni aucuneappropriation rciproque du Divin par quelque reconnaissance et par quelque affection,ni par consquent aucune conjonction : et que, puisque tel est leur tat, les formesrcipientes de leur vie ne peuvent tre que dissipes ; en effet, chez eux l'influx passe travers leurs formes organiques jusque dans le monde, et il s'y termine et s'vanouit, etjamais il ne retourne. -ArcanesClestes, n 5114.

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CE QUI VIT DANS L'HOMME

Toute personne qui considre le sujet la lumire de la raison peut savoir que cen'est pas le corps qui pense, parce qu'il est matriel, mais que c'est l'me qui pense parcequ'elle est spirituelle. L'me de l'homme est son esprit qui est immortel. C'est l'esprit quipense dans le corps, parce qu'il est spirituel ; le spirituel reoit ce qui est spirituel ; vivrespirituellement, c'est penser et vouloir. Par consquent, toute la vie rationnelle, qui semanifeste dans le corps, appartient l'esprit, et rien de cette vie n'appartient au corps ;car le corps est matriel ; or ce qui est matriel est surajout, et en quelque sorte adjoint, l'esprit qui est l'homme lui-mme, afin qu'il puisse vivre et accomplir des usages dansle monde naturel. ; parce que toutes les choses dans ce monde sont matrielles, et enelles-mmes prives de vie. Maintenant, puisque ce qui est matriel ne vit pas, et que

seul ce qui est spirituel vit, il est vident que tout ce qui vit en l'homme est son esprit, etque le corps ne sert que comme un instrument. On dit d'un instrument qu'il agit, qu'il semeut ou qu'il frappe ; mais qui ne peut voir que ces mouvements sont ceux de celui quise sert de l'instrument, et non ceux de l'instrument lui-mme ?

Puisque tout ce qui vit dans le corps, et qui d'aprs la vie agit et sent, appartient l'esprit seulement, et non au corps, il s'ensuit que l'esprit est l'homme lui-mme ; ou, cequi revient au mme, que l'homme, considr en soi, est un esprit en forme humaine.,puisque tout ce qui vit et sent dans l'homme appartient l'esprit, et que tout dansl'homme, depuis la tte jusqu'aux plantes des pieds, vit et sent. D'o il est vident que

lorsque le corps est spar de l'esprit, ce qu'on appelle mourir, l'homme lui-mmecontinue de vivre. - Ciel etEnfer, nos 432, 433.

L'ESPRIT EST UNE FORME HUMAINESUBSTANTIELLE ET ORGANISE

L'homme ne peut penser et vouloir moins qu'il n'y ait un sujet substantiel d'aprslequel et dans lequel il exerce la pense et la volition ; l'existence d'une chose sans un

sujet substantiel est une impossibilit. On peut aisment comprendre cela quand onrflchit que l'homme ne peut voir sans un organe qui est le sujet de sa vue, ni entendresans un organe qui est le sujet de son oue : La vue et l'oue sans ces organes ne sont rien,n'existent pas. Il en est de mme de la pense, qui est une vue interne, et de laperception, qui est une oue interne ; ni l'une ni l'autre ne pourraient exister si ellesn'taient dans des substances qui sont les sujets de ces facults. D'aprs cesconsidrations, on peut voir que l'esprit de l'homme est galement dans une forme, quiest la forme humaine, et qu'il est dou d'organes sensoriels et de sens dont il conserve lajouissance aussi bien lorsqu'il est rpar du corps que lorsqu'il est dans le corps ; on peutvoir galement que toute la vie de lil ainsi que toute la vie de l'oreille, en un mot, toutela vie des sens que possde l'homme, n'appartient pas son corps, mais son esprit qui

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rside dans ces organes et dans leurs plus petites parties. C'est de l que les espritsvoient, entendent, et sentent comme les hommes, non pas cependant dans le mondenaturel, mais dans le monde spirituel, aprs la sparation du corps matriel. La sensationnaturelle que l'esprit avait quand il tait dans le corps rsultait de la partie matrielle quilui tait adjointe ; mais mme alors, il avait en mme temps la sensation spirituelle par sa

pense et sa volition. Ces choses ont t dites afin que l'homme rationnel puisse tre convaincu que

l'homme, considr en lui-mme, est un esprit, et que la forme corporelle qui a tadjointe l'esprit pour le servir dans le monde naturel et matriel n'est pas l'homme, maisseulement un instrument pour l'usage de son esprit. Mais les confirmations parl'exprience sont plus convaincantes, parce que les dductions de la raison ne sont pascomprises par un grand nombre ; et, d'autre part, chez ceux qui se sont confirms dansune opinion contraire, ces raisons sont mises en doute par des raisonnements bass surles erreurs des sens. Ceux qui se sont confirms dans une opinion contraire pensent queles animaux vivent et sentent comme les hommes et que par consquent, eux aussi ontun esprit comme l'homme, et nanmoins cet esprit est dissip quand leur corps meurt.Mais la partie spirituelle des animaux n'est pas semblable celle de l'homme ; carl'homme a un Intime, que les animaux n'ont point ; c'est dans cet intime humain que leDivin influe, et c'est par lui qu'Il lve l'homme vers Lui, et le conjoint Lui-Mme.C'est de l que l'homme seul, diffremment des btes, peut penser Dieu ainsi qu'auxchoses divines du Ciel et de l'glise ; et qu'il peut d'aprs ces choses aimer Dieu et Luitre conjoint ; or ce qui peut tre conjoint au Divin ne peut tre dissip ; mais ce qui nepeut tre conjoint au Divin est dissip.

Comme il importe de dissiper les erreurs conues par l'homme qui par suite de son

manque de connaissances, et en raison d'un esprit peu dvelopp ne peut former desconclusions rationnelles sur de tels sujets, il sera dit ici quelque chose de cet Intime

Chez chaque ange, et aussi chez chaque homme, il y a un degr ou une partie intimeou suprme, dans laquelle le Divin du Seigneur influe immdiatement et de l oprecontinuellement, pour rduire en ordre autant que possible, toutes les choses intrieuressuccessivement selon leurs degrs. Ce degr intime ou suprme peut tre appel l'entredu Seigneur chez l'ange et chez l'homme, et Son habitacle en eux. C'est par ce degrintime que l'homme est homme et se distingue des animaux qui ne l'ont pas. C'est de lque l'homme peut tre lev quant aux intrieurs de son mental et de sa disposition vers

le Seigneur, de telle sorte qu'il peut croire en Lui, L'aimer et ainsi le voir ; et qu'il peutrecevoir de l'intelligence et de la sagesse, et parler d'aprs la raison, ce qui n'est pas lecas chez les animaux. C'est aussi grce ce degr intime ou suprme qu'il vitternellement ; mais ce qui est opr par le Seigneur dans cet intime n'est peru paraucun ange parce que c'est au-dessus de sa pense, et que cela transcende sa sagesse. -Cielet Enfer, n 434.

Ta science, Seigneur, est trop merveilleuse pour moi, et si leve que je n'y saurais atteindre. Sije monte aux cieux, Tu y es, si je me couche au spulcre, T'y voil. Je Te clbrerai de ce que j'ai tfait d'une tonnante et admirable manire ; Tes uvres sont merveilleuses, et mon me le connat

bien. - Ps. CXXXIX, 6, 8, 14

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L'HOMME EST ASSOCI AUX ANGES ETAUX ESPRITS ALORS QU'IL VIT DANS LE MONDE

Tout homme est en communion avec les anges du ciel ou avec les esprits de l'Enferparce qu'il est n pour devenir spirituel, et que cela n'est pas possible moins qu'il nesoit conjoint, avec ceux qui sont spirituels. Toutefois l'homme, l'ange et l'esprit ne saventrien de cette conjonction ; et cela, parce que l'homme, tant qu'il vit dans le monde, estdans un tat naturel, et que l'ange et l'esprit sont dans un tat spirituel, et qu'en raison dela diffrence entre le naturel et le spirituel, l'un n'apparat pas l'autre ; d'o il rsultevidemment qu'ils sont conjoints, non pas quant aux penses, mais quant aux affections ;et sur celles-ci peine quelqu'un rflchit-il parce qu'elles ne sont point dans la lumiredans laquelle est l'entendement et par suite la pense de l'entendement, mais elles sont

dans la chaleur dans laquelle est la volont et par suite l'amour de la volont. Laconjonction par les affections de l'amour entre les hommes et les anges et esprits est sitroite, que si elle tait rompue, et que par suite ils fussent spars, les hommestomberaient l'instant en dfaillance, et que si elle n'tait pas rpare, et qu'ils ne fussentpas conjoints, les hommes expireraient.

Comme l'homme vit continuellement en communion avec les habitants du mondespirituel, c'est pour cela mme que, lorsqu'il sort du monde naturel il se trouve aussittavec ses semblables avec qui il tait en communion dans le monde ; de l vient quechacun aprs la mort s'imagine vivre encore dans le monde, car alors il vient dans la

compagnie de ceux qui lui ressemblent quant aux affections de sa volont ; et il lesreconnat, comme les parents reconnaissent les leurs dans le monde ; et c'est pour cela,que dans la Parole, il est dit de ceux qui meurent, qu'ils ont t assembls et recueillisvers les leurs. D'aprs ce qui vient d'tre dit, on peut voir que l'homme rgnr est encommunion avec les anges du Ciel, et le non-rgnr en communion avec les esprits del'enfer. - Vraie Religion Chrtienne, n 607.

L'ange du Seigneur campe autour de ceux qui Le craignent, et les dfend. - Ps. XXXIV, 8.Il donnera charge de toi Ses anges afin qu'ils te gardent dans toutes tes voies. - Ps. XCI, 17.

LA CAUSE IMMEDIATE DE LA MORT Puisque jusqu' prsent on a ignor que le mental de l'homme, par lequel il estentendu sa volont, son entendement, est l'esprit de l'homme et que l'esprit est l'hommelui-mme ; et que d'autre part, on a ignor que l'esprit a un pouls et une respirationcomme le corps, on n'a pas pu savoir que le pouls et la respiration de l'esprit influentdans le pouls et la respiration de son corps, et les produisent. Puis donc que l'esprit del'homme jout d'un pouls et d'une respiration comme le corps, il s'ensuit qu'il y a unesemblable correspondance du pouls et de la respiration de l'esprit de l'homme avec le

pouls et la respiration de son corps ; car le mental, comme il a t dit, est l'esprit de

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l'homme ; c'est pourquoi lorsque la correspondance de ces deux mouvements cesse, il sefait une sparation, qui est la mort.

La sparation ou la mort arrive, quand le corps par quelque maladie ou quelqueaccident vient dans cet tat, qu'il ne peut pas agir comme un avec son esprit, car ainsiprit la correspondance, et avec la correspondance la conjonction ; non pas quand cesse

la respiration seule, mais quand cesse le pouls du cur ; car tant que le cur bat, l'amouravec sa chaleur vitale reste et conserve la vie, comme cela est vident par lesdfaillances et les suffocations, et aussi par l'tat de la vie de l'embryon dans l'utrus. Enun mot, la vie du corps de l'homme dpend de la correspondance de son pouls et de sarespiration avec le pouls et la respiration de son esprit ; et quand cette correspondancecesse, la vie du corps cesse, et son esprit continue dans le monde spirituel sa vie, qui esttellement semblable sa vie dans le monde naturel, qu'il ne sait pas qu'il a quitt cemonde. -Divin Amour et Divine Sagesse, n 390.

POURQUOI LA MORT DU CORPS EST NCESSAIRE Les choses qui appartiennent l'me ne se manifestent point tant que le mental estattach aux choses corporelles, au point que l'homme croit peine avoir une me, et croitencore moins qu'elle doit vivre aprs la mort ; mais ds qu'il s'loigne des chosescorporelles, celles qui appartiennent l'me et la vie se manifestent ; c'est l aussi laraison pour laquelle il faut non seulement que les choses corporelles meurent avant quel'homme puisse natre de nouveau, mais aussi que le corps meure avant que l'hommepuisse venir dans le ciel et voir les choses clestes. - Arcanes Clestes, n 1408.

En vrit, en vrit, je vous le dis : Si le grain de froment ne meurt aprs qu'on l'a jet dans laterre, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. - Jean, XII, 24.

CE QUI EST ENTENDU PAR LA MORT DANS LAPAROLE

La vie ternelle, que possderont les justes, est la vie provenant du bien ; le bien aen soi la vie, parce qu'il procde du Seigneur qui est la vie mme. Dans la vie qui

procde du Seigneur, il y a la sagesse et l'intelligence, car recevoir du Seigneur le bien etpar suite vouloir le bien, c'est la sagesse ; et recevoir du Seigneur le vrai et par suitecroire le vrai c'est l'intelligence. Or ceux qui ont cette sagesse et cette intelligence ont lavie ; et comme la flicit a t adjointe une telle vie, c'est la flicit ternelle qui estsignifie aussi par la vie. C'est le contraire pour ceux qui sont dans le mal ; ils paraissent,il est vrai, surtout eux-mmes, comme s'ils avaient la vie, mais la vie qu'ils ont est cellequi, dans la Parole, est appele la mort, et elle est aussi la mort spirituelle, car ils n'ontaucune sagesse du bien, ni aucune intelligence du vrai : c'est ce qui peut tre videntpour quiconque rflchit ; en effet, puisque la vie est dans le bien et par, suite dans levrai, elle ne peut pas tre dans le mal ni par consquent dans le faux, car le mal et le faux

sont opposs au bien et au vrai et teignent la vie ; la vie n'est donc en eux que telle

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qu'elle est dans les insenss. -ArcanesClestes, n 5070.

Je connais tes uvres : tu as la rputation d'tre vivant, mais tu es mort. Sois vigilant et affermisle reste qui va mourir. Souviens-toi, donc, de ce que tu as reu et de ce que tu as entendu, et legarde, et te repens. - Apoc., III, 2, 3.

Il fallait bien faire un festin et se rjouir, parce que ton frre que voil tait mort, et il est revenu

la vie : il tait perdu, et il est retrouv. - Luc, XV, 3 2.

TOUT HOMME EST IMMORTEL,MAIS SEUL LES BONS ONT LA VIE TERNELLE

Le Seigneur rside dans les deux facults de libert et de rationalit que possdetout homme et qui font qu'il est homme. De l vient que le mchant peut comprendreaussi bien que le bon ce qui est bien et ce qui est mal ; et que la puissance lui estcontinuellement donne par le Seigneur de rejeter le mal et de vouloir le bien. En effet,le Seigneur rside dans ces deux facults chez chaque homme, car Il veut tre reu parl'homme, faire sa demeure chez lui, et lui donner les flicits de la vie ternelle. Ceschoses appartiennent la volont du Seigneur, parce qu'elles appartiennent son DivinAmour. C'est cette volont du Seigneur qui fait que ce que l'homme pense, dit, veut etfait, apparat en lui comme tant lui. D'aprs ces explications, il est vident que c'estpar ces deux facults que le Seigneur se conjoint l'homme, et qu'il fait que l'homme estrciproquement conjoint.

Sans ces deux facults, l'homme n'aurait ni l'immortalit ni la vie ternelle, car parelles, il y a conjonction avec le Seigneur et rformation et rgnration. Par laconjonction l'homme a l'immortalit, et par la rformation et la rgnration il a la vieternelle : et comme par ces facults il y a conjonction, du Seigneur avec tout homme,tant mchant que bon, c'est pour cela que tout homme a l'immortalit ; mais la vieternelle, c'est--dire, la vie du ciel, est pour l'homme chez qui il y a la conjonctionrciproque depuis les intimes jusqu'aux derniers, c'est--dire pour l'homme qui choisit lebien, et le veut et le fait, par amour du bien lui-mme. -Divine Providence, n 96.

Je suis la Rsurrection et la Vie : celui qui croit en moi vivra quand mme il seraitmort. Et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra point pour toujours. - Jean, XI, 25.

LA MORT N'EST QUE LA SPARATIONDE L'ESPRIT DU CORPS MATRIEL

Quand le corps ne peut plus accomplir dans le monde naturel les fonctions quicorrespondent aux penses et aux affections de l'esprit qui l'anime, on dit que l'hommemeurt : cela a lieu lorsque cessent la respiration des poumons et le pouls du cur.Nanmoins l'homme ne meurt pas alors, mais il est seulement spar de la partiecorporelle qui lui avait t adjointe pour le servir dans le monde ; car l'homme lui-mme

continue de vivre. Il est dit que l'homme lui-mme continue de vivre, parce que l'homme

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n'est pas homme en vertu du corps, mais en vertu de l'esprit ; car c'est l'esprit qui pensedans l'homme, et c'est la pense avec l'affection qui fait l'homme. D'o il est vident quepar la mort du corps, l'homme qui l'habitait ne fait que passer d'un monde dans un autre.C'est pour cette raison que la mort, dans le sens interne de la Parole, signifie larsurrection, c'est--dire la continuation de la vie dans le monde spirituel.

Il y a une communication intime de l'esprit avec la respiration et le pouls du cur ;car sa pense communique avec la respiration, et son affection, qui drive de son amour,communique avec le pouls du cur. Lors donc que ces deux mouvements cessent dans lecorps, une sparation s'effectue immdiatement

Ces deux mouvements, savoir, la respiration des Poumons et le pouls du cur, sontles liens qui relient l'esprit au corps, de sorte que ds que ces liens sont briss, l'esprit estlibr, et le corps tant ds lors priv de la vie de son esprit, se refroidit et commence se dsagrger. Si la communication intime de l'esprit est avec le pouls du cur et larespiration du poumon, la raison en est que les mouvements vitaux dpendent de ces

deux choses, non seulement en gnral, mais dans chaque petit dtail. L'esprit, aprs sa sparation, reste encore un peu de temps dans le corps jusqu' ce

que le mouvement du cur ait compltement cess, et cela a lieu, suivant la nature de lamaladie qui a caus la mort ; dans certains cas, le mouvement du cur continue assezlongtemps, et dans d'autres, peu de temps. Ds que ce mouvement a cess compltement,l'homme est ressuscit ; et cela est fait par le Seigneur Seul. Par la rsurrection il estentendu la sparation de l'esprit du corps, et son introduction dans le monde spirituel.L'esprit n'est pas spar du corps avant que le battement du cur ait cess compltementparce que le cur correspond l'affection drive de l'amour, qui est la vie mme de

l'homme ; en effet, c'est de l'amour qui l'anime que chacun a sa chaleur vitale ; et tantque cette conjonction continue, il y a correspondance, et par-l mme la vie de l'espritdans le corps. - Ciel et Enfer, nos 445-447.

Quant la rsurrection des morts, n'avez-vous point lu ce que Dieu vous a dit : je suis le Dieud'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.- Matt., XXII, 31, 32.

LE PROCESSUS DE LA RSURRECTION

DCRIT` D'APRES L'EXPRIENCE Non seulement il m'a t dit comment l'homme est ressuscit, mais cela m'a aussit montr par une exprience vivante. L'exprience elle-mme m'a t accorde afinque je puisse en faire comprendre pleinement le processus.

Je fus mis dans un tat d'insensibilit quant aux sens du corps, et ainsi dans un tatpresque semblable celui des mourants, avec cette seule diffrence que la vie intrieure,ainsi la pense restait intacte, de telle sorte que je percevais et retenais dans ma mmoireles choses qui m'arrivaient, et qui arrivent ceux qui sont ressuscits des morts. Jeperus que la respiration du corps tait presque enleve, alors que la respirationintrieure de l'esprit continuait, conjointe une respiration douce et tacite du corps. La

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communication quant au pouls du cur fut alors ouverte avec le royaume cleste, parceque ce royaume correspond au cur chez l'homme. Je vis aussi les anges clestes ;quelques-uns, une certaine distance, et deux mon chevet, o ils taient assis. Ainsitoute ma propre affection fut enleve, mais la pense et la perception seules restaient. Jefus dans cet tat pendant quelques heures, et les esprits qui m'entouraient se retirrent,

pensant que j'tais mort. Je perus aussi une odeur aromatique, comme celle d'un corpsembaum ; car lorsque les anges clestes sont prsents, l'odeur de la mort est peruecomme tant aromatique. Lorsque les esprits peroivent cette odeur, ils ne peuventapprocher ; ainsi, les mauvais esprits sont loigns de l'esprit de l'homme au moment oil est introduit dans la vie ternelle. Les anges qui se trouvaient prs de ma tte taientsilencieux, me communiquant seulement leurs penses ; et lorsque celles-ci sont reues,les anges savent que l'esprit est dans l'tat o il peut tre retir du corps. Lacommunication de leurs penses s'effectue dans le ciel. Comme la pense et laperception m'avaient t laisses afin que je puisse connatre et me rappeler comment larsurrection se fait, je perus que ces anges dsiraient connatre mes penses, pour

s'assurer qu'elles taient semblables celles des mourants, lesquelles se rapportentgnralement la vie ternelle ; et ils dsiraient maintenir mon esprit dans cette pense.Il me fut accord spcialement de percevoir, et aussi de sentir comme une attraction etune extraction des intrieurs de mon mental et par consquent de mon esprit, du corps, etil me fut dit que cela tait fait par le Seigneur, et que c'est le moyen par lequel larsurrection est opre.

Les anges clestes qui sont auprs de celui qui est ressuscit, ne l'abandonnent pas,parce qu'ils aiment tout le monde ; mais si l'esprit du ressuscit est tel qu'il ne peut plussupporter la prsence d'anges clestes, il dsire en tre spar, et alors des anges du

Royaume spirituel du Seigneur s'approchent et lui ouvrent les yeux la lumirespirituelle ; car jusqu'alors il n'a rien vu, mais il avait la pense seulement. Il m'a aussit montr comment cela tait fait. Il semblait que les anges spirituels droulaient lapeau qui recouvre lil gauche, afin que lil pt tre ouvert. Cela n'est qu'uneapparence, mais l'esprit peroit la chose ainsi ; et lorsque la peau qui recouvre lilsemble avoir t droule, il peroit quelque lumire, mais obscurment, peu prscomme il arrive parfois l'homme de percevoir la lumire travers ses paupires closesau moment de se rveiller. Cette lumire obscure me parut tre d'une couleur cleste,mais j'appris par la suite que la couleur varie avec les diffrentes personnes, Aprs celaj'eus la sensation que quelque chose tait doucement droul de sur mon visage, et alorsla pense spirituelle est induite. Cette sensation de comme un droulement d'une peausur le visage est aussi une apparence qui reprsente la transition de la pense naturelle la pense spirituelle. Les anges prennent un soin extrme pour viter qu'aucune ide quine soit inspire par l'amour ne se prsente la personne au cours de sa rsurrection. Ilslui disent alors qu'il est un esprit. Aprs lui avoir ouvert les yeux la lumire, les angesspirituels rendent au nouveau venu tous les services qu'il peut dsirer dans cet tat, etl'instruisent concernant les choses de l'autre vie, autant qu'il peut les comprendre ; maissi l'esprit novice n'est pas dispos recevoir l'instruction, il dsire se sparer de cesanges. Ce ne sont pas eux qui l'abandonnent, mais lui-mme qui s'en spare ; car les

anges aiment toute personne et leur plus grand dsir est de lui rendre des services, de

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l'instruire et de l'introduire dans le ciel, car cela est pour eux la plus grande joie. Aprsque le nouveau venu s'est spar des anges, il est reu par de bons esprits, qui aussi luirendent toutes sortes de services tant qu'il reste avec eux ; mais si sa vie dans le monde at telle qu'il ne peut rester dans la compagnie des bons, il dsire se sparer d'euxgalement, et ces changements continuent, jusqu' ce qu'enfin il s'associe avec ceux qui

sont semblables lui. Avec eux, il trouve sa vie, et ce qui est tonnant, il mne une viesemblable celle qu'il a mene dans le monde. - Cielet Enfer, nos 448-450.

L'HOMME APRES LA MORT EST DANSUNE PARFAITE FORME HUMAINE

Que la forme de l'esprit d'un homme est la forme humaine, ou autrement dit, quemme dans sa forme l'esprit est un homme, cela est vident quand on considre quel'homme est homme d'aprs son esprit, et nullement d'aprs son corps. La forme du,corps adjoint l'esprit correspond celle de ce dernier, car l'esprit est revtu d'un corpssuivant sa propre forme. C'est de l que l'esprit d'un homme agit sur chaque partie ducorps, mme la plus petite partie, d'une manire si intime, tel point que si une partiequelconque du corps tait soustraite cette action, elle cesserait de vivre. Que tel soit lecas, on peut le savoir d'aprs cette seule considration, que la pense et la volontmettent en activit toutes les parties du corps, tant collectivement que sparment. Or lapense et la volont appartiennent l'esprit de l'homme, et non pas au corps. Si l'hommequi vit dans le monde naturel ne voit pas dans une forme humaine un esprit dsincarn,ou l'esprit d'un autre homme, la raison en est que lil, qui est l'organe de la vue

corporelle est matriel ; or ce qui est matriel ne peut voir que ce qui est matriel, et cequi est spirituel voit ce qui est spirituel. Mais lorsque la vue spirituelle est ouverte, lesesprits sont vus dans leur propre forme, qui est la forme humaine.

La forme de l'esprit est la forme humaine, parce que l'homme quant son esprit, estcr pour tre une forme du ciel ; car toutes les choses du ciel et de son ordre sontrassembles dans celles qui constituent le mental de l'homme ; c'est de l que l'homme ala facult de recevoir l'intelligence et la sagesse. Que l'on dise la facult de recevoirl'intelligence et la sagesse, ou la facult de recevoir le ciel, c'est la mme chose. - Ciel et

Enfer, nos 453, 454.

Et moi, Jean, j'ai vu et j'ai ou ces choses. Et aprs les avoir oues et vues, je me jetai aux piedsde l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi bien de le faire ; car je suiston compagnon de service. Adore Dieu. - Apoc., XXII, 8, 9.

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L'HOMME RESTE ENTIEREMENT HOMME

DANS L'AUTRE MONDE Il m'a t montr par d'innombrables expriences que lorsque l'homme quitte lemonde naturel pour entrer dans le monde spirituel, ce qui arrive quand il meurt, ilemporte tout ce qui fait qu'il est homme, except son corps matriel ; car lorsqu'il entredans la vie aprs la mort, il a un corps comme dans le monde naturel ; il n'y a aucunediffrence quant l'apparence, puisqu'il ne s'aperoit d'aucun changement. Toutefois, soncorps est alors spirituel, et par consquent spar du corps matriel ou purifi des chosesterrestres. Quand ce qui est spirituel touche et voit ce qui est spirituel, c'est exactementcomme lorsque ce qui est naturel touche et voit ce qui est naturel ; de sorte que lorsque

l'homme est devenu un esprit, il ne sait rien d'autre sinon qu'il est dans le corps qu'ilavait dans le monde ; par consquent, il ne sait pas qu'il a trpass. Car l'homme devenuesprit jouit aussi de tous les sens tant externes qu'internes, dont il avait la jouissance dansle monde ; il voit comme auparavant ; il entend et parle comme auparavant ; il odore etgote comme auparavant, et lorsqu'on le touche, il le sent comme auparavant. Il dsire,souhaite, pense, rflchit, aime et veut comme auparavant ; et ceux qui aiment lestudes, lisent et crivent comme auparavant. En un mot, le passage de cette vie dansl'autre, ou de ce monde dans l'autre, est semblable au passage d'un endroit dans un autre ;car l'homme emporte tout ce qu'il possdait en lui-mme comme homme, de sorte qu'onne saurait dire que l'homme, aprs la mort, qui n'est que la mort du corps matriel, a

perdu quoique ce soit de ce qui fait sa personnalit il emporte avec lui sa mmoirenaturelle, car il retient tout ce qu'il a entendu, vu, lu, appris, et pens dans le monde,depuis la plus tendre enfance jusqu' la fin de sa vie ; mais comme les objets naturelsdont le souvenir est dans la mmoire ne peuvent tre reproduits dans le monde spirituel,ces souvenirs sont l'tat latent, comme cela arrive dans le monde quand l'homme nepense pas telle ou telle chose, ou telle ou telle personne : nanmoins ces choses passessont reproduites quand il plat au Seigneur. L'homme sensuel ne peur croire que tel estl'tat de l'homme aprs la mort, parce qu'il ne le comprend pas, car l'homme sensuel nepeut faire autrement que penser naturellement, mme au sujet de choses spirituelles, ils'ensuit que tout ce qu'il ne voit pas de ses yeux corporels et ne touche pas avec sesmains, il affirme que cela n'a aucune existence.

Nanmoins, la diffrence est grande entre la vie de l'homme dans le monde spirituelet sa vie dans le monde naturel. Ceux qui sont dans le ciel ont les sens de la vue et del'oue bien plus exquis qu'ils ne l'avaient dans le monde, et ils pensent aussi plussagement qu'auparavant ; car ils vivent dans la lumire du ciel, qui surpasse de beaucoupde degrs la lumire du monde ; et ils entendent dans une atmosphre spirituelle qui, demme, surpasse de beaucoup de degrs l'atmosphre terrestre. Ces diffrences, en ce quiconcerne les sens externes sont semblables la diffrence qui existe entre un ciel clair etun pais brouillard dans le monde, ou encore entre la lumire de midi et le crpuscule.

En effet, puisque la lumire du ciel est le Divin Vrai, Elle permet la vue anglique de

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voir et de distinguer les plus petites choses. La vue externe des anges correspond aussi leur vue interne, qui est celle de leur entendement ; car chez les anges il y acorrespondance entre la vue interne et la vue externe, de sorte qu'elles font un ; d'orsulte leur sens exquis de la vue. Leur oue galement correspond la perception tant deleur entendement que de leur volont ; et par consquent, ils peroivent dans le son de

voix et les paroles prononces par un autre, les moindres dtails de son affection et de sapense ; dans le son de sa voix ils peroivent toutes les particularits de son affection, etdans les paroles qu'il prononce, toutes les particularits de sa pense. Toutefois, lesautres sens des anges ne sont pas aussi exquis que ceux de leur vue et de leur oue, parceque la vue et l'oue servent leur intelligence et leur sagesse, mais non les autres ; sidonc ces derniers taient aussi exquis, ils diminueraient la lumire et les dlices de leursagesse, et introduiraient le dlice des dsirs provenant de diffrents apptits corporels,qui obscurciraient et affaibliraient leur entendement dans la mesure o ils prvaudraient.Tel est le cas chez les hommes dans le monde, car ils sont lourds d'esprit et stupides ence qui concerne les vrits spirituelles, dans la mesure o ils s'adonnent l'excs au sens

du got et aux attraits du toucher. - Ciel et Enfer, nos 461, 462.Ensuite je regardai, et je vis une grande multitude que personne ne pouvait compter, de toute

nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue ; ils se tenaient devant le trne et devantl'Agneau, vtus de robes blanches, et ils avaient des palmes la main ; et ils criaient d'une voixforte, en disant : Le salut est notre Dieu qui est assis sur le trne, et l'Agneau. - Apoc., VII, 9,10.

LA DIFFRENCE ENTRE LA RSURRECTION

DU SEIGNEUR ET CELLE DE L'HOMME Le Seigneur est ressuscit non seulement quant son esprit mais aussi quant soncorps, parce qu'Il a glorifi tout son Humain quand Il tait dans le monde, c'est--direqu'Il l'a fait Divin ; car chez Lui l'me tait le Divin Mme, et son Corps fut rendusemblable l'me, c'est--dire au Pre, et par consquent il fut fait Divin aussi. C'est del que, diffremment de tout homme, Il ressuscita avec tout son corps. Il le montra aussiclairement ses disciples, qui croyaient voir un esprit quand Il leur apparut, car Il leurdit :

Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n'a ni chair ni os,comme vous voyez que j'ai. En leur disant cela, Il leur montra ses mains et ses pieds. - Luc, XXIV,39-40.

Ainsi, par ces paroles, Il dclara qu'Il tait Homme non seulement quant l'esprit,mais aussi quant au corps. - Ciel et Enfer, n 316.

Jsus leur rpondit Dtruisez ce temple et en trois jours je le relverai. Mais Il parlait dutemple de son corps. - Jean, II, 19, 21.

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L'ENSEIGNEMENT DU SEIGNEUR

CONCERNANT LES MARIAGES DANS LE CIEL Dans les vanglistes, on lit ces paroles :Quelques-uns des sadducens, qui disent qu'il n'y a point de rsurrection, s'approchrent et firent

Jsus, cette question : Matre, voici ce que Mose nous a prescrit : Si le frre de quelqu'un meurt,ayant une femme sans avoir d'enfants, son frre pousera la femme, et suscitera une postrit sonfrre. Or, il y avait sept frres. Le premier se maria, et mourut sans enfants. Le second et letroisime pousrent la veuve ; il en fut de mme des sept, qui moururent sans laisser d'enfants.Enfin, la femme mourut aussi. la rsurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle donc la femme ? Carles sept l'ont eue pour femme. Jsus leur rpondit : Les enfants de ce sicle font des noces et sontdonns en mariage ; mais ceux qui seront trouvs dignes d'avoir part au sicle venir et la

rsurrection des morts ne feront point de noces ni ne seront donns en mariage ; ils ne pourront plusmourir, parce qu'ils sont semblables aux anges, et qu'ils sont fils de Dieu, tant fils de larsurrection. Que les morts ressuscitent, c'est ce que Mose a fait connatre quand, prs du buisson,il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Or, Dieu n'est pasDieu des morts, mais des vivants ; car par Lui tous vivent. - Luc, XX, 27-38 ; Math., XXII, 23-33 ;Marc, XII, 18-27.

Il y a deux choses que le Seigneur a enseignes par ces paroles : la premire, quel'homme ressuscite aprs la mort ; et la seconde, qu'on n'est point donn en mariage dansle ciel. Que l'homme ressuscite aprs la mort, Il l'a enseign par ces paroles, que Dieun'est point le Dieu des morts mais des vivants, et qu'Abraham, Isaac et Jacob vivent.

C'est aussi ce qu'Il a enseign dans la parabole sur le riche en enfer et sur Lazare au ciel.- Luc, XVI, 22-31.

Secondement, qu'on n'est point donn en mariage dans le ciel, Il l'enseigne par sesparoles, que ceux qui sont jugs dignes de prendre part l'autre sicle ne font point denoces, et ne sont point donns en mariage.

Il est bien vident d'aprs les paroles qui suivent immdiatement qu'il n'est pas entendud'autres noces que les noces spirituelles ; car Il dit : Ils ne peuvent plus mourir, parcequ'ils sont pareils aux anges, et qu'ils sont fils de Dieu, tant fils de la rsurrection. Parles noces spirituelles il est entendu la conjonction avec le Seigneur, et celle-ci se faitdans le monde ; et quand elle a t faite dans le monde, elle a aussi t faite dans lescieux ; c'est pourquoi dans les cieux il n'est pas fait de noces une seconde fois et on n'estpas donn en mariage, cela est aussi entendu par ces paroles : Les fils de ce sicle fontdes noces et sont donns en mariage ; mais ceux qui seront jugs dignes d'obtenir l'autresicle, ne feront point de noces ni ne seront donns en mariage. Ceux-ci sont aussiappels par le Seigneur Fils des Noces - Math., IX, 15 ; Marc, II, 19 - et ici anges, fils de Dieu et fils de la rsurrection .

Il est vident d'aprs les passages suivants que faire des noces, c'est tre conjoint auSeigneur, et qu'entrer aux noces, c'est tre reu dans le Ciel par le Seigneur.

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Le Royaume des Cieux est semblable un Roi, qui fit des noces pour son Fils ; et il envoya desserviteurs, et il invita aux noces. - Math., XXII, I-14.

Le Royaume des Cieux est, semblable dix vierges, qui sortirent la rencontre duFianc ; les cinq qui taient prtes entrrent aux noces, mais celles qui n'avaient pointd'huile dans leurs lampes, il ne fut pas ouvert, et le Seigneur leur dit :

Je ne vous connais point. - Math., XXV, 1 et suiv.Il est vident que le Seigneur a parl ici de Lui-Mme, car au verset 13, il est dit :

Veillez, parce que vous ne savez pas le jour ni l'heure, o le Fils de l'homme viendra.

Puis aussi, d'aprs l'Apocalypse :

Il est venu le temps des noces de l'Agneau, et Son pouse s'est pare. Heureux ceux qui ont t,appels au Souper des noces. - XIX, 7, 9-Amour Conjugal, n41.

LA MORT NE SPARE PAS CEUX QUI SONTUNIS PAR UN AMOUR VRAIMENT CONJUGAL

Ceux qui ont vcu entre eux dans l'amour vraiment conjugal ont t unis quant auxmes, et par suite quant aux mentals ; et cette union, tant spirituelle, est une adjonctionactuelle de l'me et du mental de l'un, l'me et au mental de l'autre adjonction qui nepeut nullement tre dissoute. Il s'en suit que de tels couples ne peuvent nullement trespars par la mort de l'un, puisque l'esprit du dfunt ou de la dfunte cohabite sanscesse avec l'esprit de celle ou de celui qui a survcu, et cela jusqu' la mort du survivant,

quand de nouveau, ils se rejoignent, et se runissent, et qu'ils s'aiment plus tendrementqu'auparavant parce qu'ils sont dans le monde spirituel. -AmourConjugal, n 321.

Jsus leur rpondit : N'avez-vous pas lu que Celui qui cra l'homme, au commencement, les cramle et femelle, et qu'il est dit : C'est cause de cela que l'homme quittera son pre et sa mre, etqu'il s'attachera son pouse, et les deux ne seront qu'une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux,mais une seule chair. - Math., XIX, 4, 5, 6.

LES ERREURS DE LA FOI CONCERNANT

LA RSURRECTION La croyance commune jusqu' prsent a t que les hommes n'entrent pas dans leciel ou dans l'enfer avant le jour du Jugement Dernier, lorsque les mes retournerontdans leur corps, et jouiront ainsi des choses qu'on croit appartenir en propre au corps.Les simples ont t amens cette croyance par ceux qui ont fait profession de sagesseet se sont livrs des recherches sur l'me de l'homme. Comme ceux-ci n'ont port leurpense que sur le monde naturel et nullement sur le monde spirituel, ni par consquentsur l'homme spirituel, il ne leur est pas venu l'esprit que l'homme naturel tire sa formede l'homme spirituel. Ils auraient pu voir cependant que, c'est l'homme spirituel qui

pense et qui veut, et que la pense et la volont sont tout clans toutes les choses de

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l'homme naturel, d'une manire si absolue, que l'action n'est que la volont, et que lelangage n'est que la pense ; car si tu tes la pense et la volont, l'instant cessent lelangage et l'action. Comme ces rudits n'ont rien su du monde spirituel, ni rien parconsquent de l'esprit de l'homme, c'est pour cela qu'ils ont conu l'ide que l'homme nepeut pas vivre homme avant que son me soit rentre dans le corps, et se soit revtue de

ses sens. De l sont nes ces ides si vaines sur la rsurrection, savoir que les corps,quoique rongs par les vers ou rduits entirement en poussire, seraient recomposs parla Divine Toute-Puissance, et seront runis aux mes ; et que cela n'arrivera qu' la fin dumonde, quand l'univers visible prira ; outre plusieurs autres choses semblables quitoutes surpassent la conception de telle sorte qu' la premire intuition du mental elles semontrent impossibles et contre l'Ordre Divin, et par suite aussi affaiblissent la foi deplusieurs. En effet, ceux qui pensent d'aprs quelque sagesse ne peuvent croire que cequ'ils saisissent en quelque faon ; et la foi aux choses impossibles n'existe pas. C'est del aussi que tirent un argument ngatif ceux qui ne croient pas la vie aprs la mort. -

Jugement Dernier, n 24.

Lorsqu'un homme entend la Parole du Royaume de Dieu, et qu'il ne la comprend point, le malinvient, et enlve ce qui a t sem dans son cur. - Math., XIII, 19.

POURQUOI LA CROYANCE EN LA RSURRECTIONDU CORPS MATRIEL A T PERMISE

Il a t permis aux hommes de croire la rsurrection du corps matriel parce que, nepensant que d'aprs les sens, ils ne peuvent comprendre autre chose sinon que l'me ou

l'esprit ne peut vivre dans la forme humaine moins qu'elle ne reprenne le corps dontelle tait enveloppe dans le monde. Si donc, on ne leur disait pas que ce corpsressuscitera, ils rejetteraient de leur cur, comme incomprhensible, la doctrine sur larsurrection et sur la vie ternelle. Toutefois, cette ide sur la rsurrection a au moinscela d'utile, qu'ils croient la vie aprs la mort ; et de cette foi il rsulte que, lorsqueatteints d'une maladie grave ils sont tendus dans un lit et ne pensent point, commeprcdemment, d'aprs les choses mondaines et corporelles, ils croient alors qu'aussittaprs leur dcs ils vivront. Ils parlent mme alors du ciel et de l'espoir d'y vivre aussittaprs la mort sans avoir gard ce qu'on leur a enseign sur le jugement dernier. Demme lorsque ceux qui sont dans la foi parlent des leurs qui meurent ou sont morts, sanspenser en mme temps au jugement dernier, ils croient qu'ils doivent vivre et qu'ilsvivent hommes aussitt aprs le dcs. -Arcanes Clestes, n 10758.

POURQUOI LA VRIT CONCERNANT LA VIEFUTURE N'EST PAS RVLE AU MOYEN DE VISIONS

Presque tous ceux qui, par la mort, entrent dans le monde spirituel sont trs tonnsde se trouver vivants, et de s'apercevoir qu'ils sont hommes exactement comme

auparavant ; qu'ils voient, entendent, et parlent, que leur corps a le sens du toucher, et

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qu'il n'y a absolument aucune diffrence. Ils sont aussi stupfis de penser que l'glisene sache rien de cet tat de l'homme aprs la mort, ni rien au sujet du ciel et de l'enfer,lorsque cependant tous ceux qui, ds le commencement, ont vcu dans le monde, sontdans l'autre monde o ils continuent de vivre comme hommes. Ils se demandent aussipourquoi cela n'tait pas rvl ouvertement aux hommes dans le monde par des visions,

vu que c'est une chose essentielle de la foi de l'glise. Mais il leur fut dit du ciel que celaaurait pu tre fait, car rien n'est plus facile quand il plat au Seigneur, mais que ceux quise sont confirms dans des faussets contre ces choses, ne croiraient pas mme s'il leurtait permis de voir ; et aussi que chez ceux qui sont imbus de faussets, il seraitdangereux de confirmer quoi que ce soit au moyen de visions, parce qu'ilscommenceraient par croire pour nier ensuite peu aprs, et ainsi ils profaneraient la vrit.La Parole, du reste, enseigne que ceux qui sont dans des faussets ne seraient paspersuads, mme si des rvlations extraordinaires leur taient accordes.

Abraham lui rpondit : Ils ont Mose et les prophtes ; qu'ils les coutent. Le riche dit : Non, preAbraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S'ils

n'coutent pas Mose et les Prophtes, ils ne se laisseront pas persuader quand mme quelqu'un desmorts ressusciterait. - Luc, XVI, 29-31

L'IDE SPIRITUELLE CONCERNANT LA MORT Les anges n'ont aucune connaissance de la mort, ni de la maladie ; ils n'en ontaucune ide ; c'est pourquoi quand l'homme lit dans la Parole des passages o il estquestion de mort ou de maladie, ils ont l'ide de la continuation de la vie et de larsurrection. La raison en est que lorsque l'homme meurt, il dpouille seulement ce quilui avait servi pour l'usage dans le monde, et il entre dans la vie, dans laquelle il avait tquant son esprit. Pareillement l'ide de la rgnration se prsente eux, car largnration est la rsurrection la vie, puisque auparavant l'homme tait spirituellementmort, tandis que quand il a t rgnr il devient vivant et fils de la rsurrection :l'homme lui-mme quand il vit dans le corps, s'il dsire le Ciel, n'a pas non plus d'autrepense sur la mort et sur la maladie qui la prcde, sinon que c'est la rsurrection la vie; car lorsqu'il pense au ciel, il se dtache de l'ide qui concerne le corps, surtout quand ilest malade et qu'il approche de la mort ; de l il est vident que l'ide spirituelle sur lamort du corps est une ide sur le renouveau de la vie. -Arcanes Clestes, n 6221.

En vrit, en vrit, je vous dis que celui qui coute ma Parole et qui croit Celui qui m'aenvoy, a la vie ternelle, et il ne sera point sujet la condamnation ; mais il est pass de la mort la vie. - Jean, V, 24.

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LA MORT ET LA RÉSURRECTION - Emanuel Swedenborg