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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/313188474 Histoire des idées politiques. La pensée politique occidentale de l'Antiquité gréco-romaine à nos jours Book · September 2016 DOI: 10.3917/arco.nayco.2016.01 CITATIONS 2 READS 33,271 1 author: Olivier Nay Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne 55 PUBLICATIONS 666 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Olivier Nay on 01 February 2017. The user has requested enhancement of the downloaded file.

La pensée politique occidentale de l’Antiquité à nos jours ......des idées politiques s’est lentement ouverte à l’histoire des courants de pensée et des doctrines qui interrogent

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    Histoire des idées politiques. La pensée politique occidentale de l'Antiquité

    gréco-romaine à nos jours

    Book · September 2016

    DOI: 10.3917/arco.nayco.2016.01

    CITATIONS

    2READS

    33,271

    1 author:

    Olivier Nay

    Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    55 PUBLICATIONS   666 CITATIONS   

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  • SCIENCE POLITIQUE

    5628676ISBN 978-2-200-61350-1

    HISTOIRE DES IDÉES POLITIQUESLa pensée politique occidentale de l’Antiquité à nos jours

    Olivier NAY

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    HISTOIRE DES IDÉES POLITIQUESLa pensée politique occidentale de l’Antiquité à nos jours

    Comment les hommes comprennent-ils leur époque ? Comment envisagent-ils leur avenir ? Quelle influence leurs idées exercent-elles sur la société ? Quel lien existe-t-il entre la philosophie, le droit, la religion et les grandes luttes politiques qui divisent le corps social ?

    Cette deuxième édition offre un vaste panorama des idées poli-tiques de l’Antiquité gréco-romaine à nos jours. Elle revient sur les grandes questions qui ont nourri la réflexion politique : les concep-tions antiques de la citoyenneté et de la loi, les désaccords entre la théologie et les « sciences nouvelles », la formation des théories de l’État, la progression de l’idée démocratique, la confrontation entre socialisme et libéralisme, jusqu’aux débats actuels sur la justice, le communautarisme et le multiculturalisme. Elle intègre un nouveau chapitre sur les critiques du totalitarisme et la défense de la liberté.

    Dans une perspective ouverte sur l’histoire sociale et politique, l’auteur procède à une analyse rigoureuse des grands débats phi-losophiques et juridiques qui ont contribué à la formation de la pensée occidentale.

    OLIVIER NAY est professeur de science politique à l’Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne. Il est vice-président de l’Association française de science politique.

    2eéd.

    2e édition

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  • Qu’est- ce que l’histoire des idées politiques ?

    L’histoire des idées politiques étudie l’ensemble des connaissances relatives à la légitimité, à l’organisation et aux fins du pouvoir. Elle s’intéresse aux savoirs très divers traitant du gouvernement, du bien commun, de la justice et de la paix, des règles de la vie commune, ou encore du destin collectif de la société. Elle interroge les conceptions philosophiques, doctrinales ou idéologiques à partir desquelles sont déterminés les fonctions et les responsabilités de ceux qui gouvernent, mais aussi les droits et les obligations de ceux qui obéissent. Elle tente de comprendre comment des théories sociales, éthiques et juridiques utilisées pour organiser la vie publique s’appuient sur des pensées plus générales relatives à la nature, à la religion, à l’univers, à l’individu, aux classes sociales, aux communautés ou à la société tout entière.

    Les catégories « idées politiques » et « pensée politique » cachent des réalités très diverses. Ces catégories ont longtemps été utilisées pour évoquer les grands ouvrages de la philosophie politique, ceux des penseurs majeurs qui ont contribué au renouvelle-ment de la réflexion théorique sur le pouvoir. Elles renvoient également aux doctrines majeures, aux courants de pensée et aux traditions intellectuelles qui dominent l’ana-lyse de la société politique à un moment donné. Dans un sens encore plus ample, les idées politiques peuvent inclure les mythes, les systèmes symboliques et les grands récits organisant la mémoire d’une société. L’expression peut désigner enfin, dans une perspective sociologique, les représentations, les croyances et les valeurs à partir desquelles des acteurs sociaux (individus, groupes, communautés) construisent leur identité, interviennent dans la vie sociale et participent à la vie de la cité.

    Dans l’enseignement universitaire, l’histoire des idées politiques s’est longtemps cantonnée aux grands textes de la littérature philosophique, dans une perspective ini-tiée au milieu du xxe s. par l’historien américain Arthur O. Lovejoy. Focalisée sur les productions savantes, cette histoire des idées a été critiquée pour faire dialoguer les grands philosophes par- delà les siècles, de façon décontextualisée, sans jamais s’inter-roger sur le caractère historiquement situé de leurs propositions. Par la suite, l’étude des idées politiques s’est lentement ouverte à l’histoire des courants de pensée et des doctrines qui interrogent les sources, la légitimité et les fins du pouvoir.

    L’intérêt des historiens des idées pour les œuvres présentant un caractère érudit et intel-lectuel se double aujourd’hui de nouvelles recherches s’intéressant aux formes de savoirs plus ordinaires et aux supports d’expression politique qui ne relèvent pas directement de la philosophie – tels les récits littéraires, les pamphlets, les journaux, les discours poli-tiques, les tracts ou les correspondances privées… Les œuvres philosophiques ou théo-riques les plus élaborées se nourrissent en effet d’idées portées par des acteurs sociaux qui agissent en dehors des arènes politiques centrales et ne sont pas nécessairement intégrées dans les milieux où se côtoient savants et philosophes. De même, dans la société, certains groupes plus ou moins organisés se mobilisent pour défendre leurs intérêts, transformer ar

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  • Histoire des idées politiques2

    leurs conditions de vie ou promouvoir des valeurs. Si leurs idées ne prennent pas la forme de démonstrations savantes et si leur influence sur les milieux intellectuels de leur temps peut sembler limitée, ils n’en participent pas moins à la production de catégories et d’idées sur le politique qui peuvent inspirer les observateurs de la société et nourrir de nouvelles réflexions théoriques. Par exemple, les protestants victimes de persécutions religieuses aux xvie et xviie s. ont contribué, en luttant pour les libertés de religion et de culte, à diffuser des idées sur la tolérance, le rôle du droit, le contrat social ou le consentement populaire, reprises par la suite par des juristes et philosophes favorables à la limitation du pouvoir royal. De même, les mouvements coopératifs nés en France et en Angleterre au xixe s., désireux de renforcer l’entraide sociale dans le monde ouvrier, ont influencé, les thèses sur la coopération et le mutualisme des premiers théoriciens socialistes.

    Si l’histoire des idées s’intéresse nécessairement au contenu des théories politiques, elle se donne aussi pour objectif de montrer la complexité de leurs conditions de production, de circulation et de diffusion dans la société. Elle en éclaire les usages politiques et sociaux, en supposant que les énoncés politiques ne sont pas simplement une actualisation de normes intemporelles détachées de toute réalité.

    Histoire des idées, philosophie et théorie

    Les historiens des idées recourent aux sciences sociales pour comprendre l’évolu-tion des façons de penser la société. Leur objectif n’est donc pas de dégager des propo-sitions morales, sociales ou juridiques susceptibles d’orienter la société dans un sens qui paraît le plus souhaitable ou le plus juste. Il est, plus modestement, de comprendre le rôle que jouent les idées dans la construction et le développement des sociétés.

    Les démarches de la philosophie et de la théorie sont différentes de celle de l’his-toire des idées. Certes, aujourd’hui, la théorie politique renonce souvent aux exercices purement spéculatifs dans lesquels la philosophie a pu parfois s’enfermer. Les théo-riciens politiques travaillent dans les universités en lien avec la science politique. Ils mènent des réflexions sur des problèmes concrets : comment organiser la délibération politique en démocratie ? Sur quelles valeurs établir la communauté des citoyens ? Comment lutter contre les discriminations dans la société ? Comment concilier la liberté et l’égalité dans la promotion des droits humains ? Comment protéger les identités dans le cadre de l’État- nation ou dans l’espace politique européen ? Les théoriciens n’hésitent pas, à cet égard, à confronter leurs arguments aux observations empiriques proposées par les historiens, politistes et sociologues.

    Toutefois, la philosophie et la théorie politique se distinguent de l’histoire des idées sur un point central : elles assument pleinement une visée normative. Philosophes et théoriciens s’attachent ainsi à dégager des propositions relatives à la vie commune, dans une perspective qui interroge la portée universelle d’énoncés définissant ce qui est bien et ce qui est juste. Il est même souhaitable, selon eux, de forger des concepts dotés d’une validité générale, dégagés des contraintes immédiates posées par la société. Ils conservent l’ambition de penser les conditions de la société politique idéale. Pour eux, les historiens, en visant la description de la réalité politique à partir des sciences sociales, sont confrontés à une limite interne puisqu’en considérant les idées comme de simples « constructions sociales », ils s’empêchent de dégager des critères de jugement permettant de penser le monde social dans sa dimension morale.

    Le projet intellectuel de l’histoire poursuit une visée différente. Il s’inscrit dans une épistémologie scientifique dont la finalité est d’observer, décrire et comprendre des

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    faits, afin d’expliquer les évolutions des sociétés. Pour cette raison, les historiens des idées évitent de s’appuyer sur des « prénotions », des jugements et des principes géné-raux qui défendent une conception particulière du bien commun et de la justice. Leur but étant de comprendre le passé de la façon la plus objective possible, ils affichent pour la plupart une « neutralité axiologique », c’est- à- dire une démarche renonçant à considérer les faits et les connaissances du point de vue des valeurs. Si l’un de leurs objectifs est de montrer que les idées jouent un rôle important dans la dynamique des sociétés, ils n’ambitionnent pas de faire eux- mêmes usage de ces idées pour orienter le débat théorique ou politique dans un sens déterminé. Pour les historiens, les idées ne sauraient être d’ailleurs considérées comme des catégories universelles, indépen-dantes des conditions sociales et matérielles d’existence. Elles sont nécessairement « situées », puisqu’elles sont toujours forgées dans un environnement social, politique et culturel particulier. À cet égard, elles ne désignent pas les mêmes choses d’une période à l’autre, ni d’une société à l’autre. De même, leur progression dans l’histoire suit un cheminement aléatoire fait d’inévitables hésitations, erreurs et tâtonnements. Les idées ne sont donc pas des réalités stables ; elles ont leur propre historicité.

    De l’histoire sociale à l’histoire intellectuelle du politique

    L’intérêt des historiens pour l’analyse des idées diffère assez nettement selon les sen-sibilités historiographiques. Dans la recherche contemporaine, par exemple, les partisans d’une « histoire sociale » du politique ou les promoteurs de la « microhistoire » (attentive à la vie ordinaire des individus) n’accordent pas une place prioritaire à l’étude des idées. Les travaux sociohistoriques montrent par exemple que la démocratie représentative, au- delà des débats intellectuels qui ont accompagné les périodes révolutionnaires et l’ou-verture des systèmes politiques aux xixe et xxe s., s’est institutionnalisée en Europe de façon lente et chaotique comme un processus historique de transformation des pratiques sociales (disparition des formes de contrôle social exercées sur les électeurs, développe-ment de la concurrence politique, institutionnalisation du vote secret et apprentissage du geste électoral, luttes sociales pour la reconnaissance des libertés d’opinion et d’expres-sion, développement de l’instruction publique, etc.). Pour autant, la sociohistoire est loin de se détourner de l’étude des idées. Certains historiens s’intéressent par exemple aux transformations sociales qui ont facilité la diffusion des textes et des savoirs depuis des Lumières et la Révolution française (R. Darnton, T. Tackett, R. Chartier). Dans le même sens, les sociologues ont développé des analyses visant à mieux comprendre les processus sociaux qui accompagnent le développement et la circulation des idées (P. Bourdieu, A. Abbott, R. Collins), dont s’inspire aujourd’hui la « nouvelle sociologie des idées » aux États- Unis et l’« histoire sociale des idées » en France.

    Plus récemment, les historiens européens participant au développement d’une « histoire intellectuelle » du politique ont contribué au renouvellement de la recherche sur les idées. Ces historiens ne forment pas une école unifiée : l’intérêt pour l’étude de la question du pouvoir sous l’angle de la production historique des concepts et des savoirs se retrouve à la fois chez les historiens de l’école de Cambridge (autour de John Pocock et Quentin Skinner), chez ceux de la Begriffsgeschichte en Allemagne (sous l’influence de Reinhart Koselleck), dans l’approche généalogique et critique initiée par Michel Foucault (elle- même nourrie par l’épistémologie historique fran-çaise de Georges Canguilhem et Gaston Bachelard), ou encore chez des historiens des religions (Michel de Certeau), des pratiques culturelles (Roger Chartier), de l’idée démocratique (Pierre Rosanvallon) ou des disciplines intellectuelles (François Dosse).

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  • Tous ces historiens ont pour point commun d’accorder une attention particulière aux systèmes de pensée à partir desquels les groupes sociaux tentent de comprendre leur époque et envisagent leur avenir. Ils estiment que chaque société s’organise autour de rationalités politiques, de cadres cognitifs et de systèmes de valeurs qui donnent une intelligibilité au monde social et permettent aux acteurs sociaux d’intervenir dans la société. Pour la plupart, ils refusent de considérer les concepts politiques comme des réa-lités en soi dont le cheminement ne serait étudié qu’à travers une analyse interne de leurs différentes significations à travers les âges. Bien au contraire, soulignent- ils, les concepts n’ont pas la stabilité que le commentaire philosophique peut parfois leur prêter. Loin d’être des énoncés intemporels, ils ne sont pas dissociables des intentions particulières des auteurs qui les utilisent pour penser la société dans un cadre historique singulier. En effet, les philosophes construisent leurs arguments dans un contexte discursif, c’est- à- dire en rapport avec des catégories, des énoncés et des conventions qui gouvernent la façon de penser les problèmes à l’époque dans laquelle ils vivent. La réflexion savante n’est donc pas seulement une production subjective puisant en toute liberté dans des concepts de portée universelle ; elle doit aussi être conçue comme une pratique sociale s’inscrivant dans un environnement linguistique et historique particulier. Les idées phi-losophiques sont marquées de surcroît par des évolutions et des glissements sémantiques selon les acteurs qui en font usage et qui les réinterprètent pour défendre des objectifs bien spécifiques. D’une manière générale, dans l’histoire européenne, les significations très différentes attribuées au fil des siècles à des notions aussi fondamentales que la jus-tice, la nature, la liberté, le droit ou l’individu, illustrent de façon exemplaire le fait que des concepts n’existent qu’en rapport avec les représentations dominantes et la percep-tion des enjeux propres au contexte social et intellectuel dans lequel ils sont mobilisés.

    Le débat historiographique est certes loin d’être épuisé. Toutefois, les divergences sur le rôle des idées dans la marche de l’histoire apparaissent moins fortes aujourd’hui qu’il y a quelques décennies. Les historiens contemporains ne cherchent plus à pla-cer les idées en amont ou en aval des faits sociaux. D’un côté, ils admettent que les projets philosophiques ou juridiques, tels qu’ils apparaissent dans la pensée savante, sont l’expression d’un état des rapports sociaux dans une société donnée, à un moment donné. D’un autre côté, ils reconnaissent que les acteurs sociaux recourent à des principes moraux et à des arguments théoriques, dans le but de préserver – ou à l’inverse de transformer – l’organisation politique de la société. De ce point de vue, l’histoire politique de la société, l’histoire sociale du politique et l’histoire intellec-tuelle du politique sont des démarches complémentaires qui ont tout intérêt à être croi-sées, sans pour autant être confondues. Aujourd’hui, l’un des enjeux de l’histoire des idées est bien de tenter de comprendre l’évolution du gouvernement des sociétés par des recherches attentives à la fois aux conditions sociales de production des savoirs politiques et aux usages qui sont faits de ces savoirs dans les luttes pour le pouvoir.

    C’est dans cet esprit qu’a été rédigé ce livre. Celui- ci assume pleinement l’idée que l’histoire de la pensée ne peut se borner au commentaire approfondi des œuvres canoniques de la philosophie et du droit. On insiste ici sur la nécessité d’étudier les idées dans leur contextualité sociale et historique. Certes, il convient d’éviter les excès de l’« historisme », c’est- à- dire une attitude intellectuelle qui consiste à considérer les idées produites par l’esprit humain comme un résultat contingent reflétant le contexte immédiat des événements, en se désintéressant de ce que ces idées disent sur le fond. Il est bien évident, à cet égard, que la discussion des connaissances savantes sur le politique est une étape essentielle de la recherche en histoire des idées. Toutefois, une démarche se limitant à une exégèse des grandes œuvres politiques ne permet guère de

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  • comprendre comment des idées politiques se diffusent et évoluent au fil des interpré-tations et des usages qui en sont faits dans des expériences sociales concrètes. Depuis quelques années, en France, la « nouvelle » histoire des idées politiques contribue à un renouvellement épistémologique majeur, en invitant à recourir aux outils et aux ques-tionnements d’autres sciences sociales (comme la sociologie ou la linguistique), dans l’objectif de saisir les idées dans leur environnement social, politique, intellectuel et langagier.

    Les savoirs et le pouvoir

    D’une manière générale, le présent manuel tente de présenter les conditions d’émer-gence des idées à la lumière des enjeux et des débats qui dominent chaque époque de l’histoire européenne. Il s’agit clairement de privilégier une démarche qui étudie les idées « en train de se faire » et ne considère pas les doctrines comme des systèmes achevés. Cette démarche assume trois choix pédagogiques.

    Premièrement, on choisit de ne pas dissocier l’histoire des idées politiques de l’his-toire plus générale des connaissances. La raison est de l’ordre de l’évidence : jusqu’à une époque récente, il n’existe pas de production philosophique autonome des autres champs du savoir. Pendant des siècles, en Europe, la pensée sur le pouvoir s’encastre dans des réflexions plus vastes couvrant l’ensemble des connaissances autorisées sur Dieu, la nature et la société. En effet, le développement de la métaphysique religieuse, l’essor d’un droit savant, le progrès des connaissances techniques, les découvertes scientifiques et géographiques, et même l’évolution des représentations esthétiques contribuent insensiblement à déplacer les cadres de référence et les façons de penser. Les nouveaux savoirs modifient les représentations du monde physique et, partant, la conception de la vie humaine. Ils transforment l’univers du pensable et du raisonnable. Ils bousculent les idées reçues, la dogmatique religieuse, les principes éthiques établis. Ils exercent, à long terme, des effets sur les conceptions de l’ordre social et alimentent la réflexion sur l’organisation de la société et la légitimité du pouvoir.

    Deuxièmement, la démarche de cet ouvrage entend concilier deux cadres tempo-rels complémentaires, chacun produisant un éclairage particulier sur les conditions de formation des idées politiques. Le premier s’intéresse aux séquences longues de l’histoire, dans la lignée des analyses de Tocqueville, de l’école des Annales ou de l’histoire des concepts de Koselleck. On peut estimer, en effet, que la marche des idées suit une évolution lente et sinueuse qui peut difficilement être enfermée dans les temporalités courtes. On souhaite montrer, par exemple, qu’il est impossible de comprendre l’émergence des grands principes des sociétés politiques occidentales – la souveraineté, l’État, le droit, la raison, l’individu, la nation, la liberté – sans revenir aux transformations matérielles, sociales et intellectuelles qui accompagnent la sortie de la société médiévale et la lente formation des États- nations. Dans l’histoire de l’Eu-rope, en effet, la transformation des modes de pensée, des connaissances scientifiques et techniques, des concepts et des principes éthiques qui ont contribué à renouveler la compréhension de l’univers, de la nature et de la société, est indissociable de l’évo-lution multiséculaire des structures économiques et spatiales (croissance des villes, développement des échanges transnationaux, apparition de nouveaux systèmes de production, essor de l’économie de marché), mais aussi des structures politiques (cen-tralisation politique, sécularisation des institutions de gouvernement, développement

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  • des systèmes bureaucratiques, consolidation des unités nationales, démocratisation) et de la transformation concomitante des structures sociales (disparition de la « société d’ordres », émergence de la bourgeoisie marchande, nouveaux clivages sociaux liés à l’apparition de la classe ouvrière, extension des classes moyennes, montée de l’indi-vidualisme).

    Le second cadre temporel invite à s’intéresser à certains moments dont l’impact a été suffisamment fort pour provoquer des infléchissements dans la façon de concevoir l’ordre social et politique. Cette perspective n’est en rien contradictoire avec l’ana-lyse de la longue durée. Plus proche de l’histoire contextuelle pratiquée par l’école de Cambridge, elle soutient l’hypothèse que la dynamique des idées politiques ne se réduit pas à un processus d’accumulation continue de connaissances, mais qu’il existe bien des situations historiques suffisamment intenses (une guerre, une révolution, une politique génocidaire) pour provoquer des inflexions importantes dans les façons de penser la société, son ordre et son devenir. Elle conduit à exclure toute idée d’une progression continue des idées à travers les siècles. L’enjeu, pour les historiens, est ici de comprendre comment certains moments charnières de l’histoire – en particulier les périodes d’instabilité politique ou de cristallisation des conflits – affectent de façon durable les conceptions de la vie commune et du gouvernement des sociétés.

    Troisièmement, on s’efforcera de montrer que l’analyse de la pensée politique ne peut être menée séparément de l’histoire des institutions de gouvernement, de même qu’elle doit tenir compte des dynamiques de lutte entre les groupes cherchant à prendre le contrôle des positions de pouvoir dans la société. Trois arguments invitent en effet ne pas négliger l’articulation entre les idées politiques et la pratique du pou-voir. Tout d’abord, les relations entre milieux savants et cercles dirigeants sont suffi-samment étroites pour que la réflexion des premiers soit influencée par les intérêts des seconds. Pendant des siècles, le philosophe est tour à tour clerc, légiste, théologien, savant, conseiller du prince, ministre, homme de lettres et souvent ecclésiastique. Il n’est pas rare qu’il évolue dans l’antichambre du pouvoir, au service d’un magistrat, d’un seigneur ou d’un prince. Les intellectuels sont ainsi souvent liés au pouvoir. La raison en est simple : l’exercice philosophique peut se révéler dangereux pour celui qui discute les principes sur lesquels reposent les institutions de la société, et surtout il ne rapporte guère. Il nécessite donc le plus souvent l’appui politique et le soutien financier d’un protecteur. Aussi, aurait- on bien tort d’associer systématiquement le savant- philosophe à la figure socratique du sage éloigné des contingences du monde, vivant dans la pauvreté et l’ascèse qu’exige la discipline de l’esprit. La réflexion sur le politique ne consiste pas toujours en une recherche libre et impartiale de la justice universelle ou des critères du « bon gouvernement ». Bien au contraire, elle suppose souvent de mettre l’érudition au service d’une institution, d’un chef, d’une caste poli-tique, d’un parti ou d’une minorité.

    Ensuite, les idées politiques ont une utilité immédiate pour les dirigeants en place, comme pour les prétendants au pouvoir. Les acteurs politiques font en effet réguliè-rement usage des savoirs savants pour légitimer leur action et défendre leurs intérêts. Par conséquent, les théories et les doctrines politiques ne peuvent être appréhendées uniquement dans leur dimension conceptuelle. Cela est vrai dans les sociétés démo-cratiques où la compétition politique est organisée selon un principe de délibération reposant sur la confrontation libre et non violente des arguments. Mais cela est aussi le cas dans les systèmes autoritaires. Dans ces systèmes, en effet, le pouvoir ne repose jamais sur l’usage continu de la force brute, car celle- ci rend la domination incertaine et accroît le risque révolutionnaire. Les despotes cherchent toujours des principes de

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    légitimité susceptibles d’atténuer le caractère brutal et arbitraire de leur domination. Ils placent généralement le pouvoir dans la continuité d’un ordre universel, d’un héri-tage de l’histoire, d’un destin supérieur de la société ou de principes établis par la rai-son. Plus avant, ils recourent à l’idéologie afin d’orienter les consciences et encourager l’adhésion. Ils associent ainsi la force des mots à la puissance du glaive. En ce sens, les idées politiques ne sont pas seulement des énoncés servant à donner un horizon éthique à la politique ; elles sont des ressources discursives utilisées dans les luttes politiques, que ce soit pour renforcer un pouvoir ou pour le contester.

    Enfin, la lecture attentive des œuvres politiques montre que l’ambition des philo-sophes est, le plus souvent, de répondre aux problèmes de leur temps. Leurs réflexions sont souvent motivées par la volonté d’interroger une situation politique ou sociale considérée comme injuste, dangereuse, ou tout simplement non conforme à un ensemble de principes universels ou de vérités considérées comme intangibles. Elles s’inscrivent également dans un contexte intellectuel et langagier qui fait que les façons de penser, d’argumenter et d’évaluer des philosophes ne sont pas dissociables des concepts et des énoncés qui dominent le champ savant à un moment donné. Certes, tous les projets philosophiques ne sont pas dictés par les circonstances. On aurait tort de considérer les idées comme le prolongement inéluctable de contraintes externes que l’on chercherait soit dans le contexte sociohistorique, soit dans les conventions linguistiques de l’époque. Néanmoins, la réflexion des intellectuels s’inscrit tou-jours dans l’expérience sociale et politique de leur temps. C’est parce que Marsile de Padoue et Guillaume d’Occam sont heurtés par l’ambition du pape Jean XXII d’édifier une monarchie pontificale revendiquant le plein exercice d’un pouvoir séculier qu’ils formulent leurs thèses sur l’autonomie du pouvoir temporel. Machiavel rédige Le Prince pour mieux condamner les violences et les désordres dont sont victimes les cités italiennes du xvie s. Hobbes élabore, de son exil, la doctrine absolutiste du Lévia-than à la suite des guerres civiles qui ont déchiré l’Angleterre au milieu du xviie s. Locke publie son Traité sur le gouvernement civil au moment où le royaume d’Angle-terre entre dans l’ère de la monarchie tempérée à la suite de la Glorieuse Révolution (1688-1689). Tout comme les thèses conservatrices de Burke sont une condamnation directe de la volonté de l’Assemblée constituante française de rompre, en 1789-1790, avec les institutions d’Ancien régime. Les exemples des liens entre la philosophie et l’histoire ne manquent guère. Rappeler l’ancrage historique d’une œuvre ne conduit pas à cantonner celle- ci au statut de produit de l’histoire ; cela permet de montrer que les principes moraux ou juridiques soumis à la discussion philosophique s’inscrivent dans une expérience sociohistorique et, dans le même temps, qu’ils sont mobilisés pour orienter les pratiques et les institutions de la société.

    Les idées politiques, pour l’historien, sont de formidables révélateurs d’un état de la société à un moment donné. Elles permettent aux individus et aux groupes de produire des cadres d’intelligibilité et des critères moraux pour penser le monde social, sa légi-timité, son organisation et ses fins. Elles constituent des instruments permettant aux intellectuels et aux acteurs politiques d’intervenir dans les débats sur le gouvernement, la justice et le bien commun. Elles nourrissent le droit, la pratique des institutions, les usages politiques. Elles servent à produire la docilité de ceux qui obéissent, tout comme elles sont utilisées, à l’inverse, pour contester les formes de pouvoir perçues comme injustes. Elles sont mises à l’épreuve dans les luttes sociales et politiques au cours desquelles elles sont interrogées, reformulées, détournées ou contestées. Pour toutes ces raisons, la démarche de l’historien ne peut s’exonérer d’interroger la com-plexité des conditions de production, de circulation et de réception des idées.

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    Table des matièresQu’est- ce que l’histoire des idées politiques ? ................................................................1

    Histoire des idées, philosophie et théorie ......................................................................2De l’histoire sociale à l’histoire intellectuelle du politique ...........................................3Les savoirs et le pouvoir ................................................................................................5

    Chapitre 1L’INVENTION DE LA RAISON POLITIQUE

    DANS LE MONDE ANTIQUE

    Naissance de la philosophie et quête du bon gouvernement

    Section 1 L’émergence de la raison politique dans la Grèce antique ................................10

    § 1. L’apparition de la polis et la naissance de la philosophie ..........................................11A. Le déclin de la civilisation mycénienne ................................................................11

    1. La disparition de la monarchie pré-antique ...................................................... 12 2. Le nouvel ordonnancement du pouvoir ........................................................... 12

    B. La cité, une nouvelle conception du lien politique ................................................121. La cité, nouveau creuset de la vie commune ................................................... 132. Une vie politique sous l’influence de la raison ................................................ 13

    C. L’évolution du savoir : de la pensée mythique à la raison philosophique ........................................................................................151. Les philosophes de Milet et la désacralisation du savoir ................................. 152. Le nombre, nouvel opérateur de la pensée ....................................................... 163. La raison philosophique et l’ouverture de l’espace politique ..............................

    D. La raison, la ruse et les « mystères » .....................................................................181. La métis des Grecs ........................................................................................... 182. Le poids des spiritualités .................................................................................. 183. Les limites de l’ambition philosophique .......................................................... 19

    § 2. La cité grecque, la raison politique et l’expérience démocratique .............................19A. Le rôle de la loi dans la cité ...................................................................................20

    1. La dikè, une nouvelle conception de la justice humaine .................................. 202. L’essor de la pensée juridique .......................................................................... 213. Solon et la recherche de l’équilibre politique .................................................. 21

    B. La citoyenneté, une nouvelle conception de la communauté .................................221. La naissance du citoyen ................................................................................... 23 2. Sparte, premier modèle de la citoyenneté ........................................................ 24 3. Athènes, les tensions du principe d’égalité ...................................................... 24

    C. La formation de l’idéal démocratique ....................................................................261. Une triple temporalité ...................................................................................... 262. Solon, Clisthène et Périclès : la naissance du modèle athénien ....................... 263. L’inachèvement du modèle de la démocratie antique ...................................... 28

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    Section 2 La philosophie, science du gouvernement politique ...........................................30Héraclite et la perspective d’un monde fluide ....................................................... 30

    § 1. Des sophistes à Socrate, la naissance de la pensée humaniste ...................................31A. Les sophistes : l’homme devient « la mesure de toute chose » .............................31

    1. Protagoras, Gorgias, Prodicos, Hippias ........................................................... 322. Thrasymaque, Antiphon, Calliclès ................................................................... 323. Une philosophie de l’ambition humaine ? ....................................................... 33

    B. La réaction socratique ou l’élitisme de la connaissance ........................................341. La connaissance de soi, source de toute sagesse .............................................. 342. La politique et l’excellence morale .................................................................. 343. La soumission aux lois de la cité ..................................................................... 35

    § 2. Platon et la construction de la cité idéale ...................................................................35A. La justice, la connaissance et la vertu en politique ................................................36

    1. La quête de la justice ........................................................................................ 362. La connaissance des essences .......................................................................... 363. La politique et la morale .................................................................................. 374. De l’éthique individuelle au projet de société .................................................. 37

    B. La cité idéale platonicienne ....................................................................................371. Une organisation sociale trifonctionnelle ........................................................ 382. Les rois-philosophes ........................................................................................ 39

    C. La connaissance des constitutions ..........................................................................401. La critique des constitutions imparfaites ......................................................... 402. La protection des lois et la défense de la constitution mixte ........................... 42

    § 3. Aristote et la naissance de la philosophie positive ......................................................44A. La cité, lieu de la vie naturelle ...............................................................................45

    1. L’homme, un animal politique ......................................................................... 452. Le lieu de la vie heureuse ................................................................................. 46

    B. L’analyse aristotélicienne des constitutions ...........................................................471. La classification des régimes ............................................................................ 472. L’invention de la méthode comparative ........................................................... 483. Le politicien, le nomothète et le philosophe .................................................... 48

    C. L’éloge de la prudence ...........................................................................................491. Une philosophie du juste milieu....................................................................... 492. La « politie » ou la recherche du gouvernement tempéré ................................ 51

    Section 3 Rome et l’invention du droit .................................................................................52

    § 1. Les fondations institutionnelles de la cosmopolis romaine .........................................53A. De la République au Bas-Empire,

    l’essor et la décadence de la civilisation romaine ..................................................531. La République romaine .................................................................................... 532. Le régime impérial ........................................................................................... 54

    B. La raison juridique, la liberté et le rêve de la civilisation romaine .......................................................................................551. Le droit au service du bien commun ................................................................ 552. La liberté romaine ............................................................................................ 563. La cosmopolis ou l’ambition universelle de Rome .......................................... 57

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    C. De la jurisprudence à la codification, la formation d’un corpus juris ....................571. Les sources du droit romain ............................................................................. 572. L’empereur et la loi .......................................................................................... 58

    § 2. Le génie de la constitution romaine .............................................................................59A. Polybe, de la constitution équilibrée à la dégradation des régime .........................59

    1. La République ou la constitution équilibrée .................................................... 602. La théorie de l’anacyclosis ............................................................................... 60

    B. Cicéron, de la loi naturelle à la res publica ............................................................611. Loi humaine et loi naturelle ............................................................................. 612. Le gouvernement et la raison ........................................................................... 623. La res publica cicéronienne .............................................................................. 62

    C. L’attitude morale du prince en question ................................................................631. Sénèque et la clémence politique ..................................................................... 642. Marc Aurèle et le respect de la raison naturelle ............................................... 65

    Chapitre 2LA PENSÉE POLITIQUE AU MOYEN ÂGE :

    de l’ordre chrétien à la « renaissance » philosophique

    Section 1 Religion et politique dans le Haut Moyen Âge (v e-xi e s.) : vers la séparation des sphères temporelle et spirituelle ....................................................................70L’irrésistible ascension du christianisme .............................................................. 70Religion et politique .............................................................................................. 71

    § 1. La doctrine de l’église et la distinction des sphères ....................................................72A. Le message du Christ .............................................................................................72

    1. Le Nouveau Testament et la justice de Dieu .................................................... 722. La conception paulinienne du pouvoir ............................................................. 73

    B. Cité de Dieu et cité des hommes ............................................................................741. La pensée de Saint Augustin ............................................................................ 752. L’augustinisme politique.................................................................................. 76

    § 2. La féodalité et la sacralisation de la royauté (ixe-xie s.) .............................................77A. Le système féodo-vassalique .................................................................................78

    1. Le morcellement territorial .............................................................................. 782. Le déclin du droit et la patrimonialisation du pouvoir ..................................... 793. Le seigneur et ses vassaux ............................................................................... 804. Le pouvoir royal dans le système féodal .......................................................... 81

    B. Le roi, nouveau « vicaire du Christ » .....................................................................821. La sacralisation du roi : le temps du Rex Sacerdos .......................................... 832. Les attributs divins des pouvoirs séculiers :

    des « rois thaumaturges » à la symbolique chrétienne ..................................... 84

    § 3. L’Église chrétienne ou le rêve du royaume théocratique (xie-xiiie s.) .........................85A. La thèse pontificale de la plenitudo potestatis .......................................................86

    1. La réforme grégorienne .................................................................................... 862. Bernard de Clairvaux et la doctrine des « deux glaives » ................................ 883. La querelle du Sacerdoce et de l’Empire ......................................................... 89

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    B. L’Église romaine transfigurée en monarchie pontificale .......................................911. La centralisation de l’Église ............................................................................. 912. La production du droit canonique .................................................................... 933. Les récupérations de la symbolique royale ...................................................... 94

    Section 2 Le tournant du « second Moyen Âge » (xiie-xive s.) : la philosophie et le droit, de nouveaux défis pour la théologie ..........................95

    § 1 Bouleversements sociaux et mutations intellectuelles ..................................................95A. L’essor des villes et la naissance des « intellectuels » ...........................................95

    1. La ville et la prise de conscience de la séparation ........................................... 962. Les Goliards ..................................................................................................... 973. La naissance des « intellectuels » .................................................................... 98

    B. Les universités, nouvelles cathédrales du savoir ...................................................99§ 2. La théologie sous l’influence de la philosophie .........................................................100

    A. L’irrésistible essor de la pensée rationnelle .........................................................1001. L’inflexion des connaissances ........................................................................ 1012. Le développement de la pensée scolastique et la querelle des universaux .... 1023. Le naturalisme chartrain et l’ouverture aux sciences ..................................... 1044. L’aristotélisme médiéval ................................................................................ 105

    B. La synthèse de Thomas d’Aquin ..........................................................................1061. La réhabilitation de l’idée de nature .............................................................. 1072. Loi éternelle, loi naturelle, loi humaine ......................................................... 1083. Le meilleur régime : de la monarchie au gouvernement mixte ...................... 110

    § 3. L’émergence du droit savant et les nouvelles interprétations du gouvernement politique ................................................................111A. L’affirmation d’une conception savante du droit .................................................111

    1. Le long enlisement du droit universel (ve-xe s.) ............................................. 1122. Droit canon et droit romain (xie-xiie s.) .......................................................... 1133. La formation du droit comme discipline savante (xiie-xive s.) ...................... 113

    B. Le droit et la légitimation de la puissance royale .................................................1141. Le savoir des légistes, une arme au service du pouvoir ................................. 1152. Le roi et la loi : l’interprétation absolutiste, le droit naturel

    et le rôle du peuple ......................................................................................... 116§ 4. La justice, le peuple et la raison ................................................................................119

    A. Le juste pouvoir, le droit de résistance et la question du consentement populaire ..............................................................................................................1201. La question de la servitude humaine dans la théologie classique .................. 1202. Le pouvoir subordonné à la justice de Dieu ................................................... 1213. Le pouvoir subordonné à la justice humaine ................................................. 124

    B. L’homme et la faculté de jugement ......................................................................1281. L’homme, la raison et la parole ..................................................................... 1282. La pensée franciscaine : la confrontation de la foi et de la raison ................. 1293. La résistance au mouvement des idées .......................................................... 131

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    Chapitre 3LES DOCTRINES DE L’ÉTAT.

    des théories absolutistes au modèle de la monarchie limitée

    Section 1 L’édification de la monarchie et la pensée de l’État ........................................137

    § 1. L’essor de la fonction royale et la genèse de l’État...................................................138A. La consolidation de la monarchie à la fin du Moyen Âge ...................................138

    1. Le roi et l’empereur : la contestation de la thèse du dominus mundi ............ 1382. Le roi et les seigneurs : la dynamique de monopolisation du pouvoir ........... 140

    B. La construction de l’État moderne et de l’unité nationale ...................................1421. Le roi et la « couronne » ................................................................................ 1432. L’émergence de l’institution monarchique .................................................... 1433. L’unification du royaume et la construction du sentiment national ............... 147

    § 2. Le moment machiavélien : la rupture entre la politique et la morale...................................................................148A. Le machiavélisme, une éthique de l’efficacité politique ......................................148

    1. La récusation de la tradition humaniste ......................................................... 1492. Le pessimisme sur la nature humaine, clé de l’amoralisme machiavélien ..... 1493. Les fins de la politique machiavélienne ......................................................... 1504. La modernité de Machiavel :

    la raison, la volonté et le doute métaphysique ............................................... 150B. Les qualités du prince machiavélien ....................................................................152

    1. La virtù des grands hommes .......................................................................... 1522. La force et la ruse ........................................................................................... 1523. La difficile postérité du « machiavélisme » ................................................... 154

    § 3. L’invention de la souveraineté ...................................................................................154A. Le long cheminement médiéval de l’idée de souveraineté ..................................155

    1. La construction de l’indépendance territoriale : royaumes et cités face à l’empire ................................................................... 155

    2. Du principe de suzeraineté à l’idée de souveraineté ...................................... 156B. Jean Bodin, la souveraineté et l’État ....................................................................159

    1. La souveraineté comme puissance absolue et perpétuelle ............................. 1592. L’État, le régime et le pouvoir de législation ................................................. 1613. L’apologie de la monarchie absolue ? ............................................................ 1614. Les bases d’un discours rationnel sur le pouvoir ........................................... 162

    Section 2 Les développements de l’absolutisme doctrinal ...............................................163

    § 1. La consécration de la pensée absolutiste...................................................................164A. Le « pouvoir absolu », une idée ancienne ............................................................164B. Les crises politiques et la naissance de l’absolutisme doctrinal ..........................165

    § 2. La monarchie de droit divin ........................................................................................167A. Une réaction aux attaques doctrinales contre la monarchie .................................167B. L’absolutisme théocratique de Bossuet ................................................................168

    1. Le gallicanisme au service de la monarchie ................................................... 1682. Le roi comme « ministre de Dieu » ................................................................ 169

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  • Histoire des idées politiques642

    § 3. Hobbes et le pouvoir du Léviathan ............................................................................169A. De l’état de nature au pacte social .......................................................................170

    1. La « guerre de chacun contre chacun » .......................................................... 1702. Le contrat et l’institution du souverain .......................................................... 171

    B. L’irrésistible pouvoir du souverain ......................................................................1721. Le pouvoir absolu........................................................................................... 1722. La modernité du système philosophique hobbesien ...................................... 173

    § 4. La raison d’État ..........................................................................................................174Le pouvoir, la violence et la morale .................................................................... 174

    A. Les origines de la raison d’État : « utilité publique » et « nécessité » ......................................................................1751. Les sources médiévales : la ratio status, préfiguration de la raison d’État ..... 1752. Machiavel et l’idée de nécessité ..................................................................... 176

    B. De la théorisation à l’application de la raison d’État ...........................................1771. Guichardin et Botero, raisons et bornes de la raison d’État ........................... 1782. De Richelieu à Louis XIV, la voie française de la raison d’État ................... 179

    Section 3 La réflexion sur la limitation du pouvoir de l’État ..........................................181Les précédents dans la formulation des doctrines de la monarchie limitée ........ 181

    § 1. La Réforme, les guerres de religion et l’introduction de la raison en politique (xvie-xviie s.) ............................................183A. Les guerres de religion et la critique de l’absolutisme royal ...............................183

    1. La Boétie, critique de la « servitude volontaire » .......................................... 1842. Les monarchomaques ..................................................................................... 1863. Les théoriciens du Refuge .............................................................................. 188

    B. La Réforme, de la rénovation religieuse au renouveau des idées politiques ........................................................................1891. La Réforme ou la condamnation

    de la corruption de l’Église institutionnelle ................................................... 1892. L’individu, l’autonomie et le savoir ............................................................... 1913. De la doctrine réformée aux troubles religieux :

    la distinction de la foi et de la loi ................................................................... 1924. L’autonomisation de la raison politique ? ...................................................... 194

    § 2. Des idées anti-absolutistes aux premières doctrines de la liberté (xviie-xviiie s.) ........................................................................................195A. De l’opposition catholique à la résistance aristocratique .....................................195

    1. La pensée de la Ligue ..................................................................................... 1962. La Fronde ou l’ultime résistance princière .................................................... 198

    B. La naissance du libéralisme politique ..................................................................1991. À l’origine de la pensée libérale .................................................................... 2002. John Locke et les limites du pouvoir civil ..................................................... 2033. Fénelon et les libertés aristocratiques ............................................................ 2064. Montesquieu et l’équilibre des pouvoirs ........................................................ 207

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    Chapitre 4DE LA RENAISSANCE AUX LUMIÈRES :

    l’individu, la raison et la liberté

    Qu’est ce que la modernité ? ............................................................................... 217

    Section 1 La Renaissance, l’ébranlement des connaissances et la pensée humaniste .........................................................................................219

    § 1. Une révolution silencieuse .........................................................................................220A. Le progrès des savoirs ..........................................................................................220

    1. Un nouveau regard sur l’univers .................................................................... 2212. La mutation des connaissances ...................................................................... 222

    B. Les princes, despotes ou mécènes ? .....................................................................222§ 2. L’humanisme ou le déclin de la pensée médiévale ....................................................223

    A. L’humanisme civique ..........................................................................................2241. De la liberté républicaine ............................................................................... 2242. De l’autorité du prince ................................................................................... 225

    B. L’humanisme chrétien ..........................................................................................2251. Érasme, la morale et la paix ........................................................................... 2262. Thomas More et le monde de l’Utopie .......................................................... 227

    C. De l’humanisme à la Réforme : les premières expressions de l’individu ...............................................................2281. Les questions du libre-arbitre et de la liberté de conscience .......................... 2292. Montaigne et l’exploration de la subjectivité ................................................. 231

    Section 2 De la raison cartésienne à la pensée des Lumières : l’homme comme sujet pensant ...........................................................................233

    § 1. La naissance de la raison moderne (xviie s.) .............................................................233A. Science et religion aux xvie-xviie siècles .............................................................234

    1. Une nature écrite en langage mathématique .................................................. 2352. La science au service de Dieu ........................................................................ 236

    B. Descartes, une philosophie du jugement libre .....................................................2361. Descartes, le doute et la faculté de juger ........................................................ 2372. La méthode, instrument de vérité ................................................................... 238

    C. L’héritage politique du cartésianisme ..................................................................2391. De l’homme de raison au citoyen éclairé ....................................................... 2392. Spinoza et la liberté de penser ........................................................................ 240

    § 2. Les Lumières ou l’œuvre d’émancipation de la raison (xviiie s.) ..............................242Unité et diversité des Lumières ........................................................................... 242

    A. La philosophie à l’assaut de l’obscurantisme ......................................................2441. Voltaire et les philosophes rationalistes français ........................................... 2442. Hume et le scepticisme critique ..................................................................... 2463. Les limites de la raison philosophique :

    « Anti-Lumières » et mouvements spiritualistes ............................................ 246B. Les prémisses de la pensée politique moderne ....................................................247

    1. La raison, la liberté, le bonheur ...................................................................... 248

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  • Histoire des idées politiques644

    2. L’Encyclopédie .............................................................................................. 2493. L’individualisme philosophique .................................................................... 2504. L’universalisme français ................................................................................ 251

    C. Le mariage du pouvoir et de la raison ..................................................................2521. Le temps du « despotisme éclairé » ............................................................... 2532. La naissance du mouvement constitutionnaliste ............................................ 2543. La politique de la raison, victime de la volonté de puissance ........................ 254

    Chapitre 5LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ET SES PROLONGEMENTS :

    du peuple souverain au gouvernement représentatif

    Section 1 Le moment révolutionnaire ................................................................................260

    § 1. Révolution française ou révolution atlantique ? ........................................................2611. La convergence des révolutions ..................................................................... 2612. La spécificité des contextes historiques ......................................................... 2623. Les distinctions philosophiques et juridiques ................................................ 263

    § 2. Révolution bourgeoise ou révolution populaire ? .....................................................2631. L’étude de la bourgeoisie révolutionnaire ..................................................... 2642. L’analyse des insurrections populaires .......................................................... 265

    § 3. La Révolution : continuité ou rupture historique ? ...................................................2661. Les « temps longs » de la Révolution ............................................................ 2662. Une brèche dans l’histoire occidentale .......................................................... 267

    Section 2 La proclamation de la souveraineté du peuple .................................................270

    §1. Les luttes idéologiques sous la Révolution .................................................................270A. Le radicalisme révolutionnaire ............................................................................271

    1. Robespierre : la morale, l’égalité et le peuple ................................................ 2712. Saint-Just : de la dégradation sociale au sursaut révolutionnaire ................... 2733. L’extrémisme révolutionnaire : hébertistes et babouvistes ............................ 275

    B. La révolution modérée .........................................................................................2771. La politique de la Raison ............................................................................... 2772. Condorcet, la confiance dans le progrès ......................................................... 2793. Les « Idéologues » ......................................................................................... 280

    § 2. Le peuple-nation érigé en souverain..........................................................................282A. L’héritage de Rousseau : la souveraineté du peuple ............................................283

    1. La théorie de la volonté générale ................................................................... 2832. Le rejet de tout mécanisme représentatif ....................................................... 2853. Une conception archaïque de la société ......................................................... 286

    B. La nation érigée en « être collectif » ....................................................................2871. Le transfert de la souveraineté à la nation ...................................................... 2882. Sieyès, la haine de la société de privilèges .................................................... 2913. L’idéal égalitaire de la nation : la définition de la citoyenneté ...................... 2924. Le mythe de la nation, une nouvelle croyance collective ? ........................... 293

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    Section 3 La révolution libérale : les droits de l’homme et le régime représentatif ....................................................................................295

    § 1. La philosophie des droits de l’homme .......................................................................296A. Les origines philosophiques et politiques

    de la proclamation des droits ...............................................................................2961. Des droits naturels aux droits politiques ........................................................ 2962. L’idée d’une déclaration des droits ................................................................ 297

    B. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ...........................2971. La portée historique de la Déclaration ........................................................... 2972. Les quatre droits inaliénables de l’homme .................................................... 2983. L’égalité en droits .......................................................................................... 2984. L’organisation du pouvoir .............................................................................. 299

    C. Les prolongements et interprétations des droits de l’homme ..............................3001. Une proclamation éphémère .......................................................................... 3002. Thomas Paine, défenseur international des droits de l’homme ..................... 3003. L’inscription de la Déclaration de 1789 dans l’ordre constitutionnel ............ 3014. Les prolongements internationaux : la Déclaration universelle de 1948

    et la Convention européenne de 1950 ............................................................ 303§ 2. La souveraineté confisquée ?

    La théorie du gouvernement représentatif .................................................................303A. Les élus, juges du bien commun ..........................................................................304

    1. L’élitisme bourgeois et la méfiance envers le peuple .................................... 3042. La distinction du peuple et de la nation ......................................................... 3063. La souveraineté nationale contre la souveraineté populaire .......................... 3074. Les conséquences de la théorie de la représentation ...................................... 309

    B. La critique de l’idée de citoyenneté au xixe s. .....................................................3131. La prise de conscience de la séparation ouvrière ........................................... 3142. Le mouvement ouvrier et la conception alternative

    de la représentation politique ......................................................................... 315§ 3. Le ralliement du libéralisme à la démocratie ............................................................318

    A. La réhabilitation de l’héritage révolutionnaire ....................................................3191. Mme de Staël et le commentaire de la Révolution ........................................ 3202. Benjamin Constant et la liberté des Modernes ............................................... 320

    B. La genèse intellectuelle de la démocratie libérale ...............................................3231. Tocqueville, de la passion de l’égalité à la quête de la liberté ....................... 3232. John Stuart Mill, la participation et la liberté ................................................. 328

    Section 4 La pensée conservatrice après la Révolution : l’ordre en mouvement .........................................................................................329

    § 1. La pensée contre-révolutionnaire ..............................................................................331A. Une pensée de la réaction ....................................................................................333

    1. Le rejet de l’individualisme ........................................................................... 3332. La critique de l’universalisme ........................................................................ 3343. La condamnation du rationalisme .................................................................. 334

    B. Le traditionalisme ou le respect des héritages .....................................................3361. La tradition, fondement de l’ordre social ....................................................... 336

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  • Histoire des idées politiques646

    2. Le providentialisme religieux ........................................................................ 3373. La Contre-Révolution en intransigeance et pragmatisme .............................. 339

    § 2. Les traditionalismes ...................................................................................................341A. Le monarchisme réactionnaire .............................................................................341

    1. L’ultracisme ................................................................................................... 3412. Le légitimisme................................................................................................ 342

    B. Le libéralisme conservateur .................................................................................3421. L’élitisme libéral britannique : la souveraineté des parlementaires ............... 3432. L’équation libérale américaine : liberté des contrats, austérité morale .......... 3433. L’orléanisme en France : la liberté et l’ordre ................................................. 346

    C. Le traditionalisme d’inspiration positiviste ..........................................................3471. Taine, la condamnation du jacobinisme et la défense du savoir .................... 3482. Renan et l’aristocratie de l’intelligence ......................................................... 349

    D. Le patriotisme romantique : la nation, creuset de l’histoire et des valeurs .......................................................3501. Les sources intellectuelles du nationalisme de droite .................................... 3512. La synthèse de Renan ..................................................................................... 3513. L’émergence du nationalisme français à la fin du xixe s. .............................. 3524. Barrès, le culte de la terre et des morts .......................................................... 3545. La lutte contre les ennemis de l’intérieur : juifs et francs-maçons au pilori ... 3566. Péguy, la célébration de l’ancienne France ..................................................... 3587. Maurras et le « nationalisme intégral » ........................................................... 360

    Section 5 La réflexion allemande sur le droit, la morale et l’État ...................................362

    § 1. L’œuvre politique de Kant : du droit à la morale ......................................................363A. Le droit comme fondement de l’unité et de la paix .............................................364

    1. Le droit, la liberté et l’ordre ........................................................................... 3642. L’idéal républicain ......................................................................................... 365

    B. Le projet de paix internationale ...........................................................................365C. Le droit soumis aux exigences de la moralité ......................................................366

    § 2. Friedrich Hegel : le mouvement de l’histoire et la philosophie de l’État ..........................................................................................367A. L’Histoire ou le mouvement de la conscience universelle ..................................368

    1. L’Histoire ou la réalisation de l’Esprit ........................................................... 3682. La philosophie de l’Histoire ........................................................................... 3693. La raison ......................................................................................................... 369

    B. L’État moderne et la liberté humaine ...................................................................3701. Les trois ordres de l’activité humaine : la famille, la société civile, l’État .... 3702. L’État et la réalisation de la liberté humaine ................................................. 3713. L’État comme puissance souveraine .............................................................. 372

    Chapitre 6LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE EN QUESTION :

    utopies sociales, socialismes et pensée révolutionnaire

    La naissance de l’âge industriel .......................................................................... 377Révolution industrielle et transformation politique ............................................ 378

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    Section 1 Les doctrines de la société industrielle ...............................................................379

    § 1. La foi dans le progrès de l’industrie et des sciences .................................................380A. La doctrine saint-simonienne

    ou l’apologie du « système industriel » ...............................................................3801. Le déclin de la société féodale ....................................................................... 3802. La nouvelle société industrielle ...................................................................... 3813. Saint-Simon, précurseur du socialisme ? ....................................................... 3834. Les saint-simoniens ........................................................................................ 384

    B. L’offensive positiviste : la science comme fondement du gouvernement politique ...................................3851. Le positivisme comtien entre ordre et progrès ............................................... 3852. Une philosophie militante au service de l’action politique ............................ 3883. L’invention de la république et le mythe du « gouvernement rationnel » ..... 389

    § 2. Les nouvelles utopies communautaires ......................................................................392A. Owen et la naissance du mouvement coopératif anglais .....................................393

    1. L’associationnisme communautaire d’Owen ................................................. 3932. L’influence sur le mouvement ouvrier anglais ............................................... 395

    B. Les projets d’association ouvrière en France .......................................................3961. Fourier et l’expérience du « phalanstère » ..................................................... 3962. L’utopie communiste de Cabet ...................................................................... 398

    Section 2 Le mouvement ouvrier et l’émergence de la pensée socialiste ........................399Un mouvement ouvrier en gestation ................................................................... 399

    § 1. Les premiers socialismes : l’égalité comme condition de la liberté .....................................................................400

    1. Les fondements du socialisme ....................................................................... 4012. Pierre Leroux ou l’illuminisme religieux ....................................................... 4033. Philippe Buchez ou le socialisme chrétien ..................................................... 4044. Louis Blanc et la nouvelle organisation du travail ......................................... 4055. Constantin Pecqueur ou le collectivisme étatiste ........................................... 407

    § 2. La critique de l’État bourgeois et la naissance des idées révolutionnaires .................................................................407A. Les doctrines de l’insurrection permanente .........................................................408

    1. Le néo-babouvisme ou la résurgence de l’utopie communiste ...................... 4082. Le blanquisme et l’esprit révolutionnaire ...................................................... 409

    B. Le socialisme libertaire de Proudhon ...................................................................4111. La double critique de l’exploitation capitaliste

    et de l’État bureaucratique ............................................................................. 4112. Le mutuellisme proudhonien ......................................................................... 4133. La « démocratie fédérative » .......................................................................... 4154. L’influence de la doctrine proudhonienne ..................................................... 416

    C. De l’individualisme radical en philosophie à l’anarchisme politique .......................................................................................4181. Max Stirner et Friedrich Nietzsche ................................................................ 4192. Les mouvements anarchistes à la fin du xixe s. ............................................. 4233. Bakounine, Kropotkine et les anarchistes révolutionnaires ........................... 4244. De l’anarcho-syndicalisme au syndicalisme révolutionnaire ......................... 430

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    Section 3 Du marxisme révolutionnaire au réformisme : les socialismes en débat .......................................................................................433

    § 1. Le « socialisme scientifique » de Marx et Engels ......................................................434A. Matérialisme historique, analyse dialectique

    et économisme critique ........................................................................................4351. Le matérialisme historique ............................................................................. 4362. La lutte des classes, moteur de l’histoire ....................................................... 4373. La détermination économique des rapports sociaux :

    infrastructure et superstructure ....................................................................... 4374. La succession des phases de l’histoire : la contradiction

    entre forces productives et rapports de production ........................................ 438B. La critique du capitalisme ....................................................................................439

    1. L’exploitation économique des classes laborieuses et la concentration du capital ......................................................................... 440

    2. Les crises du capitalisme et le dépérissement de l’ordre bourgeois .............. 441C. Le projet révolutionnaire

    et l’avènement de la société communiste .............................................................4421. L’évolution de la doctrine marxiste ............................................................... 4422. De la dictature du prolétariat à la « société sans classe » .............................. 443

    § 2. La formation des socialismes en Europe ...................................................................444A. La réception européenne du marxisme ................................................................444

    1. La lutte pour le contrôle de l’action révolutionnaire : la Ire Internationale .... 4452. La diffusion de la pensée de Marx et la IIe Internationale ............................. 446

    B. Les idées socialistes et le mouvement ouvrier en Europe ....................................4471. Les fondements du socialisme à la fin du xixe s. ........................................... 4472. La pensée marxiste, socle fédérateur du socialisme européen ? .................... 448

    C. Le socialisme entre idéal révolutionnaire et ralliement démocratique ...................................................................................4491. Parti ou syndicat ? Les liaisons incertaines du mouvement ouvrier .............. 4502. Réforme ou révolution ? Le socialisme européen

    entre opportunisme politique et stratégie de rupture ...................................... 4513. Internationalisme ou patriotisme ?

    L’introuvable unité européenne du socialisme .............................................. 454D. Les expériences nationales du socialisme ............................................................456

    1. La social-démocratie allemande entre orthodoxie marxiste et révisionnisme ................................................... 456

    2. La voie française vers le socialisme ............................................................... 4583. La Société fabienne et la naissance du travaillisme britannique .................... 4604. L’austro-marxisme et la question nationale ................................................... 461

    Section 4 Le socialisme au xxe s. : espoirs et désillusions .................................................462

    § 1. Le marxisme révolutionnaire après 1917 .......................................