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LA Politique Dividende

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Page 1: LA Politique Dividende

Straté

Stratégie financière

UNIVERSITE IBN ZOHR

ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION

E ffectué par :

ABOUHAMZA Karima

BENAGRI Nourddine

EL AARBAOUI Otman

HAJAR Amal

KASSI Mohamed

MALKI Marouane

Page 2: LA Politique Dividende

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Le plan

Introduction

Première Partie : Politique de dividendes des firmes : Théories en présence

I) pourquoi rendre des fonds aux actionnaires ?

- la non réponse de la théorie des marchés en équilibre. - parce que les actionnaires les souhaitent.

II) La théorie des signaux et la théorie de l'agence

A. La théorie des signaux

a) Cadre général de la théorie des signaux

b) Les modèles de signalisation par les dividendes

B. La théorie de l'agence

a) Notions essentielles sur la théorie de l'agence

b) L'incidence des divergences d'intérêts entre les divers participants

Deuxième Partie : Politique de dividendes des firmes, choix et mise en œuvre.

I) Les facteurs influençant la politique de dividende.

a) Contraintes légales

b) Occasions d’investissement

c) Liquidation d’entreprise

d) Frais d’émission

e) Le niveau d’endettement de l’entreprise

f) Le degré de liquidité

g) Le facteur informationnel

II) Les différents types de distribution des dividendes et leur mise en œuvre.

A. Les différents types de politique de dividende

B. La politique de dividende et valeur de la firme

Conclusion

Page 3: LA Politique Dividende

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Introduction:

Lorsqu’une firme dégage un bénéfice, elle peut le ventiler de façon variable, dans deux

directions : soit elle le conserve au sein de la société pour augmenter son autofinancement,

soit elle le distribue aux actionnaires sous forme de dividendes.

Donc décider du montant de dividende à distribuer c’est simultanément fixer le montant de

l’autofinancement, dans ce cas la distribution de dividendes prive l’entreprise d’une partie de

son financement interne. De ce constat découle l’importance de la politique de dividendes. La

question qui se pose est la suivante :

La politique de dividendes exerce-t-elle une influence sur la valeur de l’entreprise ? Et dans

l’affirmative de quelle manière ?

Cette question fondamentale, a été longtemps débattue. Comme nous allons le voir, sur un

marché parfait, la politique de dividendes n’a pas d’influence sur la valeur de la firme. C’est

la thèse fondée par Miller et Modigliani en 1961.

Sur les marchés réels, le dividende exerce une influence sur la valeur de la firme. Dans ce

dernier cas, les économistes se répartissent en deux. Du côté droit, il y a le groupe des

groboutistes qui croient qu’une augmentation des dividendes accroît la valeur de l’entreprise.

Du côté gauche, un groupe de petitboutistes affirment qu’une hausse des dividendes diminue

la valeur.

A ce jour la théorie n’a toujours pas apporté de réponse satisfaisante à cette problématique.

Toutefois la pratique montre que cette politique exerce bien un effet sur la valeur de

l’entreprise, vu que le dividende constitue un signal sur la bonne santé de la firme.

Pour mieux cerner les contours de la politique de dividendes il sera présenté dans un premier

temps les principaux développements théoriques qui seront suivis de la présentation de la

mise en œuvre de la politique de dividendes par les entreprises.

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Première Partie : Politique de dividendes des firmes ; Théories en présence

I. Pourquoi rendre des fonds aux actionnaires ? La non réponse de la théorie des marchés en équilibre :

Sur le marché à l'équilibre, la distribution n'a aucun impact sur le partimoine de l'actionnaire

et celui-ci est indifférent entre recevoir un euro en dividende ou un euro en plus value.

En effet, si nous sommes à l'équilibre, par définition, l'entreprise dégage le taux de rentabilité

exigé par les actionnaires. Considérons la société Equilibre SA qui dispose de 100 de capitaux

propres sur lesquels les actionnaires demandent une rentabilité de 10% et qui dégage, puisque

nous sommes à l'équilibre, un résultat net de 10. Soit ce bénefice de 10 est distribué aux

actionnaires, soit il est réinvesti dans l'activité d'Equilibre SA à un taux de rentabilité de 10%,

mais comme l'actionnaire demande un taux de rentabilité de 10%, ce 10 va valoir ni plus ni

mois que 10. Les actionnaires auront donc soit touché 10 en liquidité, soit vu la valeur

d'Equilibre SA s'accroître de 10; ce qui est équivalent d'un point de vue patrimonial.

Dans le cadre des marchés à l'équilibre, il ne peut donc pas y avoir de bonnes ou de mauvaises

politiques de distribution.

En définitive, si l'entreprise distribue beaucoup, la valeur de l'action sera plus faible mais

l'actionnaire aura plus de liquidités. Et vise versa.

Dans un univers de marchés en équilibre, distribuer plus ou moins ne changera donc rien au

patrimoine de l'actionnaire.

Approche de Modigliani-Miller en matière de politique financière: il n'existe pas de moyen

durable de créer de la valeur par une simple décision financière.

Le dividende n'est donc pas une rémunération ou un enrichissement de l'actionnaire, mais une

simple modification de la composition de son patrimoine, comme un transfert de sa poche

gauche à sa poche droite.

Parce que les actionnaires les souhaitent :

Page 5: LA Politique Dividende

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La Stratégie Financière La politique de dividende

M. Baker et J. Wurgler ont montré qu'il existe des périodes pendant lesquelles les actionnaires

sont demandeurs de dividendes. Ils sont prêts à payer plus cher les actions d'entreprises à la

politique de distribution généreuse et au contraire à moins bien valoriser les actions à faibles

dividendes.

Depuis 2002 nous sommes clairement dans une telle période. Même si encaisser un dividende

n'a jamais enrichi un investisseur puisque parallèlement la valeur de l'action s'affaisse du

montant du dividende, l'actionnaire ne peut pas s'empêcher d'être heureux à la réception de

son chèque, même s'il lui suffirait de vendre quelques actions pour toucher le même montant

deliquidités.

M. Baker et J. Wurgler Ont aussi montré qu'il existe des périodes pendant lesquelles les

actionnaires ne sont pas vraiment demandeurs de dividendes car il leur semble plus intéressant

que l'entreprise réinvestisse dans des opportunités de croissance. Ils valorisent moins cher les

actions à forts dividendes. C'est le cas des années 1990: fin 1998, le jour ou Telefonica

annonça la suppression de son dividende afin de contribuer au financement de son expansion

en Amérique latine, son cours de bourse grimpa de 9%.

II. La théorie des signaux et la théorie de l'agence.

A. La théorie des signaux

a) Cadre général de la théorie des signaux.

La théorie des signaux se fonde sur le fait que l'information est inégalement partagée ou

asymétrique, les dirigeants d'une entreprise disposant notamment d'une information supérieure

à celle de ses pourvoyeurs de fonds. Dès lors, une politique de communication efficace est

nécessaire : les dirigeants doivent non seulement prendre des décisions justes, mais aussi en

convaincre le marché. Pour ce faire, ils ont recours au signal, décision financière porteuse de

conséquences financièrement négatives pour son initiateur au cas où ce signal se révèlerait

erroné. Cette théorie, qui met en évidence l'importance de la crédibilité du signal (d'où la

nécessité des sanctions en cas de mensonge), incite à s'interroger sur la perception qu'auront

les investisseurs de toute décision financière (et non sur sa seule portée objective).

b) Les modèles de signalisation par les dividendes.

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Ross (1977), Bhattacharya (1979), Hakansson (1982) ont utilisé la théorie du signal pour

expliquer la politique du dividende. Dans la mesure où les dirigeants disposent d'une

meilleure information sur les résultats de la société, le dividende est utilisé pour signaler l'état

de la situation financière future de la société. L'idée est confirmée partiellement dans les

travaux empiriques d'Asquith et Mullins (1986) et Ofer et Siegel (1987). Ces travaux

montrent d'une part un impact positif sur les cours à la suite de l'annonce d'une distribution de

dividendes et d'autre part, une corrélation positive entre les changements non anticipés des

dividendes et les changements dans les prévisions des bénéfices effectuées par les analystes

financiers.

Dans le modèle de signal de Bhattacharya (1979), les dirigeants sont considérés comme des

informés, insiders, puisqu'ils connaissent la situation réelle de la société. Ils distribuent des

dividendes et ne procèdent pas à des opérations de rachat d'actions. Le dividende distribué

maximise la richesse des actionnaires. Les investisseurs évaluent correctement la société dans

un marché concurrentiel.

Lorsque les résultats de la société sont insuffisants pour la distribution du dividende "promis",

la société peut emprunter pour distribuer les dividendes.

Toutefois, elle est pénalisée puisqu'elle subit un coût pour l'opération d'emprunt.

D'un point de vue technique, le coût de transaction est asymétrique dans la mesure où l'excès

de résultat de l'entreprise par rapport au dividende "promis" ne génère aucun revenu alors que

l'insuffisance du résultat implique un coût. En plus de ce coût de transaction asymétrique, le

modèle de signal de Bhattacharya reflète l'impôt personnel (proportionnel) sur les dividendes,

puisqu'un taux d'imposition élevé est associé à un dividende "optimal" moins important.

Le modèle de John et Williams (1985) utilise les dividendes pour signaler la valeur de la

société. Si la demande de trésorerie au sein de la société est supérieure à l'autofinancement,

les dirigeants distribuent des dividendes. Ce dernier révèle aux investisseurs la valeur de la

société, donnée par la valeur actualisée de ses cashflows anticipés. Dans ce modèle d'équilibre

avec signal, le coût de "dissuasion" est l'impôt proportionnel sur les dividendes. Ce coût doit

être suffisamment dissuasif pour obliger les dirigeants à communiquer l'information réelle sur

la société.

Lors de la distribution des dividendes, certaines sociétés décident d'émettre en même temps

des actions. Ces dividendes peuvent augmenter le cours boursier du titre et profitent aux

actionnaires existants dans la perspective où la société décide de vendre des actions à des

nouveaux investisseurs.

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Dans l'équilibre de signal de John et Williams (1985), les sociétés disposant d'une "bonne"

information relative à la situation réelle de l'activité, distribuent d'une façon optimale plus de

dividendes. Toutes choses étant égales par ailleurs, elles reçoivent des prix plus élevés pour la

vente de leurs actions. Dans ce modèle et celui de Bhattacharya, le dividende est coûteux par

rapport au rachat d'actions puisque le taux d'imposition du dividende est supposé être

supérieur à celui de la plus-value. Ces deux modèles expliquent aussi la réaction "positive" du

cours boursier consécutive à l'annonce d'un paiement du dividende. L'annonce d'une

augmentation du montant du dividende à distribuer en cours d'année, (par rapport à l'année

précédente), conduit généralement à une hausse du cours du titre.

Easterbrook (1984) montre que le dividende contribue à la résolution partielle des problèmes

d'agence. Dans son modèle, les actionnaires ne peuvent exercer un contrôle effectif sur les

dirigeants, que lorsque ceux-ci achètent des actions dans la société. En effet, lorsque les

dirigeants détiennent des parts dans la société, ils sont incités à agir dans l'intérêt des

actionnaires.

B. La théorie de l'agence

a) Notions essentielles sur la théorie de l'agence

La théorie de l'agence ou théorie des mandats remet en cause le postulat représentant

l'entreprise comme un acteur unique pour mettre l'accent sur les divergences d'intérêts

potentielles entre les différents partenaires (dirigeants, actionnaires et créanciers...). Le

comportement de l'entreprise résulte dès lors d'un processus complexe d'équilibrage qui

occasionne un certain nombre de coûts appelés coûts d'agence et qui sont nécessaires pour que

les dirigeants, par exemple, adoptent un comportement conforme à l'intérêt des actionnaires

qui les ont mandatés. La théorie de l'agence ou des mandats correspond donc à une tentative

de mise en parallèle de la théorie financière et de la théorie des organisations.

b) L'incidence des divergences d'intérêts entre les divers participants.

La divergence d'intérêt entre les différents acteurs de la vie de l'entreprise fait naître un certain

nombre de coûts appelés coûts d'agence. Ces derniers recouvrent notamment les coûts de

surveillance consentis par le mandant pour vérifier l'adéquation entre la gestion du mandataire

et ses propres objectifs (mise en place de procédures de contrôle, de systèmes d'audit,

rémunération du mandataire...) et les coûts de dédouanement engagés par le mandataire dans

le but de rassurer le mandant sur la qualité de sa gestion (édition de rapports annuels...).

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Selon Easterbrook [1984], la politique de dividende peut servir à minimiser ces coûts. Dans la

relation entre les actionnaires-dirigeants et les autres actionnaires, des conflits peuvent naître

du fait que les premiers ont la possibilité de "se payer" des avantages dans la firme au

détriment d'une politique d'investissement optimale. Si aucune surveillance n'a lieu, les

actionnaires-dirigeants pourront en profiter au maximum. De leur côté, les autres actionnaires

se doivent d'anticiper un tel comportement de la part des actionnaires-dirigeants et de

l'escompter dans le prix des actions. Cette dernière réaction pourrait inciter les actionnaires-

dirigeants à se dédouaner pour attirer du financement (par actions ordinaires) à meilleur coût.

L'activité de dédouanement pourrait être l'adoption d'une politique de dividende généreuse.

Les actionnaires-dirigeants disposeront alors de moins de fonds pour se payer des avantages,

mais surtout, cela les obligera à aller plus souvent sur le marché pour chercher du nouveau

financement. Ainsi, ils devront se soumettre plus souvent à la surveillance et à la discipline du

marché.

Encore selon Easterbrook, la politique de dividende pourrait aussi permettre de limiter les

coûts d'agence liés à la relation entre les actionnaires et les créanciers.

Dans ce cas, les conflits naissent du fait que les actionnaires contrôlent des fonds appartenant

aux créanciers vis-à-vis desquels ils n'ont, comme levier d'action, que leur responsabilité

limitée et la possibilité de payer des dividendes. Il en résulte que les actionnaires (en qualité

de propriétaires résiduels) ont des possibilités de rendement asymétrique : des pertes limitées

à leur mise de fonds avec des gains, à la limite, sans fin. Pour profiter au maximum de cette

asymétrie, les actionnaires seront tentés de favoriser les projets à risque élevé sachant que le

risque est supporté en première ligne par les créanciers. Les créanciers, reconnaissant ces

possibilités, en escompteront les conséquences dans le prix des obligations. De plus, ils

exigeront la présence dans le contrat obligataire de certaines clauses limitant la marge de

manœuvre des actionnaires, comme par exemple, la limitation du droit de payer un dividende.

Par ailleurs, la politique de dividende peut aussi être utilisée par les actionnaires pour

procéder à des ajustements du partage du risque entre eux-mêmes et les créanciers. Si le

niveau d'endettement est plus bas que celui qui existait au moment d'émettre les obligations,

les actionnaires pourront se payer un dividende pour rétablir la situation. S'ils ne le font pas,

les créanciers recevront une rémunération trop élevée compte tenu du risque qu'ils supportent.

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Deuxième Partie : Politique de dividendes des firmes, choix et mise en œuvre

I) Les facteurs influençant la politique de dividendes

A. Contraintes légales

Certaines dispositions légales qui ont pour objectif de protéger les créanciers de l’entreprise

limitent le versement des dividendes. La loi interdit à une entreprise de distribuer des

dividendes à même son capital ou lorsque celle-ci se retrouve dans une situation

d’insolvabilité.

Par exemple : Dans un contrat d’emprunt, on peut stipuler qu’une entreprise ne peut

distribuer de dividendes que si son ratio du fonds de roulement, son ratio de couverture des

intérêts, excédent certaines normes.

B. Occasions d’investissement

Dans la théorie du signal, la réduction des dividendes s’interprète comme une mauvaise

situation de l’entreprise or elle ne correspond pas nécessairement à une mauvaise nouvelle sur

les résultats futurs elle peut indiquer un nouveau besoin d’investissement. Ainsi, une

entreprise ayant plusieurs occasions d’investissement intéressantes sera portée à retenir une

proportion élevée de ses bénéfices et aura par conséquent un faible ratio de distribution.

En résumé les actionnaires peuvent opter pour une distribution faible en cas de stratégie de

croissance renouvelée.

C. Liquidation d’entreprise

Quand une société est liquidée, l'actif net, après paiement de tout le passif, est réparti entre les

associés ou les actionnaires. Quand cet actif net est supérieur à l'ensemble des apports

effectués par les associés ou actionnaires, la dissolution de la société fait apparaître un « boni

de liquidation ». La répartition de ce boni est également considérée comme un revenu

distribué.

D. Frais d’émission

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La Stratégie Financière La politique de dividende

La politique généreuse de distribution des dividendes contraint l’entreprise à chaque fois à

augmenter son capital. Ce qui nécessite des coûts supplémentaires liés à l’émission de

nouvelles actions. À cause des frais d'émission, les capitaux externes sont plus coûteux que

les capitaux internes, autrement dit, les bénéfices non répartis. Ainsi, les actionnaires

préfèrent le financement des projets d’investissement par l’autofinancement plutôt qu’à

l’émission d’actions nouvelles. C’est pourquoi certains actionnaires optent pour un taux de

distribution et de dividende faible.

E. le niveau d’endettement de l’entreprise

Une entreprise trop endettée peut être amenée, suite aux pressions de ses créanciers, à

réduire le niveau de dividendes et à respecter un taux de rétention de bénéfices assez élevé

pour pouvoir faire face à ses engagements.

En effet, les dirigeants d’une firme, plus ils doivent faire face à des taux d’intérêts élevés,

et/ou qu’ils se situent à un taux d’endettement proche de leur capacité potentielle

d’endettement, plus ils sont réticents à adopter une politique de distribution généreuse

F. le degré de liquidité

Tout ayant réalisé des bénéfices, une entreprise peut se trouver dans l’impossibilité de verser

des dividendes à cause de sa position faible en matière de trésorerie.

Le gel d’un dividende ou une progression de ce dividende à un niveau plus faible, permettrait

d’atténuer l’impact négatif du versement du dividende sur la trésorerie de l’entreprise.

G. le facteur informationnel

Lorsqu’une entreprise désire communiquer au marché une information sur ses cash-flows

futurs, elle peut utiliser le dividende, comme moyen pour parvenir à ses fins.

En effet les dirigeants peuvent agir sur le niveau des dividendes pour monter leur optimisme

quant aux résultats futurs de leur entreprise.

II) Les différents types de distribution des dividendes et leur mise en œuvre

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La Stratégie Financière La politique de dividende

A. Les différents types de politique de dividende   :

La pratique fait ressortir quelques comportements principaux en matière de distribution de

dividendes adoptés par les firmes. En effet, l’entreprise peut choisir une politique de

dividendes résiduelle, une politique de taux de dividendes constant ou bien une politique

hybride qui combine les deux précédentes.

La politique résiduelle :

Selon cette politique comme son nom l’indique, les dividendes correspondent à ce qui reste

des bénéfices une fois satisfaits les besoins de financement en capitaux propres.

Pour appliquer une politique de dividendes résiduelle l’entreprise doit procéder comme suit :

il faut tout d’abord déterminer le budget d’investissement. Puis financer le nouvel

investissement selon la structure optimale ce qui revient à définir la proportion financée par

emprunt et celle financée par capitaux propres. Si les bénéfices excèdent les besoins de

financement en capitaux propres, le surplus sera distribué sous forme de dividendes.

Application   :

Pour les quatre prochaines années, le directeur financier de la compagnie X a établi les

projections indiquées ci-dessous concernant le budget des investissements et les bénéfices

annuels. La structure de capital de la société est composée à 30% de dette et à 70% de

capitaux propres. Il y a actuellement 100 000 actions ordinaires en circulation.

Années Budgets d’investissement Bénéfices

1 100 000 150 000

2 200 000 160 000

3 50 000 175 000

4 500 000 180 000

Afin de déterminer le dividende résiduel il faudra appliquer la formule suivante :

Dt = Max [ 0 , Bt – W×It ]

Dt : le dividende par action résiduelle de l’année t

Bt : le bénéfice de l’année t

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La Stratégie Financière La politique de dividende

W0 : la part du financement par capitaux propres

It : le budget des investissements pour l’année t

W0×It : le besoin de financement en capitaux propres

N : le nombre d’années

Le dividende résiduel sera comme suit par les quatre années :

D1 = 0, 80  ; D2 = 0,20  ; D3 = 1 ,40  ; D4 = 0

Du résultat ci-dessus ressort qu’une politique de dividendes résiduelle offre un dividende

variable. Vu que c’est le dividende qui supporte les fluctuations des bénéfices. En général,

l’actionnaire apprécie une rémunération régulière de ses actions. Certains comptent sur les

dividendes de leurs actions comme revenu régulier, aussi pourront-ils être amenés à vendre si

les dividendes sont faibles ou irréguliers. Ainsi, une politique de dividende résiduelle peut

entraîner un actionnariat instable, quasi impossible à fidéliser.

La politique de dividende stable :

L’entreprise peut au contraire pratiquer des politiques de distribution de dividendes stables.

Compte tenu du contenu informationnel du dividende, les dirigeants hésitent à la modifier,

sauf à ce que cela corresponde à une évolution durable de la rentabilité.

Cette politique a pour but de détacher les dividendes des résultats, dans ce cas le dividende ne

subit plus les fluctuations des bénéfices. Elle tend à stabiliser et à sélectionner l’actionnariat

qui attend un revenu régulier de ses actions, et partant fait de l’actionnaire un allié stratégique

sur lequel l’entreprise peut compter en cas d’augmentation de capital.

Toutefois, une politique de dividendes stable crée des contraintes de trésorerie car le paiement

des dividendes est une sortie non négligeable qui peut poser des problèmes supplémentaires à

l’entreprise. A noter que certaines entreprises envisagent à la place du paiement en numéraire

un paiement en actions gratuites avec les problèmes y afférent. En effet, ceci oblige à une

augmentation de capital tous les ans, avec les problèmes de dilution donc de baisse des cours

et l’année suivante des dividendes inférieurs car il y a plus d’actions en circulation.

La politique de dividende hybride :

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La Stratégie Financière La politique de dividende

C’est une combinaison entre la politique résiduelle de dividendes et le dividende stable. Pour

une entreprise dont les flux monétaires sont plutôt volatiles, ce genre de stratégie peut être

apprécié. Il s’agit pour l’entreprise de se fixer le dividende régulier à un niveau relativement

bas, de façon à pouvoir le maintenir lorsqu’elle traverse des périodes difficiles et de distribuer

des dividendes spéciaux lorsqu’elle connaît temporairement d’excellents résultats financiers et

que ses besoins d’autofinancement sont plutôt minimes. Les dividendes spéciaux ne doivent

pas, toutefois, être distribués trop fréquemment si l’entreprise veut éviter que les investisseurs

les considèrent comme des dividendes réguliers.

La pratique fait ressortir quelques comportements principaux en matière de distribution de

dividendes adoptés par les firmes. En effet, l’entreprise peut choisir une politique de

dividendes résiduelle, une politique de taux de dividendes constant ou bien une politique

hybride qui combine les deux précédentes.

B. Politique de dividende et valeur de la firme   :

Quelle politique de dividende faut il recommander à des dirigeants soucieux de maximiser la

valeur de leur entreprise ?doivent –ils distribuer le plus possible de dividendes ou au contraire

minimiser ce flux de fonds destiné aux actionnaires ? Dans quelle mesure les investisseurs sur

le marché d’actions doivent ils tenir compte de la politique de dividende des entreprises pour

composer leur portefeuille ?

la mise en évidence d’une relation entre les dividendes et les cours d’actions ,ou leurs

rentabilités ,n’est pas une chose aisé, on va se focaliser sur l’impact du taux de distribution sur

le Price Eanrning Ration et sur le couple Rentabilité/Risque des actions .

1-Etude de la relation entre le taux de distribution et le price earning ratio :

Les partisans d’une distribution généreuse estiment qu’on peut mettre en évidence

simplement l’impact des dividendes sur le prix des actions en rapprochant le taux de

distribution (Payout Ratio) du multiple de capitalisation des bénéfices (Price Earning Ratio).

Plusieurs facteurs agissent simultanément sur la politique de dividende et la valeur de la

firme .il est bien connu que les entreprises endettées ou sujette à une grande variabilité de leur

profits ont tendance à adopter des politiques de distribution prudentes .Naturellement la

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La Stratégie Financière La politique de dividende

marche va intégrer dans son processus d’évaluation vendra à un PER inférieur à celui de la

moyenne du marché.

Encore une fois, on constatera un relation des risques financiers et d’exploitation,et en

conséquence l’action se significatives entre le taux de distribution et le PER,mais celle-ci ne

peut pas être imputée à une préférence du marché pour les dividendes . L’explication se

trouve dans l’effet conjoint du rsque sur la politique de dividende et sur l’évaluation de la

firme.De la même façon, le taux de croissance anticipé peut agir simultanément sur le taux de

distribution et sur le PER.

On sait,en effet ,que ls sociétés de croissance présentent des PER élevés mais également des

taux de distribution plutôt faibles à cause de leur besoin de financement .Ainsi,à un même

taux de distribution peuvent correspondre plusieurs PER si les taux de croissance son

différents.

2- L’impact du taux de distribution sur le couple rentabilité risque des actions :

Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) permet de tester l’impact de la politique

de dividende sur la rentabilité des actions. Ce modèle implique implicitement la neutralité de

la politique de dividende dans le processus de valorisation des actions .en d’autres termes ,les

entreprises a faible taux de distribution des bénéfices ne devraient pas offrir une

rentabilité ,une fois ajustée pour le risque systématique ,différente de celles qui pratiquent des

taux de distribution élevée .le graphe ci après montre ce que serait la relation d’équilibre si

les entreprises à taux de distribution élevés offraient des rentabilités ajustées pour le risque

inférieures à celles qui distribuent peu. Si telle était le cas on pourrait en déduire que la

politique de dividende affecte le couple rentabilité risque des actions.

Page 15: LA Politique Dividende

Droite de marché empirique

Firmes à faible taux de distribution

Firmes à faible taux de distribution élevé

Droite de marché empirique

E(Ri)

βi

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Illustration l’impact des taux de distribution sur le couple rentabilité risque

Conclusion:Les dividendes constituent une composante importante de la rentabilité et un élément

fondamental dans l'évaluation des entreprises par le marché. Dans un marché efficient sans

impôt et sans coût de transaction, les dividendes n'ont pas d'effet sur la valeur de la société.

C'est le message de la théorie néoclassique qui prône la neutralité de la politique des

dividendes. Dès lors, la politique des dividendes demeure un sujet de controverse à la lumière

de la diversité des théories et des explications proposées pour appréhender ses déterminants.

La théorie de l'information donne une explication relativement satisfaisante du rôle des

dividendes. Les explications sont complétées par les modèles de signal et la théorie de

l'agence pour comprendre la complexité du choix d'une politique appropriée. Ces théories

comportent plusieurs limites qui sont à l'origine du rejet de certaines explications. La politique

de dividendes la plus efficace semble être une politique hybride. En général, l'actionnaire

s'intéresse à la stratégie d'investissement de la société plutôt qu'à sa politique de dividendes.

Toutefois, la portée de ce résultat qui dérive de la théorie du free cash-flow est limitée. Les

limites tiennent à un certain nombre d'imperfections des marchés financiers; notamment, la

différence dans les taux d'imposition du dividende et des plus values, les coûts de transaction,

les coûts d'information.

Page 16: LA Politique Dividende

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Dans la mesure où chacun de ces facteurs peut modifier la richesse d'un actionnaire, la

politique de dividendes la moins mauvaise pourrait être la suivante. Pour les entreprises en

période de démarrage, le dividende n'est pas anticipé par les actionnaires à cause de

l'existence de projets d'investissement relativement profitables par rapport au cash-flow

disponible. Après cette période, la société peut commencer à distribuer un dividende faible

par rapport à son profit pour pouvoir assurer sa continuité dans la mesure où l'absence de

dividendes, pour une année donnée, est perçue comme une mauvaise information par le

marché financier. Lorsque le taux de croissance des bénéfices devient stable et les

opportunités d'investissement diminuent, la société peut distribuer le dividende en

pourcentage du bénéfice. Les changements dans la politique des dividendes doivent être

modérés en suivant une certaine tendance.

En somme, il existe un certain nombre de théories, parfois contradictoires, concernant la

politique de dividendes. Les travaux empiriques ne semblent pas confirmer la supériorité ou la

validité de l'une d'entre elles. Les dirigeants disposent de la possibilité de choisir l'une des

politiques de dividendes à condition que la valeur actualisée des dividendes anticipés,

amputée des nouvelles émissions d'actions, soit inférieure aux résultats nets anticipés de

l'investissement. En effet, à l'exception des pénalités fiscales concernant les bénéfices et

certaines clauses restrictives insérées dans les contrats des émissions obligataires, il semble

qu'il n'existe pas de conventions comptables où fiscales forçant les dirigeants à adopter une

politique de dividendes.

Page 17: LA Politique Dividende

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La Stratégie Financière La politique de dividende

Webo et Bibliographie :

Gestion Financière édition ESKA ;

Le Vernimmen ; édition DALLOZ

La politique de dividende des entreprises ; Michel Albouy et Pascal Dumontier,

édition FINA.

Marc-André Lapointe, article,

www.Vernimmen.net

http://www.edubourse.com/guide/guide.php?fiche=dividendes .