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La psychanalyse produit des effets · PDF fileLa psychanalyse produit des effets Francis Ratier, Délégué de l’ACF-MP La colère envahissante, l’inhibition paralysante, la jalousie

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La psychanalyse produit des effets Francis Ratier, Délégué de l’ACF-MP

La colère envahissante, l’inhibition paralysante, la jalousie noire, l’anorexie, l’échec scolaire, la difficulté à trouver un accord avec ses contemporains, les maux qui accablent le corps, la séparation douloureuse, la continuelle tristesse, la parole retardée ou impossible à comprendre, le manque d’entrain à jouer, l’insomnie épuisante, l’énurésie qui fait honte ou pire, le peu de goût pour la vie...sur tous ces symptômes et sur les autres qui prennent le corps et la tête des enfants, la psychanalyse produit des effets thérapeutiques et même des effets thérapeutiques rapides. Comment fait-elle ? Le comment prend ses ordres du pourquoi. Aie ! Ça se complique ! Pas tant que ça en fait. Pourquoi est-ce possible - à partir d’une expérience de parole, en quoi consiste la psychanalyse - de dénouer ce qui, dans la vie, dans leur vie torture les enfants et les empêche de grandir ? À sa façon, poétique et limpide, Pascal Quignard répond à la question dans ses Petits traités : « Le corps n’est pas sauvage, nu, franc, premier, primitif : c’est une fiction matérielle qu’a bâtie une langue sur le patron de son fantôme. »1 Ce que le langage a fait, le langage peut le défaire. Dans ses ouvrages comme le 28 mai à Toulouse, Hélène Deltombe nous le montre. 1Pascal Quignard, Petits traités 1, Gallimard Folio, Paris, 1999, p 51.

« Le désir de savoir des petits enfants est attesté par leur infatigable envie de poser des questions, énigmatiques pour l’adulte tant qu’il ne comprend pas que toutes ces questions ne sont que des détours et qu’elles ne peuvent prendre fin parce que l’enfant les utilise en lieu et place d’une seule question qu’il ne pose pas. »

Quelle est cette question ? C’est ce que Freud a découvert et formulé tout au long de son élaboration de la psychanalyse. C’est aussi ce qui a passionné Lacan, inlassablement, selon des formulations nouvelles et des avancées, en particulier en soulignant que les questions de l’enfant sont essentiellement à déchiffrer à partir de ce qui fait symptôme pour lui. C’est de là que la psychanalyse peut apporter des réponses à l’enfant pour trouver des solutions en accord avec la

formation de son désir.

Les réponses de la psychanalyse aux questions de l’enfant Hélène Deltombe

Psychanalyste à Paris, Membre de l’ECF

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AGENDA de l’ACF-MP

Le Feuilleton

« Cap sur l’Ado » Episode 3/3 : S'orienter avec la clinique analytique

Par Dominique Hermitte, ACF-MP Agen

Au cours de cet article1, Jacques-Alain Miller évoque les analystes du Champ freudien ayant rendu

compte, par leurs travaux, de ce que leur ont enseigné certains adolescents égarés dans le monde du

numérique. Parmi eux : Hélène Deltombe. Elle a étudié ces adolescents amenés à se socialiser sur un

mode symptomatique. Ses livres nous exposent comment parfois ces symptômes articulés au lien social

se convertissent en phénomène de masse, voire en épidémies.

De telles activités liées à une jouissance communautaire, peuvent-elles constituer pour ces adolescents

une incarnation du corps de l'Autre, dont ils sont privés quand ils se perdent dans le monde virtuel ?

Pour le savoir, venez samedi prochain 28 mai à Toulouse à la rencontre de Hélène Deltombe !

1Miller, J.-A., En direction de l’adolescence, Travaux récents de l’Institut psychanalytique de l’Enfant, sous la direction

de Daniel Roy, Navarin éditeur 2015, pp. 191-204.

La pépite de… Quynh Martin, ACF-MP Montauban

À qui livrer ses pensées ?

- - Anna [sa petite sœur], dit Hans, j’aimerais mieux qu’elle ne soit pas venue

au monde […] - - C’est pourquoi, dit le père, tu as pensé que lorsque Maman lui donne le bain,

si elle la lâchait, alors Anna tomberait dans l’eau… - - Et mourrait, ajoute Hans. - - Et tu serais alors seul avec Maman, lui dit son père. Et un bon petit garçon

ne doit pas souhaiter cela. - - Mais il peut le penser, dit Hans. - - Ce n’est pas bien, répond le père. - - S’il le pense, rétorque Hans, c’est bien tout de même, pour qu’on puisse

l’écrire au professeur.1 À la suite de ce dialogue entre père et fils Freud note : « Le brave petit Hans ! Je ne pourrais pas souhaiter chez un adulte, une meilleure compréhension de la psychanalyse »2 Le psychanalyste accueille les questions qui taraudent l’enfant et lui donne l’appui nécessaire pour trouver lui-même les réponses à ses interrogations, enfouies dans son inconscient. 1 Freud S., « Le petit Hans », Cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1979, p.143. 2 Ibid.