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La Sauvadienne Janvier 2014 - N°2 Anastasia Ici, à la Réunion, le début de l’année coïncide avec les vacances d'été austral. Une période synonyme, hélas, de recrudescence d’animaux abandonnés… Les lieux d’abandons, on les connaît bien : les forêts et les parkings, où les meutes de chats et de chiens se forment souvent dans une entente étonnamment cordiale. Certains tentent d’attirer l’attention, suivent les gens dans l’espoir que l’on s’occupe d’eux. D’autres, traumatisés, n’apparaissent qu’à la nuit tombée, en quête de nourriture et d’un peu d’eau. D’autres encore sont des habitués, nourris par de bonnes âmes, qui s’adaptent plus ou moins à cette nouvelle vie qu’ils n’ont pas choisie. Une vie d’errance ponctuée par la maltraitance, les accidents de la route, les parasites, la maladie, la fourrière… Et il y a les sauvés, les miraculés. Ceux qui, par un habile concours de circonstances, rencontrent des personnes sensibles, qui tentent de les soulager et de leur venir en aide. C’est en essayant d’en secourir un de plus que j’ai fait la connaissance de Sauvade. Et là, épaulé par une association de sauvetage, tout change. Parce que l’on n’est plus seul et complètement désœuvré face à la souffrance et à la détresse. Quel soulagement, quel bonheur, de rencontrer enfin des personnes qui aiment les animaux et de pouvoir, tous ensemble, changer le destin de quelques uns en leur donnant la possibilité de vivre une jolie vie… Ici, les sauvetages les plus émouvants de Sauvade. Ou pourquoi l’association ne doit jamais s’arrêter… La rencontre avec Gloups, Karine se souvient… « Comme chaque week-end, nous descendons de notre balade en montagne. En traversant un village, j’aperçois une ombre qui lèche une poubelle. Je regarde mieux et je vois effectivement l’image furtive d’un chien décharné, sans poils.... Mais la maison est déjà pleine, on ne peut se permettre d’en prendre un de plus. On se dit qu’on reviendra. Quelques jours plus tard, on y retourne avec Anastasia et tous nos chiens. On s’arrête à la station essence et le voilà qui traverse devant la voiture pour aller boire dans la bassine d’un marchand de légumes. On le voit mieux, là : il a beaucoup de mal à marcher, se tient voûté, avec un corps décharné, sous une peau très abîmée. Je m’accroupis, je l’appelle, il hésite et vient vers moi. Je le prends dans les bras, et là, je me dis GLOUPS, car des dizaines de bestioles me sautent dessus. Anastasia ouvre la porte arrière, il se glisse à coté de Doka et Fenoa qui se poussent, comme dégoûtées par son odeur. Il ne bouge plus jusqu’à la maison. Lui apprendre que la main peut caresser… Là, il dévore, se désaltère et reçoit ses premiers câlins. On sent que son corps arqué n’est que douleur. Pendant 5 jours, il va rester couché, à l’écart. Et puis, je remarque Philippe allongé sur le sol avec du pâté. C’est ainsi qu’on leur redonne confiance, en s’allongeant tout près d’eux avec quelque chose à manger. Progressivement, main = pâté = câlin = bonheur. Au début, il dort dehors toute la journée, après avoir gobé deux énormes gamelles quotidiennes pour rattraper le manque. Il faut changer son lit chaque jour, car les plaies suintent et les mouches pullulent. Et puis un jour, il est devant le salon, fait deux pas timides à l’intérieur, puis ressort et rentre à nouveau. Ai-je vraiment le droit ? semble t’il nous questionner… Mais il voit les autres avec nous, alors il se lance, et vient se coucher à mes pieds. Ca y est, c’est gagné ! Très vite tout s’enchaîne. Il vient dormir au pied du lit, se remet à gambader, à jouer avec les autres. Il se révèle un gai luron avec une voix mélodieuse, dont il nous fait profiter quand il jappe de bonheur… Un grand MERCI à Emilie qui a décidé de prendre Gloups en F.A. ET AUSSI... D‘autres Sauvadiens qu’il a fallu remettre sur pattes... Déma déposée le 6/11 chez Karine avec une démodécie très importante, adoptée, via le Refuge de Morée, le 3/1. Ivoire et Iwok, récupérées dans un jardin, atteintes de coryza sévère et de teigne. Ivoire a été adoptée le 26/10 par Aude et Iwok le 19/10 par Vanessa. Pitch, trouvé le 10 octobre par Elisabeth dans son jardin, avec de nombreuses morsures et une grave démodécie, adopté le 21/12 par Virginie. Miss Univers, souffrant à la fois de gale et de teigne, confiée à Sauvade le 15/10 et adoptée le 11/01 par Josette. SAUVADE EN ACTION Edito MISS UNIVERS PITCH IWOK et IVOIRE DEMA

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Newsletter de l'association Sauvade - #2 -2014 - 1er Semestre

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Page 1: La Sauvadienne 2

La  Sauvadienne

Janvier 2014 - N°2

Anastasia

Ici, à la Réunion, le début de l’année coïncide avec les vacances d'été austral. Une période synonyme, hélas, de recrudescence d’animaux abandonnés…

Les lieux d’abandons, on les connaît bien : les forêts et les parkings, où les meutes de chats et de chiens se forment souvent dans une entente étonnamment cordiale. Certains tentent d’attirer l’attention, suivent les gens dans l’espoir que l’on s’occupe d’eux. D’autres, traumatisés, n’apparaissent qu’à la nuit tombée, en quête de nourriture et d’un peu d’eau. D’autres encore sont des habitués, nourris par de bonnes âmes, qui s’adaptent plus ou moins à cette nouvelle vie qu’ils n’ont pas choisie.Une vie d’errance ponctuée par la maltraitance, les accidents de la route, les parasites, la maladie, la fourrière…Et il y a les sauvés, les miraculés. Ceux qui, par un habile concours de c i r cons tances , rencont rent des personnes sensibles, qui tentent de les soulager et de leur venir en aide. C’est en essayant d’en secourir un de plus que j’ai fait la connaissance de Sauvade . Et là , épaulé par une association de sauvetage, tout change. Parce que l’on n’est plus seul et complètement désœuvré face à la souffrance et à la détresse.Quel soulagement, quel bonheur, de rencontrer enfin des personnes qui aiment les animaux et de pouvoir, tous ensemble, changer le destin de quelques uns en leur donnant la possibilité de vivre une jolie vie…

Ici, les sauvetages les plus émouvants de Sauvade. Ou pourquoi l’association ne doit jamais s’arrêter…

La rencontre avec Gloups, Karine se souvient…

« Comme chaque week-end, nous descendons de notre balade en montagne. En traversant un village, j’aperçois une ombre qui lèche une poubelle. Je regarde mieux et je vois effectivement l’image furtive d’un chien décharné, sans poils.... Mais la maison est déjà pleine, on ne peut se permettre d’en prendre un de plus. On se dit qu’on reviendra. Quelques jours plus tard, on y retourne avec Anastasia et tous nos chiens. On s’arrête à la station essence et le voilà qui traverse devant la voiture pour aller boire dans la bassine d’un marchand de légumes. On le voit mieux, là : il a beaucoup de mal à marcher, se tient voûté, avec un corps décharné, sous une peau très abîmée. Je m’accroupis, je l’appelle, il hésite et vient vers moi. Je le prends dans les bras, et là, je me dis GLOUPS, car des dizaines de bestioles me sautent dessus. Anastasia ouvre la porte arrière, il se glisse à coté de Doka et Fenoa qui se poussent, comme dégoûtées par son odeur. Il ne bouge plus jusqu’à la maison.

Lui apprendre que la main peut caresser…Là, il dévore, se désaltère et reçoit ses premiers câlins. On sent que son corps arqué n’est que douleur. Pendant 5 jours, il va rester couché, à l’écart. Et puis, je remarque Philippe allongé sur le sol avec du pâté. C’est ainsi qu’on leur redonne confiance, en s’allongeant tout près d’eux avec quelque chose à manger. Progressivement, main = pâté = câlin = bonheur.Au début, il dort dehors toute la journée, après avoir gobé deux énormes gamelles quotidiennes pour rattraper le manque. Il faut changer son lit chaque jour, car les plaies suintent et les mouches pullulent. Et puis un jour, il est devant le salon, fait deux pas timides à l’intérieur, puis ressort et rentre à nouveau. Ai-je vraiment le droit ? semble t’il nous questionner… Mais il voit les autres avec nous, alors il se lance, et vient se coucher à mes pieds. Ca y est, c’est gagné !Très vite tout s’enchaîne. Il vient dormir au pied du lit, se remet à gambader, à jouer avec les autres. Il se révèle un gai luron avec une voix mélodieuse, dont il nous fait profiter quand il jappe de bonheur…Un grand MERCI à Emilie qui a décidé de prendre Gloups en F.A.

ET AUSSI...D‘autres Sauvadiens qu’il a fallu remettre sur pattes...Déma déposée le 6/11 chez Karine avec une démodécie très importante, adoptée, via le Refuge de Morée, le 3/1.Ivoire et Iwok, récupérées dans un jardin, atteintes de coryza sévère et de teigne. Ivoire a été adoptée le 26/10 par Aude et Iwok le 19/10 par Vanessa.Pitch, trouvé le 10 octobre par Elisabeth dans son jardin, avec de nombreuses morsures et une grave démodécie, adopté le 21/12 par Virginie.Miss Univers, souffrant à la fois de gale et de teigne, confiée à Sauvade le 15/10 et adoptée le 11/01 par Josette.

SAUVADE EN ACTIONEdito

MISS UNIVERSPITCH

IWOK et IVOIREDEMA

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Leur expérience, ici, en live… Pour susciter peut-être de nouvelles vocations.

A la Réunion, Elisabeth, F.A. chiens et chats« C'est en allant travailler dans l'Ouest que j'ai recueilli mes premiers Sauvadiens et commencé ma "carrière" de Famille d'Accueil : 3 petits bouts de chiens, sur un parking, au bord d'une ravine très profonde, que deux cyclistes regardaient, attendris...J'allais en formation, mais il était impossible pour moi de les laisser à cet endroit. J’ai donc récupéré Zania, Princesse et Fifi, en me disant que je trouverai une solution plus tard. J'avais déjà beaucoup d'animaux chez moi et je suis entrée en contact avec Sauvade par l’intermédiaire du vétérinaire de l'association. Karine m'a alors proposée de garder Zania et Princesse, le temps de les faire adopter (j'avais déjà confié Fifi à une amie). Confrontée à la misère animale depuis mon arrivée à la Réunion quelques années plus tôt, j'étais soulagée d’avoir enfin une solution, via Sauvade, pour sauver les animaux et les faire adopter...

Je n'ai pas l'impression de faire quelque chose d'extraordinaire en permettant à ces petits rescapés de renouer avec la vie parmi les humains, mais j'ai le sentiment d'être en accord avec mes convictions en les soignant et en les câlinant. C'est toujours émouvant de voir ces petits timides, peureux, craintifs, devenir jour après jour des animaux pleins de vie, joyeux, coquins... Je les découvre intelligents, farceurs, espiègles, chacun avec une personnalité bien différente.Au début c'était difficile de les voir partir, mais je ne peux pas tous les garder. Et eux doivent trouver une famille qui leur prodigue toute l'affection dont ils ont besoin. Alors j'ai appris à "lâcher" et surtout à faire

confiance : les adoptants qui contactent Sauvade sont portés par le désir d'offrir de l'amour aux poilus que j'ai chouchoutés pendant quelques jours, et là, c'est pour la vie !Je ne pleure plus à l'aéroport (sauf exception), parce que je sais qu'au bout du voyage, il y a une super famille qui attend. Et puis, à chaque fois qu'un de mes petits loulous s'envole, il laisse une chance à un autre d'être accueilli, et c'est ce qui me donne envie de continuer. »Depuis, Elisabeth a sauvé et permis de faire adopter une trentaine de chiens et chats.

En région parisienne, Sylvie, F.A. chiens « C’est en cherchant un compagnon à Fidji sur le WEB que j’ai découvert Gaïa et Sauvade. Je suis vite devenue accro au forum et j’ai eu envie de m’impliquer plus personnellement dans le sauvetage des animaux… Ma première expérience en tant que FA a eu lieu au printemps 2012, quand on m'a demandé de faire un relai de 10 jours pour Chouchou. Pour quelques jours, mon mari était ok. J'étais quand même stressée car j'ignorais comment mes animaux (2 chiens et 4 chats) allaient réagir et comment Chouchou allait se comporter. Et puis tout s'est super bien passé. Chouchou était adorable et mon mari prêt à craquer, d'autant que je l'ai volontairement gardé plus longtemps que prévu. Quand je l'ai redéposé chez Sophie en partant en Vendée, j’étais très émue car je m'étais beaucoup attachée à lui. Mais lorsque j'ai découvert les photos de Chouchou dans SA famille, j'étais aux anges… Au retour des vacances, j'ai contacté Karine et l'aventure FA a commencé. Pour moi, être FA, c'est apporter autant d'amour à nos pensionnaires qu'à nos propres animaux, c'est les inclure dans notre famille, nos loisirs, leur faire découvrir la vie pour qu'ils n'en aient plus peur. Je me souviens de Madi que j'ai dû, au début, porter dans mes bras sur le trottoir, car la rue la terrorisait. Peu à peu, avec beaucoup de patience, elle a accepté de marcher quelques mètres, puis un peu plus et quand elle a été adoptée, elle n'avait presque plus peur de cet environnement urbain. J'étais fière d'elle et fière de moi… Les chiens que j'ai eus en FA, je les ai gardés de quelques jours à 6 semaines. Plus le séjour est long, plus on s'attache. C'est vrai qu'on a envie de tous les garder, mais c’est impossible. Et puis, on sait qu’un animal adopté laisse la place à un autre sauvetage. C'est ça être FA, être un relai bienveillant dans la vie d'un animal, un relai qui va lui permettre de trouver la famille qui lui convient le mieux et qui l'aimera toute sa vie. Le moment de la séparation est difficile, mais comme les adoptants sont choisis avec soin, on sait que les animaux seront heureux. On essuie une petite larme au moment du départ, mais c'est une larme de joie ».A ce jour, Sylvie et son mari ont accueilli et fait adopter une dizaine de chiens.

Portraits de F.A. REFUGE DE MOREE Lorsque nos familles d’accueil affichent complet, les Sauvadiens sont accueillis au refuge de Morée. Un refuge 5 étoiles, à 1h30 de Paris, où tout est fait pour améliorer le quotidien des animaux et les faire adopter rapidement. Virginie explique comment à Céline…

1. Quels sont d’après vous les points forts de votre Refuge ? L’emplacement tout d’abord, car nous sommes situés en pleine campagne. Nos animaux bénéficient du calme et de pas mal d'espace autour du refuge pour les promenades. Le confort ensuite : pour les chiens, les boxes sont spacieux et chauffés et les 8 parcs de détente leur permettent de bien se dégourdir les pattes. Pour les chats, les pièces sont lumineuses et possèdent des enclos extérieurs. La sécurité également, puisque nous faisons office de fourrière, mais sans euthanasie, ce qui signifie que tous les animaux ont leur chance. L’équipe enfin, constituée de soigneurs, de bénévoles, d'une éducatrice, d'une comportementaliste et d’une vétérinaire. Nous travaillons tous ensemble afin que les animaux passent peu de temps au refuge, dans des conditions optimales.

2. Que faites-vous pour que les animaux s’y s e n t e n t l e m i e u x possible ? Tous nos animaux sont aimés et respectés. Pour qu'ils se sentent bien, nous essayons de prendre en compte leurs besoins en

tant qu'individus. C'est difficile de citer toutes les petites choses qui peuvent être mises en place au quotidien, mais en voici quelques unes : nos chats craintifs sont mis dans une pièce où l’on favorise leur socialisation, la plupart des chatons partent en famille d'accueil pour y être stimulés au maximum, les chiens plus âgés/plus fragiles sont placés dans des pièces plus chaudes l'hiver, certains chiens avec des troubles du comportement connus travaillent chaque semaine avec l'éducatrice et la comportementaliste...

3. Quel est votre taux moyen d’adoptions ? En 2012, 335 chiens et 146 chats avaient été adoptés au refuge. Grâce aux efforts de toute l'équipe,en 2013 ce sont environ 400 chiens et 300 chats qui ont retrouvés une famille.

4. Travaillez-vous avec beaucoup d’associations ? Nous collaborons avec toutes les associations qui nous demandent de l'aide, dans la mesure de nos possibilités. Cette année, nous avons pris en charge des animaux provenant de SPA d'autres départements, de fourrières d'autres régions, mais aussi du refuge de Ceuta, en Espagne.

5. Comment faites-vous pour que les petits Sauvadiens ne restent jamais bien longtemps à l’adoption ? A chaque fois, nous prenons en compte ce que Sauvade nous dit sur eux. Sauvade a la chance de fonctionner avec des familles d'accueil qui connaissent bien leurs protégés. De ce fait, il est plus facile pour nous de renseigner les adoptants sur leur caractère, leur entente avec d’autres animaux... Dès leur arrivée, ils voient notre vétérinaire et sont mis immédiatement sur notre site internet.

Depuis juillet 2012, le refuge de Morée a fait adopter 91 Sauvadiens…

http://moree.spa.asso.fr

Partenaire de coeur

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Pour des fourrières plus humaines

Jessyca était assistante vétérinaire, puis infirmière animalière à la SPA de Gennevilliers, avant de décider d’aider les animaux de la Réunion, par l’intermédiaire de la SACPA (Service pour l’Assistance et le Contrôle du Peuplement Animal) installé sur l’île depuis 5 ans. Elle nous raconte son expérience de la fourrière…

1. Depuis combien de temps travaillez-vous dans le secteur de l’errance animale et pourquoi l’avoir choisi ? A la base, je suis assistante vétérinaire. Mais il y a 5 ans, la SACPA (déjà implantée sur le territoire métropolitain) a récupéré un marché à la Réunion. On leur avait parlé de moi. Je me suis dit : pourquoi pas ? Je voulais découvrir une autre facette de mon travail avec les animaux, comprendre pourquoi l’image des fourrières est aussi négative et surtout essayer de faire évoluer les choses…

2. Pouvez-vous nous parler de la situation actuelle à la Réunion ? L’état des lieux est déplorable, car les gens ne se sentent absolument pas responsables, ni de leur animal, ni de la situation. Très peu d’animaux sont repris à la fourrière, car trop peu d’entre eux sont identifiés. Souvent les coordonnées des maîtres ne sont pas à jour et les gens s’en fichent. Les APA (Association de Protection Animale) n’ont pas forcément de place pour accueillir les animaux en vue d’une adoption. Au final, entre 5 et 10 % d’entre eux seulement sont épargnés de l’euthanasie (contre 90% en métropole).

3. Quelles sont, d’après vous, les actions à mener en priorité pour réduire le bilan des abandons et des euthanasies en masse ? Sensibiliser les gens par une bonne communication. Je compare souvent l’animal à un enfant. Il faut s’en occuper (le nourrir, l’emmener chez le vétérinaire, le faire garder, lui faire des câlins). Cela coûte de l’argent et sur des années. Donc, on prend ses responsabilités ou on va dans un magasin de jouets… Et si les maîtres commençaient par faire le minimum (stérilisation + identification), ça serait déjà une très bonne chose.

4. Comment, à votre avis, pourrait-on rendre les fourrières plus humaines pour les animaux ?En 2010, le nouveau centre animalier (fourrière + refuge) a été inauguré pour le secteur Nord. Le Sud a suivi fin 2011 et cette année, c’est au tour de l'Est. Avoir déjà une structure p r o p r e , a u x n o r m e s , accueillante, pour les animaux et les humains, est un bon début. Rendre les fourrières p l u s huma i ne s e s t t ou t s implement une question d'éthique, qui dépend aussi du travail équipe...

5. Trouvez-vous toutefois que la situation sur place s’améliore ? Très lentement et le chemin est encore long. Mais il faut rester positif…

6. A ce titre, que pensez-vous d’actions localisées comme celle de Sauvade ? Il faudrait plus d’associations comme SAUVADE, avec des gens sérieux, qui ne sont pas là pour faire du sauvetage ponctuel, mais qui trouvent une famille aux animaux, et la jolie vie qui va avec… De plus, via SAUVADE, nous avons toujours des nouvelles des adoptés. Cela nous fait super plaisir de savoir que, malgré la difficulté de notre métier, nous contribuons au bonheur de certains, animaux comme humains.

7. En tant qu’amie des animaux, comment arrivez-vous à gérer toute cette détresse quotidienne ? Il faut se mettre des barrières. Se dire qu’on ne peut pas être responsable à la place des gens, et encore moins assumer pour eux. Même si c’est très difficile parfois, j’accompagne l’animal jusqu’à ce qu’il s’endorme. Je me dis qu’au moins, j’aurais été là pour lui. Et pour tous ceux qui sont sauvés et ont trouvé une famille, là ce n’est que du bonheur…

Avis de SauvetageAPPRENDRE A SON CHIEN A RESTER SEUL

Parce qu’une Famille d’Accueil doit aussi apprendre au chien à bien gérer l’absence de ses maîtres, Cécile a écouté les conseils d’un éducateur canin. Elle nous raconte ici comment elle procède à son tour, step by step…

Vous  venez  d'accueillir  un  nouveau  membre  de  la  famille.  Tout  se  passe  bien   sauf...   quand   vous   sortez.   Car  à   votre   retour,   la   maison   est  dévastée  et  vos  voisins  se  plaignent  des  aboiements.Que   se   passe-­‐t-­‐il   dans   la   tête   de  votre   chien   ?   Il   souffre   tout  s imp l emen t   d ' a n go i s s e   d e  séparaEon  :  il  est  tellement  aGaché  à  vous  que,  dès  que  vous  partez,   il  a  peur  que  ce  soit  pour  toujours.   Il  cherche   donc   à   vous   appeler   en  aboyant,   et   à   calmer   son   stress   en  détruisant  tout  ce  qu'il  trouve.

Quelques  règles  de  base  pour  qu’il  gère  mieux  la  situaEon  :  -­‐  Ne  pas  s’occuper  de  lui  en  permanence  quand  vous  êtes  à  la  maison,  et  ne  pas  répondre  à  toutes  ses  sollicitaEons.-­‐  L’ignorer  15  minutes  avant   le  départ   (plus  de   jeu,  ni  de  câlin),  pour  faciliter  la  séparaEon.-­‐   Ne   pas   ritualiser   son   départ,   en   évitant   tout   ce   qui   peut   faire  comprendre  au   chien  que  vous  allez   sorEr,   et   surtout   jamais  de   câlin  d'au-­‐revoir.-­‐  Associer  le  départ  à  un  plaisir,  en  donnant  une  friandise  ou  un  jouet.-­‐  Pendant  l’absence,  ne  laisser  aucun  objet  à  portée  du  chien.  Certains  préfèrent   être   enfermés   dans   une   pièce,   si   cela   les   rassure,   sauf  évidemment  s'il  n'y  est  que  pendant  vos  absences.  -­‐  Au   retour,  ne  pas   lui   faire   la   fête   tout  de   suite,  car   le  départ   et   le  retour  doivent  être  considérés  comme  des  moments  normaux.  -­‐   Ne   pas   le   gronder   s'il   a   fait   des   bêDses,   cela   ne   sert   à   rien,   il   a  oublié…Pour  meEre   ces   règles   en   praDque,   prévoir   un   après-­‐midi   pendant  lequel  vous  allez  vous  absenter  plusieurs  fois  pour  des  durées  de  plus  en   plus   longues.   D'abord   5   minutes,   puis   15,   puis   1   heure,   puis   2  heures...  Cela  aidera  le  chien  à  comprendre  que  vos  départs  ne  sont  pas  définiDfs.  

Expertise de Sauvadien

Sans Famille d’Accueil, pas de sauvetage !Chaque sauvetage Sauvade nécessite une chaîne d’entraide complexe… La Famille d’Accueil en est le maillon le plus important. Tout animal recueilli par Sauvade a des besoins bien spécifiques : nécessité de repos et/ou de soins médicaux, attentions et câlins pour retrouver confiance en l’humain, (ré)apprentissage de la vie en famille et en société. De plus, la FA, en contact permanent et privilégié avec les petits Sauvadiens, est en mesure de cerner leur caractère pour cibler au mieux le profil de leurs adoptants.Être FA, c’est donc s’engager à soigner et éduquer l’animal, en lui donnant tous les atouts pour une vie sereine et une adoption réussie. C’est aussi et surtout, vivre des émotions intenses au contact de ces amours de chiens et chats, qui vous considèrent comme leur sauveur, à juste titre d’ailleurs…Sauvade prend évidemment en charge les frais vétérinaires, les croquettes, les accessoires et le transport.Alors si vous avez envie d’aider nos petits rescapés, n’hésitez pas à nous en parler et à remplir le formulaire disponible sur le forum : http://asso-sauvade.forumactif.org/t4054

Car n’oubliez pas : + de FA = + de vies sauvées !

Besoin d'aide

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Mafate…Le Cirque de Mafate, aux paysages somptueux, n'est accessible qu'à pied ou en hélicoptère. Kerstin nous parle de ce petit paradis des randonneurs, qu’elle adore…

Mafate, ce sont 95 km2 de relief escarpé, de rochers, de ravines et de forêts. Tout autour, un rempart de montagnes qui le rend difficile d'accès. Et pourtant, 800 "Mafatais" y vivent, répartis en 9 villages, appelés "îlets".

Le Cirque fait parti du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, pour sa nature préservée, mais aussi pour le mode de vie traditionnel de ses habitants.

Plus de 100 km de sentiers de randonnée traversent le Cirque et dans chaque îlet, on trouve des gîtes pour passer la nuit et reprendre des forces grâce au fameux "carry", spécialité locale cuisinée au feu de bois. On peut

ainsi sillonner le Cirque pendant plusieurs jours, d'îlet en îlet, sans passer par les mêmes chemins et sans avoir aperçu une seule voiture.Certains gîtes acceptent nos amis les chiens. Mais on peut aussi opter pour un logement plus proche de la nature, sous la tente…

Le caviar réunionnaisLa Réunion, c’est aussi une cuisine haute en couleurs, avec des plats typiques aux saveurs relevées. Erika nous donne la recette du caviar réunionnais…

La cuisine réunionnaise est à l’image de la Réunion : métissée. C’est un mélange de cuisine européenne, indienne, africaine, malgache et asiatique. Le tout, à la sauce réunionnaise bien sûr, donc très colorée et épicée… L e s R é u n i o n n a i s a f f e c t i o n n e n t particulièrement ce que l’on surnomme le caviar réunionnais ou encore l’or noir : le bichique. Ce sont des alevins pêchés à l’embouchure des rivières en fin d’année. On l’appelle ainsi car il se négocie entre 35 et 40 euros le kilo (parfois même plus).Pour la recette du cari bichique, il faut 1kg de bichiques, 4 oignons, 4 gousses d'ail, 5 tomates, du curcuma (une demi cuillère à café), du sel, du gingembre (facultatif), du thym, quelques piments (selon les goûts) et de l'huile.- Rincer les bichiques à l'eau, éventuellement avec un peu de sel, laisser égoutter.- Hacher les tomates et les oignons, puis écraser l’ail et le gingembre (le piment à part) dans un "pilon".- Chauffer la marmite. Quand elle est chaude, ajouter l'huile.- Roussir les oignons, puis ajouter l’ail (avec le gingembre) et le curcuma.- Ajouter les tomates et le thym, puis laisser roussir jusqu’à obtention d’un coulis.- Ajouter alors les bichiques en remuant délicatement (un peu comme des blancs en neige) car ils sont fragiles, ajouter le sel.

- Couvrir, laisser cuire à feu doux q u e l q u e s m i n u t e s e t l a i s s e r "croûter" (sécher) le fond en ajoutant un peu d’huile à la fin.Servir le cari bichique avec du riz blanc et un rougail mangue (mangue pelée et mixée avec oignons, piments et huile)… Bon appétit !

CARTE POSTALE DE LA REUNIONAprès 10 ans d’éducation canine et d’agility en club canin, Aurélie a

monté son entreprise d’éducation et de promenade : Une Vie Au Poil. Depuis 5 ans, elle réconcilie les maîtres et leur chien, toujours via des méthodes amicales et positives. Elle nous en parle ici…

1. Pourquoi avoir choisi ce métier ? En fait, Une Vie Au Poil est une reconversion professionnelle réussie. J’étais infographiste et le contact avec les animaux et l’extérieur me manquait énormément. Tout naturellement, je me suis tournée vers ma passion pour les chiens et j’ai cherché de quelle façon je pouvais leur être utile. Forte de mon expérience en club canin et du bénévolat à l’école des chiens guides d’aveugle de Paris, j’ai décidé de devenir éducateur pour aider les particuliers à vivre en harmonie avec leur chien. Je ne regrette pas un instant de m’être lancée dans l’aventure, car depuis 5 ans je rencontre des maîtres et des chiens extraordinaires, tels que les Sauvadiens (Aurélie a notamment aidé Dago, Meïko, Cannie, Gnocchi, Meyline et Haïku).

2. Quelles sont les difficultés les plus fréquentes rencontrées par les maîtres ? En ville, les problèmes les plus fréquents sont une mauvaise communication entre le maître et son chien, les problèmes d’agressivité avec les congénères et un mauvais apprentissage de la solitude, qui se traduit souvent par des vocalises et/ou des destructions.

3. Quels conseils donneriez-vous à un maître qui ne comprend pas (plus) son animal ? La compréhension de l’autre est essentielle pour démarrer et entretenir une bonne relation. J’apprends, ou je réapprends, aux maîtres le mode de communication du chien pour qu’ils comprennent à nouveau leur compagnon et se fassent comprendre de lui. Souvent ils ont été mal conseillés, du coup ils ne font plus confiance à leur bon sens.

4. Tous les problèmes de comportement ont-ils une solution ? Pour la grande majorité, oui, il existe des solutions de réeducation. Mais leur réussite dépend de l’origine du problème, du tempérament du chien, de son âge, de l’environnement dans lequel il évolue et surtout de l’investissement du maître.

5. Utilisez-vous des techniques de rééducation particulières ?Je travaille exclusivement avec des méthodes d’éducation amicales et positives, c’est à dire respectueuses du bien-être physique et mental du chien. J’ai été formée à l’école Animalin par Catherine Collignon (éducateur canin spécialiste du clicker-training en France) et par Joël Dehasse (Vétérinaire comportementaliste de renom). Il existe de multiples techniques pour rééduquer un chien. Je participe donc régulièrement à des séminaires et des formations sur l’éducation canine. Ce qui me permet de m’adapter au mieux au couple maître-chien que j’ai à chaque fois en face de moi…

Aurélie Ingrato se déplace à domicile, à Paris et en Région Parisienne. A ce jour, elle a déjà rééduqué avec succès des centaines de chiens.

EDUCATEUR SCOOP

Page 5: La Sauvadienne 2

L’ARBRE A CHAT MAISONComment réaliser un arbre à chat sur-mesure, avec des branches récoltées dans la nature ? Hratch nous indique la marche à suivre, en 6 étapes…

Matériel : - 4 branches de hauteurs différentes (30 cm, 80 cm, 130 cm, 2 mètres) et d’un diamètre de 8 à 10 cm,- 3 planches de médium ou contreplaqué (30 cm x 50 cm) + 1 planche pour servir de base (40 cm x 60 cm), le tout d’une épaisseur de 16 mm,- 16 petites équerres en métal,- une visseuse et des vis (16 mm pour les planches, 10 cm pour la base),- des chutes de jonc de mer ou de moquette, - de la colle ou une agrafeuse (Pour la santé de l'animal, ne pas vernir, ni peindre, les planches ou les branches).

1. Bien nettoyer les branches en les débarrassant de l'écorce et d'éventuelles échardes.2. Poncer légèrement pour éliminer les imperfections.3. Coller ou agrafer le revêtement (jonc de mer ou moquette) sur chaque planche. 4. Commencer par visser par en dessous (2 vis à chaque fois) les 4 branches à la verticale sur la première planche (qui fait office de base) en les positionnant dans les 4 angles. 5. Positionner la seconde tablette sur la branche la plus petite et la fixer aux autres branches avec les équerres.6. Renouveler l’opération en positionnant les deux autres tablettes sur les deux autres branches, en prenant soin de les décaler ou de laisser des encoches pour permettre aux chats de passer d'une planche à l'autre.

Enfin, positionner l’arbre dans un endroit stratégique et place à l’escalade…

TIP DE PROEn décidant d’accueillir Bella et Coquin, Elsa a découvert l’adoption dans une association. Elle nous raconte son émotion au quotidien…

« Lettre ouverte à mes chats,

Je vous regarde, vous êtes si beaux tous les deux. Vous venez vous coller à moi quand je fais mon yoga, vous piquez en douce les playmobils des filles pour jouer. Je ferme les portes des chambres, vous rentrez par la fenêtre. Je ferme les fenêtres, vous rentrez par la porte. Rien ne vous résiste. Vous êtes Bella et Coquin, les chats de mon cœur. Je ne pensais pas que mon lien avec vous serait si fort. J'ai toujours voulu adopter, tenter de sauver un enfant du désarroi affectif, ou faire partie d'associations diverses, pour me sentir utile. Quand je vous ai rencontré, mes chats, je n'ai pas tout de suite perçu l'importance de mon action. C'est en vous épiant que j'ai compris que Sauvade vous avait sauvé la vie. Et que mon rôle à moi était d’honorer ce sauvetage. Je vois dans tous vos gestes, vos manques, vos besoins. Coquin, par exemple, tu manges n'importe quoi, tu serais même capable de finir le pot de Nutella des filles. Le vétérinaire m'a appris que c'est sûrement parce que tu avais souffert du manque, petit. Tu aimes aussi te glisser sous le robinet pour que l'eau roule sur tes poils. Tu as sûrement vécu dehors et été confronté à la pluie. Bella, toi tu resteras toute ta vie un bébé qui se tète, parce que ta maman t’a été enlevée trop tôt… Tous les deux, mes chats, vous êtes un peu étranges, mais pour rien au monde je n’en voudrais d’autres. J'ai sans cesse à l'esprit que vous êtes des rescapés. Adopter des chats abandonnés, aider une association, c'est déjà prendre conscience que certains animaux ont besoin d’être sauvés. Pour moi, ça a été une révélation. C'est pour ça, Bella et Coquin, que vous méritez tous les câlins du monde. Merci Sauvade. »

PAROLE D'ADOPTANT

Ils ont été sauvés à la Réunion du triste sort qui les attendait. Soignés, pucés, vaccinés, câlinés, ils font à nouveau confiance aux humains et c’est à présent vous qu’ils attendent…

TILOUNE - FemelleEn F.A. chez Touillette

DINA - Femelle En F.A. chez Syljim

LOONY - Femelle En F.A. chez Touillettte

GLOUPS - MâleEn F.A. chez Liliaskim

ILS VOUS ATTENDENT

cleapshttp://asso-sauvade.forumactif.org - [email protected]