27

LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS
Page 2: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

LA VIE URBAINE DANS LE

DEPARTEMENT DE LA LOIRE ET SES ABORDS

CENTRE D/ETUDES FOREZIENNES

Page 3: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS
Page 4: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS
Page 5: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS
Page 6: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

LA VIE URBAINE DANS LE

DEPARTEMENT DE LA LOIRE ET SES ABORDS

1969 CENTRE D'ETUDES FOREZIENNES

34, rue Francis-Boulier - 42 - St-Etienne

Page 7: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Ouvrage publié avec le concours du Conseil Général de la Loire, de la Municipalité de Saint-Etienne et de l'A.L.U.I.

Page 8: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION ET DE PERFECTIONNEMENT

M. Pierre LOUIS, Recteur de l'Académie de Lyon, Président M. Antoine PINAY, Président du Conseil Général de la Loire, Vice-Président M. Michel DURAFOUR, Député-Maire de Saint-Etienne M. Paul PILLET, Maire de Roanne M. André MASCLE, Maire de Montbrison M. Jean-Claude MERLIN, Directeur du Collège Scientifique Universitaire

de Saint-Etienne M. Louis NELTNER, Directeur de l'Ecole Nationale des Mines de

Saint-Etienne M. Jean-Marcel BEALEM, Président de l'Association « Liaison Université-

Industrie » M. Olivier de SUGNY, Président de la Diana Mgr Pierre GARDETTE, Recteur Emérite des Facultés Catholiques de

Lyon M. André LATREILLE, Professeur à la Faculté des Lettres de Lyon,

Doyen honoraire M. Edouard PERROY, Professeur à la Sorbonne M. Georges COUTON, Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences

Humaines de Lyon M. VERDUN L. SAULNIER, Professeur à la Sorbonne M. Roger LATHUILLERE, Maître de conférences à la Faculté des Lettres

et Sciences Humaines de Lyon Comte de NEUFBOURG M. Pierre GUICHARD

MEMBRES DU COMITÉ DE DIRECTION (faisant également partie du conseil d'administration)

M. Pierre Roger GAUSSIN, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de St-Etienne, directeur

M. Claude LONGEON, assistant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Saint-Etienne, secrétaire général

M. François TOMAS, maître-assistant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Saint-Etienne, trésorier

M. Maurice VALLA, professeur à Saint-Etienne, bibliothécaire Mlle Marguerite GONON, ingénieur au C.N.R.S. Mlle Eliane VIALLARD, directrice des Archives départementales de la Loire Mlle Annie MONGINOUX, conservateur de la Bibliothèque municipale de Saint-Etienne M. François BELLON, professeur agrégé au lycée Claude Fauriel de Saint-Etienne M, Etienne FOURNIAL, maître-assistant à la Faculté des Lettres et

Sciences humaines de Lyon M. Jean MERLEY, chargé d'enseignement à la Faculté des Lettres et

Sciences humaines de Saint-Etienne M. Laurent BOYER, Directeur du Collège Universitaire de Droit et des

Sciences Economiques de Saint-Etienne

Page 9: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

ONT COLLABORÉ A CET OUVRAGE :

Marc BONNEVILLE : agrégé de l'Université

René COMMERE : agrégé de l'Université

Claude CRETIN : assistant à la Faculté des Lettres de Saint-Etienne

Louis GACHE : agrégé de l'Université

René NEBOIT : maître-assistant à la Faculté des Lettres de Clermont- Ferrand

Jacques SCHNETZLER : agrégé de l'Université

François TOMAS : maître-assistant à la Faculté des Lettres de Saint- Etienne

Jean-Pierre TRIMOULLA : diplômé de fin d'Etudes Supérieures de Géo- graphie

Page 10: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

avertissement En cette année de naissance de l'université de Saint-Etienne nous voudrions que cet ouvrage appa- raisse comme le témoignage d'une volonté, celle d'organiser et de développer un véritable foyer de recherche Il ne s'agit donc que d'un jalon et le chemin à parcourir nous paraît autrement plus important que l'étape aujourd'hui proposée. Les pages qui suivent ne présentent en effet qu'une suite de monographies consacrées à des villes de petite et de moyenne importance du département de la Loire et de ses abords. Nous avons tenu à faire la part belle à l'arrondissement d'Yssingeaux pour mieux montrer l'inconséquence d'un découpage admi- nistratif qui le détache de l'ensemble stéphanois. En revanche, à l'exception d'une étude sans complai- sance sur les problèmes urbains de Saint-Etienne, nous avons pensé que l'agglomération stéphanoise méritait que nous lui consacrions un numéro entier des Etudes Foréziennes, ce qui sera fait prochai- nement.

Précisons, afin que ne subsiste nulle équivoque, qu'aucune doctrine n'a présidé à l'élaboration de ces textes et qu'en conséquence ils reflètent aussi parfaitement que possible la personnalité de chacun des auteurs. Oserai-je même dire que s'il en avait été autrement, nous aurions eu l'impression de mettre la charrue avant les bœufs. Il se trouve, en effet, que la géographie et l'histoire ont fait de notre région une zone d'ombre, c'est-à-dire mé- connue, entre les pôles lyonnais et auvergnat. Notre première tâche consistait par là-même à rattraper le retard, en rassemblant une documentation et des descriptions qui ailleurs sont acquises ; nous re- connaissons donc, bien volontiers, ne pas apporter

Page 11: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

grand'chose à la géographie française, même s'il nous est arrivé d'être grisés par les joies que pro- cure tout travail pionnier.

Mais cette étape est déjà, en partie, du passé. La création, à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, de l'année de maîtrise nous permet de passer plus facilement, sur le plan méthodologique, de la réflexion à l'action. Des équipes sont aujour- d'hui au travail et, si la diversité est de règle — voir la liste de mémoires ci-jointe — quelques thèmes comme ceux de la petite ville ou des quar- tiers nous tiennent particulièrement à cœur. La moisson est en tout cas suffisante pour que nous puissions fixer dès à présent un deuxième jalon avec l'organisation en novembre 1970 d'un colloque qui rassemblera des communications sur un certain nombre de thèmes concernant la géographie urbaine du Massif Central. Ainsi peu à peu espérons-nous pouvoir contribuer à cette élaboration constante qu'est la géographie de la France.

Nos remerciements vont à Monsieur LE LANNOU, professeur au Collège de France, qui a bien voulu nous autoriser à utiliser la compétence de Monsieur DANIERE, ingénieur-cartographe à l'Institut des Etudes Rhodaniennes.

Page 12: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

MÉMOIRES DE MAITRISE (sujets déposés en 1969)

Agglomération stéphanoise BLANCHARDON Jean Michel Le site de l'agglomération stéphanoise EPITALON Georges Sous-sol et habitat à St-Etienne CHEYNEL Annie, CUERQ Charles, FAYOLLE Ghislaine, PERBET Michel, REYNAUD Yves, TAVEL Hélène Les quartiers périphériques de St-Etienne GIRARD Jean Pierre L'influence culturelle de St-Etienne FRANÇOIS Daniel Le marché foncier de St-Priest en Jarez PINGUET Monique Une commune de la banlieue stéphanoise : Ter renoire PICK Georges La reconversion industrielle d'une ville minière : Roche-la-Molière LARGERON Jean Paul Firminy, centre local et ville de banlieue ESCOFFIER Annie St-Chamond et son environnement rural Sujets déposés ou soutenus à Lyon RIVOIRE Françoise La rénovation du centre à St-Etienne BRANCARD Michelle Géographie scolaire (primaire et secondaire) à St-Etienne MASETTY Olivier Origine géographique et sociale des étudiants stéphanois FARGIER Jacqueline Les industries graphiques à St-Etienne PAULET Michel Le marché foncier à La Talaudière PELLETIER Marc Géographie industrielle de la banlieue Nord de St-Etienne POTTIER Madeleine La démographie de la banlieue Nord de St-Etienne

Centres locaux KELLER Odile Yssingeaux CHASSAIN Gérard Noirétable LARDON Suzanne Sury-Ie-Comtal TOMAS Michelle Boën-sur-Lignon TESTUD Joëlle Tence

Page 13: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Géographie rurale MORISCO Sylvana Biens de campagne et résidences secondaires dans l'arrondissement de Roanne PEYRACHE Denis Résidences secondaires et vie touristique dans la vallée de la Loire de Vorey à Aurec REY Anne-Marie Les résidences secondaires dans le canton de Tence GIRARD Michel Problèmes ruraux du plateau septentrional vellave BONNEFOY Françoise L'élevage dans la plaine du Forez Sujets déposés et soutenus à Lyon SIMONNET Marie-Josèphe Biens de campagne et résidences secon- daires dans l'arrondissement de Montbrison GROISARD Le Pays des Côtes forézien

Géomorphologie BOSC Albert Le bassin de Bas-en-Basset DOMPS Guy La bordure orientale du bassin d'Ambert ETLICHER Bernard La bordure orientale des Monts du Forez LE GRIEL Alain La bordure orientale de la plaine du Forez

Divers FAURE Bernadette Les transports par autocar dans le département de la Loire Sujets déposés ou soutenus à Lyon FRAPPA Gérard Les eaux minérales dans le département de la Loire JAIEUL L'alimentation de St-Etienne en fruits et légumes PROST Joseph Implantation de villages de vacances (week-end) dans la région stéphanoise

Page 14: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Le dynamisme urbain des régions haut-ligériennes

Le groupe des géographes du Centre d'Etudes Foréziennes s'est proposé de mener une série d'études sur cette bande orientale du Massif Central qui, au long de la Loire, s'insinue entre les aires d'influence directe de Lyon et de Clermont-Ferrand constituant les régions stéphanoise, roan- naise et, dans une moindre mesure, ponote. Cet ensemble que l'on pourrait qualifier de haut-ligérien s'organise autour de Saint-Etienne, directement ou par l'intermédiaire de Roanne et du Puy, tout en représentant l'aile occidentale de la grande région lyonnaise. C'est dire que nous refusons de nous laisser enfermer par des limites administratives d'autant plus absurdes qu'elles écartèlent notre territoire non seulement entre six départements mais, ce qui risque d'être plus gros de conséquences, entre trois régions de programme. Au centre Saint-Etienne fait figure de capitale régionale dont l'influence économique et culturelle déborde largement sur l'Auvergne en Puy-de- Dôme (cantons de Saint-Anthême et de Viverols) et surtout en Haute- Loire jusqu'aux abords du Puy, centre sous-régional qui lui est rattaché par bien des aspects ; le canton de Pélussin, en revanche, verse de plus en plus dans l'orbite lyonnaise. Quant au centre régional roannais il étend son aire d'influence sur le Rhône avec le canton de Thizy, sur la Saône-et-Loire — en Bourgogne donc — avec le canton de Chauffailles mais aussi ceux de La Clayette, de Semur en Brionnais et de Marcigny et enfin quelque peu sur l'Allier avec les communes orientales du canton du Mayet de Montagne. Un prochain fascicule s'attachera à définir quelques-uns des critères qui permettent d'appréhender cette réalité géographique dont l'adminis- tration n'a fait que les marges indécises de régions dont les pôles dyna- miques sont ailleurs. Il faut cependant dès à présent souligner non pas le peu d'intérêt mais le réel danger pour ces régions haut-ligériennes de limites aussi fantaisistes que celles de l'OREAM qui placent Saint-Etienne sur l'un des flancs lyonnais, la coupant par là-même des plateaux vellaves et de la plaine du Forez avec lesquels elle vit en étroite symbiose.

Page 15: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Pour celui-ci, nous tâcherons surtout de donner une mise au point, par- fois bien nécessaire, sur la vie et les paysages urbains, en particulier dans les organismes de taille moyenne ou petite. Le département de la Loire et ses abords tels que nous les avons définis présentent, en effet, la particularité d'être à la fois très urbanisés et de ne connaître qu'une médiocre croissance urbaine.

UNE FORTE URBANISATION Dans le département de la Loire les trois quarts de la population vivent dans 39 villes (74,1 % en 1968) et l'Yssingelais se présente comme une mosaïque de gros bourgs industriels et de hameaux agricoles. C'est là le résultat pour l'essentiel du développement prodigieux que connurent au siècle dernier les industries extractives, métallurgiques et textiles. Alors prirent forme aussi bien le pays noir stéphanois que l'agglomération roannaise pendant que s'étoffaient les nébuleuses yssingelaise et beaujo- laise. La seule exception provient de l'arrondissement de Montbrison, cœur agricole et aristocratique du Forez que l'industrialisation n'avait touché que sur ses marges à Panissières et à Chazelles-sur-Lyon en particulier. C'est à ce passé que Saint-Etienne doit d'avoir acquis un poids démo- graphiques (420 000 habitants) qui la place au septième rang des agglo- mérations françaises, après Toulouse (440 000 h.) mais avant Nantes (394 000 h.) et Nice (393 000 h.). Certes, la définition INSEE de l'unité urbaine ne lui accorde que 331 000 h., la rejetant ainsi en treizième posi- tion, après Grenoble (332 000 h.), mais les critères retenus sont ou particulièrement mal venus ou utilisés avec bien peu de discernement dans ce sillon houiller où un resserrement de vallée suffit pour inter- rompre artificiellement le tissu urbain, comme c'est le cas entre Terrenoire ou Sorbiers et Saint-Chamond tout comme entre Villars et La Fouillouse. On est ainsi amené à individualiser une agglomération saint-chamonaise de plus de 70 000 personnes dont le moins qu'on puisse dire est qu'on ne conçoit pas bien comment on pourrait sérieuse- ment justifier son existence. Pour ne s'en tenir qu'à cet indicateur peu trompeur qu'est le déplacement des hommes, il suffit d'observer l'inten- sité des transports et des mouvements quotidiens pour constater combien nous n'avons affaire qu'à une seule agglomération de Firminy- Fraisse-Unieux à Rive-de-Gier. On doit d'ailleurs dès à présent y adjoin- dre la basse vallée du Furan que d'importants travaux de terrassement élargissent et les premières communes de la zone des Trois Ponts qui apparaissent de plus en plus comme un prolongement industriel et résidentiel de Saint-Etienne.

Saint-Etienne 216 020 Firminy 25 354 Le Chambon-Feugerolles .. 22 048 La Ricamarie 11539 Roche-la-Molière 10 569 Unieux 8 440 Terrenoire 8 365 Saint-Genest-Lerpt . . . . . . 5 382

La Talaudière 4 866 Saint-Jean-Bonnefonds .... 4 606 Fraisse 4 204 Villars 3 805 Saint-Priest-en-Jarez . . . . 3 788 Sorbiers 3 648 L'Etrat 1 523 La Tour-en-Jarez 639

- - - 334 796

Page 16: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Fig. 1. — Le réseau urbain de la région lyonnaise

Page 17: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Vallée du Gier

Saint-Chamond 38 406

Rive-de-Gier 16 992

Grand-Croix . . . . . . . . . . 5 238 L'Horme 5 097

Lorette . . . . . . . . . . . . . . 4 967

70 700

Basse vallée du Furan et Trois Ponts La Fouillouse 2 764 Saint-Just-sur-Loire 3 705 Andrézieux-Bouthéon . . . . 3 952 Saint-Rambert 4 563

14 984

Total agglomération : 420 480

Au Sud, le département de la Haute-Loire essaie de rassembler des territoires que la nature écartèle suivant ses deux rivières de Loire et d'Allier. De fait, si l'arrondissement de Brioude, à l'Ouest des Monts du Velay, est déjà auvergnat, il n'en va pas de même des deux autres que rattachent à Saint-Etienne des liens tant économiques que culturels (Université) ou touristiques, matérialisés par le trafic de la R.N. 88 et de la voie ferrée. On doit cependant individualiser une sous-région ponole essentiellement agricole organisée autour de la cuvette du Puy où se rassemblent près de 40 000 personnes — dont 26 399 seulement dans les limites du cher-lieu —, et les plateaux d'Yssingeaux dont l'origi- nalité tient à la multitude des gros bourgs, statistiquement des villes, où l'essor du tourisme familial vient appuyer les quelques industries nouvelles (mécaniques, chimiques) pour compenser le déclin des acti- vités textiles. C'est une région autrement étendue et variée qu'anime, au Nord, l'agglomération roannaise forte de ses 76 218 habitants. Espace cependant presqu'exclusivement rural où les villottes nombreuses n'atteignent que rarement le seuil des 2 000 personnes. Ce n'est le cas que pour quelques bourgs textiles du Beaujolais comme Thizy, Cours ou Régny, les marchés agricoles et chefs-lieux de canton aux industries plus différenciées (textiles et constructions mécaniques) de Charlieu, Chauffailles, La Clayette ou Marcigny, et enfin la bourgade montagnarde de Saint- Just-en-Chevalet surprise en pleine décadence par la découverte et l'exploitation de l'uranium de Saint-Priest-Laprugne. Quant au Montbrisonnais (arrondissement de Montbrison), il est remar- quable par l'originalité de son histoire urbaine. Foyer des capitales gallo-romaine (Feurs) et médiévale (Montbrison), seuls les bourgs de ses montagnes orientales ont quelque peu profité de la première révolution industrielle. Le XXe siècle, au contraire, y a vu prospérer et parfois naître dans la plaine une dizaine de petites cités parmi les plus agréables de la région: Montbrison (13 647 h. avec Moingt et Savigneux ; 8 193 en 1876), Feurs (6 692 h.; 3 216 en 1876), Saint-Rambert- sur-Loire (4 563 h.; 2 432 en 1876), Boën-sur-Lignon (3 693 h.; 2 399 en 1876), Andrézieux-Bouthéon (3 952 h. ; 1 812 en 1876), Saint-Just-sur-Loire (3 705 h.; 2 242 en 1876), Sury-le-Comtal (3 587 h.; 2 782 en 1876), Veauche (3 197 h.; 701 en 1876), Saint-Galmier (3 061 h.; 2 936 en 1876), Saint- Romain-le-Puy (2 459 h.; 1 030 en 1876) et Montrond (2 436 h.; 789 en 1876). Les bourgs montagnards pendant ce temps connaissaient des évolutions bien différentes puisque Noirétable et Saint-Bonnet-le-Château

Page 18: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

réussissent seuls, depuis 1954, à renverser une conjoncture que Panis- sières, Chazelles-sur-Lyon ou Usson ne parviennent pas à maîtriser. Tout cela n'a pas permis à une ville de s'imposer comme centre régional et l'arrondissement en entier fait partie intégrante de la zone d'influence directe de Saint-Etienne.

UNE CROISSANCE URBAINE MEDIOCRE Les villes, petites et moyennes, sont donc nombreuses et nous ne nous étonnerons pas de l'irrégularité des rythmes de croissance. Quelques petits centres d'industries anciennes, en particulier textiles, ont regressé comme Retournac (— 5,3 %) ou Saint-Didier-en-Velay (— 1,9 %), Cha- zelles-sur-Lyon (— 3 %) ou Panissières (— 4,2 %). A l'opposé des petites villes doivent à leurs industries nouvelles de connaître une forte expan- sion : Sainte-Sigolène (+ 16,6 %), Aurec (+ 15,6 %) et surtout Montrond (+ 26 %). Mais plus important est le fait que la majorité d'entre elles ait connu de 1962 à 1968 une progression médiocre, en dessous de la moyenne nationale (+ 7 %). C'est surtout le cas des plus importantes d'entre elles : + 5 % dans l'agglomération stéphanoise, + 5,6 % dans celle de Roanne, + 6 % à Montbrison, + 7 % à Feurs. C'est là le résultat du manque d'attractivité de notre région au point que le solde migratoire est tout juste équilibré. Le département de la Loire a progressé de 3,7 % mais les arrondissements d'Yssingeaux et du Puy perdaient encore respectivement 336 et 1 655 personnes. Les villes ne se nourrissent donc plus que de leur propre solde naturel auquel il faut ajouter les apports d'un exode désormais modéré des communes rurales. Cela ne signifie pas pour autant que ces villes connaissent une stagna- tion qualitative car les chiffres peuvent cacher de réelles mutations. C'est le cas tout d'abord dans le domaine industriel. Si l'on ne tenait compte que des activités traditionnelles la main-d'œuvre employée aurait dû connaître une chute considérable alors que sa diminution reste modé- rée ; ce qui signifie qu'à côté ou à la place des usines qui ferment naissent des activités nouvelles. Localement, comme à Feurs ou Sainte-Sigolène, les créations d'emplois peuvent même compenser largement les effets des fermetures, mais le drame peut venir de ce que les nouveaux ateliers emploient moins de personnel que les anciens, ce qui se pro- duit à Chazelles-sur-Lyon. Comme partout, en régime libéral, les recon- versions nécessaires s'effectuent un peu au hasard sans trop tenir compte des impératifs sociaux. En revanche, le développement du secteur tertiaire est à peu près général et d'autant plus spectaculaire dans notre région qu'il y avait pris un retard considérable. Les plus petites villes deviennent des centres ..... scolaires avec leur C.E.S. ou leur C.E.T. alors que Saint-Etienne rassem- ble déjà près de 5 000 étudiants dans ses récents établissements d'ensei- gnement supérieur appelés à former dès la rentrée prochaine une Univer- sité. On prête une attention particulière aux équipements touristiques de tous ordres et ce n'est pas un hasard si parmi les cités les plus dynami- ques on compte les stations thermales de Montrond et de Saint-Galmier riches chacune d'un casino, la station balnéaire d'Aurec et même le petit centre de tourisme familial de Sainte-Sigolène (résidences secon- daires et village de vacance du Oueyrat). Il faudrait également tenir compte de l'équipement culturel (maisons de la Culture de Firminy et de Saint-Etienne), voire hospitalier puisque la région ne comptait

Page 19: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Fig. 2. — Zone d'expansion de St-Etienne (d'après l'O.R.E.A.M.)

Page 20: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

qu'un seul hôpital psychiatrique au Puy avant la mise en chantier de celui de Saint-Jean-Bonnefonds sans oublier l'hôpital universitaire qui doit s'élever à Villars... Tout cela fait que les paysages urbains connaissent de profondes modi- fications que justifient tout autant la nécessité de rattraper les retards accumulés que la croissance actuelle. On compte d'ailleurs sur ce renouvellement du parc immobilier ainsi que sur l'amélioration des moyens de circulation (autoroute dont l'achèvement sur toute la lon- gueur de Givors à Firminy est prévu pour 1971 ; aérodrome de Bouthéon dont l'élévation en classe C a permis l'ouverture en novembre 1968 d'une liaison biquotidienne avec Paris) pour attirer de nouvelles indus- tries et relancer le dynamisme urbain. Il faut cependant mettre à part l'agglomération de Saint-Etienne non seulement en raison de sa taille mais parce qu'il s'y pose à côté du problème général de reconversion celui peut-être plus grave encore du site. C'est celui classique mais exceptionnel en France d'un pays noir en massif hercynien et on y voit parfois une des raisons essentielles de son manque d'attractivité. En fait il ne manque ni de grandeur ni d'attraits, au pied du Pilat et à proximité des splendides gorges de la Loire transformées en lac par le barrage de Grangent. Mais il est vrai que d'une part il a été gâché par la laideur et l'anarchie des construc- tions industrielles ou à usage d'habitation du siècle dernier et que, d'autre part, il ne lui sera pas possible de contenir plus de 500 000 per- sonnes ; et cela malgré le retrait des Houillères car les vastes espaces libérés sont bien souvent minés. Un site de rechange s'impose donc et c'est la chance de Saint-Etienne de n'en pas manquer. Il s'agit tout d'abord du plateau de Saint-Victor (1), en balcon au-dessus du magni- fique plan d'eau des gorges de la Loire, et où prend forme une annexe touristique essentielle de l'agglomération. Mais c'est surtout vers le Nord-Ouest que s'oriente la poussée urbaine actuelle, sur Villars où la population doit augmenter de plus de moitié dans les prochains mois, sur La Fouillouse ensuite malgré l'obstacle du fond de vallée marécageux et des versants aux pentes trop fortes et enfin dans le Sud de la plaine du Forez où s'étale la zone des Trois Ponts. Là se développe vraiment, par delà les quelques kilomètres de gorges de la basse vallée du Furan, la banlieue septentrionale de Saint-Etienne avec son aérodrome, sa vaste zone industrielle et ses lotissements. Son rythme d'accroissement (+ 10 % de 1962 à 1968) y est déjà le plus rapide de l'agglomération et il devrait s'accélérer dans les prochaines années. C'est également dans la plaine du Forez, mais un peu plus au Nord sur l'un des paliers qui dominent la Loire sur sa droite que les divers bureaux d'études chargés de l'aménagement du territoire souhaiteraient voir naître une ville nouvelle qui serait à Saint-Etienne ce que doivent être, toutes proportions gardées, à Lyon La Verpillière et Meximieux. Devant la saturation prochaine du bassin houiller le besoin d'un site nouveau est si urgent que ces projets ne manqueront pas de prendre forme mais on peut se demander s'il ne serait pas plus judicieux de favoriser l'expansion d'une ville déjà bien vivante comme Montrond dont le centre aux larges perspectives est particulièrement agréable, que de se hasarder dans une création ex-nihilo.

François TOMAS

(1) La commune de Saint-Victor-sur-Loire a accepté de fusionner avec Saint-Etienne en 1968.

Page 21: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS
Page 22: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Caractères géographiques de l'arrondissement

d'Yssingeaux

L'arrondissement d'Yssingeaux a subi depuis un siècle le sort général du Massif Central ; l'exode rural, amplifié périodiquement par les crises d'une industrie textile campagnarde, a entraîné la dépopulation (1) avec ses conséquences : départ des éléments jeunes et actifs, vieillissement démographique, sélection des hommes à rebours du fait que les meilleurs cherchaient hors de la région des perspectives d'ascension sociale. Mais l'industrie réussissait, dans cette partie du Velay mieux qu'ailleurs, à se maintenir, à se diversifier, à retenir tant soit peu les hommes ; l'exode a été moins précoce et moins grave que, par exemple, dans le reste du département de la Haute-Loire. Le voisinage des foyers indus- triels lyonnais et stéphanois jouait de la sorte un rôle ambigu, à la fois soutirant les hommes (2), et apportant des possibilités d'adaptation et de renouveau. Ainsi se manifestent dans l'arrondissement d'Yssingeaux des tendances contraires. D'un côté, la perte des forces vives que représentent les jeunes adultes, la répétition périodique des crises conduisant à des abandons dans le travail textile, l'inadaptation d'une petite polyculture trop souvent aux mains d'exploitants âgés. Dans un autre sens, on voit essaimer ateliers et petites usines aux activités diversifiées, des emplois sont créés ; la spéculation laitière, le développement du tourisme ouvrent des perspectives de renouveau. Dans quel sens, celui du réveil ou celui du déclin, les tendances actuelles joueront-elles ? Cette interrogation, les responsables de la vie publique la connaissent et s'efforcent, dans la mesure de leurs moyens, d'infléchir le cours des choses dans le bon sens.

(1) V. tableau I, ci-dessous. (2) On sait combien la région stéphanoise doit à la Haute-Loire pour son peuplement.

Page 23: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Carte de repérage

Page 24: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Nous proposons à qui souhaite mieux connaître cette région une présen- tation géographique, dont la prétention n'est pas d'être exhaustive, mais de mettre l'accent sur les aspects physiques et humains essentiels.

1) — LE RELIEF (3) La plus grande partie de l'arrondissement appartient au Velay grani- tique ; des plateaux, entre 600 et 1 100 mètres, sont bosselés en lourdes croupes surbaissées et en vallons évasés. A leur monotonie, quelques éléments apportent une diversion. Ce sont d'abord, au Sud-Ouest de l'arrondissement, les reliefs volcaniques : « sucs » (4) aux versants raides et déboisés, conférant au paysage un indéniable élément d'étrangeté ; coulées plus massives, formant les plateaux du Meygal, du Lisieux et, plus modeste, de Barry entre Yssingeaux et Saint-Maurice-de-Lignon. Majestueusement dressé entre la Loire et l'Ance, le mont de la Madeleine est un étroit lambeau de basalte perché sur un énorme soubassement de sédiments tertiaires qu'il a protégé de l'érosion ; ses grandes pentes rectilignes surmontées d'une mince corniche se reconnaissent de loin, car elles contrastent avec la monotone convexité des bosses cristallines. D'une autre manière, le bassin de Bas-en-Basset, effondrement tectonique dissymétrique, ouvre dans ces paysages un large creux ; son versant raide occidental, abrupt de faille au relief assez jeune, contraste avec la douceur des pentes qui, sur les autres côtés, se raccordent aux plateaux granitiques. Enfin, les gorges de la Loire et de ses affluents cloisonnent les plateaux. A l'Ouest du fleuve, des ravins échancrent profondément la retombée du plateau de Craponne et isolent de petites unités planes où se perchent villages et hameaux ; les routes escaladent difficilement un rebord de près de 500 mètres de dénivellation. A l'Est, le vaste pan incliné qui s'élève de 600 mètres (Monistrol) à 1 100 mètres (Saint-Bonnet-le-Froid) est découpé par les gorges de la Semène, de la Dunières, du Lignon et du Ramel. La vigueur du relief en creux oblige les routes à chercher les passages les plus commodes, soit vert l'amont des rivières où leur vallée s'évase, soit près de la Loire où l'abaissement du plateau réduit l'encaissement relatif. Il n'empêche que la traversée du Lignon par la R.N. 88 nécessite de sérieuses rampes entre Monistrol et Saint-Maurice-de-Lignon. Ailleurs, beaucoup de liaisons sont mal commodes (5) sinon impossibles (6). Ce cloisonnement n'est sans doute pas sans influence sur l'individualisme des hommes (7). La vallée de la Loire elle-même n'est pas un trait d'union entre les villages qui ont pu y trouver place. De Retournac à Aurec, pas de route ; on ne visite pas en automobile les gorges de la Loire ; chaque versant est tour à tour serré de trop près par le fleuve. La voie ferrée ne se fraie un passage qu'au prix d'un grand nombre de ponts, de tunnels, de remblais, de tranchées et de courbes serrées. Ainsi, la vallée ne constitue nullement une entité humaine.

(3) Les cartes Relief et Géologie, (fig. 1 et 2). (4) Eruptions tertiaires et quaternaires de type « péléen ». (5) Ex : de Grazac à Sainte-Sigolène, d'Aurec à Saint-Didier. (6) Ex : Aurec à Saint-Just-Malmont, ou Saint-Ferréol, de Beaux à Saint-Maurice-

de-Lignon, de Saint-Maurice-de-Lignon aux Villettes. (7) J'ai rencontré en 1968 à Saint-Maurice-de-Lignon un jeune homme qui n'était

jamais allé de l'autre côté du Lignon bien qu'il connût les noms des villages très visibles au loin.

Page 25: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Fig. 1. — Arrondissement d'Yssingeaux : le relief

Page 26: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

1 Gérant de la Publication : P.R. GAUSSIN =J!L-= —

Imprimerie Industrielle — Saint-Etienne

Page 27: LA VIE URBAINE ET SES ABORDS

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections

de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒

dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.