L’agriculture de conservation une opportunité en viticulture€¦ · Aux sources de la fertilité - Rencontre Agr’eauavec des agriculteurs optimistes - Lycée agricole de Nérac

Jean François AGUT

Lagraulas(Gers)

L’agriculture de conservation une

opportunité en viticulture

Aux sources de la fertilité - Rencontre Agr’eau avec des agriculteurs optimistes - Lycée agricole de Nérac 47 600 – 05 avril 2017

Petite région naturelle :

Statut juridique :

Elevage :

Production végétale :

Moyens humains :

Mode d’implantation des cultures :

Accompagnement technique :

Quels déclics ?

Autres :

Bas Armagnac

65 brebis à viande (Solognote) depuis 2 ans

Blé, Orge H., Colza, Féverole

Soja, Tournesol, Vigne, Haie fruitière en bordure

1 UTH

Techniques Culturales Simplifiées (TCS) depuis 10 ans

Conseil indépendant

▪ Internet : vidéos de F. Thomas, K. Schreiber et de S. Assaoui

Diversification des ateliers de production, Ancien conseiller amont de filière viticole

▪ Lecture du livre de C. Crovetto « Les fondements d’une agriculture durable »

▪ Constat visuel conversion d’une prairie en labour : perte de fertilité

Semis direct sous Couvert Végétal (SCV) depuis 4 ans

Exploitation individuelle

http://www.agroforesterie.fr/agreau-couverture-vegetale-des-sols-agroforesterie-et-couverts-au-service-de-l-eau.php


© Google maps

SAU : 155 ha (45 ha en AB), 27 ha de vigne

Sol : Limono-argileux

%MO : 1,5%

pH : 6,5 – 7,0

Pluviométrie : 650 mm

LE PETIT SEJOUR



Les acquis techniques

▪ Inversion de la flore spontanée en vigne

« Toujours se demander quelles responsabilités j’ai face à un problème ou un échec»

- Gestion phytosanitaire + travail du sol

> prolifération et résistance des chiendents, agrostis et ray grass

> création de nouveaux problèmes : géranium, vulpie, potentille, morelle…

> sol compacté et hydromorphe

- Reprise du sol en TCS et fissuration (si ornières à cause de la vendangeuse)

- Inversion de flore grâce à :

> 1 inter-rang : trèfle, lotier, fétuque traçante + sarment

> 1 inter-rang : couvert végétal diversifié à forte biomasse

« Ensuite il faut gérer l’inter-rang comme une prairie : ne pas pâturer ou couper

trop raz et broyer hors sol ce qui permet de ne pas tondre le trèfle »

- Si inter-rang pâturé > à l’automne juste avant la levée des couverts végétaux

- Si inter-rang roulé > 1-2 passage rouleau FACA au printemps



© Jean François Agut

SCV d’un couvert végétal de printemps avec un semoir direct printemps 2015




Haie fruitière avec arbustes et arbres autour des vignes + couvert de trèfle/fétuque mai 2016



© AFAF

1 rang sur 2 : enherbement spontané, SCV couvert végétal diversifié 7 juin 2016




Pâturage des brebis dans les vignes hiver 2016




▪ Production des semences de couvert végétal

- Légumineuses sur les petites parcelles peu fertiles et difficiles d’accès

- Semis en mélange puis moisson avec moissonneuse axiale > peu de pertes

- Triage de toutes les récoltes

▪ Fertilisation azotée des vignes

- Sortie hiver : 30-50 UN en plein

- Printemps : 20-30 UN sur le rang




- Diminuer la réverbération des rayons lumineux sur les feuilles les plus basses

- Maintien du potentiel et des réserves d’amidon dans la grappe

▪ Limiter le stress hydrique de la vigne grâce au végétal dans l’inter-rang

▪ Observations des sols

« Il faut savoir prendre le temps de se former à des outils de diagnostic et appliquer

ces méthodes pour orienter la décision »




Destruction des couverts végétaux : féverole, pois, vesce, 2,5 tMS/ha 26 avril 2016


Quelques chiffres


Blé : 5,0 t/ha

Orge H. : 6,0 t/ha

Féverole : 2,2 t/ha

Soja : 2,5 t/ha

Colza : 2,5 t/ha

Tournesol : 2,4 t/ha

Bilan énergie : 1 TEP*

consommée donne

7,5 TEP produites

Méthodologie Indiciades dans le cadre du programme Agr’eau – 1 TEP (Tonne Equivalent Pétrole) = valeur énergétique = 41 800 MJ ≈ 2,6 t de blé ou de maïs ≈ 13,7 t de lait bovin…

Couverture du

sol : 305 jours

Productivité :

105 hl/ha

Activité biologique : 4 X plus

élevée sous couvert végétal (respiration du sol méthode SQTK de l’USDA)

Intrants azotés :

N engrais : 68%

N amendements : 0%

N Légumineuses : 32%

IFT (grandes

cultures) : 2,0

Bilan carbone sol sur

la rotation culturale :

+ 0,3 tC/ha/an

Analyse pétiolaire (N, P, K, Ca, Mg, Mn, B) : identique entre 1

rang travaillé et 1 rang avec couvert végétal (sur 1 année)

Tenue/flétrissement des feuilles :

Meilleure tenue, flétrissement moins rapide sur

rang avec 1 couvert végétal ou 1 fumure organique



Les améliorations/perspectives

▪ Mieux gérer les excès/déficits d’azote : vigueur de la vigne

▪ Gestion des récoltes de couverts végétaux

- Investissement dans le matériel de triage

- Organisation de la chaine : récolte > triage > conditionnement

- Agencement du stockage à la ferme



Les améliorations/perspectives

▪ Réduction des intrants

- Produits phytosanitaires : matériel bas volume, association d’espèces sur l’inter-

rang et sur le cavaillon

- Engrais : couvert permanent à base de Légumineuses

▪ Aller plus loin dans la démarche

« Il reste encore des incohérences dans mon système car je ne vais pas au bout des

choses. Il faut arriver à valoriser autant que possible les ressources disponibles

et le moindre m² de terre »


Les essais en cours


▪ Semis de couverts végétaux ou apport de BRF sur le cavaillon

- Diminuer le désherbage chimique

- Réduire les postes de consommation > herbicides, temps de travail

▪ Fractionnement des apports d’engrais azotés

- 60% de la dose actuelle épandue à l’automne

- Apporter une correction au printemps si besoin


Les essais en cours


▪ Apport de foin sur l’inter-rang « Même les Légumineuses ne poussent pas… »

▪ Echantillonnage et analyse de 200 baies pour

- Dresser un profil aromatique selon différentes conduites de la vigne

- Quantité et vitesse de chargement en sucre

- Évolution de la taille des baies, niveau de teinte et analyse chimique



© AFAF

Epandage de 27 bottes (300kg) de foin, 1 rang sur 2 sur 0,4 ha de vigne 12 décembre 2016


Quels manques ?


▪ Matériels

▪ Enseigner davantage ces techniques à l’école

« Si je me réinstallais demain, je partirais de suite sur la voie de l’agriculture de

conservation. Il faut aussi savoir que les expériences nous permettent d’apprendre

mais qu’elles peuvent coûter chères si on se lance tête baissée sur toute la SAU »

« Les semoirs directs proposés aussi bien en grandes cultures qu’en vigne ne sont

pas assez précis et permettent de répondre à une seule problématique

mais rarement à plusieurs »


Quels manques ?


▪ Avoir des réseaux expérimentés

« Il nous manque cruellement des savoirs sur ce qui fonctionne vraiment et ce qui

faut éviter, on est souvent esseulé, très peu de personnes du monde agricole

s’intéressent véritablement à ce que nous faisons »


Documents

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