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L’ÉCRAN L’ÉCRAN de la FFCV (En ligne) - Fédération française de cinéma et vidéo de la FFCV (En ligne) - Fédération française de cinéma et vidéo N°115 décembre 2016 N°115 décembre 2016 ISSN : 2429-361X Frigomania Frigomania un film d’Emmanuel Dubois p 11-14 un film d’Emmanuel Dubois p 11-14

L’ÉCRAN · 2020. 6. 9. · Jean-Luc Godard se plaît à dire «je ne fais pas de films mais du cinéma». ... sa dernière participation a été la sollicitation de Philippe Garrel

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Page 1: L’ÉCRAN · 2020. 6. 9. · Jean-Luc Godard se plaît à dire «je ne fais pas de films mais du cinéma». ... sa dernière participation a été la sollicitation de Philippe Garrel

L’ÉCRANL’ÉCRANde la FFCV (En ligne) - Fédération française de cinéma et vidéode la FFCV (En ligne) - Fédération française de cinéma et vidéo

N°115 décembre 2016N°115 décembre 2016

ISSN : 2429-361X

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Ah le cinéma ! Jean-Luc Godard se plaît à dire « je ne fais pas de films mais du cinéma ».Il doit être bien triste, un de ses compagnons de cinéma vient de disparaître, RaoulCoutard, un chef opérateur doué qui s’est trouvé entraîné dans la mouvance de laNouvelle Vague. Godard a aimé travailler avec lui, parce qu’il ne venait pas du sérail.

En effet, tous deux se sont formés sur le tas et tous deux ont approché l’ethnologie, Godardà la Sorbonne, Coutard, en Indochine, engagé militaire comme photographe au service de l’ar-mée durant la guerre en Indochine. Il y restera 11 ans et sera correspondant de Paris-Match.Mais surtout, il a eu l’occasion d’accompagner des ethnologues sur le terrain pendant cettepériode. Cette approche commune des sciences humaines les a portés à travailler ensemble.Ce n’est pas un hasard si le chef opérateur s’est retrouvé en 1961 sur le film de Jean Rouchet Edgar Morin dans Chronique d’un été. Pour tracer ce destin, il a fallu une opportunité. Il ren-contre Pierre Schoendoerffer en Asie. C’est à Saïgon, lors d’une trêve, que les deux hommesprojettent de se retrouver après le conflit pour pénétrer le milieu du cinéma. En 1956, chosepromise, chose due, Coutard tient la caméra pour Schoendoerffer dans La passe du diable, ila 34 ans. Sa carrière comme chef opérateur qui sera longue et va se dérouler sur 43 ans. Sescompétences l’ont conduit à servir 63 films avec de grands réalisateurs comme Truffaut,Demy, Costa-Gravas, Granier-Deferre, Mocky. Pour Godard, 16 films de 1959 à 1967 et desretrouvailles 15 ans après pour deux films (1982 et 1 984).Coutard a fait preuve d’un sens d’analyse de la situation acquis probablement sur le terrain deses débuts. La méthode « révolutionnaire » du tournage à la Godard lui a imposé une obliga-tion de résultat. Une situation qui s’est avérée très formatrice. La production de l’époque ayantpeu de moyens, les décors naturels étaient privilégiés. Une insécurité parfaite pour tous maisdes dispositions particulières de l’opérateur pour s’adapter à une situation qui ressemblait aureportage où l’improvisation était requise. Sur le tournage de À bout de souffle par économiepeu de scènes éclairées avec des pellicules de 32 ASA, une caméra légère, portée à la main,et un metteur en scène très présent sur les tournages, arrivant sans scénario, sans texte écrit,sans indication pour le minutage des scènes, la scripte faisant le point chaque jour sur la lon-gueur des plans. Pour les comédiens, petite répétition, puis caméra cachée et une seule priseen extérieur. Normal pour un homme qui disait « j’ai toujours éprouvé une tentation pour la dif-ficulté ».Il a tellement bien réussi dans ce métier qu’il a obtenu le César de la meilleure photo en 1978pour Le Crabe-tambour de P. Schoendoerffer et ainsi asseoir une belle réputation. Il a quandmême tenté l’aventure de la réalisation à quatre reprises. Une fois pour la télévision, en 1974,pour FR3 Nord Picardie Une nuit en Lorraine, puis trois films dont Hoa Binh en 1970 (pourlequel il obtient le prix Jean Vigo et à Cannes, le prix du meilleur premier film), « La légionsaute sur Kolwezi en 1980 et enfin en 1982 « S.A.S à San Salvador ».Ce qui nous touche, c’est ce magnifique parcours au cours duquel il a pu exprimer ce don quipermet de donner vie à un projet par l’image animée et la lumière par intuition et par intelligen-ce. Nous avons relevé qu’il a travaillé pour Édouard Molinaro, en 1970 dans L’emmerdeur.Pourquoi citer ce réalisateur ? Celui-ci a fait ses premières armesdans un atelier de la Fédération Française de Cinéma et Vidéo.Enfin, sa dernière participation a été la sollicitation de PhilippeGarrel en 2001 pour Sauvage innocence. Il avait 77 ans. Nousaimons cette endurance pour le métier du cinéma. Nous avonsprès de nous, des exemples remarquables de longévité dans lemilieu de l’autoproduction.

Marie Cipriani

L’Écran de la FFCV — 3 — n°115 déc 2016

SommaireÉditorial p. 3Mon cinéma p. 4-8Festival national de la FFCV àSoulac sur MerCarrefour de la création p. 9-15De Mon cinéma au spectateurDans les coulisses de FrigomaniaLe dernier trait: genèse d’un filmLes ateliers FFCV au travailp. 16-22TasvuLe Camap de MontpellierNantes: 60 ans de cinémaFestivals p. 23-25Focus sur Salies de BéarnFestival de SeyssinsFestival de VoreppeCut Cut à RoanneLes Œillades d’AlbiLe JVC fait son court-circuitProjections p. 26Cholet Ciné Vidéo SonSaint GervasyInternational p. 27Unica de Suceava 2016 àDortmund 2017Scènes d’anthologie p. 28-29Orson Welles et la profondeur dechampPatrimoine p. 30-31Quand une cinémathèque…

Édito

Ont participé à ce numéro : Claude Balny,Dominique Bauraud Bel, Pascal Bergeron,Michel Body, Pierre Chabanne, MarieCipriani, Emmanuel Dubois, Jules Lambert,Margot Lestien, Marielle Marsault, Jean-Pierre Milhaut, Léon Pillement, PhilippeSevestre, Jean luc Verjat

Photo de couverture tirée de l’affiche du film Frigomania. Conception de l’affiche : GuillaumeLa Rocca/ Eric Ettouati / Emmanuel Dubois

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L’Écran de la FFCV — 4 — n°114 sept 2016

Mon cinéma

Palmarès Mon cinéma 25 septembre 2016

Le Grand Prix du Président de la Républiqueest attribué au film n° 66 Le dernier trait de Gérard Corporon

Grand prix de la Ville de Soulac sur Mer (cinéma de la réalité)Ont été sélectionnés Le film n° 42 L’homme aux fleurs de BernardSeilléLe film n° 28 Je suis un Rickshaw walla de Josette BardyLe film n° 41 Des zébus et des hommes de Michèle et Jean-LucJarousseauLe prix est attribué au film n° 42 L’homme aux fleurs de Bernard Seillé

Grand Prix du CNC (cinéma de l’imaginaire)Ont été sélectionnés Le film n° 44 Dans le corps, du texte de CharlesRitterLe film n° 85 Que la mort vous sépare de Fabien LuszezyszynLe prix est attribué au n° 44 Dans le corps, du texte de Charles Ritter

Grand Prix de la FFCVOnt été sélectionnésLe film n° 80 L’asymétrie du papillon de Gaëtan SelleLe film n° 85 Que la mort vous sépare de Fabien LuszezyszynLe film n° 87 Cœur de bourreau de Fabien LuszezyszynLe prix est attribué au film n° 85 Que la mort vous sépare de FabienLuszeszyn

Prix de la jeune créationOnt été sélectionnés Le film n° 82 L’art du vivre ensemble École régio-nale Heriot, La Boissière écoleLe film n° 83 Seconde chance Collectif secondes Lycée St PaulBourdon Blanc OrléansLe prix est attribué au n° 83 Seconde chance du collectif secondesLycée St Paul bourdon Blanc Orléans

Prix du juryOnt été sélectionnés Le film n° 28 Je suis Rickshsaw walla de JosetteBardyLe film n° 38 Matchmaking à Shanghaï de Philip MalcaLe prix est attribué au n° 28 Je suis un Rickshaw walla de JosetteBardy

Le coup de cœur du président du jury est attribué au film n° 46 Magueule de Jean-Claude Michineau

Prix d’interprétationOnt été distingués les acteurs du film n° 66 Le dernier trait, les comé-diennes du n° 60 Naphtaline et Jacques Canet dans le n° 77Frigomania d’Emmanuel DuboisLe prix est attribué en ex aequo aux acteurs du n° 66 du Dernier traitet à Jacques Canet du n° 77 Frigomania

Prix de la photoOnt été sélectionnés Le film n° 41 Des zébus et des hommes de

Michèle et Jean Luc JarousseauLe film n° 80 L’asymétrie du papillon de Gaëtan SelleLe film n° 50 Danakil de Roger MaltèreLe film n° 29 Quelques baguettes de soudure d’Yves PerdriauLe film n° 60 Naphtaline d’Arnaud Le HégaratLe prix est attribué en ex aequo au n° 41 Des zébus et des hommesde Michèle et Jean Luc Jarousseau et au n° 80 L’asymétrie du papillonde Gaëtan Selle

Festival national de la FFCV à Soulac sur Mer

Mon cinéma, une pointe de libertéLe soleil a brillé pendant ces trois jours à Soulac surmer, ce qui n’a pas empêché de prendre d’assaut lecinéma Océanic comme jamais. La station balnéairea retrouvé, le temps d’un WE, l’ambiance convivialeet fraternelle du temps ou elle était une étape incon-tournable pour les pèlerins de Saint Jacques deCompostelle.Cette première du Festival national en Gironde étaittrès attendue après 18 éditions à Bourges et derniè-rement à Vichy. Fortes de l’expérience de troisannées du concours régional, la municipalité deSoulac-sur-Mer et la Sté ARTEC ont apporté touteleur aide à la FFCV pour que cette manifestation soitréussie. Elle l’a été. Les conditions de projection enDCP sur écran de 7 m, un vrai cinéma confortable,une programmation de bonne facture et une présen-ce massive particulièrement marquée cette année.Merci à tous, ce succès vous appartient.C’était une première… et il est prévu de faire encoremieux pour la suite, puisque la FFCV sera encore enMédoc pour au moins trois années.Cette rencontre annuelle doit être à l’image de la citébalnéaire de la pointe du Médoc, accueillante, simpleet conviviale. « une pointe de liberté » à l’image deMon Cinéma.

Jules Lambert

La présidente Marie Cipriani et M. Arnaud Littardi, Directeur régionaldes Affaires culturelles de la Nouvelle Aquitaine chargé de remettre leGrand Prix du Président de la République

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L’Écran de la FFCV — 5 — n°114 sept 2016

Mon cinéma

Prix des effets spéciauxOnt été sélectionnésLe film n° 31 Tisseurs de couleurs de Bertin SterckmanLe film n° 68 Que la lumière m’emmène de Jean Sylvain BragardLe film n° 57 L’encrier de Gérard Rauwel et Bernard DubliqueLe prix est attribué au n° 57 L’encrier de Gérard Rauwel et BernardDublique

Prix du film animalierOnt été sélectionnésLe film n° 47 Stenurella de Madeleine RigauxLe film n° 69 La rivière Cuiaba de Cristiana BontempsLe film n° 26 Les visiteurs du magnolia de Sylvie StöcklinLe prix est attribué au n° 69 La rivière Cuiaba de Cristiana Bontemps

Prix de l’humourOnt été sélectionnésLe film n° 74 Soyons enfin clairs de Christian CoulaisLe film n° 85 Que la mort vous sépare de Fabien LuszezyszynLe film n° 77 Frigomania d’Emmanuel DuboisLe prix est attribué au n° 77 Frigomania d’Emmanuel Dubois

Prix de la musique originaleOnt été sélectionnésLe film n° 41 Des zébus et des hommes de Michèle et Jean LucJarousseauLe film n° 80 L’art du vivre ensemble de l’École HériotLe film n° 31 Tisseurs de couleurs de Bertin SterckmanLe prix est attribué au n° 31 Tisseurs de couleurs de Bertin Sterckman

Prix du documentaireOnt été sélectionnésLe film n° 41 Des zébus et des hommes de Michèle et Jean LucJarousseauLe film n° 53 L’or du fleuve de Françoise BremaudLe film n° 25 Nel la gardienne du temps de Jean-Pierre HemmeryckLe prix est attribué au n° 41 Des zébus et des hommes de Michèle etJean Luc Jarousseau

Le Prix du Film minute est attribué au n° 10 La preuve d’YvesEsnault

Le prix du public (hors palmarès) est attribué au film n° 66 Le der-nier trait de Gérard Corporon

Sélection UNICA 2017 (Dortmund)n° 66 Le dernier traitn° 44 Dans le corps, du texten° 41 Des zébus et des hommes

Film minute n° 10 La preuve

Alexis Desseaux remet le Prix de la musique originale à BertinSterckman

Les Grands prix, de gauche à droite : FFCV Jeune Création, Ville deSoulac, CNC, Président de la République

Belen Feris, de l’équipe de télévision MDL, a assuré l’animation pendantle festival ainsi que le forum avec les auteurs venus présenter leur film

Le président du jury, Philippe Lespinasse, les membres du jury et lescancanettes de l’association Label Soulac

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Mon cinéma

L’Écran de la FFCV — 6 — n°115 déc 2016

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Mon cinéma

L’Écran de la FFCV — 7 — n°115 déc 2016

Sur le site web de la FFCV n’oubliez pas de visionner le reportage Delhomme-Lambertsur le festival national 2016 à Soulac ainsi que sur Youtube l’amical souvenir réalisé parnos amis Belges venus tout exprès de Namur.https://www.youtube.com/watch?v=YGtA2w-Pq7M

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Mon cinéma

L’Écran de la FFCV — 8 — n°115 déc 2016

Tous les films du festi-val national sont télé-chargeables via la pla-teforme filemail.com.Il faut consulter lecatalogue de la ciné-mathèque sur le siteweb de la FFCV, choisirtel ou tel numéro defilm, et faire la deman-de par courriel à [email protected] Fin novembre, 465films ont été téléchar-gés dans les clubs. Unrecord historique.

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Le dernier traitde Gérard Corporon

En Méditerranée, depuis que la ressource de pois-sons se tarit en précarisant les familles despêcheurs l’Europe a mis en place un plan de sortiede flotte qui propose une somme prescrite en fonc-tion de la vétusté des navires qui seront ensuitedétruits, un « déchirage » qui jargonne bien lafracture des métiers de la mer comme celle durisque familial. Averti du passage providentiel d’unvolumineux banc de poissons, un chalutier partjeter ses filets et risque son équipage en cassantsa chaîne d’ancre sur des fonds occupés par uneépave et la rupture du câble tuera son capitaine.Parallèlement au drame encore ignoré de l’épouse,le film expose les démarches de celle-ci pournégocier auprès de leur banque le rééchelonne-ment de leur dette. L’auteur n’a rien négligé pourstructurer son récit et s’est donné les moyens deson ambition avec des acteurs préparés pour le jobet assurant les attributs du métier de marin-pêcheur. De la convivialité du carré d’équipage auxcontraintes de la route maritime, des attendusbancaires aux sacrifices marins le drame jette lesfilets d’une mise scène dynamique, intelligente.Musique de Jean Gurao, Marc Griva, Pierre Lasne

Que la mort vous séparede Fabien Luszezyszyn

L’agence « Que la mort vous sépare » et son ser-vice après meurtre diligentent un technicien de finde vie auprès du commanditaire et de la futurevictime afin d’honorer un contrat soudainementcontesté par les deux parties. L’examen d’uneclause perturbante redistribuera les rôles en redé-finissant l’enchaînement des causes et des effets.Une mécanique des enjeux dont l’imbroglio géné-reusement loufoque sera résolu par la présenced’une bestiole inattendue. Cette carambole decomplications joue de la « Tarantine » qui consisteà sortir son arme face à son adversaire et simulta-nément sentir le canon d’une autre dans la nuque.Toute danse ayant ses variations la Tarantineimplique l’injonction urgente et cynique du retour-nement de situation mais aussi beaucoup d’hu-mour et cette figure imposée n’en manque pas.Pour conclure la jonglerie des enjeux, ce huis closréjouissant et déjanté convoque celui de RichardGotainer. rafraîchissant et drôle.

L’Écran de la FFCV — 9 — n°115 déc 2016

Carrefour de la création

De Mon cinéma au spectateur par Gérard Bailly

La pêche miraculeuse doit permettre de se libérer de la pression bancaire, mais il suffit d’un rien pour que tout bascule

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Dans le corps, du textede Charles Ritter

Dans l’éblouissant film de Sautet « Les choses dela vie » la scène culte donnant à voir Piccoli éjec-té-terrassé-fracassé au sol juste après son acci-dent de voiture aura peut-être inspiré ce filmconcept dont l’auteur réitère à l’image la somno-lence traumatique après accident en laissant toutela place aux murmures du survivant. Ce minimumscénique décline en quatre tableaux l’état de veillede la conscience enchaînée dans les rets du quoti-dien qu’il s’agisse de celui d’une ménagère sailliesans enthousiasme, d’un consommateur navré pardes achats imbéciles, d’un mourant sur une scèned’attentat ou d’une paresseuse faisant le point surses pensées domestiques. Une proposition intimis-te d’un semi-éveil de la conscience qui n’oublie nil’humour ni la tendresse déroulant en quatreséquences un lâcher-prise de voix off léthargiqueset bavardes qui racontent l’humeur et le désir dumoment tandis que les visages investissent lecadre d’une caméra fixement intrusive comme uneétrangeté venue de l’ordinaire et activée selonl’esthétique toujours singulière de Charles Ritter.

L’homme aux fleursde Bernard Seillé

Le portrait au cinéma se décline à l’infini, il n’endemeure pas moins une offre de caractère auxpropriétés empathiques qui vont déterminer lacompréhension d’un corps particulier, d’uneexpressivité unique incarnés à l’image, la ren-contre heureuse est toujours décisive, elle peutmême conduire au coup de cœur. Que diriez-vousdu portrait d’un homme des bois au domicile pro-visoire, au verbe sans filtre et à l’âme simple etenchantée? Remarqué pour ses talents de jardi-nier la patronne d’un Gîte de montagne accueillecet homme tout droit sorti d’un roman de JeanGiono et leurs deux solitudes s’accorderont solidai-rement, durablement. Jean-René est l’homme aux

fleurs qui rend grâce à la vie supposée de soncréateur afin de mieux se dérober aux tourmentsde la sienne mais sa préférence va très nettementau roi de la forêt. Son écoute presque dévotes’émerveille de la présence du cerf et plus généra-lement des signaux innombrables produits par lanature, une écoute empreinte de religiosité, d’ar-deur sublimée qui se transmet comme une éviden-ce. Le film respire et s’équilibre grâce à un timingde plans judicieux, une caméra alerte, un point devue distancié, bref il prend l’espace et embarque.Ici le portrait de Jean-René — aux antipodes desdiscours égocentriques, narcissiques et dérisoires— transporte tant il exprime pudiquement l’obses-sion d’un jardinier pour son arpent de fleurs sau-vages, comme débarrassé du jeu des apparences,celui d’un homme tel qu’en lui-même et qui donneau passage ce caractère poétique vigoureux ettroublant. L’homme aux fleurs de Bernard Seiliéest beaucoup plus qu’un bon moment. Musique deNicole Rieu.

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Carrefour de la création

L’homme au fleurs, un personnage attachant

Dans le prochain numéro de L’ÉcranDes zébus et des hommes de jean Luc et MichèleJarousseauJe suis un Ruckshaw walla de Josette BardyFrigomania d’Emmanuel DuboisTisseurs de couleurs de Bertin SterckmanSeconde chance collectif secondes Lycée St PaulBourdon Blanc Orléans

Que la mort vous sépare : qui va tirer sur qui? ou ne pas tirer? Dans le corps, du texte. Une écriture originale distinguée par le prix du CNC

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Carrefour de la création

Dans les coulisses de

quelques secrets de fabricationpar Emmanuel Dubois

La seconde étape est de trouverles huit frigos qui vont donnercorps à cette histoire insolite.J’épluche d’abord les annoncesinternet sur des sites de dons dematériel et me voilà parti avecma remorque récupérer cinq fri-gos aux quatre coins du départe-ment. Pour l’énorme frigo améri-cain gagné par René Auffret,c’est une enseigne commercialequi nous le dénichera dans sonstock d’invendus défectueux.La « star » du film, le cadeau demariage de René, est un authen-tique Electrolux des années 1950qu’un particulier a trouvé au fondd’une cave dans une ferme pyré-néenne. Seule contrainte pourtous les autres frigos: qu’ilsaient l’air neufs, non cabossés etsans rayure. Les huit appareilssont entreposés plusieurs moisdans le grand garage de notrerégisseur Jean-Claude Bessièrequi leur fait subir différentesopérations chirurgicales. Les fri-gos sont désossés de leur com-

La réalisation du court-métrage« Frigomania », prix de l’humouret prix d’interprétation au der-nier Concours National deSoulac-sur-mer, a demandé unegrande préparation en amont dutournage, au niveau des frigoseux-mêmes, de la télévision deRené Auffret, des effets spéciauxet des multiples détails dans lesdécors, accessoires, costumes…Ce film a nécessité 1 an d’écritu-re, 6 mois de préproduction, 10jours de tournage et 7 mois demontage.

Trouver le décor de base : unappartement, huit frigos etune télé…

Nous sommes en octobre 2014.Le scénariste Éric Ettouati a déjàécrit une première version duscénario. Le titre provisoire etinsatisfaisant est alors« Frigidaires et canicule ». Avantd’aller plus loin dans l’écriture, lepremier défi qui se présente estde trouver un petit appartementque le propriétaire nous laisse-rait décorer à notre guise et danslequel nous pourrions amenernos huit réfrigérateurs. C’est parl’intermédiaire d’un collègue detravail que je rencontreBernadette. Elle est locataired’un petit T3 dans une barred’immeubles d’une cité deRangueil au sud de Toulouse. Elleadore le cinéma, les projetsartistiques de toute sorte. Laconfiance s’installe et elle medonne carte blanche pour dispo-ser de l’appartement pendant lasemaine de tournage que néces-sitera le film.

Le vieux frigo, celui par qui le scandale arrive

Le casting des frigos

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presseur et de leurs clayettes afin de les alléger aumaximum pour leur manutention… jusqu’au huitiè-me étage de l’immeuble ou nous tournons (avecascenseur quand même!). Jean-Claude découpeun rectangle à l’arrière de l’un d’entre eux pour leplan vu de l’intérieur du vieux frigo ou René vachercher une bière. Un autre est aménagé en cer-cueil en évidant la partie qui sépare le comparti-ment réfrigérant du compartiment congélateur, defaçon à ce que le comédien Jacques Canet allongédans le frigo puisse y passer la tête. Les cinq frigosextraterrestres sont percés à l’arrière d’un troudestiné à les remplir de fumée. Des projecteurshalogènes sont également placés à l’intérieur.Ainsi, lorsque nous ouvrirons les portes des frigosgrâce à du fil de pêche invisible, la fumée devraitsortir dans un fort rayon lumineux, petit clin d’œilà « Rencontres du 3e type »!Autre pièce maîtresse de l’histoire: la vieille télé de30 ans de René. Il me faut une grosse télé catho-dique 4/3 des années 1980 en état de marche. Jela trouve du côté de Foix, en passant par uneannonce du site le bon coin.

La publicité Touconfort et les reportagesINFOTV

Tout ce que l’on voit sur cette télé dans le film – lapublicité Touconfort et les reportages INFO TV –est tourné sur quatre journées de mars àmai 2015. Ces mini-films dans le film seront diffu-sés pendant le tournage dans l’appartement sur unlecteur multimédia relié à la prise péritel de lavieille télé.

La pub Touconfort demande un découpage trèsprécis et des effets spéciaux numériques pour faireapparaître les différents appareils électroménagersdans la cuisine de la famille idéale. C’est l’occasionde donner leur premier petit rôle à mes troisenfants et de faire un clin d’œil à mon précédentfilm « Dies irae, jour de colère » où Éric Ducroz (lepère dans la pub) jouait le rôle principal.Le reportage en Patagonie est tourné dans lesPyrénées ariégeoises, au-dessus de la station desMonts d’Olmes, suffisamment haut en altitude

pour avoir assez de neige et peu d’arbres. Unejournée de balade en raquettes avec 400 mètresde dénivelée, pour quelques secondes d’imagesdans le film… C’est la comédienne SolangeMeysonnet qui suggère l’idée que son personnageMélanie Auffret frappe l’écran du téléviseur commeon frappe à une porte lorsqu’elle interpelle sonpère à travers la télé. Ainsi on trouve sur le tour-

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Carrefour de la création

Jacques Canet, interprète René Auffret. Il faut aussi signaler que Jacques Canet a remporté le prix d’interprétation au festival WIPE de Berlin

Tournage du reportage en Patagonie

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nage des idées auxquelles on n’avait pas pensépendant l’écriture du scénario qui s’enrichit ainsien permanence jusqu’à la fin du projet…Le reportage en Norvège est tourné devant lesbassins extérieurs du centre Aqualudia de Muret.La difficulté ici est d’abord d’obtenir l’autorisationde tourner (c’est toujours plusieurs coups de fil àpasser et un dossier à monter), et aussi de réunirsuffisamment de figurants pour montrer que lesNorvégiens sortent en nombre se prélasser ausoleil… En cherchant bien, le scénariste ÉricEttouati a même trouvé à Toulouse des vrais nor-végiens qui à notre grande joie ont accepté de par-ticiper au tournage. Ainsi nous avons modifié audernier moment la scène pour qu’une dame norvé-gienne soit interviewée et que l’on ne comprennerien à sa réponse…

Accessoires, décoration, effets spéciaux : élé-ments clés de la mise en scène

L’équipe étant en bonne partie constituée, arrive letemps ou il faut bloquer des dates de tournagedans l’appartement. Mon choix se porte sur la der-nière semaine de juin 2015. Les journées serontlongues et j’espère chaudes et ensoleillées.Mi-juin 2015. Installation du décor. Le salon del’appartement est entièrement retapissé avec unpapier à fleurs des années 1970 que m’a genti-ment donné une cinéphile ariégeoise. Il faudra leretapisser après le tournage avec un papier blanc« passe-partout ». Les interrupteurs modernessont cachés sous le papier peint et on visse dans lemur des anciens interrupteurs porcelaine à clochechromée. Les luminaires de plafond sont retirés.On met à la place des ampoules type lumière dujour, qui seront toujours hors champ. Je demandeaux comédiens Solange Meysonnet et JacquesCanet des photos de leur vie afin de les intégrer audécor. Le chef régisseur Jean-Noël Guéguen, bre-ton d’origine, fournit des assiettes et des tableauxmuraux évoquant la mer et qui renseignent surd’éventuels voyages passés de René et contrastentavec la petitesse de l’appartement. Je récupèreaussi tout un tas d’objets des années 1970-1980

qui vont enrichir l’univers visuel de René Auffret:un transistor, un minitel, un ventilateur chromé,une platine de disques vinyles, des enceintes hi-fi,un vieux PC, la tapette et le ruban adhésif tue-mouches, des rideaux, napperons brodés, et biensûr le téléphone à cadran que l’on voit tout au longdu film.Le choix du poisson Bubulle est très rapide. Je lecaste dans une animalerie ou je déclare au ven-deur: « Je voudrais deux poissons rouges: l’unvivant, l’autre mort, et il faut qu’ils se ressem-blent ». Je congèle le poisson mort puis le décon-gèle une heure avant la prise. Quant au vraiBubulle, il est mort de sa belle mort quelques moisaprès le tournage. Il n’aura pas vu le film fini…Toujours dans le souci du détail, nous préparonsles costumes et accessoires des comédiens. Unlogo bleu orange est créé pour la marqueTouconfort: le bleu rappelle le froid des frigos etl’orange la chaleur de la canicule. Ce logo seretrouve dans la pub télé mais aussi sur les T-Shirts des livreurs, sur la facture du frigo acheté,et sur le mug offert par la marque à René à la findu film. De même, la voisine boit dans un mug « Ilove San Francisco » et le black américain porteune serviette aux couleurs de l’oncle Sam autourde la taille. Pour donner aux livreurs un look unpeu « louche », l’un porte plusieurs anneaux à uneoreille et l’autre a un tatouage sur chaque épaule.La sueur du grand livreur (celui qui travaille leplus) est ajoutée à chaque début de prise sur sonvisage et sous ses aisselles avec une bombe bru-misateur. Les accessoires personnalisés (T-shirts,mugs) se commandent en quelques clics sur inter-net.Certaines scènes pendant le tournage nousdemandent une grande préparation. Par exemple,la scène d’orage ou René se fait électriser. Le bleunuit dans le salon est diffusé par des projecteurs àLEDs parés de gélatines bleues et installés sur lebalcon derrière la porte-fenêtre. À côté de ces pro-jecteurs, plusieurs mandarines branchées sur ungradateur. C’est tout simplement en agissant rapi-dement sur des potentiomètres que nous allonscréer les éclairs (les filaments des ampoules résis-teront). Les flashs blancs ainsi crées seront surex-

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Solange Meysonnet interprete Melanie Auffret Tournage des frigos extra terrestres

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posés en postproduction pour donne plus de vrai-semblance à la scène.Pour le rêve des frigos extraterrestres, trois frigossont vissés sur des planches équipées de roulettesmultidirectionnelles. Ils sont poussés tout douce-ment par des machinistes à genoux cachés derriè-re les appareils, de façon à les faire avancer versRené lové en fœtus dans son voltaire. Cette scèneest de loin la plus compliquée à tourner: à3 heures du matin avec une équipe exténuée pardéjà 4 jours intenses de travail, et un réalisateurun peu dépassé par les évènements…Pour simuler la mort de la vieille télé, j’incruste lesparasites de l’image et du son dans le montage dureportage en Norvège qui passe à ce moment-là.Pour le claquage définitif, je crée numériquementl’écrasement de l’image qui est ensuite « aspirée »par le point vert du faisceau cathodique au centrede l’écran. La télé est percée à l’arrière pour fairepasser un tube dans lequel on enverra un peu defumée au moment de l’extinction (avec une machi-ne à fumée de discothèque).

L’affiche, passeport du film pour les festivals

Sur « Dies Irae », nous avions dû improviser uneaffiche au moment d’envoyer le film fraîchementterminé dans les festivals. Nous l’avions composéavec des photos de tournage et nous n’étions pasentièrement satisfaits du résultat vu que nousn’avions pas la matière pour faire ce que nous vou-lions. Pour « Frigomania », l’affiche est réfléchiedès l’écriture du scénario et des photos sont prisespendant le tournage lorsque les comédiens sontencore en costumes. Chaque personnage prendune pose « scénarisée » et se fait photographiersur fond vert. La conception finale est faite parGuillaume La Rocca sur Photoshop en superposantune multitude de calques dont les derniers détails:le poisson rouge, les bulles d’air, la mouche, lesherbes aquatiques…L’affiche est importante pour communiquer sur lefilm et l’accompagner dans les festivals, c’est unpeu son passeport. Elle résume à elle seule l’am-biance, l’atmosphère de l’histoire, permet dedécouvrir les visages des comédiens et renseigne

le spectateur surle générique dufilm. C’est un vraitravail de concep-teur graphiquequ’il est bon d’an-ticiper pour avoirune affiche réus-sie.

Sur l’expérienceFrigomania, j’ai eula chance decôtoyer une équi-pe d’une vingtainede personnesc o m p l è t e m e n tgivrées de m’avoirsuivi dans ce déli-re sans trop savoiroù nous allions et ce qu’il y avait exactement dansma tête. Pour s’investir dans un tel projet pendantdes mois, il faut vraiment croire en l’histoire quel’on raconte, c’est-à-dire croire que cette histoiretrouvera son public. Ce pari peut être gagné si lesphases d’écriture, de casting et de préproductionne sont pas négligées afin d’être fin prêt sur tousles plans au premier tour de manivelle. Le maîtremot est donc d’anticiper! Alors, la patience, lesefforts et la créativité de chacun ont toutes leschances d’être récompensés.Pour en savoir plus sur les coulisses du tournage,vous pouvez visionner le docu making of de MichelTroubat, « Les givrés » sur le lien suivant:https://vimeo.com/170856773 avec le mot depasse: frigomakingofPlus d’infos sur Frigomania sur le site d’Image’InToulouse:http:// image-in-31.wifeo.com/emmanuel-dubois.php

Crédit photos: B. Meysonnet, E. Ettouati, G. LaRocca, E. Dubois

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Pascal Sugg, Patrice Ortega et Jacques Canet dans le frigo cer-cueil

L’utilisation du réflecteur, bien pratique dans un espace réduit

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Le dernier trait : genèse d’un film

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Gérard Corporon, auteur du film Le dernier traitet son équipe n’ont pas rédigé d’article pouréclairer les coulisses de l’élaboration du film. Parcontre, ils se sont exprimés sur Youtube dans desinterviews très éclairantes, menées par VioletteBonnier de Passeport Médias qu’il convient devisionner dans leur intégralité. Ces films ont étéréalisés par Gilbert Raulet d’Art média Vidéo.Le dernier trait qui a fait l’unanimité du jury et dupublic au festival national de Soulac a soulevécomme il fallait s’y attendre des réactions de cer-tains en raison d’une facture qui semble profes-sionnelle.Gérard ancien cameraman de la ville de Sète (ilsait donc faire) est maintenant à la retraite ets’est lancé dans son deuxième court-métrage defiction avec le concours du club UAICF (les chemi-nots) de Sète. Jeanne Corporon est comédienneest présidente d’une association de théâtre et decinéma. Le comédien Henri Cohen, dans le rôledu patron pêcheur a dû travailler l’accent italien.Christian Prat est fils de pêcheur et sait de quoi ilretourne pour jouer un rôle dans le film. LucSidobre venu du théâtre, ne connaît rien à lapêche et joue pour la première fois devant unecaméra. Pierre d’Acunto a prêté son bateau pourque le film puisse aider le monde de la pêche quiest en grande difficulté.

Interview de Gérard Corporon 8 minutes 45

Interview de Jeanne Corporon 4 minutes 02

nterview de Henri Cohen 3 minutes 11 Interview de Luc Sidobre 2 minutes 42

Interview de Christian Prat 2 minutes 58Interview de Pierre d’Acunto 2 minutes 32

Le derniertrait a remporté le prix du film

audacieux au festival du film artisanal etaudacieux de Joyeuse (Ardèche).Ce festi-val était présidé par Jean-Pierre

Mocky.

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Les ateliers FFCV au travail

Naissance et philosophie:

En 2004, quelques professionnels du cinéma et del’audiovisuel créent l’association TASVU afin derépondre aux désirs de réalisation de films pourdes non professionnels.Fort de son expérience, ce petit groupe de prosdécide de partager ses savoir-faire au plus grandnombre, bénévolement.TASVU ne se définit pas comme un atelier d’ama-teur mais comme un lieu d’apprentissage et decréation, offrant les moyens de mener à terme desfilms.Depuis cette date, plus d’une centaine de per-sonnes ont fréquenté les ateliers et une dizained’entre elles travaille actuellement dans l’audiovi-suel ou le cinéma.

Les Tasvusiennes, les Tasvusiens:

Les profils de nos adhérents sont très divers, del’étudiante à l’aide soignant, de la professeure à lajournaliste de PQR, de l’ouvrier à l’ingénieur, de lamilitante au retraité… Aucune connaissance initialeest requise, toute personne désireuse de réaliserdes films ou se perfectionner est bien venue.

Nos participants souhaitent maîtriser l’ensembledes outils de création cinématographique.L’échange de savoir est une notion importante au

sein de l’atelier, chacun restitue aux autres sonsavoir et apprend des autres.L’échelle des âges court de 18 ans à 65 ans, voireplus…

Les ateliers TASVU

Tous les mercredis les ateliers fonctionnent de19 heures à 22 heures, à l’exception des congésd’été et de la période des fêtes de fin d’année.Au cours des ateliers du mercredi, lesTasvusiennes et les Tasvusiens acquièrent lesconnaissances de base au moyen de topos théo-riques et d’exercices pratiques.

L’Écran de la FFCV — 16 — n°115 déc 2016

TASVUatelier de création audiovisuelle et cinématographique

Le storyboard permet de visualiser à l’avance les différentsplans

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L’Écran de la FFCV — 17— n°115 déc 2016

Les ateliers FFCV au travail

Régulièrement, des travaux d’élèves, sont réalisésle samedi. Par groupe de trois, les membres del’association choisissent un sujet, écrivent le pro-jet, préparent les interviews, effectuent les repé-rages avant de se lancer dans le tournage puis lemontage. En général, ces travaux s’apparentent àdu reportage, permettant ainsi de couvrir rapide-ment toutes les étapes constitutives d’un film. Ladurée des sujets montés, s’étend de 3 à 5 minutesà partir d’une heure de rush comprenant une inter-view principale, deux ou trois interviews secon-daires, des plans de situation, des plans d’écoute,des plans de coupe…

Après la période d’apprentissage et des travauxd’élèves, arrive l’heure de réaliser des sujets pluspersonnels et plus longs.Tous les sujets traités sont proposés par les parti-cipants, jamais par les animateurs. Le rôle de l’ani-mateur consiste à suivre, soutenir, conseiller, inter-roger la réalisatrice, le réalisateur afin de l’amenerà réaliser le film dont elle, il rêve.

Les autres activités:

Une fois par trimestre, TASVU organise des projec-tions de films suivies d’une analyse filmique, per-mettant de mettre en valeur le scénario et sonstyle d’écriture, le séquencement du film, lesmoyens techniques et artistiques utilisés pourcréer l’image, l’univers sonore de l’œuvre… Cesséances sont ouvertes au-delà des adhérents del’association.

Trois fois par an, TASVU propose également, desrencontres avec des professionnels qui parlent deleur métier puis échangent avec le public présent.À l’image des projections de films, ces rencontresrestent ouvertes à un plus large public.

Le matériel et les moyens mis à disposition:Chez TASVU, tout le matériel est fourni par l’asso-ciation. Caméscopes, mixettes, microphones, piedà tête fluide, perchette et suspension, éclairage,logiciels répondent aux normes professionnelles.

Ainsi, chaque personne travaille dans les mêmesconditions, ce qui évite la course au matériel et desdisparités entre les adhérents. Cette mise à dispo-sition du matériel se situe dans le droit fil du travailen groupe, le cinéma étant un art du collectif.L’achat du matériel est assuré par la participationannuelle des adhérents, de 150,00 € à 300,00 € enfonction des revenus de chacun. Cette participa-tion est partagée entre l’adhésion à l’atelier, lacotisation à la FFCV et le fonctionnement de l’asso-ciation.L’association dispose d’un local, mis à dispositionpar la ville de Saint-Denis, partagé avec une com-pagnie théâtrale, ce qui favorise les rencontres etmutualise les moyens.

TASVU et la FFCV:

TASVU est membre de la FFCV. Tous les adhérentssont déclarés et la cotisation fédérale est prise encharge par l’atelier.À partir de 2017, TASVU accueillera des formationsfédérales dispensées pour l’ensemble desmembres des clubs de Cinévif, l’union régionalefrancilienne de la FFCV.Les formations proposées sont les mêmes quecelles qui sont offertes à toutes les unions régio-nales de la fédération qui sont actuellement misesen œuvre en régions 6 et 7. L’essentiel du travailse tourne autour des étapes chronologiques d’unfilm et des outils permettant de réaliser et d’ana-lyser un film.Au cours de la formation, de nombreuses ques-tions sont posées auxquelles nous tentons derépondre.

Pascal Bergeron

Se préparer à une bonne prise de son

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Les ateliers FFCV au travail

Lorsque l’organisatrice du Colloque sur le Cerveauqui devait se tenir à Montpellier quelques joursplus tard (les 22 & 23 octobre 2015), sous l’égidede l’Académie des Sciences et Lettres deMontpellier, téléphona samedi à l’un d’entre nous,lui demandant s’il ne pourrait pas filmer le colloquequi devait se tenir le jeudi suivant, rapidement desquestions surgirent.

Nous avions 4 jours devant nous: réunir une équi-pe de tournage, faire des repérages, réfléchir surla manière de filmer pour monter facilement demanière à avoir un produit fini de qualité, mobiliserplusieurs personnes durant deux jours de 8 heuresdu matin à 18 heures…

C’était un défi. Pouvions-nous, au CAMAP, le rele-ver sachant qu’en plus de l’expérience que nouspouvions acquérir, ce serait également une valori-sation de notre travail : « Le CAMAP au service dela Science! »?

On se contacta rapidement. Nous avons pu réunir5 personnes prêtes à jouer le jeu.

Premier point, le repérage. L’un d’entre nousconnaissait la salle (270 places), mais pas les

détails techniques. Nous sommes donc allés surplace le mardi pour constater que l’éclairage seraitfaible, non modulable, que seules trois prises decourant seraient disponibles pour alimenter aumaximum 3 caméras qui seraient placées loin del’orateur et que la sonorisation de l’amphithéâtreétait loin d’être parfaite. Tant pis, on s’était engagéà faire ce travail, nous allions essayer.

Pour monter les films, nous avons recherché surInternet comment les grandes institutions scienti-fiques procédaient: sites du Collège de France, del’Académie des Sciences de Paris, de l’Agora desSavoirs à Montpellier. Nous avons opté pour uneprésentation des films du type de celle du Collègede France qui répondait le mieux à nos possibilitésde montage, c’est-à-dire l’orateur en petite vignet-te, les diapositives de sa présentation en vignetteagrandie. Questions: quel format choisir pour lesfilms sachant que l’objectif était de les mettre surle site internet de l’Académie de Sciences etLettres de Montpellier? Il fallait que le son soitaudible, les diapositives très lisibles (y compris lestextes), et l’ensemble esthétiquement satisfaisant.

Le jeudi, matin de l’ouverture du colloque, troismembres du CAMAP arrivèrent tôt pour la mise en

Le CAMAP de Montpellier au service de la science, toute une aventure

Photos saisies de deux films réalisés lors du colloque sur les « Agricultures du Futur » et qui sont maintenant en libre accès surInternet

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Les ateliers FFCV au travail

L’Écran de la FFCV — 19— n°115 déc 2016

place du matériel. Salle presque vide, pas de pro-blème. Nous avions pu demander au technicienresponsable de l’amphithéâtre d’enregistrer le sonmicro; il allait enregistrer continûment deux fois10 heures de son, à nous de faire le découpage.

La publicité du Colloque: « Maître cerveau sur unarbre perché. » ouvert au grand public avait étéparfaitement diffusée via les médias régionaux etpeu à peu la salle se remplissait et les 270 placesfurent vite comblées. Mais les gens arrivaient tou-jours, étaient debout, sur les marches. Il faut sou-ligner que la qualité des orateurs et la variété desthèmes abordés attiraient les personnes quientraient toujours. Comment allions-nous, pre-neurs d’images, gérer ces flux qui bousculaient lescaméras, masquaient la tribune… et faisait un bruitd’ambiance dont il allait falloir tenir compte.

Effectivement, dans une salle bondée, après lesdiscours des officiels, les sessions scientifiquescommençaient, et nous filmions, une caméra auzoom maximum filmant l’orateur, une autre, égale-ment au zoom maximum filmant, sans recherchede qualité, les images projetées et la gestique del’orateur. Cette prise de vue servira à la postsyn-chronisation. Une troisième caméra (ou appareilphoto) cadrant les images projetées, sécuritéimpérative s’il s’avérait impossible d’obtenir lesdiapositives originales de la part des orateurs.L’après-midi fut encore plus chargée en specta-teurs car la thématique était centrée sur les rap-ports entre le cerveau et l’Art.

Tant bien que mal, les images furent collectées(10 heures de prises de vues). Le lendemain, lesservices de sécurité de l’amphithéâtre filtrèrent lesspectateurs, et peu furent debout, ce qui facilitanotre tâche. L’après-midi, il fut décidé d’aller dansune salle plus grande (400 places), dans un institutvoisin, nous obligeant à déménager notre matérielà l’heure du repas de midi, et à se positionner sansrepérage. De plus, pas de son micro, il allait falloirutiliser le son enregistré à l’aide de nos caméras,avec les bruits d’ambiance…

Le soir du second jour, nous disposions donc de

20 heures de film par caméra et de 15 heures deson micro enregistré.

L’un d’entre nous se chargea du montage surStudio 16 & 18. Systématiquement, les 18 inter-ventions furent transformées en film au formatMP4 moyen de manière à ce que l’on puisse facile-ment transférer les films via Wetransfer. La duréedes films oscillait entre 30 minutes et 1 heure,après avoir « nettoyé » l’image: bougés, specta-teurs devant l’objectif, synchronisation son/imageà la fraction de seconde près, mise en place desimages titres, correction des lumières, homogénéi-sation des couleurs dominantes, correction du son,filtrage des bruits parasites, etc.

Après de nombreux échanges entre les membresdu CAMAP impliqués pour relecture, puis avec lesorganisateurs du Colloque, avec les conférenciersdésirant supprimer certaines images (le colloqueavait une visée médicale et certains intervenantsutilisaient des photos de patients), avec les déten-teurs des images (droits d’auteur), avec les biblio-thèques universitaires qui donnaient des docu-ments, avec les responsables du site Web, etc., il aété décidé de produire les films au format PM4 HD720p. La taille des fichiers allait de 0,5 à 3 Go,avec un rendu excellent, compatible avec les impé-ratifs du Web.

Nous avons donné les films au webmaster débutjanvier qui a parachevé la construction du site avecles arborescences nécessaires. Le 2 février, le sitea été ouvert.

L’aventure est donc terminée, plusieurs centainesd’heures de travail cumulées, mais la science n’apas de prix…

Plus récemment, un autre colloque sur les« Agricultures du Futur » qui s’est tenu àMontpellier le 27 septembre dernier a été filmé, etles 4 heures trente de vidéo des exposés ont ététraitées d’une manière identique, fort de notreexpérience.

Les films de ces deux colloques sont maintenantsur le site de l’Académie des Sciences et Lettres deMontpellier et librement consultables:(http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/)

Le Caméscope Apprivoisé (CAMAP) deMontpellier: Claude Balny, Dominique

Bauraud Bel, Pierre Chabanne, Jean-PierreMilhaut, Léon Pillement.

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C’est effectivement en 1956 que le club fut créé ausein du Cercle Nantais du cinéma (le Ciné-club).Là, plusieurs cinéphiles avaient l’envie de réalisereux-mêmes des films. Il n’en fallait pas plus pourqu’ils se réunissent pour envisager cette activité.Autour d’un photographe local qui leur apporta uneaide matérielle importante, une demi-douzaine demordus ont créé la section Caméra Club au sein duCiné-club. La municipalité offrit l’accès à un localpour tenir les réunions. En février 1956 les pre-mières séances annoncées dans la presse localeont offert aux membres présents des projectionsde courts-métrages professionnels qui étaient ana-lysés dans le détail. Cela donna envie très vite deréaliser des films courts. Ainsi Pierre Guérin, l’ini-tiateur du projet, se lança dans la réalisation d’unefiction où il tenait le rôle principal et s’entourait deplusieurs membres de sa famille et des amis. Lebaladin, un film plein de fantaisie, mettait en évi-dence les qualités d’acteur comique de l’auteur etsurtout un ton sympathique où l’émotion côtoyaitle burlesque. Cette réussite a permis de faireconnaître le club et de réunir de plus en plus d’ad-hérents. Après une recherche de contacts avec lesclubs de cinéma d’amateurs de la région, les diri-geants découvrent la Fédération Française de ciné-ma d’amateur et s’affilient. Pierre Chazé (le tréso-rier) part en éclaireur prendre contact avec laFFCCA au concours national de Fécamp puis àHelsinki pour suivre les Rencontres internationales

de l’UNICA. Avec enthousiasme il encourage lesjeunes réalisateurs nantais à se lancer et c’est àAngers en 1959 que le CCN participe à son premierconcours régional avec plusieurs films et se faitremarquer par sa nombreuse délégation tapageu-se et « révolutionnaire ». La démocratisation ducinéma d’amateur était en marche.Dès les années suivantes, les responsables du clubproposent à la fédération une nouvelle méthode decotation des films dans les concours, jugeant laméthode fédérale trop compliquée et souvent pré-texte à de sévères contestations.La méthode proposée sera expérimentée avec suc-cès les années suivantes et plus tard la fédérationl’utilisera comme base de réforme sérieuse durèglement des concours.Le CCN, grâce à son bulletin Flash qui depuis sacréation en 1958 devient populaire, élargit soncercle de relations. Il organise de nombreuxéchanges interclubs et se déplace dans plusieursclubs de la région de Vierzon, Loches, jusqu’àBrest en passant par la Vendée et même à l’étran-ger (échanges avec des clubs anglais). Parfois lesarticles publiés dans Flash déclenchent des polé-miques au sein de la fédération. On y écritquelques fois des critiques sévères mettant en évi-dence les erreurs de jugement de certaines per-sonnes et insistant sur les problèmes de communi-cation dans les films qui montrent trop souvent deslacunes dans l’écriture cinématographique. Ces

Les ateliers FFCV au travail

Nantes : 60 ans de cinéma

Cl.André Charpentier Si le club de Nantes a su conserver son dynamisme et son attractivité, c’est aussi grâce au renouvellement régulier de sonéquipe d’animation et notamment de ses présidents. Expérience à méditer, utile pour d’autres clubs.

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Les ateliers FFCV au travail

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échanges épistolaires furent toujours positifs pourl’évolution de notre passion.Ainsi les responsables du club s’investissent deplus en plus dans la vie fédérale.Michel Body prend part à la création de l’UnionRégionale Ouest en 1975 et au sein du comitédirecteur, il participe à l’évolution du système decotation dans la commission de l’enseignement(diffusion dans les clubs de fiches de formationavec diapositives: Écrire en images).

Depuis la création du club, ses dirigeants se sontempressés de nouer de très nombreux contactsavec les clubs de la région et plus loin encore. Cesrencontres se concrétisaient par des visites etéchanges au cours desquels le club recevait descritiques et aussi des conseils pour améliorer sesfilms. Cela a débouché sur la création de la Coupede l’Amitié, un concours régional interclubs quidonnait l’occasion de recevoir des amis voisins etainsi de resserrer des liens entre cinéastes. Cesuccès, reconnu de tous, se prolongea jusqu’à lafin du siècle dernier.Parmi les grands évènements du Caméra ClubNantais, il faut citer les nombreuses séances deprojections faites dans la région pour montrer aupublic les nombreux films réalisés: une sourceutile pour le recrutement et pour la trésorerie.Et signalons aussi les galas et séances publiquescomposés des meilleures productions du club etaussi d’ailleurs (films français et étrangers).N’oublions surtout pas de citer la visite de MichelDrucker qui consacre un reportage sur le club en1965, une réception très agréable dans le localaménagé par les membres du club.

En 1967, le CCN découvre le cinéma « under-ground » et organise le Festival International dufilm insolite et non conformiste (le FIFINC). Ilconsacre plusieurs soirées à la salle Vasse pourprésenter une sélection de films retenus par unjury après un appel par voie de presse.Le comité d’organisation reçoit plus de 100 filmspour sa première année et compte tenu du succès,il réédite une seconde édition en 1968 et là le suc-cès devient ingérable: la salle est comble, on refu-

se du monde. Les autorités sont inquiètes et lesservices de police surveillent de près la soirée. Lesorganisateurs sont convoqués par la douane pourla réception et la réexpédition des films étrangers.Devant ces évènements, le CCN décide de ne pasrenouveler ce festival.À partir de 1974, grâce à des contacts avec le CNCle club organise pendant plusieurs années desséances de projections des meilleurs films d’ani-mation du festival d’Annecy dont une soirée consa-crée aux grands prix, une séance doublée d’uneexposition de dessins originaux avec pour la pre-mière fois en public les marionnettes et décors duManège enchanté de Serge Danot.

Il recevra aussi de nombreux cinéastes ou person-nalités étrangères au club, comme Jean Lemaire,Roger Lemiale, Gérard Picard, et aussi M. Wicksreprésentant britannique à l’UNICA, Jules DeWandeler secrétaire général de l’UNICA,M. Narcejac écrivain. En 1968 Mongie Baaziz duclub tunisien de Sousse vient à Nantes conclure unjumelage avec son club et quelques mois plus tardc’est avec le club de Sarrebrück qu’un jumelageest mis en œuvre. Il sera suivi de rencontres fruc-tueuses entre Sarrebrück et Nantes.

Les années passent, le cinéma d’amateur a beau-coup évolué et la vidéo apparaît. En 1988 le clubdevient le Cinéma Vidéo Nantais et il déménagedans un local plus grand, en centre-ville, il y res-tera jusqu’en 2006. Depuis il tient ses réunionsdans des salles municipales mises à disposition parla ville de Nantes ce n’est pas pratique, car il fautchaque quinzaine déplacer tout le matériel de dif-fusion, vidéo projecteur, sono, écran. Cela n’em-pêche pas de réaliser de nombreux films toujoursaux palmarès des Rencontres fédérales et plu-sieurs fois aux Rencontres de l’UNICA; et mêmeun film nantais est nominé pour le César du court-métrage.

Rappelons enfin combien le Caméra Club Nantais,devenu en 2014 le Cinéma Vidéo NantesAtlantique, s’est rendu utile au sein de la FFCV enparticipant à tous les échelons de l’administrationfédérale, à l’élaboration des divers règlements et à

Michel Drucker reçu au CVN

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Activité des ateliers FFCV

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l’organisation des diverses rencontres et plus par-ticulièrement des Rencontres internationales del’UNICA à Saint Nazaire (1983) et à Bourges(1995).

Les cinéastes et vidéastes nantais sont fiers de ces60 années écoulées avec des hauts et des bas quiont souvent marqué l’histoire du club. Encore cetteannée le CVNA a fêté cet événement fêté dans lajoie: journée portes ouvertes et une soirée anni-versaire réussie. La soirée s’est terminée la pro-jection d’un film inédit réalisé par un jeune et nou-vel adhérent qui a proposé un film original où leburlesque côtoie l’émotion en évoquant avec réa-lisme les relations intergénérationnelles.Le passé fait place aujourd’hui à l’avenir avec l’es-poir de se retrouver dans une prochaine décennie.

Michel BODY Membre fondateur et ancienprésident du CCN.

Cl.André Charpentier

Cl.André Charpentier

Une expositionexceptionnelle àla Cinémathèquefrançaise 51 rue de Bercy75012 PARISHoraire - Lundi, mercredi et ven-dredi de 12h à 19h- Jeudi de 12h à 21h- Samedi à dimanche de10h à 19h- 20 octobre - 2 novembre2016 de 10h à 19h- 17 décembre 2016 - 3 jan-vier 2017 de 10h - 19h- Fermé le mardi, et les 25décembre 2016 et 1er jan-vier 2017

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Festivals

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Du nouveau à Salies-de-Béarn, une petite villethermale des Pyrénées-Atlantiques faisant partiede la Nouvelle Aquitaine. Conduite par le très sym-pathique Maire Claude Serres-Cousiné la municipa-lité soutient des actions nombreuses et enthou-siasmantes en direction de la culture. Artistes, réa-lisateurs sont mis en valeur pour le plaisir deshabitants et des environs comme « Salies en pein-ture » et le « Festival du film vidéo amateur ».Le dynamique atelier photo vidéo Pic’Sel dirigé parAlain Théodore et son équipe n’y est pas étrangeren menant de régulières interventions grâce à laPhotographie et la Vidéo. Ce club a décidé derejoindre le réseau de la centaine d’ateliers de laFFCV et de ses quelque 1300 réalisateurs. Au pas-sage, il est à noter l’originalité du logo de Pic’Selqui fait la synthèse entre la spécificité de la Villeautour du sel et les pixels de la photo numérique.Il est clair que le Festival du film de Salies organisépar Bernard Bénéteau depuis 2003 est un événe-ment. Le festival intitulé « Festival la 25e heure »est un clin d’œil au passage à l’heure d’hiver, unefaçon pertinente de marquer les esprits. Ce festivalfait salle comble autour d’une thématique qui flattenos oreilles: « Patrimoine, Traditions, Ruralités »,un trio qui correspond bien à notre démarcheconsistant entre autres, à recueillir la mémoire denos compatriotes. À l’image des archivistes, descinémathèques, nous avons engagé un travail defond sur la numérisation de notre propre fonds de2500 films. 500 films argentiques sont archivés àBois d’Arcy pour leur conservation, et les films pré-sentés dans les compétitions (quelque 300 filmsannuels font l’objet du dépôt légal à la BNF).La projection de la 14e édition, 16 films ont été misen compétition et ont subi l’épreuve du regardappliqué d’un jury conduit par une personnalité dumilieu de la télévision, Jacques de Bort.L’idée du partage par le film s’exprime à traversl’organisation du festival. La sélection est d’entréeintéressante. Nous avons retenu spécialement lecontenu de la soirée de Gala, grâce à deux docu-fictions présentés hors compétition. Le premier« Au rythme de l’archet », est une mise en scèneoù des enfants jettent un ballon dans le salon deleur grand-mère alors qu’elle jouait du violoncelleet vont endommager son archet. Ils sont conduitschez un luthier qui travaille avec une archetière.Les enfants vont assister à la fabrication d’unarchet neuf qui comporte 6 parties et au moins 20manipulations. Une vraie leçon d’éducation pourles enfants et plus largement une découverte pourle public qui s’extasie devant la complexité decette pièce maîtresse. Le plaisir des spectateurs, aété de voir arriver sur scène l’archetière et leluthier, la grand-mère, son archet et son violoncel-

le, et lesenfants gar-nements. Enprime, lepublic a pub é n é f i c i e rd’un concerta v e corchestre ausein duquel lagrand-mère etson nouvelarchet a jouédevant la salleplusieurs mor-ceaux demusique.Le secondfilm, « Louki »réalisé par Bernard Bénéteau, avait comme vedet-te un adorable labrador. Celui-ci, s’était invité dansune maison de retraite. Il se retrouve adopté etintégré à l’équipe soignante grâce à une éducatricecanine qui lui apprendra certes les bonnesmanières mais aussi les gestes qui sauvent. Le filmest touchant, joyeux, enthousiasmant. La surprisepour le public a été la présence du chien vedette etson éducatrice accompagnés du personnel de l’éta-blissement.Quand la réalité rejoint la fiction, la salle est enjoie. Nous avons compris pourquoi ce festival aconquis un public fidèle, il lui est toujours réservéune surprise dans la convivialité.

Marie Cipriani

Focus sur Salies de Béarn

Beaucoup de mondepour assister auxséances de projec-tions

Photos LaRépublique desPyrénées/SergeLavielle

Bernard Béneteauorganisateur du festi-val, Marie Cipriani,présidente FFCV, etMarie-Lyse Souliéprésidente de l’asso-ciation Grands évé-nements de Salies deBéarn qui assure lalogistique du festival

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Palmarès de la 25e heurede Salies de Béarn

Joël Sentenac a reçu la Caméra d’Or du Festivalvidéo 2016 pour son film Les Talibés.Caméra d’argent 2016 : Autour d’une branche deDaniel AuclairCaméra de bronze 2016 : Je suis vintage de JulesLambert.Prix du public 2016 attribué à L’école, c’étaitmieux avant? d’Alain Touzaa.Sélection pour le festival de Cabestany: Salies àpeindre, une balade picturale de BernardDelhomme.Mention spéciale hors compétition attribuée au filmLouki de Bernard Bénéteau.

VINGTIÈME FESTIVAL VIDÉODE SEYSSINS

C’est le samedi 5 novembre 2016 que s’est dérouléle 20e festival vidéo de Seyssins, organisé par lesmembres dynamiques du Caméra Club DauphinoisÀ l’occasion du 20e anniversaire de ce festival, onpeut saluer Madeleine et Guy Arnod qui en ont étéles initiateurs.28 films ont été projetés, qui avaient passé la pré-sélection, les fictions peu représentées au nombrede six, une majorité de films dits de Réalité.La salle de projection de l’espace Schœlcher étaitpleine toute la journéeDeux films, sur le même thème, relatant l’histoirede deux femmes justes, sous l’occupation alleman-de de la dernière guerre, ont généré beaucoupd’émotion: le film Arlette de François-Xavier Vitoz

et Une jeune fille française de Guy Gautier, tousdeux primés, beaucoup d’adrénaline en regardantle film de Bernard Seillé: Les magiciens de l’ex-trême. Le film Frigomania d’Emmanuel Dubois aremporté le prix de la fiction et le prix du public, leprix de la meilleure image reviendra à ChristianiaBontemps pour son film La Rivière CuiabáDe nombreux autres prix ont été décernés par unjury sympathique et surtout désireux de discuterdes films présentés avec les réalisateurs après lepalmarès.Au total des films venant de toute la France etd’une extrême qualitéL’équipe municipale avait tenu à être présente pourla remise des prix: Monsieur le maire FabriceHugelé et Madame la première adjointe ainsi queles élus: Mme le député Marie Noëlle Battistel M. leconseiller départemental: Guillaume Lissy

Bravo à l’équipe du Caméra Club Dauphinois qui asu créer une ambiance extrêmement conviviale departage d’expérience entre vidéastes passionnés.Tous les participants seront heureux de se retrou-ver pour la 21e édition de ce festival.

Marielle MARSAULT

PRIX FICTION:1er prix: Frigomania d’Emmanuel DUBOIS2e prix: Une jeune fille française de Guy GAU-THIER3e prix: Le tunnel de Bertrand DE BREUCK

PRIX REPORTAGE ou DOCUMENTAIRE:1er prix: Guérisseur Diolas de Joël SENTENAC2e prix: Des zébus et des hommes de Jean Luc etMichèle JAROUSSEAU3e prix: Les murs c’est la peau des habitants deNorbert PELTIER

TROPHÉE AVENTURES ET TERRES DU MONDE à lameilleure image:La rivière Cuaiba de Cristiana BONTEMPSTROPHÉE U.C.V.7 au meilleur montage:Audiovisuel de Guillaume LA ROCCATROPHÉE U.A.S. à la meilleure bande-son:Match making à Shanghaï de Philip MALCATROPHÉE CAMERA CLUB DAUPHINOIS:(Témoignage)Arlette de François Xavier VITTOZPRIX SPÉCIAL (Animation)Je serai réalisateur de Ronan ARZURPRIX SPÉCIAL DU JURY (pour les conditions deprises de vues)Les magiciens de l’extrême de Bernard SEILLÉTROPHÉE DE LA VILLE DE SEYSSINS au PRIX duPUBLICFrigomania d’Emmanuel DUBOIS

Festivals

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Festivals

Autres festivalsVoreppe 19 novembre

Grand prix du Jurycatégorie fiction: Tunisie 2045de Ted Hardy-Carnac

Grand prix du Jurycatégorie documentaire/reportageLes talibésde Joël Sentenac

Prix de l’initiativeEnsemble, on y arrivede la MJC St Marcel-lès-Valence

Prix de la mise en scèneFrigomaniad’Éric Ettouati (Scénariste),Emmanuel Dubois (Réalisateur assisté deGuillaume La Rocca)

Prix du Jury JeunesSouryde Christophe Switzer

Cut Cut au multiplex Grand Palais à Roannele 8 octobre

La sélection des films d’humour a été réaliséeaprès la réception de plus de 200 films. Ce fut ungros travail, réalisé par une dizaine de personnes.L’objectif était de parvenir à avoir une sélectionde qualité, homogène et variée.

Le palmarès

Cut Five, films de moins de 5 minutes1er prix: Entretien de Hugo BRUNSWICKPrix du jury: Ludovic d’Yvan FRESARDCut Twenty: Films de moins de 20 minutes1er prix: Chèvre ou vache de Lauriane ESCAFREet Yvonnick MULLERPrix du jury: Amour et commando de StéphaneDUPRAT et Laurent ARDOINTPrix du public: Bill de Hadrien ROL et DavidSOLINHACPrix d’interprétation féminine: LaurianeESCAFFRE dans Chèvre ou vachePrix d’interprétation masculine: Alexis JACQUETdans Fumer tue et Frédéric BOISMOREAU dans Jesuis un QCM d’Antoine MUNJOZ

Les Œillades 20e festival du film francophone d’AlbiJeudi 17 novembre

Parmi les courts-métrages, en provenance sou-vent d’écoles de cinéma comme l’ESRA ou biende France 3, il faut signaler La vie de Luc (9’09)de Daniel Caracci – documentaire – ProductionACP VELAUXLuc porte, avec beaucoup d’humour, un regardlucide et sensible sur sa vie.

Le JVC a fait son « COURT-CIRCUIT »

Il y avait 300 personnes vendredi 4 novembre àl’Atelier, le nouveau centre culturel de Jurançon,pour la soirée annuelle « Court circuit » de JVC(Jurançon Vidéo Connexion). Pour cette premièreà l’Atelier, Yves Turon le président de JVC et JeanMarie Belle avaient établi un programme de pro-jection de deux heures avec des films réalisés parles adhérents de JVC.Deux documentaires sur le Tibet, un clip inspiréd’un poème sur l’enfant, et cinq fictions abordantl’émotion, le suspense et l’humour.La comédie est un genre cinématographique diffi-cile à traiter, mais nos amis béarnais ont surpriset séduit le public par leur talent de scénaristeset comédiens.Le cinéma amateur est avant tout un loisir faitd’amitié et de complicité, nous en avons eu lapreuve ce vendredi. Les fictions proposées étaientle résultat d’un travail d’équipe où chacun s’estinvesti au service de l’œuvre avec ses moyens etconnaissances, nos clubs de l’UR6 devraient s’eninspirer. Bravo à JVC qui a eu l’art de bien« connecter un court-circuit »!Nous aurons tous le plaisir de voir quelques-unesde ces réalisations les 1 et 2 avril prochains, lorsde la « 77e Rencontre Régionale UR6 », qui auralieu dans cette salle de l’Atelier à Jurançon.Il faut encourager les clubs de l’UR6 à organiserdes soirées publiques comme celle-ci pour fairedécouvrir notre cinéma, « Mon Cinéma », le ciné-ma de tout le monde, autoproduit, libre et créatif.

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Projections

De Cholet à St Gervasy, lesprojections permettent d’al-ler à la rencontre d’un publicqui a envie de voir autrechose que les programmesdes grandes chaînes de télé-vision. Tous les titres de lavidéothèque fédérale du N° 1en 1991 au n°2335 en 2016sont dorénavant accessiblespar des liens de télécharge-ment. Chaque club devraitpouvoir organiser au moinsune projection par an.

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International

Unica : de Suceava (2016) à Dortmund (2017)

14 films primés (Or et argent) àl’UNICA 2016

Sous titres en anglais

1- Anniversaire (Pologne) 13’Fiction Pro: Unadolescent bricoleur rencontre une jeune fille2- Arrêt de bus (Luxembourg) 9’Fiction Pro:Quand deux personnes attendent le bus3- Couteau finlandais, lilas persan (Russie)15’Fiction Pro: Un jeune voleur fait sa BA4- Des choses que j’aimerais faire (Espagne)4’Animation: Un monde en papier journal peutprendre feu5- Failures (Échecs) (Belgique) 20’Fiction Lecancer possible du sein menace un couple6- Fleurs (Croatie) 19’Fiction Pro. Quand lafamille se pointe à l’hosto avec un bouquet7- Le principal c’est le net (Allemagne)7’Animation Les méfaits du smartphone8- Ivy vigilante (Suède) 11’Fiction Pro Unefemme sophistiquée en robe jaune va consulterson psy9- Jeunes filles au front (Finlande)22’Documentaire La guerre russo-finlandaise vuepar une femme10- Lettre à ma vie (Suisse) 16’DocumentaireUne trisomique aime la vie11- Mai (Estonie) 15’Fiction Pro. Il se passedes choses dans le bus qui roule en hiver12- Marinka (Tchéquie) 15’Fiction Une jeunefille condamnée par la maladie apprend le piano13- Mes chers (Tchéquie) 7’Fiction (sansparoles) Plus besoin de se parler, l’argent est là14- Visages (Macédoine) 19’DocumentaireJeunesse. Paroles de paysans dans un villagereculé

Ces films ont été enregistrés pour la première foisen fichiers MP4 à partir du double DVD reçu à laFFCV. Ils sont disponibles sur demande à la FFCVou à [email protected] qui les fera parvenirpar Filemail.com. Fin novembre 2016, 64 filmsavaient été téléchargés. C’est un début modestemais prometteur pour la suite. La FFCV vademander au Comité de l’Unica de diffuser direc-tement par Internet les films primés dans le for-mat haute définition d’origine. Ce nouveau dispo-sitif permet de faire connaître les films d’autrespays et de découvrir des cultures, des sociétés etdes approches cinématographiques originales. Iln’est point besoin de maîtriser parfaitement l’an-glais des sous-titres car les images et la mise enscène permettent de comprendre assez aisémentle déroulement des histoires.

Malgré la mobilisation de propagandistes sou-riants pour attirer le jeune public, avec des distri-butions de flyers, l’assistance de l’Unica àSuceava était assez clairsemée, sans parler desincidents techniques qui ont perturbé les projec-tions. Néanmoins, la cuvée 2016 de l’Unica atenu ses promesses à en juger par la qualité desfilms primés.La sélection française, amputée d’un auteur donton a retrouvé la trace hors délai, n’a pas été dis-tinguée cette année. Il faut noter que chaque foisque la FFCV présente un film où il est questiond’usage de drogues (Reflets en poudre puis Sarahen 2016), le jury ne semble pas s’intéresser auxqualités réelles des films mais les écarte du faitque la drogue n’est pas un thème porteur.Le jury 2017 aura 5 membres au lieu de 7 aupa-ravant.Les modifications du règlement de concours relè-vent maintenant du seul comité de l’Unica et laFFCV va lui faire les propositions pour aboutir àun règlement plus satisfaisant.Il reste la question, à trancher par un vote en AG,pour distinguer les vraies fédérations de clubs desorganismes qui ne sont que des agences d’appelà films. C’est sur le temps de projection allouéqu’il faut jouer, chaque organisme nationalconservant les mêmes prérogatives par ailleurs.

C’est dans les locaux directoriaux d’une ancienne mine de char-bon, transformée en musée, près de Dortmund, que se tiendrontles rencontres de l’Unica en 2017. La fédération allemande BDFAva mettre un point d’honneur à offrir aux participants un accueildans les meilleures conditions.

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Pour vendre des appareils photo numériques quifont aussi de la vidéo, le marketing a beaucoupinsisté sur le fait qu’ils offraient plus de facilitésque les caméscopes pour jouer dans un mêmeplan sur des valeurs de net et de flou. La faibleprofondeur de champ a ses avantages esthétiquesen photo. Mais c’est quand même un effet optiquequi s’oppose à la vision naturelle. Cet effet estlargement employé dans les scènes de dialoguescadrées en champ contrechamp. Celui qui parle aupremier plan est net tandis que celui qui est enarrière plan est flou, mais dès que celui qui est enarrière plan se met à parler le personnage du pre-mier plan devient flou. Le spectateur n’est pour-tant pas un demeuré. Il sait très bien que celui quiparle capte l’attention sur lui. L’effet « bokeh » estagréable mais il n’en demeure pas moins un effet.Donc un artifice.On a beaucoup glosé sur la mise en scène d’OrsonWelles qui joue sur l’emploi d’une grande pro-fondeur de champ pour composer ses plans.Citizen Kane offre un exemple remarquable demise en scène basée sur la profondeur de champen particulier. La séquence est celle du jeune Kanequi joue dans la neige tandis que ses parents dis-cutent avec le représentant d’une banque qui doitprendre en charge l’éducation du gamin.Les schémas de placement des acteurs et desmouvements de caméra sont très révélateurs duchoix de la mise en scène qui serait impossiblesans l’emploi d’une grande profondeur de champ.

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Scènes d’anthologie

Orson Welles et la profondeur de champanalyse d’une séquence de Citizen kane

Travelling arrière, de la fenêtre vers la table, et mouvement despersonnages.

Échelle des plans en profondeur : au premier plan Mme Kane, ausecond M. Thatcher, au 3e plan M.Kane et à l’arrière plan le jeuneKane lance des boules de neige sans se douter que son sort vase sceller.

Quittant la fenêtre, Mme Kane s’avance vers la table ( travellingarrière)

De 3/4 dos Mme Kane regarde son fils, au loin, encore libre deses mouvements pour d’ultimes instants

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L’Écran de la FFCV — 29— n°115 déc 2016

Scènes d’anthologie

Voilà une séquence de 18 minutes, presque en plan séquence avec seulement 4 coupes. Grâce auxschémas de placement de la caméra et des acteurs, les intentions du metteur en scène sont com-prises par les acteurs, le chef opérateur et tous les techniciens du plateau. Présentation de BryanW.Simon sur Viméo: https://vimeo.com/191305338

Le schéma de la sortie des adultes de la maison qui viennentensuite entourer le jeune Kane. Panoramique suivi de travellingarrière.

M.Kane père, s’est rapproché et s’oppose à sa femme qui s’ap-prête à signer le contrat.

Un léger mouvement de bascule vers la main de Mme Kane quiva signer. Dépité,vaincu, M.Kane tourne le dos, et se dirigevers la fenêtre

Profondeur de champ. Mme Kane s’est levée et se trouve prèsde la fenêtre observant son fils, le regard vague. En second planM.Kane et le repésentant de la banque. Les yeux des trois per-sonnages sont sur la même ligne.

M.Kane père, à l’arrière, est sommet de la composition en tri-angle où le jeune Kane est enfermé. Tout à fait à l’arrière plan,en abyme, on aperçoit un triangle accroché à une poutre.

Composition en triangle avec au centre le jeune Kane qui s’agitedans un cercle

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De: margot Lestien [mailto:[email protected]]Envoyé: jeudi 24 novembre 2016 16h27À: [email protected]: Recherche ayant droit

Bonjour,

Nous avons à la Cinémathèque un film de FredMaury de 1946 tourné dans l’Ain et le Jura« Banquettes en bois ». À la recherche d’informa-tion sur les ayants droit, j’ai contacté les archivesfrançaises du film qui ont d’autres films de FredMaury.Jean-Baptiste Garnero m’a dit que les filmsavaient été autoproduits et distribués à l’époquepar la Fédération Française de Cinéma, il m’adonc conseillé de vous contacter. Pourriez-vousme transmettre des informations sur l’auteur etses ayants droit?

Je vous remercie d’avance pour votre aide.

Bien cordialement,

Margot Lestien — DocumentalisteCinémathèque des Pays de Savoie et de l’AinLe Téléphérique, 12 bis route d’Annecy74290 Veyrier-du-Lac0450235109contact@letelepherique.orgwww.letelepherique.org

Réponse envoyée à 18h16

Bonjour Margot Lestien

Ils me font sourire aux Archives du film. Ils ontrécupéré 600 films argentiques de la FFCV (donton attend encore les copies numériques en retourdepuis huit ans). Ils savent aussi que le seul outilpour renseigner ces films est un catalogue papierpolycopié avec des indications basiques: nom del’auteur, durée du film, format, nom du club etpitch du film. Les milliers de films autoproduits ausein des clubs de la FFCV entre 1945 et 2000, etqui sont hors cinémathèque, sont par définitionperdus dans la nature.

La direction de la FFCV n’étant qu’une simplestructure de coordination des clubs fédérés n’ajamais eu ni les moyens ni la conscience d’avoir àse soucier des ayants droit des films qui étaientconservés dans ses locaux, et par conséquentencore moins pour ceux qu’elle ne détenait pas.La cinémathèque servait seulement à faire circu-

ler des films dans les clubs. Et quand ils étaientbien usés, ces films étaient réformés et finissaientdans une cave à charbon désaffectée!

Aujourd’hui la vidéothèque est devenue consé-quente (2300 titres de 1991 à 2016) et fait l’ob-jet d’un dépôt régulier à la BNF. En sus de la sau-vegarde des films sur cloud chez Hubic, et sur unNAS de la FFCV, je m’évertue à constituer defaçon numérique une cinémathèque « bis » ditedes « auteurs » où chacun pourrait verser dansson dossier des films, des coupures de presse,des photos, des programmes de festivals etc. Surles 1300 auteurs concernés, seuls 3 ou 4 ontrépondu à l’appel lancé officiellement enfévrier 2016. Tous les autres doivent se penserimmortels malgré une moyenne d’âge fort élevéeet leurs fonds seront dispersés par leurs héritiersdans les vide-greniers, les brocantes et jusqu’auxdéchetteries. Certains ont toutefois versé aupréalable, leurs productions dans des cinéma-thèques régionales, mais ils se comptent sur lesdoigts d’une main. Quelques clubs ont aussi com-mencé l’archivage de leurs films. Mais tout cecireste insignifiant. Pour éveiller la conscience denos cinéastes et vidéastes à la sauvegarde d’unpatrimoine audiovisuel inestimable, je ne sais àquel saint me vouer. Frustrant! Désolant!J’enrage!Je compte publier cet échange épistolaire dansnotre revue électronique L’Écran de la FFCV enespérant ainsi que certains de nos adhérentscomprendront qu’il est grand temps de se mobili-ser sur ce programme de sauvegarde.

Je ne peux donc vous donner la moindre informa-tion concernant M. Fred Maury. Et croyez bienque j’en suis profondément navré.

Tout ce que la FFCV peut faire c’est de vous don-ner une autorisation morale de principe pour unediffusion partielle ou complète de ce film dans lecadre d’une manifestation non commerciale.

CordialementPh. Sevestre

L’Écran de la FFCV — 30 — n°115 déc 2016

Patrimoine

Quand une cinémathèque recherche un ayant droit

Information pratiqueCinémathèque des auteurs

En sus des films que vous pouvez envoyermassivement par Filemail.com n’oubliez pasd’indiquer les coordonnées de vos ayants-droits. Cela peut servir un jour.

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L’Écran de la FFCV — 31 — n°115 déc 2016

Patrimoine

La réponse de Margot Lestien

Bonjour Philippe Sevestre,

Je vous remercie de cet éclaircissement et sachezque je comprends et partage votre frustration. Jesaisis un peu mieux vos activités et je ne peuxque louer votre travail et votre engagement etvous encourager à garder espoir.De nombreux films destinés à se perdre ont fina-lement trouvé par hasard le chemin des cinéma-thèques, en ce qui nous concerne beaucoup defilms de familles mais aussi des films de caméraclub, films de commandes, ou films amateurs.Même les archives départementales commencentà s’intéresser sérieusement aux films issus d’ar-chives privées. Le principe se démocratise etmême si le travail de sensibilisation reste consi-dérable, j’ai quand même l’impression que l’onest sur la bonne voie. Les films nous arrivent bienplus vite qu’on ne peut les traiter, c’est bonsigne!Je suis curieuse du volume que vous archivezchez Hubic et sur votre NAS, et de la façon dontvous financez l’archivage?D’autre part je ne sais pas si vous connaissez labase de données DIAZ qui a été développée parles cinémathèques régionales pour l’indexation etla documentation des films professionnels etamateurs. J’ai bien entendu que vos moyensétaient limités mais si cela vous intéresse jepourrai vous en dire plus.Quant à Fred Maury je poursuis les recherches demon côté et si je découvre des informations jeme ferai une joie de les partager avec vous.Je vous remercie de cette réponse touchante etpassionnée.Au plaisir d’échanger à nouveau avec vous.Bien cordialement,

Bonjour Margot Lestien

Je connais les activités de l’association Les inéditsqui regroupe les cinémathèques, ainsi que le sys-tème DIAZ, et j’ai une relation particulière avecMarc Wilmart, directeur de cinémathèque duLimousin promue maintenant au rang de cinéma-thèque de la Nouvelle Aquitaine. Il souhaite élar-gir le réseau de ses déposants. C’est moi qui airelancé il y a quelque temps Marc Wilmart sur lapiste du fonds de Géo Martin, un cinéaste célèbredu club de Limoges. Après bien des péripéties, lesfilms de Géo Martin ont tous été retrouvés enProvence et sont aujourd’hui conservés dans lesmeilleures conditions. Je m’intéresse aussi à l’in-formation technologique concernant les supportsd’archivage, comme les bandes LTO 7 ou lesdisques optiques conçus spécialement à cet effet.Par ailleurs, nous avons à la FFCV un doctoranten web documentaire qui est chargé d’établir une

base de données opérationnelle permettant devisionner les films avec toutes leurs métadon-nées. Pour finaliser une telle opération il faudraitque le ministère de la culture puisse mettre à dis-position un documentaliste. Mais vu l’état calami-teux de ce ministère en ce moment, il n’y a rien àattendre de lui.Comme nos finances sont maigres (aucune sub-vention) nous recherchons des solutions d’archi-vage les moins coûteuses possible. Chez Hubicqui peut stocker 10 To pour 50 € par an, nousavons 1,67 To archivés. Il s’agit des films desconcours nationaux depuis 2009 dont on nousdemande des liens de téléchargements de tempsà autre, et d’une documentation texte et vidéossur le cinéma servant à la formation.Nous avons un premier NAS Western Digital de 2To avec 1,6 To occupés. Pour avoir été panélistechez Médiamétrie pendant quatre ans j’ai obtenudes points cadeaux qui ont permis d’acquérir gra-tuitement un deuxième NAS de 3 To pour la FFCVdont 1,8 To est occupé. Sur les NAS se trouventtous les films de la vidéothèque de 1991 à 2008(déposés à la BNF aussi), ainsi que tous les filmshors concours national (déposés également à laBNF depuis 2008). Ces NAS permettent de fournirdes liens de téléchargements mais ne sauraientconstituer des supports d’archivage de longuedurée.J’ai assuré seul depuis plusieurs années troismigrations de films: plus de 300 cassettes SVHSsur cassettes DV, stockage des nouveaux filmssur cassettes DV jusqu’en 2010, puis copie de1100 cassettes DV sur disques durs de grandecapacité, stockage du flux sur disques dursdepuis 2011 puis copie à nouveau des disquesdurs sur les NAS et envoi d’une partie des filmssur Hubic avec archivage et back-up de sauvegar-de. D’aucuns disent que j’ai accompli un travailde titan, avec 2335 titres disponibles, mais cen’est que du bricolage car les disques durs qu’ilssoient en NAS ou en simple stockage ne permet-tent pas un archivage pérenne.S’il est réjouissant de constater qu’un mouve-ment s’amorce pour la sauvegarde des archivesfilmiques de toute nature, je déplore que nous nesoyons pas en mesure de rapatrier en copie dansnotre cinémathèque les films qui ont été produitsdans les clubs affiliés à notre fédération. C’estencore un sujet de frustration. Les télécharge-ments au format mp4 sont possibles à toutmoment, et il serait logique de rassembler dansun fonds fédéral le maximum de films ayant étéproduits dans les clubs. J’ai aussi conscience quela FFCV n’est pas éternelle et qu’il faudra qu’ellelègue un jour à la BNF en sus du flux régulier, unfonds homogène et documenté pour tous les filmsqui auraient pu être retrouvés avant le dépôt sys-tématique des productions annuelles.Bien cordialement Ph. Sevestre

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