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L’Etude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA) Guinée-Bissau Casimir Dias October 2000 Les points de vue exprimés sont ceux des auteurs et ne peuvent être attribués ni à la CE, ni aux institutions. Le document est présenté dans une édition simple, pour un unique souci de style et de clarté.

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L’Etude prospective du secteur forestieren Afrique

(FOSA)

Guinée-Bissau

Casimir DiasOctober 2000

Les points de vue exprimés sont ceux des auteurs et ne peuvent être attribués ni à la CE, ni auxinstitutions.

Le document est présenté dans une édition simple, pour un unique souci de style et de clarté.

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Résumé

Moteurs du changement• La croissance démographique ;• La croissance urbaine de Bissau ;• L’avancée importante du Sahel et le processus de salinisation engendrent une réduction

considérable de la surface forestière ;• La libéralisation économique a engendré la multiplication de firmes nationales et

étrangères pour l’exploitation de la ressource. Elle a favorisé l’apparition etl’augmentation considérable du nombre de nouveaux planteurs issus de l’administration etdu pouvoir politique ;

• Une augmentation de la pauvreté et du chômage en particulier en milieu rural ;• Ampleur des échanges non enregistrées avec les pays frontaliers au cours des marchés

hebdomadaires notamment celui de Diaobé sur la frontière sénégalaise ;• La régénération naturelle insuffisante ;• Les faibles capacité techniques, logistiques et financières des services forestiers et leur

centralisation dans la capitale ;• L’agriculture : des pressions sont exercées sur les forêts par la demande additionnelle de

terre nécessaires à la poursuite de la monoculture de l’anacardier, la création de vergers etla riziculture ;

• L’exode rural et les migrations dans les zones forestières ;• L’intérêt croissant des population locales pour la conservation au niveau des

communautés pourrait contrebalancer les pressions exercées sur les formations forestières• Les exportations de bois en troncs bruts dont la Guinée Bissau semble être encore l’un

des rares pays à autoriser ce type d’exportation.

Propositions d’actions

Mise place d’une réglementation foncière et d’un schéma d’aménagement du territoire ;

• Améliorer la connaissance des ressources forestières ;• Favoriser des initiatives locales pour la conservation ;• Améliorer les capacités techniques et financières des services forestiers ;• Sensibiliser les décideurs ;• Offrir des alternatives susceptibles de minimiser les impacts négatifs de l’agriculture ;• Rationaliser le système d’octroi des concessions d’exploitation ;• Mettre en place une fiscalité claire, adaptée et simplifiée et des procédures de

recouvrement plus rigoureuses.

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1. INTRODUCTION

1.1 OBJECTIF DE L’ETUDE

Les ressources forestières constituent une richesse d’une valeur économique inestimable pour laGuinée-Bissau dont le territoire est essentiellement couvert de forêts qui constituent dansplusieurs cas, des importants écosystèmes. Dans les derniers vingt ans les essences forestières ontété l’objet d’une exploitation qui vient influencer négativement et conduit à la destruction deplusieurs espèces, tant animaux que végétaux. Face à cette réalité inévitable, viennent s’y forgerdoucement des groupes d’intérêt: les scieurs, les producteurs de charbon vulgairement appelés lescharbonniers, les commerçants de charbon jusqu’aux chasseurs professionnels.

Réfléchir et analyser le secteur forestier est fondamental dans la mesure que ce secteur est lié àd’autres secteurs de la vie économique et culturelle de notre pays, de là, l’importance de prévenirle futur des forêts et à travers lesquelles, proportionner les mesures qui pourront arrêterl’évolution négative de même que le résultat de l’action de l’homme.

Le nouveau millénaire, lié à l’insatiable nécessité de développement nous force à confronter lesproblèmes dont la solution dépendra de la continuité de l’existence de plusieurs espèces. C’estdans cette optique que s’encadre la présente étude, ayant pour objectif d´examiner la situationfuture du secteur forestier dans le pays, à partir de la situation actuelle. L´étude tentera devisualiser l´évolution la plus probable des forêts, des industries forestières et des institutionsdurant les 20 années à venir et d´évaluer les probables conséquences économiques, sociales etenvironnementales.

1.2 METHODOLOGIE

La méthodologie de ce travail s´accentue sur la recherche bibliographique, entrevues avec lesentités de l´État, les agences internationales, les personnes; des individus avec des expériencesdans le secteur forestier et environnemental, les ONGs et les communautés locales.

1.3 SITUATION GEOGRAPHIQUE DU PAYS

La Guinée-Bissau est un pays situé sur la côte Occidentale de l’Afrique, localisée entre lesparallèles 10º 59´ et 12º 20´ Nord et les méridiens 13º 40´ et 13º 43´ Ouest. Au Nord elle estlimitée par la République du Sénégal, à l´Est et au Sud par la République de la Guinée-Conakryet à l´Ouest par l´Océan Atlantique.

L’étendue totale de la Guinée-Bissau est de 36 125 km², sans compter avec la zone occupée parles fleuves, dont l´étendue est de 31 000 km² et considérant le niveau le plus haut de la marée, lasuperficie émergente est de 28 000 km². Le territoire est composé par deux parties; unecontinentale et une autre insulaire: les îles Bijagos, Geta et Pecixe.

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Relativement au climat, le pays est caractérisé par le régime des alizés avec l’alternance d’unesaison des pluies ,de Mai à Novembre, et une saison sèche de Novembre à Mai, avec unetempérature moyenne annuelle de 27 ºC.

2. BREVE ANALYSE DU SECTEUR FORESTIER

2.1 ÉVOLUTION DE L’ESPACE FORESTIER

Cette activité a connu deux époques distinctes: La période coloniale et la période aprèsl'indépendance.

A l'époque coloniale, l'exploitation du bois pour les fins commerciales (exportation) était faitedans la plupart des cas par les citoyens d'origine portugais, à une échelle beaucoup plus faible parles métisses. Ce n'était pas une activité économique exercée par l'État colonial, l'intervention dece dernier se traduit par des paiements des impôts et des taxes. Le principal marché d'écoulementdu bois provenant de la Guinée Portugaise était l'ancienne métropole, arrivant à atteindre en 19491,95%, en 1950 0,77%, en 1951 3,08% et en 1952 4,1% du total des exportations (Bulletinculturelle de la Guinée Portugaise n.º 46, Avril 1957). Entre les diverses essences forestières, lebissilão (Khaya Sénégalensis) et le bois rouge (Pterocarpus erinaceus) étaient les plusdemandées. Les localités de Binta, Farim, Bafata et Contuboel étaient des zones d'abattement lesplus importantes et dans lesquelles existent les dénommées scieries (les premiers centres detraitement de ce produit), ayant une autre scierie à Bissau

Avec l'avènement de l'indépendance en 1974, a été initié la création de l’entreprise de l'État dansle secteur du bois, la société de commercialisation et transformation du bois (SOCOTRAM) avecune scierie à Gambiel, Mansaine, Mansaba et l'usine de planches de bois de Buba (FOLBI). Uneautre, avec un caractère coopératif, la Coopérative de l'Unité et Progrès (CUP). Bien entenduqu'en ce moment, l'État était l'unique entité qui procédait à l'exploitation de bois. On a constatédans les années à suivre, la continuité de l'exploitation du bois de la part des privés. Entre 1975 et1988, la vente du bois vers l'extérieur représente une moyenne annuelle de 5,6% du total desexportations.

La libéralisation économique a originé l’apparition d’autres entreprises privées (nationales etétrangères) dans le secteur: celle de Maudo Sano (Bafata), celle de Benicio Silva (Gabu), celle deSTM (Candjufa) et celle de Guimadeiras(Contuboel). La zone d’exploitation forestière croîtraitde forme envoûtante.

Le pays avait, à la lumière des données de l’Atlanta Consulte de 1985 la superficie reboisée étaitde 56%, une réserve en bois estimée à 48,3 millions de m³. Ca était considérée suffisante pourcouvrir la consommation nationale. En 1992, la consommation totale de bois, incluant lesexportations officielles et clandestines s’estimaient à 2.1 millions de m³ par an du fait de la nonrigueur dans l´application du code forestier. La tendance peut être résumée à une accentuation devol des dites ressources.

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Une pression sur les ressources forestières et la destruction totale des écosystèmes terrestres et laréduction draconienne de la converture végétale continue:

• Une progressive avancée des phénomènes du Sahel en direction au territoire national• Une augmentation de la pauvreté (augmentation du chômage) surtout au sein de la

communauté rurale• Un exode rural continue• Un déséquilibre de la balance de paiement du pays

Bien que les unités d’exploitation de bois sont dispersées un peu partout dans le pays, cesderniers pourraient contribuer significativement à la création de postes de travail dans les zonesde leur action, englobant après tout la population autochtone. L exportation du bois en tronc faitepar la Guinée-Bissau est en ce moment un des rares cas dans le Monde. Il est nécessaire que ceproduit soit traité localement, donnant, de cette façon, du travail aux nationaux comme formed’augmentation de la richesse du pays. L’exploitation du bois devait être, en effet, une dessources de recette destinée surtout à l’amélioration de la qualité de la vie des Guinéens. Laconstruction des écoles, des postes de santé, des points d’eau sont des actions qui, à titresymbolique, pouvaient être financées à partir des recettes qu’on invertirait à la faveur descommunautés locales.

Les formes de procédure de cette exploitation, n’abonnent en rien à la faveur réelle dedéveloppement économique du pays, en ne minorisant pas, surtout, la faute de l’application duCode Forestier, comme nous l’avons déjà suggérée.

La Guinée-Bissau disposerait, en accord avec le dernier inventaire (Atlanta Consult, 1985) d’unesuperficie reboisée de 2.025.983 hectares, superficie qui dans le présent, pourrait avoir diminuéeaux environs de 180.000 hectares, en accord avec les hypothèses les plus optimistes qui marquentune réduction annuelle de la surface dans l’ordre de 30/40.000 hectares (Costa R,1993). En cemoment, il est extrêmement difficile d’avancer avec des résultats quantitatifs et qualitatifs seréférant à la situation forestière, mais on peut constater qu’il y avait une réduction accentuée de lacouverture forestière du pays, conséquence d’une forte pression exercée sur les formationsforestières naturelles, dû à la grande dépendance des populations rurales de ces ressources.

3. LES PRINCIPAUX ECOSYSTEMES

3.1 FORËTS SUB-HUMIDES

Les forets sub-humides couvrent presque 129.000 hectares, reparties principalement au Sud de laregion de Quinara et dans une proportion importante de la région de Tombali ( SCETINTERNATIONAL, 1978). Elles occupent généralement, les sols ferralitiques, argilo-sableuxprofonds, conditions qui permettent une bonne fixation des racines des arbres.

Les forêts sub-humides dégradées couvrent 25.000 hectares. Elles se localisent souvent sur lesmarges des forêts sub-humides denses, présentant la strate inférieure formée des espècesligneuses et dépourvues de graminées.

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3.2 LES FORËTS SEMI-SÈCHES ET SÉCHES

Les forêts sèches et semi-sèches sont généralement installées sur les sols à 50 cm de profondeuret couvrent dans son ensemble (forêts sèches + forêts semi-sèches denses + forêts un peu denselocalement), environ 959 hectares répartis avec plus d’incidence pour les régions de Oio, Bafataet Gabu.

3.3 LES FORETS CLAIRS

Ces formations végétales couvrent environ 1.076.000 hectares, représentant approximativement1/3 de la couverture forestière du territoire de la Guinée-Bissau (SCET INTERNATIONAL,1978).

On vérifie une forte pression sur les forêts claires, dégradées et aussi sur les savanes. Lasurexploitation dans les régions de Bafata et Oio est évidente. Ici, ces formations sont associéesaux sols peu profonds, de cuirasse des marges du rio Géba, présentant une faible densité duKhaya Senegalensis.

3.4 LES SAVANES

L’ensemble de ces formations herbacées couvre environ 160.000 hectares, elles sont associéesaux sols profonds, très peu fertiles et de texture sableuse. Les végétations arborées sont claires ettrès claires, constituées de type: Daniella oliveri, Karité (Butyrospernum), bois de d’encens etlocalement, elles présentent un agglomérat de Eleasis guineensis.

Ces types de formation végétales occupent la bande côtière de la Guinée-Bissau (Suzana, Varela,Cacheu, Orango, Uno, Campeane, Casbetche et Cassumba). Elles sont largement représentativessur les marges du rio Corubal inférieur (Sud de Oio et Nord de Tombali) et aussi dans lesdépressions de la région de Boé.

3.5 MANGROVES

Ce type de formation végétale est localisé sur les marges des canaux des fleuves, largementatteintes par les marées. Elle est formée de rhizophora, espèces qui peuvent atteindre les 15mètres de hauteur moyenne et l’avicennia avec une hauteur de 5 à 10 mètres.

Dans le cas de la Guinée-Bissau, les mangroves pénètrent profondément à l’intérieur des régionsde la zone côtière (Cacheu, biombo, Quinara, Tombali). D’une autre part, la pénétration de cesformations végétales atteint les 150 km (SILVA TEXEIRA, 1962) dans la région de Oio,accompagnant l’eau salée et le processus de neutralisation de cette dernière par l’eau douce dansle canal du rio Cacheu-Farim.

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3.6 LES TANNES

Les tannes correspondent aux superficies planes constituées par des sols salés atteints par lesmarées normales. On rencontre les tannes au milieu des mangroves, formant une espèce d’îles ouvoisinant les mangroves, entrant en contact avec la basse savane qui limite les sols acides. Lestannes couvrent environ 37.000 hectares. Dans la région de Cacheu (rio Cacheu), nous pouvonsrencontrer les grandes extensions de tannes localisées dans les basses dépressions.

3.7 LES PALMIERS ET LES FORETS DE GALERIES

Nous pouvons rencontrer les associations de ces formations végétales aux forêts de galerie,conditionnées par la grande humidité et présentes sur les versants des vallées, elles sontdépendantes des conditions du milieu et local, on rencontre plus des palmiers que les autresespèces. La superficie d’occupation de ces formations végétales est de 80.000 hectares, soit74.000 hectares localisés seulement dans la région de Gabu (S.C.E.T. INTRNATIONAL, 1978).Alors que, le Géosysteme, 1993 présente une estimation que n´inclut pas la région de Gabu de624.77 hectares, occupant 2,75% de la zone côtière.

4. UTILISATION DE L’ESPACE FORESTIERE

4.1 LES FORMES D’EXPLOITATION DES RESSOURCES FORESTIERES

Jusqu´a présent la forêt guinéenne a été le support des activités économiques diverses,notamment celles qui sont liées avec les économies rurales orientées pour la subsistance, résultatdesquelles des zones significatives ont été distribuées, à partir des feux de brousse et abattement.Cette pratique ancienne, où la forêt représente souvent l’espace potentiel pour de nouvellessuperficies de culture itinérante et de pâturage, il est justement considéré comme la principalecause de la dégradation des formations forestières. Autres fortes raisons actuelles, qui sont liéesavec la diminution de la couverture forestière est non seulement l’augmentation significative dela population et l’intensification de la monoculture des anacardiers, mais aussi, celle de lacréation des vergers dans les localités occupées par la forêt naturelle. On peut se référer encore,que d’autres activités sont venues également contribuer pour de tel appauvrissement, parexemple, l’exploitation forestière de bois

C´est après tout le caractère sélectif de ce que revêt une telle exploitation, conforme au nombreréduit d´espèces, qui apparaît en fait le plus préoccupant, étant donné que le volume extrait nedépasse pas la possibilité d´abattement pour l´ensemble de toutes les espèces. Dans l´étudel´Atlanta Consult (1985) relate que le volume de 55.000 m³ de bois de qualité et dimension estsupérieur à l´estimation des espèces qui sont objets d´exploitation.

L´obtention du bois de consommation et d´usine de charbon végétal et autre activité exercée desressources forestières, laquelle avise, dès lors, assurer environ 90% des nécessités de l’énergiedomestique utilisée en Guinée-Bissau (Lopes, 1988).

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La forêt guinéenne a été encore utilisée de façon permanente par la population comme source dedivers produits forestiers, ou, associés au domaine forestier, comme ont été les fruits sauvages,plantes médicinales, chasse, apiculture, etc., aspect relativement auquel n’existe pas des étudesexhaustivement, éclaircies de la fonction et de l’importance que ces derniers jouent globalementdans le cadre de l’économie de la famille, communauté et au niveau national.

4.2 INDUSTRIES FORESTIERES

L´ exploitation forestière a été effectuée par 10 entreprises de bois dont les scieries possèdent unecapacité installée de l’ordre des 20.000 m³/an de bois scié, ce qui équivaut environ 40.000 m³ debois entier, comprenant ainsi que l’incidence de mise en valeur est de l’ordre de 85% de lacapacité installée et que l’industrie de la première transformation de bois se caractérise par unniveau productif et technologique faible, faible indice de mise en valeur de la matière première etcoûts élevés de manutention, réparation et transport. On note que les recettes provenant despaiements des taxes, d’exploitation du bois constituent un des grands supports du budget généralde l’État.

Il arrive que, malgré l’exploitation des espèces comme le bois rouge et le bois incenso, nedépassent pas en général les 5% à 10% du volume total exploité, le bois rouge représente 23%(1.060.185 m³) du volume total de bois pour les scieries des espèces connues qui est de 4.552.730m³, alors que le bois incenso représente environ 31% (1.440.828 m³) du même volume (Costa R.,1993). L’exploitation que l’on pratique incite autour de 80% dans une seule espèce, le Caicédrat(Khaya sénégalenses), ce qui, représente au moins 10.6% (4.860. 158 m³) du volume pour lascierie, ce qui dit respectivement aux bois “pau-conta” (Afzelia africana), bois rouge(Pteurocarpus erinaceus), “Mancone” (Erytrophleum guineense), Fromager (Ceiba pentendra),“bois incenso” (Daniella oliveri) et “bois-bicho-amarelo”(Chrorophora exelsa), qui constituentles 20% qui restent. Cela signifie que l’exploitation pratiquée ne traduit pas la composition dupeuplement et la disponibilité du volume d’abattement des différentes espèces connues,fonctionnant avant tout comme instrument de sélection négative en ce qui concernel’appauvrissement de la forêt guinéenne en bois de grande valeur commerciale.

L’usine de mobilier de bambou et rotin, crée en 1980 avec l’appui technique, financier et matérielde la République Populaire de la Chine, vient à se transformer en une authentique école deformation professionnelle, dans laquelle la matière première était essentiellement la canne debambou, le rotin fin et le grossier. Les données de 1994 pointaient le nombre de 12 techniciensqui ont donné la formation à plus de 40 jeunes par an, qui ont crée à leur tour, les postes de travail(Programme de la revitalisation de l’Artisanat Guinéen, Bissau, 1992). Incorporé,postérieurement, au Centre de production Artisanal et Formation CEPAF (crée en 1989), cetteunité de production était à l’origine de la prolifération des mobiliers en bambou et en rotin pourtout le pays, principalement dans la capitale, au Cap Vert et à petite échelle dans les payslusophones.

4.3 LA CONSOMMATION DOMESTIQUE DU CHARBON ET BOIS DE FEU

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Autres aspects caractéristiques et préoccupants de la pression qui actuellement s’exerce sur lesressources forestières guinéennes sont liés avec l’activité de la production du charbon végétal.Alors les études réalisées ont indiqué que, environ 90% de l’énergie utilisée dans le pays estobtenue à partir de l exploitation du combustible ligneux (Lopes, in Costa, 1993) qui estexprimée de la forme que nous pouvons dire que la consommation journalière par habitant est de450 g de charbon ou 1 kg de bois, ce qui signifie la quasi-totalité de la population estprofondément dépendant de ce type de combustible pour satisfaire leurs nécessités énergétiquesjournalières. Dans les centres urbains, les estimations de la consommation sont les suivantes:70% de charbon et 30% de bois (la majeure partie du bois est consommée par des fours-pour fairedu pain) et dans les zones rurales la situation s’inverse; étant 95% de bois et 5% de charbon (Diase correia, in 12 anos da Planificacçäo Costeira).Le processus de la production du charbon est assuré tant par les hommes que les femmes.Cependant, originaires de la capitale, les femmes (en nombre considérable) vont dans les zonesde production avec l’objectif d’acquérir du charbon et le revendre à Bissau. Alors, ces activitésgèrent une forme d’occupation et garantissent une source de rendement à ceux qui les pratiquent.

Tenant compte des données de 1997, environ 650.000 tonnes par an est la quantité de boisconsommée, celle du charbon au niveau interne atteint 137.000 tonnes. Dans les dernières années,on a vérifié une réduction de la consommation du bois de feu.

Le transport de charbon pour les pays voisins (Sénégal en grande partie) est fait de formeclandestine avec des préjudices pour l’économie nationale. Cependant, ce scénario tend à semaintenir à cause de la paralysation des activités de ce genre dans la Province de la Casamance,cela est originé par le conflit armé qui a duré plus de 15 années. Selon le projet d’UtilisationRationnelle du Patrimoine Forestier, il est possible que dans les prochaines années, lacharbonisation au Nord dans la zone de la frontière avec le Sénégal ne soit la première cause dedégradation environnementale (PDFN, 1992).

4.4 L`EXPLOITATION DES RÖNIERS POUR LA CONSTRUCTION CIVILE

L’augmentation démographique, au niveau de la ville de Bissau (même dans d’autres régions),que l’on a registré ces dernières années, a originé l’apparition de nouvelles zones d’habitation.Par conséquent, la construction civile a gagné une dimension énorme, exerçant une influencedans la pression sur les ressources forestières principalement le rônier, avec les conséquencesdéjà visibles et néfastes dans beaucoup d’écosystèmes dans la région Nord.

Selon les données récentes de la DSFC (DSFC, tableau des prix 2000), la consommation annuelleen rônier est en moyenne 250.000 fissures, chaque fissure coûtant la valeur symbolique de 125FCFA, ce qui permet à l’état de bénéficier environ 37.000.000 FCFA par année. Entre temps, àBissau, la valeur de chaque fissure de rônier varie et atteint parfois 2000 FCFA, ce quireprésentera un bénéfice assez élevé.

Il est certain que la construction des habitations (avec une couverture de zinc) continuera à sedévelopper, analysant l’actuel rythme (constant), de la fuite des populations des villages vers laville, il est susceptible de prévoir une augmentation quantitative de la commercialisation derôniers dans la capitale et son usage ne deviennent chaque fois une nécessité incontournable.

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La couche de la population originaire des zones rurales se caractérise, dans la majorité des cas,comme étant des individus jeunes et capables de se dédier aux activités lucratives, par exemple lecommerce.

Ces présuppositions nous amènent à conclure que n’ayant aucune alternative à l’acquisition desmatériaux de couverture que ne sont que le zinc, alors dans les prochaines 20 années, l’existencedes rôniers (essence végétale), en tant qu’élément indispensable pour la toiture en zinc serapresque nul.

4.5 L´UTILISATION DE LA MANGROVE

Comme il est évident, la majeure partie de la superficie de la mangrove se trouve dans la zonecôtière du pays, où habitent 65% de la population guinéenne (Planification Côtière, 1993). En1976, la superficie occupée par les palétuviers était de 476.000 hectares, au début de 1986, 24%(114.000 hectares) ont été converties en superficies agricoles, et ce taux de conversion (1.500hectares/an) s’est maintenu jusqu’aux finales de la décade 80, totalisant ainsi environ 21.000hectares. Dans le cas de la Province Nord, la majorité de ces rizières ont été après abandonnée.Selon les analystes, la récupération des rizières a été faite sans études préalables de la viabilitétechnique et socio-économique.

Dans la décade 90, cet important écosystème a souffert encore plus avec des abattements pour lefumage des poissons, n’oubliant pas que cette pratique est plus accentuée au Sud du pays. Lespalétuviers sont une source importante de bois pour la construction dans la zone côtière du pays.

La riziculture est une pratique de culture qui dégrade le plus cet écosystème fragile suivi duprocessus de l’oxydation des sols, du processus de formation de tannes, la construction desinfrastructures.

Les populations des zones côtières utilisent le matériel ligneux de la mangrove pour lesdifférentes finalités:

• Bois pour la construction des cases• Comme énergie pour la satisfaction des nécessités domestiques (bois de chauffe et -

charbon)• Utilisation de la mangrove (comme bois) pour le fumage des poissons• Pour la fabrication des ustensiles domestiques de travail

4.6 L’UTILISATION DES AUTRES PRODUITS FORESTIERS

Selon la DSFC, (1997) la consommation annuelle est de 196 charges de camion. Cependant,l’information donnée par les techniciens de ce service, elle, bien qu’elle soit de celle qui estexploitée, peut être considérée comme la moyenne de la consommation annuelle.

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Les produits forestiers comestibles comme le «fole», le pain de singe, le «mandipli» et le«foroba», sont en ce moment, des activités secondaires dont se dédient fondamentalement lesfemmes dans les zones rurales et elles sont motivées para le caractère cyclique de ces produits. Aune faible échelle, la commercialisation des produits forestiers comme le zaboan sénégalais, lepain de singe, le mandipli et le nété, un groupe avec peu d’expression s’y active, à cause de lapériode cyclique de régénération de dits produits.

La meilleure expression est la commercialisation du «fole», du pain de singe et encore à petiteéchelle le mandipli, le véludo et l’acitona pour la consommation de la ville de Bissau, cetteactivité étant purement féminine. Cependant, le long de ces années, nous avons assisté à uneinvasion de la part des commerçants sénégalais qui exportent en grandes quantités le «fole» pourleur terre d’origine. Un tel fait, a proportionné un certain intérêt au niveau des communautéslocales et elles retirent un certain bénéfice de la collecte et de la vente du «fole» pendant la saisonpluvieuse.

Pour la consommation dans la ville de Bissau, les femmes domestiques font les ventes suc gelé,des sucreries fraîches à base du pain de singe et du taboan (Londolphia) qui contribuent pourcertaines dépenses de la maison. Mais l’exercice de ces activités est en train de devenirpréjudiciable à cause de la pénurie de l’énergie électrique dans la ville de Bissau.

Il est important de faire noter le manque des industries de transformation dans le pays, ce qui necontribue pas à l’encouragement de la collecte de ces produits sylvestres bien comme la créationde l’emploi. Naturellement, dans les prochaines années, l’importation des dites produits versl’extérieur est l’unique alternative viable qui conduirait à la valorisation de ces derniers aubénéfice de l’économie nationale et des communautés locales.

4.7 UTILISATION DES PLANTES MEDICINALES

L’une des activités sur l’usage des ressources forestières, puisque la plante a eu une influenceénorme et des résultats assez satisfaisants est, sans doute, la médecine traditionnelle.

Jouant aussi un rôle que l’on ne peut pas substituer (et parallèle) dans la solution des problèmesde santé et leurs pratiquants ou meilleur ceux qui s’y activent forment un groupe social important:les charlatans (djambacus), authentiques professionnels dont le matériel de travail est retiré desforêts.

N’omettant pas le rythme assez accéléré qu’atteignaient les feux de brousse (données de AtlantaConsult-1995 environ 40.000 à 60.000 hectares/an), la pratique de la médecine traditionnelle et laconséquente valorisation des plantes médicinales ont contribué de forme significative pour la nondilapidation, la conservation et l’usage durable de ces produits forestiers. Néanmoins charlatansobtiennent des rendements qui nécessitent d’être évalués.

Une étude faite en 1991, dans la région de Contuboel (financé par JNICT par le Portugal etl’appui par DEPA, Guinée-Bissau) a ramassé seulement dans cette région 30 espèces, ils ontsélectionné 26 espèces jugées de grande utilisation dans la pharmacopée et dont l’étude est encourse.

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4.8 LA CHASSE

La chasse est pratiquée par presque tous les groupes ethniques, mais avec une grande incidencede population par les Peuls et Mandingues. Selon l’enquête dans le village de Fulamansa etMadina Djalocunda, les populations ont informé qu’elles ne laisseront pas de pratiquer la chasseorganisée en parades, style de leurs anciens. De l’autre côté, elles ont dit que la chasseactuellement n’est pas rentable comme avant, parce que les effectifs des espèces ciblées ontdiminuées de forme drastique et d'autres ont disparues ou ont changé de zone.

L’exercice de la chasse est une tradition chez l’ethnie Peul. La chasse ainsi pratiquée respecte uncertain rituel contractuel entre la famille du chasseur et le propriétaire de la forêt. Lapréoccupation de l’utilisation rationnelle de la faune doit être le quotidien des communautés, parl’existence des formes traditionnelles de la protection de la faune qui est assez respectée dans leslocalités, ce qui n’est pas tenu en compte avec les étrangers.

Tableau 1: Recette realisée entre Juillet 1999 et Juillet 2000

Désignation des recettes Montant

Licence de chasse touristique

Licence de chasse d`étranger résident

Licence de chasse nationale

12. 437.500,00

255.000,00

22.500,00

Total 12.714.000,00Source: DSFC, 1999

Le commerce clandestin de la faune sauvage et des trophées respectifs a incité un réseau detrafiquants. On vérifie l’invasion de la zone frontalière par les chasseurs furtifs venant des paysvoisins où la vigilance sur leurs activités est très efficiente. D’un autre côté, les captures et ventedes espèces exotiques ont été stimulé comme les tortues marines, les perroquets, la gueule tapée,les phacochères et d’autres reptiles.

4.9 LE TOURISME ET L’ECOTOURISME

Dans le cas concret de la Guinée-Bissau, nous ne possédons pas de grandes extensions de sable(plage), le territoire national patenté de conditions naturelles optimales avec un détachementparticulier pour une faune et une flore exubérante des diversités des cas impaires et variées. Et,c’est dans ce contexte que doit se dessiner la valorisation de ces potentialités, les attributsdistincts et à travers desquels la Guinée-Bissau pourra marquer une différence qualitative commedestin touristique.

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Faisant une analyse comparative, François Lamarque affirme que l’écotourisme réunit despratiques touristiques “brandas” demandant d’infrastructures, c’est un tourisme de découvertes denature dans sa globalité, valorisant tous les éléments de l’écosystème; faune et flore, mais aussi lacivilisation.

Les activités touristiques basées sur la pêche et la chasse sportive promue par les campementsexistants et exercés. Il est important d’alerter que beaucoup de ces potentialités sont exposéespour toute la Guinée-Bissau.

4.10 LA FAUNE SAUVAGE

La faune sauvage et ses habitats jouent toujours le rôle essentiel dans la vie journalière despopulations africaines, tant au niveau alimentaire qu’au niveau socioculturel. La chassetraditionnelle, les danses, les masques, les totems et tabous, les cérémonies d’initiation sont desexemples où la faune sauvage intervient.

L’inventaire quantitatif de la faune au niveau national réalisé par CECI/DGFC/UICN, 1999,révèle la présence d’une importante diversité de mammifères. Le résultat de cet inventaire pointepour l’existence de 64 espèces de mammifères en Guinée-Bissau, répartis de la forme suivante:11 espèces des primates, 2 de polidotes, 9 des rongeurs; 21 des carnivores, 1 des “tubulidentés”, 1des sérénides, des ongulés, 374 espèces des oiseaux et 39 espèces de reptiles. Il est pratiquementnotoire les raretés des espèces de grande portée: des éléphants, les buffles, les lions, les “simsim”, les “boca branco” etc. Les zones côtières présentent des caractéristiques spéciales en termede diversité génétique et servant de pôle de la concentration des oiseaux migrateurs

Pratiquement il n’existe aucun modèle de la gestion faunistique dans le pays, ne serait-ce qu’unepériode légale de défense entre le 1 mai au 31 octobre, comme mesure de la protection desespèces cynégétiques qui s’appliquent aussi dans les aires protégées. Relativement à la faune desoiseaux migrateurs, il est en cours dans les pays depuis 1996 un projet de suivi et comptage desoiseaux dans le cadre du protocole d’accord signé entre la Guinée-Bissau et la Troïka de la Merde Wadden: l’Allemagne, le Danemark et la Hollande.

Il y a toute une nécessité d’actualiser un inventaire faunistique, cela, si nous tenons en compteque la dégradation de la couverture des arbres est entrain de souffrir en ce moment affecte sur laforme de la diversité biologique des écosystèmes forestiers et aussi par la prolifération des clubsde chasse.

5. LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES ET LEUR INFLUENCEDANS LE SECTEUR FORESTIER

5.1 UTILISATION ET EXPLOITATION DES TERRES

5.1.1 L`Agriculture

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A la fin des années 80, on assiste à une libéralisation économique et à l’ajout de la politiqued’ajustement structurel que si rapidement à modifier les faciès de l’agriculture guinéenne.

La première altération apparaît au niveau des producteurs ruraux, avec l’apparition d’un nombreélevé de nouveaux planteurs, dont la majeure partie d’eux sont d’origine du pouvoir politique etde l’administration publique, qui ont initié une course rapide d’accès aux terrains ruraux pourl’installation de leurs entreprises agricoles. Les petits agriculteurs traditionnels ont commencé às’intéresser progressivement par la culture de rente, anacardier (occupant d’énormes extensionsdans chaque région administrative du pays), les fruitiers, avec la conséquente augmentation de lasuperficie cultivée. Cette action est caractérisée par une dynamique qui consiste en unedéforestation dans les zones arborisées.

Le processus de la salinisation et la recherche de nouvelles terres pour l’agriculture ont contribué,aussi à la déforestation immense et à l’abattement sans discrimination des arbres.

Un autre point important est en relation avec le feu de brousse qui détruit, près de 40 à 60.000hectares, conformément à l’allusion faite.

Devant une telle réalité, il est prévisible un scénario pas beaucoup promettant. Parce que si nousavons à l’esprit les informations analysées, la dimension du pays et la respective superficiearborisée, nous pouvons comprendre qu’il y a une tendance négative claire en relation à laconservation espèces végétales dans les prochaines années.

5.1.2 Les Fruitiers

Un autre secteur qui a établi une rapide évolution est celui des vergers de fruits et horticulture.Renforçant la composante financière au niveau des unités familiales d’exploitation agricole ets’entourant d’un vaste éventail d’acteurs qui vont depuis les petits agriculteurs aux planteurs etavec un rôle accru des femmes, dans la production des légumes dans les ceintures urbaines desgrands centres tels comme, Bissau, Bafata, Gabu et Canchungo. L’établissement progressif desvergers de mangues, en particulier dans les zones côtières est l’une des évolutions plusmarquantes de ces dernières quinze ans. Tel comme l’anacardier, mais sans la grandeur de lasuperficie cultivée ou de son importance financière. C’est l’une des espèces qui a vu augmentél’effectif planté de variété améliorée avec une vocation pour l’exploitation.

5.1.3 Les infrastructures

Le développement de nouvelles technologies a permis d’augmenter l’échelle de l’urbanisation etla construction d’une nouvelle infrastructure, et cela est un facteur très évident dans la destructionde formation végétale et habitat de nombreuses espèces faunistiques de grandes valeursécologiques et panoramiques.

A Varela, il existe des zones de plage très fragiles, pour des entreprises touristiques obseletes.Des superficies de mangrove du Rio Cacheu sont traversés par des routes goudronnées, construitssans étude préalable d´impact environnemental. Par exemple, le tronçon de la route Ingoré-SãoDomingos-Varela, qui dans sont parcours á coupé de nombreux affluents do Rio Cacheu,provocant l’ensablement en amont, originé, par le manque de l’influence de la marée, le mort de

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la mangrove et la liquidation de la vaillante contribution de ces petits affluents dans lareproduction et l’abri a des espèces halieutiques déterminées, surtout en relation á la crevette. Lamême chose se voit avec les artères qui lient São Vicente-Ingore; Bissau-Quinhamel et Bissau-Prabis

6. LE CADRE INSTITUTIONNEL ET POLITIQUE FORESTIERE

6.1 FORME D’ORGANISATION ET GESTION DU SECTEUR FORESTIER

Le Ministre de l’agriculture, Forêts et Chasse, formé il y a 7 mois est un organisme duGouvernement responsable pour l’organisation et le gestion forestière. Et, sous la dépendance dela Direction Générale de l’Agriculture fonctionne la Direction de Services Forestiers et Chassefut dirigée par un Directeur de Service, comptant avec les divisions suivantes: la Flore, la Faune,le Bureau d’Etude et Planification, Gestion des Forêts Communautaires et Exploitation Forestier.Il est assisté par un Conseil Technique composé des Chefs des Divisions et des DéléguésRégionaux.

Les Services régionaux (dans les 8 régions), repartis entre les différentes Provinces (Nord, Est etSud) et le Secteur Autonome de Bissau (SAB), sont dirigés par les Délégués Régionaux, quidisposent des gardes forestiers, prés de 137 au total, au niveau national. Chaque région et leSecteur Autonome de Bissau dispose d’un Délégué des Forêts qui contrôle directement les gardesforestiers.

Il est à souligner que ce secteur a souffert des mutations structurelles constantes et organisationen fonction des successifs gouvernements qui ont assumé le destin du pays et des Ministèresresponsables pour le secteur agraire en particulier.

Il existe encore une grande centralisation du service forestier, tontes les décisions sont prises áBissau, par exemple, les explorateurs sont obligés de venir chercher à Bisasu les autorisations decoupe et la circulation du bois, parce que les services régionaux ne sont pas habilités à leur passerles dites autorisations. Cette situation a porté préjudice l´existence d´une organisation désirée etla consolidation des résultats positifs atteints.

En ce moment la DSFC a environ 253 effectifs, dont 21 cadres de formation supérieure (5ingénieurs forestiers, 16 ingénieurs agronomes, vétérinaires, 1 Zootechnicien, 1 Biologiste, et 1Economiste), 29 techniciens de formation moyenne et 137 gardes forestiers; plus de 50% de soneffectif. En général, les gardes forestiers ont un niveau académique faible, et parfois sans aucuneformation de base.

Le nombre total des fonctionnaire de la DSFC présenté, est susceptible á une altération possible,une fois que, au moment de l’élaboration de ce travail, il était en cours les travaux derestructuration et réorganisation du Ministère de l´Agriculture, Forêts et Chasse (MAFC), quiconsiste au recensement général des fonctionnaires (formation, temps de service, lieud´affectation et occupation).

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Ce recensement a pour objectif le redimentionnement, la définition des compétences etl´attribution tant des techniciens que des départements, á la lumière des recommandations de laCarte de la Politique de Développement Agraire (CPDA), et en l´égard d´une véritable politiqueforestière.

Le secteur forestier malgré son poids dans l´économe national (contribue avec 6 % á peu près surle PIB et 6,2% des exportations), c´est un secteur qui, au niveau des infrastructures, équipementset matériels confronte de grands problèmes. Dans beaucoup de régions il n´y a pas de locauxspécifiques, pour que les Délégués Régionaux puissent exercer pleinement leurs activités. Parfoisils sont logés dans des locaux donnés par certains projets dans leur siège dans les régions.

6.2 LES PROJETS EXISTANTS

Le Projet Agro-Silvo-Pastoril (PASP), financé par la Hollande (actuellement dans sa 3émè phase1997-2001), vise à améliorer les conditions de vie des paysans dans la Province Est, à travers dela gestion intégrée des espaces ruraux, dans lesquels tous les programmes (agriculture, forêt etl´élevage) sont intégrés.

Le Projet de la Planification Côtière (PC) implanté par le DSFC avec l´assistance de l´UnionInternational pour la Conservation de la Nature (UICN) et avec le financement de la Suisse, viseà la Conservation et à l´utilisation durable des ressources naturelles dans la zone Côtière. Il aétabli les plans d´ordonnement des Aires Protégées. Ce projet dispose de techniciens etéquipements importants en matière de la télédétection et du système d´information Géographique(SIG).

Le projet TCP / GBS / 2253, Utilisation Rationnelle du Patrimoine Forestier, financé par l´UnionEuropéenne (UE), a introduit des systèmes améliorés de charbonisation au niveau des paysanscharbonniers, les explorateurs forestiers et les scieurs de bois en vue d´une utilisation rationnelledes ressources forestières, en même temps, organiser les filières du charbon.

Le projet GCP/GDS/023/NET, renforcement à la Direction des Services Forestiers et Chassedans l´implantation de la Nouvelle Politique Forestière, financé par la Hollande, appui auxServices Forestiers dans l´implantation de la politique forestière nationale, en accord avec le Pland´Action National Forestier en matière de suivi et évaluation des activités, de la planification etgestion des projets prioritaires. Il vise également créer des conditions et capacités pour la gestiondes forêts communautaires à l´échelle nationale.

6.3 POLITIQUE DU MINISTERE ET DU GOUVERNEMENT POUR LE SECTEURFORESTIER

La politique forestière nationale a été défini dans le sens de l´affirmation des options de laconservation du potentiel national et des équilibres socio-économiques, de la satisfaction desnécessités des populations et de la responsabilisation de ces derniers dans la gestion desressources forestières.

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Pour la mise en oeuvre de la politique, la stratégie adopte l´approche du programme et s´articuleautour de sept axes prioritaires pour donner au développement de la forêt une dynamique à lahauteur qui s´impose:

1. Domaine foncier, définition légale des espaces forestiers, n´importe lequel pour sonstatut foncier, sa délimitation

2. Implantation d´un Schéma Directeur de développement de la forêt communautaire,participative, décentralisation, au bénéfice et pour les collectivités rurales

3. Diminution de la pression sur les forêts, par l´intensification de l´agriculture(agroforestier) et de l´élevage

4. Améliorer la gestion des forêts, en assumant sa conservation, sa valorisation, sarégénération

5. Dispositions fiscales et douanières réellement applicables6. Formation forestière et pastorale à différents niveaux7. Un programme pragmatique de recherche à long terme sur les écosystèmes tropicaux

Dans ces dernières années, certaines orientations dans les politiques conduits ont aggravé lasituation du secteur forestier.

• La concession des licences forestières de courte durée basée sur un inventaire dépassé,daté de 1985

• Un manque de contrôle, d´exploitation industrielle des ressources à l´absence du suivi del´application ou non des mesures de reboisement compensatrices

• Un système inadapté de taxation forestière• Absence de définition claire du statut foncier liée à la pression et la dynamique des

plantations des anacardiers (cajou)• L´existence du corps des gardes forestiers, en majorité des anciens combattants, sans

formation sur le plan forestier, mal renumérés et ont des relations avec la population baséesur la répression et le paiement des taxes

• L´absence d´appui des paysans pour le développement de la forêt communautaireparticipative, dans le cadre de la gestion de l´espace rural

Ayant comme conséquence:• Un aggravement foncier après l´extension croissante des cultures de la plaine et des

anacardiers sur les plaines et les forêts• La législation actuelle inadaptée• Enfin, le phénomène d´ensablement des rizières et des cours d´eau, ainsi que l´érosion des

sols augmentant d´amplitude

Il existe en ce moment, d´importants documents en phase d´actualisation. La Loi Forestière(4A/91 du 21 Janvier, le Code Forestier et le Décret 27/91). L´application de ces instrumentslégaux sont d´extrême importance pour le futur des forêts en Guinée-Bissau.

Mais, n´ayant pas une rigueur dans ce sens, surtout des questions relatives à la reforestation, quien accord avec la loi en vigueur, les explorateurs devraient ré-implanter 4 hectares pour chaque100 m³ de bois exploité.

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La recherche de bois est chaque fois grande et cela est due à beaucoup de facteurs ci-dessusrelatés, de l´autre côté, de la nécessité de conservation des espèces vives dont dépend la survie del´homme lui-même, pour que dans une perspective future, qui figure urgent dans la révision deces instruments légaux et les adapter aux nouveaux exigences et que l´observation de la légalitésoit accomplie.

6.4 CHANGEMENTS POLITIQUES ET INSTITUTIONELS

La CPDA décrit que, dans le cadre de la politique économique et social du Gouvernement, un desobjectifs prioritaires est l´utilisation, de manière rationnelle, des ressources agro-sylvo-pastorales,orientation qui se traduit dans un profond changement au niveau économique, politique etinstitutionnelle notamment:

• Application effective d´une politique de libéralisation• Une nouvelle distribution des responsabilités entre les différents acteurs du

développement• Un désengagement progressif de l´Etat et la conséquente promotion du secteur privé• Une redéfinition des compétences des différents services publics, des institutions rurales

en accord avec les principes d´une effective déconcentration et décentralisationadministrative

• Tout ceci amène le Gouvernement à restructurer et réorganiser le MAFC, afin deconstituer un instrument adapté à l´implantation de la politique agraire et en particulier dusecteur forestier

Mais récemment, la création des ONGs est encouragée et est apte à mobiliser une assistancetechnique de bon niveau. Alors ces organisations ont des structures qui leurs permettent d´exercerdes fonctions des anxiétés des services publics. Ils occupent aujourd´hui à jour des espaces noncontrôlés par les services du MAFC ou par le secteur privé moderne notamment, la gestion desAires Protégées; des actions de formation et la gestion des forêts communautaires.

Récemment approuvée, cette loi ne contemple pas quelques aspects qui ont une importancetranscendante pour les actions de conservation. Cependant, on dénote encore l´absence de laréglementation foncière. Plus important encore, est l´absence de l´ordonnement du territoire,lequel devra servir d´instrument de base de la gestion des ressources foncières et usagesrespectifs et en étroite observation et respect pour le droit de priorité de la terre (dans le droitconsuétudinaire).

L´actuelle situation exige l´élaboration et l´approbation du plan ci-dessus référé qui, dans un futurnon lointain, sera un complément de poids pour l´implantation de la loi de la terre désirée.

Le MAFC dispose un budget très limité, correspondant en moyenne 2,5% du budget Générald´Etat (OGE). Cette dotation budgétaire concerne seulement les dépenses de fonctionnement duministère, donc une partie de ce budget est destiné à la DSFC. En ce qui concerne le Programmed´Investissement public (PIP). Ce programme contemple seulement les projets en action, parcequ´il n´existe pas en ce moment aucun programme d´investissement pour le secteur forestier. Ondoit créer des meilleures conditions de travail, en investissant dans les équipements (moyens

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matériels, logistiques et informatiques), évitant ainsi la dépendance des agents forestiers sur leterrain.

La DSFC en ce moment, ne dispose d´aucune technologie moderne pour la prévention et laprotection des forêts, notamment, la télédétection et autres. C´est très important de doter laDirection des Services Forestiers des technologies modernes de prévention des feux de broussepar exemple, d´autres situations préjudiciables aux forêts.

7. LES MESURES DE LA CONSERVATION

7.1 LES PLANTATIONS FORESTIERES

Les plantations se limitent à quelques centaines d´hectares et aucune forêt naturelle n´estaménagée. En fait, un des outils de l´aménagement est le reboisement par plantation artificielled´espèces de bois d´œuvre en peuplement disparu en mélange. Ainsi que d´espèces à croissancerapide pour la production du bois (bois énergie, bois de service, etc.).

Ces plantations ont peut être un rôle que celui de la production; plutôt comme solution extrêmepour la récupération des sols dégradés, abandonnés par l´agriculture et ceci, avec l´objectifd´assurer une protection effective contre les feux et contre les parcours de bétail. S´agissant desexploitations industrielles, les dispenses légales (loi4\82) établissent que chaque exploitant doiteffectuer 4 hectares de plantation d´espèces de bois d´œuvre pour 100 m³ de bois exploités etrécoltés. En réalité, les reboisements n´échappent pas à un échec irrémédiable et prévisible.

Les surfaces de reboisement ne sont que partiellement exécutées, celles qui le sont ne sont quasijamais entretenues, vu que l´exploitant sait qu´il n´en récupérera pas le produit éventuel et qui ilne sera pas pénalisé si les reboisements ne sont pas correctement établis et entretenus. Lespénalités pour non-exécution des reboisements sont très faibles et rarement exigées. L´exempleconcret, présenté par le document du MDRA/PNUD (MONTEIRO, A., 1997) est une entreprisenationale de bois, SOCOTRAM qui était la mieux équipée (n´existe plus) pour répondre à cetteobligation légale et qui a réalisé une coupe en moyenne de 10.000m³\an (1983/1987). Elle devaitréaliser dans cette période 2000 hectares de plantation forestière, elle a planté seulement 147hectares dont à peine 4% ont survécus.

Une des explications qu´on peut donner à ces échecs, ce sont les feux de brousse incontrôlés et laconcurrence herbacée ou, du moins partiellement, car la protection des plantations et leurentretien peuvent être obtenus par des moyens techniques qu´il suffit d´appliquer. D´ailleurs, ilest un peu difficile de justifier la modeste extension des réalisations. La principale raison de ceséchecs est l´incompatibilité existante entre les objectifs de rentabilité à court terme del´exploitation forestière et l´investissement à long terme du reboisement. La nouvelle loiforestière nationale, qui financera les reboisements devrait être confiée à une structurespécialisée.

Les pépinières de la DSFC se trouvent dans des situations disparates avec des problèmestechniques (taux de germination, reprise des plants, soins, etc. ) et logistique (moyens, suivi,

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disponibilité en eau, etc ) qui traduisent un manque de savoir faire, de formation, d´appuitechnique et financier.

7.2 AIRES PROTEGEES

Dans le cadre de l´exercice nationale de la Planification Côtière le gouvernement a décidé lacréation d´un réseau d´aires protégées dans laquelle figurent plusieurs lieux considérésd´importance environnementale et aussi d´importance culturelle. L´exercice de la planificationcôtière mené depuis 1989 avec l´assistance de l’UICN, a mis en évidence l´intérêt deconservation des forêts de Cantanhez, considérées comme les plus importantes formationsforestières de la Guinée-Bissau . Pour cette raison, la planification côtière a proposé l’intégrationdes forêts de Cantanhez dans un réseau national d´aires protégées, aussi que, le parc naturel despalétuviers du fleuve Cacheu, pour protéger une autre formation végétale de grande importancepour la Guinée-Bissau, que sont les mangroves sur le plan international.

Dans la séquence des compromis internationaux, dans le domaine des conventions etprincipalement le cadre de convention sur la diversité biologique, le Gouvernement de la Guinée-Bissau a approuvé récemment la loi-cadre des zones protégées. Étant fait, cet encadrement légaldes aires protégées est régies par le décret-loi publié au Bulletin Officiel n.º 21/96 du 26 Mai1997. Les modalités de classification et de délimitation sont stipulées à l'article 7 et traite desprincipes de la concertation avec les communautés locales et l'article 29 de la réglementation desactivités. Les articles 16 et 18 légalisent des plans de gestion des aires protégées et de lacomposition du conseil de gestion. Mis à part le décret-loi de 1997 et malgré l'importance deCantanhez du point de vue forestier, il n'existe aucun texte légal spécifique aux massifs forestiersde Cantanhez.

Les parc de Cacheu, Cufada, Orango, João Vieira et Poilão et la réserve de Biosphère de BolamaBijagós et autres à créer sous les propositions du CECI/UICN/MDRA-(1991) et par laplanification côtière en 1993 ou, soient: Les forêts de Cantanhez, Dulombi, secteur de Boé«couloir de faune», zone de Varela (réserve de tortues marines) et les réserves forestières (forêtde Dungal, forêt de Canquelifa, forêt de Sumbundo, forêt de Salifo et les réserves de faune dePelundo et de Candjambari, les conditions sont indispensables à la conservation de la diversitébiologique, service de l’écotourisme dans l’optique de son usage durable.

7.3 LES FORETS COMMUNAUTAIRES

Les forêts couvrent environ 2/3 du territoire de la Guinée-Bissau. Il s'agit essentiellement deforêts sèches, mais aussi des forêts sub-humides ou subsistent encore quelques vestiges de forêtsprimaires, ainsi que les surfaces étendues de mangrove au long de la zone côtière. Les forêtsjouent un rôle essentiel dans l'économie de la Guinée-Bissau (13,7% du PIB) Heymans, 2000.

Dans la stratégie du Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT), le Gouvernement de la Guinée-Bissau a défini la politique forestière dans le Plan Directeur Forestier National (1992). Cettepolitique se base notamment sur la responsabilisation des populations rurales dans la gestion des

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ressources forestières de leurs territoires. Parmi les priorités de cette politique forestière on relèveles mesures suivantes:

• Définition légale et délimitation des espaces forestiers• Mise en place d'un Schéma Directeur de la Foresterie Communautaire, participative,

décentralisée au bénéfice et sous la responsabilité des collectivités rurales

La carte de la politique agricole-CPDA (1997) stigmatise l'importance du secteur forestier etrecommande d'impliquer les communautés villageoises dans la gestion de leur territoire, toute ensoulignant la nécessité de définir une politique forestière, la CPDA avance le principe de la forêtcommunautaire comme l'une des orientations prioritaires à suivre à court terme.

Mise en marche des projets suivis par le Gouvernement: Le programme Agro-Silvo-Pastoral(PASP), le projet d'amélioration des techniques de charbonisation. Les ONGs nationaux etinternationaux travaillent avec insistance en vue de matérialiser les objectifs tracés sur la cartepolitique du développement agricole.

Tableau 2 Expérience de gestion des forêts communautaires en Guinée-Bissau

Nom des village Intervenants Secteur/RégionMadina Djalocunda Population/PASP Pitche/GabuSibidjan Fula Population/PASP Contuboel/BafataMunini Population/PASP Cossé/BafataTchurbrique Population/UICN CacheuFarim Population/RADI Farim/OioForêt de Cantanhez Initiative Cantanhez

Population,AD,Tininguena etAlternag

Quinara/Tombali

8. COMMENT RENFORCER LES FACTEURS POSITIFS ETDIMINUER LES EFFETS NEGATIFS DU SECTEUR FORESTIER

En Guinée-bissau, le niveau et la fixation des taxes ne sont pas clairement définis, provoquantune application variable selon les agents. Le système à implanter, basé, pour les taxes forestières,en une valeur sur le pied d´un arbre, doit être simple et systématique, vue que la demande depaiement ne devrait pas être faite par les agents forestiers eux-même mais, par le personnel duministère des Finances (MF). L´implantation de cette mesure doit être objet d´un accord entre leMF et le MAFC afin de bien préciser le rôle de chacun.

La Guinée-Bissau continue à être un des rares pays, qui autorise jusque maintenant l´exportationdes troncs bruts. Il sera difficile de mettre en place une interdiction brutale, mais laréglementation doit être dissuasive de forme à permettre la transformation locale et augmenterainsi les recettes liées à l´exploitation forestière. L´augmentation doit être suffisamment élevépour atteindre le résultat recherché. Le contrôle pourra être effectué au moment de la remise d´uncertificat originel et sain.

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Le système actuel, permet au gouvernement d´arrêter l´exploitation d´une concession après un an,et présente l´inconvénient de ne pas inciter les explorateurs à investir. Avec cet effet, il est rareque l´autorisation d´exploiter soit renouvelée; le risque existant est que les explorateurs onttendance à ne pas terminer les opérations avec toute le rigueur nécessaire, en prétendantamortisser le plus brièvement son investissement. L´augmentation de la durée, peut être ajustéeles clauses de suspension (dans les conditions qu´elles soient trop faibles), permettrait rationaliseret rendre plus efficace l´exploitation, rendant sans doute moins destructive les ressourcesforestières.

La responsabilité des populations rurales dans la gestion des ressources forestières de sesterritoires doit être reconnue par le règlement en vigueur. Le Code Forestier n´a pas pris encompte cet aspect. Alors une révision est nécessaire.

La taxe d´exploitation du charbon végétal devra être différenciée selon le local d´origine de lamatière et le mode de production du charbon végétal. Cette mesure permettra mieux contrôler et,éventuellement, limiter l´exploitation des forêts et leurs conséquences sur les ressourcesforestières. Ainsi, l´amélioration des facteurs positifs et la diminution des effets négatifs dusecteur forestier doit passer nécessairement par la réglementation des mesures suivantes:

• Réajustement des taxes forestières et des taxes sur l´exploitation de la faune• L´augmentation des taxes sur l´exploitation des troncs• L´augmentation de la durée des concessions forestières• Révision du code Forestier pour améliorer la gestion des ressources forestières sur une

base communautaire• Institutionnalisation d´une taxe sur le charbon végétal

8.1 LE GOUVERNEMENT

Le Gouvernement, responsable pour la définition et le suivi de la politique du secteur forestier, aaussi les suivants rôles et responsabilités:Fixer le niveau des taxes forestières et assurer le paiement par des structures adéquates du MF ;

• Séparer clairement la fonction de l´agent chargé du paiement des taxes et de celle del´agent de sensibilisation

• Assurer les actions de sensibilisation, formation et vulgarisation aux communautés ruralesdans la gestion des ressources forestières

• Assurer la formation et le recyclage des agents forestiers, particulièrement en ce quiconcerne les relations avec les communautés rurales

• Assurer la formation initiale des techniques forestières nécessaires au fonctionnement desentreprises du secteur

• Donner l´appui nécessaire pour l´organisation et la professionnalisation des explorateursdes forêts (bois de construction, bois d´énergie (chauffe), bois de service)

• Informer à travers les médias les populations des conséquences pratiques des orientationsde la politique forestière nationale

• Réglementer l´exploitation du bois brut de forme à encourager une transformation localeplus importante

• Contrôler l´exploitation des produits forestiers

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• Suivre le règlement des données statistiques sur la base d´un système de collecte dedonnées rigoureuses

• Diffuser largement les résultats• Définir le statut des forêts communautaires, délimiter celles qui existent actuellement et

encourager son développement• Introduire de forme effective et rigoureuse un plan de relance énergétique

8.2 SECTEUR PRIVE

Le secteur privé devra être apte à accompagner le désengagement progressif de l´État dans lagestion forestière, transformation et commercialisation des produits forestiers. Il devra égalementassurer paulitinement son retrait des structures publiques dans les secteurs tels comme: fourniturede matériels, végétaux (essences forestières et ornementales), reboisement forestier et gestion desparcs naturels et aires protégées.

8.3 SOCIETE CIVILE

L´émergence, dans ces 10 années de certaines organisations non-gouvernementales ont contribuépour appuyer les populations dans la gestion durable des ressources forestières. Dans la zonenord, les ONGs tels comme: RADI, A.D., UICN et IGAP, développent des activités dans ledomaine forestier en donnant une priorité aux opérateurs de reboisement, de protection etconservation des forêts et promouvant les campagnes de sensibilisation, animation et desagroupements.

Au Sud, certaines actions ont été également développées dans le cadre de «Initiative Cantanhez»par 3 ONGs nationaux ( A.D. Tiniguena, Alternag) tels comme:

• Limitation de l´agriculture itinérante pour diminuer la pression foncière• Protection des espèces animales et végétales• Création des comités des gardes communautaires

La société civile, surtout la population rurale organisée en associations, apparaît souvent endéfense des forêts.

Il existe certaines associations qui conduisent des activités de protection et gestion des ressourcesforestières, telles comme:

• Baransam de Cuntima/Farim,• Tchurbric/Cacheu ;• FEDACC/Iemberem etc.

Dont les actions se basent surtout dans:• Production des plantes dans les pépinières ;• Plantation des espèces locales fertilisantes (acacia albida) ;• Lutte contre les feux de brousse à travers des brises feux ;• Formation des comités de protection de la nature.

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8.4 BAILLEURS DE FONDS

Le rôle et la responsabilité des donateurs a souvent été les mêmes. Appuyer le Gouvernementdans la définition et la mise en oeuvre de sa politique pour le secteur forestier, à travers definancements de différents projets élaborés par le Gouvernement en ce qui concerne le secteurforestier.

9. CONCLUSIONS ET RECOMMENDATIONS

En se basant sur les informations dont nous avons accès et qui du point de vue technique etinformative ont une grande valeur. Bien que nous reconnaissions que les inventaires réalisés parSCET INTERNATIONAL et ATLANTA, CONSULT, GEOSYSTEMES et autres), ne relatentplus la réalité actuelle de la situation de la foresterie guinéenne, la période où ils ont été faits,beaucoup d´altérations ont été introduites.

Non seulement cette particularité, les données relatives aux études dans le temps et l´espace sontdépassées, mais elles servent d´un élément fondamental d´analyse de l´évolution de nos forêts.

Voici les conclusions tirées en se basant sur les données comparatives:• Diminution considérable de la superficie forestière comme des incidences dans la

détérioration de la diversité biologique• Régénération naturelle insuffisante, faible et presque inexistante de la forêt plantée (forêt

classée) due à l´incapacité technique et financière des services compétents et au coût dereboisement

• Croissante demande de nouvelles terres pour la monoculture de l´anacardier et la créationdes vergers

• Exode rural et la dynamique de la population dans les zones occupées parfois par lesforêts

• Altérations climatiques au niveau global a influencé le système de production au niveaudes différents TUFUs

• Intérêt croissant de la population locale dans la conservation au niveau des communautés

On recommande pour cela ce qui suit:• Réalisation de nouveaux inventaires complets des ressources forestières, en utilisant de

nouvelles techniques pour cet effet• Favoriser les initiatives locales pour la conservation• Capaciter techniquement et financièrement les services compétents• Créer et capitaliser les capacités humaines locales• Développer et sensibiliser les structures au niveau des décideurs• Offrir des alternatives adaptables pour minimiser les impacts néfastes à l´agriculture sur la

culture forestière• Capitaliser les inventaires déjà réalisés jusqu´à cette date

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Pour que la débilité institutionnelle référencée soit dépassée paulitinement à l´horizon enperspective, considérant le début des travaux de la réorganisation et la restructuration du MAFC,dans le cadre de la mise en oeuvre de la carte politique de développement agraire.

Nous recommandons que dans ce travail que soit pris en compte les aspects que nous allonsillustrer:

• Il faut que les liaisons de l´organigramme au niveau du Ministère et les liaisons avec les 8régions du pays, en incluant le secteur autonome soient présentés clairement

• L´administration forestière devra jouer un rôle de conseiller et s´occuper à déterminer etappliquer les grandes lignes de sa politique

• Une meilleure utilisation des cadres nationaux, bien comme la mise à niveau de certainsagents formés, parfois de forme différente, l´augmentation modeste et raisonnable descadres supérieurs, la restructuration et redynamisation de la DSFC, la décentralisation, enautorisant des initiatives dans le cadre de la politique forestière, la redéfinition desattributions des Délégations Régionales fixées principalement sur l´ordonnement desforêts naturelles et sur le contrôle des exploitations

• On doit insister sur la formation initiale ou continue des cadres supérieurs, moyens etagents techniques. Tenant compte de la diversité du domaine de formation, on doitréactualiser les connaissances et prévoir un système de formation constant, global etenvironnemental

• La formation à donner doit passer nécessairement par des stages pratiques sur le terrainpar groupe ou individuellement, pendant plusieurs mois, afin de former les personnes detous les niveaux qui apprécient l´activité de terrain

• Pour le personnel chargé de la coupe, bien comme la filière de charbonisation et lepersonnel des industries forestières (afin d´éviter les dégâts abusifs et les pertesexcessives dans la scierie) est également indispensable prévoir des cycles de recyclage, enayant en vue les formations complémentaires

• Acquisition des connaissances sur le plan juridique pour l´élaboration des contrats dans lecadre de l´ordonnement forestier et d´autres aspects liés avec la législation forestière etson accomplissement

• L’implantation progressive d´une informatisation pour la gestion de la statistiqueforestière et maintenir catalogués les documents sur la sylviculture, l´agrosylviculture etl´environnement.