24
Lorsque Colin et moi avons décidé de fonder une famille, nous avons poussé un soupir de soulagement à la naissance de notre première fille ; et quand notre deuxième fille est venue au monde, nous avons cru que nous étions à l’abri de tout problème de saignement, le « cher vieux papa » mis à part. Mais il ne fallait pas nous réjouir trop vite. Trois mois plus tard, nous pensions être simplement en train d’aider notre petite Olivia à passer au travers d’une journée de coliques, mais nous étions dans l’erreur. Je croyais qu’un bain chaud ferait l’affaire, et c’est alors que j’ai découvert une meurtrissure de la grosseur d’un œuf au dos de sa petite main. En apercevant cela, Colin a eu l’air de se dégonfler comme un ballon piqué par une aiguille. « C’est un saignement. Elle est atteinte d’hémophilie. » ACTUALITÉS ACTUALITÉS MÉDICALES NOS TÉMOIGNAGES LE FACTEUR SANGUIN UNE PERSPECTIVE MONDIALE LE FACTEUR AU FÉMININ Société canadienne de l’hémophilie S’adressant à toute personne aux prises avec un problème de saignement L’hém philie DE NOS JOURS Printemps 2006 www.hemophilia.ca Vol 41 N o 1 Olivia

L’h ém philie625, avenue du Président-Kennedy, Bureau 505 Montréal (Québec) H3A 1K2 Téléphone : 514 848-0503 Télécopieur : 514 848-9661 Numéro sans frais : 1 800 668-2686

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Page 1: L’h ém philie625, avenue du Président-Kennedy, Bureau 505 Montréal (Québec) H3A 1K2 Téléphone : 514 848-0503 Télécopieur : 514 848-9661 Numéro sans frais : 1 800 668-2686

Lorsque Colin et moi avons décidé defonder une famille, nous avons pousséun soupir de soulagement à la naissancede notre première fille ; et quand notredeuxième fille est venue au monde, nousavons cru que nous étions à l’abri detout problème de saignement, le « chervieux papa » mis à part. Mais il nefallait pas nous réjouir trop vite.Trois mois plus tard, nouspensions être simplement entrain d’aider notre petite

Olivia à passer au travers d’une journée decoliques, mais nous étions dans l’erreur.

Je croyais qu’un bain chaud ferait l’affaire,et c’est alors que j’ai découvert une

meurtrissure de la grosseur d’un œuf audos de sa petite main. En apercevant

cela, Colin a eu l’air de se dégonflercomme un ballon piqué par uneaiguille. « C’est un saignement.Elle est atteinte d’hémophilie. »

ACTUALITÉS • ACTUALITÉS MÉDICALES • NOS TÉMOIGNAGES • LE FACTEUR SANGUIN • UNE PERSPECTIVE MONDIALE • LE FACTEUR AU FÉMININ

Société canadienne de l’hémophilieS’adressant à toute personne aux prises

avec un problème de saignement

L’hém philieDE NOS JOURS

P r i n t e m p s 2 0 0 6 w w w . h e m o p h i l i a . c a V o l 4 1 N o 1

O l i v i a

Page 2: L’h ém philie625, avenue du Président-Kennedy, Bureau 505 Montréal (Québec) H3A 1K2 Téléphone : 514 848-0503 Télécopieur : 514 848-9661 Numéro sans frais : 1 800 668-2686

qui souscrivent généreusement à notre nouveau

Ce programme s’adresse aux compagnies qui vendent des produitspharmaceutiques favorisant la coagulation du sang. Les entreprisesparticipantes acceptent de nous remettre un montant proportionnel

à la part de marché qu’occupent leurs produits au Canada, sans restriction ou condition particulière.

Le programme établit ainsi une relation misant sur la transparence,l’équité et une entière liberté décisionnelle.

Le programme national de commandites corporatives vient appuyer la Société canadienne de l'hémophilie et l’aide à mieux servir les familles confrontées à des problèmes de saignement. Les compagnies pharmaceutiques contribuent ainsi généreusement

au mieux-être de ceux et celles qui utilisent leurs produits.

Nous souhaitons également remercier nos nombreux donateurs —individus, compagnies et fondations — qui, chaque année, nous

expriment leur confiance en faisant don de sommes importantes.

Grâce à toutes ces généreuses contributions, la Société canadienne de l'hémophilie...

• Offre des programmes nationaux de formation, d’éducation et de sensibilisation

• Appuie les travaux de recherche sur l’hémophilie et les autres troubles de saignement

• Produit des documents éducatifs, des périodiques (tel L’hémophilie de nos jours) et tient à jour le site Internet www.hemophilia.ca

• Effectue un travail de représentation auprès de tous les acteurs nationaux defaçon à promouvoir le bien-être de nos familles.

BAXTERNOVO NORDISK

WYETHZLB BEHRING

PROGRAMMENATIONAL

DE COMMANDITESCORPORATIVES

PROGRAMMENATIONAL

DE COMMANDITESCORPORATIVES

Nous aimerions remercier les entreprises suivantes

Nous tenons à remercier BAYER, un commanditaire important de la Société canadienne de l'hémophilie.

L’hémophilie de nos jours625, avenue du Président-Kennedy, Bureau 505

Montréal (Québec) H3A 1K2www.hemophilia.ca

Téléphone : 514 848-0503Télécopieur : 514 848-9661

Numéro sans frais : 1 800 [email protected]

L’hémophilie de nos jours, publication officielle de la Société canadienne de l’hémophilie (SCH),

paraît trois fois par année.

La Société canadienne de l’hémophilie existe afin d’améliorer laqualité de vie des personnes atteintes d’hémophilie ou de toute

autre maladie de la coagulation sanguine, et de trouver une cure.

L’objectif de L’hémophilie de nos jours, est d’informer lacommunauté sur les derniers développements et les questionsd’intérêt en matière d’hémophilie et de troubles de saignement.

Les renseignements contenus ici peuvent être reproduits etutilisés à volonté à condition d’en citer la source. Les opinions

exprimées dans les articles sont celles des auteurs et netraduisent pas forcément le point de vue de la SCH.

La SCH consulte des médecins qualifiés avant de distribuerquelque renseignement médical que ce soit. Par contre, la SCH

n’est pas habilitée à pratiquer la médecine et ne recommande enaucun cas des traitements particuliers à des individus donnés.

Dans tous les cas, il est recommandé de consulter son médecinavant d’entreprendre le moindre traitement.

Les noms de marque des produits thérapeutiques sont indiqués àtitre d’information seulement. Leur mention dans le présent

bulletin ne constitue en rien un appui des auteurs ou desrédacteurs à l’endroit d’un produit en particulier.

RÉDACTEUR EN CHEFFrançois Laroche

PRÉSIDENTEric Stolte

DIRECTEUR GÉNÉRALStéphane Bordeleau

COMITÉ DE RÉDACTIONHélène Bourgaize

Clare CecchiniFrançois Laroche

David PagePatricia Stewart

COLLABORATEURSStéphane Bordeleau

Hélène BourgaizeClare Cecchini

JoAnn CraigBill Featherstone

Sylvie Lacroix, inf.François Laroche

Norman LockeKathy Mulder, BscPT

David PageDavid Pouliot

Bradley RaynerJeff Rice

Cyrus SalimiPatricia Stewart

Eric Stolte

COORDONNATEUR DE LA PRODUCTIONDavid Page

ADJOINTE À LA PRODUCTION ET COORDONNATRICE DE LA VERSION FRANÇAISE

Hélène Bourgaize

CONCEPTION GRAPHIQUEPaul Rosenbaum

TRADUCTIONRoy Keys

Normand LatulippePaul Paiement

Marie Préfontaine

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 62

L’hém philieDE NOS JOURS Société canadienne de l’hémophilie

S’adressant à toute personne aux prises avec un problème de saignement

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F r a n ç o i s L a r o c h e

Les 3, 4 et 5 février dernier, j’ai eu le privilège d’assister au sommet surles Traitements complets pour les troubles sanguins rares, coordonné parla Société canadienne de l’hémophilie. Près de 150 participants se sont

réunis pour l’occasion au BMO Financial Group Institute for Learning deToronto pour échanger et en venir à élaborer un modèle commun dedispensation des soins multidisciplinaires pour chacun de ces troubles raresdu sang.

Ce modèle devait ensuite être proposé aux autorités de la santé de chacunedes provinces.

Les participants de ce sommet ont été unanimes à revendiquer, enconclusion, quelques principes essentiels, notamment la désignation officiellepar la province/territoire, la mise en place d’un registre national de patients,l’autopersfusion, des services bien définis dispensés par une équipemultidisciplinaire, la formation des patients, de leur famille et desprofessionnels de la santé et une collaboration de tous les intervenants àl’échelle nationale.

Il était fort intéressant de constater que les besoins étaient semblables pour l’ensemble de ces troubles rares du sang et que la mise sur pied de sesservices, en plus d’une bonne collaboration entre intervenants, allaitengendrer des effets bénéfiques à court terme sur le bien-être des personnesatteintes, bien sûr, mais aussi de façon appréciable sur leur étatpsychologique, brisant la sentiment d’être seul au monde à vivre avec unemaladie rare.

Dans un ordre d’idée, vous pourrez lire dans ces pages un article surune nouvelle technologie permettant le diagnostic à domicile, unprojet mené par le Centre des inhibiteurs de l’Hôpital Sainte-Justine,

à Montréal, et piloté par le Dr Georges-Étienne Rivard et Sylvie Lacroix,infirmière coordonnatrice. Il est en effet maintenant possible, grâce à unordinateur, une caméra et une liaison Internet haute vitesse, d’obtenir uneconsultation télémétrique en temps réel avec le médecin et/ou l’infirmièredepuis son domicile. Ce qui apparaissait comme de la science-fiction il y aquelques mois à peine est devenu réalité, pour le mieux-être des personnes,surtout des jeunes, atteintes de cette sérieuse complication de l’hémophilie.

En plus de constituer un outil de plus pour aider les professionnels de lasanté dans leur travail et de sécuriser les familles aux prises avec lesinhibiteurs, ce système possède l’avantage non négligeable de désengorger leshôpitaux. Il pourrait s’appliquer pour relier les centres de traitement entreeux en vue de favoriser les échanges, ou constituer les bases d’un programmecentralisé de soins dispensés aux hémophiles, à l’intérieur duquel un médecinspécialisé en hémostase à la tête d’un centre de traitement virtuel pourraitsuperviser un petit groupe d’hématologues à la tête de centres satellitesdispersés dans la province/territoire.

Cette initiative mérite à mon avis d’être saluée. Espérons qu’elle soitteintée de succès et qu’elle devienne un outil de référence de plus pourcontribuer à améliorer les soins dispensés aux personnes atteintes de troublesde la coagulation.

DANS CE NUMÉROPRINTEMPS 2006VOL 41NO 1

LE MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF................3

MESSAGE DU PRÉSIDENT ............................4

MESSAGE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL ..........4

ACTUALITÉS

Conférence sur les traitements complets pour les troubles sanguins rares ....................5

La SCH se donne une nouvelle orientationstratégique ..........................................................8

Activités à venir................................................10

UNE PERSPECTIVE MONDIALE

Un voyage sous le signe de l’apprentissage et de la découverte – Afrique du Sud – Projetde jumelage avec le Canada ........................12

L’histoire des soins en Iran ............................13

ACTUALITÉS MÉDICALES

Revue de presse de l’hépatite C....................14

Première conférence de la région del’Atlantique sur l’hépatite C ............................15

Une étude déterminante démontre les avantages de la prophylaxie ..........................16

D’autres actualités médicales........................17

La télémétrie au service de la populationhémophile ..........................................................18

NOS TÉMOIGNAGES

Olivia, une fillette atteinte d’hémophiliesévère ................................................................19

PLEINS FEUX SUR LES SECTIONS ............20

LE FACTEUR SANGUIN

Revue de presse ..............................................22

Édition 2006 du Forum consensus d’Héma-Québec sur l’autosuffisance en plasma......23

LE FACTEUR AU FÉMININ

Vous êtes une femme ? Vous ne souffrez pasd’hémophilie ! ..................................................24

LE MOTDU RÉDACTEUR

EN CHEF

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6 3

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MESSAGE DUDIRECTEUR GÉNÉRAL

MESSAGE DUPRÉSIDENT

Quel genre de rêveur êtes-vous ?

J ’ ai un rêve… Prononcées sur les marches du Mémorial Lincoln àWashington D.C. le 28 août 1963, ces paroles du Dr Martin LutherKing sont aujourd’hui passées à l’histoire. Son rêve comprenait

une société au sein de laquelle… l’injustice et l’oppression setransformeront en oasis de liberté et de justice. Il a consacré sa vie à laréalisation de ce rêve. Jusqu’à sa mort, en 1968, et aujourd’hui encore,ce rêve est resté inachevé. Mais les progrès accomplis en vue de réaliserce rêve ont laissé un héritage d’espoir durable aux générations qui ontsuivi.

Frank Schnabel avait également un rêve. Il rêvait d’une enfance etd’une vie normale pour les personnes atteintes d’hémophilie, passeulement au Canada, mais partout dans le monde. Ses efforts inlassables ontnotamment mené à la fondation de la Société canadienne del’hémophilie en 1953 et, dix ans plus tard, à celle de la Fédérationmondiale de l’hémophilie. Tout comme le Dr King, dont le rêve n’estpas encore complètement réalisé, il a laissé un héritage de soinsaméliorés et d’espoir aux générations qui lui ont succédé.

Êtes-vous un rêveur ? Certaines personnes utilisent le mot « rêveur »pour décrire un optimisme débridé qui n’a aucune prise avec la réalitéou un personnage chimérique à la Don Quichotte qui combat lesmoulins à vent. Pour d’autres, comme le Dr King et Frank Schnabel, cesont les rêves qui poussent les gens vers l’action.

Je présume que nous avons tous nos propres rêves ; la questiondevrait alors être la suivante : Quel genre de rêveur êtes-vous ?

Près de 65 rêveurs se sont réunis au Bank of Montreal Institute forLearning à Toronto au cours du week-end des 18 et 19 février pourimaginer un avenir pour la SCH. En utilisant une approche d’analyse desatisfaction, qui met l’accent sur les forces d’une organisation tout enreconnaissant les défis à relever, nous avons effectué diverses activitéspour nous aider à réfléchir en dehors des modèles auxquels noussommes habitués. Un des exercices consistait à prendre diversmatériaux d’artisanat et à construire quelque chose qui représenterait,selon nous, la SCH fonctionnant à son meilleur. En plus d’être unesource d’inspiration intarissable, cet exercice nous a permis d’admirerdes créations pour le moins colorées !

L’énergie qu’il faut investir pour réussir à créer un plan stratégiqueest considérable. Les voix de quelque 225 personnes se sont faitesentendre tout au long de ce processus par le biais de leurs entrevues. Cetravail représentait un effort correspondant à plus de 40personnes/jours. Tout au long du week-end, l’analyse des enjeux s’estfaite par un dialogue orienté avec précision. Les gens ont écouté avecattention, parlé avec honnêteté et travaillé de façon constructive.

L’intensité du travail me faisait un peu penser au dur labeur d’unaccouchement. Il faut déployer des efforts acharnés pour qu’un enfantvoie enfin le jour. Mais le résultat provoque une joie extraordinaire.Tout le potentiel que recèle la vie humaine est créé par un processus à lafois mystérieux et douloureux.

Mais le travail ne s’arrête pas après l’accouchement ! L’éducation desenfants est une succession de joies immenses et de douleurs brutales.Les parents ont du pain sur la planche et doivent se retrousser lesmanches.

La mise en œuvre de notre plan stratégique se fera de la mêmefaçon. Une fois que le conseil d’administration aura donné sonapprobation finale en mai, tout le potentiel de cette nouvelle « naissance » sera entre nos mains. Ce nouveau-né saura-t-il nousdonner la motivation et l’élan nécessaires pour laisser un héritage aux générations qui nous suivront ? L’histoire nous le dira.

Bonne nouvelle ! Les choses continuent à changer, et pour lemieux. Le saviez-vous ? Wendy Wong est maintenant membre del’équipe nationale. Elle est notre nouvelle directrice nationale du

développement des ressources. Wendy arrive avec un bagageimpressionnant d’expériences et d’accomplissements. Elle a fait sespreuves dans plusieurs autres organisations de bienfaisance. Noussommes privilégiés car, en outre, elle nous propose une énergieapparemment inépuisable et une créativité étonnante.

Nous devons cependant dire un grand merci aux membres de lasection de l’Ontario. Merci à John Plater et à tous les membres duconseil d’administration qui ont collaboré à ce changement aveccompréhension. Wendy était directrice générale d’Hémophilie Ontario.Elle avait réussi, au cours des 2 dernières années, à y effectuer un grandnombre de changements importants et nécessaires. La section del’Ontario a donc perdu une directrice générale efficace et dévouée.Mais les membres de la section de l’Ontario se consolent, car ils voientmaintenant en Wendy une excellente leader qui s’attaqueraexclusivement au développement de la collecte de fonds, un enjeucritique de notre organisation, et ce, à tout les niveaux.

Vision, mission et directionsstratégiques

Moi aussi, j’ai un rêve. Je rêve d’un monde qui soit débarrassédes effets dévastateurs des troubles de saignement. Un mondedans lequel la totalité des personnes atteintes d’hémophilie

auraient accès aux traitements nécessaires, plutôt que le quart commec’est le cas à l’heure actuelle ; un monde où les enfants atteints d’untrouble de saignement puissent espérer avoir une vie aussi active queceux ne sont pas atteint d’une telle maladie.

Certaines personnes remettent en question le bien-fondé de monengagement bénévole. Avec un emploi si accaparant, on pourrait croireque les nombreuses heures que je consacre à la SCH sont de trop. Maisil y a certaines expériences qui me hantent, qui font en sorte que jepersiste :

• Prononcer une oraison funèbre pour un jeune hémophile de huitmois en Saskatchewan, qui est décédé des suites d’une hémorragiecérébrale, et consoler une autre famille qui a également perdu unenfant de deux ans dans les mêmes circonstances.

• Passer du temps, en Mongolie, avec une mère et son fils hémophilede six ans dont l’espérance de vie ne dépassera probablement pas20 ans.

• Les trop nombreuses obsèques d’amis de la SCH qui sont décédésdes suite du sida ou de l’hépatite C — surtout celui pour lequel jeportais le cercueil.

Dans son roman en partie autobiographique, Servitude humaine,l’auteur Somerset Maugham raconte la vie d’un jeune homme nomméPhillip. Par trois fois, Phillip est témoin de la mort d’amis ou depersonnes qu’il connaît. À chacun de ces décès, il fait l’observationsuivante : c’était comme si ces personnes n’avaient jamais existé. Celaillustre toute la futilité de leur existence, égocentriques qu’ils étaient. Onne pourra cependant jamais dire une telle chose du Dr King ou de FrankSchnabel. Et faisons en sorte qu’on ne dise jamais une telle chose surnotre compte !

suite à la page 5

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 64

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LA CONFÉRENCE SUR LES TRAITEMENTS COMPLETS POUR LES TROUBLES SANGUINS RARES

Les participants qui assistaient à la Conférence sur les traitementscomplets pour les troubles sanguins rares, qui a eu lieu du 3 au 5février 2006 à Toronto, sont enchantés de leur rencontre.

Cent cinquante personnes ont participé à cette conférenceorganisée par le Réseau d’associations vouées aux troublessanguins rares et coordonnée par la Société canadienne del’hémophilie. Parmi les participants, on retrouvait desreprésentants de la communauté médicale et d’autresprofessions de la santé affiliées, des groupes d’usagers,des gouvernements provinciaux, des agencesd’approvisionnement sanguin et de l’industriepharmaceutique.

Les objectifs de la conférence étaient de présenter

les modèles de traitements complets existants applicables aux

troubles sanguins rares et de mettre au point des modèles

originaux et réalistes pour la prestation de soins complets à

proposer aux autorités sanitaires des provinces.

DE L’AVIS DES PARTICIPANTS, UN FRANC SUCCÈS

5

Sous le leadership de Wendy et de biend’autres, vous serez bientôt invité à être dansl’action. Préparez-vous à brandir l’étendardde la SCH, à contribuer à votre organisation,à notre mission à tous. Nous aurons besoinde vous ! Ce sera avec le petit effort quechacun offrira que le rêve se poursuivra.

Parlant de rêve, j’aimerais rapidementrevenir sur la planification stratégique quiavait lieu en février dernier. On y a parlé devision, de mission, de directions stratégiques.Les participants ont exprimés leurappréciation du déroulement général de larencontre. Ils se sont dits satisfaits du travailaccompli.

Par ailleurs, quelqu’un m’a exprimé soninquiétude quant à la suite des choses : « Jeme demande, dit-il, comment tout ce travaild’échanges et de réflexion sera misconcrètement en opération ? » Bonnequestion. Premièrement, de façonpragmatique, la mission, la vision et lesdirections stratégiques identifiées serontimprimées sur tous les documents corporatifsde la SCH. Les milliers de personnes quenous côtoyons, incluant les bénévoles, lesmembres, les donateurs, les employés, lesprofessionnels de la santé et bien d’autres,pourront en un clin d’œil connaître la raisond’être de la SCH. Ensuite, les nouvellesdirections stratégiques viendront modifiernotre Plan de travail. Ce plan est depuisplusieurs années à la base de notreplanification annuelle et des prévisionsbudgétaires. Il nous donne les grandes lignesà suivre pour l’atteinte de notre mission.L’impact de ces changements s’étalera doncsur de nombreuses années, les directionsstratégiques seront toujours présentes dansnotre quotidien.

Par ailleurs, nous croyons que la réunionaura eu un impact personnel sur chacun des65 participants. Le processus d’échanges et deréflexion, les idées reçues, les conceptspartagés, ont aidé à former à la fois unevision personnelle de l’organisation, et aussiune vision commune. Ces 65 visions sereflèteront donc par la suite, par les actions, lamotivation, les décisions, les échanges quechacun d’eux entreprendront. Ce résultat estmoins concret, mais il est cependant plussubstantiel, plus fondamental.

Grâce à la participation de ces bénévoles,employés et professionnels de la santé, nousavons une nouvelle route à suivre plus claire,cohésive et efficace. Grâce à eux, les succès dela SCH continueront à s’accumuler. Lespersonnes confrontées aux troubles desaignements héréditaires peuvent se direchanceux.

« Réunir les patients, les

médecins, les chercheurs, les

gouvernements et l’industrie

pharmaceutique est une

excellente façon d’améliorer

la prise en charge de ces maladies

et le fait de regrouper les troubles

sanguins rares est un autre

important pas en avant »

ACTUALITÉS

RAVTSR

Julia Sek, coordonnatrice provinciale pour l’hémophilie (Ontario) a présenté les avantages de l’utilisation sécuritaire et efficace de l’autotraitement pour l’hémophilie.

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6

suite de la page 4

suite à la page 6

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L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 66

Trente conférenciers de six pays (États-Unis, Royaume-Uni, Suède, Allemagne, Italieet Canada) ont abordé les grands thèmessuivants :

• des modèles de traitements complets pourle diagnostic et le traitement des troublessanguins rares, y compris l’hémophilie,l’immunodéficience primaire, l’œdème deQuincke (ou angioédème), la thalassémie,l’anémie falciforme et d’autres typesd’anémie ;

• le défi de l’autotraitement ou dutraitement à domicile dans le contexte desmaladies rares du sang ;

• la transition des soins pédiatriques auxsoins aux adultes ;

• les registres nationaux de patients ;

• la collaboration entre les médecins etl’importance d’un partenariat solide entrepatients et professionnels de la santé ;

• l’accès aux traitements médicamenteuxpour les maladies rares.

• l’importance des registres de patients ;

• les avantages des centres de soinsspécialisés pour les maladies complexes etrares ;

• le retraçage du sang et des produitssanguins pour assurer une gestionadéquate des stocks et faciliter, le caséchéant, les procédures de rappel et lesavis ; et

• la nécessité d’un protocole de signalementdes réactions indésirables et d’unepharmacovigilance post-marketing desagents utilisés pour traiter ces maladies.

À la fin de la rencontre, les participants sesont entendus sur les éléments clés duconcept de traitements complets dans lecontexte des maladies rares du sang et ontadopté d’autres propositions, notamment surla nécessité d’établir des registres de patientset sur la poursuite des travaux entrepris par leRéseau (voir Recommandations de laconférence).

Le compte rendu officiel de la conférenceet les exposés des conférenciers sont affichéssur le site Web du Réseauwww.hemophilia.ca/nrbdo/en/index.php).

La conférence a été rendue possible grâceà une subvention versée par le programmed’aide financière aux organismes bénévolesnationaux de santé de Santé Canada, etgrâce à des bourses à la formation verséessans restriction par ApoPharma, Baxter,Bayer, la Société canadienne du sang,Celgene, Genzyme, Héma-Québec, Novartis,Pharming, l’Université de Calgary et ZLBBehring.

Voici quelques exemples de commentairesrecueillis : « Rencontre impressionnante »,« Très intéressant et très important », « Fin desemaine informative et inspirante ». Unparticipant a écrit : « Réunir les patients, lesmédecins, les chercheurs, les gouvernementset l’industrie pharmaceutique est uneexcellente façon d’améliorer la prise en chargede ces maladies et le fait de regrouper lestroubles sanguins rares est un autreimportant pas en avant ».

Le Réseau d’associations vouées auxtroubles sanguins rares a été créé en avril2004, lorsque la Société canadienne del’hémophilie a demandé et obtenu unesubvention au développement du Bureau du secteur bénévole de SantéCanada pour créer et coordonner un telréseau. Son financement a été renouveléen avril 2005. Les objectifs du projet sontde mettre sur pied un réseau dynamiquecomposé de bénévoles clés et de membresdu personnel des associationsparticipantes représentant les troublessanguins rares et de sensibiliser lesgroupes d’usagers aux enjeux primordiauxsuivants :

Les objectifs

du projet sont

de mettre sur

pied un réseau

dynamique

composé de

bénévoles clés

et de membres

du personnel

des associations

participantes

représentant les

troubles

sanguins rares

et de sensibiliser

les groupes

d’usagers.

a c t u a l i t é s

Marco Cicardi, du département de médecine interne de Université de Milan (Italie), a abordé la question du réseau descentres de traitement pour l’angioédème héréditaire en Italie.

suite de la page 5

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RAVTSR

■ TRAITEMENTS COMPLETS

Le Réseau des associations vouées aux troubles sanguins rares, collectivement et par lebiais de chacune de ses organisations membres, fera pression auprès des gouvernementsdes provinces et des territoires, pour faire adopter le concept de traitements complets desmaladies rares du sang. Le Réseau recommande que les éléments suivants soient enprincipe considérés indissociables de la notion de traitements complets :

• désignation par les provinces et les territoires ;• registres nationaux de patients ;• autoadministration ou administration à domicile des produits thérapeutiques ;• participation des patients, de leurs proches et de leurs associations au traitement ;• enseignement aux patients, à leurs proches et aux professionnels de la santé ;• normes de soins et transférabilité ;• décentralisation par l’entremise de ressources locales ;• soins multidisciplinaires ;• services de base définis et fournis par une équipe de soins complets ;• évaluation et accréditation du programme ;• collaboration nationale entre les associations de professionnels de la santé et les

associations d’usagers ;• pharmacovigilance post-marketing, y compris surveillance des organismes pathogènes à

diffusion hématogène ;• recherche en collaboration ;• souplesse organisationnelle.

Adopté à l’unanimité par tous les participants.

■ SOUTIEN CONTINU DU RÉSEAU

Le Réseau recommande que :

Santé Canada/AGPC, les IRSC et les ministères de la Santé des provinces et des territoirescontinuent d’appuyer le travail du Réseau d’associations vouées aux troubles sanguinsrares.

Adopté à l’unanimité par tous les participants.

■ REGISTRES DE PATIENTS

Le Réseau recommande que :

L’Agence de santé publique du Canada mette sur pied un groupe de travail national pourcoordonner et soutenir la création de bases de données nationales comprenant desmesures de la qualité de vie pour les différents groupes représentant les personnesatteintes de maladies rares de la coagulation comprenant, entre autres :

• l’immunodéficience primaire• l’œdème de Quincke (ou angioédème)• les troubles sanguins rares• les hémoglobinopathies• les troubles de la moelle osseuse• la porphyrie• l’hémophilie/les troubles de la coagulation

… et que le Dr Tom Bowen soit mandaté pour représenter le Réseau d’associations vouéesaux troubles sanguins rares pour ce projet.

Adopté à l’unanimité par tous les participants.

MEMBRES DU RÉSEAU D’ASSOCIATIONSVOUÉES AUX TROUBLESSANGUINS RARES

Aplastic Anemia and MyelodysplasiaAssociation of Canada (AAMAC)www.aamac.ca

La Société canadienne de l’hémophilie (SCH)www.hemophilia.ca

La Société d’angioédème héréditaire duCanada (SAHC)www.haecanada.com

L’Organisation canadienne des personnesimmunodéficientes (CIPO)www.cipo.ca

Canadian Neuropathy Associationwww.canadianneuropathyassociation.org

Canadian Sickle Cell Society [email protected]

Canadian Organization for Rare Disorders(CORD)www.cord.ca

Canadian Porphyria Foundationwww.cpf-inc.ca

Sickle Cell Association of Ontario (SCAO)www.sicklecellontario.com

Thalassemia Foundation of Canadawww.thalassemia.ca

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6 7a c t u a l i t é s

R E C O M M A N D A T I O N S D E L A C O N F É R E N C E

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découverte à la page 12) se sont rencontrésà Toronto pour prendre connaissance desrésultats des interviews et formuler unemission, une vision et des directionsstratégiques à soumettre à l’attention duconseil d’administration en mai 2006.

Les intervieweurs ont entendu pleind’histoires et d’idées merveilleuses. En voiciquelques-unes.

Dites-moi comment vous en êtes venu à vousjoindre à notre organisation et ce qui vousmotive à continuer ?

— J’ai commencé à participer dans les années1970. Dans ces années-là, il y avait unsymposium médical annuel qui était uneoccasion d’apprentissage exceptionnelle pourun jeune thérapeute. J’ai toujours admirél’engagement de la SCH à apporter son soutienaux familles affectées par cette rare condition.

— Mon fils est né avec une hémophilie légèrede type A, il y a huit ans de cela. L’infirmière enhémophilie a suggéré que nous allions au campd’été, et nous avons commencé à recevoir lebulletin de la section, de même que L’hémophiliede nos jours. Je vais continuer à participerjusqu’à ce que mon fils ne souffre plusd’hémophilie.

— Je n’avais aucune idée de ce qu’était la SCHjusqu’à ce que ma femme assiste à un atelier Pasà pas en mai dernier. Elle en est revenue toutedynamisée, convaincue qu’il existait vraimentune organisation nationale qui prenait nosintérêts à cœur. Nous savons ce que c’est que dese sentir isolés, seuls à affronter l’hémophilie.Nous désirons partager notre expérience avecles autres.

Pourriez-vous partager avec nous uneexpérience qui illustre le dévouementexemplaire de l’organisation envers lacommunauté des personnes atteintes detroubles de saignement ?

— C’était en 1998, alors que la tempête deverglas venait de s’abattre sur l’est du Canada.J’allais me joindre à un groupe qui s’apprêtait àtravailler avec des femmes atteintes de troublesde saignement. Se rendre à Toronto a été touteune histoire. Malgré les difficultés, tous se sontentraidés afin d’accomplir le travail. J’étaistellement impressionné de voir quel’organisation était à l’écoute des femmes. J’aisenti que nous pouvions tous jouer cartes surtable sans craindre d’être tournés en ridicule oud’être ignorés.

— Mon expérience la plus saisissante a été lorsd’une conférence sur les inhibiteurs alors qu’undes garçons s’est soudainement rendu compte

En janvier 2006, la SCH entreprenait le plus grand processus de consultation de sonhistoire. Son but ? Écouter le témoignage de personnes atteintes de troubles desaignement, de familles, de membres, de non membres, de donateurs, de

professionnels de la santé et de représentants de l’industrie pharmaceutique sur la missionde l’organisation, sa vision et ses directions stratégiques au cours des trois à cinq prochainesannées. Quatre-vingt personnes ont mené 225 interviews distinctes.

Le processus était décrit comme « une enquête sur la satisfaction ».Au cours de la fin de semaine des 18 et 19 février, 65 personnes de tout le pays et deux de

nos invités d’Afrique du Sud (voir Un voyage sous le signe de l’apprentissage et de la

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LA SCH SE DONNE UNE NOUVELLEORIENATION STRATÉGIQUE

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que tous les autres enfants étaient égalementatteints d’hémophilie. Jusque-là, il croyait qu’ilétait seul au monde aux prises avec l’hémophilie.Il était tellement enthousiaste. Ce jour-là, sa viea changé du tout au tout parce qu’il avait comprisqu’il n’était pas seul à vivre avec ses défis.

— Lorsque mon petit-fils est né, il a étéimmédiatement testé, et nous avons été pendantun long moment à ne pas savoir s’il était atteintd’hémophilie ou non. Lorsque nous avons eu laréponse, la Société nous a remis del’information et les nouvelles les plus récentessur les traitements offerts. Nous avons reçu desbulletins d’information et bénéficié debeaucoup de soutien. Chaque fois que nousavions une question à poser, il y avait toujoursquelqu’un à qui nous pouvions parler.

— C’est ma participation à un groupe de travailsur l’indemnisation des transfusés infectés parle VIH à la fin des années 1980. Nous savionsque nous devions faire quelque chose et nousavons travaillé depuis la base jusqu’au sommet.Nous nous sommes battus durement, et cela aété tout un combat, mais je n’oublierai jamais la fierté que j’ai ressentie à la Chambre descommunes lorsqu’on a annoncé la création duRégime d’aide extraordinaire.

Dans l’ensemble, qu’est-ce que vous appréciezle plus dans le travail accompli parl’organisation ?

— J’apprécie son mandat de promotion desconnaissances de pointe, permettant à nous,les pourvoyeurs de soins, d’offrir les meilleursservices possibles à la communauté despersonnes atteintes de troubles de saignementhéréditaires.

— J’apprécie que l’information soit accessibleaux patients et à leur famille.

— La société excelle dans ses interactions avecles autres intervenants du système de collecte et de distribution du sang, ainsi que dans sescommunications avec les personnes atteintes detroubles de saignement.

— L’engagement à maintenir des normes enmatière de soins. C’est une lutte — non, unebataille — dans chaque province et territoireafin de faire reconnaître que nous sommes touségaux en tant que Canadiens. Nous ne devonspas relâcher notre vigilance et commencer àtraiter des gens qui vivent dans certaines partiesdu pays comme des citoyens de seconde zone.Votre forte présence nationale fait en sorte quevotre voix est entendue dans les plus hautessphères gouvernementales.

— J’apprécie tout ce que fait l’organisation et,par-dessus tout, le respect que nous noussommes valu en tant que centrale de défense des

droits en ce qui concerne les problèmesparticuliers reliés au sang.

— J’apprécie les liens que l’organisation créeentre les familles et les personnes atteintes detroubles de saignement.

— J’admire son engagement à aider lacommunauté hémophile dans son ensemble.

Quel est le plus grand facteur individuel quicontribue à la poursuite de vos activités debénévolat pour la SCH ?

— J’apprécie ce sentiment de bien-être que jeressens après avoir fait du bénévolat, sachantque j’ai contribué à améliorer les choses.

Cela m’a fait connaître certains des meilleurs etplus mémorables moments de ma vie.

— En tant que personne qui a profitédirectement et dont la famille a aussi bénéficiédu travail de la SCH, j’ai senti le besoin deredonner quelque chose à l’organisation. C’estainsi que je suis devenu bénévole et donateur.

— À la naissance de notre enfant atteint d’untrouble de la coagulation, nous avons eu, monmari et moi, besoin de la société pour lapremière fois. Le fait d’obtenir de l’aide a eu unprofond impact sur nous et sur notre façon devoir le monde. Maintenant, c’est à notre tour derendre ce cadeau et d’essayer d’aider le plusgrand nombre possible de personnes. Cela achangé mon but dans la vie.

Si vous aviez trois vœux à formuler pourl’organisation, quels seraient-ils ?

— J’aimerais que nous soyons capablesd’atteindre un très grand nombre de femmes !

— Que nous puissions atteindre un point oùtout le monde participe avec une visioncommune et collabore dans un esprit d’unité àréaliser cette vision.

— Une cure ! Et d’excellents soins jusqu’à cequ’il y ait une cure.

— Que nous puissions avoir de grandescampagnes de marketing, de communicationset d’éducation afin que tout le monde soitinformé sur les troubles de saignement.

— Je vous souhaite du succès dansvotre projet de planificationstratégique. Je vous souhaite d’avoir laforce et les ressources pour réaliservotre vision. Je vous souhaite la sagessede savoir vous arrêter, de réfléchir survotre passé, de célébrer votre présent etde foncer de nouveau tête premièrevers l’avenir.

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LE PRIVILÈGE DE PARTICIPER À LAPLANIFICATION STRATÉGIQUE DENOTRE ORGANISME

David PouliotMembre du Conseil d’administration de la Sociétécanadienne de l’hémophilie - Section Québec

En tant que jeune membre de la SectionQuébec de la SCH, j’eus le privilège de

participer à la récente planification stratégiquede notre organisme qui marqua, pour moi, mapremière réunion à l’échelle nationale. En unefin de semaine, les 4 800 km de largeur duCanada étaient remis en proportion dans moinsd’un km, c’est-à-dire la largeur de l’institut oùnous étions.

Le but de l’exercice de cette fin de semaine,qui était de discuter et de revoir les grandeslignes directrices de la SCH, mit en évidence lespoints communs que nous avions tous quantaux raisons fondamentales qui nous motivent etnous poussent. Il est à mentionner toutefois quesur les définitions de notre mission et de notrevision, notamment sur la question sous-jacentede la réévaluation du rayon de la sphère demembres, il y eut une petite différenced’opinions dans la salle ; mais il faut savoir aussique cette différence n’était pas du tout imputableà la provenance des participants, au sens quecette question provoquerait sans équivoque lesmêmes réactions à l’intérieur des sections.

Le mélange, à ce genre de rencontre, de plusjeunes et de moins jeunes est très bénéfique.Personnellement, j’intervins très peu dans lesdiscussions, mais j’espère avoir bien observé etretenu les propos. Il était facile de constater quela SCH est une organisation très solide, cela sesent ; cependant, et heureusement, ses membressont forts conscients qu’on ne peut jamais s’asseoirsur ses lauriers. Tout plein de sujets furentsoulevés ou soumis à notre attention, et en tantque jeune, je suis heureux d’en avoir ouï car il sepourrait très bien que la responsabilité de tranchersur certaines de ces questions incombe un joursur les épaules de ceux de ma génération.

Mais à la fin, et d’ailleurs les discours deconclusions l’ont bien souligné en autres choses,essentiellement le même idéal est recherché parchacun. C’est pourquoi, ce qui aurait pu êtreintimidant comme première rencontre fut à lafois accueillant et réconfortant, car il y avait unecommunion déjà implicite entre chacun desmembres.

Il fut très agréable d’échanger avec tout unchacun, et je leur en sais gré pour avoir étéindulgent envers mon anglais et mes tournuresde phrase estropiées. Les personnes qui nousentourent lors d’une première expérience sonttrès souvent déterminantes des souvenirs quenous en retiendrons, et je peux dire ainsi que jeconnu une première expérience qui m’invite àen revivre plusieurs autres.

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QUOI DE NEUF SUR LESITE WEB DE LA SCH ?

Événements à venirUne page d’accueil régulièrement mise à jourpour souligner les Événements à venir dans lacommunauté des personnes atteintes de troubles de la coagulationwww.hemophilia.ca/fr/index.html

Procès sur lesang contaminéUne toute nouvelle section intitulée Procès surle sang contaminé à l’intention de ceux quiveulent rester au courant des reportages dansles médias et des communiqués de presse dela SCHwww.hemophilia.ca/fr

Les troubles sanguins raresUn section remaniée du Réseau desassociations vouées aux troubles sanguinsrares avec les débats et les présentations de la conférence du 3 au 5 février, intituléeTraitements complets pour les troubles sanguinsrareswww.hemophilia.ca/nrbdo/fr/home.php

Nos témoignagesDe nouveaux visages dans la section Nostémoignages. Cliquez sur un des visages de lapage d’accueil dans la section Nos témoignagesou allez à…www.hemophilia.ca/fr/2.9.php

■ LE PROCÈS DU SANG CONTAMINÉ S’OUVRE

Le procès criminel des principaux inculpés dans le scandale du sang contaminé au Canadaa débuté à Toronto, le 20 février 2006.

Armour Pharmaceutical Company, du New Jersey, Michael Rodell, ancien vice-présidentaux affaires scientifiques et médicales chez Armour, Donald Wark Boucher et John Furesz,autrefois du Bureau des produits biologiques de Santé Canada, et Roger Perrault, anciendirecteur des services transfusionnels de la Société canadienne de la Croix-Rouge, sontinculpés sous quatre chefs d’accusation de négligence criminelle ayant causé des lésionscorporelles et de méfaits ayant mis en danger le public ainsi que pour avoir autorisél’administration de produits sanguins contaminés par le VIH à des patients hémophiles aucours des années 1980.

Ainsi, plus de 1 000 personnes ont contracté le VIH et jusqu’à 20 000 autres, le virus del’hépatite C par le biais de transfusions de sang et de produits sanguins à l’occasion de ce quel’on considère comme le pire désastre qu’ait connu le Canada au chapitre de la santé publique.

Le procès devrait durer au moins un an et des représentants de la SCH suivront de prèsles débats.

Pour plus de renseignements au sujet de ce procès, consultez les sections spéciales qui ontété ajoutées au site Web de la SCH, aux adresses : www.hemophilia.ca/en/4.3.php (anglais) etwww.hemophilia.ca/fr/4.3.php (français). On y retrouve les grandes étapes qui ont mené auscandale du sang contaminé, ainsi que des liens pour consulter en ligne les rapports desmédias et les plus récents communiqués de presse de la SCH.

■ LA SCH ACCUEILLE WENDY WONG AUPOSTE DE DIRECTRICE NATIONALE DUDÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES

La Société canadienne de l’hémophilie estheureuse d’annoncer que Wendy Wong ajoint les rangs de l’organisation à titre dedirectrice nationale du développement desressources.

Wendy possède une vaste expérience dansle secteur des organismes sans but lucratif dudomaine de la santé. De nombreusespersonnes à la SCH la connaissent déjà enraison de ses deux années passées à la barred’Hémophilie Ontario. Auparavant, Wendy aété directrice générale de la Société d’arthritede l’Ontario pendant cinq ans. Elle a aussioccupé le poste de directrice générale desorganismes suivants : la Fondationcanadienne pour le cancer du sein, la Sociétécanadienne de la sclérose en plaque (SectionToronto métropolitain) et Nucleus Housing.Elle a également été coordonnatrice desprogrammes de l’Institut canadien deparalysie cérébrale.

« Je me réjouis à la perspective detravailler avec les gens partout au Canada »,a déclaré Wendy à L’hémophilie de nos jours.

Wendy continuera de travailler à partirdes bureaux d’Hémophilie Ontario àToronto. On peut la joindre au 416 972-0641.On peut également communiquer avec ellepar l’entremise du bureau national àMontréal au 1 800 668-2686. L’adressecourriel de Wendy est [email protected].

L’hémophilie de nos jours souhaite à Wendyet à toute la SCH une relation qui seramutuellement enrichissante.

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 610 a c t u a l i t é s

En 2002, la Société canadienne de l’hémo-philie a mis sur pied le Programme des sallesd’urgence. Son but est d’améliorer les soinsofferts aux personnes atteintes de troubles dela coagulation — hémophilie, maladie de vonWillebrand, déficits rares en facteur de lacoagulation, dysfonctions plaquettaires —lorsqu’elles se présentent à l’urgence.

Maintenant, quatre ans plus tard, nousdésirons évaluer l’efficacité de ce programme.Nous aimerions obtenir de l’information devous-même, des patients et des membres deleur famille, du personnel infirmier desCentres de traitement de l’hémophilie(CTH), ainsi que des médecins et dupersonnel infirmier des urgences.

Vous trouverez, jointe à ce numéro deL’hémophilie de nos jours, une invitation àparticiper à un sondage en ligne sur les soinsd’urgence offerts aux patients atteints detroubles de la coagulation. Le sondage seralancé le 17 avril, qui est la Journée mondiale del’hémophilie. Nous vous invitons à prendre letemps nécessaire pour répondre à ce sondage.Vos réponses nous aideront à créer de meilleursprogrammes pour les familles qui sont auxprises avec un trouble de saignement.

FACTEUR D’ABORDPROGRAMME DES SALLES D’URGENCE DE LA SCH

UN SONDAGEEN LIGNE

DIRECTIVES POUR LE TRAITEMENT D’URGENCE DE L’HÉMOPHILIE ET DE LA MALADIE DE VON WILLEBRAND

Facteurd’abord

Société canadienne de l’hémophilie

Association des directeurs de cliniquesd’hémophilie du Canada (ADCHC)

www.hemophilia.ca

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L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE L’HÉMOPHILIE

aura lieu le

SAMEDI 27 MAI 2005 À 8H30, À L’HÔTEL CROWNE PLAZA DE VANCOUVER (C-B).

À l’ordre du jour :

1. Présentation du rapport du Comité de nomination

2. Approbation des directeurs délégués par les sections provinciales

3. Mise en candidature des directeurs désignés au CA de la SCH pour2006-2007

4. Lecture et adoption du bilan des vérificateurs de la Société canadiennede l’hémophilie pour l’exercice terminé le 31 décembre 2005

5. Désignation d’un vérificateur pour l’année qui vient

6. Règlement de tout autre point soumis à cette assemblée générale desmembres

James KreppnerSecrétaire

■ 17 AVRIL — JOURNÉE MONDIALE DE L’HÉMOPHILIEHemophilia Saskatchewan célébrera la Journée mondiale del’hémophilie le 29 avril 2006 avec une soirée bifteck au ModernBilliards, de 18 h à 21 h. Venez en grand nombre pour vous délecterd’un bon steak, faire des rencontres, élargir vos connaissances surl’hémophilie et vous laisser peut-être tenter par le billard… Pourobtenir des billets, veuillez communiquer avec Daryn ou Celena Moody,au 306 237-4261, laissez un message au bureau au 1 866 953-4366 ouau 306 653-4366 ou, par courriel, à [email protected].

■ LE 30 AVRIL ET LE 6 MAI 2006 — QUILLE-O-THON DE LA SECTIONQUÉBECVoulant rééditer le succès de l’an passé, la Section Québec organiseradeux activités de collecte de fonds sous forme de quille-o-thon : le 30avril à Montréal et le 6 mai à Québec.

Vous pouvez vous procurer des billets à vendre ou réserver vos propres allées dès maintenant ! Pour de plus amples renseignements,veuillez composer le 514 848 0666 ou le 1 877 870 0666 ou, par courriel, à [email protected].

■ 21-25 MAI 2006 — CONGRÈS MONDIAL DE L’HÉMOPHILIE 2006Au nom de la Fédération mondiale de l’hémophilie, de la Société canadienne de l’hémophilie et du comité organisateur du congrès,nous vous invitons chaleureusement à assister au Congrès mondial del’hémophilie, à Vancouver, du 21 au 25 mai 2006. Pour plusd’information, veuillez visiter www.hemophilia2006.org/welcome.htm.

■ 27-28 MAI 2006 — ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE LASOCIÉTÉ CANADIENNE DE L’HÉMOPHILIE ET RÉUNION DU CONSEILD’ADMINISTRATIONL’Assemblée générale annuelle de la Société canadienne de l’hé-mophilie aura lieu le samedi 27 mai 2006, à 8 h 30, à l’hôtel CrownePlaza de Vancouver, en Colombie-Britannique. Elle sera suivie de laréunion du Conseil d’administration de la SCH.

■ 5 JUIN 2006 — ATELIER POUR HOMMES DE TCORCet atelier d’une journée aura lieu le samedi 6 juin 2006 (l’endroitreste à déterminer). Joe Caronna d’Inalex Communication viendra àToronto animer un atelier consacré à l’établissement de relationsdurables entre hommes, intitulé Building Strong Relationships: For MenOnly. Joe, qui est le père d’un jeune hémophile, a développé une séried’ateliers s’adressant aux hommes touchés par des troubles de lacoagulation. Cet atelier examinera des façons d’établir des relations quisont encore plus significatives et qui profiteront à tous les hommes dela communauté des troubles de la coagulation. Pour de plus amplesrenseignements, veuillez communiquer avec Amanda Hechter, au416 924-3446, poste 12.

■ 22 JUIN 2006 — 7e TOURNOI ANNUEL HEMOPHILIA GOLF CLASSICDE TCOR

Le 7e tournoi annuel Hemophilia Golf Classic de TCOR aura lieu lejeudi 22 juin au Lionhead Golf and Country Club. Vous avez des amisqui aiment le golf et qui aimeraient jouer pour une bonne cause ? Vousdésirez offrir un prix ? Pour plus d’information, veuillez communiqueravec Amanda Hechter, au 416 924-3446, poste 12.

■ 6-11 AOÛT 2006 — CAMP D’ÉTÉ DE LA SECTION QUÉBECDu 6 au 11 août, le camp d’été de la Section Québec pour les jeunesenfants atteints de troubles de la coagulation et leurs frères et sœursaccueillera plus de 20 enfants. Ne tardez pas à vous inscrire. Pour deplus amples renseignements, veuillez composer le 514 848-0666 ou le1 877 870-0666.

■ 12 AOÛT 2006 — LE VIH ET LE SYSTÈME D’APPROVISIONNEMENTSANGUIN : L’EXPÉRIENCE CANADIENNE

Le 12 août 2006, conjointement avec SIDA 2006 – XVIe Congrèsinternational sur le sida, la SCH organisera un symposium à l’intentiondes personnes infectées ou affectées, les professionnels de la santé ettous les chercheurs du Canada et des autres pays intéressés auxquestions relatives aux personnes vivant avec le VIH ou le sidacontracté lors d’un perfusion sanguine ou de l’utilisation de produitssanguins. Un certain nombre de bourses partielles ou complètes serontoffertes afin de permettre aux Canadiens infectés ou affectés par le VIHpar le biais du sang ou de produits sanguins d’assister au symposium etau congrès SIDA 2006. Vous trouverez plus de détails, y compris lesformulaires de demande de bourse, sur le site web www.hemophilia.ca.Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Jeff Rice à [email protected].

■ 13-18 AOÛT 2006 – SIDA 2006 – XVIe CONGRÈS INTERNATIONALSUR LE SIDA

Le Congrès international sur le sida aura lieu à Toronto du 13 au18 août 2006. Les personnes intéressées à y assister sont invitées à faireune demande de bourse à SIDA 2006. On leur suggère de faire unedemande à la fois pour les bourses canadiennes et internationales,puisqu’elles pourraient se qualifier pour les deux catégories. Vous trou-verez plus de détails sur le site web SIDA 2006 à www.aids2006.org/fr.

■ ÉTÉ 2006 — PREMIÈRE ESCAPADE ENTRE GARS DE HEMOPHILIASASKATCHEWAN

Cet été, Hemophilia Saskatchewan proposera sa première escapadeEntre gars. Nous vous communiquerons bientôt plus de détails.

■ 15-17 SEPTEMBRE 2006 — FIN DE SEMAINE COMMUNAUTAIRE DETCOR AU CAMP WANAKITA

TCOR organisera une retraite communautaire au Camp Wanakita du15 au 17 septembre 2006. Cette fin de semaine offrira une excellenteoccasion d’établir des liens avec d’autres familles touchées par des troubles de la coagulation et d’assister à des ateliers éducatifs… tout en prenant le temps d’apprécier la vie en plein air ! Pour plusd’information, veuillez communiquer avec Amanda Hechter, au416 924-3446, poste 12.

ACTIVITÉS À VENIR

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Lhémophilie en Afrique du Sud, c’estcomme une voiture de luxe et unecharrette tirée par un âne qui voyagent

sur la même autoroute. Si vous avez accès à uncentre de traitement qui peut vous offrir desconcentrés de facteur de coagulation, le voyagese fera généralement sans heurts… à conditiontoutefois de ne pas avoir besoin de produitscontre les inhibiteurs, qui sont très coûteux. Parcontre, si vous vivez en région rurale, vousdevez emprunter la route cahoteuse de ladouleur, de l’invalidité et même de la mort. EnAfrique du Sud, les gens ayant des ressourcesfinancières limitées et vivant en région ruralefont face au défi supplémentaire de se rendre aucentre de traitement le plus proche.Malheureusement, les délais qu’entraînent lesdéplacements se traduisent souvent par deshémorragies graves et parfois même des décès.Dans les autres pays d’Afrique, la situation estencore pire à cause du manque de produits etde centres de traitement.

En novembre 2003, dans le cadre dediscussions avec le Dr Assad Haffar, chargé deprogrammes pour l’Afrique à la Fédérationmondiale de l’hémophilie (FMH), il étaitdevenu évident que la SAHF avait la possibilitéd’améliorer et de partager son expertise dans lapartie Sud du continent africain. Mais commetoute organisation qui veut prendre del’expansion, nous devions d’abord démontrernotre expertise dans notre propre pays et,surtout, améliorer les comités régionaux(sections).

Un acronyme qui décrirait assez bien ce quenous devions réussir serait TCED, ce qui veut

dire Travail d’équipe, Communication,engagement Personnel et Dévouement, afin quenous puissions améliorer les soins auxpersonnes atteintes d’un trouble de saignement.

Le ministère de la Santé d’Afrique du Sudest confronté à des défis énormes pourrépondre aux besoins de toute la population dupays. Des maladies comme la tuberculose et leVIH touchent un pourcentage élevé de lapopulation et constituent une priorité beaucoupplus importante que l’hémophilie. L’accès auxtraitements pour les inhibiteurs pose unproblème. Il n’y a pas encore de programme detraitement pour l’hépatite à cause derestrictions budgétaires. Les problèmes socio-économiques ont une incidence sur l’accès auxsoins et sur la qualité de vie.

Les avantages du jumelage

Nous nous sommes rendus compte que laSAHF devait obtenir de l’aide sur le plan de lagestion et de la stratégie si nous voulionsélaborer un plan et établir un objectif. Il nousfallait un partenaire qui possédait une bonneexpérience, qui était solidement établi et quipourrait conseiller la SAHF sur les leçons tiréesdes événements passés, particulièrement sur leplan des structures d’administration nationaleet régionale et des défis géographiques que poseun pays comme le nôtre.

Nous croyons qu’une organisation comme laSociété canadienne de l’hémophilie (SCH) estce qui se rapproche le plus du partenaire idéal.La SCH s’est développée à travers diversesétapes et peut venir en aide à la SAHF dansdivers domaines : définir un plan stratégique,aider la SAHF avec les documents d’éducationque la SCH possède et que la SAHF auraitbeaucoup de difficultés à produire, partager desexpériences dans des domaines d’importancestratégique commune, étendre les réseaux,partager des ressources et obtenir l’accès à descontacts en fonction des besoins, et enfin, avoirune influence positive sur la vie des gens.

La phase un pour la SAHF en 2006 consisteà adapter pour la SAHF la méthodologie deplanification stratégique de la SCH. Nous avonsdéjà commencé à élaborer un plan de projet etun échéancier pour notre propre exercice deplanification stratégique. Nous avons l’avantagede pouvoir compter sur un partenaire comme laSCH avec lequel nous pouvons communiquerpour obtenir de l’aide sur la façon de formuleret de mettre en oeuvre notre plan.

Les défis du jumelage

Nous sommes conscients que ce quifonctionne pour le Canada ne peut pas êtreappliqué tel quel à l’Afrique du Sud. Denombreux défis socio-économiques ont uneincidence sur l’atteinte des objectifs de la SAHF.

Nous ne nous attendons pas à solutionnernos problèmes du jour au lendemain ; nousanticipons plutôt un voyage sous le signe de « l’apprentissage et de la découverte » où nouspourrons partager des idées et « marquer despoints » à l’occasion tout en maintenant le capsur notre objectif stratégique.

La participation de bénévoles représentanttous les intervenants qui contribueront à laréussite de ce projet demeure le principal défipour l’atteinte de nos objectifs. La collecte defonds est un élément essentiel pour lefinancement des activités et la tenued’événements. Étant donnée que la SAHF n’apas d’employés permanents, nous devonstrouver du temps en fonction de notrecalendrier et des tâches qui ont été définies.

Nous avons été inspirés de façon positive parnotre visite au Canada et nos rencontres avec laSCH, et nous sommes reconnaissants de lachance que nous avons eue de participer à laséance de planification stratégique. Nous avonsété accueillis chaleureusement et les gens ontdémontré beaucoup d’intérêt. La SAHF estreconnaissante de cette opportunité créée par laSCH et la FMH. Nous avons hâte decommencer à changer les choses !

L’édition de décembre 2005 de L’hémophilie denos jours présentait un compte rendu d’unjumelage nouvellement créé entre la SouthAfrica Haemophilia Foundation (SAHF) et laSociété canadienne de l’hémophilie. Depuislors, des représentants de la SAHF sont venusau Canada pour participer à l’exercice deplanification stratégique de la SCH qui a eulieu à Toronto en février et voir la SCH enaction au niveau national, provincial etrégional. L’hémophilie de nos jours ademandé au Président de la SAHF de nousprésenter son point de vue sur le jumelage desdeux organisations.

Un voyage sous le signe de l’apprentissage et de la découverte

Projet de jumelage Afrique du Sud – Canada

1212 u n e p e r s p e c t i v e m o n d i a l e

Bradley RaynerPrésident de la South AfricaHaemophilia Foundation (SAHF)

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6

PERSPECTIVEMONDIALE

Les représentantsde la Sociétécanadienne del’hémophilie et dela South AfricanHemophiliaFoundation enAfrique du Sud enseptembre 2005.

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Jusqu’au milieu des années 1960,l’hémophilie ne pouvait être diagnostiquéeen laboratoire en Iran ; le médecin devait

utiliser son meilleur jugement clinique. En1966, un premier laboratoire diagnostiquerudimentaire était mis sur pied à l’Hôpitalgénéral de Téhéran. À ce moment-là, letraitement proposé était principalement à basede cryoprécipités. Il n’y avait aucune sociétéd’hémophilie viable.

La première clinique d’hémophilie a étécréée à la fin des années 1960, à l’Hôpitalgénéral de Téhéran, par deux médecinsdévoués, les Drs Ala et Shoaei. Ce sont là lesdeux médecins qui ont diagnostiqué ma proprehémophilie en 1970, et je me souviens qu’avantcela aucun autre médecin n’avait été capable dedonner une explication valable à ma mère ausujet de mon gonflement articulaire et de matendance aux saignements. C’est grâce à leursefforts que le premier centre de physiothérapieréservé aux personnes atteintes d’hémophilie aouvert ses portes en 1971 à l’Hôpital général deTéhéran.

Quelques parents de personnes atteintesd’hémophilie se sont rencontrées à la clinique etont décidé de fonder une société à la fin desannées 1970. Ce premier pas est comparable àce qui s’est passé autour de la table de cuisine deJoyce Rosenthal, ici au Canada. La société s’estdéveloppée graduellement, mais elle n’a pas eubeaucoup d’impact jusqu’à ce que ShirinRavanbod et son mari Ali Tchupan déploient degrands efforts dans les années 1990 pourdonner une crédibilité mondiale à la Sociétéiranienne de l’hémophilie.

À la fin des années 1960, le Dr Ala n’a passeulement créé la première cliniqued’hémophilie à Téhéran, mais il a aussi été lefondateur et le directeur de la première Sociétéiranienne du sang. Auparavant, les dons de sangétaient principalement stockés dans desbanques de sang, sans être soumis à untraitement approprié destiné à séparer lesfacteurs de coagulation.

En 1971, grâce aux efforts du Dr Ala, laFédération mondiale de l’hémophilie (FMH) atenu son 7e congrès international en Iran. Cela aété une grande réalisation pour ce pays. Lacouverture du congrès dans les médias a réussi àsensibiliser de façon notable tant le public queles médecins. L’existence d’un centrethérapeutique à Téhéran a commencé à êtreconnue, et le centre a pu traiter des patientsprovenant de villes moins importantes.

Les soins de l’hémophilie ont franchi degrands pas en avant jusqu’à la révolution de

« C’est le pouvoir de l’amour qui m’a ramenéau pays », a déclaré le Dr Ala.

C’est alors qu’il a mis sur pied une cliniquede soins complets de l’hémophilie digne de cenom, à l’aide d’un financement nongouvernemental, principalement grâce à desdons. Ali et Shirin ont acheté un immeubledésaffecté à Téhéran et l’ont rénové. C’est unprojet qui ne s’est pas réalisé du jour aulendemain, et il leur a fallu y consacrerbeaucoup de leur temps, mais cela en a valu lapeine. Grâce au travail bénévole du Dr Ala, uneclinique de soins complets de l’hémophiliedotée d’un personnel dévoué, comprenant desmédecins, du personnel infirmier, destechniciens de laboratoires et des bénévoles, apu voir le jour à Téhéran.

Le Dr Ala a mis sur pied en Angleterre unorganisme caritatif, (ASIH) les Amis de laSociété iranienne de l’hémophilie, qui aaccompli un très bon travail en ce qui concernela collecte de fonds pour la Société iranienne del’hémophilie. Le Dr Fereydoun Ala, qui estégalement président du conseil du ASIH,déclarait lors d’une entrevue : « Il y a environ 35 ans, j’ai réussi à mettre sur pied le premiercentre de diagnostic et de traitement destroubles de la coagulation héréditaires en Iran.Maintenant, de nombreuses années plus tard,c’est pour moi un privilège que d’êtreétroitement associé, en tant que présidenthonoraire, au nouveau centre de soins completsde l’hémophilie à Téhéran. Ce centre est en voiede devenir un foyer d’activité de granderéputation dans toute la région, en matière dediagnostic et de traitement. Nous avons déjàorganisé quatre séminaires et ateliersinternationaux et bénéficions du soutien assidude la Fédération mondiale de l’hémophilie. Il ya encore beaucoup à faire, mais connaissant

l’aide et la générosité de ceux qui noussoutiennent, l’avenir s’annonce trèsencourageant. »

LA SOCIÉTÉ IRANIENNE DE L’HÉMOPHILIE ET HÉMOPHILIE ONTARIO

L’histoire des soins en IranCyrus Salimi, Hémophilie Ontario

(en haut) La clinique detraitement complet del'hémophilie à Téhéran.De gauche à droite : Dr Irandokht Shoaei,Dr Fereydoun Ala, BarbaraPeters et Cyrus Salimi.

(en bas) Les médecins et les patients de la cliniqued'hémophilie d’Isfahan,en compagnie du Dr AssadHaffar (troisième à partirde la gauche) de laFédération mondiale del'hémophilie.

1979. L’instabilité politique et sociale qui aensuite prévalu dans le pays a marqué un netralentissement de la croissance des soins del’hémophilie en Iran. Les pressionssociopolitiques ont entraîné l’exil denombreuses personnes instruites. Le Dr Ala estdéménagé en Angleterre et est ensuite devenu ledirecteur de la Birmingham Blood Agency,tandis que le Dr Shoaei a décidé d’aller vivre ettravailler en France.

Après la révolution, les soins de l’hémophilieont continué de se détériorer sans qu’aucunevoix ne se fasse entendre. À la fin des années1980, l’importation de produits sanguinscontaminés a amplifié la crise. Toutefois, c’est cequi a agi comme élément déclencheur pour lespersonnes atteintes d’hémophilie et leur famille,qui ont haussé le ton et réussi à trouver échodans la société et dans le gouvernement. Aumilieu des années 1990, le gouvernement aaccordé de plus en plus d’importance à cesmaladies rares que sont l’hémophilie et lathalassémie. Un budget a été voté, mais il n’yavait pas encore de clinique de niveauinternational. Les familles de personnesatteintes d’hémophilie, en particulier AliTchupan et Shirin Ravanbod, ont fait appel àl’aide du Dr Ala.

Le Dr Fereydoun Ala, un médecinremarquablement dévoué et compatissant, arépondu à leur appel et a accepté de rentrer enIran pour mettre sur pied une clinique de soinscomplets de l’hémophilie de classe mondiale.

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6 13u n e p e r s p e c t i v e m o n d i a l e

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ACTUALITÉSMÉDICALES

Prédicteurs du traitement antiviraldans une cohorte de patients atteintsd’hépatite C post-transfusionnelle

TORONTO – Février 2006 – Allié à laribavirine, l’interféron inhibe trèsefficacement la réplication virale et, lorsquece traitement réussit, il réduit le risque deprogression vers la maladie hépatiqueterminale. Cependant, le traitement antiviraln’est peut-être pas encore suffisammentutilisé. En effet, selon les estimations publiéesconcernant l’ensemble de la collectivité, letaux de traitement antiviral chez les patientsVHC+ non sélectionnés varie de 14 à 28 %,alors que la proportion de patientsadmissibles se situerait davantage auxalentours de 30 %.

Dans l’ensemble, le taux de traitement est de 15,96 %, chez les personnes qui ontdemandé à être indemnisées en vertu duRèglement 1986-90 à l’intention de ceux quiont contracté le VHC par suite d’unetransfusion, ce qui se compare aux autrestaux de traitement rapportés. Par contre,puisque environ 30 % de la cohorte de l’étudene présentaient aucune contre-indicationmédicale spécifique et manifestaient dessignes d’infection au VHC, tels que la fibrose,formant un pont ou non, et la cirrhose, et/ousuivaient un protocole de traitement anti-VHC, ce taux est peut-être sous-estimé. Etcela, en dépit du fait que près de 25 % desCanadiens qui ont contracté le VHC par lebiais d’une transfusion risquent dedévelopper une cirrhose et qu’un sujet surhuit décédera des suites de sa maladiehépatique. La province de résidence, le stadede la maladie, le statut à l’égard du VIH etl’âge jouent tous un rôle important à titre deprédicteurs du traitement dans cette cohorte.

Les résultats indiquent que le traitementactuel pourrait être sous-utilisé, même ausein d’une population de patients biendécrite, qui a accès à des incitatifs financierspour recourir aux soins cliniques et autraitement antiviral. Ces données précisentque le principal prédicteur du traitement estle stade de la maladie hépatique. L’âge, lestatut à l’égard du VIH et le lieu de résidenceexercent aussi une certaine influence. Étantdonné que le traitement antiviral donneralieu à une réponse virale soutenue (RVS) chezplus de 50 % des patients à qui il est proposé,il offre un excellent rapport coût : efficacité,même chez les sujets plus âgés ; et si, commeprévu, le fardeau actuel de la maladie au VHCs’alourdit encore d’ici une dizaine d’années, ily a effectivement lieu d’offrir le traitement àun plus grand nombre de patients.

Des experts font le point sur la biopsiehépatique percutanée dans la pratique

LONDON, Ontario – Février 2006 –Heureusement pour les patients souffrant dediverses maladies, le perfectionnement desoutils diagnostiques permet désormaisd’éviter bien souvent le recours à la biopsie.Ainsi, dans le cas de l’hépatite, grâce auxtechniques d’imagerie, comme l’échographie,la tomographie assistée par ordinateur et larésonance magnétique, qui offrent unerésolution et une visualisation toujoursmeilleures et plus précises, il n’est plusnécessaire de prélever des spécimens de tissuvivant pour procéder aux examenshistologiques, particulièrement en présencede lésions hépatiques en foyers. La biopsiepréthérapeutique demeure toutefoisindispensable pour déterminer le stade de lamaladie et elle reste utile avant unetransplantation hépatique potentielle.

Selon le Dr Cameron Ghent, del’Université Western Ontario, « … il n’est pastoujours nécessaire de procéder à une biopsiehépatique en présence d’hépatite viralechronique. Si, par exemple, il y a contre-indication absolue au traitement antiviral,pourquoi effectuer une biopsiepréthérapeutique ? De même, les personnesporteuses des génotypes 2 ou 3 du VHCprésentent une telle probabilité de guérisonvirologique au moyen des traitements actuelsque la biopsie préthérapeutique n’est pasrecommandée d’emblée dans leur cas. »

Revue de presse de l’hépatite C

L’efficacité des stratégies offertes parune clinique du VHC centralisée secompare à celle des essais cliniques

WINNIPEG – Février 2006 – Selon laprincipale conclusion de cette étude, lesrésultats obtenus lors des essais cliniquespour l’homologation d’un traitement à based’interféron contre l’hépatite C chroniquesont semblables à ceux qu’ont obtenu despatients non sélectionnés suivis dans unétablissement de santé urbain. Ces résultatsviennent également corroborer lesconclusions d’études antérieures selonlesquelles, seule une minorité de patientsatteints d’hépatite C chronique sont de bonscandidats au traitement antiviral.

On pourrait croire que les essais cliniqueseffectués en vue de l’homologation desmédicaments donnent de meilleurs résultatsque dans la pratique clinique courante et ce,pour plusieurs raisons : 1) ces essais sontconçus de manière à exclure les patientsprésentant d’autres problèmes de santésusceptibles d’interférer avec l’administrationdu médicament ou d’atténuer la portée desmesures paramétriques ; 2) les sitesparticipants jouissent d’avantages particulierspropices à l’optimisation des soins, de lasurveillance et du suivi, notamment sur leplan de la dotation en personnel infirmier ouauxiliaire ; 3) contrairement à la pratiquegénérale, ces essais prévoient des protocolesd’ajustement posologique en cas de réponseinsatisfaisante ou d’effets secondaires, ce quipeut influer favorablement sur les résultats ;4) lors des essais d’homologation, l’accès àd’autres spécialités est relativement facilité etpermet la prestation de soins de meilleurequalité que dans les autres types d’essais.

Or, en dépit de toutes ces considérations,les taux de réponse virale soutenue (RVS)décrits dans le présent rapport ont étésemblables aux taux obtenus lors des essaisd’homologation. Cette observation reste parcontre inexpliquée.

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il peut s’avérer très difficile d’obtenir unsimple rendez-vous pour discuter de son étatde santé.

Grâce à l’adoption du PEG-Interféron etde la ribavirine comme protocole normalisépour le VHC, le traitement est plus efficaceque jamais. Ce n’est pas tout le monde, parcontre, qui réagit au traitement — quiélimine le virus du corps —, et les effetssecondaires associés au traitement peuventêtre très sévères. Il est essentiel d’offrir unsuivi et un encadrement continus pendantune période pouvant aller jusqu’à48 semaines, si l’on veut assurer la réussite du traitement. Ce soutien n’est pas offertadéquatement dans tout le Canada.

Dr Kevork Peltekian, directeur médical du département de l’hépatologie au QueenElizabeth II Health Sciences Centre, à Halifax,a rappelé à l’assistance, dans un messageretransmis sur bande vidéo, que les coûtsassociés au VHC ne peuvent qu’aller enaugmentant et qu’il est maintenant temps quetous les paliers de gouvernement affectent desfonds substantiels pour prévenir de nouvellesinfections et répondre aux besoins de ceuxqui sont déjà infectés.

Il a été souligné que le Programme deprévention, de soutien et de recherche sur

l’hépatite C du gouvernement fédéral doitprendre fin (pour la troisième fois) le31 mars 2006. Le gouvernement fédéral n’apas encore fait savoir s’il entendait prolongerle programme au-delà de cette date. Lesgroupes communautaires qui travaillent pourdéfendre les intérêts de ceux qui risquent decontracter le VHC, ou qui sont déjà infectéspar le virus, ne cessent de réclamer dugouvernement fédéral qu’il développe etmette en œuvre un programme à long terme,adéquatement subventionné, sur le VHC. Lesrevendications ont été formulées en haut lieu,mais aucune réponse n’est encore parvenuedu nouveau ministre de la Santé du Canada,Tony Clement.

Tous ceux qui se préoccupent de l’avenirdu programme du gouvernement canadienconcernant le VHC devraient communiqueravec l’honorable Tony Clement, ministre de laSanté, par la poste : Chambre des communes,Ottawa (Ontario) K1A 0A6 ; par téléphone :613 996-3434 ; par télécopieur : 613 991-2147 ;ou par courriel : [email protected],ainsi qu’avec leur propre député :www.parl.gc.ca/information/about/people/house/PostalCode.asp?Language=E&source=sm.

HALIFAX, N.-É. – Le 9 mars 2006 – Naviguer dans la vie avec l’hépatite C, lapremière conférence de région de l’Atlantiquesur l’hépatite C, a remporté un si grandsuccès que les organisateurs ont dû installertrois rangées de sièges supplémentaires dansla grande salle afin de permettre à tous lesparticipants de pouvoir s’asseoir dans unesalle comble. Des participants des quatreprovinces de l’Atlantique ont écouté tous lesconférenciers — médecins généralistes,personnes infectées et affectées — décrire ceque tous ceux qui travaillent dans le domainesavent déjà : l’ampleur énorme qu’a prisel’hépatite C. Contrairement aux problèmes desanté « à la mode » dont les médias nousparlent tous les jours — le SRAS, le virus duNil occidental ou la grippe aviaire —, le virusde l’hépatite (VHC) est déjà parmi nous auCanada et affecte des dizaines de milliers depersonnes.

Selon l’Organisation mondiale de la santé,il y a 180 millions de personnes dans lemonde qui vivent avec le VHC, et ce nombreaugmente considérablement d’année enannée. D’après une estimation prudente,250 000 Canadiens vivent avec le virus, alorsque 5 000 nouveaux cas d’infection viennents’y ajouter chaque année. Un tiers despersonnes infectées par le VHC ne saventmême pas qu’elles sont atteintes. La région de l’Atlantique n’est pas à l’abri, et 42 % desCanadiens de la région qui sont infectés nesont même pas au courant de leur état.

Les initiatives de prévention continuent às’avérer inadéquates, principalement dans lesystème scolaire où l’information au sujet duVHC semble le plus souvent erronée. Lesjeunes confondent le VHC et le VHA (virusde l’hépatite A), de même que le VHB (virusde l’hépatite B) et le VIH (virus del’immunodéficience humaine). Ils sontnombreux à croire que le VHC s’attrape lorsde contacts sexuels. En fait, on le contracte leplus souvent en partageant de l’équipementd’injection de drogues tel que des seringuesou autres objets, ainsi qu’en utilisant del’équipement de tatouage et de perçagecorporel non stérilisé. Les jeunes ontl’impression qu’il existe un vaccin. Alors qu’ilexiste des vaccins contre le VHA et le VHB, iln’y en a pas pour le VHC. Les jeunes nesemblent pas savoir non plus qu’il existe untraitement contre le VHC.

Pour ceux qui ont déjà été infectés et quiont été diagnostiqués, l’accès aux soins et autraitement reste problématique. Comme il y aenviron 50 hépatologues (spécialistes du foie)qui exercent cette discipline dans tout le pays,

L’ampleur de l’épidémie apparaît évidente lors de la première conférence de la région de l’Atlantique sur l’hépatite C

Jeff Rice, Coordonnateur des programmes sur l’hépatite C de la SCH

La lutte contre l’hépatite C a le vent dans lesvoiles dans les provinces de l’Atlantique

Norman Locke, Section Terre-Neuve-et-Labrador

Nous levons notre chapeau à la Fondation du foie pour son travail exemplaire.La Fondation a en effet pu réunir tous les principaux intervenants du domaine del’hépatite C de la région Atlantique dans le cadre d’une conférence de deux jours quis’est tenue à Halifax, du 7 au 9 mars 2006. Cette conférence a démontré qu’ici, les personnesaux prises avec l’hépatite C continuent de naviguer, contre vents et marées.

L’infection par le virus de l’hépatite C demeure un important problème de santé et au pays,5 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Les drogues intraveineuses sont encore la principale voie de transmission de l’infection et la région de l’Atlantique ne faitmalheureusement pas exception lorsqu’il est question de ce type de comportement à risque.

La Conférence a été l’occasion pour tous les participants de faire le tour des enjeux, desdifficultés et des nouvelles pistes de solutions entourant la lutte à cette épidémie grandissantedans les Maritimes. Nos membres de cette région du Canada n’ont pas tous essayé les traitementsactuels ou n’y ont pas tous répondu, mais l’avenir semble prometteur et, partout au Canada, deschercheurs travaillent à mettre au point des traitements plus efficaces et mieux tolérés. Plusieursde ces agents font d’ailleurs actuellement l’objet d’essais cliniques.

La Conférence a également débouché sur la formation d’une alliance avec d’autres organismes,tels que la Fondation canadienne du foie, la Société de l’hépatite C du Canada et le Comité sur leVIH/sida de Terre-Neuve-et-Labrador, qui se sont engagés à travailler ensemble à la création fortattendue de groupes d’entraide pour les victimes de l’hépatite C sur le territoire de Terre-Neuve-et-Labrador. Quiconque souhaite participer aux activités d’un groupe d’entraide est invité à communiquer avec nous ou avec l’une des organisations mentionnées plus haut.

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Comparativement auxpatients traités à la

demande, les patients sousprophylaxie ont eu un nombre

annuel significativementmoindre d’hémorragies

articulaires et de saignements totaux…

par David Page

Une étude déterminante sur desenfants atteints d’hémophilie Apubliée par Manco-Johnson et coll.

sous le titre Joint Outcome Study (1) dans lenuméro de novembre de la revue scientifiqueBlood et présentée à l’occasion de la 47e

réunion annuelle de l’American Society ofHematology, à Atlanta, en décembre 2005, faitétat d’une amélioration de la fonctionarticulaire et d’une diminution de l’atteinteosseuse et cartilagineuse associées au mêmeconcentré de facteur de la coagulationlorsqu’il est utilisé en traitementprophylactique plutôt qu’en traitementintensif à la demande.

Il s’agit de la première étude prospectiverandomisée et contrôlée en son genre. Elleconfirme ce que bon nombre demédecins, infirmières, patients etproches savaient déjà : laprophylaxie se révèle avantageusechez beaucoup d’enfants lorsqu’ilest question de réduire la fréquencedes saignements articulaires et dediminuer l’atteinte articulaire quien résulte à long terme.

L’étude arrive au bonmoment car une synthèse diffuséepar la Collaboration Cochrane sousla plume de Stobart et coll. en 2005avait conclu : « Nous disposons depreuves insuffisantes pourdéterminer si l’utilisationprophylactique des concentrés defacteur de la coagulation réduit lessaignements et les complicationshémorragiques dans l’hémophilie A ou B,comparativement au placebo, au traitement àla demande ou à la prophylaxie établie selonles données pharmacocinétiques desindividus. Des essais cliniques rigoureux,randomisés et contrôlés devront êtreentrepris pour mesurer l’efficacité desconcentrés de facteur de la coagulation enprophylaxie ». (Adaptation libre.)

Cette synthèse de la CollaborationCochrane a soulevé certaines craintes, surtoutaux États-Unis où les assureurs risquaientd’utiliser l’argument du manque de preuvestirées d’essais randomisés et contrôlés pourcesser de rembourser les traitementsprophylactiques.

Débutée en 1996, la Joint Outcome Studya recruté 65 garçons inscrits auprès de 15centres de traitement de l’hémophilie auxÉtats-Unis. Les enfants ont été assignésaléatoirement soit à un schémaprophylactique de 25 UI/kg de facteur VIII

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(FVIII) un jour sur deux, soit à un traitementintensif à la demande de 40 UI/kg aumoment des épisodes de saignementarticulaire, suivi de 20 UI/kg en perfusion 24,puis 72 heures après le saignement, avec desperfusions additionnelles au besoin jusqu’à larésolution du saignement. Les enfants ont étésuivis jusqu’à l’âge de six ans. À l’âge de sixans, ils ont subi des tests, radiographies etépreuves d’imagerie par résonancemagnétique (IRM), pour l’évaluation de lacondition de leurs os et de leurs cartilages auniveau des coudes, des genoux et deschevilles. L’étude a aussi tenu compte de lafonction articulaire, du nombred’hémorragies articulaires et de la quantité defacteur VIII administrée.

Sur les 65 enfants, on a eu accès auxdonnées d’évaluation de 30 enfants du

groupe sous traitementprophylactique et de 31 dugroupe traité à la demande.Comparativement aux patientstraités à la demande, les patientssous prophylaxie ont eu unnombre annuel significativementmoindre d’hémorragiesarticulaires et de saignementstotaux (nombre moyen desaignements articulaires : 0,51,contre 5,1, respectivement ;nombre total moyen desaignements : 1,5, contre 13,7,respectivement). Lors desépreuves d’IRM effectuées à l’âgede six ans, 93 % des enfants du

groupe sous prophylaxie présentaient desarticulations d’apparence normale, contre 58 %des patients traités à la demande. Cela s’esttraduit par une réduction de 84 % du risqued’atteinte articulaire. Un endommagementdes os et des cartilages a été confirmé chezdeux enfants sur 30 (6,7 %) du groupe sousprophylaxie, contre 13 enfants sur 31 (41,9 %)du groupe traité à la demande.

Références(1) Marilyn J. Manco-Johnson et al. InitialResults of a Randomized, Prospective Trial ofProphylaxis to Prevent Joint Disease in YoungChildren with Factor VIII (FVIII) Deficiency.Blood, Volume 106, numéro 11, le 16novembre 2005.(2) Stobart K, Iorio A, Wu JK. Clotting factorconcentrates given to prevent bleeding andbleeding-related complications in people withhemophilia A or B. Base de données Cochranedes revues méthodiques 2005, numéro 2. Art.

No: CD003429.pub2. DOI:10.1002/14651858.CD003429.pub2.

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Une étude déterminante démontre les avantages de la prophylaxie

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DEUX MISES EN GARDE PHARMACOLOGIQUES POUR LES PERSONNES ATTEINTES DE PROBLÈMES HÉPATIQUES

Kathy Mulder, coprésidente de PCH

Les membres des Physiothérapeutes canadiens en hémophilie (PCH) attendent impatiem-ment le congrès de la FMH pour plusieurs raisons. D’abord, cinq de nos membres ont été invitéspar la FMH à prendre la parole dans le cadre des séances concomitantes et lors de l’atelier dephysiothérapie préalable au congrès. Ensuite, grâce à la générosité de la SCH, douze autresphysiothérapeutes pourront assister au congrès. Ce sera une période fort occupée, puisque laréunion annuelle de PCH et un atelier de formation se tiendront immédiatement avant le congrès.

Mais la nouvelle la plus réjouissante est que, pour la première fois, la physiothérapie seraprésente dans la salle de traitement au congrès de la FMH. Depuis le congrès de 2000, àMontréal, nous sommes préoccupés à l’idée de savoir que certains délégués qui assistent aucongrès peuvent recevoir du concentré de facteur pour le traitement de saignements aigus, etqu’ils rentrent ensuite chez eux où ce facteur peut être rare ou pas du tout disponible. Dans lemonde en développement, la physiothérapie est la principale forme de traitement, cependant lesthérapeutes ne sont pas toujours disponibles. C’est donc l’occasion rêvée d’aider ces délégués àutiliser les mesures de premiers soins adéquates, telles que le repos et le support pour lesarticulations, et de leur montrer comment ils peuvent s’aider eux-mêmes quand ils rentrerontchez eux, même sans facteur.

La physiothérapie étant une profession réglementée et chaque province ayant ses propresexigences quant à la réglementation professionnelle, chaque thérapeute de PCH a dû faire lademande d’un « permis de courtoisie » auprès du College of Physical Therapists de la Colombie-Britannique. Un horaire tournant est en train d’être mis au point pour permettre aux thérapeutesd’assister à la plupart des sessions et de se relayer à la salle de traitement. De plus, des thérapeutesexpérimentés en hémophilie du monde entier seront disponibles sur appel si cela devait s’avérernécessaire.

La physiothérapie occupera la salle 19 du Centre des congrès, juste à côté de la salle detraitement. N’hésitez pas à venir nous saluer.

L’Australie émet une mise en garde contre les effets de la cimicaire sur le foie

CANBERRA – Le 15 février 2006 – Les autorités responsables ducontrôle des médicaments en Australie ont annoncé que toutmédicament ou toute préparation à base d’herbes médicinalesrenfermant de la cimicaire devrait désormais porter une mise en gardecontre leurs possibles effets négatifs sur le foie.

La cimicaire est une plante vivace de l’Amérique du Nord quiappartient à la famille des renonculacées. Elle est utilisée depuis fortlongtemps chez les femmes pour atténuer les symptômes de laménopause, comme les bouffées de chaleur, par exemple.

Les instances de réglementation australiennes précisent sur leur siteWeb qu’elles ont décidé d’appliquer cette mise en garde après avoirrecensé 47 cas de réactions hépatiques dans le monde. Selon ce qu’onpeut lire sur le site, « si quelques rapports font état de facteurs deconfusion liés au nombre d’ingrédients contenus dans les produits, au

nombre de médicaments pris par les patientes ou aunombre de comorbidités, les preuves sont suffisantes pourétablir un lien causal entre la cimicaire et certains casgraves d’hépatite ».

Les instances de réglementation précisent par contreque « compte tenu de l’emploi fort répandu de lacimicaire, on peut estimer que l’incidence des réactionshépatiques est très faible ».

L’antibiotique Ketek®, à éviter

TORONTO – Le 7 février 2006 – Santé Canada a émis un avis selonlequel l’antibiotique Ketek® serait à éviter chez les patients quisouffrent de problèmes hépatiques. L’utilisation du médicament a eneffet été remise en question le mois dernier lorsque des chercheurs desÉtats-Unis ont signalé d’importants problèmes de foie, dont un ayantcausé la mort, chez des patients qui prennent ce nouvel antibiotique.

Santé Canada a donc préféré formuler une mise en garde au sujetdu lien possible entre Ketek et ces graves complications hépatiques,bien qu’aucun cas semblable n’ait été signalé au Canada. Ketek est lenom de marque de commerce de la télithromycine, un antibiotique quia fait son entrée sur le marché canadien en mai 2003. On l’utilise poursoigner la pneumonie, les infections de la gorge et des sinus, labronchite chronique et certaines infections graves ou multirésistantes.

En janvier, dans la revue Annals of Internal Medicine, des chercheursont fait état de trois cas d’insuffisance hépatique chez des patients d’unhôpital des États-Unis traités au moyen de ce médicament. Un patientest décédé et un autre a dû subir une transplantation dufoie. Le troisième s’est remis de l’hépatite (inflammationdu foie) causée par le médicament après qu’on l’ait cessé.

Santé Canada passe actuellement en revue les cas deproblèmes hépatiques moins graves signalés au pays, demême que d’autres renseignements sur l’innocuité deKetek, qui est fabriqué par Sanofi-Aventis.

Physiothérapeutes canadiens Canadian Physiotherapists in en hémophilie Hemophilia Care

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1818 a c t u a l i t é s m é d i c a l e sL’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6

Oui, c’est incontestablement possiblede passer du rêve à la réalité, maisnon sans quelques sérieux « coups de

pouce » des Terriens. Les patients suivis auCentre de référence québécois pour les sujetsavec inhibiteurs de la coagulation peuventmaintenant consulter leur équipe detraitement via un système de télésurveillanceà domicile qui leur permet de transmettre desimages en temps réel de l’épisode desaignement pour lequel ils consultaientantérieurement par téléphone.

De manière concrète, les patients/famillesse présentent au centre de référence où onleur remet l’équipement et les explicationsrequises pour l’utilisation de la technologie àla maison. L’équipement est prêté au patient pour la durée du projetet/ou de leurs besoins (de un à cinq ans). Lors de cette visite initiale, lespatients/familles doivent prendre le temps nécessaire pour remplir unquestionnaire destiné à évaluer leur qualité de vie. Ils doiventégalement consentir à remplir de nouveau le même questionnaire aprèssix mois et après un an d’utilisation de la technologie.

Lorsque le besoin de consultation se manifeste, les patients/famillescommuniquent avec le centre de référence de la façon habituelle, partéléphone. Ils avisent la personne en service, par message téléphonique,de leur intention d’utiliser la transmission d’image en temps réel. Ils’agit d’un service en opération 24 heures/24.

Lors du retour d’appel, l’intervenant aura déjà préparé son systèmede réception de données en utilisant un ordinateur portable équipéd’une caméra. Ainsi, il est prêt à initier la consultation via le réseauInternet. Il peut y avoir une ou plusieurs consultations partélésurveillance pour chaque épisode de soins, dépendamment del’évolution des symptômes en regard du traitement préconisé.

Dans les 48 à 72 heures suivant la fin du traitement d’un épisodehémorragique, le patient/famille reçoit un appel téléphonique d’uneévaluatrice externe afin de connaître leur satisfaction et leur opinionsur les soins reçus et sur le système de télésurveillance. L’entrevuetéléphonique est d’une durée approximative de dix minutes.

Les patients/familles peuvent utiliser le système aussi souvent quenécessaire pour répondre à leurs besoins. L’information échangée lorsde chaque consultation est inscrite au dossier du patient. Les imagessignificatives sont également consignées au dossier médical. Toutefois, ilest entendu que les visites de routine pour le bilan d’évaluationannuelle ne sont pas éliminées par cette technologie.

Nous postulons que la télémédecine permet d’offrir aux patients letraitement adéquat en temps opportun malgré leur éloignement et deleur éviter des déplacements. Le but ultime est d’améliorer la qualitédes soins aux patients/familles aux prises avec une complication sévèred’une condition chronique. En plus de briser l’isolement, une telletechnologie permettra de : collecter des données cliniques de façonadéquate et de donner des conseils médicaux éclairés ; appuyerl’intervention précoce, pierre angulaire du traitement de l’hémophilie ;

dispenser des soins de qualité tout endiminuant les coûts associés aux procéduresintra-hospitalières (autant pour la famille quepour le centre hospitalier) ; donner aupatient/famille plus d’autonomie vis-à-vis dela prise de décision face au traitement ;diminuer l’achalandage dans les cliniquesintra-hospitalières.

Douze patients/familles sontprésentement impliquées. Il s’agit dedix patients pédiatriques avec

inhibiteurs suivis par le Centre desinhibiteurs. À notre groupe initial, nousavons ajouté deux jeunes famillesnouvellement diagnostiquées avec hémophilie

sévère. Nous croyons que cette extension du projet sera tout aussibénéfique à cette cohorte de familles.

Tel que mentionné, le projet est présentement en périoded’évaluation. Approximativement 25 des 75 épisodes prévus pourévaluer la pertinence du projet ont été conduites et les résultatspréliminaires semblent très satisfaisants.

Le projet est financé par trois sources, identifiées ici par ordre depriorité : Bell Canada, via le financement de la mise en place du Centrede télésoins ; The Bayer Hemophilia Awards Program de la compagnieBayer, via une bourse octroyée à Sylvie Lacroix ; le CHU Mère-EnfantSainte-Justine.

Une équipe de professionnels engagés se sont acharnés à trouver età mettre sur pied ce programme novateur, nous ne saurions passer soussilence leur précieuse contribution, Mentionnons, entre autres, lespersonnes suivantes :

• le Dr Georges-Étienne Rivard, hématologiste, directeur médical duCentre des inhibiteurs du CHU Mère-Enfant Sainte-Justine ;

• le Dr Lucie Poitras, directrice des services professionnels du CHUSainte-Justine ;

• Isabelle Jolicoeur, ingénieure, chef du service du génie biomédical duCHU Sainte-Justine, et les membres de son équipe ;

• Michel Fréchette, ingénieur au Service des systèmes d’information etdes télécommunications du CHU Sainte-Justine, et les membres de son équipe ;

• Sylvie Talbot, coordonnatrice de projets à la Direction des servicesprofessionnels du CHU Sainte-Justine ;

• Le Dr Alicia Framarin, M.Sc., Unité d’évaluation de technologies duCHU Sainte-Justine ;

• Valérie Martin, M.Sc., Unité d’évaluation de technologies du CHUSainte-Justine ;

• Suzanne Lamont, Ph D., collaboratrice externe.

En conclusion, le projet me semblait relativement simple au départmais, presque trois ans plus tard, je peux dire qu’il s’agit d’un projetd’envergure que nous aimerions voir rester au service de la populationhémophile pour très longtemps !

Le printemps est à notre porte.... Souriez !!!

La télémétrie au service de la population hémophile avec inhibiteurs au Québec

L’expérience du Centre Hospitalier Universitaire Mère-Enfant Ste-Justine

Du rêve à la réalitéSylvie Lacroix, infirmière

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L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6 19n o s t é m o i g n a g e s

Lorsque Colin et moi avons décidé de fonder une famille,nous avons poussé un soupir de soulagement à lanaissance de notre première fille ; et quand notredeuxième fille est venue au monde, nous avons cru que

nous étions à l’abri de tout problème de saignement, le « chervieux papa » mis à part. Mais il ne fallait pas nous réjouir tropvite. Trois mois plus tard, nous pensions être simplement en traind’aider notre petite Olivia à passer au travers d’une journée decoliques, mais nous étions dans l’erreur. Je croyais qu’un bainchaud ferait l’affaire, et c’est alors que j’ai découvert unemeurtrissure de la grosseur d’un œuf au dos de sa petite main. Enapercevant cela, Colin a eu l’air de se dégonfler comme un ballonpiqué par une aiguille. « C’estun saignement. Elle est atteinted’hémophilie. »

En arrivant à l’hôpital local,à Charlottetown, nous sommestombés sur des gens qui ont eupeine à cacher leurétonnement, mais qui se sontmontrés tout disposés àcollaborer. Le processus s’estimmédiatement mis enmarche, et notre bébé a tout desuite reçu des soins depremière qualité, y compris undiagnostic officiel et destraitements. Dès le début,Olivia a eu à endurer desaiguilles le temps d’uneperfusion (ce qui a parfoisprovoqué un saignement) et atrès bientôt compris ce quil’attendait une fois qu’elle se retrouvait étendue dans cettechambre d’hôpital. Cela a duré jusqu’à ce qu’elle atteigne neufmois, alors qu’on a décidé de lui implanter un cathéter. C’étaitdéjà bouleversant même pour un batailleur comme son père ;mais d’avoir en plus à remettre son bébé à des chirurgiens quiattendent, c’était à en déchirer le cœur. Mais il s’est avéré quec’était là la meilleure décision que nous ayons pu prendre ! Le faitde pouvoir faire les perfusions – deux fois par semaine – à lamaison a été un grand soulagement tant pour nous que pourOlivia, qui est maintenant assez grande pour collaborer à la tâche.

L’expérience d’élever une fille atteinte d’hémophilie sévère nousa permis de rencontrer des gens merveilleux, dévoués à la cause :il y a ceux qui sont dans le domaine médical par choix et il a ceuxqui, comme nous, deviennent des professionnels en apprenant sur

OliviaJoAnn Craig

le tas ! Nous sommes reconnaissants envers notre médecin defamille, les pédiatres, les hématologues et leurs équipes, et enversune femme hors du commun en médecine génétique au IWK, àHalifax, en Nouvelle-Écosse, qui s’est intéressée au cas particulierde la famille Craig et l’a affectueusement baptisé « TrouverNémo ». Cela, bien sûr, fait allusion à sa recherche visant àexpliquer non seulement comment une fille s’est retrouvée atteinted’hémophilie sévère, mais aussi comment elle se l’est faittransmettre par son père, qui, lui, l’avait héritée de sa mère ! C’estla pure vérité ! Nisa, qui nous a rencontrés à chacune de nos visitesà l’hôpital, réussit à expliquer ses progrès, jusqu’à maintenant, dansla compréhension de notre constitution génétique (grâce à la

collaboration de membres de lafamille) en remontant jusqu’àla parenté éloignée, en nousdisant pourquoi nous sommescomme nous sommes… sur leplan scientifique, du moins !Nous attendons tous sesrésultats avec impatience, quipeut-être sauront réussir àenlever un boulet qui en faitsouffrir un grand nombre etqui nous draine tant d’énergies,aussi bien émotionnellementque physiquement.

Autrement, Olivia est unepetite fille de quatre ans quin’arrête pas de courir après sagrande sœur Alexis, qui joueun rôle de premier plan dansnotre équipe de soutien. Elleadore jouer avec ses poupées

Barbie, nager, aller à la plage et jouer dehors. Elle n’a aucunproblème à trouver une petite amie qui acceptera de jouer à un jeuà SA manière. Il faut dire que son petit sourire édenté estirrésistible ! Elle prend plaisir à dire à tout le monde comment ellea perdu ses deux dents d’en avant. « C’est la faute de papa. Il m’amise dans une boîte ! » Pardon ? Elle ne se sent pas obligéed’expliquer que, lors d’un saignement, Colin l’avait installée dansune grande boîte pour qu’elle puisse y jouer en paix (nous savonstous que les enfants préfèrent jouer avec une boîte plutôt qu’avecun jouet) et qu’elle souriait à pleines dents lorsque la boîte abasculé. Cela fait sourire Colin, qui se secoue la tête lentement,regarde au ciel, sachant fort bien que c’est à son tour maintenantde « subir » les espiègleries de sa propre enfance !

NOSTÉMOIGNAGES

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PLEINS FEUX SUR LES

SECTIONS !SECTIONS !

2020

Groupe de soutien de la région de Medicine Hat

Le 11 mars 2006, quelque 21 personnes représentant six familles ainsi que quatre professionnelsde la santé ont participé à une activité éducative familiale présentée au centre de loisirs deMedicine Hat. L’avant-midi a été consacré à la baignade avec les enfants à l’aqua-parc tandis quel’après-midi a été partagé entre deux séances éducatives. La première séance consistait à unforum ouvert avec l’équipe médicale au cours duquel on a discuté des nouvelles stratégies desoins dans la région pour les enfants atteints d’un trouble de saignement. Cette rencontre a ététrès productive et les participants ont convenu de se rencontrer de nouveau dans un mois. Ladeuxième séance a mis l’accent sur l’importance et les avantages d’une bonne alimentation et del’exercice. Cette séance était animée par un membre de la région qui est spécialiste duconditionnement physique et qui connaît très bien l’hémophilie et ses effets sur l’organisme.Son témoignage a été une source d’encouragement pour les parents qui étaient présents. Le déficonsiste maintenant à mettre en pratique ces notions afin de préserver l’état de santé des enfants.Tous les participants étaient d’avis que la journée avait été à la fois productive et agréable.

Région du Nord de l’Alberta

Le samedi 21 janvier 2006, 44 membres de laRégion du Nord de l’Alberta de la SCH ontparticipé au party annuel d’après Noël. Lasoirée a commencé par une présentation deSandy Hanna sur les séances du Passeport versle mieux-être, suivie d’un témoignageémouvant de Mario Lopez, un hémophile del’Ontario. Une brève assemblée au cours delaquelle on a procédé à l’élection desmembres du Comité exécutif de la région aégalement eu lieu. Le reste de la soirée a étéconsacré aux discussions informelles et à ladanse. La Région du Nord de l’Alberta tient àremercier Baxter BioScience pour son soutienà cette soirée et pour avoir permis à Mariod’y participer comme conférencier invité.

Région du Sud de l’Alberta

La Région du Sud de l’Alberta de la SCH arécemment organisé une activité de collectede fonds au cours de laquelle on a vendu desbillets de tirage permettant de gagner unetoile réalisée par un artiste peintre de larégion, Timothy Hoey. Cette activité a connuun succès retentissant puisqu’elle a permisd’amasser plus de 1 300 $. La région tient àremercier les personnes suivantes qui onttravaillé bénévolement à la réussite de ceprojet : Susan Anderson, Manda Boudreau,Bernard Cox, Derek Gates, Stacey Johnson,Gladys Niksic et Simon Wong. Unremerciement tout spécial à Sharon Grantpour son travail a titre de présidente ducomité.

L’immeuble de la Section Manitoba a été vendu

B.E. (Bill) Featherstone, « ancien » président d’Hémophilie Manitoba

Il est ironique et à la fois approprié, je suppose, que ce soit moi qui communique desnouvelles sur l’immeuble de la Section Manitoba au reste de la communauté hémophile.

En 1994, pour L’hémophilie de nos jours, j’ai écrit un article intitulé Incendie au Manitoba,dans lequel j’expliquais en termes imagés notre joie d’avoir annoncé lors de notre AGA quenous avions liquidé l’hypothèque sur l’immeuble. Ce dernier servait à la fois de salle de bingoet de local pour jeunes hémophiles, et abritait les bureaux d’Hémophilie Manitoba.

À cette époque-là, j’étais président de la Section et avais été président du comité del’immeuble, en 1987, lorsque le projet avait démarré. En 2005, on m’a demandé sij’accepterais de siéger encore à titre d’ « ancien » président et j’ai accepté. Alors me voici,douze ans plus tard, en train de vous raconter une nouvelle saga en provenance du Manitoba.

Les temps changent et, devant une baisse de fréquentation des bingos et un manqued’intérêt général, la Section s’est vue contrainte de mettre l’immeuble en vente. La semainedernière, nous avonsreçu une offre pour leprix que nous deman-dions, et il semble que latransaction aura lieu.

Nous avons la chancede disposer de l’actiftotal de l’immeubleparce qu’il nous faudraétablir un budget etentreprendre de nous« réinventer ». Le déclindu bingo, c’est uneéventualité à laquelle StuJohnson et moi-mêmeavions pensé : nous nesavions tout simplementpas quand cela seproduirait. C’est pourcette raison que nous voulions que l’immeuble soit payé le plus vite possible. Cet immeublenous a bien servis et il est maintenant temps de passer à autre chose. Nous retrouverons notrerythme en temps et lieu, et déjà se présentent à l’horizon de belles et intéressantes possibilitéspour la Section. Nous essaierons de mettre sur pied un bingo de moins grande envergure dansdes locaux loués et nos services administratifs emménageront dans de plus petits bureaux. Ilnous reste plusieurs mois pour nous organiser et nous préparer au déménagement de notrebureau principal.

C’est un moment de tristesse pour la plupart et un changement difficile à vivre pour lesplus forts d’entre nous… mais nous envisageons l’avenir d’un œil confiant.

p l e i n s f e u x s u r l e s s e c t i o n s

ACTIVITÉS DE LA SECTIONALBERTA EN 2006

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6

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Activité de Noël pour les familles de jeunesenfants à Montréal et à Québec

Le 3 décembre dernier, plus de 12familles ont participé avec entrain auxactivités organisées par la SCHQ àQuébec et à Montréal.

À Québec, les familles se sontretrouvées au Musée de la civilisation.Après avoir dîné, petits et grands sontallés visiter la Place du Moyen âge où unmarché d’époque et des costumes detoutes les tailles étaient à leurdisposition.

À Montréal, le point de ralliementdes familles était au Biodôme. Unspectacle de Caillou attendait nos 21participants. Puis, ils ont pu découvrirles différents écosystèmes du Québec…Et ce, sans mettre le nez dehors.

Merci aux familles participantes desrégions de Québec et de Montréal pourleur bonne humeur et leur entrain àpartager.

TCOR

TRANSITION...Le 17 octobre 2005, la Région Toronto – Centre de

l’Ontario (TCOR) tenait une soirée d’orientation pourlancer son programme de transition. Cette soirée visait àapaiser l’angoisse des jeunes et de leur famille lorsqu’ilsdoivent passer de l’environnement de la clinique pédiatriquedu Hospital for Sick Children à celui de la clinique pouradultes du St. Michael’s Hospital. La soirée a été unÉNORME succès, et les 18 participants ont signalé que cetteséance d’orientation leur avait été très utile. Cet événementse tiendra tous les ans afin de continuer à soutenir les jeunesalors qu’ils doivent passer à un mode de traitementindépendant.

Au cours de la soirée, les participants ont eu l’occasion de rencontrer les membres du personnel de la clinique, debavarder avec ceux, de prendre un premier rendez-vous et deposer des questions. Ils ont pu également rencontrer d’autresjeunes, faire une visite du St. Michael’s Hospital, serenseigner sur les divers programmes offerts par TCOR etentendre le témoignage d’un jeune qui est récemment passépar le processus de transition lui-même. Les participants etleur famille ont démontré un haut degré d’intérêt,d’appréciation et de compréhension du nouvelenvironnement de la clinique en écoutant le jeune hommeraconter son expérience. Pour bon nombre d’entre eux, celaa été le clou de la soirée !

Et ce printemps, le programme de transition seraprésenté au MONDE entier ! En effet, une présentation oralede cette nouvelle initiative de TCOR sera faite lors ducongrès de la FMH à Vancouver, en mai. Félicitations à tousceux d’entre vous qui ont travaillé si fort à ce grand projetinnovateur !

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6 21p l e i n s f e u x s u r l e s s e c t i o n s

Chantal Roy (à gauche) reçoit le prix dubénévole de l'année de la SCHQ. PatriciaStewart a souligné l'engagement profond de Chantal envers la SCHQ lors d'unecérémonie qui s'est tenue dans le cadre del'Assemblée générale annuelle de la SCHQle samedi 18 mars.

Les membres de la SCHQ se sont réunis à Saint-Michel-des-Saints à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle le samedi 18 mars.

LA SECTIONQUÉBEC

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David Page, directeur des programes et des communications de la SCH

SANGUINLE FACTEUR

contribuerait à supprimer la formationd’anticorps dirigés contre le FVIII.

Lors du Forum global tenu par la Fédérationmondiale de l’hémophilie, à Montréal, enseptembre, les médecins se sont franchementinterrogés sur le bien-fondé d’un traitement par facteur VIII dérivé du plasma de moindrepureté chez des patients n’ayant jamais ététraités. En l’absence de grandes étudesprospectives, randomisées et contrôléescomparant le facteur dérivé du plasma (avecfacteur de von Willebrand) et le facteur VIIIrecombinant, il faut impérativement recueillirplus de données rétrospectives sur ledéveloppement des inhibiteurs partout dans lemonde afin de tenter de trancher la question.

Référence(1) A. Jenny Goudemand, Chantal Rothschild,Virginie Demiguel, Christine Vinciguerrat,Thierry Lambert, Hervé Chambost, AnnieBorel-Derlon, Ségolène Claeyssens, YvesLaurian, et Thierry Calvez, les membres dugroupe pour l’étude du FVIII-LFB et du FVIIIrecombinant. Influence of the type of factorVIII concentrate on the incidence of factor VIIIinhibitors in previously untreated patients withsevere hemophilia. Blood 2006 107: 46-51.

Élaboration d’un facteur IXrecombinant à longue action

STOCKHOLM – Le 26 janvier 2006 –Biovitrum et Syntonix ont annoncé laconclusion d’un accord pour la mise au point etla commercialisation conjointes d’un concentréde facteur IX obtenu par génie génétique. Lesdeux sociétés prévoient partager les coûts et lesprofits associés au développement et à lacommercialisation du nouveau produit appeléFIX:Fc©.

Il est à espérer que, grâce à sa longue demi-vie, le FIX:Fc de Syntonix permettra de réduirele nombre de perfusions, qu’il s’agisse deprophylaxie ou de traitements à la demande.

« Nous sommes heureux de mettre au pointle FIX:Fc avec Syntonix parce que la technologiede SynFusion de Syntonix a permis la mise aupoint d’un facteur IX recombinant à longueaction prometteur, car il est susceptible dediminuer le recours aux perfusions nécessairespour la prise en charge de l’hémophilie B »,affirme Mats Pettersson, chef de la direction deBiovitrum.

Au Canada, chez les jeunes patients, leschéma prophylactique standard repose surl’administration d’environ deux perfusions parsemaine pour maintenir un taux minimum defacteur de la coagulation dans la circulationsanguine. Des études à long terme (voir Uneétude déterminante démontre les avantages dela prophylaxie à la page 16) tendent àdémontrer que de tels schémas thérapeutiques

permettent de réduire considérablement, voirede prévenir tout à fait, l’endommagementprogressif des articulations.

Les sociétés n’ont donné aucune indicationquant à la date à laquelle les essais cliniques etles demandes d’homologation seront complétés.Il n’est pas rare que ce type de démarchess’échelonnent sur cinq années ou plus. S’il estapprouvé par les instances de réglementation, leFIX:Fc deviendrait éventuellement le deuxièmeconcentré de facteur IX recombinant. AuCanada, Wyeth commercialise déjà un facteurIX recombinant appelé BeneFIX®.

Troisième cas de vMCJ chez desreceveurs de produits sanguins

LONDRES – Le 9 février 2006 – Untroisième cas de la variante de la maladie deCreutzfeldt-Jakob (vMCJ) relié à une trans-fusion sanguine a été diagnostiqué chez l’unedes 30 personnes qui ont reçu du sang de don-neurs avérés infectés. Dans ces trois cas de vMCJ,les receveurs avaient reçu des culots globulaires.

Le premier cas avait été signalé en décembre2003.

Aucun cas de vMCJ ne s’est par contredéclaré chez des receveurs de produits defractionnement dérivés du plasma, tels que lesconcentrés de facteur de la coagulation, lesimmunoglobulines ou l’albumine. On n’a pasnon plus signalé de vMCJ chez les hémophiles.Des milliers d’hémophiles anglais ontcependant été avisés en 2004 qu’ils avaient étéexposés à un risque potentiel.

Cent cinquante quatre personnes, pour laplupart originaires du Royaume-Uni, sontdécédées des suites de la vMCJ depuis sonapparition en 1995. Cette maladie aurait ététransmise aux humains par le biais de la con-sommation de viande bovine infectée par le prionde l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).

Le carnet de bord électronique del’Université McMaster, primé aupalmarès 2005 des nouveautés del’informatique médicale

AUSTIN, TEXAS – Le 13 janvier 2006 – Uneétude portant sur le carnet de bord électronique(CBÉ) de la société Arrowhead ElectronicHealthcare a été sélectionnée par l’InternationalMedical Informatics Association (IMIA), pourfigurer au palmarès 2005 Best of MedicalInformatics, qui souligne l’excellence eninformatique médicale.

L’étude, intitulée Comparing hand-heldcomputers and paper diaries for hemophilia hometherapy: a randomized trial (1) (Essai comparatifrandomisé sur le carnet de bord « électroniqueversus papier » pour la prise en charge de

Nouvelle étude sur le facteur VIII etles inhibiteurs

Selon un récent article publié dans la revuescientifique Blood par Goudemand et coll. (1),un concentré de facteur VIII partiellementpurifié dérivé du plasma se serait révélé environ« trois fois moins susceptible de donner lieu àdes inhibiteurs que deux produits recombinantsà séquences géniques pleine longueurhautement purifiés actuellement sur lemarché ».

Les inhibiteurs dirigés contre le facteur VIIIsont désormais considérés comme la principale,et en fait, la seule complication grave dutraitement substitutif indiqué pourl’hémophilie A.

Les deux grands essais rétrospectifs menésauprès de patients atteints d’hémophilie A onttenté de vérifier si le type de concentré influaitsur l’incidence des inhibiteurs. Le produit defaible pureté était un concentré dérivé duplasma purifié par échange d’ions renfermantdu facteur de von Willebrand (FVIII-LFB).Les produits de haute pureté étaient des facteursVIII recombinants à séquences géniques pleinelongueur. Les essais regroupaient des patientssouffrant d’hémophilie A sévère qui n’avaientjamais encore été traités.

Selon les auteurs, d’autres facteurs de risqueà l’égard des inhibiteurs, tels que le génotype etl’origine ethnique, étaient relativement bienrépartis entre les deux groupes. On a conclu quele concentré partiellement purifié provenant deplasma humain était moins susceptible deprovoquer une réponse immunitaire que laprotéine synthétique hautement purifiée. Leratio de risque relatif associé au FVIIIrecombinant par rapport au FVIII-LFB a étéévalué à 3,2 [intervalle de confiance, 1,0-9,7]pour ce qui est du développement d’un hauttitre d’inhibiteurs (> 5 unités Bethesda).

La principale différence entre les produitsest que le FVIII-LFB renferme le facteur vonWillebrand (FVW), une protéine porteusenaturelle. Or, selon les résultats d’expériencesmenées chez l’animal, la présence de FVW

22 L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 622 l e f a c t e u r s a n g u i n

R E V U E D E P R E S S E

suite à la page 23

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important qu’Héma-Québec consacre desefforts pour augmenter la quantité de plasmaquébécois envoyée au fractionnement ? », lesgens ont répondu « Oui » à 100 % ! Enfin, àla question « Quel serait le niveau optimald’autosuffisance en IgIV qu’Héma-Québecdevrait envisager », 55 % des participants ontvoté pour un niveau d’autosuffisance de30 %, 24 % ont voté pour un niveau de 40 %alors que 7 % optaient pour un niveau de50 %. Le critère unanime qui a été soulevé estde viser l’autosuffisance en albumine.

Suite à ces conclusions, Héma-Québecdevra mettre en place une série de mesurespour atteindre cet objectif, notammentaugmenter le volume du plasma collecté auQuébec, particulièrement celui collecté parplasmaphérèse, ce qui impliquerait laconstruction de trois ou quatre centres decollecte (comportant six lits)supplémentaires. Elle devra aussi, pourrendre l’exercice rentable, se servir de toute lagamme des produits de fractionnementdérivés de plasma, notamment du facteurVIII à haut teneur en facteur von Willebrand.Ce dernier pourrait par exemple servir àtraiter les personnes atteintes de déficit enfacteur von Willebrand (Héma-Québecachète annuellement entre 1,5 et 2 millionsUI de Humate P® pour traiter ces personnesactuellement) ou être utilisé pour traiter lesjeunes hémophiles A naïfs aux traitements(voir Note de la rédaction).

Note de la rédaction : En effet, selon uneétude française menée par le Dr JennyGoudemand et al1., de l’Institut d’hématologiede Lille, en France, traités avec du facteurplasmatique, les hémophiles jamais traitésauparavant auraient un risque 3 fois moinsélevé de développer un inhibiteur de lacoagulation que ceux traités avec du facteurVIII recombinant (11 % vs 30 %). De même,toujours selon cette étude, une concentrationélevée d’inhibiteurs (supérieure à 5 UB/ml)serait plus souvent rencontrée chez lespersonnes prenant du recombinant (15 %)que du facteur plasmatique (5 %). Selon leschercheurs, la moindre fréquence d’inhibitionavec le facteur VIII plasmatique pourrait êtredue à la présence dans celui-ci du facteur vonWillebrand, une protéine qui se fixe à unerégion du facteur VIII fréquemment cibléepar les inhibiteurs, lui conférant uneprotection.

Référence :1 Le facteur VIII recombinant lié à l’apparitiond’inhibiteurs chez les personnes atteintesd’hémophilie A, Jenny Goudemand et al.,APM, février 2006.www.chru-lille.fr/autreprof_presse/revue_presse/34224.shtml

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 6 23

Les 17 et 18 février derniers, Héma-Québec tenait à Montréal son Forumconsensus sur l’autosuffisance en

plasma au Québec. Pour cette occasion, desexperts en médecine transfusionnelle, desreprésentants des régulateurs québécois etcanadien du système du sang, de diversesinstances gouvernementales, de compagniespharmaceutiques et d’associations de patientsse sont réunis, certains venant des États-Uniset même d’Europe. Le but de ce forum étaitd’en venir à un consensus à savoir si Héma-Québec devait consentir plus d’efforts et demoyens pour atteindre l’autosuffisance demanière à répondre à la demande croissanteen immunoglobulines intraveineuses (IgIV)et/ou en albumine, les deux produits dérivésde plasma les plus consommés.

Actuellement le Québec est en mesure derépondre à 14 % de la demande en IgIV et70 % de la demande en albumine à l’aide deplasma domestique, le reste (86 % des IgIV et30 % de l’albumine) doit être comblé par duplasma commercial. Des chiffres comparablesà ceux de la Société canadienne du Sang

Forum Consensus d’Héma-Québec 2006François Laroche

(SCS), qui vise quant à elle un niveaud’autosuffisance de 40 % en IgIV et de 100 %en albumine au cours des prochaines années.Pour ce faire, la SCS devra hausser de 50 % levolume de plasma qu’elle collecteactuellement et elle est en cours d’élaborationd’un plan en vue de trouver des méthodesplus rentables pour recueillir le plasma.

De fort intéressants exposés nous ont étéprésentés, au terme desquels j’ai retenu leséléments suivants :

• De la présentation du Dr BernardHorowitz, de Key Biscane en Floride, sur lasécurité du plasma : que les produits issus deplasma canadien et ceux issus de plasma noncanadien (en particulier américain) ontaujourd’hui le même profil d’innocuité.

• De celle du Dr Thierry Burnouf de Lille,en France, sur la situation économiquemondiale de l’industrie du plasma : que lecoût de la matière première (plasma)représente 45 % du coût du produit final etque le plasma récupéré (issu de sang total)coûte entre 75 à 95 $ le litre, alors que leplasma recueilli par plasmaphérère revient àentre 95 et 120 $ le litre. Il faut donc répartirles coûts du plasma et du fractionnement surune vaste gamme de dérivés pour rentabiliserl’exercice.

• De l’étude de cas sur l’expériencefinlandaise en matière d’autosuffisance enplasma exposée par le Dr Jukka Koistinen, del’Université d’Helsinki : que dans un marchéde libre concurrence, il est difficile d’êtrecompétitif en ce qui a trait au contrôle et auxcoûts des produits.

• De la présentation sur les impacts éthiquesde la vente du plasma donné par Me MichelGiroux, de Québec : qu’il est illégal selon leCode civil du Québec d’offrir unerémunération aux donneurs de sang et qu’il estnon éthique de vendre du sang, collecté chezune personne qui effectue un don, à uneentreprise commerciale pour qu’il soit ensuiterevendu sous quelque forme que ce soit sansobtenir le consentement du donneur en ce sens.

Les participants devaient ensuite se réuniren ateliers pour discuter d’un certain nombrede questions de manière à en venir à unconsensus lorsque de retour en assembléeplénière. Au terme des discussions, à laquestion « Croyez-vous que le Québecdevrait explorer la possibilité de vendre sonplasma sur le marché mondial, plasma qui estprésentement destiné pour fractionnement,afin de recueillir les produits finis sur lemarché canadien ? », 94 % des participantsont voté « Non », contre seulement 6 % quiont voté « Oui ». À la question « Croyez-vous

l e f a c t e u r s a n g u i n

l’hémophilie à domicile), a d’abord été publiéedans la revue Hæmophilia en 2004. Elle a étésélectionnée par le Comité éditorial de l’IMIA,parce qu’elle « porte sur un sujet scientifiqueimportant pour l’informatique médicale àl’échelon international ».

L’article, écrit par le Dr Irwin Walker,directeur du Programme d’hémophilie de laHamilton Health Sciences Corporation, affiliée àl’Université McMaster, dévoilait les résultatsd’une étude de comparaison entre le CBÉd’Arrowhead Electronic Healthcare et le carnetde bord papier tenu par les patients. Le CBÉd’Arrowhead a globalement amélioré la prise denotes sur les saignements et les produitsantihémophiliques utilisés et il a permis desoumettre aux médecins et aux infirmièreschargés de les soigner des données importantessur les patients hémophiles d’une façon plusadéquate.

(1) Haemophilia 2004; (10): 698-704

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Dans le contexte de l’hémophilie, le termeporteuse a traditionnellement servi àidentifier une femme qui hérite du gène

responsable de la maladie et qui est alorssusceptible de la transmettre à ses fils. On a ainsilongtemps cru que les femmes ne pouvaient toutsimplement pas souffrir d’hémophilie, qu’elles nepouvaient qu’être porteuse du gène défectueux.Or, de nos jours, un nombre sans cesse croissantde porteuses consultent et se font traiter pour desproblèmes de nature hémorragique.Malheureusement, ces femmes ne trouvent pastoujours une oreille attentive, et ce, même dans lescentres de traitement de l’hémophilie (CTH).Comme vous allez le voir, cette situation peut êtresource de frustrations et d’expériences effrayantesdont les répercussions sont parfois graves.

L’âge moyen des femmes lorsqu’elles reçoiventun diagnostic de trouble de la coagulation est de27 ans. Et quand le diagnostic est enfin posé, lamajorité d’entre elles auront déjà connu leur partde problèmes depuis des années, notamment laménorragie (saignement menstruel excessif). Selondes études, par opposition aux hommeshémophiles, techniquement porteurs également,environ 25 à 30 % des porteuses sont en faitsymptomatiques. Certaines femmes présentent destaux de facteur qui sont automatiquement associésà un diagnostic d’hémophilie légère chez leshommes. Or, chez les femmes, on parlesimplement d’un statut de porteuse. Et lorsqu’onleur demande pourquoi elles ont tellement tardé àse faire soigner, elles nous répètent ce qu’elles sesont généralement fait dire, soit « C’est normalchez les porteuses », ou « Les femmes ne souffrentpas de troubles de la coagulation ». Une femmes’est notamment fait répondre que son taux defacteur n’était pas assez bas pour entraîner dessaignements, tandis qu’on insinuait que lesdouleurs, l’épuisement et les saignementsincessants d’une autre seraient peut-être d’originepsychologique. Il a ainsi fallu des années à cettedernière pour que son diagnostic d’hémophiliesoit enfin confirmé. Beaucoup de femmes se sonttellement fait répéter par les autorités« compétentes » que c’était normal, qu’elles ontfini par s’en convaincre.

Or, tout le monde sait que si, faute dediagnostic adéquat, ce genre de problème n’est pascorrectement pris en charge, il peut y avoir degraves conséquences. Rappelons notamment le casd’une femme qui, dès l’âge de 13 ans, a souffert deménorragie pour laquelle on lui a prescrit descontraceptifs oraux. Malgré son « traitement »,quand elle avait ses règles, elle devait changer deprotection toutes les heures, elle ne pouvait pasfaire de gymnastique et elle s’absentait de l’école

une semaine tous les mois. Ce n’est qu’après avoirdonné naissance à son fils atteint d’hémophilie Alégère (taux de facteur VIII 14 %) qu’elle a subides tests. Et c’est aussi à ce moment que ses sœurset son père, alors âgé de 54 ans, ont également subides analyses qui ont confirmé le diagnostic. Ni sonpère, ni ses sœurs, ni ses neveux, pourtant atteintsd’hémophilie légère eux aussi, n’éprouvaient deproblèmes, tandis qu’elle et son fils avaient dessaignements. Malgré ses ménorragies, son anémiepersistante et son statut de porteuse, son problèmed’hémophilie n’a jamais été abordé.

Elle avait 27 ans lorsqu’on lui a fait unehystérectomie parce qu’à trois reprises, au momentde ses règles, elle s’était évanouie. Et ce n’est qu’àl’âge de 37 ans, qu’elle a fini par mentionner sesproblèmes à l’hématologue de son fils qui arapidement demandé des tests de contrôle ; c’est àce moment qu’elle a reçu son diagnosticd’hémophilie légère. Ses taux de facteur se situait à

49 % pendant son traitement par contraceptifsoraux ; on sait que ces derniers contribuent à faireaugmenter les taux de facteur VIII. Maintenant,elle comprend d’où lui venaient tous sesproblèmes hémorragiques, mais il lui aura quandmême fallu souffrir d’anémie pendant des années,s’absenter de l’école, se priver d’activités sociales,consulter plusieurs médecins de famille etgynécologues et subir une hystérectomie, avant definalement recevoir le bon diagnostic.

Et malheureusement, ce n’est pas parce qu’unefemme demande à être suivie dans un centre detraitement de l’hémophilie qu’elle recevraeffectivement les soins nécessaires, même si elle estporteuse avérée. Voici un autre exemple à l’appui,celui d’une femme qui éprouvait des problèmeshémorragiques depuis son enfance, tels que : desépistaxis (saignements de nez excessifs), dessaignements anormaux après des extractionsdentaires, des hématomes et des problèmes deménorragie. Après qu’on ait diagnostiqué chez sonfils un déficit sévère en facteur VIII, on a vérifiéson taux de facteur qui se situait aux alentours de70-80 %. À cause de son problème de ménorragie,cette femme devait parfois prendre du DDAVPpour pouvoir continuer à travailler et mener unevie normale, mais éventuellement, elle a dû subirune hystérectomie. Quelques années plus tard, elle

Selon des études,par oppositionaux hommeshémophiles,techniquementporteurségalement,environ 25 à 30 % des porteuses sont en faitsymptomatiques.

s’est blessée en faisant une chute et elle a réaliséque son articulation présentait exactement lessymptômes auxquels son fils, et tout hémophile,doivent rester à l’affût, c’est-à-dire, picotements,chaleur et enflure. Elle a demandé un rendez-vousdans son CTH, mais on le lui a refusé. On lui a ditque, « par définition », elle ne pouvait pasprésenter de saignements.

Le saignement a donc continué. Elle a consultéun chirurgien orthopédiste qui lui a dit que toutétait normal, que tout allait rentrer dans l’ordre enhuit à douze semaines. Elle a repris son travail quil’obligeait à rester debout toute la journée, ce qui aaggravé le saignement. Elle se reposait la fin desemaine, mais le cycle recommençait dès le lundi.La situation s’est maintenue pendant un an. Sonarticulation a continué d’être douloureuse etenflée. Après un an, un deuxième chirurgienorthopédiste lui a dit qu’elle souffrait d’arthrite destade IV et qu’elle devait subir une interventionpour prothèse du genou. Elle lui a parlé de sesantécédents hémorragiques avant de subir sachirurgie arthroscopique. Même si ses pansementss’imbibaient de sang après l’intervention, lerésident en orthopédie et le personnel desurgences lui ont dit que c’était « normal » et ils ont refusé qu’elle soit vue en hématologie.

Six semaines après l’intervention, sonchirurgien lui a montré des radiographies aufluoroscope; il lui a mentionné la présence de sang dans l’articulation et lui a dit qu’elle avaittellement saigné durant l’intervention qu’on avaitdû lui administrer du DDAVP. À l’époque, on nelui avait pas transmis cet élément d’information.Lorsqu’elle a appelé le CTH, on lui a répété quecela n’avait rien à voir avec ses taux de facteur.De toute évidence, son cas ne les intéressait pas.Elle a communiqué avec un autre spécialiste enhématologie qui lui a expliqué qu’étant donné quel’organisme ne peut fabriquer qu’une quantitélimitée de facteur à la fois, le sien n’est pas arrivé à fournir à la demande pendant cette si longuepériode et que ses réserves se sont épuisées.Durant la période post-opératoire de six semainesoù elle a été en congé, elle a pu appliquer laméthode « RICE » (repos, glace [ice], compression,élévation) à son genou. Le saignement afinalement cessé et ses taux de facteur ont purevenir à la normale. Par contre, cette épreuve l’arendue anxieuse, car elle se dit que si un jour elle aurgemment besoin du traitement approprié, ellene pourra pas l’obtenir, puisque sont centre detraitement local refuse toujours de reconnaître sonproblème hémorragique.

Voici quelques exemples qui illustrent le peude considération accordé aux femmes quiéprouvent des problèmes liés à l’hémophilie.Souvent, parce que les signes ne sont pas àpremière vue perceptibles, les médecins ont dumal à saisir le tableau d’ensemble et sous-estimentles difficultés auxquelles font face les porteuses.

Comme le disait l’une d’entre elles : « Lasituation est triste non seulement pour les femmestouchées, mais également pour leurs filles qui sontcondamnées à vivre inutilement les mêmesdifficultés ».

Vous êtes une femme ?Vous ne souffrez pas d’hémophilie !

L’ H É M O P H I L I E D E N O S J O U R S P R I N T E M P S 2 0 0 624 l e f a c t e u r a u f é m i n i n

LE FACTEURAUféminin

Patricia Stewart