33
L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Portfolio

L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

L’ONCFS, l’expertise au servicede la faune sauvage

Port

folio

Page 2: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

Port

folio

L’ONCFS, l’expertise au servicede la faune sauvage

Page 3: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

3 l2 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

SommaireAvant-propos ........................................................................................................................................................................ p. 5Henri Sabarot, Président de l’ONCFSJean-Pierre Poly, Directeur général de l’ONCFS

Un établissement public au service de la biodiversité ......................................................................................... p. 6Les partenaires de l’ONCFS témoignent ....................................................................................................................... p. 9

Les espèces au cœur de l’expertise ........................................................................................................................... p. 16La presse en parle ............................................................................................................................................................... p. 19Les partenaires de l’ONCFS témoignent ................................................................................................................... p. 22

Suivre les espèces au plus près des enjeux ............................................................................................................ p. 24La presse en parle ............................................................................................................................................................... p. 27Les partenaires de l’ONCFS témoignent ................................................................................................................... p. 30

Comprendre les mécanismes pour appuyer l’action ......................................................................................... p. 32La presse en parle ............................................................................................................................................................... p. 35Les partenaires de l’ONCFS témoignent ................................................................................................................... p. 38

Éclairer le débat public pour concilier les enjeux ............................................................................................... p. 40La presse en parle ............................................................................................................................................................... p. 43Les partenaires de l’ONCFS témoignent ................................................................................................................... p. 47

Faire la démonstration d’une gestion exemplaire .............................................................................................. p. 50La presse en parle ............................................................................................................................................................... p. 53Les partenaires de l’ONCFS témoignent ................................................................................................................... p. 56

Contacts ................................................................................................................................................................................ p. 60

© A

lain

Fré

mon

d/O

NC

FS

Page 4: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

4 l

Les espèces au cœur de l’expertise

Avant-proposA

lors que la France affiche son ambition en faveur de la biodiversité par une loi-cadre dédiée à sa reconquête actuellement en débat au Parlement, la connaissance des

espèces devient plus que jamais un enjeu majeur pour leur préservation et leur gestion durable. C’est d’ailleurs une des cinq grandes orientations de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 : développer, partager et valoriser les connaissances. Mais la biodiversité, et en particulier s’agissant de la faune sauvage, n’est pas un simple objet de laboratoire. Son étude se conduit au cœur des territoires, en prise directe avec les acteurs et leurs interactions souvent riches et parfois difficiles avec les espèces.

Pour mener à bien cette mission complexe et passionnante, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) peut s’appuyer à la fois sur une équipe scientifique de haut niveau et sur des agents de terrain présents sur l’ensemble du territoire national, en métropole comme dans les départements d’outre-mer. Au service des politiques publiques, son objectivité et sa rigueur lui confèrent la légitimité nécessaire pour dialoguer avec tous et animer des réseaux de parties prenantes très diversifiées, avec en particulier les fédérations des chasseurs, permettant à la fois de démultiplier l’action et de l’ancrer au plus près des attentes des gestionnaires, sans compromis sur la qualité scientifique.

Alors qu’on célèbre cette année les quarante ans de la loi de 1976 sur la protection de la nature, l’ONCFS inscrit son action dans la durée en menant des programmes sur plusieurs décennies, indispensables à la connaissance comme à la compréhension des processus à l’œuvre. Une stratégie scientifique ambitieuse encadre ces travaux pour en garantir la qualité : publication dans des revues internationales à comité de lecture, encadrement de doctorants, partenariats avec des laboratoires prestigieux français et étrangers, audit des programmes par un Conseil scientifique indépendant.

L’Établissement mène une action technique intégrée qui couvre l’ensemble du spectre, depuis l’observation jusqu’à la gestion d’espèces et de milieux, en passant par la recherche et le développement. Ces travaux concernent une large variété d’espèces à enjeux : des espèces protégées aux espèces chassées, en passant par les espèces exotiques envahissantes. Les questions posées (chasse durable, conservation, dégâts aux activités humaines mais aussi leurs impacts, rôle et effets des maladies de la faune…) sont aussi diverses que les leviers d’action : prélèvements d’individus, réintroductions ou renforcements de population, mise en réserve de territoires, identification et promotion de bonnes pratiques…

Au-delà, l’ONCFS dispose d’un large panel d’approches : expertise, développement d’outils de suivi et de gestion, transfert des savoirs et des savoir-faire (notamment par la formation ou diffusion des connaissances par des colloques et des publications) sont autant de moyens de favoriser une gestion durable des espèces et de leurs habitats.

Cette brochure vise à établir un panorama des travaux et des actions de l’ONCFS en matière de connaissance et de gestion durable de la faune sauvage et de ses habitats. Elle plaide pour la richesse d’un établissement où la recherche scientifique et technique est étroitement mêlée à l’action de terrain, au service de la connaissance et de la préservation du patrimoine naturel exceptionnel de notre pays, dans une optique de conciliation avec les activités humaines.

Henri SabarotPrésident de l’ONCFS

Jean-Pierre PolyDirecteur général de l’ONCFS

5 l

© B

ertr

and

Muf

fat-

Joly

Page 5: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

7 l6 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

Un établissement public au service de la biodiversité

© H

ellio

Van

Inge

n

131 espèces de faune faisant l’objet d’un suivi

12 doctorants encadrés ou co-encadrés par l’ONCFS

29 Plans nationaux d’action auxquels participe l’ONCFS

26 réserves gérées ou co-gérées pour 53 000 hectares

170 publications scientifiques et techniques

11 pathologies faisant l’objet d’une veille active

© O

NC

FS

© J.

Bru

yère

Page 6: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

9 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

8 l

Témoignage traduit de l’anglaisEn tant que chercheur sur les oiseaux d’eau, j’ai connu l’ONCFS

dans les années 1980. Depuis, j’ai piloté un séminaire ONCFS sur les statistiques de chasse, coécrit des articles scientifiques avec des agents ONCFS et pu globalement échanger sur la conservation des espèces avec de nombreux agents ONCFS lors de colloques et d’autres occasions.N’étant pas européen, je ne suis pas aussi au fait des enjeux institutionnels de l’ONCFS que je le souhaiterais. Toutefois, l’ONCFS, en tant qu’institution, accorde de la valeur aux résultats issus de la science, et cela me paraît fondamental et positif pour une agence opérationnelle.J’ai une très haute opinion des scientifiques et des dirigeants de l’ONCFS que je connais. Tous sont des professionnels consciencieux qui cherchent à prendre des décisions rationnelles fondées sur la science. Plusieurs de ces agents ont aussi exprimé leur intérêt pour aller vers un processus de décision encore plus objectif, grâce à des approches théoriques de la prise de décision en conservation. Les scientifiques de l’ONCFS que je connais sont au fait des dernières approches méthodologiques pour aborder des questions de conservation difficiles. En outre, ils n’hésitent pas à collaborer avec les scientifiques les plus éminents, en France et ailleurs.En conclusion, j’ai une très haute opinion de l’ONCFS, fondée principalement sur nos collaborations et rencontres. Les agents ONCFS que je connais sont tous des professionnels de haut niveau qui connaissent parfaitement leur travail.

James D. Nichols,Scientifique senior émérite, U.S. Geological Survey

Connaissance des espèces et des habitats, suivi sanitaire et gestion de la faune sauvage chassable ou protégée, préservation des milieux et des zones humides, mais aussi surveillance des territoires et respect de la réglementation, information et formation des chasseurs : ce sont précisément les missions qu’exerce depuis plus de 40 ans l’ONCFS, dont je connais bien et apprécie, à titre personnel et en tant qu’élu, le rôle important de veilleur de la nature et de service public de l’environnement. En tant que président de région, je peux également témoigner que les objectifs (connaître et évaluer, préserver et gérer, partager) des politiques régionales de préservation et de valorisation du patrimoine naturel rejoignent parfaitement ceux de l’ONCFS. La région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a ainsi intégré l’ONCFS parmi les bénéficiaires des Contrats Aquitaine Nature, en tant que gestionnaire de sites remarquables. Enfin, je voudrais souligner plus particulièrement le rôle d’expertise scientifique et technique de l’ONCFS, reconnu en France comme à l’étranger, à travers des études et des plans d’action en faveur des espèces et des habitats, que ce soit en France métropolitaine et ultramarine ou en Europe, mais aussi sur le continent africain ou en Russie. En effet, ces programmes scientifiques contribuent à mesurer les effets du changement climatique sur la biodiversité, les milieux naturels, la gestion de l’eau, de l’agriculture, de la forêt, et donc, forcément, sur la faune sauvage.

Alain Rousset,Président de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes,

Vice-président de l’Association des régions de France

Établissement public sous la double tutelle du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) s’est vu confier cinq missions répondant aux axes majeurs de la dernière Conférence environnementale, dans la suite du Grenelle de l’environnement.

Surveiller les territoires et faire respecter la réglementation environnementale

La police de l’environnement et de la chasse met en œuvre les grandes orientations politiques arrêtées par le ministère chargé de l’Environnement en matière de préservation des patrimoines naturel et biologique dans les 95 départements métropolitains et d’Outre-mer. Les missions de police sont conduites sous la double autorité du parquet et du préfet.

Mieux connaître la faune sauvage et ses habitatsQuatre décennies de recherches et d’études ont permis à

l’Établissement d’acquérir une réelle connaissance de la faune sauvage, de la biologie et de l’état sanitaire des espèces. Ces connaissances conduisent à établir des schémas de gestion favorisant le développement de la faune en tenant compte des réalités du terrain et des conditions d’accueil des habitats.

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage s’est vu confier cinq missions répondant aux axes majeurs de la dernière Conférence environnementale.

Conseiller et apporter une expertise techniqueDepuis plus de quarante ans, l’ONCFS suit près d’une centaine

d’espèces de la faune sauvage selon des protocoles d’étude partagés avec de nombreux partenaires. Les connaissances scientifiques accumulées par l’Établissement lui permettent d’apporter légitimement son conseil et son appui technique aux pouvoirs publics, aux collectivités territoriales et aux gestionnaires de territoires.

Organiser l’examen du permis de chasserChaque année, après une formation obligatoire dispensée par les

fédérations départementales des chasseurs, environ 30 000 candidats se présentent à l’examen du permis de chasser. Cet examen est aussi l’occasion de sensibiliser les nouveaux chasseurs aux régles élémentaires de sécurité.

Promouvoir une chasse durableAux côtés des instances cynégétiques, l’Office est chargé de faire

progresser la chasse selon les principes du développement durable.

Un établissement public au service de la biodiversité Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Page 7: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

11 l10 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

L’ONCFS a fait progresser considérablement, et continue de le faire, la connaissance et les outils pour la gestion durable de la faune et particulièrement du gibier en France. L’Office est aujourd’hui consulté régulièrement par les décideurs, les collectivités, les administrations... dès qu’il s’agit de faune sauvage.À côté de la police de la chasse, le « cœur de métier » de l’Office se situe donc aussi dans la Recherche appliquée. C’est aussi ce terme d’ « appliquée » qui fait sa spécificité et sa force. En effet, on ne peut pas correctement gérer la faune si on ne connaît pas le « terrain », la chasse et les chasseurs, mais aussi les agriculteurs et les forestiers…. La tête dans le labo et les pieds dans la terre… À la croisée de ces deux compétences, science biologique et cynégétique, les ingénieurs et chercheurs de l’ONCFS excellent.L’Office peut autant travailler avec les chercheurs en science plus fondamentale, dans les universités et académies, qu’avec les gestionnaires de « terrain » : chasseurs, agriculteurs, forestiers... c’est la clé de l’efficacité. Qui peut s’enorgueillir en France, voire dans le monde, de travaux de recherche les plus fondamentaux, alimentés et enrichis par un réseau d’observateurs et de praticiens de terrain qui veille journellement sur les populations de gibier de tout le territoire ?

Bernard Baudin,Président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC)

L’ONCFS contribue pour une part importante à la production de connaissances en matière de biodiversité, qu’il s’agisse d’ailleurs de la faune chassable ou des espèces protégées. L’établissement public dispose pour cela d’un réseau de 1 300 agents répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain et en outre-mer. Quotidiennement, ces personnels travaillent aussi bien sur la dynamique des populations, cœur de métier de l’ONCFS et de ses unités que sur la gestion des milieux, en vue de concilier biodiversité, chasse et activités humaines (l’agriculture notamment), et sur les suivis patrimoniaux pour mieux évaluer l’état de conservation des espèces quelles qu’elles soient…Vigiles en termes de veille sanitaire, les chercheurs de l’ONCFS ont récemment vu leurs compétences sollicitées pour ce qui concerne le suivi des espèces exotiques envahissantes (EEE), une problématique tout à fait d’actualité.Doté d’un conseil scientifique où émargent les scientifiques français les plus éminents, publiant chaque année des articles dans les meilleures revues scientifiques internationales, organisateur de colloques reconnus, l’ONCFS est un des acteurs majeurs du grand service public de la nature que les pouvoirs publics sont en train de réorganiser.

Gilbert de Turckheim,Président de la Fédération des associations de chasse

et conservation de la faune sauvage (FACE) de l’Union européenne

Les agents de l’ONCFS participent activement à la composante de suivi et de protection de la faune sauvage, aujourd’hui près de 90 agents des départements côtiers des façades maritimes de métropole et d’outre-mer œuvrent au sein du réseau national Échouage de mammifères marins. Ces agents sont formés par nos soins aux multiples conduites à tenir en cas d’échouage de mammifères marins. Leurs compétences et statuts sont de vrais atouts dans la réalisation de nos missions, tant sur les aspects d’acquisition de données, de prélèvements, que sur les capacités techniques et logistiques lors des interventions. Ce sont nos partenaires incontournables concernant les aspects réglementaires et de police de l’environnement sur cette faune intégralement protégée, depuis les aspects concernant les animaux vivants, les questions de dérangements ou d’atteintes délibérées sur cette faune, jusqu’aux tentatives de commerce illicite d’éléments dérivés (os, ivoire…) que ces agents déboutent sur le terrain ou sur internet. Grâce à ces professionnels de l’environnement, nous développons aussi des suivis, des missions d’observations, ainsi que des actions directes sur les animaux en détresse. L’évolution du suivi des populations dans notre domaine nous amène à établir des suivis sanitaires et épidémiologiques. Là encore, l’Office est un partenaire de développement d’outils nouveaux, et les agents sont une force d’action de terrain dans ces aspects de réseau de surveillance des populations de mammifères marins. La technicité de ces personnels, leurs passions, et leur investissement de tous les instants constituent pour notre réseau national Échouage une force d’action et de valorisation indéniable.

Willy Dabin, Ingénieur d’étude à l’observatoire Pelagis,

université de La Rochelle (CNRS)

L’ONCFS possède des atouts scientifiques et techniques certains en matière de connaissance et de gestion de la faune sauvage et de ses habitats. En tant que membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, j’ai participé à leur audition au cours de l’année dernière, c’est, sans conteste, un établissement public majeur. Au printemps dernier, les députés ont voté la création de l’Agence française de la biodiversité au 1er janvier 2016. L’ONCFS n’en fera pas partie mais viendra apporter à la fois son expertise et ses capacités d’interventions fortes sur les milieux terrestres. Un travail en commun sera effectué via une convention de partenariat pour protéger au mieux la biodiversité dans son ensemble. C’est un nouveau défi que l’ONCFS de demain saura relever avec le professionnalisme qui le caractérise. Dans mon domaine de spécialité, l’eau, comme dans celui de la faune sauvage, la connaissance et la recherche constituent des enjeux centraux dans la mise en œuvre des politiques de l’environnement. Elles permettent d’orienter l’action, d’aider à la décision, à l’évaluation et à l’appropriation citoyenne. Les études sont possibles grâce à l’action des agents de l’ONCFS sur l’ensemble du territoire qui permet de disposer d’informations fiables et circonstanciées.

Michel Lesage, Député des Côtes-d’Armor,

Président du groupe d’études parlementaire Politique de l’eau

Page 8: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

13 l12 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Que de chemin parcouru depuis 1972 et la création de l’ancien Office national de la chasse. Engagé très tôt dans la défense de l’activité cynégétique au sein de l’Association nationale des chasseurs de gibiers d’eau et de la Fédération des chasseurs du Loiret, j’ai rapidement utilisé les données techniques élaborées par l’Établissement public. Pêle-mêle, je citerai les protocoles vague de froid pour les oiseaux migrateurs, la défense des zones humides, les recensements de populations de certaines espèces, sarcelles d’été, bécasses, perdrix grises en particulier mais aussi la diffusion des zoonoses touchant tant les grands animaux que l’avifaune.Au fil des années, chacun a pu mesurer l’évolution de la qualité de ces études. Le dernier rapport scientifique publié pour l’année 2014 en apporte le témoignage. Et même si tout n’a pas été facile pour passer d’une chasse cueillette à une chasse gestion, l’ONCFS, financé à 60 % par les redevances cynégétiques, est devenu le partenaire fidèle et incontournable tant de la Fédération nationale des chasseurs que des grandes associations spécialisées.2016 sera pour l’Office, maintenant quadragénaire, l’année des défis avec d’importantes inflexions à négocier : création de l’agence pour la biodiversité, réorganisation territoriale liée aux nouvelles régions administratives, mutualisation des actions de police de l’environnement, modification de la gouvernance.

Jean-Noël Cardoux,Sénateur du Loiret,

Président du groupe d’études Chasse et pêche

Dans un département comme celui de la Somme, les techniciens de l’ONCFS occupent une place centrale et essentielle dans la préservation de la faune, la flore, la nature dans son ensemble. Ils exercent un véritable travail de terrain et de proximité.Reconnus de tous, ils entretiennent un lien fort avec le monde de la chasse et le monde agricole. Leur implication pour défendre le monde rural et préserver la nature est plus que louable.La présence des agents de l’ONCFS est indispensable, tant ils représentent un maillon entre les chasseurs et les élus. Cela nous permet ainsi, à nous élus, de toujours pouvoir dialoguer avec les acteurs du monde rural et comprendre les enjeux de nos territoires.

Alain Gest, Député de la Somme

Je suis le maire d’une toute petite commune des Alpes-de-Haute-Provence, située dans la Haute-Provence montagnarde, depuis 1988. C’est dans ce cadre que j’ai commencé à connaître et travailler avec l’ONCFS.J’ai découvert des hommes et femmes passionnés par leur mission, compétents et n’hésitant pas à faire du terrain à toute heure et quel que soit le temps. Nous avons notamment travaillé sur la gelinotte des bois, le tétras lyre qui ici est en limite d’aire. Dans le même ordre d’intervention, les techniciens de l’ONCFS ont participé à l’élaboration d’un plan de gestion pastorale (MAEC) sur une zone Natura 2000, avec des retards de pâturage et désenrésinement en mosaïque pour favoriser le maintien et le développement du tétras lyre. Et pour la première fois depuis longtemps, des nichées ont été levées cette année dans le cadre des comptages organisés par la FDC.Je tiens vraiment en tant qu’élu d’une commune rurale, à témoigner publiquement des compétences et des atouts des techniciens, chercheurs de l’ONCFS qui ont travaillé sur mon territoire en matière scientifique et technique et qui ont contribué après études de ces espèces et de leur habitat, à des plans de gestion qui sont opérationnels aujourd’hui et qui contribuent au maintien et développement de ces espèces emblématiques.

Roger Isoard,Maire d’Auzet

L’implication de l’ONCFS avec le monde agricole dans le dossier de renforcement des populations de petits gibiers par l’implantation de cultures intermédiaires, est majeure ; le partenariat existant depuis 2007 dans le cadre d’Agrifaune produit déjà des résultats intéressants pour l’avenir.Le suivi sanitaire avec le service technique de la Fédération des chasseurs de la Creuse, dans le cadre du réseau SAGIR a démontré son efficacité et son rôle capital de sentinelle. L’ensemble des autres réseaux mis en place avec des suivis encadrés par des protocoles validés, apportent des données fondamentales dans la gestion des espèces.L’État se doit de garder un établissement public indépendant comme l’ONCFS qui est proche et au service de la ruralité, donc de la biodiversité et de ceux qui la font exister.

Jean-François Ruinaud,Président de la Fédération départementale

des chasseurs de la Creuse

Page 9: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

15 l14 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

La protection de la biodiversité est une priorité. Le projet de loi actuellement en cours d’examen au Parlement, défendu par la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, en témoigne. S’il est essentiel de préserver, la biodiversité est aussi une opportunité de développement et même une richesse. L’ONCFS est un outil précieux pour la connaissance et le suivi des espèces, des milieux et des habitats. Il assure le suivi biologique du gibier, la surveillance des espaces protégés, la veille sanitaire. Grâce à ses travaux de recherche, l’ONCFS est notamment en capacité de suivre les impacts du changement climatique sur la faune. Localement, les réseaux de suivi de l’Office apportent des informations utiles à la fois aux chasseurs et aux naturalistes. Par exemple, les méthodes fines d’estimation de la présence du loup dans les régions d’élevage, développées par l’ONCFS, permettent de mieux connaître l’évolution de ce grand prédateur, dont la présence supposée ou avérée, est source de conflits. À tous points de vue, les travaux scientifiques de l’ONCFS sont essentiels à la bonne connaissance de la nature dans notre pays.

René Souchon, Ancien ministre

L’ONCFS et la Tour du Valat, centre de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, partagent une longue histoire de collaboration scientifique et technique au croisement des missions des deux établissements, focalisée sur des recherches sur la faune sauvage et ses habitats afin d’en permettre une gestion et utilisation durables. Nombre de ces études ont permis des avancées concrètes en termes de gestion des habitats et des espèces, mais également de pratiques de chasses plus durables, comme par exemple l’adoption en 2006 d’une loi interdisant l’utilisation de grenaille de plomb dans les zones humides, suite aux travaux menés en collaboration sur les impacts du saturnisme chez les oiseaux d’eau par ingestion de plombs.Au-delà de la diversité des thématiques de collaboration, les actions en partenariat s’exercent à différentes échelles géographiques, en Camargue bien entendu, mais également à l’échelle nationale ou internationale. Ainsi, une équipe mixte ONCFS/Tour du Valat a été mise en place depuis 2012 et constitue, en partenariat avec la Direction des Parcs nationaux du Sénégal, l’Unité de soutien technique à l’Initiative africaine de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique/Eurasie (AEWA). Cette Unité de soutien technique, partenaire privilégié des pays africains concernés, a su au cours de ces dernières années apporter un appui ciblé, correspondant aux besoins exprimés par chacun des pays, pour la mise en œuvre effective du Plan d’action de l’AEWA pour l’Afrique. Cette contribution a été saluée par les représentants des pays africains bénéficiaires lors de la récente réunion des Parties de l’AEWA.

Jean Jalbert, Directeur général de la Tour du Valat

© S

ylva

in R

ichi

er/O

NC

FS

Page 10: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

17 l16 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

Les espèces au cœur de l’expertise H istoriquement centré sur la gestion des espèces chassables, l’Office

national de la chasse et de la faune sauvage a progressivement étendu son action à des espèces protégées, voire exotiques

envahissantes, et à une approche plus intégrée de l’espèce dans son environnement, naturel comme anthropique. Son cœur de métier est focalisé sur les oiseaux et mammifères, même si occasionnellement des actions sont menées sur certaines espèces de reptiles (en particulier en Outre-mer).

Diagnostiquer l’état de conservation des espèces

Le préalable à toute action de gestion est l’établissement d’un diagnostic fiable et partagé. Des questions comme l’estimation des effectifs d’une espèce, de sa distribution géographique, et des tendances de ces paramètres sont rarement aussi simples qu’elles en ont l’air. Si certaines espèces sédentaires telles que les perdrix ou les chevreuils peuvent être appréhendées à l’échelle d’un territoire circonscrit, d’autres comme les grands prédateurs, élusifs et avec de grandes capacités de dispersion, doivent faire l’objet d’un suivi à plus large échelle, souvent transfrontalier. L’évaluation d’une population d’oiseaux migrateurs ne peut se faire que sur l’ensemble de son aire de répartition annuelle, avec l’implication nécessaire de nos voisins européens voire de pays plus lointains comme la Russie ou les États d’Afrique subsaharienne. Des méthodes de suivi extrêmement diverses sont mises en œuvre, depuis le comptage par observation directe jusqu’aux techniques de génétique moléculaire les plus récentes en passant par le déploiement de balises Argos miniaturisées et l’utilisation de pièges photographiques. Les agents ne ménagent pas leurs efforts, allant pister certaines espèces jusque dans les terrains de montagne les plus escarpés ou au cœur de la forêt

guyanaise, par tous les temps et à toute heure du jour et de la nuit. L’implication de partenaires dans ces opérations de suivi permet d’une part de démultiplier les forces de l’Établissement et d’autre part d’aboutir plus facilement à un constat partagé par différents acteurs, même lorsqu’ils sont par ailleurs opposés sur les modes de gestion à préconiser.

Travailler sur les facteurs d’évolution

S’il est indispensable pour définir les priorités, l’état des lieux ne suffit pas à identifier les leviers d’action. Il est alors nécessaire de comprendre les processus qui expliquent le constat : ainsi une espèce décline-t-elle car la mortalité est excessive ou parce que la reproduction est insuffisante ? Les processus à l’œuvre sont variés et souvent multiples pour expliquer ces variations :

• fluctuations d’autres espèces (proies, prédatrices ou concurrentes), qui peuvent être autochtones ou introduites ;

• maladies et intoxications, qui se manifestent de façon spectaculaire ou plus insidieuse ;

• modification des habitats naturels, souvent suite aux activités humaines ;

• changement climatique, dont les effets sont déjà visibles sur certaines espèces.

Il faut alors ajuster la réponse pour qu’elle soit efficace : modulation de la gestion des habitats (mise en réserve, évolution des itinéraires techniques agricoles ou sylvicoles), des pratiques cynégétiques (dispositifs de type plans de chasse), ou de la gestion d’espèces sauvages comme domestiques.

© T

hom

as B

onne

foy/

ON

CFS

Page 11: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

19 l18 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

Apporter un appui technique aux politiques publiques

Les actions de connaissance et d’appui à la gestion conduites par l’ONCFS s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020, qui décline les engagements internationaux et européens de la France pour enrayer le déclin de la biodiversité. Elles contribuent aussi à la mise en œuvre des directives Oiseaux et Habitats-Faune-Flore qui fixent l’objectif d’atteindre un état de conservation favorable pour les espèces (y compris quand elles sont chassées) et habitats naturels d’intérêt communautaire.

Les suivis et études épidémiologiques contribuent aux objectifs de santé publique vétérinaire, qu’il s’agisse de pathologies transmissibles aux animaux d’élevage ou directement à l’homme : la démarche One Health de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) porte cette vision systémique intégrant les populations humaines, domestiques et sauvages.

Enfin, l’application du nouveau règlement européen sur les espèces exotiques envahissantes va mobiliser des compétences de suivi, de surveillance et de gestion, avec plusieurs espèces d’oiseaux et de mammifères concernées.

Les tourterelles sont en Afrique

Seize tourterelles des bois ont été équipées par l’ONCFS de mini balises Argos. On suit leur migration de Chizé et la Marne vers l’Afrique.

Nous vous avions conté […] l’épopée de « Marcel » une tourterelle des bois qui avait été équipée par les techniciens de l’ONCFS d’une balise Argos en forêt de Chizé. Elle était partie en migration le 8 septembre vers le Mali puis les rives du Niger avant de repartir le 21 avril vers la forêt de Chizé où elle se posait le 11 mai.« Nous avions des éléments sur un cycle complet de migration et c’était déjà une grande première » explique Hervé Lormée, le chef du projet au sein de l’ONCFS. […] « Nous avons voulu élargir nos connaissances, équiper plusieurs oiseaux et sur des sites différents ». […] « Les balises miniaturisées sont de fantastiques petits engins. Elles pèsent moins de 5 grammes, s’installent sans problème, comme un sac à dos, sur le dos de l’oiseau grâce à un mini harnais en Teflon. […]« Nous avons pu ainsi équiper seize tourterelles. Nous les avons capturées fin mai en forêt de Chizé et dans la Marne et l’Aube et avons sélectionné les plus grosses. […]On va étudier attentivement les couloirs de migration, savoir par exemple si les tourterelles de la Marne passent aussi par l’Espagne ou descendent par la Tunisie. Marcel n’effectuait sa migration pratiquement que de nuit. On va savoir si c’est aussi le cas pour ses congénères ce qui est important pour la chasse. » […] Par Bernard Billy, publié dans le n° 92 – octobre-décembre 2015

Massif du Bargy, bouquetins émissaires

Depuis deux ans, la région du reblochon est le théâtre d’un bras de fer entre éleveurs et associations de protection de la nature. En débat, l’abattage de ces animaux sauvages au nom de la prévention sanitaire.Tout commence en avril 2012, lorsque deux enfants d’une famille d’éleveurs au Grand-Bornand sont atteints de brucellose. Une maladie infectieuse et contagieuse qui touche les ongulés, domestiques ou sauvages, et peut se transmettre à l’homme par contact ou par ingestion de produits dérivés du lait cru. […] L’enquête épidémiologique montre, trois mois plus tard, qu’une vache du Grand-Bornand est porteuse de la même souche de brucellose. […]L’ONCFS se tourne vers la faune sauvage et repère des cas de brucellose chez les bouquetins. Les analyses sérologiques menées en 2013 confirment une infection importante. « La prévalence moyenne était de 38 %, relate Jean Hars, vétérinaire épidémiologiste de l’ONCFS, et s’élevait à 72 % chez les femelles de plus de 5 ans. » L’hypothèse est que les bouquetins auraient été infectés par des bovins fréquentant les mêmes pâturages, en 1999, lors de la dernière épizootie de brucellose recensée en Haute-Savoie. Ils auraient constitué un réservoir silencieux durant treize ans. […]Par Eliane Patriarca, publié le 12-09-14

© P

hilip

pe M

assi

t/O

NC

FS

© H

ellio

Van

Inge

n

Page 12: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

21 l20 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

Le grand hamster d’Alsace sera préservé

La région Alsace a lancé aujourd’hui un programme de préservation de son mammifère emblématique, le grand hamster d’Alsace, destiné à favoriser la reproduction du rongeur qui figure sur la liste rouge des espèces menacées. Le petit mammifère aux oreilles rondes, longtemps considéré comme nuisible, va bénéficier dans le cadre de ce programme de mesures de protection mises en œuvre par les agriculteurs.Ce projet sur cinq ans est baptisé Alister (Alsace Life Hamster) car il fait partie des programmes Life (instrument financier pour l’environnement) soutenus financièrement par la Commission européenne.Il répond notamment à une demande de l’État et vise à faire passer la population du hamster à un effectif viable de 1 500 rongeurs, contre quelque 500 à 1 000 actuellement. […]Le projet Alister soutenu par le CNRS pour le volet scientifique et par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui assurera le suivi de la population, a recensé une trentaine d’actions destinées à favoriser la reproduction de l’animal.Publié le 05-05-2014 avec l’AFP

Lynx, un retour à pas feutrés

[…] Traces dans la neige ou dans la boue, poils, cadavres d’animaux tués sur la route ou victimes de braconnage, analyse des carcasses de gibier ou d’animaux domestiques tués par strangulation, piégeage photographique, rencontres inopinées… Les indices de présence du lynx en France sont irréfutables. Combien sont-ils ? « Impossible de le dire précisément », répond Éric Marboutin, chef de projet loup-lynx à l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Basé en Isère, il mesure l’immensité de la tâche, tant le territoire est étendu et l’animal secret. Mais les données recueillies par un réseau de 1 200 correspondants permettent d’affiner chaque année les données. Ce sont des agents de l’ONCFS, des gardes de parcs nationaux et de réserves naturelles, des agents de l’ONF (Office national des forêts), ou bien des amateurs spécialement formés selon les méthodes mises en place par ce réseau créé en 1988.« Les effectifs de lynx ne sont pas évalués globalement, mais la population est suivie à partir de sites de référence, sur lesquels la densité est mesurée ». Une densité estimée à 1 à 1,5 individus pour 100 km2. Il y aurait entre 100 et 150 lynx sur toute la France. […]Par Jacques Leleu, publié dans le n° 89 – septembre-novembre 2015

La bécasse n’est pas au rendez-vous

[…] Le « roi du gibier » n’est pas au rendez-vous cette année, car l’hiver est si doux que certaines bécasses n’ont pas pris la peine de migrer jusqu’en France depuis les pays froids pour y trouver leur nourriture. […]En février 2015, douze bécasses capturées dans le Finistère, en Ardèche et dans les Landes ont ainsi été équipées de balises miniatures de 9,5 g, soit moins de 5 % de leur poids, dans le cadre d’un partenariat entre l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et le Club national des bécassiers. Alimentées en énergie solaire, elles envoient régulièrement des informations de géolocalisation aux satellites, ce qui permet aux chercheurs un traçage fin des déplacements des oiseaux. […]Il s’agit avec ces balises d’étudier les haltes migratoires, les distances parcourues, l’influence des conditions météorologiques ou encore la fidélité des parcours. […]Par Catherine Mary, publié le 13-01-2016

300 loups en France mais combien dans les Hautes-Alpes ?

Le dernier bulletin loup de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), qui vient de paraître et qui couvre le premier semestre 2014, révèle que la présence du loup s’étend en France, avec une progression de 14 % du nombre de communes concernées par une présence permanente. […]Dans les Hautes-Alpes, la présence de plusieurs animaux (environ trois) est relevée en partie sud du massif des Écrins sur un secteur à l’est de la ville de Gap, qui va du vallon de Rouanne (Ancelle) jusqu’au versant sud des aiguilles de Chabrières (Chorges). « Des opérations vont être menés cet été pour confirmer l’implantation d’une nouvelle meute », explique Yannick Léonard, le spécialiste du loup à l’ONCFS à Gap. […]L’ONCFS rélève l’apparition en France de quatre nouvelles zones de présence permanente (ZPP) du loup.Quant à estimer le nombre de loups présents dans les Hautes-Alpes, le spécialiste de l’ONCFS se garde bien de toute estimation. « Nous suivons chaque hiver l’évolution du loup dans les secteurs où il vit en meute », précise M. Léonard. « Cela nous permet de mesurer l’évolution des effectifs et c’est un reflet de l’évolution de la population. » Dans les Hautes-Alpes, cela représente entre 27 et 33 spécimens. Pour autant, ces mesures ne portent que sur les loups sédentarisés. « Il nous échappe les animaux dispersants, qui sont un phénomène biologique majeur », souligne Yannick Léonard. « À la fin de l’hiver, le couple dominant va exercer une pression importante pour éloigner les autres. »Sur la base de ces observations et d’un calcul statistique, l’ONCFS estime donc la population des loups à 301 spécimens pour toute la France. Mais ne livre aucune estimation à l’échelle du département.Par Jean-Christophe Sarrazin, publié le 28-07-2014

© S

. Gat

ti/O

NC

FS

© C

. Sai

nt-A

ndrie

ux/O

NC

FS

Page 13: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

23 l22 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Alors que le Parlement examine un projet de loi-cadre sur la biodiversité, je tenais à vous assurer de ma considération pour la qualité du travail que vos agents réalisent dans notre département.Mes services en charge de la biodiversité, des espaces naturels et de l’éducation à l’environnement font régulièrement appel à l’expertise de vos équipes.Je soulignerai notamment quatre exemples qui illustrent vos engagements sur le territoire des Deux-Sèvres.Tout d’abord, en ce qui concerne l’avifaune de plaine, l’ONCFS a su proposer des actions de protection, d’aménagement, de conservation et de gestion pour des propriétés départementales et dans le cadre de projets d’aménagements fonciers.L’ONCFS a démontré sa capacité de diagnostic quant à la valeur écologique de nos bocages. Ces évaluations ont été suivies de propositions et de programmations de mesures de gestion, notamment sur les espaces naturels sensibles du département.Vos équipes ont également su construire un protocole de suivi des populations de loutres et de castors. Ce protocole départemental dédié à ces espèces a été adapté afin de permettre l’implication d’un réseau d’acteurs, techniciens de collectivités et d’établissements publics. L’ONCFS a notamment montré sa capacité à restituer et valoriser les données recueillies.Enfin, notre collectivité s’est engagée à soutenir les premières études que vous avez initiées et qui visent à comprendre les causes de diminution des populations de tourterelles des bois, notamment, lors de leur migration.

Gilbert Favreau,Président du conseil départemental des Deux-Sèvres

Nous connaissons les missions de police de l’environnement des agents de l’ONCFS. Pourtant c’est bien plus. Ainsi dans mon département des Bouches-du-Rhône, ils apportent leurs expertises pour l’amélioration et l’acquisition de connaissances sur la faune sauvage ordinaire et patrimoniale, ainsi que de leurs habitas, expertises impératives à la préservation de la biodiversité et nécessaire au développement d’une gestion cynégétique durable, raisonnée et exemplaire.J’ai pu constater l’existence de nombreux partenariats entre l’ONCFS et différentes structures locales publiques ou privées pour mener à bien des suivis et proposer des modalités de gestion et d’aménagements multi usage (gibier/faune protégée).Ces expertises, missions et travaux se développent souvent en collaboration avec des gestionnaires comme par exemple :- l’appui à l’élaboration de la charte du Parc national des Calanques ;- la rédaction du schéma local de gestion cynégétique et faunistique pour le Groupement d’intérêt cynégétique et le Grand site de la Sainte-Victoire ;- le Plan de gestion cynégétique et les suivis des petits gibiers sédentaires (perdrix rouge et lagomorphes) de la réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau ;- les suivis des oiseaux d’eau en particulier en Camargue sur le site de la compagnie des salins du Midi et salines de l’Est ;- la gestion de propriétés du Conservatoire du littoral ;- la gestion liée à la problématique des espèces exotiques envahissantes de la faune sauvage (écureuil à ventre rouge, ibis sacré…) ;- le suivi de la population de loup.Les agents de l’ONCFS sont bien les agents indispensables pour assurer la préservation équilibrée de notre faune sauvage.

François-Michel Lambert,Député des Bouches-du-Rhône

En 1991, j’ai eu le privilège et le plaisir de mettre sur pied la Direction de la recherche et du développement (DRD) – désormais dénommée Direction de la recherche et de l’expertise (DRE) – au sein de l’ONC. Cet établissement est depuis devenu l’ONCFS tant les missions jusque-là essentiellement concentrées sur les espèces chassables se sont étendues jusqu’au hamster pour ne citer qu’une espèce emblématique. L’Office a très rapidement construit un pont entre chercheurs fondamentaux et gestionnaires de terrain. Ce dialogue et les recherches menées ont considérablement fait progresser la gestion et la conservation des espèces mais aussi la gestion de leurs habitats. Le Conseil scientifique créé en 1993 reste pour moi incontournable et demeure le garant de la qualité de cette expertise de très haut niveau. Les réseaux de suivi de la faune sont un bel exemple de science participative associant non seulement les personnels de l’Établissement au sein de la DRE et des services départementaux mais aussi les personnels des FDC, des chasseurs et des naturalistes. Les travaux menés par l’Office ont porté sa notoriété au-delà des frontières nationales. En matière d’avifaune migratrice, la collaboration avec les pays africains a été fructueuse et l’ONCFS contribue à l’Unité de soutien technique à l’Initiative africaine développée dans le cadre de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA). Je forme le vœu que ces collaborations soient renforcées et que l’expérience de l’ONCFS bénéficie au plus grand nombre car la préservation de la biodiversité et des services écosystémiques repose sur des connaissances scientifiques et une expertise partagée !

Jacques Trouvilliez,Secrétaire exécutif de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau

migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA)

Deux bonnes raisons me conduisent à répondre favorablement à la demande du Directeur général de l’ONCFS visant à témoigner de l’investissement de ses services dans les domaines de la connaissance et de la protection de la nature.La première c’est que la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), gestionnaire d’espaces naturels, travaille quotidiennement avec les agents de l’ONCFS sur le terrain. À titre d’exemple réussi, nous allons fêter le 20e anniversaire de la gestion commune de la Réserve naturelle nationale de la Baie de l’Aiguillon. La deuxième raison porte sur tout le travail que conduisent nos deux structures pour une meilleure connaissance de l’état de conservation de la faune. L’ONCFS participe notamment à l’enquête portée par la LPO sur les oiseaux d’eau au mois de janvier. Nous savons apprécier certains travaux scientifiques de qualité comme le récent rapport de l’ONCFS sur l’oie cendrée, injustement critiqué.

Allain Bougrain Dubourg,Président de la Ligue pour la protection des oiseaux

Page 14: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

25 l24 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

P our conduire le suivi de plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux et de mammifères et de leurs pathologies (sans compter les espèces d’Outre-mer), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage

s’appuie sur près de 1 100 agents de terrain ainsi que sur une équipe scientifique qui pilote les dispositifs : animation des réseaux de participants (agents de l’ONCFS et partenaires), définition de protocoles scientifiques adaptés aux contraintes du terrain, exploitation des données, valorisation et diffusion des résultats. Les données recueillies vont de l’observation d’un indice de présence (empreintes, fèces) jusqu’au suivi d’un individu par un émetteur satellite, en passant par le recueil de données administratives, le comptage, le baguage (ou autre type de marquage pour identifier les animaux), les mesures de fructifications forestières ou l’utilisation de pièges photographiques. Le maillage territorial assuré par les agents et leur présence sur le terrain donnent une position unique à l’Établissement pour détecter des évènements rares ou inattendus.

Les dispositifs d’observation impliquent des partenaires différents selon les espèces concernées. Certains ne mobilisent que les agents ONCFS alors que d’autres, animés par l’ONCFS seul, rassemblent des agents de structures variées (autres établissements publics, fédérations des chasseurs, associations de protection de la nature, gestionnaires d’espaces naturels…) voire des bénévoles. La plupart des réseaux qui s’intéressent aux espèces chassables font l’objet d’un partenariat avec le monde cynégétique (ONCFS-FNC-FDC).

L’Établissement collecte et évalue également des tableaux de chasse pour de nombreuses espèces par différents dispositifs. Enfin, un suivi plus intégré de certains milieux, comme les prairies de fauche ou les étangs continentaux, est un enjeu émergent pour l’Établissement.

➜ Le réseau ONCFS-FNC-FDC Oiseaux de passageCréé en 1996, ce réseau suit 20 espèces d’oiseaux, migrateurs ou

sédentaires, des milieux agricoles et forestiers. 1 067 routes sélectionnées par échantillonnage systématique sont parcourues deux fois par an par 800 observateurs (trois quart d’agents de l’ONCFS et un quart de techniciens de FDC) pour réaliser cinq points d’écoute par route. Un comptage flash en janvier suit les populations hivernantes (13 espèces) tandis qu’un protocole réalisé au printemps s’intéresse aux populations nicheuses (17 espèces). Les données ainsi recueillies permettent pour chaque espèce d’établir des tendances pour les populations nicheuses et/ou hivernantes (toutes les espèces n’étant pas présentes en hiver et au printemps) au niveau national, ainsi que des cartes d’abondance remises à jour chaque année. Les applications de ces données sont nombreuses : listes rouges des espèces menacées de l’UICN, rapportage de la directive Oiseaux, gestion cynégétique, gestion des déprédations notamment dans le cadre des classements juridiques « nuisibles », identification de questions de recherche.

Suivre les espèces au plus près des enjeux

© P

hilip

pe M

assi

t/O

NC

FS

© P

hilip

pe M

assi

t/O

NC

FS

Page 15: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

27 l26 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Suivre les espèces au plus près des enjeux

➜ Le suivi du lynxLe lynx (Lynx lynx) est un grand carnivore, protégé au niveau français et

européen, dont l’état de conservation est préoccupant (reconnu « en danger d’extinction » au niveau français par la liste rouge UICN-MNHN). Espèce extrêmement discrète dont chaque individu occupe un vaste territoire (plus de 100 km²), ce félin est très difficile à observer. Pour suivre au mieux l’état des populations françaises, le réseau ONCFS Loup-Lynx s’appuie sur des données opportunistes de présence (observation directe ou indirecte : empreintes, fèces, restes de prédation…) et sur des suivis systématiques par un réseau de pièges photographiques, un logiciel d’analyse d’image permettant d’identifier chaque individu par les motifs de son pelage. Les données de présence permettent de caractériser l’évolution de la distribution géographique des populations, tandis que le suivi photographique des individus fournit les informations nécessaires à l’évaluation de l’abondance. En outre, une approche statistique novatrice développée avec le CNRS a permis de combiner les deux sources de données pour réduire l’incertitude autour de cette évaluation.

➜ Le réseau ONCFS-FNC-FDC SAGIRSurveiller les maladies de la faune sauvage pour agir, c’est l’objectif de

ce réseau qui est résumé par le sigle SAGIR. Si ce réseau a été formalisé en 1986, les programmes de surveillance sanitaire de la faune sauvage remontent quant à eux à 1955. Dans chaque département, un correspondant en Fédération départementale des chasseurs et un à l’ONCFS organisent la surveillance évènementielle des mortalités anormales et le transfert des cadavres vers le laboratoire départemental d’analyse pour en préciser les causes (maladie ou intoxication). Dans certains cas, cette surveillance peut être renforcée en systématisant la récupération de spécimens de certaines espèces ciblées ainsi que la recherche de certains pathogènes (dépistage). L’efficacité de ce réseau a été reconnue par un soutien financier du ministère en charge de l’Agriculture, ainsi que par le ministère en charge de l’Écologie qui s’appuie sur l’ONCFS pour conduire la surveillance sanitaire des chiroptères et de certains rapaces, dans le cadre des plans nationaux d’action en faveur de ces espèces.

SAGIR ainsi que les réseaux partenaires s’appuient désormais sur une base de données moderne en cour de déploiement qui va permettre de réaliser une surveillance syndromique pour détecter précocement les événements anormaux de mortalité et de morbidité.

Des balises Argos aussi pour les bécasses françaises

En février dernier, 12 bécasses des bois ont été équipées de balises dans le cadre d’une étude menée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et le Club national des bécassiers. […] Ce 17 février 2015, il fait un temps à ne pas mettre le nez dehors entre Mimizan et Biscarrosse dans les Landes. […] C’est ici, sur le littoral, que les 4 premières bécasses des bois vont être capturées pour être équipées de balises Argos afin de suivre leur migration. […]« Les déplacements migratoires sont sans doute la partie la plus fascinante de la biologie de la bécasse », observe Yves Ferrand. Jusqu’à présent, la migration était suivie grâce aux résultats du baguage des techniciens des fédérations de chasseurs, et des bagueurs bénévoles du CNB. […] Lors de ces opérations […] l’oiseau n’est pas seulement bagué, il est aussi mesuré, pesé, sexé et son âge est déterminé par l’analyse du plumage. […]La balise Argos, qui ne doit pas dépasser 5 % du poids de l’oiseau, permet de savoir quel est le trajet emprunté, la distance parcourue et la durée du voyage. Elle va également permettre de déterminer le degré de fidélité aux sites de nidification et d’hivernage. […] Des 12 bécasses équipées, c’est sans conteste Andéol, capturée dans l’Ardèche, qui a créé la plus grosse surprise en parcourant plus de 9 000 km pour s’enfoncer dans l’Altaï, proche des frontières de la Mongolie et de la Chine ! « En fonction de leur lieu de naissance, elles accomplissent des distances plus ou moins importantes », explique François Gossmann, chef technicien à l’ONCFS, administrateur du réseau bécasse. […] On attend maintenant avec impatience le retour de ces bécasses pour tenter de lever un coin du voile de cet oiseau si mystérieux.Publié dans le n° 818 – octobre 2015

© O

NC

FS –

FRC

FC

– O

NF

– FD

C 0

1 –

FDC

25

– FD

C 3

9 –

RNH

CJ

Intérêt scientifique

Dix dates au total, en janvier et février. Comme chaque hiver, une nouvelle campagne de reprises de chevreuils se profile en forêt de Trois-Fontaines, sous la supervision de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) de Bar-le-Duc. Ni plus ni moins qu’un comptage des mammifères qui seront capturés avant d’être relâchés au même endroit, sans jamais avoir été maltraités.« Trois-Fontaines est, avec Chizé dans les Deux-Sèvres, un des deux territoires d’étude de l’espèce chevreuil », rappelle Claude Warnant, le technicien qui prépare le programme. « On y fait la même chose. L’objectif, c’est de comparer la réaction d’une population à son environnement. » […] « On cherche aussi à mesurer les conséquences de facteurs extérieurs à la forêt », complète Claude Warnant. « Ce sont des phénomènes naturels comme une tempête, ou artificiels, tels que l’exploitation forestière. On a besoin de comprendre afin d’anticiper leur évolution dans le futur. » […] Sur le plan biologique, ces reprises permettent aussi d’effectuer des avancées sanitaires afin de comprendre quels agents pathogènes touchent les chevreuils. Leur sang, leurs crottes, leur poil fournissent d’utiles données.Par François-Xavier Grimaud, publié le 26-12-2015

Page 16: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

29 l28 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Suivre les espèces au plus près des enjeux

Feuilleton : comment travaille le réseau Ours brun dans les Pyrénées ?

20 à 25 ours vivent actuellement sur le versant français des Pyrénées. Des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage sont chargés de leur suivi. Comment travaille-t-il ? En quoi consiste leur mission ?La population d’ours bruns fait l’objet d’un suivi annuel

réalisé par le réseau Ours brun composé d’agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Leur principale occupation est de récolter des indices pour localiser les animaux et surveiller leurs comportements. En premier lieu, les agents traquent les poils semés par les ours.Repérer une espèce aussi discrète que les ours demande beaucoup de patience. Les agents travaillent de manière indirecte. Depuis peu, ils sont accompagnés d’un chien renifleur.Autre trace traquée par les agents de l’ONCFS, les empreintes qu’il faut relever avec précision.Enfin, le réseau Ours brun a installé une cinquantaine de caméras sur le massif des Pyrénées. Des caméras qui permettent de photographier et filmer les ours et offrent des images rares et précieuses.Par Véronique Haudebourg, publié le 01-12-2014

Bécasse des bois : le baguage est indispensable

Tous les ans, en automne-hiver, des bécasses des bois sont capturées et baguées dans leurs remises nocturnes afin d’étudier les déplacements migratoires, le taux de survie en hivernage et l’impact de la chasse. […]« Depuis quatre années, une prévision d’abondance des bécasses des bois en migration et en hivernage en France est proposée avant l’arrivée des premières vagues migratoires en octobre-novembre. », indiquent Yves Ferrand et François Gossmann de la direction des études et de la recherche/CNERA Avifaune migratrice de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Le suivi des Bécasses des bois, nécessite de mener des opérations de baguages des oiseaux. […] « Les dénombrements sont réalisés dans le cadre des réseaux nationaux (ONCFS), Fédération nationale des chasseurs (FNC), Fédération départementale des chasseurs (FDC) régis par une convention nationale entre l’ONCFS et la FNC. […] Les opérations de captures sont indispensables pour mieux connaître le déplacement et le comportement des oiseaux, mais également afin de suivre l’état des populations en vérifiant le ratio jeune/adulte par la lecture de l’usure des plumes des ailes. » […][…] « Le baguage nous renseigne sur la biologie de l’oiseau : le taux de survie (grâce au retour des bagues d’oiseaux prélevés à la chasse ou aux contrôles, capture d’un oiseau déjà bagué), la qualité de reproduction (le ratio entre les jeunes et les adultes capturés lors du baguage), l’aire de répartition des oiseaux (contrôles, capture d’un oiseau déjà bagué et prélèvements), les axes de migration des oiseaux. » […]Publié le 23-11-2014

La conservation des tortues de mer en Guyane française

Au sein de l’écosystème amazonien de Guyane française se trouve la plage de Awala-Yalimapo, le plus important site de reproduction des tortues luth menacées, et un habitat essentiel pour les tortues vertes et olivâtres. Une évaluation du plan de restauration de ces tortues a été conduite récemment pour estimer son efficacité et pour rendre compte des progrès qui ont été accomplis depuis sa mise en œuvre au cours des cinq dernières années. Bien que les résultats complets de l’évaluation soient encore attendus, il est clair que les efforts conjoints de nombreux acteurs, parmi lesquels les services de police, les autorités locales, les organisations de pêcheurs, et surtout les ONG ont engagé avec succès la conservation dans la région pour plusieurs décennies. Le Plan de restauration des tortues marines de Guyane 2007-2012 a été lancé par le ministère en charge de l’Écologie, et coordonné par le WWF, membre de l’UICN, avec l’ONCFS, sous l’autorité des autorités environnementales locales (DEAL). […]Publié le 16-07-2012Article traduit de l’anglais

© O

NC

FS

© O

NC

FS

Chambord : réservoir faunistique devenu station d’études du grand gibier

[…] Une convention signée fin 2013, entre l’ONCFS et le domaine national de Chambord, a permis de définir et d‘engager un programme scientifique pour modéliser la démographie des deux espèces phares, cerf et sanglier, en tenant compte des stratégies de chasse sur la reproduction, la survie ou la mortalité des animaux, mais aussi des conditions d’environnement (climat, fructifications forestières, intrants). L’estimation des paramètres démographiques (succès reproducteur et survie des deux sexes) est nécessaire et des opérations spécifiques sont conduites dans ce but (marquage, reprise ultérieure de sangliers de tous âges, vivants ou morts, examen des animaux tués à la chasse). Le marquage d’une centaine d’individus de chaque sexe chaque année constitue un premier objectif. Nous y sommes. Vivons ensemble une de ces opérations. Les cages-pièges ont bien fonctionné durant la nuit. Plusieurs marcassins, inquiets et nerveux, s’agitent derrière le grillage. […]L’étude débute par les marcassins, les sangliers adultes suivront en septembre, puis les cervidés, avec pour chacun un mode de capture différent : la cage-piège pour le marcassin, le panneautage pour les adultes et pour les cervidés. À Chambord, dynamique des populations et suivi de l’état sanitaire des animaux sont parfaitement maîtrisés. Par Alain Philippe, publié dans le n° 805 – septembre 2014

Page 17: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

31 l30 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Depuis 2008, la Brigade Nature Océan Indien de l’ONCFS (BNOI) apporte un appui technique conséquent aux programmes scientifiques menés dans le domaine de l’étude des cétacés à La Réunion par l’association Globice. Cet appui a évolué au cours du temps en fonction des programmes mis en œuvre et repose sur un partenariat solide entre nos deux structures. En effet, la BNOI offre un soutien logistique et technique (moyens à la mer et personnels) aux projets scientifiques menés par l’association Globice qui, de son côté, s’engage à former les agents de la BNOI à la reconnaissance des espèces de mammifères marins fréquentant les côtes de La Réunion.Si, au départ, ce partenariat se limitait à l’observation et à la photo-identification des espèces côtières de cétacés de La Réunion, un pallier fut franchi en 2010 avec le lancement d’une étude génétique menée sur la baleine à bosse et deux espèces de dauphins : le grand dauphin de l’Indo-Pacifique et le dauphin long bec. Cette étude nécessitant la collecte de biopsies cutanées sur ces espèces protégées, deux agents de la BNOI, ainsi que la responsable scientifique de Globice, ont reçu une autorisation ministérielle pour effectuer ces prélèvements. Les échantilons ont été collectés à l’aide d’une arbalète et de flèches spécialement conçues, et associés à la photo-identification de l’animal. L’analyse de ces échantillons a permis notamment de démontrer un isolement génétique du grand dauphin de l’Indo-Pacifique de La Réunion, et des échanges limités avec les autres populations de l’océan Indien. Riches de cette expérience, un nouveau programme de pose de balises devrait être mené dans les années à venir et sera l’occasion de poursuivre ce partenariat fructueux initié il y a maintenant huit années.

Groupe local d’observation et d’identification des cétacés (Globice)

L’étude de la faune sauvage est d’une importance croissante pour alimenter l’expertise sur l’évaluation des risques qui menacent la santé publique humaine, vétérinaire, phytosanitaire ou alimentaire. Les épisodes mondiaux de grippe aviaire hautement pathogène, de coronavirus ou, plus locaux, de foyers de tuberculose ou brucellose partagés avec les ruminants domestiques sont des évènements suffisamment préoccupants pour nous rappeler la nécessité de bien comprendre les mécanismes de circulation du sanitaire dans la faune sauvage de nos territoires.C’est en cela que l’ONCFS, par le développement de ses compétences en pathologie et dynamique des populations de la faune sauvage, s’avère un précieux partenaire pour l’Anses avec lequel nous avons développé un partenariat fort au niveau des directions générales.Le modèle d’une équipe scientifique centrale, qui s’appuie sur des correspondants répartis sur le territoire, est un modèle qui permet de répondre à des questions systémiques de l’analyse de la biodiversité en apportant des éléments validés par la collecte de données et l’expertise issue du terrain. Cette organisation de l’ONCFS permet de bâtir des protocoles d’études de dynamiques de population dont les agents de l’ONCFS tirent des résultats et une expertise nécessaires aux évaluations de risque sanitaire, notamment pour objectiver les limites ou l’importance de l’influence de certaines espèces dans la propagation des maladies.

Marc Mortureux,Ancien Directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire

de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

Témoignage traduit de l’anglaisJe travaille depuis de nombreuses années sur la conservation de

l’ours dans les Pyrénées, dans le cadre de nombreuses réunions et autres activités de coordination entre les équipes françaises et espagnoles. J’apprécie énormément les travaux importants portés par l’ONCFS et souhaite exprimer ma gratitude pour leur contribution à la préservation de cette population d’ours en danger. La conservation d’un grand carnivore comme l’ours dans des paysages modelés par l’homme, comme les Pyrénées ou les Cantabriques, doit s’appuyer à la fois sur des connaissances et sur des efforts de vulgarisation et de communication, mobilisant des compétences spécifiques. Les agents de l’ONCFS ont produit une contribution significative à la recherche scientifique et au suivi sur la population d’ours, mais également à la dissémination des informations et à la coordination des activités de gestion. Du point de vue de la Fondation Oso Pardo, le rôle de l’ONCFS a été tout à fait significatif et nous espérons qu’il se poursuive à l’avenir. Nous serons heureux de continuer à travailler ensemble.

Guillermo Palomero,Président de la Fondation Oso Pardo

Je dirige l’Organisation mondiale de la santé animale (dont l’acronyme historique est l’OIE) depuis janvier 2001. Je collecte et diffuse au niveau mondial (180 pays membres) l’évolution et les méthodes de prévention et de contrôle des maladies animales y compris celles de la faune sauvage.Je peux donc attester que le monde entier envie à la France l’existence de l’ONCFS et sa capacité à sauvegarder la biodiversité des espèces sauvages en faisant respecter la législation de la chasse, en agissant sur l’équilibre des espèces animales sauvages les plus importantes, y compris vis-à-vis des espèces invasives et en assurant efficacement la surveillance nationale des maladies de la faune sauvage (dispositif SAGIR).Le contenu scientifique de ces missions découle par ailleurs des résultats de recherches scientifiques spécialisées de haut niveau que l’ONCFS a la capacité de conduire ou d’encourager, ce qui garantit la pertinence du contenu de toutes ses politiques.

Bernard Vallat,Directeur général de l’Organisation mondiale

de la santé animale (OIE)

Page 18: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

33 l32 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

La recherche pour décrypter les tendances observées

Si les dispositifs de suivi permettent d’établir un constat objectif et rationnel, il faut ensuite investiguer les mécanismes qui expliquent les tendances observées. Cette compréhension est indispensable pour proposer des pistes d’action et développer des outils de gestion. La recherche sur la faune sauvage en appui aux politiques publiques ne peut être cantonnée au laboratoire et nécessite un véritable ancrage au sein des territoires, avec les gestionnaires concernés. Mais elle n’est pas une recherche de seconde zone et mobilise les méthodologies les plus avancées, en lien avec les instituts académiques. Ainsi, l’équipe scientifique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage dispose d’une solide expérience de la recherche, avec des agents titulaires de doctorats et encadrant des recherches. L’excellence scientifique ne se décrète pas mais se construit et s’entretient : ainsi, les agents publient chaque année une soixantaine d’articles dans des revues internationales à comité de lecture (auxquelles ils contribuent également en tant qu’examinateurs), encadrent des masters et des doctorants (seuls ou avec des partenaires académiques), collaborent avec de nombreux instituts scientifiques et techniques, en France et à l’étranger, et participent à des jurys de thèse et à des conseils scientifiques. Le Conseil scientifique de l’Établissement, constitué de scientifiques indépendants nommés par le ministre en charge de l’Écologie, audite les programmes de suivi et de recherche pour en garantir la qualité et la pertinence.

Organisées en unités thématiques, les équipes de la Direction de la recherche et de l’expertise mènent une recherche finalisée en lien étroit avec l’ensemble de leurs activités : collecte de données d’observation, développement d’outils, expertise, transfert et diffusion.

Comprendre les mécanismes pour appuyer l’action ➜ La perdrix grise, sentinelle des plaines agricoles

Oiseau emblématique de nos campagnes et gibier de premier plan, la perdrix grise de plaine connaît depuis plusieurs décennies des difficultés récurrentes. Pour mieux comprendre et hiérarchiser les raisons de ce déclin, deux vastes études « population – environnement » ont été coordonnées par l’ONCFS, avec la participation de nombreux partenaires, sur le terrain (agriculteurs, fédérations des chasseurs) et dans les universités. La seconde vaste opération de suivi télémétrique, l’étude dite « PeGASE », a été déployée sur treize terrains d’étude en grande culture totalisant 15 000 hectares, avec un suivi de la disponibilité alimentaire (invertébrés), des prédateurs (renard et busards), de la météo locale, et des pratiques agricoles (assolements et utilisation des produits phytopharmaceutiques). Cette étude a confirmé le rôle prédominant de la météo sur la reproduction. Elle a également décortiqué les relations complexes entre prédation, habitat et pathologies sur la survie des perdrix. Enfin elle a révélé une imprégnation des oiseaux et de leurs œufs par des résidus de produits phytosanitaires, dont l’effet global sur la dynamique de populations reste à quantifier.

© Y

. Ber

a/O

NC

FS

© H

ellio

Van

Inge

n

Page 19: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

35 l34 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Comprendre les mécanismes pour appuyer l’action

➜ La sarcelle d’hiver, explication d’un paradoxeSa petite taille (c’est le plus petit des canards à fréquenter les zones

humides françaises) n’empêche pas la sarcelle d’hiver d’entreprendre de longs voyages, entre le Nord et l’Est de l’Europe où elle se reproduit et le Sud où elle fuit la rigueur hivernale. Oiseau prisé par les sauvaginiers, cet anatidé a fait l’objet d’un effort de baguage soutenu depuis les années 1950, d’abord par la Station biologique de la Tour du Valat, puis en partenariat avec l’ONCFS. L’analyse conduite sur ces données de baguage suggérait un déclin de la population, alors que les résultats des comptages indiquaient au contraire une augmentation des effectifs : que croire ? Une nouvelle modélisation de la dynamique de population prenant en compte une hétérogénéité entre individus (avec des taux de survie contrastés et non homogènes) a permis de réconcilier baguage et observation, en faveur d’une progression de la population de 3 à 5 % par an : certains individus auraient un rôle plus important que d’autre dans la dynamique de la population. Si le prélèvement se fait essentiellement sur les oiseaux les « moins importants », même de manière involontaire, alors une progression de la population de 3 à 5 % par an telle qu’observée dans les comptages est tout à fait possible.

Le développement d’outils en appui aux gestionnaires

Les résultats de la recherche sont le préalable à une action éclairée, mais les gestionnaires ne savent pas toujours comment s’en saisir et les appliquer sur le terrain. L’ONCFS, à l’interface entre science et politique publique, a développé un véritable savoir-faire dans ce domaine.

La mise en place en grand nombre de plans de chasse ou de gestion des espèces de petit gibier sédentaire, en plaine comme en montagne, a

ainsi largement bénéficié depuis plus de trente ans du soutien scientifique et technique de l’ONCFS pour la mise au point de techniques de dénombrement adaptées et l’estimation des paramètres démographiques, en vue de déterminer des modalités de prélèvement durables.

➜ Des indicateurs de changement écologique (ICE) pour la gestion du grand gibier

Depuis les années 1970 et l’instauration des plans de chasse, les grands ongulés ont connu un essor important tant dans leur répartition géographique que dans leurs effectifs, certaines espèces comme le chevreuil et le sanglier ayant vu leurs populations multipliées d’un facteur proche de dix. Si ce développement peut réjouir promeneurs et chasseurs, il suscite aussi des tensions avec d’autres acteurs, dont les activités sont affectées par ces animaux : dégâts aux régénérations forestières mais aussi aux productions agricoles, transmission de maladies au bétail, ou encore collisions routières. L’investissement de l’ONCFS sur une dizaine de territoires d’étude, en plaine comme en montagne, sur près de 40 ans pour certains, a permis, en lien avec de nombreux partenaires scientifiques, de comprendre le fonctionnement des différentes espèces et de développer des outils de suivi et de gestion. Ces outils, validés scientifiquement par une publication, sont testés en situation réelle avant d’être largement déployés. Concrètement, une batterie d’indicateurs permet au gestionnaire de suivre l’évolution de la population et de ses interactions avec le milieu forestier. Elle est complétée par des préconisations concrètes pour les plans de chasse en fonction des objectifs de gestion.

Les migrateurs face au dérangement ?

La chasse dérange-t-elle nos migrateurs, mais surtout, ce dérangement leur est-il préjudiciable ?Une étude a été menée par l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) pendant trois ans, pour tenter de comprendre l’impact comportemental du dérangement sur la bécasse des bois en forêt de Pontcallec. Les oiseaux, capturés et relâchés sur le lieu de leurs captures séparés en trois lots, sont équipés de radio-émetteurs afin d’analyser leurs déplacements. Les bécasses du premier lot sont laissées en paix ; celles du second lot sont soumises à une pression de chasse normale ; et celles du troisième lot à un important dérangement. Les bécasses y sont en effet bousculées de leurs remises à l’aide de chiens d’arrêts cinq jours par semaine. L’analyse des données de déplacement montre un impact globalement faible du dérangement. Sur le lot où il a été le plus important, il n’a pas été constaté de délocalisation spécifique. Certains oiseaux ont quitté leur remise diurne pour en choisir une autre à proximité, dans le même massif forestier. D’autres, pourtant bousculés chaque jour, y sont restés fidèles. Tous sont par contre restés fidèles à leur remise nocturne, y compris ceux qui s’étaient délocalisés en journée. Les dates de migrations de retour ont été les mêmes pour les oiseaux de l’ensemble des lots, ce qui semble confirmer que le dérangement n’a pas eu de conséquences fâcheuses sur notre mordorée. Yves Ferrand, en charge de l’étude émet cependant un petit bémol : « les bécasses dérangées, ayant changé de remises, les connaissent moins bien et y sont moins aptes à se défendre, mais ce n’est qu’une supposition. » […]Par Aymeric Guillaume, publié dans le n° 818 – octobre 2015

Oiseaux : les migrations qui annoncent le printemps

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), conduit des programmes d’études sur certaines espèces de gibier telles que le pigeon ramier, l’alouette des champs, les turdidés, l’oie cendrée.Les résultats de ces études permettent d’orienter la réglementation cynégétique. Elle tient donc compte des impératifs écologiques (reproduction) motivant les migrations et aucune espèce d’oiseau ne peut être chassée entre le 20 février et la date d’ouverture de la chasse au gibier d’eau (courant août). […]Le processus migratoire a déjà été étudié, mais il subsiste encore des zones d’ombre. On sait que les oiseaux utilisent le champ magnétique terrestre et les étoiles pour s’orienter. Il faut y ajouter un facteur tenant de l’inné, certainement un code génétique propre à chaque espèce. […]Publié le 21-03-2015

© F

. Sab

athé

Page 20: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

37 l36 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Comprendre les mécanismes pour appuyer l’action

De quel retour du loup parle-t-on en Auvergne ?

Trois générations que l’Auvergne n’avait plus cohabité avec un grand prédateur sauvage… Et voilà que l’attaque d’ovins, en octobre dernier, en Haute-Loire, peut être attribuée au loup. Où en est sa reconquête du Massif central ? On situe la disparition d’une population autonome de loups sur le territoire français aux années 1930. […] Les premiers retours documentés en Auvergne remontent à 1997 (Laveissière, Cantal) et à 1999 (Apchat, Puy-de-Dôme). Il s’agissait de dépouilles d’animaux (percutées par un véhicule et tirées). […]Christophe Duchamp et Éric Marboutin, chargé d’études et chef de projet Grands carnivores loup-lynx à la direction des études et de la recherche de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) font le point.Peut-on imaginer une réinstallation en Auvergne ? Et à partir de là une reproduction ? « Tout dans la biologie de l’espèce dit qu’il faut l’imaginer, mais rien ne permet de dire quand… Cela peut être l’an prochain comme dans vingt ans », répond Éric Marboutin.C’est justement la raison pour laquelle l’État et ses directions des territoires mandatent l’ONCFS. Objectif : informer, former, recueillir les indices de présence très en amont du front de colonisation, et donner aux autorités et collectivités les moyens de prendre les mesures jugées nécessaires à la fois à la protection de l’espèce (protégée par la convention de Berne) et à celle des activités humaines. […] En avant du front de colonisation, le préfet peut mandater l’ONCFS pour activer le Réseau loup et des référents pour l’observation, la validation et l’exploitation des indices de présence. Par Anne Bourges avec Jean-Luc Chabaud, publié le 04-01-2015

Les merles noirs victimes d’un virus

« Nous avons constaté depuis quelques mois l’absence de merles dans notre jardin, alors que nous observions une demi-douzaine de couples régulièrement », signale une habitante de Hésingue […]Cette « disparition » coïncide avec l’enregistrement début août par le réseau Sagir d’une mortalité anormale de merles noirs dans le département du Haut-Rhin. Ce réseau de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) chargé de la surveillance épidémiologique des oiseaux et des mammifères sauvages fait état de la découverte de « 15 à 20 animaux morts en dix jours dans la même commune » […]Deux merles noirs ont fait l’objet d’un examen nécropsique au laboratoire départemental d’analyses vétérinaires à Colmar, qui a permis de déceler des symptômes d’une infection virale. Des analyses complémentaires ont permis de confirmer la présence du virus Usutu. « Il s’agit de la première détection en France », signale le réseau Sagir. […]Par Adrien Dentz, publié le 15-10-2015

L’Alsace lance un nouveau projet pour la préservation du grand hamster

Un projet a été lancé lundi 5 mai à Strasbourg pour la préservation du grand hamster d’Alsace. La protection de ce mammifère, surnommé la marmotte de Strasbourg, fait l’objet de nombreux enjeux économiques, politiques et environnementaux à l’échelle nationale et européenne.[…]Le Cricetus cricetus, plus couramment appelé grand hamster d’Alsace, suscite de nombreux enjeux et polémiques.La région Alsace a ainsi lancé lundi 5 mai un programme de préservation de ce mammifère emblématique, destiné à favoriser la reproduction du rongeur qui figure sur la liste rouge des espèces menacées.Ce projet sur cinq ans, baptisé Alister (Alsace Life Hamster) est soutenu financièrement par la Commission européenne […].Le volet scientifique sera assuré par le CNRS et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) est chargé du suivi de la population. Une trentaine d’actions ont d’ores et déjà été retenues pour favoriser la reproduction de l’animal. […]En Alsace, seule région de France où il a survécu, 317 individus ont été recensés en 2013 contre plus d’un millier en 2000. Un nombre bien loin des 1 600 minimum nécessaires, sur une zone de 600 hectares, à la survie de l’espèce.Par Pierre-François Yves (avec Afp), publié le 07-05-2014

Depuis quand y-a-t-il des kangourous dans les Yvelines ?

Des wallabies originaires de Tasmanie en plein cœur des Yvelines ? La rencontre est insolite… surtout quand elle a lieu à l’extérieur de la réserve. Dans les années 70, une vingtaine de kangourous se sont échappés du parc. Acte de malveillance ? Brèche dans la clôture ? La cause n’a pas été établie. Toujours est-il que des wallabies de 80 cm de haut ont gagné les forêts alentour et ont survécu. « Notre climat est proche de celui de leur région d’origine », explique Paul Hurel, de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. « Et leur alimentation, faite de jeunes pousses, de baies, de feuilles et de racines, ressemble à celle du chevreuil. » D’après les observations des naturalistes locaux, ils ont donc réussi à se reproduire et seraient aujourd’hui une centaine dans un rayon d’une dizaine de kilomètres autour d’Emancé. […] N’espérez pas pour autant croiser des kangourous lors de votre prochaine balade en forêt. « L’animal est plutôt nocturne », souligne Paul Hurel. « Nous surveillons sa démographie, mais il ne semble pas proliférer et n’est pas considéré comme une espèce envahissante. » […]Par Corinne Soulay, publié en février 2016

Page 21: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

39 l38 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Au cours de plusieurs mandats au Conseil scientifique de l’ONCFS, j’ai eu l’occasion d’apprécier, d’évaluer et d’assister l’action de recherche et de gestion de la faune sauvage menée par l’Établissement au sein de la DRE. De fil en aiguille ce ne sont pas moins de six thèses de doctorat que j’aurai eu le plaisir d’encadrer et/ou d’évaluer au cours de ma carrière sur diverses espèces de tétraonidés. Dans tous les cas, ces collaborations ont été rendues particulièrement fécondes par l’engagement et l’enthousiasme des personnels de l’Office ainsi que par l’ouverture d’esprit et les facilités logistiques offertes par l’Établissement. Ce fut aussi pour moi un réel plaisir de soutenir l’élaboration de programmes de recherche sur les cinq espèces de tétraonidés présentes sur notre territoire, mais aussi sur bien d’autres programmes et considérations générales sur le statut de conservation des populations, leur état sanitaire ainsi que sur les relations entre société et faune sauvage. Cette collaboration m’a permis d’apprécier de près et de cultiver ce qui fait l’intérêt et l’utilité des relations entre instituts académiques comme le CNRS ou l’université et les établissements publics comme l’ONCFS, à savoir le croisement entre expertise de terrain et recherche finalisée et le support théorique de la recherche académique.Dans le cas particulier des galliformes de montagne dont les recherches sont fédérées au sein de l’Unité Faune de montagne par l’OGM, la qualité des recherches effectuées et l’expertise qui en résulte font de ce groupe de recherche un leader incontestable sur cette thématique en Europe. Cette reconnaissance internationale est en tous points remarquable quand on connaît combien ces espèces emblématiques sont difficiles à approcher et étudier. Ce que je viens d’évoquer à propos des galliformes de montagne pourrait être dit de bien d’autres sujets et groupes dont les recherches et l’action se mènent au sein de six Unités.

Jacques Blondel,Directeur de recherche émérite au CNRS

L’ONCFS est un partenaire de longue date d’Irstea. Suivi des habitats et de l’évolution des populations d’ongulés sauvages de plaine (cerf, chevreuil et sanglier) et de montagne (chamois, bouquetin), notamment au travers du rendu annuel sur l’évolution des attributions et des réalisations des plans de chasse (échelle départementale et nationale), indicateurs de changements écologiques, outils de diagnostics… La richesse de leurs données, de leurs méthodes, ainsi que leur fiabilité, la qualité de leurs formations, les placent en partenaire incontournable et stratégique de nombreuses de nos recherches sur la forêt, la biodiversité et les services écosystémiques. Ainsi, leurs travaux nous aident à étudier le rôle des cervidés et sangliers dans la dispersion des plantes, l’impact des cervidés sur la régénération des forêts, l’impact du loup et du lynx dans les alpages et autres zones habitées, et favoriser ainsi une meilleure gestion des territoires. Parmi les différents organismes publics de gestion de la nature, l’ONCFS se distingue par son investissement dans la recherche et ses nombreuses et étroites collaborations avec les chercheurs, essentiellement en biologie et en écologie mais de plus en plus, aussi, avec des chercheurs en sciences humaines et sociales.Cet apport est aujourd’hui précieux et nécessaire dans la perspective d’une préservation de la biodiversité à soutenir et favoriser dans un contexte de changement global et de gestion durable des territoires.

Jean-Marc Bournigal,Président de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea)

Témoignage traduit de l’anglaisMes recherches portent sur l’écologie des oiseaux d’eau

migrateurs, qui constituent une ressource partagée entre l’ensemble des pays qu’ils traversent tout au long de l’année. Une compréhension intégrée sur l’ensemble de leur cycle annuel est donc indispensable pour la conservation et la gestion, et c’est la raison pour laquelle je collabore depuis quinze ans avec l’ONCFS. Depuis, nous avons conduit de nombreux projets communs, concrétisés par des dizaines de communications à des colloques, 22 articles scientifiques, un livre, et d’innombrables occasions d’apporter des conseils pratiques aux chasseurs, gestionnaires, naturalistes et décideurs. Cette collaboration a aussi permis le co-encadrement de trois doctorants. Les nombreux auteurs associés aux publications montrent que le partenariat s’est étendu bien au-delà de nos deux institutions. Tout au long du processus, les agents ONCFS avec lesquels j’ai travaillé ont apporté des connaissances indispensables en écologie, gestion et conservation, qui ont mené aux nombreux succès mentionnés ci-dessus. Pour moi, l’ONCFS a non seulement été un véritable partenaire académique, mais il a en outre apporté son réseau et ses moyens de terrain, indispensables à la conduite efficace d’une recherche de qualité.

Johan Elmberg,Professeur, université Kristianstad, Suède

La collaboration qui anime le Département de l’étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) et l’ONCFS est déjà ancienne. Elle s’est essentiellement concrétisée entre la cellule « Faune sauvage » du Service public de Wallonie et l’Unité Cervidés-Sangliers.Cette collaboration s’est imposée naturellement et s’est concrétisée à différents niveaux par l’implication des agents du DEMNA dans les groupes Cerf et Chevreuil, les échanges d’expertise et de moyens entre territoires d’étude pour les captures par panneautage notamment, la standardisation des techniques de suivi de populations (au travers des indices de changement écologique) et la mise en commun de jeux de données.La qualité des chercheurs de l’Unité et de ses gestionnaires de territoires de référence n’est plus à démontrer. Elle a largement inspiré la gestion actuelle des espèces de grand gibier en Wallonie.

Marc Herman,Inspecteur général à la Direction de la nature et de l’eau de Wallonie

Page 22: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

41 l40 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

Transfert et diffusion

Pour assurer pleinement sa mission au service des gestionnaires, l’Offi ce national de la chasse et de la faune sauvage a une politique ambitieuse de diffusion des travaux conduits ainsi que de transfert des connaissances et des savoir-faire vers les partenaires et acteurs concernés. Les données des suivis sont mises à disposition de tous sur la plateforme cartographique CARMEN et ont vocation à s’intégrer dans le Système d’information sur la nature et les paysages (SINP), au fur et à

mesure de sa mise en place. La revue Faune sauvage offre à chacun la possibilité d’accéder aux principaux résultats des enquêtes, études et recherches menées par l’établissement et ses partenaires. La collection des publications techniques de l’ONCFS permet d’adapter le message en fonction du public visé, depuis l’information générale jusqu’aux spécifi cations techniques d’un outil de suivi ou de gestion. Des formations, séminaires et colloques constituent des moments interactifs, ajustés aux attentes des participants. Enfi n les initiatives de publication, de formation ou de séminaire portées par des partenaires sont également l’occasion de disséminer les productions de l’Établissement.

➜ Le pôle Bocage et faune sauvageLes enjeux de gestion du bocage sont depuis plusieurs années

structurants pour les politiques publiques. Après l’exercice des Orientations régionales de gestion et de conservation de la faune sauvage et de ses habitats (ORGFH) dans les années 2000, la Trame verte et bleue

a également mis en exergue l’importance de ces habitats. Le pôle Bocage et faune sauvage, créé par l’ONCFS depuis maintenant dix ans, a pour objectif de rassembler et de mettre à disposition les connaissances sur ce milieu emblématique, qu’il s’agisse des espèces les plus caractéristiques, des bonnes pratiques de gestion ou encore des bénéfi ces qu’elles entraînent pour de nombreuses problématiques connexes (érosion, eau…). Avec une dynamique partenariale forte, il a également suscité ou contribué à la création de nouvelles connaissances. Enfi n la mise au point d’outils de sensibilisation sur le milieu bocager à destination notamment des lycées agricoles est à saluer. Un site Internet dédié permet d’accéder à l’ensemble des travaux du pôle. Et en 2014 un colloque et un livre ont proposé un bilan et des perspectives à une grande diversité d’acteurs et de parties prenantes.

L’expertise pour éclairer la décision

La mise à disposition des connaissances ne suffi t pas toujours au décideur pour fonder une action éclairée. Celui-ci interroge alors directement l’Établissement pour une réponse sur mesure vis-à-vis de sa problématique concrète. Cette expertise s’exprime aussi bien sur un projet lié à un territoire donné que sur des questions de portée plus large, à la demande de l’État et de ses services et d’autres gestionnaires (établissements publics, fédérations des chasseurs…). Il peut s’agir d’aller sur le terrain éclairer un gestionnaire sur les possibilités d’aménagement pour favoriser ou au contraire limiter la présence d’une espèce.

Éclairer le débat public pour concilier les enjeux

© S

ylva

in R

ichi

er/O

NC

FS

Page 23: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

43 l42 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Éclairer le débat public pour concilier les enjeux

L’Établissement est aussi régulièrement sollicité par l’administration pour des avis techniques en lien avec les demandes d’autorisation de projets susceptibles de porter atteinte à la faune. Il contribue d’ailleurs significativement aux travaux de la Commission faune du Conseil national de protection de la nature (CNPN), à laquelle il siège. Il participe également à de nombreuses enceintes de concertation autour de la faune sauvage et de la biodiversité, locales comme nationales, pour apporter des éléments techniques en appui aux débats.

Il éclaire également l’État sur le plan technique pour la préparation, l’accompagnement et l’évaluation des décisions politiques et des stratégies nationales ; il peut aussi élaborer des programmes spécifiques de suivi ou de recherche dans cette optique.

Enfin, les agents sont reconnus pour leur expertise et à ce titre siègent dans de nombreuses commissions animées par d’autres : les Conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel (CSRPN), les commissions d’experts nationales et internationales de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)…

La promotion des bonnes pratiques

L’atteinte des objectifs des politiques publiques de conservation de la biodiversité passe souvent par la modulation des politiques et des pratiques sectorielles. C’est dans cet esprit que l’ONCFS travaille à identifier, développer, évaluer et promouvoir les bonnes pratiques de gestion ainsi qu’à concilier les intérêts parfois contradictoires des différentes parties prenantes, souvent demandeuses de solutions pratiques, de retours d’expérience et d’outils de suivi et d’évaluation.

➜ Le programme AgrifauneCopiloté par l’ONCFS, la Fédération nationale des chasseurs (FNC), la

Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), ce réseau a pour objectif la mise en évidence et la promotion de pratiques agricoles favorables à la faune notamment par le biais d’expérimentations et de démonstrations sur le terrain. Il vise à assurer la cohérence de ces pratiques avec les exigences technico-économiques des agriculteurs. Il s’intéresse à des questions aussi diverses que les couverts d’interculture, le machinisme agricole, la viticulture ou la gestion des bords de champs, et peut s’appuyer sur un large réseau de fermes partenaires. Présent dans les plaines de grandes cultures mais aussi par exemple dans les prairies fourragères ou les écosystèmes pastoraux montagnards, le programme Agrifaune peut s’appuyer sur les résultats des programmes de recherche et développement de l’ONCFS, qui touchent des espèces d’oiseaux (perdrix, faisans, caille, alouette) et des mammifères (lièvre, lapin) des plaines comme des montagnes.

➜ Le programme SylvafauneInitiative plus récente, le programme Sylvafaune veut rassembler à la

table des négociations chasseurs et forestiers là où la dynamique de la grande faune semble incompatible avec les activités sylvicoles et oppose les deux partenaires. Il mobilise les indicateurs de changement écologique pour établir un constat objectif et partagé par tous, préalable à la définition d’objectifs de gestion et des moyens pour les atteindre.

Baguer les cailles pour mieux les connaître

Lorsque l’on tient une caille dans ses mains, on a du mal à croire que cet oiseau à l’aspect fragile est peut être né au nord de l’Europe et est en migration vers le sud de l’Espagne et l’Afrique du nord. Pour tenter de résoudre les nombreuses énigmes posées par ces cailles, l’ONCFS a lancé un vaste programme d’études. Il est essentiellement basé sur le baguage, l’étude des ailes des oiseaux tués à la chasse, le suivi permanent de stations disséminées sur tout le territoire.« L’ONCFS a décidé de renforcer son réseau de bagueurs pour avoir encore plus d’infos. Il a formé des bagueurs qui intervenaient déjà sur d’autres espèces comme la bécasse pour qu’ils capturent des cailles sur toutes zones, sans contraintes spécifiques, un peu au hasard de leurs déplacements » explique Emmanuel Coussy. […] « J’ai fait une vingtaine de sorties sur six communes au petit matin ou à la tombée de la nuit. On pose un filet à l’horizontal au-dessus d’une culture propice et on imite le chant d’un mâle. Les autres viennent sous le filet et on les capture quand ils s’envolent. J’ai pris 31 oiseaux cette année ». […] Chaque animal est mesuré, sexé, pesé et bagué avant d’être relâché. Et on espère surtout que celui qui découvrira la bague aura le réflexe de la faire parvenir aux techniciens pour analyser les données.Par Bernard Billy, publié dans le n° 92 – octobre-décembre 2015

Doit-on vraiment sauver le grand hamster ?

Jadis exterminé comme un nuisible, il est sur le point de disparaître. Pour le protéger, l’État propose de transformer une partie de l’Alsace en réserve à hamsters…La scène a de quoi donner des sueurs froides à tout agriculteur. Le 8 juin dernier, au beau milieu d’un champ de blé alsacien, des dizaines de cages en bois sont alignées sur le sol. À l’intérieur, 115 rongeurs trépignent. Dans quelques secondes, des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ouvriront les grilles et laisseront les rongeurs se disperser dans le champ de 15 hectares. […]Drôle d’idée de relâcher des rongeurs dans un champ cultivé… Sauf s’il s’agit du grand hamster, Cricetus cricetus. Cette espèce qui ne subsiste en France qu’en Alsace est au bord de l’extinction. […]Lors du dernier recensement, l’ONCFS n’a comptabilisé que 319 terriers. Il en faudrait 1 500 pour que la population soit viable. […]Par Adeline Colonat, publié en août 2013

Page 24: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

45 l44 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Éclairer le débat public pour concilier les enjeux

En poste pour compter les chamoisTrois ans pour déterminer comment évolue la population

Il est 5 heures au Séchier, dans le Valgaudemar, les volontaires arrivent. Les équipes se forment et chacune part sur un point déterminé. […] Max, tableau de comptage à la main, note les informations nécessaires : météo, altitude, heure. […] Tout en observant, Max explique : « Un comptage, ce n’est pas facile à organiser. […] C’est un gros investissement humain. Trois sites sur la commune, quatre sorties, c’est-à-dire 24 personnes environ. » […] 180, c’est le nombre de chamois observés sur 12 points de comptage. Un échantillonnage intéressant, selon Richard Bonet, responsable du service scientifique au Parc national des Écrins.Ce nouveau procédé de comptage mobilise les professionnels de la gestion de la nature et les chasseurs. Cette opération est réalisée par le Parc national des Écrins, l’Office national des forêts, les lieutenants de louveterie, les chasseurs des sociétés locales (Acca), la Fédération départementale de chasse et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).Ce protocole est testé depuis quelques années dans le cœur du Parc et est expérimenté pour la première fois à l’échelle d’une unité de gestion, en l’occurrence l’unité 14, qui regroupe le Champsaur et le Valgaudemar.Ces comptages vont se faire sur une période de trois ans et ils permettront de connaître l’évolution des chamois sur le secteur.Cela déterminera si la population est en augmentation, en diminution ou stable. Ces données permettront d’établir un plan de chasse. Cette évaluation s’effectue du 15 juin au 15 juillet sur 28 sites. Les points sont fixes et les observations doivent être faites avec le même matériel, aux mêmes horaires et à la même place, quatre fois minimum en un mois.Par Marie-Anne Bourgeois, publié le 29-06-2015

La tourterelle des bois menacée

Jusqu’à la fin juillet, des agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage en collaboration avec l’Office national des forêts et le Centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux, effectuent un comptage de quatre espèces migratrices d’oiseaux : le pigeon ramier, le pigeon colombin, la tourterelle des bois et la tourterelle turque. Si la priorité est donnée au pigeon ramier, première espèce chassée en petit gibier et qu’on retrouve de plus en plus en ville, une autre espèce intéresse particulièrement les agents : la tourterelle des bois. À l’inverse de son cousin, qui s’est bien adapté à la vie urbaine et tend à se sédentariser, sa population décline un peu partout en Europe. La cause est essentiellement due à la diminution de son habitat naturel qui la prive ainsi de nourriture : les chaumes, les bosquets et les haies enherbées. Si l’espèce n’est pas encore considérée comme menacée, les dangers qui pèsent sur elle sont toutefois bien réels : « Elle pourrait disparaître en Grande-Bretagne d’ici à 2020. En France, sa population a déjà baissé de 20 % depuis la fin des années 80 », explique ainsi Hervé Lormée, coordinateur national ONCFS. Deux fois par semaine, des cages (réalisées manuellement par les agents de l’ONCFS) sont ainsi placées à des endroits ciblés afin de capturer les oiseaux (une opération que seuls les agents sont habilités à effectuer, le piégeage d’oiseaux étant interdit par la loi). […] Les oiseaux attrapés font ensuite l’objet d’un examen. Les spécimens les plus robustes reçoivent une des huit balises Argos − désormais miniaturisées (5 grammes à peine, soit moins de 4 % de la masse de l’oiseau) grâce à un capteur solaire remplaçant la lourde batterie − prévues pour les deux sites (dont deux sur celui de La Perthe). […] Publié le 14-06-2015

L’ours des Pyrénées est-il dégénéré ?

Oui, quand il en est réduit à des relations consanguines incestueuses. En 1995, ils n’étaient plus que cinq ours dans les Pyrénées. L’introduction de huit ours bruns slovènes, en 1996, 1997 et 2006, a permis d’empêcher sa disparition.En 2014, 31 ours vivaient entre France et Espagne et six oursons ont pu être observés en 2015. Mais voilà, Pyros, mâle dominant introduit en 1997, empêche les autres mâles de se reproduire. Il est le géniteur, en partie incestueux, de presque tous les ours nés depuis 1997. « Un taux de consanguinité élevé peut réduire le taux de survie des oursons », explique Jean-Jacques Camarra, responsable du Réseau Ours à l’ONCFS. « Très similaires génétiquement, les ours sont sensibles aux mêmes aléas et donc plus susceptibles de disparaître. » Deux mâles, Cannellito (fils de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne, tuée en 2004 par un chasseur) et son père Néré vivent reclus à 50 km du groupe, peut-être chassés par Pyros. Pourtant, le règne absolu de celui-ci touche à sa fin : il porte bien ses 28 ans, mais il est sur le déclin, l’espérance de vie d’un ours étant de 30 ans. Côté catalan, un nouveau mâle devrait être lâché en 2016. Mais on est encore loin du compte pour le Museum national d’histoire naturelle, qui prônait en 2013 la réintroduction de 20 individus pour assurer la survie de l’espèce.Publié en février 2016

Les chasseurs du Cher mis en garde contre la tularémie

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) sensibilise les chasseurs sur le danger de la maladie tularémie.[…] Il s’agit d’une maladie infectieuse. Une bactérie qui se transmet à l’homme par contact avec des animaux sauvages, en particulier le lièvre, par piqûres de tiques ou contact avec des déjections animales. Au 4 septembre 2015, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a déjà répertorié, au plan national, 71 cas de tularémie contre 57 en 2014 […]. « Un cas a été recensé dans le Cher, lors la saison 2014-2015, explique le référent départemental Sagir pour le Cher de l’ONCFS. Cela se traduit par une grosse fatigue après incubation de huit à dix jours. La mortalité chez l’homme est de 1 % si le cas est traité et de 5 % s’il n’est pas traité. Les chasseurs sont exposés, en manipulant des lièvres et lors des opérations de dépeçage et d’éviscération. » […]Publié le 30-09-2015

Page 25: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

46 l 47 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Éclairer le débat public pour concilier les enjeux

L’ONCFS est, pour nous européens, un modèle et une référence en matière de connaissance de la faune sauvage et de ses habitats, mais aussi pour son expertise technique. À l’heure où le Parlement français examine le projet de loi-cadre sur la biodiversité, l’ONCFS est un acteur incontournable tant dans le domaine de la gestion de la biodiversité remarquable qu’ordinaire. Le Service public de l’environnement devra compter sur l’Office s’il souhaite réaliser les objectifs européens à l’horizon 2020, notamment quant à la mise en œuvre effective du réseau Natura 2000 et en assurer sa bonne gestion. La collaboration que nous avons engagée depuis maintenant plus de dix ans avec l’ONCFS a enrichi notre travail. Au contact des techniciens, chercheurs et ingénieurs de l’ONCFS, j’ai pu mesurer l’investissement et le professionnalisme dont l’Office fait preuve pour préserver la faune et la flore sauvage. C’est notamment grâce à ses collaborateurs de grande qualité que nous avons initié ce qui représente l’un des plus grands projets de conservation en Europe : le Label Wildlife Estates (www.wildlife-estates.eu).

Les agents de l’ONCFS veillent au respect et à la préservation de notre patrimoine naturel et cette expérience est déclinée au niveau européen. Ces agents ont également un rôle primordial dans nos campagnes en garantissant une pratique durable et respectueuse de la chasse et de la conservation. Ils participent au développement de nos connaissances sur les espèces et leur répartition par des activités de recherches qui sont des références dans le milieu scientifique européen. De plus, ces mêmes agents connaissent les situations de terrain et ont la confiance des acteurs de terrain : propriétaires, chasseurs, pêcheurs, agriculteurs, c’est-à-dire des usagers des territoires autant que des autres amoureux de la nature. Ceci se mesure entre autre par le biais du projet agrifaune. Ce constat considère une force à ne pas négliger car les défis environnementaux et sociaux du XXIe siècle ne peuvent se faire sans confiance mutuelle entre les agents de l’État et les acteurs ruraux agissant pour la protection et la gestion durable de la nature et de la biodiversité.

Thierry de l’Escaille,Secrétaire général European Landowners’Organization

Chevreuils, canards et isards sous la pression du climat

C’est le résultat de plus de trente ans d’observations sur le terrain et d’analyses scientifiques. Pour les spécialistes de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), les conséquences du réchauffement climatique se font déjà sentir sur la plupart des espèces classées gibier en France : chevreuils, bouquetins des Alpes, chamois et isards, perdrix grises, grands tétras, oies cendrées, canards colverts ou sarcelles d’hiver, particulièrement étudiés. Un constat mis en image par le réalisateur Julien Domingo […]Si la forte capacité de reproduction du chevreuil et la mise en place progressive des plans de chasse, limitant le nombre d’animaux tirés chaque année, ont permis de repeupler les forêts européennes, les perturbations saisonnières récentes pourraient hypothéquer son avenir. « En effet, une étude de 2014 montre que les dates de naissance des faons évoluent très peu depuis trente ans, alors que l’arrivée du printemps est de plus en plus précoce », explique François Klein, chef du centre d’études cervidés-sanglier de l’ONCFS. […] Même constat ou presque pour le bouquetin des Alpes, menacé par l’élévation des températures au printemps et en été, qui provoque notamment un ralentissement de la pousse des cornes des mâles et des avortements spontanés chez les femelles incapables de faire des réserves en nourriture suffisantes.« La faune alpine et pyrénéenne est très exposée au réchauffement », regrette Daniel Maillard, directeur du Centre national d’études et de recherches appliquées faune de montagne de l’ONCFS. « C’est le cas des isards dont les jeunes sont désormais assaillis par les tiques, qui, avec l’élévation des températures en altitude, prolifèrent désormais là où elles étaient totalement absentes », précise l’expert. […]

L’enjeu est lourd aussi pour les migrateurs, qui devront s’adapter aux hivers globalement plus cléments dans le nord de l’Europe. « Déceler l’impact des modifications climatiques est une entreprise complexe et délicate, explique Jean-Pierre Poly, directeur général de l’ONCFS. Mais nous savons désormais que si certaines espèces profiteront peut-être de ces bouleversements, d’autres devront s’adapter à marche forcée… »Par Cyril Hofstein, publié le 31-10-2015

© P

. Man

aut

Page 26: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

49 l48 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

L’ONF est notamment chargé d’assurer la gestion durable et multifonctionnelle des forêts publiques. De son côté, l’ONCFS participe à l’élaboration d’une stratégie de gestion durable des populations d’animaux sauvages et de leurs habitats. La gestion durable des populations de grands ongulés dans les habitats forestiers est un des domaines d’intérêt partagé par les deux établissements. Ils y ont développé une complémentarité de leurs missions et de leurs savoir-faire. Forts de ces constats, l’ONF et l’ONCFS ont signé dès 1990 un accord pour développer des partenariats. Renouvelé une première fois en 2004, il a été confirmé pour cinq nouvelles années le 2 décembre 2013 (2013-2018).Les deux établissements travaillent ensemble sur des sujets variés dans trois domaines :- amélioration de la connaissance de la biodiversité : galliformes de montagne, ours, loup, lynx… ;- gestions partagées des réserves nationales de chasse et faune sauvage : Les Bauges (73-74), Le Caroux-Epinousse (34), La Petite-Pierre (67) et d’autres territoires d’études ;- rétablissement et maintien de l’équilibre forêt-gibier.

Ce dernier point intéresse particulièrement l’ONF et les forestiers. Dans les réflexions en cours sur le plan national forêt bois, tous les partenaires reconnaissent que la situation est devenue particulièrement préoccupante.Le rétablissement de l’équilibre forêt-gibier est une question centrale pour l’avenir de la forêt française, d’une part parce que le niveau des populations de grands ongulés est très élevé, probablement le plus élevé depuis la fin du XVIIIe siècle et, d’autre part, du fait des conséquences déjà perceptibles des changements climatiques en cours qui compliquent le renouvellement des forêts.Le haut niveau de collaboration atteint entre les deux offices sera maintenu, pour atteindre l’équilibre forêt-gibier prévu par le prochain contrat d’objectifs et de performance 2016-2020 de l’ONF.

Jean-Yves Caullet,Président du conseil d’administration

de l’Office national des forêts (ONF), Député de l’Yonne

L’ONCFS est un partenaire important des Chambres d’agriculture, à la fois en tant qu’établissement de recherche appliquée, qu’en tant qu’appui technique à la gestion des populations de faune sauvage dans les territoires.Ce partenariat s’exprime notamment à travers la convention pluriannuelle Agrifaune, signée entre nos deux structures, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et la Fédération nationale des chasseurs. Dans le cadre de cette convention, qui vise au développement des actions permettant de concilier protection de la biodiversité et performance économique de l’agriculture, des conseillers de Chambres d’agriculture travaillent étroitement avec les agents des délégations interrégionales de votre établissement.L’ONCFS, en tant qu’acteur de recherche ancré fortement dans les territoires, est un partenaire privilégié de la profession agricole puisque le secteur agricole a besoin de l’appui de structures de recherche connectées aux réalités du terrain.Enfin, nous apprécions le travail important des agents de l’ONCFS en matière de suivi des populations de faune sauvage, qui nécessite un déploiement territorial efficace, et qui est indispensable à la bonne gestion des exploitations agricoles (suivi sanitaire, suivi du grand gibier, suivi des prédateurs, etc.).

Guy Vasseur,Président des Chambres d’agriculture

Je viens par la présente témoigner du rôle essentiel et central que jouent l’ONCFS et ses agents en outre-mer en matière d’analyse, d’expertise et de connaissance de la biodiversité en général, et de la faune sauvage en particulier.La cellule technique a, dès sa création, permis de toiletter la liste des espèces chassables, permettant de remettre dans cette liste trois sortes de cailles qui jusqu’à lors étaient chassées illégalement.Elle a permis d’ajuster la date d’ouverture de la chasse aux lièvres, de par la mécanisation généralisée de la coupe de la canne à sucre, en demandant une modification du Code de l’environnement.Pour élaborer un outil de gestion utilisable par les chasseurs, une étude sur trois ans de la structure d’âge du lièvre à collier noir est en cours. Le tangue, petit mammifère de nos forêts dont la chasse et la venaison sont très prisées, a fait l’objet d’une étude sur la possibilité d’être porteur de leptospires dangereuses pour l’homme.Une étude complète sur sa biologie est en cours de montage, ce mammifère présentant un intérêt socio-économique important de par sa présence en cœur du Parc national.En collaboration avec la DRE, un suivi de population de cerf de Java sur le massif de la Roche Écrite est prévu avec l’enjeu vital de la sauvegarde du « tui-tui », (coracina newtoni), oiseau unique au monde et vivant exclusivement sur ce massif.D’autres dossiers dont celui des phasianidés et des turnicidés sont dans les tiroirs.

Alain Teyssedre,Président de la Fédération départementale des chasseurs

de la Réunion

Page 27: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

51 l50 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les espèces au cœur de l’expertise

Valoriser des espaces remarquables

Près d’une trentaine d’espaces protégés sont gérés ou co-gérés par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, pour une surface totale d’environ 53 000 hectares. Des zones humides littorales aux sommets des Alpes et jusqu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, recelant une grande diversité d’espèces de faune, ce réseau de réserves remplit trois rôles majeurs :

• participer à la préservation de la biodiversité ;• conduire des études et recherches sur la faune et ses habitats ;• former et informer les professionnels et le grand public.

À la croisée des enjeux, ces territoires profitent de toute la palette du savoir-faire de l’Établissement : formidables laboratoires pour la recherche et le développement, ils permettent de tester et de faire valoir de nouveaux outils de suivi et de gestion. Les compétences des agents en matière de police de l’environnement assurent une protection efficace de ces milieux et des espèces qu’ils abritent.

Outils incontournables de la politique de conservation de la biodiversité, les plans nationaux d’action en faveur des espèces menacées définissent des priorités claires pour les acteurs concernés. L’ONCFS s’implique dans ce dispositif et participe à de nombreux plans, en tant que contributeur ou même en tant qu’animateur, rédacteur ou secrétaire technique (plans loup, ours, vison d’Europe et hamster commun, grand tétras, vautour fauve et pastoralisme). Au cœur de cette implication, on retrouve la connaissance (suivi des espèces, identification des menaces et des priorités d’actions, suivi sanitaire…) mais aussi la gestion (constats de dommages ou de mortalités, renforcements de population…). Le loup, au

cœur d’un débat intense, fait l’objet d’un investissement conséquent par l’établissement : suivi continu de la population (en effectif et en distribution géographique), constats de dommage aux troupeaux, appui scientifique à la détermination du plafond de prélèvement, expertise sur les méthodes de tir, mise en œuvre de tirs et formation des personnes extérieures à l’établissement habilitées à les mettre en œuvre.

➜ Le PNA en faveur du hamster communPetit rongeur autrefois commun dans les plaines agricoles alsaciennes,

le hamster commun ou grand hamster d’Alsace (Cricetus cricetus) est reconnu en danger d’extinction en France métropolitaine par la liste rouge UICN-MNHN. Sous l’œil attentif de la Commission européenne, la France a lancé une stratégie ambitieuse pour la protection et la restauration des dernières populations alsaciennes : protection contre l’urbanisation, mise en œuvre de pratiques culturales favorables, et lâchers d’individus d’élevage en sont les principaux leviers. En lien étroit avec les services de l’État, l’ONCFS est présent sur tous les fronts : suivi intensif des populations, recherche-action, lâchers, dialogue avec les parties prenantes (agriculteurs, élus…). Dans le cadre du projet Life + Alister porté par la région Alsace, l’Établissement contribue à identifier les pratiques culturales les plus favorables à l’espèce grâce au suivi d’individus marqués sur des parcelles agricoles expérimentales.

Faire la démonstration d’une gestion exemplaire

© B

ertr

and

Muf

fat-

Joly

/ON

CFS

Page 28: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

53 l52 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Faire la démonstration d’une gestion exemplaire

➜ Les PNA en faveur des tortues marinesTortues verte, luth, imbriquée, olivâtre, caouanne… cinq des sept

espèces de tortues marines présentes dans le monde se rencontrent dans les eaux des départements d’outre-mer. Elles sont classées sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de vulnérable à en danger critique d’extinction, et font l’objet de Plans nationaux d’actions. La coordination de ces PNA, en Guyane, Martinique et Guadeloupe, a été confiée à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Les plans, qui engagent de nombreux partenaires, s’articulent autour de différents axes.

• Analyse et réduction des menaces en mer et sur terre : destruction des habitats, pollution, pêche accidentelle (mille tortues meurent chaque année en Guadeloupe à cause des filets de pêche, selon une estimation).

• Étude scientifique des espèces et suivi des populations.• Lutte contre le braconnage et surveillance des sites de nidification.• Actions de sensibilisation auprès du grand public et des pouvoirs

publics (pollution lumineuse des plages, maintien de la végétation d’arrière-plage, engins de pêche).

L’ONCFS intervient également dans l’océan Indien, contribuant à la cohérence des actions entre les territoires tout en leur permettant d’être parfaitement adaptées aux spécificités locales.

Lutter contre les espèces exotiques envahissantes

L’adoption récente d’un règlement européen dédié à la maîtrise des espèces exotiques envahissantes par l’Union européenne a donné une nouvelle impulsion à cette problématique, qui préoccupe de nombreux gestionnaires. L’ONCFS est déjà impliqué sur les oiseaux et mammifères exotiques, depuis la prévention pour prévenir leur introduction dans le milieu naturel jusqu’à l’élimination dans les situations les plus délicates (milieu urbain, présence d’espèces protégées…), en passant par la connaissance de leurs populations et de leurs impacts. Associé à de nombreux partenaires actifs, l’Établissement s’investit tant en métropole qu’en outre-mer pour atténuer cette pression croissante sur la biodiversité.

➜ Lutter contre le développement de l’érismature rousse pour la conservation de l’érismature à tête blanche

L’érismature à tête blanche (Oxyura leucocephala) est un petit canard eurasien dont la population a drastiquement diminué, au point d’être considérée comme en danger d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Cette dernière fait face à la fois à une importante dégradation de son habitat naturel, les zones humides, et à la concurrence de sa cousine nord-américaine, l’érismature rousse (Oxyura jamaicensis), avec laquelle elle peut s’hybrider. Introduite en Angleterre dans les années 1950 comme oiseau d’ornement, l’érismature rousse s’est rapidement répandue dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest. Associées à des mesures de renforcement des populations d’érismature à tête blanche, plusieurs pays européens se coordonnent pour mettre en œuvre des stratégies de lutte pour annuler ce risque d’hybridation. Pour le compte de l’État, l’ONCFS assure la mise en œuvre de la stratégie française qui vise à éliminer les individus observés, par l’amélioration des techniques de lutte et une meilleure connaissance de la biologie de l’espèce.

Tuberculose bovine : Des mesures spécifiques visant la faune sauvage

La tuberculose bovine, qui a fait sa réapparition dans les élevages français et dans la faune sauvage après avoir été éradiquée, fait l’objet de mesures visant à « prévenir le développement de la maladie », a indiqué mardi l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). « Alors que la France était parvenue à sa quasi-éradication au début des années 2000, on assiste depuis quelques années à une recrudescence de la tuberculose bovine dans les cheptels de plusieurs départements (Côte-d’Or, Dordogne, Pyrénées-Atlantiques) et à la découverte de cas ou de foyers dans la faune sauvage », a souligné l’ONCFS dans un communiqué.La découverte ces dernières années de blaireaux tuberculeux dans des zones d’infection bovine « confirme que des liens épidémiologiques existent entre les animaux domestiques et sauvages », ajoute l’organisme. « Aujourd’hui, la question est de savoir comment éviter à tout prix l’installation de réservoirs sauvages qui pourraient s’avérer incontrôlables » […]Pour « prévenir le développement de la maladie », des mesures ont été prises pour réduire la densité « d’animaux sauvages sensibles dans les zones d’infection », tels que les cerfs, les sangliers et les blaireaux.Par ailleurs, un programme de recherche a été lancé l’an dernier en Côte- d’Or pour « caractériser les interactions entre animaux sauvages et bovins grâce à la pose de colliers GPS sur des sangliers et blaireaux et à de la vidéosurveillance ». […]Publié le 06-03-2012

Comptage chamois : la nouvelle méthode expérimentée

Mobilisant des professionnels de la gestion de la nature et des chasseurs, un important comptage a été réalisé selon un nouveau protocole de suivi de l’espèce, le 27 juin dernier dans le Champsaur et le Valgaudemar. Au tout petit matin, sur 28 postes d’observation, des chasseurs, gardes du Parc national, de l’ONF et de l’ONCFS se sont retrouvés samedi dernier pour dénombrer les chamois selon un nouveau protocole, testé depuis quelques années dans le coeur du Parc national. […]Le nouveau protocole consiste à parcourir plusieurs fois des circuits répartis dans l’unité de gestion. Les échantillons de la population de chamois du Champsaur et du Valgaudemar sont ainsi observés plus de quatre fois par an et par poste. « Avec ce suivi fin de la population, il sera possible d’ajuster au plus près les attributions pour définir les quotas de chasse » explique Richard Bonet, responsable du service scientifique du Parc national. La moyenne de chamois observés durant l’ensemble des passages sur l’ensemble des circuits permet d’obtenir un indice appelé indice d’abondance pédestre IPS. « On cherche à connaître les grandes tendances : stabilité, augmentation ou baisse des effectifs… » […]Cette opération a été réalisée conjointement par le Parc national des Écrins, l’Office national des forêts (ONF), les lieutenants de Louveterie, les chasseurs des sociétés locales (ACCA), la Fédération départementale de chasse (FDC 05) et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).[…] La gestion des populations peut alors s’appuyer sur un suivi à long terme à partir d’un faisceau d’indicateurs de changement écologique.Publié le 03-07-2015

© É

ric H

anse

n/O

NC

FS

Page 29: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

55 l54 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Faire la démonstration d’une gestion exemplaire

Grand hamster, bientôt disparu ou domestiqué ?

Chaque année, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) réalise un comptage des terriers de grands hamsters, rongeurs sauvages protégés, dont l’aire de présence se résume à quelques communes du Bas-Rhin, autour de Strasbourg. En avril 2013, 319 terriers ont été recensés dans 13 communes. La population est stabilisée mais son aire de présence régresse. L’extinction menace toujours. […]En avril 2013, l’ONCFS a effectué sa mission annuelle : recenser le nombre de terriers de hamsters dans les communes de l’aire de présence. L’Office avance le chiffre de 319 terriers (environ deux animaux par terriers) dans 13 communes. L’on évoquait 19 communes en 2012, il y a donc une réduction de l’aire équivalente à 6 communes, celle du nord de Strasbourg. […] « […] La population se stabilise grâce au succès des réintroductions de hamsters en 2012 et l’efficacité des mesures procurant un couvert végétal permanent (céréales non récoltées durant une ou deux saisons). Les résultats sont stables dans les zones de présence ancienne, en augmentation sur les zones des renforcements 2012, mais en baisse dans les zones déjà détectées comme étant à faible densité. Les trois noyaux de population principaux sont maintenus : Geispolsheim, Obernai, Elsenheim. […]L’efficacité des actions de l’État et de l’ensemble des acteurs est confirmée et la poursuite des actions du Plan national d’action sur la même intensité devrait porter ses fruits pour retrouver une dynamique de population globalement en croissance. »Par Marie Marty, publié le 23-05-2013

Second lâcher de bouquetins dans les montagnes ariégeoises

Un lâcher à Cauterets (Hautes-Pyrénées) le 19 juillet, deux lâchers dans la vallée d’Ustou en Ariège, le 29 juillet et le 13 août. Après une absence d’un siècle, c’est le grand retour du bouquetin dans les Pyrénées françaises. […] À bord du véhicule de l’entreprise madrilène Tracani spécialisée dans le transport de la faune sauvage, 11 spécimens de ces Capra pyrenaica en provenance du centre de l’Espagne. Un par boîte, chargées méticuleusement par les techniciens de la Fédération de chasseurs de l’Ariège (FDC 09) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), responsables du suivi, puis prises en charge par des équipes de porteurs pour franchir les torrents jusqu’au site du lâcher.Peu avant 20 heures, ces bêtes à cornes ont été libérées de leurs entraves après un voyage de huit heures (et le stress que l’on peut imaginer), foulant enfin le sol ariégeois, elles se sont naturellement dirigées dans les bois, sous les applaudissements d’un public conquis. […] Le choix de ce site à plus de 1 000 m d’altitude n’est pas le fuit du hasard mais répond aux besoins écologiques (paysage escarpé, baigné par le soleil levant/couchant mais surtout peu perturbé par l’homme) de cette espèce protégée et cet animal emblématique vient également compléter l’extraordinaire biodiversité du territoire comme peut s’en réjouir Alain Servat, maire d’Ustou.Équipés d’un collier GPS et de marques visuelles, ces bouquetins (ils sont à présent 22 parfaitement localisables) font l’objet d’un suivi quotidien (assuré par l’ONCFS, la FDC09 et le PNR) dont le but est à la fois de s’assurer de leur survie, d’observer la manière dont ils s’approprient leur nouveau territoire mais surtout s’ils se reproduisent car tel est l’objectif de cette opération estimée à 350 K€. […] Par Laurence Cabrol, publié le 14-08-2014

« Ne pas diaboliser la faune sauvage »

Si elle est facilement accusée de propager les maladies, elle ne doit pas pour autant en devenir un bouc émissaire, insiste Jean Hars.Pour l’inspecteur santé publique vétérinaire à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) « certes, la faune sauvage peut véhiculer des maladies, et parfois de façon très problématique, mais elle ne doit pas pour autant en devenir un bouc émissaire » lorsque survient une épidémie. […]Si la faune sauvage est facilement décriée, c’est que ses espèces s’avèrent bien prolifiques : « La population de ragondins est en expansion. Le tableau de chasse du sanglier, de son côté, a été multiplié par 6 en 20 ans en France, et donc globalement sa présence, liste Jean Hars. […]Pour mieux chiffrer la donne, un programme 2009-2010 de la faune sauvage (sanglier, renard) a été mis en place dans certains départements français dont l’Ille-et-Vilaine, pour les trois maladies que sont la brucellose porcine, la maladie d’Aujeszky et la trichinellose. Dans le 35, la première maladie s’est avérée très fréquente chez les animaux ; la présence de la maladie d’Aujesky se limiterait à la zone de la forêt du Teillay; et tous les renards se sont avérés négatifs en matière de trichinellose. […]Le cas de la tuberculose chez les animaux sauvages, en revanche, est plus problématique : « On pensait la maladie éradiquée au début des années 2000. Or nous avons assisté à une recrudescence, dans quelques départements français (Côte-d’Or, Dordogne) à partir de 2004, retrace le scientifique. […]Pour l’heure, un programme de recherches d’une durée de trois ans va être lancé en 2011. […]Par Anne-Laure Lussou, publié dans l’édition du 25 au 31-03-2011

Au Vigueirat, les canards ne se cachent pas pour vivre

En cet après-midi d’hiver et en dépit du froid naissant, ils étaient plus d’une vingtaine de personnes présentes mercredi aux marais du Vigueirat. Néophytes, chasseurs, amoureux de la nature… Ils étaient donc quelques privilégiés à avoir l’autorisation de pénétrer sur un site protégé. Avec un but bien précis : observer la sarcelle d’hiver. […]« Ce n’est pas une espèce spécialement protégée, ni emblématique… Tout le monde connaît la sarcelle d’hiver, mais personne ne s’y intéresse forcément… C’est pour cela que l’on a décidé de faire un focus sur cette espèce », explique Matthieu Guillemain. Le CPIE Rhône Pays d’Arles a décidé d’inviter ce chef de projet à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) afin d’éclairer les personnes présentes grâce à sa vingtaine d’années de travail sur les canards de surface. […]Il y a donc eu la période de découverte et d’observation de ces animaux, puis est venu le temps du débat. « C’est une discussion qui est constructive dans les deux sens, insiste Matthieu Guillemain. Cela nous permet de démentir certaines rumeurs infondées […] et puis le débat peut quelques fois nous permettre de nous orienter, en tant que chercheurs, vers des pistes auxquelles nous n’avions pas pensé. » […]Par Rémi Simonpietri, publié le 16-01-2016

Page 30: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

em

57 l56 l

Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Les agents de l’Office participent très activement à des missions de suivis scientifiques et techniques de la biodiversité pour le parc naturel marin d’Iroise. Ils possèdent un très haut niveau de compétences naturalistes. Ils coordonnent et conduisent des programmes complexes d’amélioration de la connaissance des mammifères ou oiseaux marins et de restauration des écosystèmes terrestres de l’île de Béniguet, dont l’Office est propriétaire. Nous sommes par ailleurs partenaires dans les travaux scientifiques préalables à l’extension d’une réserve naturelle nationale.L’expertise des agents de l’Office est précieuse. Elle s’appuie sur un intérêt marqué pour la protection des espèces associé à une présence permanente et ancienne sur le terrain.L’Office contribue ainsi régulièrement à la bonne gestion de différents milieux naturels protégés en Iroise. Son action s’inscrit à ce titre parfaitement dans les enjeux et objectifs développés dans le projet de loi sur la biodiversité.La bonne gestion du Parc naturel marin d’Iroise et la protection des enjeux naturels de son territoire reposent ainsi pour une bonne part sur les agents de l’ONCFS. Je tiens par ce message à leur renouveler mes remerciements.

Thierry Canteri,Directeur du Parc naturel marin d’Iroise

Nous avons toujours travaillé en relation étroite avec l’ONCFS, notre vision et nos compétences sont complémentaires pour orienter les actions de terrain, nous échangeons dans une relation de confiance qui permet une bonne réactivité, un simple appel téléphonique de quelques minutes suffit souvent pour caler un point de vue.Nous avons géré en partenariat divers dossiers qui vont de la réserve nationale de chasse au commerce des espèces protégées (la Convention de Washington). Le sujet qui me laisse le souvenir le plus fort est celui de l’ibis sacré.Comme toujours, dans le domaine de la biodiversité, il fallait d’abord rassembler la connaissance. S’agissant d’une question de faune sauvage, nous avons analysé le sujet avec l’ONCFS. Ces échanges ont conduit le ministère de l’Écologie à commanditer fin 2004 une expertise conjointe Inra-ONCFS dont le rapport a été remis en mars 2005. Ces établissements publics ont donc pu, avec leurs experts et leurs réseaux, établir dans un délai restreint un rapport sur les populations, leur dynamique et les risques que les comportements de ces oiseaux pouvaient faire courir au patrimoine naturel. Le principe étant acté, il a fallu mettre en œuvre la mesure. Cette seconde étape s’est appuyée sur un comité de pilotage et un opérateur chargé d’intervenir. Il s’est avéré qu’il fallait un engagement institutionnel de l’opérateur pour d’une part adapter la méthode d’intervention si besoin, et d’autre part s’engager dans le temps. Cet opérateur fut l’ONCFS, mandaté par les services de l’État. C’est donc une seconde compétence de l’Office qui a été mobilisée.

Michel Bacle,Chef du service du patrimoine naturel à la Direction régionale de

l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), Bretagne

Je tiens à témoigner de la qualité du partenariat, qui s’est instauré entre l’ONCFS et le Parc naturel régional de la Brenne. L’Office a par exemple participé à la définition des enjeux, des objectifs et des actions de la réserve naturelle régionale des Terres et étangs de Brenne, Massé-Foucault et suit les activités qui y sont entreprises. Je compte d’ailleurs sur sa participation lors de la future élaboration de la stratégie de police de la nature puis au moment de sa mise en œuvre. Très concrètement l’Office collabore au comptage des populations de cormorans en périphérie du parc, intervient ponctuellement pour des tirs de régulation et nous apporte de précieux conseils concernant les effaroucheurs, en bonne connaissance et compréhension du contexte local. Enfin la Fédération des parcs travaille à la formalisation d’un partenariat avec l’Office dans le cadre d’un projet d’étude relatif à la migration d’espèces communes à plusieurs parcs, dont celui de la Brenne.

Jean-Paul Chanteguet,Député de l’Indre,

Président du Parc naturel régional de la Brenne

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage contribue à la sauvegarde de la biodiversité, non seulement au travers de ses missions de police de l’environnement, mais également en développant les connaissances sur la faune sauvage. Études et recherche sont ainsi des atouts de tout premier plan pour cet établissement public. Des atouts indispensables ! Car le plus souvent, les thématiques à traiter exigent des approches pluridisciplinaires, mobilisant en particulier des acteurs de la recherche. La convention destinée à développer une gestion concertée du cerf élaphe et de ses habitats sur le massif du Donon en est un très bel exemple. En tant qu’ancien directeur général du Cemagref (2007-2009) et de l’ONF (2010-2015), j’ai pu apprécier la très grande compétence des personnels de l’ONCFS, sans qui ces travaux, réalisés dans un contexte difficile, n’auraient jamais pu être engagés. Je tiens à les en remercier très sincèrement. Ils ont très largement contribué à reconstruire un dialogue apaisé entre chasseurs et forestiers.

Pascal Viné,Délégué général de Coop de France,

Ancien directeur général de l’Office national des forêts

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

Page 31: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

59 l58 l

L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage Les partenaires de l’ONCFS témoignent

Depuis près de trois ans nos deux établissements ont signé une convention en vue de la réalisation en commun du programme intitulé : « Étude de la grande faune terrestre sur le Centre spatial guyanais »Le programme de recherche, mené de façon partenariale entre le CNES et l’ONCFS, consiste à établir un inventaire et un suivi faunistique de la grande faune dans le périmètre du CSG par la mise en place de pièges photographiques, la réalisation d’Indices kilométriques d’abondance (IKA). La capture d’individus ( jaguars, pécaris à lèvres blanches) est en cours. Les individus équipés de colliers GPS/satellite et suivis par télémétrie offrent des données biologiques de référence (domaines vitaux) pour les espèces considérées. Les résultats obtenus sont très prometteurs.Le CNES, pilote du programme, apporte sa contribution logistique et financière dans le cadre du programme d’études et de recherche environnemental du Centre spatial guyanais.L’ONCFS apporte sa contribution scientifique et technique dans le cadre de l’Axe 1 « Contribuer à la sauvegarde de la Biodiversité » de son contrat d’objectif.La crédibilité de l’ONCFS contribue à l’image de confiance que nous développons auprès de la population guyanaise.

Bernard Chemoul,Directeur du Centre spatial guyanais

En tant que président du Conseil international de la chasse, j’ai toujours eu des relations privilégiées avec l’ONCFS, d’ailleurs nos quatre buts principaux sont : le combat du crime contre la faune sauvage, la promotion de la conservation de la faune sauvage, la relation avec les autres organisations nationales et internationales et la maintenance de notre héritage culturel. Créé à l’initiative du monde cynégétique, dois-je le rappeler, l’ONCFS s’est imposé en quarante ans comme le premier opérateur de police de l’environnement de France et dispose d’une technicité sans égal dans ce domaine.Réduire cet établissement à ses seules missions de police serait toutefois une grossière erreur tant il excelle dans les domaines de la recherche et de la connaissance de notre faune, ordinaire comme remarquable, et de ses habitats.Les compétences des ingénieurs de l’Office permettent de couvrir un champ d’investigation des plus larges allant de la migration des bécassines à l’expansion du loup en France comme de la dynamique des populations de grand gibier au subtil équilibre agro- sylvo- cynégétique.Leur action contribue en ce sens à une meilleure connaissance et, in fine, à une bonne et saine gestion de notre patrimoine naturel.Qu’ils en soient vivement remerciés et que l’Office soit reconnu à sa juste et haute valeur !

Bernard Loze,Président du Conseil international de la chasse

J’éprouve toujours une très grande satisfaction de pouvoir trouver au sein de l’ONCFS les ressources humaines nécessaires et disponibles pour répondre à des questions très pointue comme la conception et l’amélioration des protocoles de suivi de la faune sauvage. Grâce à ce précieux soutien, nous avons pu faire évoluer la robustesse des protocoles de suivi du grand tétras, du lagopède, et de l’isard, que nous mettons en œuvre sur notre territoire. Je suis également très sensible, à la participation active et régulière des agents de l’ONCFS aux suivis des populations isards pilotés par le Parc national, et plus récemment du bouquetin ibérique réintroduit en 2014. Ils apportent ainsi une expertise scientifique et technique reconnue et importante pour la réalisation des actions de connaissance de la faune sauvage, mission importante du Parc national. Depuis plus de 40 ans, nos deux établissements travaillent activement à la connaissance et à la préservation de la biodiversité, et je ne peux que me réjouir que cette collaboration se soit renforcée au fil des ans.

Gilles Perron, Directeur du Parc national des Pyrénées

Tous les ans, Poitou-Charentes Nature et ses associations adhérentes mettent en œuvre des Contrats d’objectifs en partenariat avec nos différents financeurs. Ces contrats visent à récolter nombre de données sur les différentes espèces, les habitats et les écosystèmes de la biodiversité sauvage, à améliorer la connaissance biologique de ces espèces, à porter à la connaissance du public ces données, et assurer la protection des espèces patrimoniales ou communes en danger. Votre Établissement est pour nous un partenaire efficace lors de ces travaux.Nous trouvons exemplaire l’échange de données entre nos deux réseaux dans ce cadre, ainsi que lors de suivi de sites particuliers, ou encore lors des comptages post-nuptiaux d’oiseaux, tels l’outarde canepetière ou l’oedicnème criard.Votre collaboration nous est également acquise lors de l’édition d’ouvrages (exemple le livre sur les mammifères du Poitou-Charentes) grâce aux compétences de vos agents de terrain.Vous avez le soin de nous inviter lors de vos colloques annuels sur notre région, nous faisant ainsi partager vos connaissances et la recherche scientifique appliquée que vous pratiquez dans votre Établissement, ceci guide nos réflexions pour nos travaux naturalistes.

Gustave Talbot,Président de Poitou-Charentes Nature

Page 32: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

60 l

Site internet : www.oncfs.gouv.fr

Directions

Direction générale85 bis, avenue de Wagram75017 ParisTél. 01 44 15 17 17 – Fax 01 47 63 79 [email protected]

Direction des ressources humaines 85 bis, avenue de Wagram75017 ParisTél. 01 44 15 17 17 – Fax 01 44 15 17 [email protected]

Direction de la police BP 20 78612 Le Perray-en-Yvelines CedexTél. 01 30 46 60 00 – Fax 01 30 46 60 [email protected]

Direction de la recherche et de l’expertiseBP 20 78612 Le Perray-en-Yvelines CedexTél. 01 30 46 60 00 – Fax 01 30 46 60 [email protected]

Direction des affaires financièresBP 20 78612 Le Perray-en-Yvelines CedexTél. 01 30 46 60 00 – Fax 01 30 41 80 [email protected]

Direction des systèmes d’informationBP 20 78612 Le Perray-en-Yvelines CedexTél. 01 30 46 60 00 – Fax 01 30 41 80 [email protected]

Missions auprès du Directeur général

Mission Communication85 bis, avenue de Wagram75017 ParisTél. 01 44 15 17 17 – Fax 01 44 15 17 [email protected]

Guichet juridique Direction de la police BP 20 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex Tél. : 01 30 46 60 00 – Fax : 01 30 46 60 83 [email protected]

Actions internationales et outre-mer 85 bis, avenue de Wagram 75017 Paris Tél. : 01 44 15 17 17 – Fax : 01 44 15 17 04 [email protected]

CONTACTS À L’OFFICE NATIONAL DE LA CHASSE ET DE LA FAUNE SAUVAGE

Directeur de la publication : Jean-Pierre POLYCoordination : Mission communication et Direction de la recherche et de l’expertiseMaquette : Chromatiques ÉditionsImpression : JOUVE© Couverture c1, c4: Hellio Van Ingen/ONCFSISBN : 978-2-85692-035-0Dépôt légal : février 2016

Page 33: L’ONCFS l’expertise au service de la faune sauvage · 2016. 3. 29. · 10 l 11 l Les partenaires de l’ONCFS témoignent L’ONCFS, l’expertise au service de la faune sauvage

www.oncfs.gouv.fr

Office national de la chasse et de la faune sauvage85 bis, avenue de Wagram75017 ParisTél : 01 44 15 17 17