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La Roumanie, voyage loin des préjugés SCOPE – Bucarest Juillet 2016
Je m’appelle Marianne Leguy, j’ai terminé ma troisième année de Médecine et en Avril 2015 j’ai pris une décision que je n’ai pas regretté : poser mon dossier pour avoir la chance de participer à un échange étudiant ! Selon moi, cet échange était l’occasion parfaite pour découvrir un autre pays. Je n’étais jamais partie à l’étranger et pouvoir réaliser ce voyage était une vraie opportunité pour moi ! L’objectif était de découvrir une pratique différente, mais aussi appréhender les situations avec un autre regard que celui du parfait petit occidental. La Roumanie
Je suis donc partie en Roumanie, à Bucarest, capitale du pays. Ce pays a un climat continental. Des hivers longs, parfois sévères et des étés chauds. A Bucarest, la température minimale en janvier est généralement de -‐5 °C, mais la température maximale en juillet dépasse souvent les 35 °C avec des pointes au-‐delà de 40 °C.
La Roumanie est un pays bien pauvre par
rapport à la France. J’ai pu le remarquer à travers mon stage au fur et à mesure des semaines. La monnaie roumaine est le leu roumain (ou RON). 1 € = 4,4 RON environ. En 2015, le salaire moyen mensuel net est d’environ 420 €. Cela laisse réfléchir… L’échange
Arrivée le samedi 2 Juillet 2016 à l’aéroport d’Otopeni à côté de Bucarest, ma « contact person » m’attendait. Ioana était une volontaire qui participait à l’accueil des « incomings » dans la ville. Elle est la première personne que j’ai rencontré et représentait très bien la roumaine typique : accueillante et attachante ! Elle m’a prise en charge tout au long de ce mois. En réalité, je la connaissais déjà un peu puisque environ 1 mois avant mon départ, elle m’a contacté pour que l’on puisse organiser mon arrivée et était là pour la moindre question que j’avais à lui poser.
Nous étions 20 « incomings » à partager cette expérience pour le mois de Juillet : Un italien, une espagnole, un égyptien, un syrien, deux russes, deux grecques, trois polonais, trois turques, un canadien, une indonésienne, une mexicaine, une monténégrine et un maltais. Des rencontres INOUBLIABLES ! Une communication en anglais, qui nous permettait d’apprendre à nous connaître, apprendre la culture de chacun et améliorer son anglais (surtout pour moi, j’avais l’impression qu’ils étaient tous bilingues autour de moi).
L’organisation de l’échange était parfaite. La LEO était très impliquée et a consacré beaucoup de son temps à notre accueil. Il y avait beaucoup de volontaires pour s’occuper de nous : des étudiants en Médecine de 2ème ou 3ème année qui passaient beaucoup de temps auprès de nous pour visiter la ville ou faire d’autres activités une fois rentrés de stage. Chaque week-‐end, nous avions un programme social. Nous sommes partis à Sibiu, à Constanta au bord de la mer Noire, et à Brasov ! Lors de ces week-‐ends, nous rencontrions les autres « incomings » provenant des autres villes de la Roumanie, une petite centaine d’étudiants d’origines différentes, réunis au même endroit !
Palais du Parlement, à Bucarest.
Château de Peles. La Route Transfăgăran
Le stage
J’étais en stage du lundi au vendredi au service de Médecine Interne à l’hôpital Coltea. A chaque fois que je disais à un roumain que je faisais mon stage dans cet hôpital, il me disait « oh, tu as de la chance, c’est un des meilleurs hôpitaux de la ville ». Les autres n’avaient pas cette tête là. En effet, je suis allée voir un autre hôpital, il paraissait beaucoup plus délabré et moins bien équipé. Cependant, à l’hôpital où j’étais, cela restait bien différent de ceux en France, du point de vue de l’hygiène principalement et de l’organisation.
Le Lundi 4 Juillet, ma « contact person » Ioana m’a accompagné dans le service pour le premier jour. C’était le Docteur Roxana Nicoleta Siliste qui m’a prise en charge. Elle parlait très bien anglais et m’expliquait la moindre chose. Grâce à elle, j’ai pu réviser la sémiologie. Elle m’emmenait presque tous les jours dans le service de Cardiologie un étage plus bas pour m’apprendre à différencier les souffles cardiaques. En France, la sémiologie est la partie la plus importante à connaître. Aussi en Roumanie, mais j’avais l’impression que c’était encore plus important, les médecins passent beaucoup de temps au chevet du patient et sont très à l’écoute. La relation médecin-‐malade est très importante. Par contre, concernant l’hygiène, cela est totalement différent du système français. Je me rappelle avoir été choquée le premier jour de mon stage lorsque j’ai vu dans la salle d’échographie le patient se coucher sur un drap qui avait déjà servi aux patients précédents et qui allait servir aux patients suivants. Mais au fur et à mesure des jours, je n’y prêtais plus attention. Aussi, j’ai vu une ponction d’ascite : aucun champ stérile, juste des gant non stériles et un lavage très rapide des mains. Une chambre contenait au moins 5 patients, mais on pouvait trouver des grandes pièces avec 10 patients. Au dessus des lits, souvent des figurines, un saint ou une vierge Marie.
Pendant mon stage, j’étais donc avec ce médecin mais aussi avec d’autres qui parlaient anglais, ainsi que les résidants (l’équivalent des internes). J’ai même eu la possibilité plusieurs fois d’aller au bloc opératoire pour voir comment se déroulaient les opérations, avec un chirurgien, le Docteur Sorin Stanilescu qui parlait parfaitement le français.
Il arrivait que certains patients (c’était principalement des personnes âgées) savent parler français. Le docteur me faisait alors réaliser l’interrogatoire et l’examen clinique seule pour m’entraîner, et ensuite je devais lui apporter les informations.
L’une des difficultés de cet échange était la barrière de la langue. Oralement, elle était incompréhensible pour moi. Il était donc difficile de comprendre ce que disaient les patients aux médecins. Cependant, avant ou après la visite, je prenais le dossier du patient et pouvais comprendre un grand nombre de termes, car, écrit, il y a des similitudes avec le français. De plus, l’interne ou le médecin avec qui j’étais lors des visites me traduisait tout en anglais, tout en m’expliquant et me posant des questions.
J’ai trouvé que les médecins étaient très présents pour les étudiants : les étudiants ne sont
jamais mis de côté, il y a toujours un médecin qui est là pour leur apprendre la médecine, pour qu’ils deviennent les meilleurs médecins possible.
Malheureusement, le système de santé roumain a ses problèmes (Quel système n’en a
pas ?). Les médecins ne sont pas bien payés, ce qui a pour conséquence que les jeunes médecins sont en train de quitter le pays pour aller travailler à l’étranger.
Conclusion
La Roumanie n’est pas du tout un pays comme un bon nombre de français l’imagine, j’ai pu voir des paysages magnifiques, des personnes très accueillantes, beaucoup de belles choses à visiter… Ce voyage a été pour moi un apport sociologique, culturel, humain qui m’a enrichie aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Ce pays, qui n’est pas aussi riche que la France, ramène les pieds sur Terre. C’était donc pour moi une expérience à ne pas manquer, une véritable aventure pour découvrir les autres et se découvrir soi-‐même ! SCOPE est une chance incroyable pour rencontrer d’autres cultures, d’autres religions, et écouter d’autres points de vus ! Une petite remarque pour finir : il ne faut pas confondre roumains et roms. Tous les roms ne sont pas Roumains et inversement. Le terme rom désigne un peuple d’origine indienne qui a quitté le nord-‐ouest de l’Inde au début du XIe siècle et qui a migré progressivement à travers l’Asie occidentale puis l’Europe.