Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

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  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    1/14

    LE

    TEMPS,

    IMAGE

    DE

    L'ÉTERNITÉ,

    CHEZ PLOTIN

    La

    formule

    «

    Le

    temps

    est

    l'image

    de l'éternité

    »

    apparaît

    dès les

    premières

    ignes

    du traité

    de Plotin

    Sur

    V ternile

    l le

    temps1.

    Plotin a rattache

    ux

    diresdes

    «

    anciens

    t bienheureux

    hilosophes

    sans citernommément

    laton.

    Il

    la rattache

    ussi

    à

    la

    pensée

    spon-

    tanée

    qui

    aperçoit

    d'emblée

    e

    temps

    t l'éternité

    omme

    des

    réalités

    différentesla premièrest iée

    au

    sensible,

    a seconde

    l'intelligible.Cette rencontrentre a

    pensée

    spontanée

    t le discoursdes anciens

    permetd'adopter

    cette

    formule

    omme

    point

    de

    départ

    et de

    fixer

    la méthode

    qui

    sera

    mise en

    œuvre

    dans

    le traité.

    Connaître

    une

    réalité omme

    mage,

    c'est la saisir

    dans

    son

    rapport

    vec

    le

    modèle

    dontelle est

    'image.

    l

    est

    donc

    ndispensable

    e

    connaître

    e

    modèle

    pour

    saisir

    l'image

    comme

    telle. C'est

    pourquoi

    il

    convient

    de

    commencer

    par exposer

    ce

    qu'est

    l'éternité,

    i

    l'on

    veut

    savoir

    ce qu'est le temps.Ce plan est déjà une prise de positionméta-

    physique.

    Plotin

    opte

    pour

    une

    tradition

    u'il

    faut

    sans

    doute

    rat-

    tacher

    à

    Platon,

    mais

    qui,

    par-delà

    Platon,

    remonte

    Parménide.

    Celui

    qui

    ne

    commence

    pas par

    se

    situer

    au

    plan

    de

    la

    vérité

    ne

    pourra

    progresser

    ans

    la

    connaissance.

    Celui

    qui

    a

    parcouru

    le

    chemin e

    la vérité

    pourra

    ussi

    donner

    ens au

    discours

    ue

    les

    mor-

    tels

    articulent

    concernant

    es réalités

    sensibles.

    Il

    est

    impossible

    d'allerpar un chemin ontinudu sensible l'intelligible,ar l'intel-

    ligible

    n'est

    pas

    une

    «

    promotion

    du

    sensible,

    l est

    d'une

    autre

    1.

    Ennéades,

    II,

    8;

    nos

    citations

    ont

    empruntées

    la

    traduction

    e

    Bréhier,

    dans

    son édition

    es

    Ennéades,

    hez Budé.

    Revue

    philosophique,

    °

    2/1982

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    2/14

    406

    Monique Lassègue

    nature,

    l

    est

    transcendant.

    ourtant,

    la fin

    u

    premier

    hapitre

    de sontraité, lotin voqueuneautreméthode aller, râce la

    réminiscence,

    u

    temps

    l'éternité.

    ourquoi

    ette

    méthode,

    lato-

    nicienne

    ans

    es

    termes,

    st-elle

    résentée

    n second

    ieu,

    ssortie e

    conditions ans

    lesquelles

    lle

    serait

    nopérante

    La

    première

    condition,

    a

    réminiscence,

    voque

    e

    Banquet

    e

    Platon

    où,

    sous

    la

    conduite e

    Diotime,

    ui

    sait e

    vrai,

    ocrate 'élèvedes

    réalités

    sensibles

    usqu'à

    la

    vision u

    Beau. Ainsi

    ette

    méthode

    xige-t-elle

    un guidequi connaissee modèle ntelligible,ncorey a-t-ilun

    risque

    'échec

    ont

    Diotime

    ait tat

    plusieurs

    eprises.

    ne

    autre

    condition

    our

    u'on

    puisse

    nvisager

    'allerdu

    sensible

    l'intelli-

    gible,

    c'est

    qu'il y

    ait

    en

    effet n

    rapport

    ntre

    ux.

    Comment

    s'en

    assurer,

    inon

    n

    parcourant

    e chemin

    nverse,

    elui

    ui

    va du

    modèle

    l'image

    Enfin,

    supposer

    ue

    'on

    it

    réussi

    remonter

    u

    sensible

    l'intelligible,

    our

    saisir

    'intelligible

    omme

    modèle,

    l

    fautencore uivre e chemin ui va du modèle l'image.Ontrouve

    ncore

    ne

    remarque

    e

    méthode

    u

    chapitre

    II du

    traité.

    Après

    voir

    achevé son

    étude

    de

    l'éternité,

    lotin

    crit

    «

    Jusqu'ici

    ous

    ommes

    montés,

    maintenantl

    faut

    descendre...i

    nous

    voulons

    avoir

    omment

    n

    peut

    être

    la

    fois

    dans

    e

    temps

    et

    dans

    'éternité,

    l

    faut

    d'abord

    rouver

    e

    temps

    2.

    I

    ne

    s'agit

    pas

    pourtant

    e

    changer

    e

    méthode t

    de

    partir

    u

    temps.

    ette

    phrase

    ntroduit

    'examen

    e

    thèses roposées arlesphilosophesantérieursur e

    temps,

    hèses

    ue

    Plotin

    ejette.

    ussi,

    es

    analyses

    doxographiqueschevées,

    lotin

    evient-il,

    u

    début

    u

    chapitre

    I,

    à

    la

    vraie

    méthode,

    car

    nous

    ne

    cherchons

    as

    ce

    que

    le

    temps

    n'est

    pas,

    mais e

    qu'il

    est

    ,

    pour

    ela l

    faut

    revenir

    l'éternité

    8.

    Ainsi

    'est bien

    de

    l'éternité

    u'il

    faut

    partir

    our

    dire

    e

    qu'est

    le

    temps

    n

    vérité.

    Nous

    nous

    proposons ci,

    en

    supposant

    connue

    l'éternité,d'étudieromment'opèrea genèse utemps.Celuiqui a compris

    cette

    genèse

    attachee

    temps

    son

    modèle

    t

    comprend

    u même

    coup que

    le

    temps

    st

    bien

    'image

    de

    l'éternité. our

    étudier

    a

    naissance

    u

    temps,

    it

    e

    chapitre

    I

    du

    traité,

    l

    faut

    partir

    e

    l'âme

    c'estun

    principe

    onstant

    hez

    Plotin

    ue pour

    omprendre

    le

    temps

    l

    faut

    e

    rapporter

    la

    vie

    de

    l'âme.

    «

    Nous

    disons

    ue

    le

    temps

    n'a

    d'existence

    ue

    dans

    'activité

    e

    l'âme

    et

    qu'il

    est ssu

    decette ctivité4.Cette ffirmationituePlotin arrapport ses

    2.

    En., III,

    7-7

    (5-7).

    3.

    En.,

    III,

    7-11

    (1-2).

    4.

    En., IV,

    4-15

    (3).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    3/14

    Le

    temps,

    mage

    de

    l'éternité

    407

    devanciers,

    laton

    et Aristo

    e

    notamment,

    ui

    étudient

    e

    temps

    d'abord omme nequestion osmologique. ais,en rattachante

    temps

    l'âme,

    Plotin

    ne nous

    éclaire

    uère,

    ar

    'âme

    est,

    dans

    a

    philosophie

    e

    Plotin,

    ne réalité

    omplexe.

    ependant

    a

    voie

    se

    trouve

    insi

    tracée,

    l faut

    partir

    e l'âme

    pour

    saisir

    comment

    naissent

    e

    temps

    t

    la vie

    temporelle.

    «

    Toutes

    es

    âmes,

    dit

    Plotin

    la

    fin

    e

    notre

    raité,

    ont

    une»5.

    Mais cetteunité, oujours ossible, 'estpas toujours éalisée,l

    importe

    onc

    de

    recenser

    es

    différentes

    mes

    dont

    parle

    Plotin.

    Il en est

    une

    qu'il

    appelle

    âme

    du tout

    »

    ou

    âme

    du

    monde

    il

    en

    est une

    autre

    u'il

    appelle

    âme

    partitive

    ou

    âme

    particulière,

    ou

    encore

    notre

    me »6.

    Ni

    l'une

    ni

    l'autre

    ne

    sont,

    emble-t-il,

    l'âme

    première

    ui,

    bien

    qu'elle

    ne

    reçoive

    as

    de

    nom

    particulier,

    est

    présentée

    omme

    eur

    ource

    ommune.

    Les

    âmes

    ont

    ympa-

    thiques ntre llesparcequ'ellesdériventoutesd'unemême me

    d'où

    vient

    ussi

    'âme

    de

    l'univers

    7.Cette

    me

    première

    staussi

    celle

    que

    Plotin

    rangeparmi

    es êtres

    divins

    ,

    c'est

    elle

    qui

    est

    engendrée

    ar

    l'Intellect

    ontemplant

    'Un,

    sa

    source.

    Puisque

    les âmes

    sont

    plusieurs,

    laquelle

    d'entre

    lles

    faut-il

    attacher

    le

    temps

    Au

    chapitre

    XI du

    traité,

    lotin

    décrit

    a

    vie de

    l'âme

    tem-

    porelle.Cettevie

    n'est

    pas

    caractérisée

    eulement

    ar

    l'activité,

    mais

    par

    la succession es activités ui ne cessentde changer.

    L'âme

    qui

    vit

    cette

    ie

    constamment

    hangeante

    besoin

    u

    temps.

    Plotin

    constate

    u'une

    partie

    de

    cette

    vie

    est

    toujours

    n

    avant,

    exigeant

    n

    temps

    utur,

    t

    parce

    u'il

    y

    a

    futur,

    l

    y

    a aussi

    passé.

    Cette

    vie se

    déploie

    t

    se

    disperse,

    ien

    n'y

    demeure

    table.

    On

    trouve

    ne

    description

    emblable

    ans

    a

    quatrième

    nnèade

    «

    S'il

    y

    a dans

    'âme

    une

    chose

    t

    puis

    une

    autre,

    'il

    y

    a

    dans

    ses

    produitseuxd'avant tceuxd'après, ielle gitdans etemps,lle

    tend

    vers

    'avenir,

    t

    puisqu'elle

    end

    vers

    'avenir,

    lle

    se

    penche

    aussi

    vers

    e

    passé

    8.

    réhier,

    orsqu'il

    raduit

    e

    passage,

    crit

    «

    S'il

    y

    a

    dans

    'âme

    universelle...

    ,

    mais,

    omme

    son

    habitude,

    lotin

    e

    précise

    as

    de

    quelle

    âme

    il

    s'agit.

    l

    convient

    récisément

    e

    se

    demander

    i

    une

    telle

    vie

    successive

    onvient

    l'âme

    universelle.

    Lorsqu'il

    arle

    nommément

    e

    cette

    me,

    Plotin

    a

    rapproche

    ou-

    ventde l'âmedesastres.Orce qui caractérisees dernières,'est

    5.

    En., III,

    7-13

    (67).

    6.

    En.,

    IV,

    3-2

    (42).

    7.

    En.,

    IV,

    3-8

    (V-Ö).

    S.

    En.,

    IV,

    4-16

    (1

    sq.j.

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    4/14

    408

    Monique

    Lassègue

    qu'elles

    estent

    dans

    e

    même tat

    9.C'est

    pourquoi

    lles

    n'ont

    pas

    de souvenirs« Quoi Ne se souviennent-ellesas qu'elles ntvu

    Dieu ?

    -

    Non,

    ar

    elles e

    voient

    oujours,

    t tant

    u'elles

    e

    voient,

    ellesne

    peuvent

    as

    dire

    u'elles

    'ont

    u »10.

    e

    «

    parfait

    neconvient

    qu'à

    ce

    qui

    est

    achevé,

    r

    'acte

    contemplatif

    st toute

    a

    vie de ces

    âmes,

    l

    est

    toujours

    résent

    éternité

    u du moins

    empiternité.

    Sans

    doute es astres ont-ils es

    corps

    n

    mouvement,

    ais e

    mou-

    vementn'affecte

    as

    les

    âmes

    des

    astres,

    l

    ne

    produit

    n elles

    aucunchangement,'estpourquoil est légitime e direque ces

    âmesrestent ans e même tat. De

    même 'âme de l'univers

    'est

    pas

    affectée

    ar

    es

    changements

    u monde

    u'elle

    ordonne.

    Nulle

    affaire e 'incline ers e bas et ne a

    détourne e sa

    contemplation

    bienheureuseelle est

    toujours

    rès

    des

    Idées

    et

    par

    sa

    puissance

    elle

    ordonne 'univers

    ans rien exécuter lle-même

    n.

    Sa

    puis-

    sance est curieusement

    aractérisée

    omme

    privée

    d'action

    I2.

    Il sembledoncque l'on doiveaffirmerue l'âmede l'univers e

    vit

    pas

    dans a

    succession,

    t

    par

    e

    fait

    u'elle

    n'est

    pas

    temporelle.

    Ce

    n'est

    pas

    elle

    qui

    va

    d'une

    ction l'autre t

    qui

    a,

    pour

    e

    faire,

    toujours

    esoin

    e l'avenir.

    uisqu'il

    st exclu

    ue

    l'âme

    temporelle

    que

    nous

    cherchons

    oit

    'âme

    divine,

    ource e

    l'âme du

    monde,

    l

    reste

    que

    la vie

    temporelle

    oit

    le

    propre

    de l'âme

    particulière.

    En

    parlant

    de

    l'âme

    particulière

    ui

    est aussi celle

    de

    chacun

    de

    nous,Plotin,reprenant

    e

    discours

    latonicien,

    it souvent

    que

    cette me estcelle

    qui

    esttombée. l

    emploie

    e même oca-

    bulaire

    orsqu'il

    eut

    expliquer

    a

    naissance u

    temps,

    l

    demande

    «

    de

    quelle

    chute

    st

    donc né le

    temps

    13

    Qu'en

    est-ilde cette

    chute

    «

    Puisque

    le

    temps

    est

    anéanti

    quand

    l'âme

    s'en va s'unir

    à

    l'intelligible,

    l

    est clair

    qu'il

    est

    produit

    ar

    'initiative e

    l'âme

    quiva vers eschoses ensibles I4.Cemouvemente l'âmevers e

    sensible 'est

    pas

    aisé à

    expliquer

    ans

    'économie

    e a

    pensée

    loti-

    nienne.

    On ne

    peut

    e

    prêter

    l'âme

    du

    monde

    qui gouverne

    e

    monde

    ans

    descendre

    t

    l'engendre

    ans

    s'intéresser

    lui,

    toute

    absorbée

    u'elle

    st

    dans a

    contemplation

    u

    principe

    'oùelle

    vient.

    La

    création

    st

    précisément

    e

    fruit e

    cette

    ontemplation,

    u du

    9.

    En., IV,

    4-6

    (3-4).

    10.

    En., IV,

    4-7

    (1-3).

    11.

    En., IV,

    8-2

    (51 sq.).

    r¿.

    loia.,

    òuvafxet

    rcpayfAOvi.

    13.

    En.,

    Ill,

    7-11

    (7).

    14.

    En.,

    Ill,

    7-12

    (19).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    5/14

    Le

    temps,

    mage

    de

    Vèlerniiè 409

    moins

    ngendre-t-elle

    ne

    première

    squisse

    du monde ensible

    « Qui empêche ue la puissance e l'âmede l'univers,uisqu'elle

    est raison

    éminale

    niverselle,

    essine

    ne

    première

    squisse

    vant

    que

    les

    puissances

    e l'âme

    soientvenues

    d'elle Cette

    esquisse

    éclaire n

    quelque

    orte a

    matière n

    avant-coureur,

    es âmes

    n'ont

    pour

    produire

    u'à

    suivre es

    traces

    u

    dessin

    t

    qu'à

    en articuler

    une une es

    parties

    16.

    insi

    'apparition

    u

    monde e

    trouve-t-elle

    expliquée

    ans

    qu'intervienne

    aucun

    moment

    'idée

    de chute.

    Plotin 'entient ce quel'onpeut ppeler n schéma rocessif.e

    schéma emble

    ans ien avec celuid'une

    chute

    des

    âmes

    dans es

    corps.

    Pourtant lotin

    n'a, semble-t-il,

    amais

    renoncé

    rendre

    compte

    de la descente

    es âmes

    dans les

    corps

    en

    l'expliquant

    par

    une

    chute16.

    Dans le second

    raité

    de la

    cinquième

    nnèade,

    ù

    Plotin

    pré-

    sente a

    conception

    es différents

    iveaux

    de

    réalité,

    l attribue

    à l'âmeun doublemouvementl'âme se tourne erssa source,

    l'Intellect

    ce

    mouvement

    ers e

    haut,

    i

    'on

    peut

    dire,

    a

    constitue

    comme

    me,

    out

    omme,

    n se tournant

    ers on

    origine,

    'Intellect

    se

    constitue

    omme

    el.

    Le mouvement

    ers

    e

    haut,

    vers

    'origine,

    est constituant

    ans

    toute

    a

    philosophie

    e

    Plotin.

    Mais

    'âme

    est

    aussi

    capable

    d'un

    mouvement

    différent

    t de

    sens

    nverse

    17

    qui

    dès

    orsne

    peut

    u'être

    n

    mouvement

    ers

    e

    bas.

    Comment

    n

    tel mouvementst-il ossible Comment

    st-il

    onciliable

    vec

    le

    mouvementers e

    haut,

    e seul

    qui

    soit constitutifes êtres

    La

    contradiction

    ntre

    ces deux

    mouvements

    'est

    peut-être

    qu'apparente.

    l suffît

    our

    e

    montrer

    e saisir

    e

    caractère

    riginal

    et

    dramatique

    e

    la

    situation

    es

    âmes

    individuelles.

    es

    âmes

    vivent

    u

    sein de

    l'âme

    de

    l'univers,

    n

    gardant

    eur

    caractère

    individuel,

    lles

    participent

    la constitution

    e

    l'univers

    en-

    sible,

    en

    contemplant

    eur

    principe,

    'âme

    divine.

    Elles

    ne

    des-

    cendent as,mais ellessontconscientese leurparticularité,t

    d'autre

    part

    sont

    sollicitées

    ar

    ce

    reflet

    'elles-mêmes

    ui

    s'est

    déposé

    leur

    nsu dans

    le

    miroir

    e

    la

    matière18.

    insi

    se

    trou-

    15.

    En.,

    VI,

    7-7

    (8

    sq.).

    ......... _

    16.

    J.

    Guitton,

    dans

    son

    livre

    Le

    temps

    t r

    éternité,

    nez

    rioun

    et saint

    Augustin,

    ense

    que

    Plotin

    renoncé

    l'idée de

    chute

    t

    Ta

    remplacée

    ar

    celle

    d'illumination

    ui

    n'implique

    ucune

    descente.

    Dans

    un sens

    un

    peu

    différent,

    Dodds, Pagan andChristian,' nterrogeantur a culpabilitéiéeà la descente

    de

    l'âme,

    pense

    que

    Plotin

    renoncé

    parler

    de

    culpabilité

    près

    a discussion

    avec

    les

    gnostiques.

    oir

    e

    commentaire

    e

    cette

    position

    ar

    Denis

    O'Brien

    dans

    son

    article,

    e

    volontaire

    t

    la

    nécessité,

    éflexion

    ur

    a

    descente

    e

    l'âme,

    Revue

    hilosophique,

    °

    4,

    1977.

    17.

    En.,

    Y,

    2-1

    19).

    18.

    En.,

    IV,

    6-3

    (9).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    6/14

    410

    Monique

    Lassègue

    vent-elles

    ossédées

    'une

    double

    aspiration

    elles veulent

    tre t

    sontportées ourcela à se tourner ers eursource,maiselles

    veulent ussi être ndividuelles

    t

    sont

    alors

    sensibles

    l'appel

    des

    corps ui,

    dans e

    miroir

    e a

    matière,

    ont eur eflett e

    reflet

    de Tâme de l'univers. lles sont

    tentées

    e tenir e reflet

    our

    e

    modèle,

    elui

    qui

    est

    l'objet

    de la

    contemplation

    e l'âme

    de

    l'univers. 'est alors

    que,

    comme

    Narcisse

    renant

    on

    reflet

    our

    un être

    réel,

    lles

    descendent19.Mouvement ifférent

    t de sens

    inverse sans doute,maisqui resteorienté ar le désird'être,

    trompé

    ar

    la ressemblanceu

    reflet vec

    son

    modèle.

    En

    quoi

    cette

    hute st-elle

    iée

    au

    temps

    Lorsque,

    u

    chapitre

    I de son

    traité ur

    l'éternité

    t

    e

    temps,

    Plotin

    'interroge

    urcette

    hutedont e

    temps

    st

    né,

    l

    rapporte

    cette

    descente la

    nature

    u'il

    caractériseomme

    affairée

    20.

    Il emploieci les termes tilisés ans e traité ur la descentees

    âmes21,

    aisces termes e sont

    pas

    dansce texte

    appliqués

    la

    phusis,

    ls

    caractérisent'âme

    ndividuelle

    cette me

    veut

    'appar-

    tenir

    elle-même,

    lle se

    fatigue

    'être

    avec l'âme

    totale,

    elle

    s'affaiblit

    t

    multiplie

    on

    action22.

    e

    rapprochement

    ermet

    d'interpréter

    e

    terme

    husis.

    l

    s'agit

    bien

    de l'âme.

    Cela

    permet

    d'expliquer

    es

    difficultés

    ue présente

    a

    traduction e Bréhier

    relative ces

    lignes

    du

    chapitre

    XI

    du

    traité.

    «

    Avant d'avoir

    engendré'antérioritét de luiavoir ié a postérité,u'elleréclame,

    le

    temps eposait

    ans

    'être il

    n'était

    pas

    le

    temps,

    l

    gardait

    a

    complète

    mmobilité

    ans 'être.

    Mais

    a

    nature,

    urieuse

    'action,

    qui

    voulait

    tre

    maîtresse

    'elle-même

    t

    être

    elle-même,

    hoisit

    e

    parti

    de

    rechercher

    ieux

    ue

    son

    état

    présent.

    lors lle

    bougea,

    et

    lui

    aussi se

    miten

    mouvement

    ils

    se

    dirigèrent

    ers

    un

    avenir

    toujours

    nouveauet... ils

    firent

    e

    temps,

    ui

    est

    une

    image

    de

    l'éternité23. r Plotin editpas que a nature 'estmise nmouve-

    ment,

    omme a

    traduction

    e laisse

    entendre,

    ais

    que

    l'âme

    s'est

    mise en

    mouvement.l

    ne

    semble

    pas

    non

    plus

    que

    ceux dont

    Bréhier

    it

    qu'ils

    se

    dirigèrent

    ers

    'avenir

    xivoúfievot)

    uissent

    être 'âme

    et

    ce

    qui

    va devenir

    e

    temps.

    nfin

    ette

    rreur

    onduit

    Bréhier

    traduire

    eipyáa(xe8a)

    e

    la

    ligne

    20,

    par

    «

    ils firent

    .

    19. Cf. P. Hadot, Le mythe de Narcisse et son interprétationpar Plotin,NouvelleRevue de

    psychanalyse,

    XIII

    (1976),

    et

    les

    textes de

    références

    En.,

    I,

    6-8

    (8)

    ;

    V,

    8-2

    (34)

    ;

    IV,

    3-12

    (1).

    20.

    En.,

    III,

    7-11

    (15),

    ©úaecoç

    7roXi>7rpáviAovo

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    7/14

    Le

    temps,mage

    de

    V

    ternité

    411

    Dans l'édition

    e

    Henry

    t

    Schwyzer,

    ne note

    propos

    u terme

    xLvo¿[xevoindiquequ'il ne s'agitpas, aux yeuxde ces éditeurs,

    de l'âme et de ce

    qui

    va devenire

    temps,

    maisde

    «

    nous-mêmes

    ,

    les

    hommes,

    e

    sujet

    de

    eEpyáa^Oa

    tant ui-même

    attaché

    u

    début

    du

    chapitreligne

    )

    où ces

    éditeurs

    isent

    yevyjaofxev

    t non

    pas

    YsvY)(7Ó|xevov

    omme

    e fait

    Bréhier,

    n

    indiquant

    'ailleurs

    ue

    le

    texte st altéré.Faut-il

    donc

    comprendre

    Nous

    les

    hommes,

    u

    les

    âmes

    humaines,

    près

    voirfait

    un bout

    de

    chemin,

    ousfîmes

    le temps ui est une magede l'éternité ? Puisque, omme ous

    l'avons

    montré,

    'âme

    qui

    vit

    d'une

    vie

    temporelle

    'est

    pas

    'âmedu

    monde,

    t

    qu'elle

    n'est

    pas

    non

    plus

    sans

    doute

    cette âme

    que

    Plotin

    ppelle husis,

    ui

    est

    iée

    à l'âme

    du

    monde,

    uisque

    ette

    vie successive

    e convient

    u'à

    l'âme

    particulière,

    st-ce cette

    âme

    aussi

    qui

    engendre

    e

    temps

    Une telle

    hypothèse

    e

    heurte

    as

    seulement

    a

    façon

    abituelle

    d'expliquera naissance u tempsdansla philosophiee Plotin,

    en le rattachant

    l'âme

    universelle,

    lle

    se heurte

    l'affirmation

    de Plotin

    aisant

    u

    temps

    ne

    mage

    e 'éternité.

    i

    le

    temps

    st

    à

    l'âme

    ui

    est

    ombée,

    l'âme

    ui

    se cherche

    u-dehors

    arce

    u'elle

    a commis

    'erreur

    e

    Narcisse,

    renant

    e reflet

    e

    l'âme

    supérieure

    pour

    ette me

    elle-même

    t s'isolant

    insi

    du

    modèle,

    n

    ne

    peut

    comprendre

    omment

    lle

    pourrait

    aire

    ne

    mage

    u

    modèle

    ternel

    qu'elle gnore. 'âmeparticulièree connaît lus

    son

    origine,

    lle

    ignore

    'Intellect,

    llemèneunevie toute

    ffairée,

    lleest dolâtre,

    s'il

    est vrai

    que

    l'idolâtrie

    onsiste

    prendre

    e

    qui

    n'est

    pas

    Dieu

    pour

    Dieu

    ui-même.

    n

    a

    remarqué

    e

    privilège

    ue

    Plotin

    ccorde

    au

    futur,

    armi

    es

    nstances

    emporelles24.

    e

    privilège

    st

    certain,

    mais

    l

    a

    une

    valeur

    égative

    «

    L'être

    ui

    a

    besoin

    u futur

    e

    peut

    être

    dit

    «

    achevé

    que

    par

    homonymie

    25.

    u

    contraire

    st

    achevé

    l'être

    ui possède

    n

    entier

    a

    propre

    ie

    «

    sans

    y

    rien

    jouter

    ni

    dans epassé,ni dans eprésent,idans 'avenir26 ttelle stbien

    l'éternité.

    e

    présent

    e

    ui

    convient

    as plus

    ue

    e

    passé

    ou

    'avenir,

    car

    l

    relève

    ncore

    u

    temps.

    l faut

    penser

    'éternité

    ans

    aucune

    référence

    u

    temps,

    lle

    lui

    est antérieure

    ogiquement

    t

    par

    nature.

    lotin

    e

    cesse

    de

    craindre

    ue

    l'éternité

    e soit

    ompromise

    par

    la

    temporalité

    ue

    nous

    avons

    tendance

    projeter

    ur

    elle.

    C'est

    a raison

    our

    aquelle,

    ans

    a

    partie

    e

    son

    traité

    onsacrée

    à l'éternité,l revient plusieurseprisesur e termeasí) « tou-

    24.

    P.

    Aubenque,

    dans

    son article

    Plotin,

    philosophe

    e

    la

    temporalité,

    Diotima,

    °

    4

    (1976),p.

    81.

    îib.

    Ü7I.,

    111,

    V-D

    (4ZJ.

    26.

    En., III,

    7-5

    (14).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    8/14

    412

    Monique assègue

    jours

    *7.

    Après

    voir

    distingué

    n sens

    emporel

    u

    toujours

    t un

    sens ui n'emprunteien u tempsu chapitreI, ilconvientuela

    langue

    n

    désignant

    'éternité

    ar

    (v)

    it

    bien

    áeí)

    «

    toujours

    ,

    comme ussi

    (ociSiov)

    éternel

    dit ce

    toujours

    mais l ne

    faut

    pas

    êtrevictime

    e

    l'étymologie,

    e terme e

    «

    toujours

    risquant

    de

    réintroduire

    e

    temps,

    mieux

    aut

    e

    supprimer.

    a

    coursences-

    sante

    de l'âme

    qui

    se

    cherche

    ans son

    reflet beau se

    prolonger,

    elle

    peut

    durer

    toujours

    ,

    elle

    n'a

    rien voiravec

    l'éternité.

    e

    futur,oujours ecommencé,st puredispersion,uccession ans

    continuité. la

    rigueur

    ette

    uite n

    avant,

    ui

    marque

    e

    privilège

    du

    futur,

    e

    ménage

    même

    as

    la

    continuité

    ue

    réclame

    e

    temps,

    qui

    est

    succession

    ans

    doute,

    mais

    qui

    est

    aussi

    continuité,

    arce

    qu'il

    est lié

    à

    la

    mémoire.

    Au

    chapitre

    VII,

    Plotin dit

    bien

    que

    pour

    trouvere

    temps

    il

    faut

    escendre,

    u

    moins

    e

    faut-il

    our

    elui

    ui,

    ous

    a

    conduite,

    en est venuà contempler'éternité. ais l ne fautpas descendre

    tout

    fait.

    l

    semble ien

    que

    celui

    ui

    «

    descend

    jusqu'au

    futur,

    sans

    tenire

    passé,

    descende

    rop

    as.

    L'âme

    qui

    court ers e

    futur

    est

    infra-temporelle.

    lle ne

    cesse de

    s'ajouter

    des

    activités,

    es

    expériences,

    es

    peines

    t

    des

    joies,

    mais

    tout ce

    qui

    a l'air de

    s'ajouter

    insi,

    n'ajoute

    rien,

    issipe lutôt.

    'âme

    de

    l'univers

    ui

    ne

    s'ajoute

    rien,

    oin

    d'en

    souffrir,

    ndique

    par

    sa

    supériorité.

    Et

    sans

    doute, emarque lotin,esêtres ngendrésnt besoin ufutur

    our

    'accomplir,

    i on leur

    upprime

    e

    futur,

    nles endom-

    mage28,

    ais

    ce

    n'est

    pas

    une

    marque

    de

    supériorité.

    'être,

    au

    sens

    plein,

    n'en

    a

    pas

    besoin.

    Que

    pourrait-on

    n

    effet

    jouter

    l'être

    inon u

    non-être29

    Même i

    une

    catégorie

    'êtres

    besoin

    u

    futur,

    e

    futur

    st

    lié au

    passé

    et au

    présent,

    t

    c'est

    dans

    cette

    unité

    xtatique

    ue

    se

    réalise

    e

    temps.

    Puisqu'iln'y

    a

    pas

    de

    temps

    ans

    une

    certaine

    nité,

    l

    faut

    découvrira source e cetteunité.Gomment'âmequi esttombée,

    c'est-à-dire

    ui

    s'est

    solée e

    'âme

    du

    tout

    t n'est

    plus

    qu'une

    me

    partitive,

    eut-elle

    parvenir

    cette

    unité

    relative

    Comment

    27.

    En.,

    III,

    7-2 4

    ;

    6.

    28.

    En.. III. 7-4 27-28Ì.

    29.

    L'idée

    d'ajouter

    du

    non-être

    eut

    paraître

    trange,

    mais

    Plotin

    réserve

    le

    terme

    'être

    à la

    seconde

    hypostase,

    out ce

    qui

    vient

    après

    elle

    n'est

    pas

    être, t pourtant 'estpas rien, 'âmedivine lle-même,arcequ'elledérive el'Intellect,n'est

    pas

    être. On

    songe

    aux

    stoïciens,

    ourtant

    malmenés

    ar

    Plotin

    orsqu'il

    xamine eur

    conception

    es

    catégories

    ils

    auraient

    u

    fournir

    à

    Plotin

    un

    terme

    ourdésigner

    e

    non-être

    ui

    n'est

    pas rien,

    uisqu'ils

    nglo-

    bent

    étantset

    non-étants

    ous la

    catégorie

    u

    «

    Tt

    »

    si Plotin

    n'adopte

    pas

    cette

    erminologie,

    'est

    peut-être

    ue,

    pour

    es

    stoïciens,

    es

    non-étants

    ont

    es

    incorporels,

    lors

    que

    chez

    Plotin

    l

    s'agit

    principalement

    es

    corps

    ensibles.

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    9/14

    Le

    temps,mage

    de

    l'éternité

    413

    peut-elle chapper

    la

    dispersion

    ure

    peut-elle

    rouver

    n

    modèle e régularité Il semble ue ce soitpourrépondre cette

    difficulté

    ue

    Plotin en

    vienne

    à

    parler

    d'un

    temps

    cosmique,

    retrouvant

    insi,

    d'une certaine

    manière,

    a

    façon

    traditionnelle

    pour

    es Grecs

    d'aborder e

    problème

    u

    temps.

    Plotin a

    longuementritiqué

    es doctrines

    ui

    lient

    e

    temps

    au mouvement

    ni

    les

    pythagoriciens

    u

    certains

    latoniciens,

    i

    Aristote, i les stoïciens 'ontréussi découvrir'êtredu temps.

    Mais out

    n'est

    pas

    faux

    dans eurs

    nalyses.

    ristote,

    n

    particulier,

    a

    bien

    montré

    'importance

    e la

    mesure

    u

    temps.

    Tant

    que

    le

    temps

    n'est

    pas

    mesuré,

    'est-à-dire

    ant

    qu'il

    n'est

    pas rapporté

    au

    mouvement

    u

    ciel,

    l nous

    chappe.

    Le

    temps

    strendumani-

    feste

    ar

    a

    révolution

    u

    soleil,

    l n'est

    pas

    engendréar

    cette évo-

    lution,

    l est

    seulement

    onnu

    par

    elle »30.

    'est

    'âme

    qui

    connaît

    le temps,parceque c'estellequi le mesure

    t

    qui

    mesure ussi

    les mouvementses

    corps

    multiples

    n les

    rapportant

    u mouve-

    ment

    du

    ciel.

    «

    Pour savoir

    ombien

    e

    temps

    e

    meut

    un

    corps,

    on

    rapportera

    e

    mouvement

    un

    mouvement

    éterminé

    celui

    du

    ciel) qui

    en est

    e

    principe

    t

    à

    la

    durée

    e

    ce

    mouvement,

    uis

    on

    rapportera

    e

    mouvement

    celui

    de

    l'âme,

    duquel

    résulte

    a

    répar-

    tition

    n

    égales

    durées

    31.

    Aussitôt

    ue

    l'âme

    humaine

    e

    soucie

    de

    mesure,

    n

    peut

    dire

    qu'elle

    est

    sortie

    de sa

    course

    perdue

    vers e seulfutur,lle conservee passéaussibienqu'elleanticipe

    sur

    'avenir,

    arce

    u'elle

    opère

    a

    synthèse

    ntre

    es

    trois

    nstances

    temporelles,

    e

    temps

    st

    constitué,

    n

    tant

    qu'il

    implique

    la fois

    la succession

    t la

    continuité.

    'âme

    particulière

    esse

    d'une

    cer-

    taine

    façon

    'être

    urement

    articulière,

    lle

    pense

    e

    temps

    omme

    une

    réalité

    ui

    est

    a

    même

    our

    tous,

    l ne

    s'agit plus

    d'un

    temps

    simplement

    vécu

    »,

    mais

    d'un

    temps

    bjectif,

    apporté

    on

    pas

    à

    l'activitée 'âme articulière,ais umouvementuciel, npeut e

    caractériser

    omme

    n

    temps

    osmique.

    ù

    ce

    temps

    rouve-t-il

    a

    source

    Le

    mouvement

    u

    ciel,

    a

    révolution

    u

    soleil

    nous

    renvoient

    l'âme

    des

    astres

    t

    à

    l'âme

    de

    l'univers,

    ources

    e

    ces

    mouvements.

    Ces

    âmes

    purement

    ontemplatives,

    ournées

    ers

    eur

    rigine,

    ont

    créatricesommea phusis ue Plotinfaitparlerdansson traité

    de

    la

    contemplation32.

    lleracontea naissance

    partir

    'uneâme

    30. En.. III.

    7-12

    (51).

    31.

    En.,

    III,

    7-13

    (58).

    32.

    En.,

    III,

    8.

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    10/14

    414

    Monique

    Lassé

    gue

    plus

    élevée

    qui

    lui

    donne es

    raisons

    éminales e

    toutes

    hoses

    ellecontemplen elleces«raisons et es ignes escorps tombent

    hors d'elle

    »83

    ans

    qu'elle

    s'en

    soucie.

    Cette

    âme

    démiurgique

    ne

    fait aucun

    calcul,

    elle

    ne

    se

    propose

    nullement

    'engendrer,

    elle crée

    parce qu'elle

    contemple

    t en

    contemplant.

    ourtant

    c'est en elle

    que

    se

    trouve

    e

    principe

    e

    l'organisation

    es

    choses

    successives,

    'est

    elle

    qui

    dit

    «

    telle

    hose

    été

    et

    telle

    utre

    era 34.

    Est-ce

    elle

    que

    Plotin

    ense

    uand

    l

    écrit

    ue

    «

    l'âmese

    fit

    lle-

    même emporelle»,enforgeantour e direunmotnouveau86

    Cela ne semble

    as

    possible,

    ar

    cette

    me

    reste

    ans a

    contempla-

    tion

    t si le

    monde

    uccessif

    aît de

    cette

    ontemplation,

    lle ne

    le

    sait

    pas.

    Elle

    ne

    possède

    as

    l'éternité

    omme

    'Intellect,

    ais

    elle

    ignore

    e

    mouvement

    t

    la

    succession.

    'âme

    qui

    se

    fait

    lle-même

    temporelle

    e

    peut

    être

    que

    l'âme

    particulière

    ui

    renonce

    demeurer

    ans

    sa

    particularité

    t

    s'unifie

    n

    regardant

    e

    mouve-

    ment égulieruciel.Cette mequis'est solée nvenant 'attacher

    à

    un

    corps

    particulier

    'est

    pas

    venue

    dans un

    univers

    oupé

    des

    êtres

    divins.

    Dans

    son

    traité

    Contre

    es

    gnosiiques,

    lotin

    'élève

    contre oute

    doctrine

    solant

    e

    sensible

    e

    l'intelligible.

    l

    reprend

    les

    termes

    e

    Platon,

    qui

    figurent

    ussi

    dans

    notre

    raité,

    le

    démiurge

    tait

    bon

    »

    «

    dépourvu

    'envie

    36,

    e

    qu'il

    a

    engendré

    st

    bon. l

    n'est

    pas

    étonnant

    u'en

    venant

    ans

    e

    monde

    'âme

    puisse

    trouver

    a

    trace

    des

    êtres

    upérieurs,

    e

    mouvementégulierusoleilestune race rivilégiée.'âme

    particulière

    'est

    plus

    lors nfermée

    dans

    e

    corpsparticulier

    u'elle

    anime,

    lle

    peut

    échapper

    cette

    course n

    avant

    qui

    a

    marqué

    a

    chute

    ans

    e

    sensible,

    lle

    e

    rap-

    proche

    e

    Tâmede

    l'univers,

    ans

    toutefois

    e

    confondre

    vec

    elle

    parce

    qu'elle

    demeure

    iée à

    un

    corps

    particulier.

    lle

    se

    fait

    em-

    porelle

    n

    échappant

    la

    dispersion.

    insi e

    trouve

    ésolue

    ne

    des

    difficultés

    oulevées

    ar

    l'hypothèse

    e

    la

    création

    u

    tempsparl'âmeparticulière.'âmequiengendreetemps Testasl'âmepar-

    ticulièren

    tant

    ue

    celle-ci

    e

    coupe

    de

    tout

    ien

    vec

    'âme

    du

    tout,

    maisen

    tant

    qu'elle

    est

    capable

    de

    retrouver

    a

    parenté

    vec

    'âme

    universelle,

    'où

    vient

    e

    mouvement

    u

    ciel.

    Reste

    'autre

    diffi-

    culté

    comment

    'âme

    particulière

    ourrait-elle

    ngendrer

    ne

    mage

    de

    'éternité,

    lors

    u'elle

    gnore

    a

    vie

    de

    'Intellect

    ui

    est

    'éternité

    même

    33.

    En.,

    III,

    8-4

    (10).

    34.

    En.,

    III,

    7-13

    (51).

    3b.

    ün.,

    Ill,

    7-11

    (30).

    36.

    Platon,

    Timée,

    29

    e.

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    11/14

    Le

    temps,

    mage

    de l'éternité

    415

    L'âme

    qui

    est descendue

    'est

    pas

    l'âme

    tout

    entière.

    Une

    partiede notre me esttoujours rèsdes intelligibles37 t Pâme

    qui

    est

    nous-mêmes,

    otre

    moi,

    peut

    toujours

    'unir cette

    âme

    supérieure

    t

    revenir

    usqu'à

    l'Intellect

    t

    même

    usqu'à

    l'Un.

    L'âme est

    en

    route t la

    fin

    du

    voyage88

    st atteinte

    uand

    'âme

    se trouve nie

    l'Intellect t

    par

    ui

    à

    l'éternité

    ui

    est

    'expression

    de sa vie. On

    comprend

    ue

    Plotin

    puisse

    crire

    «

    Les âmes

    ne

    sont

    pas

    du tout

    dans

    e

    temps,

    maisseulement

    eurs

    ffectionst

    leurs ctions,outeses âmes ont ternellest etempseur stpos-

    térieur

    )39,

    n

    retrouvant

    on ien vec

    'Intellect,

    'âme

    particulière

    se trouve

    ussi

    parfaitement

    nie avec

    toutes

    es

    âmes,

    «

    toutes

    les

    âmes

    sont

    une

    »40

    t

    le

    temps

    disparu.

    'âme

    est sortiedu

    monde,

    lle

    n'a

    plus

    ni

    affection

    i

    action,

    lle

    n'est

    plus

    ncarnée.

    Plotin

    ait

    a

    confidence

    e cette

    xpérience

    e

    «

    sortie u

    corps

    :

    «

    Souvent

    e

    m'éveille

    moi-mêmen

    m'échappant

    e

    mon

    orps...

    je suisunià l'êtredivin t,arrivé cette ctivité,e me fixe n ui

    au-dessus

    es autres

    tres

    ntelligibles.

    ais

    après

    ce

    repos

    dans

    l'être

    divin,

    e

    me

    demande

    omment

    'opère

    actuellement

    ette

    descente

    4I.Tous

    les

    textes

    dans

    esquels

    Plotin

    parle

    de l'union

    de l'âme

    avec

    l'Intellect

    t,

    par-delà

    'Intellect,

    vec

    l'Un

    ont été

    amplement

    ommentés,

    ais

    on

    n'a

    pas

    suffisamment

    emarqué

    que

    Plotin

    e

    parle

    amais

    de cette

    nion

    ans

    mentionner

    ussitôt

    a

    descente. orsqu'il ompareette xpérience

    l'initiation

    es reli-

    gions,

    l ne

    manque

    as

    de

    souligner

    ue

    'initié

    ui

    a

    pénétré

    ans e

    sanctuaire

    oit

    ussi

    n

    ortir42.

    l

    faut

    rendre

    u

    sérieux

    a

    question

    qu'il

    pose

    «

    Pourquoi

    onc

    ne

    reste-t-on

    as

    là-bas

    43

    La

    réponse

    peutparaître

    nsignifiante

    «

    Parce

    u'on

    n'est

    pas

    encore

    out fait

    sortid'ici

    »,

    mais

    elle

    est

    pleine

    de

    sens

    L'âme

    humaine

    e

    peut

    demeurer

    ans

    a

    pure

    contemplation,

    lle

    est

    iée à

    un

    corps,

    lle

    est ollicitée

    ar

    des

    tâches

    accomplir,

    t

    Plotin

    e

    songe

    ullement

    à s'y dérober.l fautdescendre.Maisceluiqui a accompli ette

    montée

    e descend

    as

    sans

    être

    profondément

    odifié.

    l

    reprend

    ses

    activités,

    l

    les

    mesure

    n

    s'appuyant

    ur

    e

    mouvement

    u

    soleil,

    il

    vit

    dans

    e

    temps,

    mais

    e

    temps

    'est

    pas

    mesure

    u

    mouvement,

    son

    essence,

    uoi

    qu'en

    dise

    Aristote,

    st

    autre.

    Le

    temps

    est

    l'image

    de

    l'éternité.

    'homme

    ui

    est

    «

    monté

    ,

    qui

    a

    contemplé

    37. En., II, 9-2 4).

    38.

    En.,

    VI,

    9-11

    (4-5).

    39.

    En., IV,

    4-15

    17-18).

    40.

    En., III,

    7-13

    67).

    41. En.. IV. 8-1 Í1-91.

    42. En.. VI. 9-11 19).

    43.

    En.,

    VI,

    9-10

    1-2).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    12/14

    416

    Monique

    Lassègue

    l'éternité,

    eut

    faire e

    a

    succession

    églée

    ar

    e

    mouvementu

    ciel,

    une magede l'éternité,t c'estalors eulementue Tonpeutdire

    que

    le

    temps

    est né.

    Plotin

    a

    retrouvé

    a

    formule u

    Timée

    de

    Platon44,

    ais

    'image

    ont l

    parle

    n'est

    as

    une

    création

    e 'artisan

    divin,

    lle est

    iéeà la

    façon

    ont

    Plotin

    omprend

    a

    vie

    spirituelle,

    comme a vie

    de celui

    «

    qui

    a vu

    ».

    Le

    concept

    'image

    pparaît

    ansun

    grand

    ombre e

    dialogues

    platoniciens45,latonen use notammentans sa polémiquevecles

    sophistes,

    ui

    sontdes imitateurs. ais Platonn'entend

    as

    dévaloriser

    oute

    mage.

    Certaines

    mages

    ont

    bonnes,

    elles

    qui

    sont

    fabriquées ar

    celui

    qui

    sait et

    qui,

    de

    ce

    fait,

    ont

    fidèles u

    modèle

    u'elles

    mitent.

    e

    sophiste

    abrique

    ne

    mauvaise

    mage

    parce u'il

    ne

    connaît

    as

    il

    se

    donne

    our

    e

    philosophe-roi,

    ais

    il

    n'en

    connaît

    ue

    'apparence,

    e rôle

    dans

    a

    cité,

    l

    ne sait

    pas

    que

    pour

    enir

    e rôle l

    faut

    voir

    a

    science

    u

    Bien,

    on

    mitation

    st

    une imitation 'opinion, ne doxomimétiquela véritablemi-

    tation

    st

    celle

    qui

    imite e

    Bien,

    eicastique

    éritable,

    ui

    est la

    philosophie

    même46.

    Plotin

    a

    hérité e

    ces

    analyses.

    l

    connaît

    ui

    aussi le

    danger

    de

    l'image

    ui

    se

    donne

    our

    a

    réalité

    éritable

    t

    engendre

    ette

    espèce

    d'idolâtrie

    ont

    nous

    avons

    parlé.Mais,

    chez

    Plotin,

    n

    ne

    peut

    implement

    pposer

    tre

    t

    mage.

    'Un mis

    à

    part,

    out

    peut

    recevoire nomd'image, compris'êtremême u'est 'Intellect,

    image

    de

    l'Un.

    L'image

    n'est

    simple eflet,

    ure

    apparence,

    ue

    lorsqu'elle

    st

    coupée

    de

    son

    modèle.

    Dans

    ce

    cas il

    ne

    faut

    plus

    l'appeler

    mage,

    car 1'

    «

    être

    de

    l'image

    »

    est

    dans

    son

    rapport

    avec

    le

    modèle.

    C'est

    pourquoi

    n

    peut

    dire

    ussi

    que

    l'image

    st

    toujours onne,

    ar

    elle

    dit

    quelque

    hose

    du

    modèle

    ont

    lle

    vient.

    Elle

    apparaît

    notamment

    omme

    n

    moyen

    ue

    se

    donne

    'âme

    humaine,ivantavie aplus ommune,our e ivrer une ontem-

    plation

    éritable,

    uoique

    e

    second

    rdre47.

    'image

    stun

    deuxième

    objet

    de

    contemplation,

    our

    celui

    qui

    n'est

    plus

    en

    présence

    des

    êtres

    ntelligibles

    t

    qui,

    revenu

    ci,

    veut

    cultiver

    on

    souvenir

    des

    réalités 'en

    haut.

    Revenus

    ci-bas,

    ans

    'âme,

    nous

    herchons

    des

    moyens

    e

    nous

    persuader,

    omme

    i

    nous

    voulions oir

    un

    modèle,

    n

    son

    image

    »48.

    'âme

    est

    fabricatrice

    'images,

    arce

    44. Platon, Timée, 37 d.

    45.

    Platon,

    Gorgias,

    463

    d

    ;

    Cratyle,

    430 d

    ;

    Sophiste,

    234

    b

    ;

    République.

    liv.

    VII

    et

    X.

    ;

    ;

    République.

    46.

    Sophiste,

    267 d.

    47.

    En., VI,

    9-11

    (21).

    48.

    En.,

    V,

    3-6

    (16).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    13/14

    Le

    temps,mage

    de V

    ternité

    417

    que

    c'est e

    moyen

    our

    llede

    ne

    pas trop 'éloigner

    es

    vraies éa-

    lités.Car 'image 'estpasunreflet écanique,lleest e fruit 'une

    recherche

    e l'âme

    qui

    connaîte

    modèle

    ternel,

    ais

    n'est

    plus

    en

    contact vec

    lui.

    «

    Si

    l'on

    se

    souvient

    prèscoup

    de

    cetteunion

    avec

    lui,

    on aura en

    soi-même

    ne

    image

    de

    cet état

    a49. 'âme

    fabrique

    ette

    mage

    pour

    nourrir

    on souvenir.

    l

    semble

    bien

    que

    ce soit dans ce

    contexte

    u'il

    faille ire

    a

    findu

    chapitre

    I

    du traitédu

    temps

    «

    Le

    temps

    st

    l'image

    de l'éternité

    t doit

    être l'éternitéomme'universensiblestà l'universntelligible

    donc

    au lieu de la vie

    intelligible,

    ne

    autre

    vie

    qui

    appartient

    cette

    puissance

    e l'âme

    qu'on

    appelle

    ie

    par

    homonymie

    au lieu

    du mouvement

    e

    l'intelligence,

    e mouvement 'une

    partie

    de

    l'âme au

    lieu de

    l'identité,

    e

    l'uniformité,

    e

    la

    permanence,

    e

    changement

    t l'activité

    oujours

    ifférenteau

    lieu de l'indivisi-

    bilité

    et de

    l'unité,

    une

    image

    de

    l'unité,

    'un

    qui

    est dans le

    continu...60. l ne s'agitpas icipourPlotind'opposere temps

    l'éternité,

    l

    s'agit

    de

    signifier

    ne imitation.

    n

    dépit

    de

    la

    tra-

    duction

    e

    Bréhier,

    l

    semble

    u'ainsi

    e soit

    'âme,

    t non

    pas

    l'uni-

    vers,

    ui

    mite

    'intelligible.

    'estbien 'âme

    qui

    nvente ette

    mage

    de

    l'unité

    u'est

    a continuité

    emporelle.

    Il

    ne

    s'agit

    pas

    pour

    'âme de

    nourrir

    ne

    nostalgie

    e

    l'absolur

    ni

    même e

    se donner

    ne

    «

    monnaie

    de cet

    absolu

    ui

    ui

    échappe,

    il s'agitde se garder ans a directionu modèle t de demeurer

    disponible

    our

    un nouveau ontact.

    'image

    stun élément e la

    vigilance pirituelle,

    ans

    laquelle

    le

    sage

    se maintient.

    lotin

    développe

    vec

    complaisance

    outes

    es

    activités

    mitatives

    ont

    l'homme

    st

    capable,

    n

    soulignant

    oujours

    'écart ntre

    e modèle

    et

    l'image.

    Car

    l'image

    ressembleu

    modèle,

    mais

    l convient

    e

    manier

    e

    concept

    e

    ressemblance

    vec

    précaution.

    n se

    tempo-

    ralisant,

    'âme

    e rend

    emblable

    l'Intellect

    ui

    n'est

    pastemporel,commen devenantertueuse,lledevientemblable Dieuquin'a

    pas

    de

    vertu,

    omme

    n

    développant

    es

    propositions

    cienti

    iques

    elle

    mite

    a

    sagesse arfaite

    ui

    n'est

    pas

    faite

    e

    propositions,

    u

    encore

    omme

    'architecte

    onne

    à

    sa

    construction

    'ordre

    t la

    symétrie

    ui

    imitent

    a

    construction

    déale

    dont

    la

    simplicité

    exclut

    'ordre

    t a

    symétrie.

    miter

    e

    consiste

    as

    à

    faire ne

    copie

    conforme

    u

    modèle,

    e

    qui

    conduirait

    la

    confusion,

    miter

    onsiste

    à produireuelque hose edifférent,onpasun ubstitutumodèle

    mais

    un

    moyen

    e

    penser

    lui.

    C'est

    qu'il

    existe

    eux

    ortes

    e res-

    49.

    En.,

    VI,

    9-11

    (6-7).

    50.

    En.,

    III,

    7-11

    (50

    sq.).

  • 8/19/2019 Lassègue - Le Temps, Image de l'Éternité Chez Plotin

    14/14

    418

    Monique Lassègue

    semblance Tune

    st

    réciproque

    t

    existe ntre es réalités

    ui pos-

    sèdent nélémentommunl'autre xiste ntre euxréalités ont

    Tune st devenue

    emblable

    l'autre,

    ce second

    ype

    de ressem-

    blance

    n'exige

    pas

    la

    présence

    'un

    élément

    dentique

    mais

    plutôt

    d'un élément

    ifférent

    51. e

    temps

    essemble

    l'éternité

    e

    cette

    seconde

    açon,

    l

    lui est

    semblable

    râce

    la

    continuité

    ui

    n'existe

    pas

    dans

    'éternitéù

    «

    tout st

    la fois

    .

    Le

    statut u

    futur

    pparaît

    maintenant,

    l

    ne

    s'agit

    pas

    d'unefuite n

    avant

    de Fame

    ui

    cherche

    en vainà se rejoindrele futurst emoyen edéployeroutes es

    virtualités

    e

    'âme

    «

    Chacun

    st

    émerveillées

    richessesntérieures

    d'un

    être,

    n

    voyant

    a

    variétéde

    ses

    effets

    xtérieurs,

    els

    qu'ils

    sontdans es

    ouvrages

    élicats

    u'il

    fabrique

    .

    Toutes es

    œuvres

    humaines,

    a

    science,

    'art,

    a

    vertu,

    t

    même

    'activité

    roductrice

    deviennent

    mages,

    lles

    ont

    faites n

    vue

    de la

    contemplation.

    t

    elles

    enveloppent

    outes

    cette

    mage

    privilégiée

    u'est

    le

    temps.

    Onvoitque Plotinne déprécie as le temps, omme ertainscommentateurs

    'ont

    prétendu.

    e

    temps,

    mage

    de

    l'éternité,

    st

    sans

    doute

    ié au

    sensible,

    mais

    il

    évoque

    la

    vie de

    l'Intellect.

    Ce n'est

    pas

    en

    brisant

    es

    mages

    ue

    l'on

    peut

    faire

    chec

    l'idolâ-

    trie,

    'est

    en

    connaissante

    modèle n

    sorte

    ue

    l'image

    e

    puisse

    e

    donner

    our

    e

    modèle

    qu'elle

    n'est

    pas,

    mais lui

    serve

    d'icône,

    pour

    'homme

    n

    quête

    de

    vie

    spirituelle.

    i

    Plotin

    'intéresse

    arti-

    culièrement

    ces

    mages uefabriquenteshommes,'estqu'ils'in-téresseussi,plus

    qu'on

    ne l'a

    dit,

    la vie d'ici-bas t cherche

    quelles

    onditionsl

    est

    possible

    e

    vivre

    ci,

    sans

    renoncer avoir

    part

    à la

    vie

    de

    là-bas.

    Monique

    Lassègue.

    51.

    En., I,

    2-2

    (9-10).