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L’Alchimie à fleur de peau

Laure Sartori

8.3 665502

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 90 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 6.95 ----------------------------------------------------------------------------

L’Alchimie à fleur de peau

Laure Sartori

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Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire »

BAUDELAIRE

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J’ai plongé dans son regard profond, Y ai laissé couler mes larmes d’émotion, Accepté sa main douce et glissante parcourir mon corps, Et l’effet de chaleur d’un baiser or. Accords parfaits de gestes siamois, Tout en moi est en émoi. Découvrir en douceur, petit à petit, Les gestes s’ouvrant dans un panel d’émotions fines. J’aime ses baisers qui m’enflamment, Qui unissent profondément nos deux âmes. J’ai tant de tendresse qui déborde, me parcourt, Mon âme transpire de vapeur d’amour, Une transformation qui me fait renaître. À la vie pour l’amour, je lève mon verre. L’envie si grande, si forte, de mes mains sur sa peau fine, Parfois, « l’eau à la bouche » est rongeuse et mon cœur ronronne appelant au désir, Lorsque les échanges ne sont pas en symbiose, Que l’instant les opposent. Transformation, comme une Alice aux pays des merveilles. Il y a une porte solitaire qui parfois s’ouvre où mon âme se satisfait.

Derrière chaque homme il y a une femme, Tout comme derrière chaque « je t’aime » il devrait y avoir une flamme. Nos villes sont pleines de reines sans rois, À qui on fait subir des peines sans droit, On ne sait vivre avec, mais peux-tu vivre sans Elle ? Sombre, comme une rose sans couleur ou un oiseau sans ailes,

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On n’y comprend rien, même en changeant d’angle de vue. Le Mystère féminin serait-il notre mystère le plus connu ? Il est facile de séduire et rendre une femme amoureuse, Mais, comment se conduire quand tu veux rendre une femme heureuse ? Des mots sans pensée, et des rancunes inavouées, La Femme a ses raisons du cœur que l’on ne saisit jamais. On leur donne si peu, mais on attend tout d’elles, Alors, notre vie à deux aboutit souvent à un duel. On rêve de ne faire qu’un, mais la question c’est « Lequel ? » Depuis quand l’égoïsme peut-il se conjuguer au pluriel ? La Femme est surprenante où même son silence est un cri, En plus de l’écouter, on devrait deviner ses non-dits. Doucement nous séparer, comme les sentiments et l’esprit, Et au fond nous sommes liés, j’irais comme le Jour et la Nuit. Nous sommes condamnés à accepter les compromis, Même si c’est se contenter de la moitié de ce qu’on s’est promis. Loin de l’insouciance et de l’ignorance des premiers jours, Sur les routes de la différence, on peut encore croiser l’amour.

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« Un ami, c’est un autre Moi. »

Pythagore

Je le connais depuis longtemps.

Je me demande même parfois, si ce n’est pas depuis toujours, à tel point il est transparent pour moi. J’arrive à lire tant de choses en lui. Il est une énigme pour tout le monde ou presque, sauf pour moi.

Cela peut paraître présomptueux à la première lecture et pourtant…

Je sais à l’avance qu’il se vexerait sans doute et devine même les mots qu’il me dirait, tirés d’une célèbre citation, pour essayer de me prouver le contraire : « Nul ne se connaît mieux que lui-même ». Son réflexe de raison.

De ces maximes, citations, et aphorismes en tout genre, Olivier s’en délecte et en est friand, allant même jusqu’à l’indigestion cérébrale.

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Sa névrose de l’écriture…

Les mots, il aime à les créer, il tire de l’alphabet chaotique, des lettres qu’il assemble, et en un ultime coup de plume, une certaine harmonie se met en place. Il arrive aussi, lorsqu’il lit, de partir à la cueillette de bouts de phrases, qu’il s’empresse de griffonner à la va-vite sur un petit carnet.

Je n’ai pas le souvenir de quand cela a commencé, mais ce que je suis certain en revanche, c’est que cela le transforme.

Partout où il est, il pense, et comme il a la manie d’écrire, il dépose ses mots sur le papier. Sa scribomanie est son addiction. Il la nomme : « White addiction ».

Je l’appelle le scribomane, et parfois, le junkie du verbe, tant il semble possédé par les mots. Habité aussi. Une lettre, un mot, une phrase, un texte, un livre, il vit avec tous ces fantômes. Ce dont il est certain, c’est qu’ils le hanteraient jusqu’à la fin de sa vie. Une overdose de rimes, un flash de rosée matinale, et l’on pourrait présumer que son sentiment de solitude ait trouvé un rempart.

Même lorsque les mots s’entrechoquent, rentrent en collision, il fait le vide, et le silence extérieur se marie

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à merveille avec son calme intérieur.

Rituel qui fait entrer en résonance consonnes et voyelles. C’est sa manière à lui de composer.

Il est en phase avec la nature, les rimes le transpercent… Bercé, il se sent transporté.

Mais, autre chose caractérise Olivier. Pour lui, il se doit de transmettre son savoir qu’il qualifie de message intemporel.

Il existe, et en cela il est libre.

Quentin m’avait fait part, un jour, de sa façon de penser. Il m’avait dit mot pour mot : « Ma pensée bien qu’ayant sans doute quelques influences, n’obéit à aucune autorité, et cela ne fait pas de moi un anarchiste, mais un libre penseur ».

Je le connaissais suffisamment pour dire qu’il n’était pas mégalomane, et qu’il avait beaucoup d’humour, la preuve lorsqu’il me dit, ceci, un autre jour : « L’intelligence est un complexe de supériorité, la mégalomanie, un complexe d’infériorité, qu’est-ce donc que le génie ? »

Je connaissais son cynisme et l’imaginais déjà rire en son for intérieur après le point d’interrogation. Jouer avec les mots et au sens ludique, je dirais même qu’il adore cela.