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LAURENCE GARNESSON

LAURENCE GARNESSON

peinturesdessinscarnets

textes de Maria Lund, galeriste et Michèle Destarac

Qualifier l’œuvre de Laurence Garnesson d’abstraite serait plutôt insuffisant. Certes, vous ne trouverez pas une figuration immédiatement identifiable ici, mais les œuvres sont riches en structures […] élaborées pour former le squelette de ses compositions. Ces structures sont ensuite densifiées, habillées, reliées ou bien dissimulées tout en servant d’éléments porteurs dans ces ensembles qui viennent vers vous en cachant partiellement un arrière-plan.

Songer à l’évocation d’un paysage semble évident, et plus particulièrement celle d’un paysage émotionnel. S’y trouvent également des ambiances très aériennes qui portent en elles l’éphémère du vol d’un insecte ou bien des constructions frêles et tenues comme une toile d’araignée. Car dans cet univers se trouve le léger, dans le bon sens du terme, comme l’impénétrable et le terrien. Le tout marqué par le dynamisme d’un geste posé qui porte en lui la suite du mouvement.

Si les structures porteuses sont plutôt sombres, souvent noires, pourtant l’impression immédiate est celle d’une grande luminosité. Il y a la lumière des fonds blancs laissés nus et celle apportée par la couleur. Parfois il s’agit d’une palette glacée avec des bleus pâles et des gris, parfois la dominante est plus chaude  : il arrive qu’un chanvre côtoie un citron vert, un lilas ou un rouge brulé.

Des rencontres brèves se font, des liens fragiles se nouent et en-dessous une formation a tout juste pris pied dans le fondement. Comme une pavane qui se déploie en s’élevant vers la lumière mais dont les danseurs reviennent toujours vers le sol.

Maria Lund, décembre 2015

2 3Vue d’atelier, Paris

To define Laurence Garnesson’s work as abstract would not do it justice. Of course, her works are not immediately and clearly figurative, yet they possess rich structures, […] worked out to build the frame of her compositions. These structures are then densified, padded out, bound together or concealed and yet they give support to all the compositions which reach you, hiding a background, partially.

The hint of a landscape emerges as an evidence and more particularly, an emotional one. Ethereal ambiances, ephemeral as the flight of an insect, are present there too, next to constructions, frail and flimsy as a spider’s web. This universe is indeed suffused with lightness - in the positive sense of the word - next to impenetrable and earthy elements. The work as a whole bears the mark of a steady, dynamic gesture which suggests its ultimate intention.

The supporting structures are rather dark, often black, and yet, the immediate impression is one of great luminosity. There is the light of the white  backgrounds (that of the bare canvas) and the light brought about by colour. Here, the palette is icy with pale blues and greys, there, the dominant colour is warmer  : Hemp may appear next to a lime, lilac or crimson red.

Brief encounters take place, flimsy ties suddenly emerge and below the surface, shapes suddenly settle down. Like dancers in a pavane, rising towards the light, but always returning to touch the ground.

Maria Lund , december 2015

RESPIRER L’INTERVALLE 01 11 162016, 130 x 100 cm - huile sur papier 54

RESPIRER L’INTERVALLE 07 02 162016, 130 x 100 cm - huile sur papier 76

MARQUER L’INSTANT 21 04 172017, 65 x 50 cm - huile sur papier

MARQUER L’INSTANT 19 04 172017, 65 x 50 cm - huile sur papier 98

1110

MARQUER L’INSTANT 17 04 17 (I)2017, 65 x 50 cm - huile sur papier

MARQUER L’INSTANT 17 04 17 (II)2017, 65 x 50 cm - huile sur papier

Sans tumulte ni tapage, loin des grands effets,  Laurence Garnesson conduit une recherche opiniâtre, intense, ciblée.Objet central de son œuvre, la dualité dessin/peinture est mise en scène dans une chorégraphie émotionnelle, puissante, quasi rituelle.Duelliste engagée dans un face à face vital du tout pour le tout, Laurence Garnesson réduit sa palette à quelques tons dont elle déploie parcimonieusement la richesse chromatique. Le trait, incisif, vient pourfendre la fluidité élégante du pinceau et s’extrait au-delà même du champ pictural.Ici, rien n’est calcul, tout est maîtrise. 

© Michèle Destarac – avril 2017

Unobtrusively and without meretriciousness, Laurence Garnesson pursues an unrelenting research with determination and accuracy. At the core of her work, the duality drawing / painting is staged in an emotional, powerful, almost ritualistic choreography. Like a duellist, engaged in a vital, out and out combat, Laurence Garnesson restricts the shades of her palette to a few tones displayed sparingly in a subtle array of nuances. The incisive pencil slices through the elegant fluidity of the brush stroke to reach beyond the pictorial field.Nothing is premeditated here, everything is masterful.

© Michèle Destarac – april 2017

RESPIRER L’INTERVALLE 05 12 162016, 130 x 100 cm - huile sur papier 1312

à droite :

LIGNE DE PARTAGE 01 05 152015, 42 x 29,7 cm - huile sur papier

à gauche :

LIGNE DE PARTAGE 24 04 15 (I)2015, 42 x 29,7 cm - huile sur papier

LIGNE DE PARTAGE 18 06 15 (III)2015, 42 x 29,7 cm - huile sur papier 1514

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PANGEA 09 10 142014, 100 x 81 cm, huile et medium sur toile

page précédente :

RESPIRER L’INTERVALLE 20 01 172017, 146 x 185 cm - huile sur toile

1918

LIGNE DE PARTAGE 10 08 152015, 162 x 114 cm - huile et medium sur toile 2120

LIGNE DE PARTAGE 24 09 152015, 100 x 81 cm - huile et medium sur toile

PANGEA 25 11 142014, 100 x 81 cm, huile et medium sur toile 2322

LIGNE DE PARTAGE 11 09 152015, 162 x 114 cm - huile et medium sur toile 2524

Les immenses dessins à la pierre noire claquent comme des emblèmes «archaïques». Des « noirs » d’une profondeur peu commune coexistent avec la précision de tracés ciselés.Laurence Garnesson dessine comme on sculpte directement sur la peau du papier. Elle laisse ainsi fuser la sensualité minérale de cette pierre d’alchimie(1). L’oeuvre frappe par son minimalisme sulfureux et sa densité émotionnelle. Le silence s’anime devant ces grands papiers burinés, frottés, griffés, caressés, aimés. Balancement des masses noires et spontanéité des lignes comme des « Crayonnés »(2) chers à Mallarmé.

©Antoine Campo – 2011

1 Schiste carboné.2 Stéphane Mallarmé, Crayonné au théâtre, 1887.

These immense drawings in black stone click as «archaic» emblems.«Blacks» of a rare depth coexist with the precision of chiselled lines. Laurence Garnesson draws as if she sculpts directly on the skin of the paper. The mineral sensuality gushes from this stone of alchemy(1). The work strikes by its sulphurous minimalism and its emotional density. These papers that are engraved, scratched, rubbed, caressed and obviously loved enliven the silence. The balance of the black masses and the spontaneity of the lines resembling the “crayonnés”(2) dear to Mallarmé.

©Antoine Campo – 2011

1 Carbon schist.2 Stéphane Mallarmé, Outlined to the theater. 1887.

MAISON DU SOURD 28 02 142014, 37,5 x 28 cm - pierre noire sur papier26

SANS TITRE 25 04 17 (II)2017, 21,5 x 15,5 cm - huile sur papier

SANS TITRE 26 04 17 (I)2017, 21,5 x 15,5 cm - huile sur papier 2928

SANS TITRE 25 04 17 (I)2017, 21,5 x 15,5 cm - huile sur papier 3130

SANS TITRE 16 06 16 (2)2016, 21 x 15,5 cm - graphite sur papier

SANS TITRE 16 06 16 (1)2016, 21 x 15,5 cm - graphite sur papier 3332

3534

SANS TITRE 03 03 162016, 34 x 24 cm - pierre noire sur papier

3736

SANS TITRE 23 02 162016, 34 x 24 cm - pierre noire sur papier

carnet VELA LUKA 13 08 17 (III)2017, 14 x 9 cm - craie et graphite sur papier 3938

carnet VELA LUKA 10 08 17 (I)2017, 14 x 9 cm - craie et graphite sur papier

carnet VELA LUKA 12 08 17 (III)2017, 14 x 9 cm - craie et graphite sur papier 4140

ILLUSTRATIONS TABLE

Laurence Garnesson vit et travaille à Paris. Depuis 1992, elle expose fréquemment en Europe et en Asie. En France, elle est représentée par la Galerie Jacques Lévy (Paris), par Zeuxis (Paris - Londres) ainsi que la Galerie des Tuiliers (Lyon). Ses gravures sont éditées chez Rémy Bucciali (Colmar).

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page 22 : LINE OF SHARING 24 09 152015, 39.4 x 31.9 in, medium and oil on canvas

page 23 : PANGEA 25 11 142014, 39.4 x 31.9 in, medium and oil on canvas

page 25 : LINE OF SHARING 11 09 152015, 63.8 x 44.9 in, medium and oil on canvas

page 27 : HOUSE OF THE DEAF MAN 28 02 142014, 14.8 x 11 in, black stone on paper

page 28 : WITHOUT TITLE 25 04 17 (II)2017, 8.3 x 5.9 in, oil on paper

page 29 : WITHOUT TITLE 26 04 17 (I)2017, 8.3 x 5.9 in, oil on paper

page 31 : WITHOUT TITLE 25 04 17 (I)2017, 8.3 x 5.9 in, oil on paper

page 32 : WITHOUT TITLE 16 06 16 (2)2016, 8.3 x 5.9 in, graphite on paper

page 33 : WITHOUT TITLE 16 06 16 (1)2016, 8.3 x 5.9 in, graphite on paper

page 35 : WITHOUT TITLE 03 03 162016, 13.4 x 9.4 in, black stone on paper

page 37 : WITHOUT TITLE 23 02 162016, 13.4 x 9.4 in, black stone on paper

page 39 : sketchbook VELA LUKA 13 08 17 (III)2017, 5.5 x 3.5 in, oil chalk and graphite on paper

page 40 : sketchbook VELA LUKA 10 08 17 (I)2017, 5.5 x 3.5 in, oil chalk and graphite on paper

page 41 : sketchbook VELA LUKA 12 08 17 (I)2017, 5.5 x 3.5 in, oil chalk and graphite on paper

page 2 : studio in Paris

page 3 : BREATHE THE INTERVAL 01 11 162016, 51.2 x 39.4 in, oil on paper

page 7 : BREATHE THE INTERVAL 07 02 162016, 51.2 x 39.4 in, oil on paper

page 8 : A MOMENT TO PAUSE 21 04 172017, 25.6 x 19.7 in, oil on paper

page 9 : A MOMENT TO PAUSE 19 04 172017, 25.6 x 19.7 in, oil on paper

page 10 : A MOMENT TO PAUSE 17 04 17(I)2017, 25.6 x 19.7 in, oil on paper

page 11 : A MOMENT TO PAUSE 17 04 17(I)2017, 25.6 x 19.7 in, oil on paper

page 13 : BREATHE THE INTERVAL 05 12 162016, 51.2 x 39.4 in, oil on paper

page 14 : left : LINE OF SHARING 24 04 15 (I)2015, 16.5 x 11.4 in, graphite and oil on paper

right : LINE OF SHARING 01 05 152015, 16.5 x 11.4 in, graphite and oil on paper

pages 15 : LINE OF SHARING 18 06 15 (III)2015, 16.5 x 11.4 in, graphite and oil on paper

page 16-17 : BREATHE THE INTERVAL 20 01 172017, 57.5 x 72.8 in, medium and oil on canvas

page 19 : PANGEA 09 10 142014, 39.4 x 31.9 in, medium and oil on canvas

page 21 : LINE OF SHARING 10 08 152015, 63.8 x 44.9 in, medium and oil on canvas

Ce catalogue a été édité en octobre 2017.

Remerciements à Michèle Destarac et Maria Lund pour leur collaboration précieuse.

couverture : A POSTO 31 07 162016, 34 x 24 cm - huile sur papier

traduction : Hélène Pech-Gourg