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DOSSIER De la Butte-aux-Cailles aux Olympiades LES INCONTOURNABLES Ces patrons, associatifs et acteurs culturels qui comptent dans le e ET AUSSI Portrait de la dir’ cab’ de Morano, candidate dans le e Reportage dans le quotidien du curé de la Butte-aux-Cailles PHOTOREPORTAGE AU STADE FRAAIS * LES BONS PLANS BRUNCHS * SORTIES 3 760208 770132 R 28895 - 0017 - F : 3.90 € Avril → Mai | www.le dumois.fr | En vente le de chaque mois | , N °

Le 13 du Mois n°17

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Le magzine indépendant du 13e arrondissement

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Page 1: Le 13 du Mois n°17

!DOSSIER De la Butte-aux-Cailles aux Olympiades

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INCONTOURNABLES Ces patrons, associatifs et acteurs culturels qui comptent dans le !"e

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Portrait de la dir’ cab’ de Morano, candidate dans le "#e

Reportage dans le quotidien du curé de la Butte-aux-Cailles

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SOMMAIRE CE MOIS-CI, C’EST LÀ QUE ÇA SE PASSE

Ozar Hathorah p.12

Reportage :Le curé de la Butte-aux-Cailles p.28

Basket de rue à Glacière p.52

La galerie Rosenblum :Mécènes de l'art contemporain p.46

Photoreportage :Les coulisses du Stade Français p.37

Polémique autour de la Halle Freyssinet p.16

Avril 2012 — www.le13dumois.fr

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Art contemporain :Les mécènes de la rue du Chevaleret

Anne-Sophie Souhaité, la dir' cab' de Morano,candidate dans le !"e

Basket de rue à Glacière

Culture culinaire : Le Nouvel An bouddhisteBon plan resto : Les meilleurs BRUNCHS du !"e

Le billet de Franck Évrard

Sorties

Photoreportage : Dans les coulissesdu Stade Français, avant le choc contre Toulouse

Reportage : Dans le quotidiendu curé de la Butte-aux-CaillesReportage : Le Parti ouvrier indépendanten campagne pour les législatives

Ozar Hatorah est aussi dans le 13e

Ces patrons, associatifs et acteurs culturelsqui comptent.

Conseils de quartier :Qui se soucie de la démocratie ?

Échos de campagne

Polémique autour de l'avenirde la Halle Freyssinet

De la Butte-aux-Cailles aux Olympiades LES INCONTOURNABLES DU !"e

De la Butte-aux-Cailles aux OlympiadesLES INCONTOURNABLES DU !"e

Photographie de couverture Mathieu Génon

ÉditoL'image du mois

LE 13 EN BREF

SOCIÉTÉ

POLITIQUE

NOTRE DOSSIER

13e ŒIL

CULTURE

PORTRAIT

MÉTRO, MON AMOUR, MA HAINE

LOISIRS

S’ABONNERCOMMANDER LES ANCIENS NUMÉROS

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SOMMAIREN°17 — AVRIL 2012

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Avril 2012 — www.le13dumois.fr

Qu’est ce qu’être prêtre au 21e siècle ? Son sacerdoce,ses loisirs, ses revenus : pendant dix jours, Le 13 du Moisa suivi François Lainé, curé de la paroisse Sainte-Annede la Butte-aux-Cailles.

Protégée de Nadine Morano, cette ultra diplôméeformée à la politique dans les cabinets ministériels expérimente un nouveau champ d’actionen s’aventurant sur les terres de la 9e circonscription.

Ces patrons, associatifs et acteurs culturels qui comptent.

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LE 13 EN BREF Avril 2012 — www.le13dumois.fr

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EN IMAGES

COMMISSARIAT DU 13e :APRÈS L’INCENDIE,OÙ CASER LES POLICIERS ?

À 5h15 le dimanche 1er avril, un court-circuit a provoqué un incendie ravageur dans le commissariat du 13e rendant les locaux complètement inutilisables. Cette catastrophe est imputée par les syndicats policiers à la vétusté de l’immeuble de quatre étages bâti en 1967.Les jours suivants, une cellule de crise à ciel ouvert était installée aux abords des lieux, coordonnée par le commissaire Serge Quilichini, tout frais nommé dans le 13e en octobre dernier. Urgence parmi les urgences : trouver à recaser les différents services de police. Ainsi le commandement et les brigades de police-secours sont déplacés dans le 5e, la police de quartier à la vigie de la BNF, la police administrative dans l’antenne des Olympiades. Devant le commissariat, un car de police en stationnement se chargeait de rediriger les administrés vers les commis-sariats des arrondissements limitrophes. Là, on apprenait que les documents en attente de délivrance - passeports, cartes d’identité, cartes grises etc. - ont été épar-gnés par le sinistre.Le maire du 13e a quant à lui proposé à la préfecture de reloger le service des plaintes au sein de la mairie, solution qui paraissait acquise à l’heure où nous mettions sous presse. Autre priorité en cette période électorale : les procurations. A priori, le tribunal administratif, situé à l’arrière de la mairie, devrait devenir le point d’accueil unique pour ces démarches. Dernière hypothèse envisa-gée : l’installation du service de police générale, chargé de délivrer les docu-ments administratifs, dans des locaux vacants proches de la gare d’Austerlitz.

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Guillaume Fillon (EELV) est le premier à dégainer ses affi ches de campagne. La trombine du jeune homme est ainsi visible un peu partout dans l’est du 13e arrondisse-ment. Avec un premier mee-ting le 10 avril sur la péniche El Alamein, l’écologiste s’est lancé dans la bataille bille en tête en conviant pour l’occasion le député-maire de Bègles, Noël Mamère.

Après des mois de suspense, le député de la 10e circonscription est offi ciel-lement en dissidence. Mis hors jeu

en décembre en vertu de l’accord entre socialistes et écologistes, Serge Blisko avait dû céder sa place à Denis Baupin, le monsieur «! couloirs de bus! » de Bertrand Delanoë. La pilule avait eu d’autant plus de mal à passer que les militants locaux avaient, lors d’un vote symbolique pour la désignation des candidats PS, spontanément proposé leur soutien au député. Une candidature «! de liberté! » avait alors été évoquée par Serge Blisko. Comprendre : si les choses se gâtaient pour les écologistes et Éva Joly, l’élu

se disait prêt à proposer ses services après la présidentielle. Or, alors qu’Éva Joly se casse la fi gure au sens propre comme au fi guré, Serge Blisko a donc décidé d’anticiper. Le 19 mars, il indiquait sur son blog vouloir se présenter pour éviter qu’ «!un mauvais score des Verts à l’élection présidentielle hypothèque les chances de la gauche de conserver la 10e circonscription!». Privé de la machine du PS (et de sa caution bancaire...) pour mener campagne, la priorité du moment est de trouver des sous. Une asso-ciation de soutien a été mise en place pour recevoir les dons des sympathisants. Denis Baupin appréciera.

LE GUEN DE RETOURAU BERCAIL

Jean-Marie Le Guen est un homme occupé. Chargé des questions de santé dans l’équipe de campagne de François Hollande, le député enchaîne les déplacements en province. Quand il s’agit de rencontrer les personnels hos-pitaliers, c’est lui qui s’y colle, comme à Gonesse le 5 avril. Il faut dire que l’ancien strauss-kahnien est dans la «! short list! » pour le portefeuille de la Santé en cas de victoire de la gauche. En attendant, le retour au bercail a été entamé le 11 avril à l’école rouge de la place Jeanne d’Arc lors d’une réunion publique de soutien à François Hollande. Le 4 mai, il se montrera de nouveau à l’école Arago pour un second meeting, avec les législatives dans le viseur.

CUIGNACHE-GALLOIS,DU NOUVEAU CENTRE AU MODEM ?—Candidate Nouveau centre dans la circonscription de Serge Blisko, Édith Cuignache-Gallois a été aperçue en mars au milieu d’une réunion de militants Modem. Celle qui gravite selon les échéances électorales dans le giron de l’UMP ou de sa propre formation est, avec le sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo, à l’origine d’une motion appelant au retrait d’Hervé Morin et au ralliement derrière François Bayrou, motion rejetée par le congrès du parti en jan-vier. Morin s’étant fait hara-kiri, la candidate se tient informée de l’état de forme des troupes du Modem qui investira ses can-didats après la présidentielle. Pour, éventuellement, changer de chapelle ?

CE COUP-CI, BLISKO Y VA !

FILLON L’ÉCOLO SORT DU BOIS

Serge Blisko, le 1er décembre, lors d’un vote symbolique de contestation contre son éviction.

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POLITIQUE Avril 2012 — www.le13dumois.frÉLECTIONS

2012

Échos de campagne

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SOCIÉTÉ Avril 2012 — www.le13dumois.fr

L’ambiance y est la plupart du temps morose. Une quarantaine d’habitants en moyenne, toujours à peu près les mêmes, des retrai-

tés et des associatifs aguerris pour la plupart débattent dans un préau d’école élémentaire. Bienvenue dans une réu-nion publique de l’un des huit conseils de quartier du 13e. On peut, une fois par trimestre, venir y débattre sur des sujets ultras locaux, formuler des doléances, proposer sa candidature pour intégrer le collège habitants après tirage au sort (voir l’enca-dré «! Comment ça marche! ? »). Parfois on s’écharpe, souvent entre les mêmes «! grandes gueules! » d’ailleurs, avant que l’espace ne se vide passé 20 heures, laissant les derniers intervenants un peu seuls.

ÇA INTÉRESSE PEU DE MONDELes plus motivés peuvent mettre en place des projets!concrets : l’aménagement de la place Souham, la création d’un centre

social et culturel sur la future ZAC de Rungis ou les «! Aires de Rien! » (voir l’encadré page suivante) sont de ces pro-jets tangibles initiés par des habitants au cœur du processus de décision. Mais il faut l’avouer, le reste du temps ça patine un peu. Le bilan de la démocratie participative du 13e, pourtant plus prometteuse que dans d’autres arrondissements, est sans appel! : les conseils de quartier n’intéressent pas l’immense majorité des habitants et, pire encore, ils réunissent de moins en moins de monde. Des participants par ailleurs bien peu représentatifs de la diversité du 13e!: où sont les parents avec enfants, les étudiants et les plus pauvres ? En mai doit d’ailleurs débuter une enquête participative initiée par quatre conseils de quartier afi n de trouver les moyens - cabinet spécialisé à l’appui - de toucher tous les habitants.

MANIPULATION POLITIQUE ?«!La faute aux politiques!» est la réponse la plus souvent entendue et un peu facile

Étonnant : les conseilsde quartier sont notamment

un moyen pour le Modem d’exister dans le 13e

CONSEILS DE QUARTIER :

QUI SE SOUCIE DE LA DÉMOCRATIE LOCALE ?

Après dix années de démocratie participative et de conseils de quartier dans le 13e, l’heure est au bilan et il est mitigé!: faible participation des habitants, peu de projets porteurs et surtout des soupçons d’instrumentalisation politique.

Par David EvenPhotographie : Mathieu Génon

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Polémique

Les discussions sur l’avenir de la Halle Freyssinet allaient bon train, elles se sont soudain interrompues. Daniel Canepa, préfet de Paris et préfet de

région, a décidé début mars d’inscrire la halle dans sa totalité à l’inventaire des monuments historiques. Préservation du patrimoine avant tout ? En réalité, la décision aurait des motivations plus sournoises, un nouveau signe des rela-tions tendues entre l’État et la Mairie de Paris. Plusieurs dossiers ont déjà cristal-lisé leur opposition : le projet des voies

La municipalité envisageait de détruireune partie de l’ancien entrepôt Sernamdans le cadre de l’aménagement de la ZAC Paris Rive-Gauche. Coup de tonnerre début mars quand le préfet de région, Daniel Canepa,a inscrit la Halle Freyssinet aux monuments historiques. Jérôme Coumet crie au parti pris politique.

LA HALLE FREYSSINET,POMME DE DISCORDEENTRE L’ÉTAT ET LA MAIRIE

Par Philippe SchallerPhotographie : Mathieu Génon

Construite dans les années 20 pour faire face à l’augmentation du trafi c de fret, la Halle Freyssinet a été abandonnée par la Sernam en 2006. Depuis, des salons et des défi lés l’occupent occasionnellement.

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Par David Even, Raphaëlle Peltier et Jérémie PotéePhotographies : Mathieu Génon

Leur tête ne vous dit rien ? Pourtant, dans l'ombre des politiques, ces patrons, associatifs et acteurs du monde de la culture comptent. Non encartés, ils contribuent, par leur métier ou leur engagement bénévole, à changer le visage du 13e

arrondissement. On pourrait les qualifier d’activistes du coin si le terme n’était pas

par trop connoté. À leur façon, ils fabriquent de la proximité en assumant leur rôle de pilier de cette ville dans la ville.Sans ces «! incontournables! », le 13e arrondissement ne serait pas tout à fait ce qu’il est. A contrario, sans le 13e, eux ne seraient pas non plus tout à fait les mêmes. Quand un commerçant s’insurge contre les hérésies de la planification urbaine ou lorsqu’un associatif choisit de s’engager auprès des populations déshéritées, son action se justifie souvent au prisme de son parcours personnel et s’en trouve affermie!: ils agissent et on les écoute. Ces ressorts se retrouvent aussi chez ceux qui sont considérés par les décideurs politiques comme des empêcheurs de tourner en rond.Alors, cette galerie de portraits a été conçue pour raconter, d’une certaine façon, comment l’intime peut façonner la ville. C’est aussi, plus simplement, le moyen de sortir des sentiers battus et de montrer qui fait quoi dans le 13e.

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Tous les jours, des bonshommes à la tenue jaune fl uo parcourent les alentours de la dalle des Olympiades. Au McDo de l’ave-nue de Choisy, dans les tours du

secteur, dans les locaux d’EDF : ces agents de nettoyage se chargent de faire reluire les parties communes et privées d’une grande variété de bâtiments. Particularité : ils sont en réinsertion, sous la tutelle de Tela 13. Tela 13, c’est une régie de quartier, une association née en 2003 dans un quartier alors classé «! Politique de la Ville! ». C’est aussi une entreprise qui doit tenir ses comptes et dégotter des clients, comme n’importe quelle autre société, pour ne pas se mettre dans le rouge. À la manœuvre, son charismatique président, Pierre-Henri Wilthien. Connu dans le monde politique local comme conseiller syndical puis président de l’asso-ciation des Olympiades, il a pris les rênes de Tela 13 à la suite de l’élu Éric Offredo.

UN INTERLOCUTEUR INCONTOURNABLEDepuis trente ans qu’il habite cette véri-table petite ville - 12 000 habitants pour 3 000 logements -, Pierre-Henri Wilthien a prouvé qu’il était de la trempe des opiniâtres. Toubon, Blisko et Coumet ont un jour ou l’autre eu maille à partir avec cet associatif fort en gueule décidé à sortir la dalle de son enclavement, sans que le copropriétaire ne casque pour les autres. Lui-même l’admet : «! Ce qui me plaît, ce sont les emmerdements, sinon je reste-rais devant la télé. Et je ne gueule que lorsque je suis près de gagner. Mais quand je gagne, je remercie et ils le savent.!» «! Ils! », ce sont donc ces élus avec qui il entretient des rapports constants. On apprend qu’il en a eu certains, dont le maire du 13e Jérôme Coumet, comme étudiants à la Sorbonne. Ce qui facilite les relations, même si l’homme a cette méta-phore mordante à propos des élus : «! Ils sont comme l’oiseau qui considère qu’il volerait mieux s’il y avait moins d’air.! » Pour comprendre, remplacer «! air! » par «!habitants!».

PIERRE-HENRI WILTHIEN

LE DÉFENSEURDES OLYMPIADES

« Ce qui me plaît, ce sontles emmerdements,sinon je resterais devantla télé. Et je ne gueuleque lorsque je suis prèsde gagner »

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À travers l'association qu'il représente, l'APLD 91, Jean-Paul Réti est une fi gure de la lutte que mènent les

occupants des ateliers des anciens entrepôts frigorifi ques de la SNCF, à Paris Rive-Gauche. Les!«!Frigos!», qui gênaient dans les années 1990 l'avancement de ce chantier titanesque, n'auraient pas résisté à la destruction sans l'activisme de ses troupes. Sculpteur plusieurs fois primé, cet ancien élève de César fait de la ville sa matière. Dans son atelier, ses pièces monu-mentales suspendues aux murs fi gurent des environnements urbains que le visiteur contemple de front, tel un «!pilote!».Depuis 30 ans, il titille les élus locaux, de Jacques Toubon à Jérôme Coumet. Homme de gauche, Parisien par sa mère, il a connu le bloc soviétique en vivant un temps chez son père, à Budapest. Plus tard, il s’est notamment engagé aux côtés de Jean-Baptiste Eyraud du collectif Droit au logement (DAL). Ce dernier dit de lui qu’il est «!d’abord un sculpteur, mais aussi un citoyen!». Son enga-gement s’étend naturellement à l’urbanisme, à la place des œuvres d’art dans l’espace public ou encore à la démocratie locale. Incontournable dans le 13e, Jean-Paul Réti porte au public cette question qui l’anime : «!Qui a droit à la ville ?!»

Si l’en est une qui n’est pas du genre à lâcher le morceau, c’est bien Marie-Brigitte Andreï, présidente depuis sa

création en 2006 de l’association Sauvons le Grand Écran. Véritable poil à gratter de l’équipe municipale, vous l’avez certainement déjà croisée tract à la main ou dans des réunions publiques dans lesquelles elle s’invite régulièrement pour clamer que la grande salle de spectacle du centre Italie 2 ne doit pas être transformée en boutiques, ni même en une dizaine de petites salles de cinéma, comme c’est la tendance actuelle. La comédienne de 61 ans spécialisée dans le doublage de fi lms et de publicités regrette qu’elle et son association ne soient pas plus entendues par la popula-tion. La faute à la Mairie, selon elle, qui «! verrouille tout! et [la] fait passer pour une opposante de droite ». Avoir accepté de fi gurer en dernière position de la liste UMP lors des dernières municipales, «! seulement pour faire parler de sa cause!», assure-t-elle, a sans nul doute été une perche idéale tendue à la majorité de gauche. Mais tant pis pour le catalogage, Marie-Brigitte Andreï prévient qu’elle ne lâchera pas l’affaire.

Anne Penneau s’est fait connaître du public l’année dernière, au moment de la «!crise!» qui opposait

tenanciers de bars et riverains aspirant au sommeil. Ce sont ces derniers qui ont remporté la bataille : un arrêté préfecto-ral interdit depuis lors la consommation d’alcool dans les rues du «! village! » à partir de 16 heures. Anne Penneau, professeur de droit à Paris XIII, y est pour beaucoup. Membre très active de l’association locale des riverains et, à plus large échelle, du réseau Vivre Paris !, elle se fait fort d’as-ticoter bars, élus et préfecture, armes juridiques à l’appui. Elle assume «!sans affect! » son rôle de «! grain de sable! » et légitime son action en s’insurgeant contre ce qu’elle qualifi e de clichés : «! On nous dit que la vie nocturne est une question d’attractivité économique. Mais Paris est la troisième ville la plus visitée au monde ! Ce qu’on ne dit pas, c’est ce que la fête coûte plus qu’elle ne rapporte.!» Elle en veut pour preuve que la Butte n’est pas morte après l’arrêté. Mais elle se tient sur ses gardes à l’approche des beaux jours. Gare aux contrevenants, Anne Penneau veille.

ANNE PENNEAUDORMIR À LA BUTTE-AUX-CAILLES

MARIE-BRIGITTE ANDREÏTOUT DONNER POUR UN GRAND ÉCRAN

JEAN-PAUL RÉTIARTISTE ET CITOYEN

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13e ŒIL Avril 2012 — www.le13dumois.fr

Reportage

Rue Bobillot, François Lainé marche d’un pas rapide, une sacoche à la main. La messe débute dans quelques minutes. D’habitude, il porte

ostensiblement une croix en argent autour du cou mais, pressé, il l’a oubliée. Sous son pull gris-bleu, le col romain est apparent, si l’on y regarde de près. C’est là l’unique indice, la rue d’ailleurs ne remarque rien. Bientôt, quand il revêtira l’aube et la chasuble soigneusement pliées dans sa sacoche, il sera Père François, l’homme d’Église. Un mardi sur! deux !

MA

VIE DECURÉ

Qu’est ce qu’être prêtre au 21e siècle ?Son sacerdoce, ses loisirs, ses revenus :pendant dix jours, Le 13 du Mois a suiviFrançois Lainé, curé de la paroisseSainte-Anne de la Butte-aux-Cailles.

Par Virginie TauzinPhotographies : Mathieu Génon

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13e ŒILAvril 2012 — www.le13dumois.fr

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13e ŒIL Avril 2012 — www.le13dumois.fr

Même vaguement, le nom de Gérard Schivardi évoque forcément quelque chose! : lors de l’élection présidentielle

de 2007, il était de ces petits candidats livrés en pâture aux médias, parfois même ouvertement raillés sur la place publique. Cinq ans plus tard, le Parti des travailleurs a disparu pour renaître dans le Parti ouvrier indépendant (POI). Pas de

Reportage

Anciennement connu sous le nom de Parti des travailleurs et abonné aux scores dérisoires aux présidentielles, le Parti ouvrier indépendant se concentre davantage surune stratégie locale. Dans le 13e, où le parti est bien implanté, les militants battent le pavé en prévision des législatives.

LEPOI PLUME

DE LAPOLITIQUE Par Virginie Tauzin

Photographies : Mathieu Génon

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13e ŒILAvril 2012 — www.le13dumois.fr

candidat aux présidentielles cette fois-ci!: le POI mise sur le local, les législatives dans le viseur. Si la campagne commence à peine pour de nombreux candidats, le POI s’active déjà dans le 13e : distribution de tracts sur les marchés et autres points stratégiques du secteur, dans les boîtes aux lettres - en ciblant, lutte des classes oblige, les travailleurs, les syndicats et les logements sociaux -, réunions ani-

mées par le candidat de la 9e circonscrip-tion, Emmanuel Dehu. «! Nous sommes actifs toute l’année! », affi rme Daniel Schapira, fi gure historique du parti sur l’arrondissement. « Il y a des gens qui nous connaissent depuis longtemps et il y en a des tas qui disent : “C’est quoi le POI ?”, poursuit le militant. Sur les marchés, c’est dur. Notre formation n’a même pas quatre ans, et puis on est face à un PS très bien implanté qui est une vraie force.!»

DES TERRAINS DE LUTTE MULTIPLESIl n’empêche, dans le 13e, le POI aussi est une force… de déploiement du moins. Une centaine de militants écument les places publiques avec abnégation, quand la capitale compte en tout quelques 700 adhérents. C’est qu’«! ici, la défense des travailleurs est enracinée depuis longtemps! », explique Yves Lions, co-secrétaire du comité du 13e. Les terrains de lutte y sont multiples! : manufacture des Gobelins, gare d’Austerlitz, centres de santé des cheminots et du Moulinet, mais aussi et surtout hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Si bien que beaucoup de militants sont inscrits au POI 13 non pas parce qu’ils y vivent, mais parce qu’ils y travaillent. Pour ces élections législatives, l’axe de campagne est tout trouvé : la sauvegarde d’une partie des bâtiments du grand centre hospitalier parisien, dont l’Assistance publique-Hôpitaux de "

QUE VEUT LE POI ?—Au niveau local, le POI 13 mène une campagne contre la vente de certains bâtiments de la Pitié-Salpêtrière à la SEMAPA, société d’économie mixte présidée par le maire du 13e, Jérôme Coumet, laissant supposer qu’ils pourraient disparaître ou être privatisés. Les bâtiments concernés sont ceux des ambulances, de l’hospitalisation à domicile, les écoles de formation et l’Usine, où sont concentrés les personnels ouvriers. L’autre lutte est nationale : le rejet du pacte budgétaire européen et de sa fameuse règle d’or.

Le POI compte une centaine d’adhérents dans le 13e, un joli chiffre pour un parti qui compte 700 adhérents dans tout Paris.

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DANS LES COULISSESDU STADE FRANÇAIS,AVANT LE CHOCCONTRE TOULOUSEEn attendant la fi n des rénovationsdu stade Jean Bouin prévue pour 2013, les célèbres rugbymen du Stade français Paris ont élu domicile au stade Charléty. Chaque mardi et jeudi, ils ouvrent les portes de leur entraînement au public. Et les accros ne s’en privent pas!! L’occasion pour nous de ramener quelques photos souvenir. Entre préparation physique et supporters survoltés à l’approche du choc contre le frère ennemi, le Stade toulousain, le 31 mars, Le 13 du Mois fait son entrée dans l’ovalie. Ambiance.

Par Julien BadaudPhotographies : Mathieu Génon

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13e ŒILAvril 2012 — www.le13dumois.fr

Photoreportage

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Sous les tribunes du stade Charléty, trônent les quartiers du Stade français : bureaux, vestiaires, salles de musculation et de soins, espace détente... «!C’est l’avantage de Char-

léty, nous dira Alain Elias, le manager, c’est un vrai centre de vie. Tout est sur place. Alors qu’à Jean Bouin, c’est éclaté sur plusieurs sites.!» Il n’existe pas vraiment d’entraînement type, mais plutôt autant d’entraînements qu’il y a de joueurs. Chacun est suivi person-nellement et reçoit un programme individuel. «! Ici, on vit comme dans un commando! », plaisante Alexis Savigny, le médecin attitré du Stade français depuis douze ans, qu’on sur-prendra à demander aux joueurs s’ils ont fait l’amour la veille... Ça n’est pas contre-indiqué, au contraire ! Sur un ordinateur, Chris Dennis, directeur de la préparation physique, relève quotidiennement le poids, la tension, les problèmes physiques éventuels, mais aussi la qualité du sommeil, ou encore l’humeur, «!car le mental est aussi très important!». Il adapte ensuite les séances : «! Felipe [Contepomi, demi d’ouverture], je lui fais faire beaucoup

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13e ŒIL Avril 2012 — www.le13dumois.fr

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PORTRAIT Avril 2012 — www.le13dumois.fr

SES DATES

4 AOÛT 1981Naissance à Bordeaux

2002École normale supérieurede la rue d’Ulm, Paris

2003Mémoire de maîtrise sur Nietzscheet Bergman

2004Passe trois mois à Vienne pour sonmémoire sur Elfriede Jelinek

2008Entre au cabinet de Nadine Moranoau secrétariat d’État à la Famille

2009Prend sa carte à l’UMP

2010Directrice de cabinet de NadineMorano au ministère del’Apprentissage et de la Formationprofessionnelle

2012Candidate dans la 9e circonscriptionde Paris

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PORTRAITAvril 2012 — www.le13dumois.fr

«!Nadine Morano est une femme remarquable, c o u r a g e u s e , battante, éner-

gique.!» Ça, c’est fait. On en était à peine à s’enquérir de leur première rencontre, il y a trois ans et demi, qu’Anne-Sophie Souhaité a dégainé : elle nous attendait au tournant. Elle a fait le même coup au tout début de l’entretien, après s’être excusée de ne pas pouvoir recevoir chez elle car la nounou y garde son petit gar-çon : «!Il s’appelle Constantin et il a qua-torze mois.!» À croire que cette manie de devancer les questions trahit une légère crainte de se faire asticoter - comme s’il y avait matière à asticoter -, ou envahir. Ne pas voir le mal partout, Anne-Sophie Souhaité a peut-être tout simplement l’habitude d’anticiper!: c’est son métier.

Tel Michel Blanc dans L’Exercice de l’État, Anne-Sophie Souhaité dirige un cabinet ministériel, celui de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, en l’occurrence. Discrète et laborieuse, elle est dévouée à sa patronne, Nadine Morano. D’ailleurs, elle demande la permission de garder son téléphone sous les yeux, «! si jamais la ministre m’appelle! ». Aujourd’hui, en tentant sa chance face à Jean-Marie Le Guen dans la 9e circonscription, elle s’apprête à jouer la version législative du fi lm de Pierre Schoeller. Un passage de l’ombre à la lumière qui n’abîme pas son teint de fraîche convertie à la politique. Si à 31 ans Anne-Sophie Souhaité n’est pas tout à fait une débutante, elle n’a pas non plus, à la manière d’un Bruno Julliard au Parti socialiste, été élevée au biberon du militantisme.

JUPPÉ, SARKOZY ET MORANOSes armes, la jeune candidate les a faites dans tout ce que l’école au sens large a de plus prestigieux. Le cocktail Normale sup-Sciences Po-Essec supplément DEA d’allemand a un certain cachet. «!J’ai un parcours très techno-intello! », dit-elle, assurant que cela ne l’éloigne de rien ni de personne, et surtout pas des électeurs. Au contraire, il lui sert. Pour la pondéra-tion, l’humilité, le sens du bien. «! La philosophie a un caractère engagé! », preuve que tout se marie. Anne-Sophie Souhaité, que l’on appelle au cabinet «! l’encyclopédie! », incarnerait une sorte d’alliance entre l’intelligence d’Alain Juppé et le punch de Nicolas Sarkozy. Ou, bien entendu, de Nadine Morano. S’il y en a une qui confi rme, c’est bien cette dernière, qui le lui rend bien! : «!Anne-Sophie est une femme à la fois "

Anne-Sophie Souhaité

À BONNEÉCOLE

Protégée de Nadine Morano, cette ultra diplômée formée à la politique dans les cabinets ministériels expérimente un nouveau champ d’action en s’aventurant sur les terresde la 9e circonscription.

Par Virginie TauzinPhotographies : Mathieu Génon

ÉLECTIONS2012

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Avril 2012 — www.le13dumois.fr

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Arrivé en 1968 dans le bruit et la fureur d’un mai dont j’entendais angoissé les échos de la tour Corvisart, lycéen à Rodin dans les années 70, dans un climat de contestation dont Le Péril jeune (1994) de

Cédric Klapisch, mon jeune voisin de l’époque a traduit le mélange d’insouciance et de conscience politique, le 13e m’est toujours apparu comme la terre de l’extrême gauche. Cette évidence se renforça encore quand, pour les besoins d’un essai, je dévorais les romans du «! néo-polar! », ceux de Manchette, Fajardie, Daeninckx. Je retrouvais chez ces écrivains d’obédience trotskiste, anarchiste, maoïste, situationniste, rarement d’accord entre eux, la fi èvre politique du dimanche matin, marché Auguste Blanqui. Ces romans d’intervention sociale souvent situés dans le 13e ne tournaient jamais à la propagande simpliste. Au contraire, ayant une conscience malheureuse du monde et d’eux-mêmes, ces personnages un peu dépressifs soumettent les valeurs à un questionnement incessant. À l’épreuve du réel, l’idéologie politique des auteurs s’évanouit du récit. Un des lieux les plus symboliques de cette crise du sens et de l’ordre est la clinique des Gardiens de la paix, boulevard Saint-Marcel. Dans Nada (1972) de Manchette, polar qui détruit cyniquement les certitudes en confondant le terrorisme de gauche et le terrorisme d’État, «! les deux mâchoires du même piège à cons! », c’est dans les vestiaires de ce lieu que le groupe terroriste vient se servir en uniformes policiers… Entre banditisme et engagement politique, braquage et écriture, nombreuses sont les fi gures troubles et fascinantes qui ont traversé un jour la réalité du 13e! : Pierre Goldman, assassiné par le groupuscule «!Honneur de la police!» place Hénocque, Régis Schleicher (Action directe), Jacques Mesrine,

Roger Knobelspiess, etc.Le brouillard idéologique s’épaissit encore plus chez Dae-ninckx, auteur de Nazis dans le métro (1996) qui dénonce «! le glissement massif des gens de gauche! » vers une mystique fasciste. Comme cadre pour cette confusion, Daeninckx a choisi un lieu hautement symbolique de la gauche! : la Butte-aux-Cailles. Ancien fi ef communard connu pour sa vie militante (présence de «!Ras le front!», Bibliothèque marxiste de Paris etc.), elle abrite la librairie

La Caillera, repaire de skins ou d’ex-trotskistes passés au fascisme. Ceux qui reconnurent la librai-rie du Dilettante, rue Barrault, qui avait édité le sulfureux Limonov, se sentirent un peu perdus. La littérature n’est pas soluble dans la politique. Le caméléon Léo Malet (1909-1996), considéré tel Céline à ses débuts comme un écrivain de gauche, en est la preuve.

On peut aimer les pérégrinations de Nestor Burma du côté de Tolbiac, un peu moins le trajet de l’auteur, passé de l’anarchisme à une pensée raciste et antisémite. Ravages de la vieillesse ou rancœur d’avoir été chassé de Paname!? Même pas. Il suffi t de relire l’œuvre de celui qui reven-diquait être «!plutôt un raciste de banlieue ouvrière!». «! Deux krouias, désœuvrés comme seuls savent être désœuvrés les krouias!», lit-on dans Brouillard au pont de Tolbiac (1956). Les criminels démasqués par Burma sont d’anciens anarchistes, compagnons d’enfance du héros qui prenaient le parti des faibles. Tout un sym-bole de la disparition des idéaux anarchistes! ! Faut-il continuer à lire le chantre lyrique malgré lui d’un Paris disparu!? Sans doute. Mais on peut aussi faire comme le Poulpe, l’enquêteur libertaire revu par Daeninckx dans Nazis dans le métro, qui réaffi rme ses valeurs politiques et littéraires!: «!Avant de sortir, Gabriel prit un Charyn et un Vilar qui n’avaient rien à faire avec cette compagnie (les œuvres de Bonnard, Brasillach, Rebatet, Suarez) et laissa les Malet.!»

BilletPAR FRANCK ÉVRARD—PROFESSEUR DE LETTRES À PARIS-DIDEROT ET ESSAYISTE

BROUILLARDAU PONT DES IDÉOLOGIES

CULTURE

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MÉTRO MON AMOUR, MA HAINEAvril 2012 — www.le13dumois.fr

BASKET DE RUESOUS RAILS

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En collaboration avec le blog culinaire de Philippe Bui Do Diep - www.canardumekong.comLOISIRS Avril 2012 — www.le13dumois.fr

À partir de la mi-avril, quatre pays d’Asie du Sud-Est fêteront la nouvelle année, la 2555ème de l’ère bouddhique. Cette fête

s’appelle Thingyan en Birmanie, Chaul Chhnam au Cambodge, Pimai au Laos et Sonkran en Thaïlande. À l’origine, les dates variaient selon le calendrier du bouddhisme theravada mais, contrairement à la Corée, la Chine et le Vietnam influencés par la culture du bouddhisme mahayana, ont décidé d’une date fixe pour faciliter la vie quotidienne. Traditionnellement, ces célébrations sont indissociables d’un retour aux sources familiales avec

POUR LA TROISIÈME FOIS EN 2012 :

MEILLEURS VŒUX !Après le Jour de l’An puis l’année du dragon fêtée par les Chinoiset les Vietnamiens, voilà qu’arrive le Nouvel An bouddhisteque célèbreront Khmers, Laos et Thaïs. Voici une salade de bœuf typique de ces festivités.

BAGUETTES À LA MAIN, PHILIPPE BUI DO DIEP VOUS CONVIE CHAQUE MOISÀ LA DÉCOUVERTE DE LA CULTURE ASIATIQUE

Culture culinaire

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LOISIRS Avril 2012 — www.le13dumois.fr

de pelotes multicolores, dont on appréciera mieux la tranquillité en couple ou en petits groupes d’amis - une vingtaine de!couverts, et une seule table de quatre. On sera déçu du jus d’orange, non pressé, mais on appréciera l’un des merveilleux thés de la carte, très exhaustive, ou encore un régal de chocolat chaud. On frémira en trempant ses mouillettes au beurre salé dans deux œufs à la coque parfaitement cuits, la spécialité de la maison!! On dégustera la brioche hyper moelleuse, malgré le peu de confi ture. On hési-tera devant le plat principal, un feuilleté - volaille, chèvre, quatre fromages ou saumon à l’oseille - plutôt banal, pas franchement goûteux, que relèvera une légère salade composée, certes classique mais assaisonnée à merveille. On y mange pour sa faim, mais les plus gourmands devront débourser un peu plus pour s’offrir une douceur!: brownie, carrot cake, scone (bof) ou cookie (exquis). En somme, un brunch parfait pour le cadre, un peu cher pour le menu. On repartira avec le sourire de l’équipe - aux accents multiples - et, si l’on veut, avec du fi l, une théière, ou du thé au poids.!L’OisiveThé, 1 rue Jean-Marie Jégo. Brunch les samedis et dimanches de 11h à 16h. 19,90! par personne. Sans réservation. Plus d’informations": 01.53.80.31.33, www.loisivethe.com

L’OISIVETHÉ—À défaut d’y taquiner l’aiguille le mercredi aux soirées Tricothé, on pourra profi ter des beaux jours pour faire une petite boucle par ce revers de la Butte où niche le coquet salon de thé. Une charmante salle boisée aux tons doux et aux murs parsemés de théières et

L’ÂGE D’OR—Autant le dire tout de suite, le brunch de l’Âge d’Or est, si ce n’est le meilleur, au moins le plus copieux du 13e. Surtout depuis qu’il a été entièrement revu au début de l’année. Ambiance, service, qualité et abondance des produits, tout est réuni pour passer un début de dimanche après-midi à se remplir la panse sur la grande terrasse ensoleillée du bar-restaurant. Goran, l’un des deux serveurs, a l’œil encore un peu fermé de celui qui a terminé le service de la veille à 2 heures du matin mais peu importe, de toute façon le dimanche on se sert soi-même à l’Âge d’Or. À disposition, un buffet, salé à gauche et sucré à droite, régulièrement réapprovisionné à mesure que ses ressources baissent. Tout est à volonté, même les boissons. Des charcuteries - pas toutes extra-ordinaires, peut-être le seul bémol -, un grand choix de fromages tous plus goûteux les uns que les autres, plus de cinq salades fraîches dont un étonnant mélange de crevettes et tomates confi tes, des œufs brouillés bien crémeux et une douce purée de poix cassés. Côté sucré, on regrette qu’il n’y ait pas plus de deux confi tures maison - mûres et prunes - mais les fl ans, la tarte à la banane, le (très) fondant au chocolat et le riz au lait - tous maison - font largement l’affaire. Salade de fruits et jus fraîchement pressés complètent agréable-ment le tout. Pour 20", ça vaut largement le déplacement.

L’Âge d’Or. 26 rue du Docteur Magnan. Brunch le dimanche de 11h à 16h. 20! par personne. Réservation fortement conseillée au 01.45.85.10.58. Plus d’informations": www.lagedorparis.com

UNE ENVIE DE BRUNCH ?LE PLUS

COPIEUX

LE PLUS

BRITISH

Bon plan restoPar David Even et Emmanuel Salloum

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