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Le carpocapse est un ravageur important du verger de pommier. Il est responsable de dégâts quantitatifs (perte de production) et surtout qualitatifs (formation de perforations) à l'origine de diverses altérations et maladies de conservation. le cahier technique de l’IFPC••• • POMME A CIDRE - JUILLET 2009 - N° 22 14 P our la pomme à cidre, il peut ainsi être un des vecteurs favorisant la patuline (mycotoxine secrétée par Penicillium expansum, dont la teneur dans les jus et autres produits transformés est ré- glementée). Une lutte active s’impose donc. Des méthodes et procédés uti- lisables en agriculture biolo- gique existent. Leur efficacité est prouvée dès lors qu’ils sont mis en œuvre correctement. Eléments de biologie En fonction de la période de l’année, le carpocapse se pré- sente sous différentes formes : œuf, larve ou adulte (dessin). Hiver : stade larvaire Le carpocapse hiverne sous forme de larve diapausée. Cette larve mesure 1,5 à 2 mm, et est de couleur rose clair avec la tête brun foncé. Elle est enfermée dans un cocon tissé blanchâtre. Durant l’hiver, elle est cachée dans les anfractuosités de l’écorce ou dans différents abris au niveau du sol. Printemps : stade papillon Quand les températures re- montent au printemps, la larve entre en nymphose. La nymphe qui en résulte est une chrysa- lide de 9 à 10 mm, et de cou- leur brune. Quelques jours plus tard, la forme adulte du carpocapse émerge sous forme de papillon gris d’environ 2 cm. La sortie de papillons se déroule en gé- néral entre le 15 mai et fin Juillet en Normandie. Accouplement Dès leur sortie, les papillons cherchent à s’accoupler. Ac- couplements et pontes se réa- lisent au crépuscule sous des Le carpocapse des pommes (Cydia pomonella) Situation et lutte possible en verger cidricole biolog conditions climatiques spéci- fiques : - température supérieure à 15° C en soirée (entre 17 h et 22/23 h) pendant 2 jours consé- cutifs ; - peu ou pas vent ; - pas de pluie mais une hygro- métrie supérieure à 60 %. En Normandie, ces conditions ne sont pas facilement réunies en mai et voire début juin par- fois ce qui limite les pontes pré- coces. Ponte et éclosion des œufs Sitôt l’accouplement, les fe- melles de carpocapse dépo- sent leurs œufs sur les organes végétatifs de l’arbre, fruits prin- cipalement, ou les jeunes feuilles les plus proches de ces derniers. Les conditions clima- tiques nécessaires pour la ponte sont semblables à celles de l’accouplement avec une obligation de feuillage sec. Cette condition contribue sans doute à limiter les pontes dans notre région. Les œufs de carpocapse sont presque circulaires, aplatis et très largement bombés en leur centre. La durée de cette incu- bation varie en fonction de la température. Il a ainsi été démontré que 50 % environ d’une population d’œufs donnait des larves lorsque le cumul 90° C exprimé en base 10 (somme des tem- pératures journalières supé- rieure à 10° C de moyenne) était atteint. La connaissance Cycle du carpocapse

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Le carpocapse est un ravageur important du verger de pommier. Il est responsable de dégâtsquantitatifs (perte de production) et surtout qualitatifs (formation de perforations) à l'originede diverses altérations et maladies de conservation.

le cahier technique de l’IFPC•••

• POMME A CIDRE - JUILLET 2009 - N° 22 14

Photo 1 : tri des pommes avant pressage.

Pour la pomme à cidre, ilpeut ainsi être un des

vecteurs favorisant la patuline(mycotoxine secrétée par Penicillium expansum, dont lateneur dans les jus et autresproduits transformés est ré-glementée).Une lutte active s’impose donc.Des méthodes et procédés uti-lisables en agriculture biolo-gique existent. Leur efficacitéest prouvée dès lors qu’ils sontmis en œuvre correctement.

Eléments de biologieEn fonction de la période del’année, le carpocapse se pré-sente sous différentes formes :œuf, larve ou adulte (dessin).

Hiver : stade larvaire

Le carpocapse hiverne sousforme de larve diapausée. Cettelarve mesure 1,5 à 2 mm, et estde couleur rose clair avec la têtebrun foncé. Elle est enferméedans un cocon tissé blanchâtre.Durant l’hiver, elle est cachéedans les anfractuosités del’écorce ou dans différents abrisau niveau du sol.

Printemps : stade papillonQuand les températures re-montent au printemps, la larveentre en nymphose. La nymphe

qui en résulte est une chrysa-lide de 9 à 10 mm, et de cou-leur brune.Quelques jours plus tard, laforme adulte du carpocapseémerge sous forme de papillongris d’environ 2 cm. La sortiede papillons se déroule en gé-néral entre le 15 mai et finJuillet en Normandie.

AccouplementDès leur sortie, les papillonscherchent à s’accoupler. Ac-couplements et pontes se réa-lisent au crépuscule sous des

Le carpocapse des pommes (Cydia pomonella)

Situation et lutte possible een verger cidricole biologiq

conditions climatiques spéci-fiques :- température supérieure à15° C en soirée (entre 17 h et22/23 h) pendant 2 jours consé-cutifs ;- peu ou pas vent ;- pas de pluie mais une hygro-métrie supérieure à 60 %.En Normandie, ces conditionsne sont pas facilement réuniesen mai et voire début juin par-fois ce qui limite les pontes pré-coces.

Ponte et éclosion des œufsSitôt l’accouplement, les fe-melles de carpocapse dépo-sent leurs œufs sur les organesvégétatifs de l’arbre, fruits prin-cipalement, ou les jeunesfeuilles les plus proches de ces

derniers. Les conditions clima-tiques nécessaires pour laponte sont semblables à cellesde l’accouplement avec uneobligation de feuillage sec.Cette condition contribue sansdoute à limiter les pontes dansnotre région.Les œufs de carpocapse sontpresque circulaires, aplatis ettrès largement bombés en leurcentre. La durée de cette incu-bation varie en fonction de latempérature.Il a ainsi été démontré que 50 %environ d’une populationd’œufs donnait des larveslorsque le cumul 90° C expriméen base 10 (somme des tem-pératures journalières supé-rieure à 10° C de moyenne)était atteint. La connaissance

Cycle du carpocapse

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• POMME A CIDRE - JUILLET 2009 - N° 2215

ble en Normandie ogique

de cette donnée de tempéra-tures est importante car, au-delà de 20 jours d’incubation,la mortalité des œufs est consé-quente. C’est quasiment sys-tématiquement le cas sur lemois de mai en Normandie.Exemples :- si moyenne journalière de15° C, il faut 18 jours (soit 5 x18) ;- si moyenne journalière de20° C, il faut 9 jours (10 x 9).

Larve

A sa sortie de l’œuf, la jeunelarve mesure environ 1,5 mmet circule, en général, plusieursheures à la recherche d’un fruit ;on parle alors de “stade bala-deur”. Une fois installée sur lapomme, elle perfore l’épidermeet creuse une galerie vers lespépins. Les galeries sont tou-jours encombrées de déjec-tions. Une feuille couvre parfoisla galerie. En début de saison,les dégâts sont fréquemmentobservés au niveau de l'œil oudu pédoncule, et plus difficilesà observer. La larve passe par5 stades successifs, qui durent20 à 30 jours au total, pour at-teindre finalement 18 à 20 mmde long. Pendant son dévelop-pement, elle se dirige vers lespépins pour les consommer.A la fin de son cycle dans lefruit, la larve redescend del’arbre pour trouver un abri afin

d’y passer l’hiver. Cette des-cente se fait de deux façons :soit le long du tronc, soit grâceà un fil.Deux solutions s’offrent en-suite: entrée en diapause ounymphose pour donner une2e génération. En Normandie,cette seconde génération n’estpas systématique. Lorsqu’elleest présente, elle est souventincomplète. Seules quelqueslarves se nymphosent alorspour donner des papillons, lesautres restant en diapause jus-qu’au printemps suivant.Les papillons issus de ladeuxième génération repren-nent le cycle de l’accouple-ment, de la ponte et dudéveloppement larvaire. Lesdeux générations de l’année sechevauchent.

Principes et stratégies de lutte

Pour tout ravageur, la sur-

veillance du verger est à la basedu raisonnement des straté-gies de lutte. Le carpocapsen’échappe pas à la règle.

Connaître la population de son vergerLa surveillance des populationsde carpocapse au cours l’an-née peut se faire au travers :- du piégeage sexuel ;- des observations visuelles ;- de la pose de bandes pièges. Le piégeage est la méthode laplus connue. Pour compléterl’information et mieux affinerla lutte d’une génération àl’autre ou d’une année surl’autre, les 2 autres contrôles,offrent également un réel in-térêt. Bien que peu pratiquésen pomme à cidre, ils mérite-raient de l’être beaucoup plus,en particulier la pose de bandespièges compte tenu de la diffi-culté du comptage des piqûressur fruits (hauteur des arbres).

Piégeage sexuelLe principe du piégeage sexuelest d’attirer les papillons mâlesdans un piège collant grâce àdes phéromones sexuelles fe-melles. Il permet de connaîtrela dynamique du vol des car-pocapses : un piège couvre unesuperficie de 4 ha maximum.Le relevé est à faire 1 fois parsemaine. Il est important de sa-voir que les captures ne sontpas complètement propor-tionnelles ni aux risques, et auxniveaux de populations pré-sents dans le verger.

Contrôle visuelIl est à effectuer sur un échan-tillon de 1 000 fruits (20 fruits x50 arbres) vers le 15 aout avantla chute des fruits attaqués. Ilest intéressant de savoir queselon les enquêtes réalisées ré-cemment, les taux de dégâtspeuvent parfois atteindre 10 %en parcelles non traitées.

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• POMME A CIDRE - JUILLET 2009 - N° 22 16

Contexte et données connues pour le verger cidricole normand

• Le suivi d'un réseau de parcelles durant 3 années consécutives en Haute-Normandie a montré que :

- sans traitement, le nombre de larves piégées dans les bandes et les dé-gâts augmentent régulièrement d’année en année ;- intervenir au moins une fois par an contre le carpocapse contribue à di-minuer le taux de larves diapausantes et le pourcentage de fruits pi-qués.Une corrélation existe entre le nombre de larves piégées et le pourcen-tage de dégâts observés. En raison de gabarit d'arbres différents, les va-leurs ne sont pas les mêmes entre pomme à cidre et pomme de table. Enverger cidricole, il semblerait que 3 larves /bande piège correspondentà 1 % de dégâts sur fruits (contre 1 larve/bande piège en pomme detable) ce qui correspond à un nombre de fruits par arbre en pomme àcidre 3 à 4fois plus élevé en pomme à cidre par rapport à la pomme detable.

La charge de l'arbre est un élé-ment de variation importantdu taux de piqûres. Une faibleproduction tend à surestimerles perforations et inversement.Ce comptage a ses limites enpomme à cidre compte tenudu gabarit des arbres qui renddifficile l’observation des fruitsdans leur hauteur.

Bandes piègesLes bandes pièges sont desbandes de carton ondulé po-sées de façon à entourer letronc de l’arbre (ondulations àla verticale face au tronc). Leschenilles de carpocapse vontse réfugier dans les alvéoles ducarton lorsqu’elles descendentde l’arbre pour y faire un co-con.Dans le cadre d’une estimationde l’inoculum présent pourl’année suivante (cas le plus in-téressant pour la pomme àcidre), les bandes pièges sontposées fin juin et relevées à larécolte. Dix bandes par hectareminimum sont nécessaires.

ModélisationLes modèles carpocapse dé-veloppés sont tous basés surle même principe : à partir d’unbiofix (= jour où 50 % despièges d’un secteur capturentleur 1er papillon !) et de don-nées météorologiques (surtoutles températures), ils fournis-sent une simulation de pré-sence des stades (papillons,

pontes, larves…) et des géné-rations. Trois modèles dont 2 en coursde développement ont faitl’objet de travaux de validationen contexte cidricole : la pré-sence fréquemment d’uneseule génération par an enpomme à cidre perturbent parfois les simulations des mo-dèles calés pour 2 voire 3 gé-nérations (contexte Sud-Est dela France !). Le modèle INOKIdéveloppé par l’INRA d’Avi-gnon (voir article dans l’Arbo-riculture Fruitière n° 636) etvalidé de 2006 à 2008 au ni-veau national, présente sou-vent un retard sur les dates deséclosions larvaires (donnée im-portante) en pomme de tablemais semble le mieux adaptédes modèles testés en pommeà cidre. Il est prévu d’y incluredans quelque temps une partieprédictive non présente pourle moment.

Moyens de lutteContexte et données connues pour le verger cidricole normandLes périodes délicates pournotre région, nécessitant im-pérativement une protection,semblent en moyenne se situermi/2e quinzaine de juin et 2e

quinzaine de juillet. Ces traite-ments ciblent la 1re générationdu carpocapse. L’intérêt d’uneultime intervention en aoûtreste à confirmer selon la

présence et l’intensité de la 2e

génération. Les études de mo-délisation en cours devraientnous apporter plus de préci-sion sur ces positionnementsd'interventions et donc de per-tinence dans la lutte.Différents moyens de luttecontre le carpocapse existentpour un verger conduit en agri-culture biologique.

Les produits utilisables enagriculture biologique• Le virus de la granulose Cet insecticide à base de ce vi-rus est très sélectif car spéci-fique du carpocapse. Le virusde la granulose a une actionlarvicide : la larve qui a ingéré levirus lors de son stade baladeurmeurt de septicémie 8 à 10 japrès l’ingestion. Le virus, pul-vérisé sur les feuilles, est ingérépar la larve de carpocapse pen-dant son stade baladeur alorsqu’elle se nourrit. Le position-nement (juste avant l’éclosiondes œufs) est capital, ceci afind’être assuré qu'il y ait consom-mation par le maximum delarves. Le virus a également uneffet à plus long terme car il in-duit une mortalité dans les po-pulations hivernantes ainsi quele maintien d'un potentiel in-fectieux d'une année sur l'autre.Cet insecticide est inoffensifpour la faune utile et notam-ment pour les abeilles ainsi quepour l’environnement.Produit vivant par définition,les formulations commercialesà base de virus de la granulosepossèdent des caractéristiqueset limites techniques particu-lières :- persistance: 10/12 jours ;- lessivage 20 mm ;- sensibilité à la chaleur : pros-crire traitements et conserva-tion en pleine saison au-delàd'une température de 25° C.Stockage maximum possiblede 8 mois en frigo (4° C). Congé-lation nécessaire pour reportd'une année à l'autre.Eviter le mélange avec le soufreet respecter si possible un écartde 8 j entre les applications de

soufre et de virus de la granu-lose.Les produits commerciauxsont :- Carpovirusine 2000 (Arysta Li-feScience) : 1l/ha ;- Madex (Compo) : 0,1l/ha.Quelques cas isolés de résis-tance existent en pomme detable. De fait, de nouvellessouches sont à l'étude.

• Bacillus thuringiensis (Bt)Le Bt est une bactérie patho-gène à effet larvicide par in-gestion. L’application doit avoirlieu au stade baladeur de lalarve de carpocapse. Contrai-rement au virus de la granulosedu carpocapse, la Bt n’est passpécifique et vise d’autres Lé-pidoptères nuisibles au verger. Les produits commerciaux lesplus courants sont :- Delfin : 1kg/ha ;- Insectobiol 2X : 1kg/ha.Respecter les mêmes précau-tions avec le soufre que pourle virus de la granulose.

La confusion sexuelleLa méthode consiste à pertur-ber l’accouplement des adultespour limiter la ponte d’œufs.Elle repose sur l'émission de

Contexteet données

connues pour le verger

cidricole normand

• Parmi les thèmes d'expérimen-tations du programme de re-cherche bio mis en place figure"l'optimisation du positionne-ment du virus de la granulose".L'objectif consiste notammentà comparer l’efficacité de trai-tements précoces et tardifs. Lespremiers résultats paraissentconfirmer l’importance des in-terventions sur la 1re génération.Le nombre de larves capturéesest en nette diminution par rap-port à un témoin non traité Lacomparaison d’efficacité entretraitements sur la 1re générationet sur la seconde n’a pu êtremise en place en raison de l’ab-sence de cette dernière depuis2 ans.

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le cahier technique de l’IFPC•••

• POMME A CIDRE - JUILLET 2009 - N° 2217

Contexte et données connues pour le verger cidricole normand

• Récemment, quelques observations ont été menées en verger cidricoleavec les confuseurs Ginko à nombre/ha moindre par rapport à la pré-conisation faite en pomme de table (250 diffuseurs/ha contre 500).Dans un verger confusé 3 ans de suite, le pourcentage de fruits piquésa pu être maintenu autour de 1 à 1,5 % à l'intérieur de la parcelle. Commesouvent en confusion, les extrémités exposées de la parcelle (absenced'obstacle, large dégagement) ont par contre été plus infectées (2à 3 %de dégâts). Des nuances ont également été constatées entre les deux va-riétés observées tant au niveau des piqûres que du nombre de larves pié-gées : Judor, plus sensible que Douce Moën.

La technique paraît a priori adaptable au verger cidricole. Il est toutefoisnécessaire que ces premiers résultats soient consolidés à une échelleplus large. Un réseau observatoire de plusieurs parcelles a été lancé en2008.Compte tenu de l'incidence économique, il faut notamment pouvoirconfirmer, la durabilité de l'efficacité avec un nombre de confuseurs ré-duit.Sur les bases de ce qui est actuellement retenu, le coût/ha est de l'ordrede 115 à 120 € + 3 à 4 heures de pose (fin avril/début mai).

Confuseur Ginko.

phéromones femelles engrande quantité dans le vergergrâce à des diffuseurs posésdans le haut des arbres. Cettesurabondance de phéromonesdésoriente le mâle qui ne peutalors trouver les femelles. L'ac-couplement, et par consé-quence la reproduction, s’entrouvent diminués. Pour êtreefficace à elle seule, un certainnombre de règles sont à res-pecter dans la mise en place dela confusion :- vergers à faible pression car-pocapse initiale ;- densification des diffuseurssur les bordures de la parcellesurtout si zone ventée ;- surface à confuser d’au moins3 à 4 ha (parcellaire uniforme) ;

- si possible, pas de proximitéd’un autre verger non traité outraité chimiquement (accou-plements possibles sur ces par-celles puis retour pour la pontesur la parcelle confusée).Les confuseurs les plus utiliséssont :- Isomate C (Sumi Agro France) :1 000/ha en pomme de table ;- Ginko (Sumi Agro France) :500/ha en pomme de table ;- Ecopom (Biotop) : 300/ha enpomme de table.

Autres mesures• ProphylaxieElle consiste principalement àéliminer les fruits contaminésdu verger ou tout abri suscep-tible de favoriser “un réservoir”à

carpocapse important dansson environnement. Au regarddu type de récolte et d’organi-sation du stockage observésen pomme à cidre, on peutconsidérer qu’une certaine pro-phylaxie est réalisée.

• Faune auxiliaire Son action ne suffira pas à elleseule, mais il peut être intéres-sant de favoriser l’arrivée et ledéveloppement d’espèces pré-datrices du carpocapse.Ainsi, certains oiseaux insecti-vores peuvent être actifs dansla lutte contre le carpocapse.Leur prédation s’exerce princi-palement pendant la périodehivernale et a pour cible leslarves diapausantes. L’intro-duction de nichoirs artificielspermet de favoriser leur arrivée dans les vergers. Denombreuses espèces sont in-sectivores telles que, la mé-sange, les fauvettes, etc... Leschauves-souris sont égalementréputées efficaces dans la luttecontre le carpocapse.En plus des prédateurs, deschampignons peuvent limiterle développement du carpo-capse. Ainsi, Beauvaria bassianaest une mycose naturelle quipeut se développer chez leslarves hivernantes et pendantla nymphose, entraînant la mor-talité de la larve atteinte.

L’application d’une solutionnématicide : une voie nouvelledont la faisabilité en pomme àcidre reste posée Le principe consiste en la pul-

vérisation de nématodes en-tomopathogènes Steinernemacarpocapsae dont le dévelop-pement se fera aux dépens duravageur. Steinernema carpo-capsae, après avoir pénétrédans la larve de carpocapse, y li-bère une bactérie qui va cau-ser la mort de la larvediapausante rapidement et larendre disponible pour le né-matode (symbiose néma-tode/bactérie).Les conditions d'applicationssont très particulières :- la température doit être d’en-viron 14° C au moment du trai-tement ;- l’application doit être réaliséeen conditions humides (sousune pluie de 10-20 mm !) etl’humidité doit persister pen-dant 8 heures.Le procédé est annoncé effi-cace contre le carpocapse etn’induit pas de résistance chezles populations.La faisabilité, tant d'un point devue technique (au regard descontraintes d'application ci-tées) qu'économique (coût im-portant), reste largement àvalider en contexte cidricole.Un essai est programmé sur2008/2009.

M. BENOIT, J.-C. CARDON, B. CORROYER,

G. LEBON - CHAMBRE RÉGIONALE

D’AGRICULTURE DE NORMANDIE

SERVICE VERGERS ET PRODUITS CIDRICOLES

N. DUPONT - IFPC

N. CORROYER - CHAMBRE D’AGRICULTURE

DE SEINE-MARITIME

Etude réalisée avec le concours financier

de France Agrimer, la Région Basse-Nor-

mandie et la Région Haute-Normandie

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