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SIH TH 741 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 Dossier Le site www.dmp.gouv.fr précise : « Légalement res- ponsable de l’application de la loi, le directeur d’un établissement de santé doit ainsi mettre en œuvre les moyens pour "veiller à ce que toutes mesures soient prises pour assurer la communication [vers le patient] des informations […] relatives à la santé du patient, par le médecin responsable ou tout membre du corps médical" (articles R1112-1 et R1111-7 du code de la santé publique). » L’agence régionale de santé ! (ARS) a missionné le groupement de coopération sanitaire (GCS) Télé- santé Centre pour répondre à l’appel à projet publié par l’Asip Santé. L e dossier médical personnel (DMP) est un « carnet de santé » sur internet destiné à tous les béné- ficiaires de l’assurance maladie. Il est mis en œuvre par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé) : « Le DMP est d’abord un moyen de répondre à l’obligation de la structure de communiquer son dossier au patient et au droit du patient à y accé- der. Le code de la santé publique dispose que "toute personne a accès à l’ensemble des informations concer- nant sa santé détenues, à quelque titre que ce soit, par des professionnels et établissements de santé, qui sont formalisées ou ont fait l’objet d’échanges écrits entre professionnels de santé…" » Le déploiement du DMP en région Centre avant l’été 2013 JOURNÉES DÉTUDES ET DE FORMATION DES TECHNIQUES ET DE LINGÉNIERIE HOSPITALIÈRES HOPITECH – 2-3 OCTOBRE 2013 – NICE Didier Lesèche DIRECTEUR DU PROJET DMP AU GCS TÉLÉSANTÉ CENTRE LA CHAUSSÉE-SAINT-VICTOR (41) L’engagement de l’agence régionale de santé de la région Centre dans la démarche PIERRE-MARIE DÉTOUR, directeur général adjoint de l’ARS Centre, Orléans Lors du lancement en janvier 2012 de l’Espace numérique régional de santé (ENRS) en région Centre, dans la conti- nuité des travaux initiés sur la clarification de la maî- trise d’ouvrage régionale des systèmes d’information en santé, il est apparu logique de confier au GCS télé santé Centre le projet DMP centré sur les usages à partir d’une approche territoriale. C’est donc à partir du territoire de l’Indre puis de celui d’Amboise, avec pour ce dernier l’implication détermi- nante des médecins libéraux au titre du volet de syn- thèse médical d’une part, et celui du Cher avec le pont d’ancrage du centre hospitalier de Bourges d’autre part, que progressivement se déploie le DMP. Deux applications plus récemment identifiées ont constitué des vecteurs de mobilisation : le dossier de liaison d’urgence (DLU) dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et le projet personne âgée en risque de perte d’autonomie (Paerpa) dans le territoire du Lochois en Indre-et-Loire. C’est un enjeu fort de mobilisation des professionnels de santé et plus globalement de l’ensemble des acteurs concernés, établissements et usagers, qui nécessite des actions d’information ou de formation pour que ces ac- teurs soient les vecteurs d’une communication partagée et structurée autour du patient. Une contribution déter- minante pour donner un sens au parcours de santé avec une information accessible et fluide aux moments clés du recours aux soins ou du passage d’un type de prise en charge à l’autre. Ce déploiement nécessite une mutualisation forte de la maîtrise d’ouvrage régionale mais contribuera, avec d’autres projets comme la télémédecine, le PACS 1 régio- nal, l’aménagement numérique, etc. à offrir une infras- tructure communicante et des services entre les acteurs dont le contenu permettra un accès plus aisé aux soins, dans une région peu dense en termes de professionnels de santé et dont la population est vieillissante. Il s’agit bien ici de contribuer à l’aménagement du terri- toire à travers une offre de services en santé plus adaptée et cohérente avec les enjeux qui sont devant nous. C’est pourquoi l’agence régionale de santé du Centre y attache un intérêt tout particulier et veillera à ce que ces objec- tifs soient bien inscrits dans les projets territoriaux de santé en cours d’élaboration. 1- Picture archiving and communication system. ! 37

Le déploiement du DMP en région Centre avant l’été …esante.gouv.fr/sites/default/files/DMP en Region Centre_TECHNIQUES... · ... (Ehpad), et le projet personne âgée en risque

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SIHTH 741 • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2013 Dossier

Le site www.dmp.gouv.fr précise : « Légalement res-

ponsable de l’application de la loi, le directeur d’un

établissement de santé doit ainsi mettre en œuvre les

moyens pour "veiller à ce que toutes mesures soient

prises pour assurer la communication [vers le patient]

des informations […] relatives à la santé du patient,

par le médecin responsable ou tout membre du corps

médical" (articles R1112-1 et R1111-7 du code de la

santé publique). »L’agence régionale de santé ! (ARS) a missionné le groupement de coopération sanitaire (GCS) Télé-santé Centre pour répondre à l’appel à projet publié par l’Asip Santé.

Le dossier médical personnel (DMP) est un « carnet de santé » sur internet destiné à tous les béné-

$ciaires de l’assurance maladie. Il est mis en œuvre par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé) : « Le DMP est d’abord un moyen de

répondre à l’obligation de la structure de communiquer

son dossier au patient et au droit du patient à y accé-

der. Le code de la santé publique dispose que "toute

personne a accès à l’ensemble des informations concer-

nant sa santé détenues, à quelque titre que ce soit, par

des professionnels et établissements de santé, qui sont

formalisées ou ont fait l’objet d’échanges écrits entre

professionnels de santé…" »

Le déploiement du DMP en

région Centre avant l’été 2013JOURNÉES D’ÉTUDES ET DE FORMATION DES TECHNIQUES ET DE L’INGÉNIERIE HOSPITALIÈRES HOPITECH – 2-3 OCTOBRE 2013 – NICE

Didier Lesèche

DIRECTEUR DU PROJET DMP AU GCS TÉLÉSANTÉ CENTRE

LA CHAUSSÉE-SAINT-VICTOR (41)

L’engagement de l’agence régionale de santé de la région Centre dans la démarche

PIERRE-MARIE DÉTOUR, directeur général adjoint de l’ARS Centre, Orléans

Lors du lancement en janvier 2012 de l’Espace numérique régional de santé (ENRS) en région Centre, dans la conti-nuité des travaux initiés sur la clari$cation de la maî-trise d’ouvrage régionale des systèmes d’information en santé, il est apparu logique de con$er au GCS télé santé Centre le projet DMP centré sur les usages à partir d’une approche territoriale.C’est donc à partir du territoire de l’Indre puis de celui d’Amboise, avec pour ce dernier l’implication détermi-nante des médecins libéraux au titre du volet de syn-thèse médical d’une part, et celui du Cher avec le pont d’ancrage du centre hospitalier de Bourges d’autre part, que progressivement se déploie le DMP. Deux applications plus récemment identi$ées ont constitué des vecteurs de mobilisation : le dossier de liaison d’urgence (DLU) dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et le projet personne âgée en risque de perte d’autonomie (Paerpa) dans le territoire du Lochois en Indre-et-Loire.C’est un enjeu fort de mobilisation des professionnels de santé et plus globalement de l’ensemble des acteurs concernés, établissements et usagers, qui nécessite des actions d’information ou de formation pour que ces ac-

teurs soient les vecteurs d’une communication partagée et structurée autour du patient. Une contribution déter-minante pour donner un sens au parcours de santé avec une information accessible et 5uide aux moments clés du recours aux soins ou du passage d’un type de prise en charge à l’autre. Ce déploiement nécessite une mutualisation forte de la maîtrise d’ouvrage régionale mais contribuera, avec d’autres projets comme la télémédecine, le PACS1 régio-nal, l’aménagement numérique, etc. à offrir une infras-tructure communicante et des services entre les acteurs dont le contenu permettra un accès plus aisé aux soins, dans une région peu dense en termes de professionnels de santé et dont la population est vieillissante. Il s’agit bien ici de contribuer à l’aménagement du terri-toire à travers une offre de services en santé plus adaptée et cohérente avec les enjeux qui sont devant nous. C’est pourquoi l’agence régionale de santé du Centre y attache un intérêt tout particulier et veillera à ce que ces objec-tifs soient bien inscrits dans les projets territoriaux de santé en cours d’élaboration.

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des modi$cations de la part des éditeurs de logiciel de gestion de cabinet qui ont été fortement mobili-sés par les travaux sur le paiement à la performance (P4P) de la nouvelle convention entre les médecins libéraux et les caisses primaires d’assurance maladie. En revanche, lorsque le VSM a été présenté à la com-mission de médecine d’urgence du Centre (Cmuc), les urgentistes ont été tout de suite intéressés.

En janvier 2012, le Centre a été l’une des quatorze régions retenues par l’Asip Santé pour initier le déploiement du DMP. Le GCS Télésanté $ consacre ce déploiement à la fois aux établissements sanitaires et médico-sociaux, aux libéraux et aux réseaux de santé. Au travers de ces travaux, un objectif consen-suel qui implique tous les acteurs s’est dégagé sur l’accès au DMP par les Samu.

La région Centre a une démographie médicale en baisse. La médecine générale est donc particulière-ment sollicitée. Membre du GCS, l’Union régionale des professionnels de santé médecins libéraux (URPS ML) a travaillé à l’élaboration d’un volet de synthèse médi-cale a$n de favoriser l’utilisation du DMP par les méde-cins libéraux. Dans le document de spéci$cation du volet de synthèse médicale (VSM) % de l’Asip Santé, on peut lire que le VSM « a été réalisé en se fondant sur les spéci&cations cliniques dé&nies par la Haute Auto-

rité de santé (HAS) portant sur la synthèse médicale,

les spéci&cations techniques du cadre d’interopérabi-

lité des systèmes d’information de santé (CI-SIS) de

l’Asip Santé et les spéci&cations techniques du domaine

international IHE Patient Care Coordination (PCC) ». Ce VSM fait l’objet d’une expérimentation autour du bas-sin d’Amboise dans l’Indre-et-Loire dans le cadre du projet régional de déploiement du DMP. Cette expé-rimentation est prometteuse mais nécessite encore

Le groupement de coopération sanitaire (GCS) Télésanté Centre

PATRICK EXPERT, administrateur du GCS Télésanté Centre, BloisLe GCS est la forme de coopération privilégiée entre les établissements et les professionnels de santé. Créé en 2009, le GCS télésanté Centre comprend les principaux établissements de santé de la région Centre, publics et privés et l’ensemble des unions régionales des profession-nels de santé (URPS).Cette adhésion forte, dépassant les clivages traditionnels public/privé, montre bien l’accueil très favorable fait à la première ambition de notre groupement qui est de favori-ser les échanges entre les professionnels de santé.Les projets et services phares qui nous sont con$és par nos membres et par l’ARS sont le déploiement du DMP, l’accès mutualisé au haut et très haut débit, la sécurité des systèmes d’information, la messagerie sécurisée, la visioconférence.Une plateforme est mise à la disposition des membres et des professionnels. Elle offre en particulier des espaces col-laboratifs sécurisés et un agenda partagé pour développer les communautés de pratiques. Le groupement anime le projet régional de mutualisation des images ; il est aussi associé au projet de télémédecine en région dont il a vo-cation à assurer la maîtrise d’ouvrage.

L’importance du volet de synthèse médical

DR JEAN-MICHEL LEMETTRE, URPS ML Centre, réfé-rent médical GCS Télésanté Centre, AmboiseLa région Centre s’est inscrite dans une dé-marche pragmatique : utiliser les outils tech-niques nouvellement mis à la disposition des professionnels de santé pour répondre à des besoins incontestables de partage et d’échanges d’informations en vue d’améliorer l’ef$cience de la prise en charge des patients.S’il ne se résume pas à une simple compilation documentaire, le dossier médical personnel est une plateforme de partage d’informations au service de la coordination du parcours de soins des patients. Le dépôt rapide sur le DMP du patient d’un volet de synthèse médicale com-portant ses données administratives, ses an-técédents médicaux et chirurgicaux, ses pro-blèmes chroniques en cours, ses allergies et ses traitements de fond1 lui donne immédia-tement un intérêt majeur qu’ont identi$é les urgentistes et les régulateurs du service d’aide médicale urgente (Samu). Le dossier de liaison d’urgence des résidents d’Ehpad renseigne en outre sur d’éventuelles directives anticipées permettant ainsi une prise en charge raison-née.La messagerie sécurisée de santé en cours de mise en œuvre répond aux besoins d’échanges d’informations à un moment donné entre deux professionnels de santé identi$és et devrait à court terme remplacer la majorité des contacts téléphoniques, fax et courriers.L’expérimentation d’Amboise en cours vise à valider ces éléments et à orienter les déve-loppements d’intégration de ces nouveaux concepts dans les logiciels de gestion de ca-binet.

1- HAS. Synthèse médicale : quel contenu ? Analyse bibliographique réalisée entre dé-cembre 2011 et février 2012.

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interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uriopss), la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (Fehap), le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa i) et la Fédération française des associations de méde-cins coordonnateurs du Loir-et-Cher (FFamco 41). Les professionnels des Ehpad nous ont indiqué qu’il exis-tait déjà un volet de synthèse comme suite à la cir-culaire « canicule » de 2008. Il s’agit du dossier de liaison d’urgence (DLU) que l’on peut résumer comme un VSM complété par les directives anticipées. Nous avons donc testé la mise à disposition du DLU dans le DMP par les Ehpad du bassin d’Amboise et sa consul-tation par le Samu. Face à cette expérimentation concluante, le comité de pilotage régionale du DMP a $xé comme objectif de mettre en œuvre le DLU dans le DMP pour la totalité des Ehpad du bassin pilote du Berry en 2013.

Le Samu 37 u (Indre-et-Loire) aura été l’un des pre-miers à être opérationnel. Les médecins régulateurs accédaient déjà au dossier patient du CHU de Tours, ils ont désormais accès au DMP. Cette fonctionnalité a été mise en œuvre grâce au concours du GCS comme suite à l’expérimentation d’Amboise en particulier avec les maisons de retraite. Celle-ci a débuté par la transmis-sion de l’identi$ant national de santé calculé (INS-C). Depuis le 9 avril 2013 le portail DMP de l’Asip Santé permet d’interroger la base par les traits habituels comme le nom ou la date de naissance. Disposer d’une carte de professionnel de santé (CPS), d’un lecteur de carte et d’une demi-heure d’installation de l’inter-face DMP suf$t à tout Samu pour être opérationnel et consulter tout DMP, où que ce soit en France. Cette solution est transitoire. Le GCS a d’ores et déjà sol-licité les quatre éditeurs des logiciels de régulation des six Samu de la région engagés dans la démarche, comme suite à l’implication de l’ARS. Cette action a été relayée par l’Association nationale en ingénierie hospitalière (Aniorh) en décembre 2012 en partenariat avec les GCS E-santé Bretagne, E-santé Pays-de-Loire et Télésanté Centre. Toutefois, pour que la consulta-tion du DMP ait un intérêt, il faut qu’il soit alimenté.

Les Samu nous ont indiqué qu’une grande partie de leur activité concernait les personnes âgées. Le GCS a donc rencontré les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes au travers des représen-tants régionaux des fédérations telles que la Fédéra-tion hospitalière de France (FHF), l’Union régionale

Les enjeux du DMP au Samu

DR ALBAN FOREL, président de la Cmuc,

médecin régulateur Samu 37, ToursPour chaque appel au 15, le médecin régula-teur du Samu doit apporter une réponse adap-tée au patient : « le juste soin ». Cette déci-sion pourra varier en fonction de la gravité et des circonstances, du simple conseil médi-cal à l’envoi d’un véhicule médicalisé (UMH) avec hospitalisation dans une $lière de soins spécialisée (réanimation, cardiologie…). Lors de cet acte de télémédecine, l’urgentiste doit prendre des décisions dans des délais très courts, pour un patient qu’il ne connaît pas, en s’appuyant sur les seules déclarations de l’appelant. L’arrivée du DMP en salle de régu-lation – facile d’accès (recherche par nom) et structuré (VSM) – va permettre au médecin régulateur d’accéder à des informations capi-tales pour sa prise de décision (antécédents, allergies, traitement, projet de soins…). Il pourra ainsi adapter au mieux les moyens à engager.

L’implication du Synerpa en région Centre

CHRISTOPHE REMY, directeur de la résidence du Val-d’Auron (Bourges), délégué régional du SynerpaEn région Centre, le Synerpa a répondu présent dès le dé-part à l’expérimentation du DMP en Ehpad. Nous avons animé l’une des réunions départementales de sensibilisa-tion, informons régulièrement nos adhérents à ce sujet et les incitons à rejoindre le projet. Pour les adhérents expérimentateurs dont je fais partie, les points forts du dispositif sont : l’accès direct au dos-sier de la personne par le médecin du Samu lui permet-tant de prendre des décisions facilement et rapidement, le fait d’éviter aux résidents une hospitalisation inutile et des heures d’attente aux urgences, ou encore l’accès di-rect aux informations médicales par le Samu qui rassure les équipes de nuit. Les médecins coordonnateurs pointent néanmoins le temps qu’ils doivent y consacrer. Et des questions se posent en-core sur la sécurité informatique vis-à-vis du secret médi-cal, l’avancée des éditeurs de logiciels pour simpli$er les démarches, ou la problématique du DMP pour les personnes sous tutelle. C’est le rôle de l’expérimentation de les résoudre avant le déploiement. En tant que fédération représentative du secteur, nous veillerons à ce que les meilleures réponses soient apportées dans l’intérêt de la profession, des rési-dents et des équipes.

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Exemple d’accompagnement par le GCS

LAËTITIA GÉRAUD, chef de projet du GCS Télésanté Centre, La Chaussée-Saint-Victor

Consultation

En Ehpad(établissement d’hébergement

pour personnes âgéesdépendantes)

Dossier de liaison

d’urgence

Dossier médicalpersonnel

Professionnelsde santé en urgence

À domicileLe médecin généraliste

Volet de synthèse

médical

Figure 1 - Le DMP : un lien entre l’urgence et l’état de santé de la personne

Avril

Initialisation

Avril

Formation

du personnel

Juin

Procédure

de mise en ligne

du DMP

Juillet

Information

des résidents

et des tuteurs

Septembre

Recueil du

consentement

Octobre

Validation

de la #che de

renseignements

DMP

Octobre

Création et

alimentation

des DMP

DMP : dossier médical personnel

Dossier médicalpersonnel

Centre de soins public etcommunal pour polyhandicapés

Résident Urgences

Renseignementsmédicaux

Fiche de liaison

Centre de soins publi

lialiaFicFicFiche Fiche de de lialialia

Figure 2 - Accompagnement du GCS : expertise, retour d’expérience, gestion de projet, formation, sensibilisation...

Figure 3 - Le DMP : un lien entre les établissements médico-sociaux et sanitaires

o

Créé en 1979, le centre de soins public et communal pour poly handicapés (CSPCP) d’Issoudun accueille en internat ou en semi internat des adultes dont le handi-cap mental est prédominant. Ils sont ac-cueillis dans des unités de vie autonomes réparties par pavillon. Le CSPCP participe au développement du dossier médical personnel depuis avril 2012 comme éta-blissement médico-social appartenant au bassin pilote de déploiement du DMP (Le Berry). En tant que maître d’ouvrage de la région, le GCS Télésanté Centre l’a ac-compagné tout au long des différentes phases de déploiement selon le planning présenté en $gure 2. Le DMP est un lien entre les établissements médico-sociaux et sanitaires (Figure 3).Situé à quelques mètres du centre hos-pitalier d’Issoudun (établissement pilote DMP de la région Centre), le GCS Télé-santé Centre a également favorisé l’usage du DMP entre ces deux structures, en ani-mant entre autres des groupes de travail

qui ont permis de $naliser une $che de renseignements DMP. Ce document déposé dans le DMP de chaque résident est indispen-sable à sa bonne prise en charge par les médecins urgentistes, et en cas d’hospitalisation. Il est disponible sur notre site : www.sante-centre.fr, (suivre : Espace public, Site de communautés, DMP Région Centre, Communication, Kit de communication).

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DossierCoût global de gestion du processus achat-approvisionnement d’un EPSTH 737 • JANVIER-FÉVRIER 2013

d’Issoudun d’accéder à un volet de synthèse handi-capé.Mais il sera aussi possible de consulter le DMP en dehors de toute urgence pour faciliter l’anamnèse des professionnels en établissement ou en réseau de

santé 7.

Le GCS travaille de concert avec l’union régionale des professionnels de santé in$rmiers diplômés d’État (URPS IDE) car, si les in$rmières sont les premières à rencontrer le patient au sortir de l’hôpital, elles ne disposent pas du compte rendu d’hospitalisation que reçoivent les médecins. Ayant été retenus dans l’appel à projets de 2011 par l’Asip Santé, les centres hospi-taliers de Bourges, Chartres et Issoudun et la polycli-nique de Blois alimentent le DMP, 64 % des établis-sements de l’Indre créant des DMP. Les établissements connaissent le médecin traitant mais très rarement l’in$rmière qui sera en charge du patient. Un groupe de travail composé d’in$rmières dans l’Indre et de l’établissement de la Tour Blanche à Issoudun devrait

La prochaine étape sera d’inscrire le bassin d’expé-rimentation dans le projet personne âgée en risque de perte d’autonomie (Paerpa) pour lequel la région Centre a été retenue. Le GCS cherche à s’approprier les travaux des autres régions comme le jeu sur le DMP créé conjointement par le GCS D-Sisif (Groupement de coopération sanitaire pour le développement des systèmes d’information partagés en santé en Île-de-France) et le groupe ORPEA. Cet objectif majeur est porté par tous les professionnels de l’ARS, qui ont été formés par le GCS aux enjeux du DMP et à son utili-sation.L’accès du Samu au DMP devient possible grâce à l’alimentation du DMP par les Ehpad (Figure 1). Cela devrait inciter les médecins généralistes à utiliser le DMP.Il deviendra ainsi intéressant pour les professionnels des établissements de santé de consulter le DMP. C’est le cas pour le service des urgences des établissements, et nous avons travaillé avec le secteur médico-social

o pour permettre aux urgences du centre hospitalier

Réseaux de santé en région Centre et dossier médical personnel

EMMANUEL BLOT, chef de projet du GCS Télésanté Centre, La Chaussée-Saint-Victor

L’ARS du Centre a souhaité s’appuyer sur le GCS Télésanté Centre a$n de mettre en œuvre le cadre national des systèmes d’infor-mation (Asip Santé et Union nationale des réseaux de santé, septembre 2011) pour les réseaux $nancés par le fonds d’in-tervention régional.Aujourd’hui, seize réseaux de santé ont rejoint la démarche. Cette forte implication des acteurs témoigne d’un besoin réel d’échanger et de partager des informations essentielles à la coordination de la prise en charge des patients en situation complexe.

En effet, le processus de prise en charge des patients par un réseau de santé (Figure 4) comporte plusieurs étapes, qui non seulement requièrent l’intervention de nombreux acteurs ayant chacun son propre système d’information, mais nécessitent également la coordination entre ces acteurs, tout en assurant la cohérence et le suivi des actions plani$ées pour le patient, à travers son plan personnalisé de santé (PPS).Ce dernier, véritable feuille de route, sera naturellement déposé dans le DMP du patient, accessible aussi bien par les profes-sionnels de santé que par le patient lui-même, acteur de sa prise en charge.

Figure 4 - Processus de prise en charge d’un patient par un réseau de santé

Premier contact

Réorientation

Inclusion Évaluationmultidimensionnelle

Plan personnalisé de santé

Suivi médical

Bilan

Ateliers/Activités

Sortie du réseau

7

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Coût global de gestion du processus achat-approvisionnement d’un EPS TH 737 • JANVIER-FÉVRIER 2013

Au sein du comité de pilotage régional du DMP, le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) représente les usagers T. Le DMP est source de progrès pour la prise en charge de la santé. Aujourd’hui l’usager peut lui-même contribuer à l’information sur son état de santé en complément des professionnels.

Le DMP 2.0 renforcera le soutien des institutions au déploiement. Comme il sera plus visible, les édi-teurs pourront parfaire l’intégration de ses fonction-nalités dans leur logiciel. Les prochains approfondisse-ments sur les usages entre les professionnels conduits par les acteurs de la région Centre au travers du pro-jet porté par le GCS Télésanté devraient permettre de dépasser le cadre de l’urgence pour une amélioration de la prise en charge des patients chroniques et des accidents de santé. Les travaux sur le DMP ont permis de mettre en lumière le cadre d’interopérabilité pro-posé par l’Asip Santé. L’arrivée de la messagerie sécu-risée de santé (MSSanté) devra faciliter le lien entre les acteurs qui ont l’habitude de travailler ensemble. À terme, le DMP et la MSSanté seront les éléments clés de la communication entre les logiciels métiers, s’appuyant sur les pratiques et le respect de la volonté des usagers du système de santé.

apporter une réponse pratique à ce problème grâce au DMP. Le GCS Ensemble pour la modernisation des systèmes d’informations de santé et le développement de la télémédecine en Franche Comté (Emosist) est en avance dans ce domaine.

L’avis des usagers

DANIÈLE DESCLERC-DULAC, présidente du Ciss région Centre, Orléans

Partie prenante du comité de pilotage, les représentants d’usagers du système de santé ont participé aux nom-breuses réunions de sensibilisation sur le DMP. Notre prio-rité absolue est de permettre le déploiement rapide et effectif de cet outil essentiel aux parcours de soins coor-donnés. Ceux-ci font cruellement défaut actuellement donc ne permettent pas d’améliorer la qualité et l’ef$cience des soins.Dans l’accompagnement de sa mise en œuvre, nous serons attentifs à ce que certains droits essentiels des usagers soient pris en compte, à savoir : le consentement express et éclairé pour l’ouverture du DMP et le respect du « droit à l’oubli » dont le périmètre reste à dé$nir.Il faut peut-être envisager une montée en charge progres-sive en termes de priorités, tels les malades chroniques et les personnes âgées. Nous souhaitons que l’outil DMP devienne rapidement une réalité au service de la santé de la population.

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