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566 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 10 - décembre 2009 DOSSIER THÉMATIQUE Radiothérapie Le dynamisme des jeunes oncologues radiothérapeutes français Dynamism of French young specialists in radiation oncology Y. Pointreau 1, 2 , C. Lafond 3 , C. Laporte 4 , I. Latorzef 5 , A. Toledano 6 1 Président de la Société française des jeunes radiothérapeutes oncolo- gues (SFjRO). 2 Service CORad, centre Henry S. Kaplan, Tours. 3 Centre Jean-Bernard – clinique Victor-Hugo, Le Mans. 4 Centre de radiothérapie Roger-Perez, Sarcelles. 5 Clinique Pasteur, Toulouse. 6 Clinique Hartmann, Hôpital améri- cain de Paris, Neuilly-sur-Seine. D epuis sa fondation en octobre 2002, la Société française des jeunes radiothérapeutes oncologues (SFjRO) a connu un véritable essor, tant en termes d’effectifs qu’en termes de diversification de ses activités, en particulier vers l’enseignement des internes. Cette croissance d’acti- vité a été possible grâce au dynamisme de l’ensemble de ses membres et des différents bureaux qui se sont succédé. La SFjRO compte désormais plus de 200 membres (elle en comptait moins de 40 en 2002), dont 116 internes officiellement inscrits dans la maquette du diplôme d’études spécialisé (DES) Oncologie- Radiothérapie (données de mars 2009), ce qui repré- sente environ 25 internes par promotion annuelle à l’échelle nationale. Pour compléter leur formation, les internes doivent valider une qualification en postinternat, et la plupart d’entre eux souhaitent un titre de chef de clinique assistant (CCA). On recense 36 postes de CCA à l’échelle nationale, avec une projection de 19 postes disponibles en 2009, et de 12 en 2010. Il y a une inadéquation entre la demande et l’offre, même s’il semble exister d’autres options pour la validation du postinternat, en particulier les postes d’assistant sous toutes leurs déclinaisons. Le regain d’intérêt pour l’oncologie-radiothérapie ces dernières années est à contrebalancer avec la pénurie de médecins exerçant la spécialité en France. En effet, selon les données du dernier observatoire national de radiothérapie, la pyramide des âges est inquiétante. Dans cet observatoire, les établisse- ments, services et cabinets de radiothérapie ont été invités à transmettre les données concernant leur activité et l’effectif des professionnels y travaillant au 31 décembre 2007. Parmi les 179 centres recensés en France, 159 ont participé (90 %), parmi lesquels 144 avaient déjà répondu aux deux enquêtes précédentes. Concernant les radiothérapeutes en formation, une publication récente fait état de la démographie des internes en oncologie-radiothé- rapie. Le nombre d’internes en formation augmente régulièrement depuis 8 ans ; 16, 42 et 27 internes termineront leur formation respectivement en 2008, 2009 et 2010. Ces effectifs compenseront à peine les départs en retraite attendus (entre 25 et 30 par an). Dans le recensement de l’observatoire, et bien que le nombre de PU-PH (professeurs des universités – praticiens hospitaliers) a probablement été surestimé (confusion avec les PH : le nombre serait proche de la quarantaine selon d’autres sources), il y aurait 94 radiothérapeutes en activité, dont 328 dans le secteur libéral. En termes d’équivalent temps plein, le chiffre global serait de 495, dont 241 dans le secteur libéral. À noter que l’âge moyen est de 49 ans. Malgré une augmentation récente de l’effectif de formation en oncologie-radiothérapie, le nombre d’internes formés annuellement est insuffisant pour couvrir les départs en retraite et les changements de pratiques professionnelles. D’autres enquêtes de recensement des radiothé- rapeutes en formation ont été réalisées à l’échelle européenne et dans les pays du pourtour méditerra- néen, mais les résultats ne sont pas encore connus. Ces dernières années, la maquette de validation de la spécialité en oncologie-radiothérapie a été modi- fiée. Le nombre de semestres à valider est passé de 8 à 10 en novembre 2002, avec stages obligatoires. À cette époque, les internes désirant exercer cette

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566 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 10 - décembre 2009

DOSSIER THÉMATIQUE

Radiothérapie

Le dynamisme des jeunes oncologues radiothérapeutes françaisDynamism of French young specialists in radiation oncology

Y. Pointreau 1, 2, C. Lafond 3, C. Laporte 4, I. Latorzef 5, A. Toledano 6

1 Président de la Société française des jeunes radiothérapeutes oncolo-gues (SFjRO).

2 Service CORad, centre Henry S. Kaplan, Tours.

3 Centre Jean-Bernard – clinique Victor-Hugo, Le Mans.

4 Centre de radiothérapie Roger-Perez, Sarcelles.

5 Clinique Pasteur, Toulouse.6 Clinique Hartmann, Hôpital améri-cain de Paris, Neuilly-sur-Seine.

Depuis sa fondation en octobre 2002, la Société française des jeunes radiothérapeutes oncologues (SFjRO) a connu un véritable

essor, tant en termes d’effectifs qu’en termes de diversification de ses activités, en particulier vers l’enseignement des internes. Cette croissance d’acti-vité a été possible grâce au dynamisme de l’ensemble de ses membres et des différents bureaux qui se sont succédé.La SFjRO compte désormais plus de 200 membres (elle en comptait moins de 40 en 2002), dont 116 internes officiellement inscrits dans la maquette du diplôme d’études spécialisé (DES) Oncologie-Radiothérapie (données de mars 2009), ce qui repré-sente environ 25 internes par promotion annuelle à l’échelle nationale. Pour compléter leur formation, les internes doivent valider une qualification en postinternat, et la plupart d’entre eux sou haitent un titre de chef de clinique assistant (CCA). On recense 36 postes de CCA à l’échelle nationale, avec une projection de 19 postes disponibles en 2009, et de 12 en 2010. Il y a une inadéquation entre la demande et l’offre, même s’il semble exister d’autres options pour la validation du postinternat, en particulier les postes d’assistant sous toutes leurs déclinaisons.Le regain d’intérêt pour l’oncologie-radiothérapie ces dernières années est à contrebalancer avec la pénurie de médecins exerçant la spécialité en France. En effet, selon les données du dernier observatoire national de radiothérapie, la pyramide des âges est inquiétante. Dans cet observatoire, les établisse-ments, services et cabinets de radiothérapie ont été invités à transmettre les données concernant leur activité et l’effectif des professionnels y travaillant

au 31 décembre 2007. Parmi les 179 centres recensés en France, 159 ont participé (90 %), parmi lesquels 144 avaient déjà répondu aux deux enquêtes précédentes. Concernant les radiothérapeutes en formation, une publication récente fait état de la démographie des internes en oncologie-radiothé-rapie. Le nombre d’internes en formation augmente régulièrement depuis 8 ans ; 16, 42 et 27 internes termineront leur formation respectivement en 2008, 2009 et 2010. Ces effectifs compenseront à peine les départs en retraite attendus (entre 25 et 30 par an). Dans le recensement de l’observatoire, et bien que le nombre de PU-PH (professeurs des universités – praticiens hospitaliers) a probablement été surestimé (confusion avec les PH : le nombre serait proche de la quarantaine selon d’autres sources), il y aurait 94 radiothérapeutes en activité, dont 328 dans le secteur libéral. En termes d’équivalent temps plein, le chiffre global serait de 495, dont 241 dans le secteur libéral. À noter que l’âge moyen est de 49 ans.Malgré une augmentation récente de l’effectif de formation en oncologie-radiothérapie, le nombre d’internes formés annuellement est insuffisant pour couvrir les départs en retraite et les changements de pratiques professionnelles.D’autres enquêtes de recensement des radiothé-rapeutes en formation ont été réalisées à l’échelle européenne et dans les pays du pourtour méditerra-néen, mais les résultats ne sont pas encore connus.Ces dernières années, la maquette de validation de la spécialité en oncologie-radiothérapie a été modi-fiée. Le nombre de semestres à valider est passé de 8 à 10 en novembre 2002, avec stages obligatoires. À cette époque, les internes désirant exercer cette

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La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 10 - décembre 2009 | 567

RésuméLa dynamique de formation est garante de la pérennité et de l’excellence de la radiothérapie oncologique. La structuration de la discipline en France a été l’œuvre conjointe des enseignants et des internes, avec, comme ciment, la Société française des jeunes oncologues radiothérapeutes (SFjRO). Cet article relate l’état démographique et la vie de cette association française d’excellence ainsi que les multiples projets engagés par la jeunesse montante d’une spécialité en plein essor et faisant de plus en plus d’adeptes… Mots-clés

FormationRadiothérapieDynamisme

KeywordsTraining

Radiotherapy

Dynamism

spécialité devaient avoir suivi 3 semestres en onco-logie-radiothérapie, 2 en oncologie médicale, 1 en imagerie radiologique, 1 en anatomopathologie, 1 dans une spécialité validant le DES complémen-taire (DESC), et 2 autres semestres qui devaient être différents des précédents. La maquette a de nouveau été modifiée à la demande des internes de la spécialité, qui estimaient insuffisant le nombre de stages dans leur discipline. Depuis la parution au Bulletin officiel n° 22-7 de juin 2007 du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de l’Ensei-gnement supérieur et de la Recherche, les internes nommés après le 1er novembre 2007 ont trois options pour valider le DES Oncologie : l’oncologie-radio-thérapie, l’oncologie médicale et l’onco-hémato-logie. La première option implique la réalisation de 4 semestres au sein de services agréés pour le DES Oncologie option oncologie-radiothérapie, de 2 semestres au sein de services agréés pour le DES option oncologie médicale, et de 4 semestres libres (à effectuer dans au moins 2 disciplines distinctes incluant des services agréés pour d’autres DES ou DESC). En parallèle, les internes en oncologie-radio-thérapie choisissent presque tous de valider un DESC de cancérologie, dont la publication au Bulletin offi-ciel date du 1er mars 2007. Ce DESC dure 4 semestres et comprend 5 options conférant des compétences différentes et complémentaires dans le domaine de la cancérologie. Les internes en oncologie-radio-thérapie réalisent dans la grande majorité des cas l’option 1, qui correspond aux traitements médi-caux des cancers et qui confère le droit de prescrire des chimiothérapies ; les autres options que sont la chirurgie cancérologique, les réseaux de cancéro-logie, la biologie en cancérologie et l’imagerie en cancérologie restent moins attractives. Il s’agit d’une formation pluridisciplinaire incluant la réalisation de 9 modules pour un total de 150 heures environ. L’enseignement de base est constitué de 4 modules obligatoires, quelle que soit l’option :

➤ épidémiologie, étiologie et biologie des cancers ; ➤ bilan préthérapeutique, méthodes de traitement

spécifiques et stratégies thérapeutiques ; ➤ prévention-dépistage-surveillance et expression

des résultats ; ➤ soins oncologiques de support, oncogériatrie,

éthique, responsabilité médicale, aspects juridiques.

Il comprend un enseignement optionnel comportant 3 modules : 1 en cancérologie (commun avec celui enseigné dans la discipline d’origine) et 2 modules au choix parmi les suivants :

➤ anatomopathologie et cytologie tumorales ; ➤ biologie approfondie des cancers ; ➤ cancérologie cervico-faciale, thoracique et

cutanée ; ➤ cancérologie digestive et urologique ; ➤ cancérologie gériatrique ; ➤ cancérologie hématologique ; ➤ cancérologie mammaire et gynécologique ; ➤ cancérologie pédiatrique ; ➤ cancérologie du système nerveux central, des

tumeurs osseuses et des parties molles ; ➤ chirurgie oncologique ; ➤ méthodologie éthique et encadrement régle-

mentaire de la recherche clinique et de transfert en cancérologie ;

➤ radiobiologie ; ➤ réseaux de santé, organisation et réseaux de

cancérologie ; ➤ soins de support en cancérologie ; ➤ traitements médicaux des cancers ; ➤ imagerie diagnostique et thérapeutique en cancé-

rologie.

Enfin, un enseignement spécifique à chaque option inclut 2 modules obligatoires par option, c’est-à-dire, pour les oncologues radiothérapeutes, les traitements médicaux des cancers. Une formation pratique comportant 2 semestres pendant l’internat et 2 semestres après doit également être réalisée au sein de services agréés pour la cancérologie et pour le DESC.Chaque option comporte des particularités ; celle d’oncologie-radiothérapie confère une compétence en pratique des traitements médicaux des cancers de l’adulte limitée à la spécialité d’origine. Elle implique 1 semestre en services d’oncologie médi-cale ou d’onco-hématologie clinique agréés pour le DES Oncologie, et 1 semestre dans un service de radiothérapie agréé pour le DESC Cancérologie. Les 2 autres semestres doivent être effectués dans 2 services différents agréés pour le DESC Cancéro-logie, sauf s’il s’agit de postes occupés pendant le clinicat ou l’assistanat.

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Le dynamisme des jeunes oncologues radiothérapeutes français

DOSSIER THÉMATIQUE

Radiothérapie

Afin de faciliter la réalisation des objectifs théoriques et pratiques, un livret de l’interne en oncologie-radio-thérapie a été développé il y a quelques années (la dernière version date de 2004) pour améliorer le suivi et la validation des points essentiels. Face à la faible adhésion, une évolution est en préparation en collaboration avec l’Institut national du cancer (INCa) et le Collège national des enseignants de cancérologie (CNEC). L’idée est de développer un carnet de bord via Internet avec un compte dédié à chaque interne et comportant les points à valider pour les formations pratique et théorique ainsi qu’un porte-documents personnel. Ce site serait également partagé par les internes d’oncologie médicale et d’onco-hématologie.

La SFjRO a surtout mis l’accent sur l’enseignement des internes et chefs de clinique par l’organisation de cours fondamentaux dispensés chaque hiver, et d’un séminaire d’été consacré à la prise en charge d’une pathologie d’organe.

Un cycle de 4 années d’enseignement des fondamen-taux de la radiothérapie a été institué depuis 2001, avec diverses disciplines qui se sont succédé au cours des ans :

➤ 2001 : radioanatomie (Bordeaux), ➤ 2002 : radiobiologie (Lille), ➤ 2003 : radiophysique (Toulouse), ➤ 2004 : curiethérapie (Nancy), ➤ 2005 : radioanatomie (Bordeaux), ➤ 2006 : radiobiologie (Rouen), ➤ 2007 : radiophysique (Nantes), ➤ 2008 : curiethérapie (Nancy), ➤ 2009 : radioanatomie (Paris).

La prochaine manifestation aura lieu à Lille en 2010 autour de la radiobiologie. Ces cours sont l’occa-sion de rencontres entre les internes et permettent l’émergence de projets constructifs. Leur succès est croissant, avec une affluence record chaque année ; le dernier cours a permis de réunir près de 130 internes inscrits ou futurs inscrits de la spécialité. Ces cours sont l’occasion unique de passer en revue, lors de 4 années, l’ensemble des bases fondamentales nécessaires à l’exercice de la spécialité.Les séminaires d’été sont davantage orientés vers la prise en charge globale d’une localisation tumorale ; sont abordés les thèmes suivants : anatomopatho-logie, radiologie et imagerie générale, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, soins de support et particularités liées à l’organe. Différentes localisa-tions ont été choisies :

➤ 2005 : cancers du rectum et du canal anal (Nice), ➤ 2006 : cancer du sein (Montpellier),

➤ 2007 : cancer de la prostate (Grenoble), ➤ 2008 : tumeurs gynécologiques pelviennes (Lille), ➤ 2009 : cancers ORL (Tours).

Depuis 2 ans, ces séminaires sont aussi l’occasion de collaborations, puisque sont conviés aussi bien les internes en oncologie médicale que les chirurgiens d’organes. La prochaine manifestation, qui se dérou-lera à Bordeaux, abordera les tumeurs cérébrales et les sarcomes.L’ensemble de ces formations est labellisé par la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO), le CNEC et l’INCa.

La SFjRO est également partenaire de l’organisation du congrès annuel de la SFRO, avec une partici-pation active dans la réalisation de la session des ateliers. Il s’agit d’une session à la fois théorique et pratique, avec des ateliers de contourage à partir de cas cliniques. Depuis peu, une intercomparaison des volumes est faite pour animer la discussion. Plusieurs localisations ont été passées en revue, dont l’ORL, la prostate, les tumeurs cérébrales et le poumon. Ce congrès est également l’occasion d’une session spécifique durant laquelle les internes sont orateurs : il s’agit de la “session jeune”, dont la thématique est variable, depuis l’utilisation des différentes moda-lités d’imagerie pour optimiser les traitements ou leur planification jusqu’aux concepts de l’associa-tion radiothérapie et traitements systémiques, en passant par les innovations technologiques (appareils de traitement ou types de particules). La meilleure communication est récompensée par un prix débou-chant sur un échange avec nos cousins de l’Asso-ciation des radio-oncologues du Québec (AROQ) au cours de leur congrès annuel. Lors du congrès, les internes montrent un dynamisme scientifique qui se traduit par un grand nombre de posters et de communications. Ce dynamisme s’explique par l’intérêt scientifique, mais également par la possibi-lité d’être nommé pour obtenir un prix des meilleurs posters, lequel permet d’obtenir un financement pour participer à un cours européen de radiothérapie.Des tables rondes avec les enseignants sont égale-ment organisées pour faciliter les échanges et le partage d’expérience. Ces discussions sont l’occasion d’échanger sur la manière de lire ou de rédiger un article scientifique, de réussir une belle communica-tion orale ou encore d’apprendre à réaliser un poster.Tous ces enseignements et formations sont désor-mais accessibles sur le site Internet de la SFjRO (www.sfjro.fr), après accord des orateurs. Ce site sécurisé, qui est une innovation récente (2008), permet aux internes d’accéder à un grand nombre

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DOSSIER THÉMATIQUE

d’informations, de recenser les cours, les projets de formation, les propositions de remplacement ou d’association, mais également de tenir à jour l’annuaire des internes.

Dans le cadre de l’enseignement et de la formation médicale continue, la SFjRO a largement contribué au développement du site Internet de radioanatomie et d’autoenseignement à la délinéation (www.siriade.org). L’objectif du site Internet Siriade est de proposer aux oncologues radiothérapeutes un atlas de radio-anatomie des principales localisations tumorales ainsi qu’une aide à la délinéation des volumes cibles et à la planification dosimétrique. Des internes en oncologie-radiothérapie encadrés par des experts ont repris et adapté pour chaque localisation tumo-rale les bases de radioanatomie, ainsi que les prin-cipales recommandations pour la délinéation et la planification validées dans la littérature scientifique. Chaque organe est illustré par un premier diaporama reprenant les principes généraux et par un second diaporama correspondant à un cas clinique concret. L’ensemble des diaporamas a été mis en ligne après validation du conseil scientifique (incluant la SFRO, la Société française des physiciens médicaux [SFPM] et la Société française de radiologie [SFR]) et du conseil pédagogique (composé de membres de la SFjRO). L’ensemble des diaporamas est téléchargeable au format pdf. Siriade se conçoit comme un outil de formation réservé aux oncologues radiothérapeutes, avec un accès sécurisé par mot de passe. Les contou-rages présentés sur le site ne sont que des proposi-tions de traitement pour un cas clinique précis et ne constituent pas une référence de traitement. Ce site Internet, officiellement ouvert en novembre 2008, permet donc de mettre à disposition une base de données résumant les principes généraux du traite-ment (bases radioanatomiques, classification TNM, indications de radiothérapie, résultats en termes de toxicité et d’efficacité, modalités de traitement) pour les localisations tumorales les plus fréquem-ment rencontrées (canal anal, col utérin, endomètre, estomac, lymphomes, œsophage, ORL, pancréas, foie, poumon, prostate, rectum, sein, sinus de la face, testicules, tumeurs cérébrales et vessie). L’illustration pratique est faite à l’aide de cas cliniques (détail des volumes cibles délinéés, des organes à risque, de la balistique utilisée et de l’histogramme dose-volume). Une trentaine de cas cliniques sur les 15 localisations tumorales les plus courantes sont déjà téléchar-geables gratuitement sur n’importe quel support (cédérom, clé USB, téléphone portable, PDA...). Des mises à jour régulières effectuées par les experts

sont prévues pour enrichir la base de cas cliniques. Cet outil d’autoenseignement, qui ne se veut pas un référentiel de traitement, devrait contribuer à la formation initiale des internes en oncologie-radio-thérapie et à la formation continue des médecins, qui pourront, à leur tour, proposer d’enrichir la base de données.

La SFjRO joue aujourd’hui un rôle important dans l’éducation des patients : elle réalise des livrets d’infor mation destinés aux patients ayant pour objectif d’expliquer les grandes lignes de la prise en charge de leur tumeur, en développant davantage la partie radiothérapie, et notamment la prise en charge des effets indésirables potentiels en cours de traitement. Ces livrets sont développés en collabo-ration avec la SFRO, le Syndicat national des radio-thérapeutes oncologues (SNRO) et la Ligue contre le cancer.

L’ensemble de ces activités est assuré en grande partie par le bureau de notre association, qui inclut un président, un vice-président, un secrétaire général, un secrétaire général adjoint, un trésorier et un trésorier adjoint. Face aux nombreuses solli-citations et compte tenu de la charge de travail, le bureau sera renforcé par un webmaster et par un chargé des relations publiques grâce aux modifica-tions apportées aux statuts en juin 2009.

La diversification des activités a permis de se tourner vers les sociétés savantes (la SFRO, l’Euro-pean Society of Therapeutic in Radiation Oncology, l’Association pour la formation continue des onco-logues radiothérapeutes), ainsi que vers diverses instances (INCa, CNEC) et associations (Association de radiothérapeutes oncologues de la Méditerranée, Association des oncologues médicaux).

Notre société fait preuve d’un grand dynamisme et d’un enthousiasme marqué, avec l’objectif de poursuivre les engagements pris et d’explorer de nouvelles collaborations constructives. La qualité de l’enseignement reste au centre des préoccupations, mais la prise de conscience de l’évolution démogra-phique et l’adaptation de la population des onco-logues radiothérapeutes aux besoins nationaux sont un enjeu majeur de préoccupation pour les praticiens comme pour les pouvoirs publics.Cette brève synthèse est un moyen de mieux faire connaître les multiples facettes de notre association et d’encourager les jeunes internes à se tourner vers la radiothérapie. ■