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Volume 49, numéro 28 8 mai 2014 Chaire pour futurs actuaires p2 L’image des mots p8-p9 Six mois après ses débuts, Alliance santé Québec, qui regroupe les forces vives de la recherche en santé de la région de Québec, jette les bases des travaux à venir. p3 Unir ses forces pour le patient

Le Fil 8 mai 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 8 mai 2014

Volume 49, numéro 28 8 mai 2014

Chaire pour futurs actuaires p2 L’image des mots p8-p9

Six mois après ses débuts, Alliance santé Québec, qui regroupe les forces vives de la recherche en santé de la région de Québec, jette les bases des travaux à venir. p3

Unir ses forces pour le patient

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en bref

Rendez-vous international sur la gestion intégrée de l’eau Le 3e Rendez-vous international sur la gestion intégrée de l’eau, qui a commencé hier, le 7 mai, et se poursuit jusqu’au vendredi 9 mai, se tient cette année au pavillon Alexandre-Vachon. Cet événement d’envergure met en valeur le système des Grands Lacs et du Saint-Laurent et fait de la région métropolitaine de Québec le cœur des discussions. Plus de 70 conférenciers originaires d’une quinzaine de pays participent à ce rendez-vous. Ils ana-lysent la gestion des eaux transfrontalières de trois systèmes hydrologiques majeurs – Rio Grande-Bravo, Rhin-Meuse, Grands Lacs et Saint-Laurent – dans un contexte de chan-gement climatique au cours de 16 sessions thématiques. Des professeurs de l’Université, Frédéric Lasserre (Département de géogra-phie), François Anctil et Amaury Tilmant (Département de génie civil et des eaux), ainsi que les doctorantes Fabiola Nava et Diane Arjoon y font des présentations. Lors de cet événement, le recteur Denis Brière a annoncé un don de 4 M$ provenant des donateurs feu Marthe et Robert Ménard pour les recherches sur l’eau à la Faculté des sciences et de génie.

www.rv-eau.ca

L’UL conserve son titre à l’Écomarathon ShellL’équipe de l’Alérion Supermileage a savouré une nouvelle victoire lors de la compétition d’économie d’essence Écomarathon Shell qui s’est tenue à Houston les 26 et 27 avril. L’équipe, composée d’une trentaine d’étu-diants en génie mécanique, l’a emporté grâce à une performance de 1200 km/l, suivie de près par l’Université de Toronto, avec 1150 km/l. L’équipe de l’UL possède une feuille de route impressionnante : gagnante de la compéti-tion de 2009 à 2011, elle a repris son titre l’an dernier en pulvérisant un record : 1506 km/l. En tout, quelque 120 universités participent à cette compétition qui consiste à mettre au point un véhicule monoplace à très faible consommation d’essence.

Pour tout savoir sur la collation des gradesUn nouveau site Web sur la collation des grades vient d’être mis en ligne. Ce site fournit toute l’information relative à cet événement parfois un peu intimidant et facilite la vie des étudiants qui cherchent à savoir comment s’y inscrire, s’y préparer ou encore de quelle façon se déroule la cérémonie. On y apprend également qui sont les récipiendaires des doctorats honoris causa et des Médailles aca-démiques du Gouverneur général. Ce site, qui constitue une vitrine Web permanente pour cette étape marquante dans le cheminement d’un étudiant, a été réalisé par le service Web institutionnel pour le Bureau du secrétaire général. www.collation.ulaval.ca

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Stéphane Jobin, Pascale Guéricolas, Mathieu Tanguay, Pierre-Luc Tremblay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateur au Web : Thierry MellonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

« Les produits d’investisse-ment se sont multipliés au cours de dernières années, lance d’emblée le directeur de l’École d’actuariat Denis Latulippe. C’est une bonne nouvelle, mais encore faut-il savoir les maîtriser. » C’est dans cette optique qu’a été inaugurée, le 30 avril dernier, la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en ges-tion actuarielle des risques d’actifs - Caisse de dépôt et placement du Québec. Le projet découle d’une colla-boration sollicitée par l’École d’actuariat auprès de l’insti-tution financière.

« Nos étudiants bénéfi-cient déjà d’une formation réputée, explique Denis Latulippe. Pour maintenir ce niveau d’excellence, il nous apparaissait essentiel d’arri-mer encore davantage notre enseignement aux besoins du milieu. » Or, la réponse posi-tive de la Caisse de dépôt est justement venue corroborer la justesse de cette vision, affirme le directeur. La nou-velle chaire voit effective-ment le jour grâce à un appui financier de 200 000 $ de l’institution québécoise sur 5 ans et à la contribution de 125 000 $ de généreux dona-teurs et de sommes investies par l’Université Laval.

Outre le recrutement d’un professeur qui agira à titre de titulaire de la chaire, la nouvelle CLE permettra à l’École d’actuariat de ren-forcer son offre de cours en matière de gestion actuarielle des risques d’actifs pour les actuaires et de faire du bac-calauréat en actuariat un tremplin pour des études avancées dans le domaine financier. Elle permettra aussi de mettre au point des

Futurs actuaires à la fine pointe du domaine financier

L’École d’actuariat s’associe à la Caisse de dépôt et placement du Québec pour créer une nouvelle chaire de leadership en enseignement par Brigitte Trudel

outils pédagogiques, tels que des logiciels et des applica-tions qui contribueront à la qualité de l’enseignement et favoriseront l’innovation pédagogique.

La chaire rendra par ailleurs possible la mise sur pied d’ac-tivités permettant d’accroître la collaboration interdisci-plinaire entre les domaines actuariel et financier, et ce, dans le but d’offrir des cours répondant aux besoins des étudiants. Des activités de formation continue pour les professionnels de l’industrie, un créneau qui offre des pers-pectives prometteuses, pour-ront aussi être offertes.

En plus d’une diversifica-tion toujours plus grande des produits financiers et de placement, d’autres change-ments sont venus complexi-fier les marchés, entraînant avec eux de nouvelles réalités pour les institutions, leurs clients et les actuaires. « Non seulement l’économie s’est mondialisée, mais les sommes en cause dans les transactions

sont de plus en plus impor-tantes, note Denis Latulippe. C’est le cas, par exemple, des fonds de retraite. Avec le vieillissement de la popula-tion, ces montants vont conti-nuer d’augmenter. »

Avec un actif constitué prin-cipalement de fonds prove-nant de régimes de retraite et d’assurance publics et privés qui s’élevait à 200,1 G$ au 31 décembre 2013, la Caisse de dépôt et placement est particulièrement concernée par cette question. Selon le premier vice-président, dépo-sants stratégie et chef des opé-rations, Bernard Morency, il est devenu incontournable de faire évoluer la formation universitaire pour continuer de répondre aux besoins des investisseurs institu-tionnels et à ceux des fonds d’assurance et de retraite. « La Caisse de dépôt et pla-cement croit fortement au bien-fondé de cette nouvelle initiative qui permettra d’as-surer une relève encore plus compétente et outillée afin de répondre adéquatement aux attentes des employeurs », estime-t-il.

Même son de cloche de la part du recteur Denis Brière qui se dit très satisfait de ce partenariat. « Par l’ensemble de ses activités, la chaire aura une influence directe et concrète sur la formation des

futurs actuaires, assure-t-il. Elle contribuera au pouvoir d’attraction et de rétention de l’École auprès des bons étu-diants par le rehaussement de la qualité de la formation et un élargissement des champs d’application ».

Enfin, si la chaire se veut d’abord un moyen de former des candidats de choix pour de futurs employeurs, Denis Latulippe rappelle que sa for-mation est d’autant plus bien-venue dans un Québec où le taux d’endettement inquiète. « Plus nos 300 étudiants du premier cycle et nos 30 étu-diants diplômés peaufineront leurs connaissances, plus ils seront en mesure d’assurer la solidité de nos institutions financières », avance le direc-teur. Quant à la population, croit-il, elle sortira aussi gagnante de cette initiative en se voyant offrir des produits financiers et d’assurances qui tiennent la route. Et sans oublier ce fait non négligeable : le secteur des assurances est l’un des principaux généra-teurs d’emplois dans la région de Québec. « Ce projet a donc tout pour favoriser la santé économique de la région et de la province », conclut-il. «Pour maintenir ce niveau d’excellence, il nous apparaissait essentiel d’arrimer encore davantage notre enseignement aux besoins du milieu

Le recteur Denis Brière, Denis Latulippe, directeur de l’École d’actuariat, Bernard Morency, premier vice-président, déposants, stratégie et chef des opérations à la Caisse de dépôt et placement du Québec, André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Michel Gendron, doyen de la Faculté des sciences de l’administration, et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales. photo Louise Leblanc

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L’enthousiasme était pal-pable au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, le 25 avril, lors du deuxième forum de discussion organisé par l’Alliance santé Québec. Un enthousiasme visible-ment partagé par le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, Yves Bolduc, qui a profité de cette ren- contre pour effectuer l’une de ses premières sorties publiques.

Unir ses forces. Tel est le premier objectif de l’Alliance santé Québec. Mis sur pied en octobre dernier, ce regrou-pement unique comprend des dirigeants d’établisse-ments, dont l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale, et des chercheurs provenant de l’Institut de santé publique du Québec, du CHU de Québec et de l’Université Laval, incluant une dizaine de facul-tés – dont celles de Médecine, des Sciences sociales, des Sciences de l’administration et de l’Agriculture et de l’ali-mentation –, des gestionnai-res du milieu de la santé et des praticiens de centres hospita-liers de Québec. Ce qu’ils ont tous en commun? Le souhait d’innover en santé et de mieux prendre en compte les besoins de la population.

Passionnés de la santé débordant d’idées Professeurs-chercheurs de divers domaines, gestionnaires du milieu de la santé et praticiens de centres hospitaliers de la région de Québec étaient réunis, le 25 avril dernier, pour la suite d’Alliance santé Québecpar Pascale Guéricolas

Au cours de l’automne der-nier, ce nouveau regroupe-ment s’était donné comme objectif de convenir d’axes de recherche. Un des buts de cette mise en commun d’idées : déterminer des pistes de recherche à privilégier en santé dans la région de Québec dans un futur rap-proché. Cette façon de tis-ser des partenariats corres-pond bien à la philosophie des chercheurs de la région, selon Sophie d’Amours. « À Québec, il y a déjà une bonne collaboration entre le milieu de la recherche fondamentale, celui des applications com-merciales et celui de la mise en œuvre auprès du public, note la vice-rectrice à la re- cherche et à la création. Sans

compter que l’interdiscipli-narité fait littéralement partie de l’ADN de notre université. Il faut donc en faire profiter la population. »

Alain Beaudet, coprésident d’honneur de l’Alliance santé Québec, a su capter l’atten-tion de plusieurs en racon-tant une anecdote qui résume bien l’importance des patients dans le choix des projets de recherche. Le président des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) a expliqué à quel point un ins-titut du domaine de la santé avait chamboulé récemment la liste de ses travaux à venir – définis jusque-là par les chercheurs – en décidant de consulter le public. « L’unique demande des patients, celle de soulager leur douleur, ne figurait pas dans la liste, ex- p l i que A la in Beaude t . L’institut a donc revu ses priorités. » En regroupant les forces vives d’une dizaine de facultés, de centres de re- cherche et d’agence de santé, le regroupement a le potentiel, selon lui, d’aborder la santé de la façon la plus globale pos- sible tout en tenant compte du patient.

Aussi coprésident d’hon-neur et scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion tient lui aussi à ce concept de santé durable. À quoi bon, par exemple, élaborer un nouveau médicament si les patients ne prennent pas leur prescrip-tion régulièrement? Autre question à laquelle pourrait répondre l’Alliance santé Québec dans un futur pro-che : comment s’assurer que les futurs dossiers médicaux informatisés ne soient pas un simple duplicata des dossiers papier actuels? « On pourrait aussi imaginer, par exemple, que des équipes de recherche utilisent des données sur les surplus de poids d’un certain segment de la population d’un bout à l’autre du Québec, une opération impossible à grande échelle actuellement. En menant de telles recher-ches, on pourrait améliorer des pratiques de santé très

rapidement », prédit-il. De son côté, le président du

regroupement, Michel Clair, se réjouit de tout ce bouillon-nement d’idées émanant des membres qui ont déjà dégagé des dizaines de pis-tes d’action. Il s’agit là, selon lui, d’une occasion unique de rassembler et de mobili-ser les compétences de cha-cun autour du patient alors même que le contexte éco-nomique réduit les budgets. « Il faut arrêter de considérer la santé uniquement comme une dépense, mais plutôt prendre conscience de la créa-tion de richesse que ce secteur représente, souligne-t-il. Les établissements de santé ont un rôle incroyable à jouer, ne serait-ce que par le caractère novateur de leur personnel hospitalier. Imaginez si l’on pouvait réduire le temps qui s’écoule actuellement entre une découverte médicale

et son application auprès des malades, ce serait un grand progrès. »

Les interventions d’ex-perts par visioconférence, dont notamment ce l le d’Ulf Smith, professeur de médecine au Laboratoire Lundberg de recherche sur le diabète en Suède, vont dans le même sens. Cet expert a expliqué que plusieurs parte-naires ont regroupé récem-ment leurs forces au sein du Conseil européen pour la recherche en santé. Cette alliance devrait permettre de rapprocher le milieu de la recherche et celui des politi-ques publiques, alors que la valeur financière des fonds diminue au fil des ans. Pour ce spécialiste du diabète, il n’y a d’ailleurs aucun doute : la collaboration entre cher-cheurs de différentes spécia-lités conduit également à de nouvelles découvertes.

CLUB DES

Majeurs BronzeOr

Média

ENTREPRENEURIAT LAVAL REMERCIE SES PARTENAIRES DE LA 16E ÉDITION DU CONCOURS QUÉBÉCOIS EN ENTREPRENEURIAT

Associés Argent

Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, Yves Bolduc, était présent à l’événement. photos Jacques Beardsell

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Grossie 500 fois, cette vue au microscope montre les microtraces qui résultent d’une activité de creusage de rainures pendant 60 minutes sur un fragment d’os animal à l’aide d’un éclat de pierre du type chert de Saint-Nicolas. photo Marie-Michelle Dionne

en brefDernier élan de générosité

Il est toujours temps de contribuer à la campagne Communauté universitaire afin d’attein-dre l’objectif de 1,9 M$ fixé par La Fondation de l’Université. Vous pouvez contribuer en ligne à l’un ou l’autre

des quelque 600 fonds sur www.ful.ulaval.ca ou par téléphone au 656-3292. Vous pouvez aussi vous procurer le livre Recettes à succès des doyens et doyennes de l’Université Laval 2014, offert à la Coop Zone au coût de 10 $. Les profits seront directement versés au Fonds d’aide financière aux étudiants. Rappelons que les dons recueillis permettent de combler des besoins récurrents des étudiants, tels l’offre de bourses, l’organisation d’activités d’enseigne-ment et de recherche, l’achat d’équipement spécialisé, de livres et de périodiques. La cam-pagne se terminera le 21 mai.

Des prix et bourses en médecine dentaireLa Soirée des prix d’excellence de la Faculté de médecine dentaire a été l’occasion de remettre près de 27 000 $ en prix et bourses à des étu-diants, dont une vingtaine de finissants, qui se sont démarqués au cours de la dernière année. La soirée, qui a réuni près de 125 personnes au pavillon Alphonse-Desjardins, a souligné notamment le leadership, le professionna-lisme, les résultats scolaires et l’engagement en recherche de membres de la Faculté ainsi que la qualité des soins et des services offerts dans les cliniques étudiantes. Le doyen, André Fournier, et la vice-doyenne aux études de premier cycle, Cathia Bergeron, ont remis une cinquantaine de prix grâce à la collaboration de nombreux partenaires, associations diver-ses, regroupements professionnels et membres du corps enseignant de la Faculté.

Tour du silence 2014Une randonnée en vélo soulignant l’impor-tance du partage de la route et la vulnérabilité des cyclistes partira du campus le mercredi 21 mai à 18 h 30. Le point de ralliement sera le stationnement situé du côté nord de la rue de l’Université, juste en face du pavillon Alphonse-Desjardins. Comme dans 24 autres villes du Québec et plus de 300 villes du monde, les participants au Tour du silence rou-leront à la mémoire des cyclistes qui ont perdu la vie dans la dernière année et pour rappeler que les cyclistes ont droit de circuler en sécu-rité sur le réseau routier. Le peloton emprun-tera René-Lévesque jusqu’à l’Assemblée natio-nale avant de regagner le campus par Grande-Allée. Jean-Marie De Koninck, professeur au Département de mathématiques et de statis-tique et président de la Table québécoise de la sécurité routière, et Louis Garneau, homme d’affaires, ex-cycliste olympique et diplômé en arts plastiques de l’Université (1983), agissent comme porte-parole de l’activité. Le port du casque protecteur est obligatoire. Pour infor-mation : www.fqsc.net/tour-du-silence.

archéologie

Mieux comprendre la fonc-tion des outils de pierre uti-lisés il y a des milliers d’an-nées par des hommes et des femmes de la préhistoire qué-bécoise : c’est là le but que s’est fixé Jacques Chabot, le responsable du Laboratoire de recherche sur la pierre taillée. En 2012, il lançait un projet de recherche visant à constituer le premier réfé-rentiel expérimental tra-céologique représentatif du nord-est de l’Amérique du Nord. Le vaste territoire étu-dié est compris entre l’État de New York et la Gaspésie au Québec.

Lorsque les pierres parlent

« Nous examinons au microscope métallogra- phique des outils que nous avons taillés dans la pierre, explique celui qui est aussi enseignant et directeur asso-cié des programmes d’archéo-logie à l’Université. Avec ces outils, nous reproduisons l’usage qu’en faisaient les gens de la préhistoire. L’étude des traces d’usure nous aide à comprendre le rôle des outils de pierre dans la vie de ceux qui les ont fabriqués et utilisés. »

La tracéologie est une disci-pline liée à l’archéologie pré-historique. Jacques Chabot en est l’un des rares experts dans le monde et dirige l’un des deux laboratoires nord-américains spécialisés dans le domaine.

Dans un passé très loin-tain, les outils taillés dans la pierre servaient à travailler des matières telles que les os et les peaux d’animaux, les bois de cervidés, le bois et les végétaux. Des activités de rainurage, de découpe, de grattage ou de perforation,

entre autres, produisaient des microtraces sur les outils de pierre.

La période préhistorique nord-américaine étudiée par les chercheurs québécois s’étend approximativement de l’an 9 000 avant Jésus-Christ aux premiers contacts avec les Européens au 16e siècle.

Le projet de Jacques Chabot est soutenu financièrement par le Programme d’appui au développement pédagogique de l’Université. La phase un visait à constituer une banque d’éclats de pierre. Celle-ci comprend actuel lement 90 artéfacts représentant

10 types de roche. En 2012 et 2013, le laboratoire a fait pré-lever de nombreux blocs de pierre dans des carrières dis-séminées sur tout le territoire étudié. Ces roches font partie de la grande famille des cherts appalachiens. Depuis, on a enrichi la banque de 48 autres

artéfacts. Ce sont des mor-ceaux de quartzite du nord du Québec et d’obsidienne pro-venant de volcans d’Arménie, gracieuseté de travaux menés par Jacques Chabot dans ce pays.

« Nous sommes allés dans des carrières de pierre où nous savons que les hommes préhistoriques s’approvi-sionnaient, affirme-t-il. Nous y avons trouvé les matières premières utilisées jadis et qui sont présentes dans les collections archéologiques. »

Munsungun, Touladi ou Saint-Nicolas, le référentiel comprend six catégories de cherts. « Nous avons décou-vert que le Saint-Nicolas a un grain très fin et que le Touladi a un grain plus grossier, ex- plique Jacques Chabot. Cette différence fait que les micro-traces ne se développent pas de la même façon. Quant au Munsungun rouge, il contient du fer, ce qui néces-site plus de temps d’utilisa-tion pour avoir un poli. »

L’équipe de recherche com-prend une demi-douzaine d’étudiants, la plupart à la maîtrise en archéologie. Certains ont donné un coup de main dans la taille des éclats de pierre. Le choix des bons éclats s’est fait en pen-sant à ceux qu’un homme ou une femme préhistorique aurait pu choisir. « Les éclats, souligne l’assistante et char-gée de cours Marie-Michelle Dionne, doivent bien tenir dans la main et présenter un bord résistant, coupant et assez régulier pour qu’il ait l’effet voulu sur la matière traitée. Ils doivent aussi être observables au microscope. Si le bord est trop accidenté, on aura de la difficulté à dis-cerner les microtraces. »

Chacun des éclats choi-sis ne sert qu’à une seule activité, comme gratter une peau de castor ou rainurer un os animal. En tout, les

expérimentateurs reprodui-sent neuf activités de sur-vie caractéristiques de l’ère préhistorique. « Nous avons choisi, dit-elle, les mouve-ments les plus standards qui devaient être nécessaires pour faire de l’artisanat ou fabri-quer des pointes de flèche, des hameçons ou des aiguilles. »

Le protocole d’expérimen-tation a pour but de bien documenter la dynamique d’usure. Les chercheurs chronomètrent cinq minutes de travail à la fois, ce qui est représentatif des gestes humains. Des photos à fort grossissement sont prises au microscope électronique après chaque séquence d’ex-périmentation. Au total, plus de 10 000 microphotos ont été captées à ce jour. Chaque éclat est utilisé par une seule personne pour réduire le degré de variabilité des ges-tes. En tout, un expérimenta-teur peut se servir du même outil de pierre pendant 60 à 90 minutes.

La constitution de ce réfé-rentiel aidera à mieux définir la préhistoire d’ici. « Le réfé-rentiel fera faire un grand pas en avant, affirme Marie-Michelle Dionne. Il permet-tra de comparer les outils de pierre de notre corpus à ceux que l’on trouve dans les col-lections d’artéfacts préhisto-riques. L’analyse comparée permettra de mieux détermi-ner la provenance des micro-traces sur ces artéfacts, donc la fonction de l’outil. »

Selon Jacques Chabot, ce projet, avec ses nouvelles collections sur la préhistoire d’ici, aura des retombées concrètes sur son enseigne-ment, notamment le cours d’archéologie Analyse li- thique qu’il donne à la session d’automne. « Mes cours spé-cialisés sont parmi les seuls au monde où, dès le baccalau-réat, les étudiants sont initiés à la tracéologie. »

Les spécialistes du Laboratoire de recherche sur la pierre taillée construisent le premier référentiel de tracéologie québécoise

Les spécialistes du Laboratoire de recherche sur la pierre taillée construisent le premier référentiel de tracéologie québécoisepar Yvon Larose

Cet éclat de pierre du type chert de Saint-Nicolas a été utilisé lors des expérimentations tracéologiques menées à l’Université Laval. Il tient bien dans la main et son bord est coupant et assez régulier. photo Arianne Pépin

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Occuper un emploi exigeant mais peu valorisé tout en ayant des responsabilités familiales élevées se répercute de façon tangible sur la pres-sion artérielle des mères au travail. C’est ce que démontre une étude présentée lors de la Journée de la recherche des étudiants en santé des popu-lations et pratiques optimales en santé qui se déroulait sur le campus le 5 mai.

Mahée Gilbert-Ouimet, Chanta l Br isson, Ala in Milot et Michel Vézina, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHUQ, ont suivi pendant cinq ans 1062 femmes de la région de Québec qui occu-paient un emploi de col blanc. Les chercheurs ont mesuré l’effet combiné des stresseurs psychosociaux au travail et des responsabilités familiales sur la pression artérielle de ces travailleuses.

La pression artérielle des participantes a été mesurée au tout début de l’étude puis

trois ans et cinq ans plus tard. Chaque fois, les femmes devaient porter un appareil qui enregistrait automatique-ment la pression toutes les 15 minutes pendant une jour-née de travail. Un question-naire portant sur le nombre et l’âge de leurs enfants ainsi que sur le partage des tâches ménagères et parentales a servi à estimer l’ampleur de leurs responsabilités familiales.

Quant au stress au travail, il a été mesuré en estimant les efforts exigés par leur poste – nombre d’heures travail-lées, interruptions fréquentes des tâches, contraintes de temps – et la reconnais-sance qu’elles en tiraient en terme de rémunération, marques de respect et d’es-time, sécurité d’emploi et perspectives de promotion. Lorsque les efforts sont éle-vés et que la reconnaissance est faible, les chercheurs disent qu’il y a déséquilibre efforts-reconnaissance.

L’analyse des données révè le que l a p res s ion artérielle des femmes qui occupent un emploi carac-térisé par un déséquilibre efforts-reconnaissance et qui, en plus, ont des responsabili-tés familiales élevées est 3 mm plus élevée que celles qui n’ont aucun de ces stresseurs. « Ça peut sembler peu, recon-naît l’étudiante-chercheuse Mahée Gilbert-Ouimet, mais une diminution de 2 mm de la pression artérielle se traduit

en négociant une meilleure répartition des tâches avec leur conjoint. » Au travail, certaines solutions comme un allégement des tâches ou une meilleure rémunéra-tion sont plus complexes à négocier, admet l’étudiante- chercheuse. « Par contre, les encouragements, les marques de respect et la reconnaissance du tra-vail bien fait sont faciles à mettre en application et ne coûtent rien. »

Mères sous pression

Le stress au boulot et les responsabilités familiales peut se répercuter sur la pression artérielle des travailleusespar Jean Hamann

Au Canada, les travailleuses consacrent en moyenne 30 heures par semaine aux responsabilités familiales, soit presque deux fois plus que les hommes.

Les parents soucieux de la santé de leurs jeunes enfants auraient tout intérêt à bien faire le ménage de leur résidence. Selon une étude dirigée par des chercheurs de la Faculté de médecine, la poussière des maisons et la peinture effritée constituent, tout comme la tuyau-terie ancienne, des sources non négligeables d’exposition domes- tique au plomb.

Patrick Levallois, professeur à la Faculté de médecine et cher-cheur à l’Institut national de santé publique de Québec (INSPQ), et ses collaborateurs ont évalué l’in-fluence du plomb contenu dans l’eau du robinet, la peinture et la poussière sur la concentration sanguine de ce métal (plombémie) chez des enfants de 1 à 5 ans. Les 306 familles qui ont participé à l’étude habitaient des logements construits à une époque où la pein-ture et les conduites d’eau conte-naient du plomb.

Plombé par le passéLa poussière et la peinture constituent, tout comme la tuyauterie ancienne, des sources non négligeables d’exposition domestique au plomb par Jean Hamann

Les analyses des chercheurs, publiées dans un récent numéro du Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology, indiquent que les concentrations de plomb mesurées dans les mai-sons sont peu élevées comparées à ce qui était observé il y a quelques décennies. « Les règlements limi-tant l’usage du plomb dans l’es-sence et dans la peinture ont réduit considérablement la présence de ce contaminant dans l’environne-ment », observe Patrick Levallois.

Toutefois, même si l’exposition au plomb est faible, elle se réper-cute directement sur la plombémie des enfants, poursuit-il. Ainsi, le risque qu’un enfant ait un taux de plomb relativement élevé – au-delà du 75e percentile – augmente par un facteur 4 lorsque la concentra-tion en plomb dans l’eau du robi-net se situe dans le tiers supérieur. Pour la poussière – qui contient du plomb provenant de l’intérieur

et de l’extérieur de la maison –, ce risque augmente par un facteur 3 lorsque l’exposition est dans le tiers supérieur. Pour la peinture, le ris-que est deux fois plus grand.

« Malgré les efforts déployés pour réduire les sources de plomb, ce contaminant est toujours présent dans l’environnement, souligne le chercheur. Les plombémies que nous avons mesurées chez les enfants sont basses, mais il faut tout de même être prudent étant donné qu’il n’existe pas de seuil sous lequel ce contaminant est sans danger. Les enfants, vu leur croissance rapide et leur propen-sion à tout porter à la bouche, sont particulièrement à risque. » Le plomb ingéré se diffuse dans l’or-ganisme pour atteindre le cerveau, le foie, les reins et les os. Il affecte particulièrement le développe-ment du cerveau et du système nerveux. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’exposition au plomb entraîne annuellement 600 000 nouveaux cas de défi-cience intellectuelle chez l’enfant dans le monde.

Que faire pour réduire le risque d’exposition au plomb chez les enfants? « Pour les bébés nourris au biberon tout comme pour les femmes enceintes, les autorités

de santé publique recommandent l’installation d’un filtre sur le robi-net ou la consommation d’eau embouteillée, répond le chercheur. Il faut également appliquer des mesures d’hygiène comme le net-toyage régulier des planchers et le lavage des mains avant les colla-tions et les repas. Des mesures de prévention particulières s’impo-sent si des travaux de rénovation sont effectués dans le logement. »

L’étude est signée par Patrick Levallois, Julie St-Laurent, Denis Gauvin, Marlène Courteau et Cél ine Campagna, de l ’Uni-versité Laval et de l’INSPQ, et par cinq chercheurs de l’École Polytechnique et de Santé Canada.

par une réduction de 7 % des maladies coronariennes et de 10 % des accidents vascu-laires cérébraux. »

Endosser des rôles mul-tiples, comme ceux de mère et d’employée, peut entraîner un stress physiologique et psychologique potentielle-ment néfaste à la santé car-diovasculaire, poursuit-elle. Comment s’en prémunir ? « Pour les femmes, la chose la plus simple est de modi-fier l’environnement familial

recherche

Malgré les efforts déployés pour réduire les sources de plomb, notamment dans l’essence et dans la peinture, ce contaminant est toujours présent dans l’environnement

«Endosser des rôles multiples, comme ceux de mère et d’employée, peut entraîner un stress physiologique et psychologique potentiel- lement néfaste à la santé cardio- vasculaire

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Sur les familles recomposéesOn considère souvent que la situation de l’enfant qui vit au sein d’une famille recomposée, avec des allers-retours fréquents chez l’un ou l’autre des parents, peut être une source de problèmes pour lui. « Il y a bien des préju-gés qui persistent à l’égard de ces familles. En fait, la réalité est que certaines recherches démontrent que 80 % des enfants y trouvent des ressources supplémen-taires, et plus de gens pour prendre soin d’eux. »

Sur la responsabilité sociale des médecins

Le médecin est investi d’une responsabilité sociale qui devrait l’inciter à faire montre d’une pensée critique par rapport à sa pratique et aux meilleures façons d’améliorer la santé de la population, incluant les mesures sociales, estime Pierre Jacob Durand. « Il est difficile de cultiver une pensée vraiment critique, en dehors des sentiers battus [..] Il est plus facile de se conformer à des consensus écrits par les experts […] Plus facile aussi de se constituer une clientèle qui me ressemble parce que plus aisée, plus instruite, autonome et pas trop malade... Mais qu’en est-il de notre responsabi-lité sociale envers les plus vulnérables ? »

Sur l’échec du projet de réforme du Sénat canadien

Le vendredi 25 avril, les huit juges de la Cour suprême ont rejeté à l’unanimité le projet de loi du gouvernement fédéral visant la réforme du Sénat. Selon le jugement, l’approche unilatérale du gouvernement Harper dans ce dossier est inconstitu-tionnelle. Les magistrats considèrent que trois des quatre points du projet de loi requièrent l’appui des provinces. Pour le constitu-tionnaliste Patrick Taillon, le jugement est une vérita-ble gifle à l’endroit du gou-vernement fédéral. « C’est l’échec d’une attitude où le gouvernement dit qu’il peut réformer le Sénat tout seul. Il n’y a même pas eu un début de discussion ! »

technologiesils ont dit...

Claudine Parent, profes-seure à l’École de service social

Le Devoir, 30 avril

Pierre Jacob Durand, profes-seur à la Faculté de médecine

L’Actualité médicale, 9 avril

Patrick Taillon, professeur à la Faculté de droit

Le Soleil, 26 avril

« Notre constat est positif. Parmi nos enseignants, les réfractaires au numé-rique sont très peu nombreux. Tout le monde recourt à des outils numériques, d’une manière ou d’une autre. Notre objectif consiste à faire connaître davan-tage le potentiel du numérique, à faire état des outils existants. »

Ce bref bilan sur la place du numérique dans la formation à l’Université est celui de Claude Savard, le président de la Commission des études. Le mardi 6 mai, lors de la séance ordinaire du Conseil universitaire, ce dernier a déposé un avis éclairant d’une quarantaine de pages sur la question. La presque totalité des membres du Conseil a voté en faveur du document.

« Tous les auteurs s’entendent pour dire que le numérique offre un poten-tiel énorme pour la formation universi- taire, explique-t-il. Pour la commission, il est incontestable que le numérique représente une tendance forte qui doit être appuyée. »

L’avis de la commission contient 12 recommandations. Elles visent la mise en place, à l’Université, de moyens nova-teurs et réalistes pour développer davan-tage l’usage des technologies numéri-ques par les enseignants et les étudiants. Il est notamment recommandé que les comités de programme revoient leurs objectifs, cours et méthodes d’ensei-gnement et d’évaluation à la lumière du potentiel que représente une utilisation appropriée de ces technologies.

Les comités devraient aussi porter une attention particulière à la maîtrise des habiletés techniques numériques mini-males que doivent avoir les nouveaux étudiants. Ces habiletés concernent notamment la recherche efficace de

Cap sur le numérique

l’information, la sauvegarde et l’archi-vage des données, et la réalisation des documents qui seront présentés.

« Les nouveaux étudiants sont suf-fisamment nombreux à avoir des la- cunes à ce niveau pour que l’on s’en pré-occupe, indique Claude Savard. Ceux qui éprouvent des difficultés doivent être accompagnés. »

Une autre recommandation vise l’aménagement d’espaces physiques adaptés à l’utilisation du numérique. « Il s’agit d’une tendance assez lourde aux États-Unis comme en Europe », dit-il. La salle d’apprentissage actif de la Bibliothèque, qui a démarré ses acti-vités en janvier dernier, en constitue un bel exemple.

Selon la commission, les enseignants devraient être encouragés à intégrer dans leurs cours, et de façon graduelle, les outils numériques spécialisés qui semblent les plus appropriés pour leur discipline. Cette sensibilisation peut se faire, entre autres, en suivant le cours Le plaisir de faire apprendre. « À l’Univer-sité, souligne Claude Savard, les outils qui offrent un grand potentiel péda-gogique, mais qui sont plus complexes comme les wikis, les portfolios numé-riques ou les tutoriels, sont beaucoup moins utilisés que les outils convention-nels comme le courriel, le traitement de texte ou les logiciels de présentation tels PowerPoint. L’intégration du numérique dans la formation est donc partielle. »

Au Québec, l’Université Laval a été parmi les premières à prendre le virage du numérique pour sa mission d’ensei-gnement. L’offre de cours à distance et la plateforme numérique pour l’enseigne-ment appelée Environnement numéri-que d’apprentissage (ENA) constituent

aujourd’hui des forces institutionnelles. C’est pourquoi la commission recom-mande de maintenir un appui prioritaire au développement de l’ENA.

« Dans le dossier du numérique, l’Uni-versité se situe dans le peloton de tête au Québec, même au Canada, pour deux raisons, explique Claude Savard. Elle offre un grand nombre de cours à dis-tance depuis des années, ce qui nous a permis d’expérimenter et de peaufiner les contenus des cours. Par ailleurs, l’Université se distingue avec son propre environnement numérique d’appren-tissage qu’elle peut faire évoluer selon ses besoins. »

La souplesse de l’ENA permet de faire du développement sur mesure. Jusqu’à l’automne 2013, 344 amélio-rations avaient été apportées à cette plateforme qui connaît une croissance continue depuis trois ans. Deux ensei-gnants sur trois utilisaient l’ENA dans leur enseignement et quatre étudiants sur cinq suivaient au moins un cours sur cette plateforme.

Il est notamment recommandé que les comités de programme revoient leurs objectifs, cours et méthodes d’enseignement et d’évaluation à la lumière du potentiel que représente l’utilisation de ces technologies

La Commission des études fait 12 recommandations pour renforcer la place des outils numériques dans la formation à l’Universitépar Yvon Larose

La salle d’apprentissage actif de la Bibliothèque, qui a démarré ses activité en janvier dernier, constitue un bel exemple d’espace physique adapté à l’utilisation du numérique. photo Marc Robitaille

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Q3

Plusieurs vigiles ont été organisées en mémoire de Mathilde Blais, une cycliste heurtée par un camion-grue il y a quel-ques jours à Montréal. Déjà, le ministre des Transports a promis de revoir le Code de la sécurité routière concernant l’interdiction d’utiliser les trottoirs pour les cyclistes. D’autres aménagements devraient suivre selon Jean-Marie De Koninck qui préside la Table québécoise de la sécurité routière. Le professeur de mathématiques coorganise également le Tour du silence à Québec, une activité qui vise notamment à promouvoir la sécurité cycliste et routière.

Q Selon vous, quelle répercussion aura cet accident sur les déplacements en vélo au Québec?R Je crois que le décès de Mathilde Blais va avoir un effet très important. Il s’agit d’une cycliste avec un comportement irréprochable : elle roulait à droite sur la chaussée, elle était dans son droit et s’est fait carrément tuée. J’espère qu’on ne va pas l’oublier. Son histoire devrait éveiller beaucoup de consciences, car son décès a attiré beaucoup de sympa-thie dans l’opinion publique, mais aussi beaucoup d’incompréhension. Pourquoi un tel événement est-il arrivé? Il s’agit clairement d’un cas de cohabitation sur la chaussée, car ni l’ébriété ni la vitesse excessive ne sont en cause. Les gens sont en état de choc : ils ne veulent pas que cela se reproduise. Il est temps que les responsables des automobilis-tes, des cyclistes et des piétons se réu-nissent à Montréal avec les politiciens pour établir une stratégie et un plan d’action qui favorisent le partage de la route. Tous doivent prendre conscience que nous devons utiliser la route de façon intelligente.

Q Que faut-il changer en priorité ? Le Code de la sécurité routière ? Les amé-nagements urbains? R Il faut avoir une approche intégrée pour favoriser la cohabitation entre les différents modes de transport. Le Code de la sécurité routière est devenu un peu désuet, car le vélo n’est plus seulement

Jean-Marie De Koninck sur la sécurité routière des cyclistes

un loisir aujourd’hui : il constitue aussi un mode de transport adopté par plu-sieurs pour aller au travail. Pour dimi-nuer le plus possible les sources de conflits entre automobilistes et cyclistes, il faut des aménagements routiers. Par exemple, on pourrait envisager que cer-taines voies piétonnières soient à double usage, à la fois pour les piétons et pour les gens qui roulent à vélo. L’été dernier à Budapest, j’ai loué un vélo pour me ren-dre à un colloque de mathématiques et, à plusieurs reprises, je roulais sur le trot-toir dans des voies partagées par un mar-quage au sol. Lors d’un autre voyage à Melbourne en Australie, en août dernier, j’ai vu des voies pour vélos de 2,5 mètres et demi de large, alors qu’ici elles se limitent à 1 m. Avec un tel espace, il est impossible de se faire frapper par une portière. À Paris, les cyclistes peuvent rouler au côté des taxis dans les voies réservées aux autobus, qui sont très larges. Plusieurs études ont prouvé que plus il y a de vélos sur la route, plus les automobilistes adaptent leur conduite, ce qui diminue le nombre de collisions entre cyclistes et voitures. Actuellement, beaucoup de conducteurs ne savent pas comment réagir quand un vélo se trouve devant eux; ils se dépêchent de le dépas-ser au risque de faire des manœuvres dangereuses.

Q Quelles mesures du Code de la sécurité routière faut-il revoir en premier ?R Le montant des amendes destinées aux automobilistes qui ouvrent leur por-tière lorsqu’arrive un cycliste est vrai-ment à réévaluer. Trente dollars pour ce type d’infraction, ce n’est vraiment pas dissuasif. À la table de concertation où siègent 45 personnes [aussi bien des représentants du camionnage, des auto-mobilistes, des cyclistes que des gens du ministère du Transport ou de la police], on a adopté une proposition pour per-mettre une circulation à double sens pour les cyclistes dans certaines rues à sens unique. Cela devrait entrer en vigueur prochainement. J’aimerais aussi suggérer à la Table une disposition adop-tée par l’Idaho, dans l’Ouest américain, il y a une trentaine d’années. Il s’agit du rolling-stop. Cette règle permet aux cyclistes de considérer les arrêts comme des cédez le passage, et donc de simple-ment ralentir à une intersection avant de s’engager. Contrairement à l’automobi-liste, dont plusieurs obstacles obstruent la vue, le cycliste a une vision périphé- rique presque parfaite. Dans l’Idaho, les gens en vélo ont aussi le droit de consi-dérer les feux de circulation comme des arrêts, et donc de repartir dès que la cir-culation le permet. Dans cet État, la pra-tique du vélo est donc facilitée et le bilan routier pour les cyclistes est très bon.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Chaque automne, des étu-diants étrangers inscrits au premier cycle suivent le cours Insertion universitaire en milieu francophone nord-américain. Dans ce cours, une activité consiste à arpenter le campus avec une tablette tac-tile iPad supportant l’applica-tion mobile Laval Virtuel.

« En équipe de trois ou quatre personnes, ils suivent le trajet indiqué sur la tablette, explique la responsable du cours, la chargée de cours à la Direction générale du pre-mier cycle Catinca-Adriana Stan. En tout, ils s’arrêtent devant 12 pavillons. Le trajet dure de 60 à 90 minutes. »

Le 1er mai à Montréal, Catinca-Adriana Stan a pré-senté l’application Laval Virtuel lors du 2e Colloque international sur les tech-nologies de l’information et de la communication en éducation. L’application éla-borée à l’Université Laval a pour but d’aider les étudiants étrangers qui ne connaissent ni la structure du campus ni l’organisation d’une cité universitaire. « Notre outil géomatique permet à ces étu- diants de mieux s’orien-ter par la suite sur le cam-pus, indique-t-elle. Nous y avons inclus des contenus leur permettant de connaî-tre, entre autres, les services offerts. L’application donne beaucoup plus d’informa-tion que l’œil peut en détec-ter lors d’une visite guidée classique. »

D e v a n t c h a c u n d e s pavil lons, Laval Virtuel informe l’utilisateur sur l’his-torique et l’architecture du bâtiment, sur les facultés,

Suivez le guide virtuel !

Une nouvelle application mobile permet de découvrir la cité universitaire de manière originale et davantage en profondeur par Yvon Larose

les services et les unités de recherche qui s’y trouvent. Durant le parcours, l’étudiant peut se référer, sur sa tablette, à une carte en trois dimen-sions du campus. Celle-ci est connectée à la fonction GPS pour la localisation spatiale de l’utilisateur. « La carte en 3D du campus ne permet pas de tourner sur soi-même sur 360 degrés, souligne Catinca-Adriana Stan. Les étudiants doivent se dépla-cer au pavillon X ou Y s’ils veulent lire l’information les concernant. Nous voulons qu’ils découvrent l’espace du campus en marchant et qu’ils se l’approprient. »

Catinca-Adriana Stan et la professeure Margot Kaszap, du Département d’études sur l’enseignement et l’ap-prentissage, ont construit le contenu de Laval Virtuel. Sur le terrain, devant le pavillon Louis-Jacques-Casault, on peut lire sur la tablette tactile que ce professeur de physi-que a été le premier recteur de l’Université au milieu du 19e siècle. Le pavillon abrite notamment le Département des sciences géomatiques. « Un texte accompagne la mention de ce département, indique la chargée de cours. Il est mentionné que l’Univer-sité est la seule au Québec à offrir une formation aux trois cycles dans cette discipline. »

Margot Kaszap et Catinca-Adriana Stan ont repris à leur compte une technologie mise sur pied dans ce département en 2012 par l’étudiant Benoit Duinat, en collaboration avec la professeure Sylvie Daniel. Cette application mobile per-mettait de visualiser en temps

réel les infrastructures sou-terraines présentes sur le campus. Elle s’appuyait sur des données lidar terrestres qui ont servi à composer des bâtiments tridimensionnels en haute définition. Ces données avaient été relevées en 2010 par un laser à haute précision utilisé pour des balayages à 360 degrés sur le campus.

L’Université accueille chaque année quelque 2 000 étudiants étrangers. Une fois le parcours Laval Virtuel terminé, les partici-pants retournent en classe où se fait une rétroaction sur les informations trans-mises. En plus des tablet-tes iPad, l’application est téléchargeable sur les télé-phones intelligents iPhone. Les deux conceptrices de Laval Virtuel envisagent d’améliorer le contenu de ce produit dans l’avenir. « Ce serait une bonne chose que tous les nouveaux étu- diants puissent faire une visite guidée avec cette application durant leur semaine d’initiation », sou-tient Catinca-Adriana Stan.

Devant chacun des pavillons, Laval Virtuel informe l’utilisateur sur l’historique et l’architecture du bâtiment

Jean-Marie De Koninck

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M o s t a r . B o s n i e -Herzégovine. 9 novembre 1993. Dans le matin enfumé, le son des fusils-mitrailleurs déchire l’air. Le tonnerre retentit. Almir Bali est brus-quement tiré de son som-meil. Son vieux corps de huit décennies semble monté sur ressorts. Le grondement réel du ciel se dissocie de celui du rêve dont il émerge. Un mince laps de temps s’écoule avant que tout redevienne net, mais déjà, il n’a aucun doute. Il sait ce qui vient de se produire ; son visage s’en ride encore un peu plus. Un instant, il regarde les ves- tiges épars de son désespoir : les assiettes, les bols sales, empilés, pêle-mêle; une cou-verture rongée; un amoncel-lement de bouteilles... Un rouge aux trois quarts vide retient son œil un court ins-tant; sa poitrine se serre, sa vue se trouble. Une violente douleur lui déchire le cœur, le traverse verticalement, comme la foudre. Il reste là un moment, raidi, hésitant. À quoi bon? pense-t-il. Et, pourtant, il en a la certitude : il doit déplacer sa frêle car-casse vers les grondements de l’orage. Vers le déchaîne-ment des feux. Un nouveau coup de tonnerre le remet en mouvement. Sans atten-dre, il saisit son manteau et sort de l’appartement. Une lumière grise éclaire la cage d’escalier. Deux paliers plus bas, un mur passe au tamis la lumière du jour. Les balles rongent toute la ville.

Dehors, le ciel est bleu. Un mirage qui camoufle la ter-reur. On n’entend que le sac-cage arythmique des AK-47. Une odeur de sang taraude les narines. Dissimulées derrière des rideaux, quel-ques silhouettes suivent la progression d’Almir dans la cité déserte. Tonnerre. Prenant à gauche sur la Brace Fejica, Almir descend la rue en direction de la rivière. Ses pieds s’égarent sur les débris qui jonchent la voie. Des deux côtés, les façades ne sont plus que des constellations de cratè-res. Tonnerre. Le temps se fait court, comme le souffle d’Almir. Sa vue se voile dans un sursaut de rage. Toutes ces années à maintenir le passé solide, toutes ces années de labeur, soufflées par l’hys-térie collective. La vieille ville passe dans une tem-pête de poussière. Des deux côtés de la vallée, les voix des canons se répondent.

MostarUn vieil homme et un trait d’union

par Frédéric Bertrand, étudiant au baccalauréat en études littéraires

Comme inconscient du dan-ger, Almir avance dans un nouveau grondement. Des combattants, abrités derrière un muret le regardent passer, hébétés. L’un des Bosniaques s’approche timidement pour le retenir, mais déjà il est hors d’atteinte ; de toute atteinte, semble-t-il, même de celle des balles. Le décor se fait plus ravagé. Almir semble seul en scène. Tonnerre. Il fixe un regard impérieux sur le ravin qui sépare les deux peuples maintenant ennemis. Il les arrêtera, ils s’en ren-dront bien compte. Il a pour lui l’entêtement des vieillards. Aux abords de la Neretva, il prend vers le sud, guidé par le nuage de poussière en sus-pension au-dessus du lit de la rivière. Nouvelle détonation, nouvelle colonne de pous-sière; le pont tressaille sous l’impact. Son pont! Almir court, désarticulé, les traits ravagés. Il a passé sa vie à res-taurer le Stari Most. Tous les jeux de la lumière sur ses pier-res, il les connaît. Au creux de ses mains, il porte le sceau du pont. Devrait-il maintenant se taire ? Le regarder être mis en pièce ? Tonnerre. Un nou-vel obus percute le dos-d’âne du pont. Almir se précipite, espérant arrêter le massacre des artilleurs.

Apparaissant sur le Stari Most, il marche vers le centre du pont dans un enchevê-trement de débris. À peine quelques secondes plus tard, il est plaqué au sol par le souffle d’un nouvel obus. Péniblement, il se redresse en tâtant ses poches et finit par en extraire un mou-choir blanc, mince bouclier contre la destruction. Par ses assauts contre le Stari Most, trait d’union entre Orient et Occident, un peuple se nie, se déchire, s’annihile. Seul, avec son dérisoire carré blanc, Almir supplie. La poussière colle sur ses larmes; chair du pont contre sa peau. Au milieu du claquement des kalachnikovs, un vrombis-sement fend l’air, arrache au pont quelques pierres. Almir en a le dos plaqué contre le parapet. Il n’entend plus rien. Il a perdu son mouchoir de paix. Une douleur aigüe lui enserre la poitrine. Hurlant, il se relève en faisant de grands gestes inutiles. Surchauffé, l’air siffle et Almir tombe à la renverse. Son cœur le lâche. Crise cardiaque au milieu du pont... Pourtant, lorsqu’il écarte sa main crispée, le sang jaillit du point d’entrée de la

balle. Sa tête, l’univers entier tourne. Quand tout ce qu’on a aimé s’effrite, quand le passé s’effondre sous les assauts d’un moment de démence, il ne reste plus qu’à sombrer soi-même dans le néant. Le tonnerre gronde encore quelque part... Almir Bali sent qu’il s’enfonce, emporté dans un lieu flou, incertain, d’une apesanteur cinétique. Fermant les yeux, il ne res-sent plus rien, sinon le froid glacial de l’abîme liquide. De si loin, les caméras des télévi-sions ne capteront pas le petit vieux qui tombe avec le pont.

Le monDe ciRcuLaiReAvec précaut ions , i l se redresse, prenant bien garde à ce que sa tête ne dépasse pas l’arrête du mur effondré. Il a un peu froid après cette nuit passée à la belle étoile dans une chambre sans toit. Il s’étire un instant puis, se ramassant sur lui-même, il tire sa couverture informe et essaie vainement de s’en cou-vrir. La chaleur lui manque. Une cigarette aidera peut-être. Il en grille une dans l’espoir de se réchauffer. Rien n’y fait en ce matin de novem-bre. Les montagnes semblent trop proches, trop oppres- santes pour l’esprit; il gre-lotte. Il jette un regard cir-culaire sur la pièce vide. Par terre, tout près de lui, gît une peluche dont la tête est à moi-tié détachée. Il sépare celle-ci de son tronc. Un sourire amer s’accroche à ses lèvres. Aleksa Matvejevic ne se considère plus comme un enfant; à dix-neuf, il n’est pas un homme non plus. Il est ailleurs ou autre chose... un patriote... un chasseur... un prédateur. Il est au-delà de toutes ces considé-rations : c’est un surhomme. Sortant de sa poche une flasque de vodka frelatée, Aleksa espère un réveil per-cutant, mais aussi un début d’oubli, de détachement. Pourtant, seule la gorge lui brûle. Une deuxième, puis une troisième cigarette sont réduites en cendres. Aleksa rampe jusqu’à une trouée et jette un bref coup d’œil à la ville en contrebas.

Dans la cité, rien ne bouge. Seul le son régulier et apaisant de la Neretva lui parvient. Ces instants à vide l’ennuient. Chaque fois, ils lui impo-sent une question qu’il tente d’écarter. Aleksa songe avec horreur à ce qu’il fera après la guerre... Après la guerre... Après... Comme toujours, il n’y a rien. Pas d’avenir, pas

de possibles. La guerre ne doit pas cesser. C’est la seule solution face à l’angoisse qui le tenaille. Au point du jour, un obus explose et Aleksa ne peut s’empêcher de sur-sauter. Il regarde par l’ouver-ture sur sa gauche et ne voit qu’un nuage de poussière en suspension devant le Stari Most. Une seconde explo-sion lui fait comprendre que le vieux pont sera finalement détruit. Les symboles ne doi-vent pas subsister, la guerre est totale. Ne reste qu’une perdition absolue, où tout doit être anéanti, jusqu’à son être même. Le dos appuyé sur la muraille, Aleksa est saisi de vertige. Il se reconnaît dans ce nihilisme exacerbé, dans cette chute. Le son des combats reprend. D’un geste rapide, il tend le bras, ramasse son fusil. Il se traîne vers une fente qui fait face au pont et, à la dérobée, scrute la cité. D’ici ce sera parfait.

Avec le canon de son fusil pointé sur la ville, Aleksa occupe une jolie position. Toutefois, il n’est pas là pour le paysage. Il préfère le confinement. Pour Aleksa, le monde redevient, comme chaque jour, circulaire. L’œil gauche dans le viseur, l’index droit sur la gâchette, il reprend la position dans laquelle i l se sent tout- puissant. Il a pouvoir de vie et de mort. Il est Dieu. Le pont continue de recevoir les obus croates sans broncher, les uns après les autres; seul le nuage de poussière in- dique la blessure. Aleksa con- temple la destruction dans son cercle de vision, à l’abri, en vase clos. Le monde se limite en fait à ce cercle. Rien ne peut lui arriver qu’il n’ait vu venir. Après un moment, lassé de voir que le pont tient bon, il se met à parcourir de la pointe de son arme les rues de la ville. Il entend des tirs, mais ne trouve personne à

frapper de son jugement. Il retire un moment son œil du télescope pour étouffer un bâillement, puis reporte son regard sur la cité. Descendant lentement la rive opposée, la mire tourne sur le pont pour y découvrir un homme faisant de grands gestes, un mou-choir blanc à la main. Aleksa, un sourire en coin, regarde le vieil homme s’agiter; il le détaille, prenant son temps, savourant l’instant divin. Étrangement, son visage ne lui semble pas inconnu... Le pont est secoué par un nou-vel impact. Alors que le nuage se dissipe, l’homme, tombé à la renverse, cherche partout son mouchoir. Il le voit net-tement se relever et hurler. Sa voix ne l’atteint pas, seule l’image se fixe. À cet instant, Aleksa presse la détente. Puis tout se passe très vite. Il reconnaît le vieillard. En retirant brusquement son œil du viseur, les traits de l’homme qui s’effondre sur-gissent d’un lointain passé: une vieille connaissance qui l’amenait, enfant, jouer dans les bâtiments qu’il restau-rait, lui expliquant une foule de choses sur l’histoire de la ville... Quand on met toute sa peine et sa rage au cœur des balles, quand l’avenir n’est plus que la pointe d’un fusil, il ne reste plus qu’à plonger tête première dans l’abîme... Un ultime obus atteint le pont en son centre. Dans le gras fracas et le tourbillon de poussière qui s’ensuit, le pont disparaît en emportant avec lui le vieil homme dans les flots de la Neretva. La pointe de regret qu’Aleksa ressent un moment s’efface quand il ferme les yeux. Une fébrilité rageuse s’empare de lui. Il ne saurait dire si c’est au sujet du petit vieux ou du pont. Le monde redevient circulaire; c’est la guerre, il est soldat, il doit se chercher une nou- velle victime.

Ce concours consiste à illustrer de manière originale et créative le texte gagnant du concours littéraire du Cercle d’écriture de l’Université Laval (CEULa) qui s’est terminé en janvier. Trois gagnants ont été sélectionnés en mars par le jury. Ces derniers ont remporté des prix de 400 $, 200 $ et 100 $ et voient leur illustration publiée dans le journal Le Fil ainsi que dans la revue littéraire du CEULa, L’écrit primal.

La remise des prix a eu lieu le 3 avril au Petit Impérial. Ce concours est organisé pour la 19e année consécutive par le Bureau de la vie étudiante, Le Fil et le CEULa.

Concours L’image des mots

2e prix, Anthony Charnonneau Grenier, maîtrise en études littéraires

1er prix, Adam Langevin, baccalauréat en pratique des arts visuels et médiatiques

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9l’image des mots

2e prix, Anthony Charnonneau Grenier, maîtrise en études littéraires

1er prix, Adam Langevin, baccalauréat en pratique des arts visuels et médiatiques

3e prix, Dominique Blain, baccalauréat en design graphique

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Championne de vulgarisation scientifiqueCatherine Tremblay, étudiante au doctorat en génie mécanique sous la direction du pro-fesseur Jean Ruel, a remporté, le 17 avril, la finale universitaire du concours Ma thèse en 180 secondes. Celle-ci a brillamment vulgarisé le sujet de son projet de recherche, soit les techniques de construction de valves cardia-ques par génie tissulaire. Neuf étudiants se disputaient la première place de ce concours pour accéder à la finale provinciale. Chaque faculté pouvait être représentée pour l’occa-sion. Organisé par l’Association francophone pour le savoir (Acfas), ce concours permet à des étudiants de présenter, en trois minutes, un exposé clair, concis et convaincant sur leur projet de recherche devant un auditoire pro-fane. Catherine Tremblay représentera l’Uni-versité Laval à la finale nationale qui se dérou-lera lors du 82e congrès de l’Acfas le mercredi 14 mai, à 17 h 30, à l’Université Concordia.

Trois professeurs de médecine honorésTrois professeurs de la Faculté de médecine ont obtenu le Certificat de mérite de l’Asso-ciation canadienne pour l’éducation médi-cale (ACÉM). Il s’agit d’Éric Philippe et de Jean-Pierre Beauchemin, du Département de chirurgie, ainsi que Bernard Têtu, du Département de biologie moléculaire, biochimie médicale et pathologie. Ce prix récompense l’engagement des membres du corps professoral des facultés de médecine canadiennes envers l’éducation médicale. La remise du certificat a eu lieu lors de l’assem-blée générale annuelle de l’ACÉM à Ottawa, le 27 avril, lors de la Conférence canadienne sur l’éducation médicale 2014.

Blogues de science sur le podiumDeux billets parus sur le site Web des blo-gues de Contact figurent dans le recueil Les meilleurs blogues de science en français 2014. Il s’agit de « Perdre du poids et de la dignité », de Simone Lemieux, professeure au Département des sciences des aliments et de nutrition, et « Population humaine: jusqu’où aller? », d’André Desrochers, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt. L’ouvrage présente une sélection de 50 billets provenant surtout de France et du Québec. Cette deuxième édition de l’antholo-gie, coordonnée par Science-Presse et publiée aux éditions MultiMondes, présente quel-ques nouveautés et propose aussi un premier répertoire de 155 auteurs francophones qui donnent dans le blogue scientifique.

Pour lire les blogues de Contact : www.contact.ulaval.ca/blogues.

Des chercheurs des facultés de Pharmacie et de Médecine ont décou-vert de nouveaux marqueurs génétiques qui permettent de prédire si le can-cer de la prostate d’un patient risque de récidiver ou non après traitement. Cette découverte, publiée dans la revue Clinical Cancer Research, constitue un pas de plus vers des traitements person-nalisés du cancer de la prostate, adaptés au bagage génétique de chaque patient.

Le cancer de la prostate est une maladie génétique qui se présente sous plusieurs formes, rappelle l’un des responsables de l’étude, le professeur Éric Lévesque, de la Faculté de médecine. « Certaines tumeurs sont indolentes et peuvent le demeurer pendant des décennies alors que d’autres se développent rapidement et nécessitent des traitements médicaux appropriés. Pour éviter des traitements inutiles aux patients qui n’en ont pas besoin et pour traiter en priorité ceux qui doivent l’être, il faut pouvoir dépar-tager les cas. Les critères cliniques et histologiques utilisés présentement pour établir à quel type de cancer on a affaire donnent des résultats imparfaits. »

La solution pourrait bien se trouver dans les gènes des patients, ont décou-vert le professeur Lévesque et ses col-laborateurs après avoir suivi pendant plus de 7 ans 739 patients opérés pour une tumeur de la prostate. En effet, les

Traitements sur mesureLa découverte de nouveaux marqueurs de risque du cancer de la prostate rapproche les patients d’un traitement adapté à leur génomepar Jean Hamann

chercheurs ont découvert 5 marqueurs liés à la récidive du cancer. Ces mar-queurs sont des gènes qui interviennent dans la cascade d’une hormone sexuelle appelée œstradiol. « On pense que les interactions entre les œstrogènes et les androgènes créent un environnement qui influence l’évolution du cancer de la prostate », avance Éric Lévesque.

Des travaux antérieurs de cette équipe avaient permis d’associer d’autres mar-queurs au risque de récidive du cancer de la prostate. « Chacun d’eux a une valeur prédictive faible, précise le cher-cheur, mais grâce à une combinaison de 8 d’entre eux, on parvient à définir quatre sous-groupes distincts aux-quels correspondent différents risques de récidive. »

Les chercheurs entendent maintenant tester la valeur prédictive de leurs mar-queurs sur un groupe de 2000 patients. « Nous voulons d’abord savoir si notre approche tient la route chez des hommes qui ont été opérés pour le cancer de la prostate. Si les résultats sont concluants, nous allons la tester à d’autres stades de la maladie. Idéalement, nous souhaitons pouvoir prédire l’évolution d’une tumeur dès sa découverte afin de prendre les bonnes décisions thérapeutiques. »

L’équipe qui a réalisé cette étude est composée d’Éric Lévesque, d’Isabelle Laverdière, d’Étienne Audet-Walsh, de

Patrick Caron, de Mélanie Rouleau, d’Yves Fradet, de Louis Lacombe et de Chantal Guillemette. La professeure Guillemette est coresponsable de l’étude et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en pharmacogénomique.«Idéalement, nous souhaitons pouvoir prédire l’évolution d’une tumeur dès sa découverte afin de prendre les bonnes décisions thérapeutiques

Une partie de l’équipe qui a réalisé les travaux : Chantal Guillemette, Éric Lévesque et Étienne Audet-Walsh. photo Marc Robitaille

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11artsen bref

Laval en spectacle revient en force !De la musique, de la danse, du chant et du théâtre : voilà le programme varié qu’a pré-paré l’équipe de Laval en spectacle pour sa 10e

édition. Cette année encore, les organisateurs mettront tout en œuvre afin que cette soirée mettant en vedette le personnel de l’Univer-sité soit un moment inoubliable. L’activité sera animée par Jean-Paul Laforest, profes-seur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. photo Marc Robitaille

Spectacle : vendredi 30 mai, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire (pavillon Palasis-Prince). Exposition : du 19 au 30 mai, avec vernissage le 22 mai à 17 h, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût des billets : 10 $ en pré-vente, 14 $ au guichet le soir du spectacle et 5 $ pour les enfants. Réservation en ligne : www.lavalenspectacle.ulaval.ca

Carré rougeÀ l’occasion de la 7e Manif d’art de Québec, la Galerie des arts visuels présente « At the End of the Visible Spectrum » de l’artiste canadienne Gisele Amantea. Plusieurs formes de résistance sont évoquées dans la produc-tion de cette artiste dont les premiers travaux traitaient de la marginalisation individuelle et collective. Gisèle Amantea poursuit cette réflexion en prenant comme point de départ le carré rouge, symbole de protestation récente au Québec.

Jusqu’au 1er juin, à la Galerie des arts visuels (édifice la Fabrique, 255, boul. Charest Est).

Enseignants et artistes« Complémentaire » : c’est sur ce thème qu’a lieu l’exposition des finissants au baccalau-réat en enseignement des arts plastiques. La complémentarité explique bien leur parcours universitaire avec une formation réunissant les arts plastiques, les arts dramatiques, la pédagogie et les arts visuels. À la fois ensei-gnants et artistes, les finissants proposent non seulement un aperçu de leur création artistique, mais aussi des outils didactiques et pédagogiques réalisés au cours de leurs quatre années d’études à l’École des arts visuels.

Jusqu’au 15 mai, à l’École des arts visuels (édifice la Fabrique, 255, boul. Charest Est). Vernissage le 9 mai à 17 h.

Après plus d’un quart de siècle d’existence, le Musée de la civilisation de Québec, en raison de son succès, est confronté à un problème d’espace. Pour demeurer à la fine pointe, il se doit d’agrandir ses zones d’ac-cueil et d’exposition. Plus précisément, il doit repenser la qualité et la polyvalence des premières et améliorer l’accessibilité des secondes. Une seule solution s’impose : agrandir par l ’ intérieur. Pour l’architecte et profes-seur à l’École d’architecture Jacques Plante, le défi est de taille. « Les possibilités d’ex-pansion, dit-il, se résument, pour l’essentiel, à couvrir la cour intérieure et à utiliser les toits-terrasses. »

Cette problématique fait actuellement l’objet d’une exposition de travaux étu-diants au musée. Du 6 au 11 mai, les visiteurs peu-vent voir les maquettes, les dessins et les vidéos réali-sés par les 11 étudiants à la maîtrise en architecture inscrits cet hiver à l’atelier Conservation et restaura-tion dirigé par le professeur Plante. « Il s’agissait là d’un défi particulièrement inté-ressant pour les étudiants, affirme-t-il. L’idée du projet m’a été suggérée par le direc-teur général du musée. Le défi avait ceci de délicat qu’il fallait tenir compte du patri-moine architectural ancien, soit le bâtiment de pierre appelé maison Estèbe qui

Traitements sur mesuredélimite la cour intérieure, et du patrimoine architectural contemporain, soit le musée lui-même. »

L’atelier a permis la réa-lisation de six projets que Jacques Plante n’hésite pas à qualifier de fantastiques. « Le directeur du musée souhai-tait que les étudiants soient audacieux et ils l’ont été », souligne-t-il. Le professeur a demandé à ses étudiants de mettre en scène des par-cours intérieurs et extérieurs convaincants, d’imaginer un nouvel espace public poly-valent, et de faire une inté-gration soignée des systèmes structuraux et mécaniques du bâtiment.

D a n s l e u r p r o j e t , Marjolaine Morin et Mélissa Rhéaume regroupent les espaces d’accueil au centre du bâtiment. Des lamelles de verre givré créent des rideaux translucides structu-rants. Dans les hauteurs de la cour, un volume en bois sert d’espace d’exposition. « Ce projet très abouti se déve-loppe tout en finesse, sou-tient Jacques Plante. Avec beaucoup de doigté, la struc-ture de bois aérienne vient s’insérer dans l’espace de la cour. »

Lysanne Garneau et Élisa Gouin imaginent un nouvel espace couvert dans la cour intérieure qui valorise et intègre la maison Estèbe. La façade vitrée du musée, qui empêchait le regard du visi-teur de se porter jusqu’à la

façade de pierre du bâtiment ancien, a disparu. Les espaces ouverts au public sont agran-dis et favorisent un séjour plus long.

La proposition de David K i r o u a c e t G a b r i e l l e Rousseau consiste à rempla-cer le toit du musée, de l’avant à l’arrière, pour une réappro-priation des espaces sous- utilisés. La cour intérieure et les toits-terrasses devien-nent des espaces intérieurs utilisables à longueur d’an-née. L’emploi du verre givré favorise la lumière naturelle constante, en particulier dans les entrées principales.

J e a n - J a c qu i G a u d e t -Rocheleau et Laurence Pagé Saint-Cyr réaménagent l’in-térieur du musée à l’endroit où se trouvent les lieux de vente. Dans leur concept, un restaurant est installé dans la maison Estèbe. Ils dépla-cent dans la cour intérieure l’espace réservé aux enfants. L’entrée principale et les toits-terrasses se transfor-ment en de nouveaux espa-ces intérieurs coiffés d’un toit de forme triangulaire.

L’intervention d’Hélène Caron et de Maxime Lamer s’oriente autour de l’idée de strates s’intégrant à l’archi-tecture. Ces strates créent de nouveaux espaces que dyna-misent des entrées de lumière naturelle. C’est le cas dans la cour intérieure où de nou-veaux plans horizontaux de bois, de verre et d’acier favo-risent des jeux d’ombre et de lumière.

La proposition de Maxime Vinette-Leduc suit les lignes de force du musée. L’étudiant propose un élément créa-teur, une forme triangulée, qui parcourt le bâtiment. On

la trouve au niveau du toit et des escaliers extérieurs. Le projet vise à augmenter les espaces d’exposition et à clarifier l’allée centrale de l’édifice.

Les étudiants ont produit des vidéos sur leurs pro-jets. Elles seront en ligne jusqu’au 11 mai. On peut les visionner à l’adresse sui-vante : www.arc.ulaval.ca/agenda/exposition-projets-etudiants-latelier-conserva-tion-restauration-au-musee-civilisation.html. «Pour demeurer à la fine pointe, le Musée se doit d’agrandir ses zones d’accueil et d’exposition. Une seule solution s’impose : agrandir par l’intérieur.

Des étudiants en architecture réinventent l’image du Musée de la civilisationpar Yvon Larose

Agrandir par l’intérieurDans la proposition de David Kirouac et Gabrielle Rousseau, la cour intérieure et les toits-terrasses deviennent des espaces intérieurs utilisables à longueur d’année. L’emploi du verre givré favorise la lumière naturelle constante, en particulier dans les entrées principales.

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le fil | le 8 mai 2014actualités UL12

Avis officielConseil d’administration Séance ordinaire du 21 mai 2014 Ordre du jour

1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 16 avril 20144. Communications du président et du recteur5. Questions des membres6. Sur consentement des membres7. Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 mars 2014-Recommandation du Comité exécutif8. Calendrier des séances du Conseil d’admi-nistration pour l’année 2015 : modification9. Calendrier des séances du Conseil d’admi-nistration pour l’année 2016 : modification10. Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) : adoption de l’augmentation salariale du 1er juin 2014 au 31 mai 201511. Syndicat des employés et employées de l’Université Laval (SEUL) : renouvellement de la convention collective 2011-2016Huis clos (pts 11 à 22)ordre du jour courant23. Budget de fonctionnement 2014-2015 : indexation des frais institutionnels obligatoires (FIO)24. Règlement sur les frais d’admission et d’inscription : indexation des frais d’analyse du dossier d’admissionclôture de la séance

Le 9e festival 24 heures de science est à nos portes sur le thème « Entre l’art et la science, mon cœur balance ». Organisé par l’organisme Science pour tous, cet événe-ment grand public présente partout au Québec, les ven-dredi 9 et samedi 10 mai, plus de 250 activités scientifiques, dont des conférences, excur-sions, visites de laboratoire, ateliers, expositions, etc. Des organismes et des membres de l’Université participent activement à ce 24 heures en offrant des activités pour sti-muler le goût du grand public pour les sciences.

Le 10 mai, de 13 h à 14 h 30, au loca l 2320-2330 du pavillon Gene-H.-Kruger, les professeurs Jean Bousquet et Line Lapointe, du Centre d’étude de la forêt, donneront

24 heures pour découvrir la scienceune conférence sur l’utilité des terrains boisés en ville, leur protection et les trésors qu’ils recèlent. Une visite des boisés du campus suivra la conférence et permettra de découvrir leur biodiversité.

Les familles pourront parti-ciper à une chasse aux insec-tes au Jardin Roger-Van den Hende, toujours le 10 mai, à 13 h. Après les captures, elles pourront observer leurs bestioles sous microscopes binoculaires et en faire un montage.

L’Institut universitaire en santé mentale de Québec ( 2 6 0 1 , c h e m i n d e l a Canardière) présente quant à lui l’activité « Histoire, art et neurosciences, 1, 2, 3 cer-veau! » les 9 et 10 mai, de 9 h à 16 h 30. Dans un premier temps, les neuroscientifiques

expliqueront comment le corps fonctionne à l’électri-cité, puis il sera possible d’ob-server des neurones vivants grâce à de puissants micros-copes et lasers. La visite d’une exposition au Musée Lucienne-Maheux permettra de remonter le temps pour découvrir l’évolution de la psychiatrie. Enfin, on pourra contempler les œuvres des artistes du programme Vincent et moi en visitant la galerie d’art de l’Institut.

Au Musée de la civilisa-tion, le 10 mai à 14 h, Jean-René Roy, professeur au Département de physique, prononcera la conférence « Okéanos, une brève his-toire de l’eau », dans le cadre de l’exposition « Les maî-tres de l’Olympe ». Avec en toile de fond les déités de la

mythologie grecque Okéanos et Théthys qui personnalisent l’eau primordiale, le confé-rencier abordera l’origine de l’eau, sa présence dans l’Uni-vers et le système solaire, et sa rareté relative sur Terre.

Finalement, il y aura un bar des sciences sur les données ouvertes intitulé « Big Data, la ville et moi » le vendredi 9 mai, de 18 h à 19 h 30, à la brasserie La Korrigane (380, rue Dorchester). Y partici-pera notamment Stéphane R o ch e , p r o f e s s e u r e n s c i e n c e s g é o m a t i qu e s et membre de l ’ Inst i tut Technologies de l’informa-tion et Sociétés.

Pour consulter le pro-gramme du festival : www.science24heures.com.

Une chasse aux insectes au Jardin botanique Roger-Van den Hende, lors du 24 heures de science 2011. photo Jacques Allard

Généreuses bourses d’excellence à la FSAALe vendredi 4 avril, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) a souligné, pour la 41e année consécutive, l’implication et les résultats exceptionnels de plusieurs de ses étudiants lors d’une cérémonie organisée en leur honneur. À cette occasion, plus de 80 étudiants ont reçu 146 500 $ en bourses des mains de généreux donateurs du domaine de l’agroalimentaire. Ce montant est le plus élevé jamais octroyé lors d’une cérémonie de bourse d’excellence et d’implication à la FSAA. L’activité s’est déroulée sous la direction du vice-doyen aux études, Pierre-Mathieu Charest, à la salle le Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins en présence des professeurs, amis et parents des récipiendaires. La Faculté forme les futurs agronomes, agroéconomistes, spécialistes en sciences de la consommation, profession-nels en sciences et technologie des aliments, ingénieurs alimentaires, diététistes-nutritionnistes et ingénieurs en agroenvironnement. photo Jacques Beardsell

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le fil | le 8 mai 2014 société 13

Avec 75 % de ses habitants qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté, Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain. Pourtant, ce n’est pas dans son pays natal que Dany Laferrière a rencontré la vraie pauvreté, mais dans une petite ville des États-Unis. Un individu, à qui il deman-dait un renseignement, a continué son chemin sans lui répondre et sans lui accorder le moindre regard. Un automate, mort à lui-même et aux êtres humains qui l’entourent : voilà ce qu’a perçu Dany Laferrière de cet homme rencontré dans la rue. Oubliez l’hypothèse du racisme puisque l’individu en question avait la peau aussi noire que son interlocuteur, a précisé l’auteur de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer.

« Cette perte de contact avec l’autre, vous ne la rencontrerez jamais à Haïti », a soutenu Dany Laferrière, conférencier à l’occa-sion du dîner organisé récemment par Centraide au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack sur le thème de la pauvreté. La salle était bondée et le public a accueilli chaleureusement ce tout nouveau membre de l’Académie française et récipiendaire de nombreuses

Leçon de pauvretéLe confort n’est pas la mesure de toute chose, soutient l’écrivain Dany Laferrièrepar Renée Larochelle

distinctions, dont le Prix Médicis 2009 pour son roman L’énigme du retour.

On parle souvent de ce fameux sourire qu’arborent tous les pau-vres de la terre. Ils n’ont rien mais ils semblent pourtant heureux, s’étonnent ainsi les riches de ce monde. Les pauvres sourient

également à Haïti, mais il y a plus, estime l’écrivain. « Le confort n’est pas la mesure de toute chose, dit Dany Laferrière. Dans les rues de Port-au-Prince, cela rit, chante et bouge. Des personnes qui ne savent ni lire ni écrire ont le pin-ceau à la main et peignent des arbres qui croulent sous les fruits, toute une végétation luxuriante absente de la ville. D’où vient cette explosion de couleurs dans ce décor en ruines? Cela me hante. »

« En Haïti , poursuit Dany Laferrière, on dit qu’un homme

est toujours vivant tant qu’il n’est pas mort. Je me souviens de la réaction d’une petite fille le lende-main du tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui se demandait s’il y avait classe ce jour-là… J’y étais, je l’ai entendue. Elle réa-gissait comme toutes les petites filles du monde qui espèrent avoir congé lorsque des événements de ce genre se produisent. Il existe une telle énergie de vivre dans ce pays! Mais de cela, aucun média dans le monde n’en a parlé après le séisme. »

Dany Laferrière ne souhaite en aucun cas faire l’éloge de la pauvreté et de la misère. Car la misère peut faire bien des ravages chez l’être humain, dont celui, terrible et tragique, de rendre méchant. photo Marc Robitaille

«La vraie pauvreté n’est pas seulement économique ; elle s’accompagne aussi de misère intellectuelle

Qu’ont en commun Socrate, J é s u s , J e a n n e d ’A r c , Beethoven, Freud et Charles Dickens? Réponse : tous ont entendu ou ont affirmé avoir entendu des voix qui les ont guidés, nourris ou inspirés, selon le cas. Pourtant, nul besoin d’être un personnage célèbre pour connaître le phénomène des hallucina-tions auditives. Qui n’a pas croisé un jour ou l’autre une personne semblant converser avec un interlocuteur invisi-ble? Dans son mémoire de maîtrise en service social, Sophie Grégoire a voulu savoir comment des per- sonnes aux prises avec ce type d’hallucination arri-vaient à composer avec la

Pour mieux vivre avec leurs hallucinations auditives, des schizophrènes choisissent (ou tentent) de les ignorer par Renée Larochelle

réalité. De quelles façons réussissaient-elles à s’adapter à ces voix dérangeantes qui faisaient irruption dans leur corps et dans leur tête, une ou plusieurs fois par jour ?

Aux fins de sa recherche dirigée par Myreille St-Onge, professeure à l’École de ser-vice social, Sophie Grégoire a mené des entrevues auprès de 8 participants (7 hommes et 1 femme) âgés de 25 à 49 ans. Tous étaient atteints de schizophrénie et prenaient des médicaments pour trai-ter cette maladie mentale. « Ceux qui présentaient une meilleure adaptation aux voix entretenaient davantage de relations avec les autres, avaient une occupation à

temps plein, s’adonnaient à des loisirs et s’investissaient dans des projets stimulants, souligne cette travailleuse sociale. Mais surtout, ils par-venaient à prendre des déci-sions en fonction de leurs propres valeurs, sans trop se laisser influencer par le contenu de leurs voix. »

On trouve un exemple de cette résilience dans le film Un homme d’exception de Ron Howard (A Beautiful Mind ) , sort i en 2001 et adapté de la biographie de John Forbes Nash, mathé-maticien américain célèbre et prix Nobel d’économie 1994. Dans le film, des personnages ont été inventés pour illustrer les délires schizophrènes du protagoniste. Mais dans la vraie vie, le professeur Nash entendait des voix lui faisant part de missions secrètes à remplir. Quand il choisissait de les ignorer, les voix se fai-saient moins insistantes.

Les participants à l’étude ont dit utiliser une stratégie

similaire. « Ils entendent bel et bien des voix, mais ils savent en même temps qu’elles ne sont pas réelles, explique Sophie Grégoire. En prenant du recul par rapport à ces voix, celles-ci vont avoir moins d’emprise et devenir moins intrusives. Mais cela reste un défi qui n’est pas tou-jours facile à relever. » Des habitudes de vie saines de même qu’un suivi médical et psychosocial comptaient éga-lement parmi les moyens pri-vilégiés par les répondants.

Entendre des voix peut cau-ser une très grande détresse. Si le contenu et le type de voix varient d’une personne à l’autre, l’ensemble de ce qu’elle entend est négatif la plupart du temps. Les halluci-nations auditives inciteraient même les individus touchés à éviter certaines situations, comme de se trouver dans un lieu public. « Par exemple, une personne m’a raconté qu’elle parlait avec un ami au centre commercial quand elle a soudainement entendu une voix s’immiscer dans la conversation, souligne Sophie Grégoire. Elle voulait que la voix se taise et elle avait peur que les gens la prennent pour une folle. »

Charles Dickens, Beethoven, Sigmund Freud ou encore Jeanne d’Arc figurent parmi ces grands noms qui ont déjà affirmé avoir entendu des voix qui les ont guidés, nourris ou inspirés.

Entendre des voix

24 heures pour découvrir la science

Cette énergie de vivre reposerait notamment sur l’histoire mouve-mentée de la société haïtienne. Après l’abandon forcé de l’île par l’armée de Napoléon Bonaparte, Haïti est devenue en 1804 la première répu- blique indépendante ayant une popu-lation majoritairement francophone et noire. Les graines de cette indépen-dance ont été semées en 1791, alors que les esclaves et l’élite riche des affranchis unissent leurs forces pour atteindre l’égalité avec les Blancs. De coups d’État en dictatures, de cyclo-nes en tremblements de terre, la Perle des Antilles surnage tant bien que mal dans cet océan d’épreuves.

Dany Laferrière ne souhaite en aucun cas faire l’éloge de la pauvreté et de la misère. Car la misère peut faire bien des ravages chez l’être humain, dont celui, terrible et tragique, de ren-dre méchant, a conclu l’homme avant de quitter la scène sous un tonnerre d’applaudissements.

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Il y a longtemps que Gérard Duhaime portait ce roman en lui. Le titulaire de la Chaire de recherche sur la condition autochtone comparée séjournait seul à la station du Centre d’études nordiques à Kuujjuarapik lorsque s’est produit le déclic, il y a dix ans. « En écoutant le gérant de la station, un géologue, me raconter ses missions d’exploration dans le Nord, j’ai eu un choc et un tour-billon », raconte-t-il. Toutes les images que j’avais collectionnées lors de mes rencontres sur le terrain avec les Inuits ayant vécu la sédentarisation se sont mises en ordre. Je savais la structure de l’histoire et j’étais prêt à écrire », se rap-pelle le sociologue qui travaille depuis 35 ans auprès des peuples nordiques, et plus particulièrement auprès de ceux du Nunavik qu’il connaît intimement.

Or l’aventure de l’écriture romanesque n’a pas été de tout repos pour le socio-logue rompu à la rédaction scientifique. « Il m’a fallu réapprendre, avoue cet amoureux de théâtre qui a écrit et joué des pièces et qui, dans une première vie, a été journaliste au Progrès du Saguenay. « Écrire un roman demande une ri- gueur tout aussi grande que lorsqu’on rédige des travaux scientifiques, affirme-t-il. J’ai pris le temps qu’il fallait pour le faire… dix ans. »

Son roman, Sorray, le retour au monde, brosse le portrait d’une com-munauté nordique. Lucassi, un homme bon qui tient le magasin général d’un

parutionsRédiger sa thèse sans peine

Vous rédiger de peine et de misère votre maî-trise ou votre thèse et toutes les raisons sont bonnes pour repousser cette corvée? Alors le livre Assieds-toi et écris ta thèse, publié récem-ment aux Presses de l’Université Laval, est pour vous. Avec humour,

la professeure à l’École de psychologie Geneviève Belleville propose une approche préventive et curative pour retrouver l’envie d’écrire. Son secret pour rédiger vite et mieux : de l’organisation et une bonne dose de discipline! Elle démystifie toutes les étapes de la rédaction, dont la planification et la révi-sion, avec exemples à l’appui. Plus encore, elle donne des conseils judicieux pour combattre le démon de la perfection. Un ouvrage qui fera œuvre utile!

La science expliquée à son voisin

Journaliste scientifique depuis 20 ans et chargée de cours au Département d’information et de com-munication, Valérie Borde alimente depuis cinq ans le blogue de vulgarisation scientifique du magazine L’actualité. Son ouvrage

Le Petit Borde, qui vient de paraître dans la collection Guide pour tous du magazine, ras-semble une cinquantaine de ses billets parus sur le Web depuis 2009. Thèmes populaires, explications claires : l’auteure passe au tamis l’actualité scientifique dans le but de la rendre accessible au grand public. Facebook rend-il dépressif ? La malbouffe fait-elle maigrir ? Y a-t-il plus de catastrophes climatiques qu’avant? Pourquoi irais-je me faire vacci-ner? En s’appuyant sur les faits, elle entend discerner le vrai du faux et outiller monsieur et madame Tout-le-monde afin d’en faire des citoyens plus avisés.

Les personnages virtuels s’invitent sur scène

Ils se multiplient sur scène ou à l’écran. Tantôt robo-tisés, tantôt sous forme d’images projetées, des personnages virtuels pren-nent part au spectacle en compagnie d’acteurs, de danseurs, de chanteurs en chair et en os. L’ouvrage

Personnage virtuel et corps performatif – Effets de présence, sous la direction de Renée Bourassa, professeure à l’École de design de l’UL, et de Louise Poissant, professeure à la Faculté des arts de l’UQAM, publié aux Presses de l’Université du Québec, s’intéresse à cette nouvelle pratique artistique. Quel est le rôle de ces similihumains dans les arts de la scène contemporains? Quels procédés sont utilisés pour les animer? Peuvent-ils simuler le corps humain dans toutes ses nuances expressives? Les auteurs réunis ici interrogent et creusent, sur les plans esthétique, technique et sociologique, la présence de ces êtres artificiels.

Le Nord en ébullitionLe sociologue Gérard Duhaime est l’auteur d’un premier roman dans lequel il présente le Nunavik comme une société en mouvementpar Anne-Marie Lapointe

village inuit, prend sous son aile Willie, un enfant fragile, orphelin de mère et dont le père est en prison. L’arrivée d’une botaniste, Sorray, venue her-boriser dans la région, vient changer la vie des deux hommes, tout parti-culièrement de Willie, qui reprend goût à la vie en s’attachant aux pas de cette scientifique cherchant à com- prendre les changements survenus dans la flore nordique. Pivot du récit, Sorray

parvient à se faire accepter de la popu-lation, à tisser des liens étroits avec cer-tains de ses habitants et à faire bénéfi-cier la communauté de son savoir.

« J’avais un fil conducteur, le fait que la science finit par servir à quelque chose », souligne Gérard Duhaime, qui a visiblement transposé l’idéal qui l’anime à Sorray. « Je me fais un devoir de vulgariser pour les gens là-bas, pour permettre d’améliorer la condition de vie des plus pauvres. Je crois à la transformation par l’éducation, par la valorisation de l’école. Comment faire tant que tu ne sais pas que la connais-sance existe? », lance ce chercheur qui s’intéresse notamment à l’incidence de l’économie sur la transformation du mode de vie ainsi qu’au surendettement des ménages.

Pour expliquer la déroute et la quête de sens de ces communautés, il rap-pelle la transformation récente de cette société qui a connu l’implantation des écoles et des services sociaux il y a 50 ans seulement. L’arrivée soudaine de ces institutions, qui se sont surimposées aux leurs, a exigé des Inuits de grands efforts d’adaptation culturelle.

Son roman est traversé par les pro- blèmes criants vécus par les commu-nautés nordiques, tels la violence conju-gale, l’alcoolisme et le suicide, mais s’at-tarde aussi à leurs côtés plus lumineux : sagesse des anciens, traditions vivantes, connaissance du territoire et volonté de s’en sortir. « Ça fait 35 ans que je vais là et je ne suis pas pessimiste. Le discours de culpabilité des Blancs y est très mar-ginal. Nous sommes à un point d’ébul-lition : le mouvement coopératif est très vivant et l’économie sociale change tout », dit-il en donnant l’exemple d’un projet de cuisine collective qui vient de voir le jour.

Loin des clichés, son livre reflète les espoirs et les changements de mentalité en cours dans cette région isolée d’une poignante beauté. « En l’écrivant, j’ai obéi à une pulsion, déclare-t-il. J’avais l’espoir que les gens avec qui je tra-vaille le lisent. Je voulais leur montrer le chemin qu’ils ont parcouru depuis qu’ils ont pris la résolution de s’aider eux-mêmes. » Gérard Duhaime cherche d’ailleurs à faire traduire son livre en anglais afin de le rendre plus accessible aux Inuits. Et il annonce un deuxième tome qui, promet-il, n’arrivera pas dans dix ans !

Gérard Duhaime est professeur au Département de sociologie et spécialiste de l’Arctique circumpolaire.

Son roman est traversé par les problèmes criants vécus par ces communautés, mais s’attarde aussi à ses côtés plus lumineux : sagesse des anciens, traditions vivantes, connaissance du territoire et volonté de s’en sortir

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15le fil | le 8 mai 2014 sports

en bref

Formation pour la relève et les entraîneursDeux activités plus qu’intéressantes pour les entraîneurs et les athlètes de rugby auront lieu sous peu au stade TELUS-UL. Le samedi 17 mai, le Camp de l’Académie du rugby Rouge et Or U16 et U18 se déroulera sous la supervision de l’entraîneur-chef Bill McNeil (sur la photo) et de quelques étudiantes ath-lètes actuelles et anciennes du club. Le len-demain, une formation pour entraîneurs aura lieu en compagnie de McNeil, François Ratier (entraîneur de l’équipe nationale féminine senior) et Christophe Rouet (entraîneur-chef du Club de rugby de Québec). Trois thèmes seront abordés, soit la structuration et la planification des séances d’entraînement, la prise de décision et la pensée tactique, ainsi que l’apprentissage de la continuité du jeu en attaque et en défense. photo Yan Doublet

Information : [email protected] ou 418 656-2131, poste 13329

Une recrue de haut calibre en volleyball masculinL’équipe masculine de volleyball du Rouge et Or vient de frapper un grand coup avec le recrutement de Vicente Ignacio Parraguirre Villalobos, un attaquant membre de l’équipe nationale chilienne. L’étudiant-athlète a été accepté en administration à l’Université Laval, acceptation conditionnelle à l’apprentissage du français. S’il se débrouille en anglais et en allemand, Parraguirre Villalobos ne maîtrise pas encore la langue de Molière. Même s’il n’a que 19 ans, ce sportif chilien a déjà une feuille de route impressionnante, lui qui a remporté la médaille d’argent aux derniers Jeux sud-américains disputés à Santiago au Chili il y a moins de deux mois. Son équipe, le Club St.Thomas Morus, s’est classée en cinquième place au championnat sud-américain des clubs en février dernier.

S’entraîner à peu de fraisLa saison estivale rime souvent avec activités extérieures, mais dame Nature nous joue par-fois des tours. C’est pour cette raison que l’ins-cription à la salle d’entraînement représente une possibilité intéressante pour bouger à peu de frais cet été, beau temps, mauvais temps. D’ailleurs, les étudiants inscrits à six crédits de cours à l’Université cet été bénéficient d’un tarif exceptionnellement bas, soit 61 $ pour 4 mois. Les membres du PEPS profitent également de ce tarif préférentiel. D’autres périodes d’abonnement sont également offertes. Informez-vous ou inscrivez-vous dès maintenant en vous présentant au PEPS ou en composant le 418 656-PEPS.

Avec le printemps qui tarde à nous offrir de belles jour-nées chaudes et ensoleillées, les activités extérieures n’ont pas la cote, mais la marche reste toujours l’option la plus agréable pour mettre le nez dehors. Il s’agit donc de l’occasion idéale de découvrir le campus à pied, en emprun-tant l’un des cinq trajets de marche balisés il y a quelques années par le Comité sur la santé psychologique du per-sonnel et le Service des acti-vités sportives.

D’une longueur de 2,2 km, le premier parcours proposé est celui de la Randonnée. Ce trajet, qui peut varier de 25 à 35 minutes selon votre rythme, fait le tour du cam-pus. Il longe l’avenue du Séminaire, la rue de la Terrasse (qui passe devant le PEPS) et l’avenue de la Médecine. Pour faire le grand carré de 2,2 km, il faut emprunter le chemin boisé situé en avant du pavillon Agathe-Lacerte. De là, on emprunte l’avenue du Séminaire. Il s’agit du meilleur choix pour ceux et celles qui veulent prendre une grande bolée d’air.

Un autre trajet intéres-sant est celui de la Feuille. Couvrant 1,6 km, les mar-

Pour sentir les effets bénéfiques d’un entraînement, il faut graduellement augmenter la durée de la marche pour atteindre 30 minutes ou plus quotidiennement. photo Marc Robitaille

Une bouffée d’air pur sur le campus !Profitez des cinq sentiers de marche pour bouger et vous détendre à l’heure du dîner par Julie Turgeon

cheurs qui emprunteront ce parcours aimeront sa configuration puisqu’il est le seul qui mène à l’extérieur du campus. Le départ se situe au coin de l’avenue du Séminaire et de la rue de la Terrasse et longe le terrain du Golf Campus pour se rendre jusqu’à l’avenue Liénard. Une fois arrivés à l’extrémité du sentier, les marcheurs doivent faire un petit bout de chemin sur l’avenue et revenir par le boisé situé derrière le pavillon Louis-Jacques-Casault. En sortant du bois, les marcheurs tournent à droite pour revenir au point de départ en passant à côté des terrains de tennis extérieurs.

Le sentier la Promenade (1,5 km) propose un parcours assez facile puisqu’il longe l’avenue de la Médecine à partir du pavillon Agathe-Lacerte et se poursouit jusqu’à la rue de la Terrasse à l’est pour aboutir entre les pavillons Alexandre-Vachon et Charles-De Koninck, pour se rendre jusqu’au bois.

Finalement, si vous dis-posez de peu de temps, les sentiers de 1,2 km la Santé et la Mélodie sont de bonnes solutions de rechange. Le départ se situe au coin de

la rue des Arts et de l’avenue du Séminaire. Pour sa part, le sentier la Santé fait le tour du boisé qui longe l’avenue de la Médecine en passant par le bois qui relie le pavillon Alphonse-Desjardins au pavillon Agathe-Lacerte.

Sachez que tous les trajets sont accessibles à l’année, sauf le sentier la Santé, qui n’est pas entretenu l’hiver. Pour visualiser les trajets de marche, consultez le site Internet du PEPS au www.peps.ulaval.ca dans la section Activités sportives et sélec-tionnez l’onglet Activités libres. Sinon, rendez-vous directement sur le site du Comité santé psychologique du personnel au www.san-tepsy.ulaval.ca dans la section Activités et les conférences.

QueLQues conseiLs PouR RenDRe VotRe maRcHe PLus agRéabLePour avoir du plaisir à mar-cher, il est recommandé de bien choisir votre type de chaussures (confortables et flexibles) et de vous hydrater adéquatement. Il est égale-ment recommandé de mar-cher d’un pas normal et d’ac-célérer graduellement jusqu’à sentir un léger essoufflement (idéalement vous devriez être capable de parler, mais pas de chanter). Pour sentir les effets bénéfiques d’un entraî-nement, il faut graduelle-ment augmenter la durée de la marche pour atteindre 30

minutes ou plus quotidienne-ment. Pour ceux et celles qui ont de la difficulté à se moti-ver, n’hésitez pas à en parler à des collègues et à marcher en groupe. Si vous êtes seul, apportez votre baladeur ou placez à votre ceinture un podomètre pour savoir combien de pas vous avez faits pendant votre marche. Finalement, variez les par-cours! Commencez par les trajets les plus courts et fixez-vous des objectifs réalistes.

Finalement, pour obtenir des effets bénéfiques sur votre santé, n’oubliez pas d’associer une saine alimentation à vos 30 minutes d’activité phy- sique quotidienne. «Le parcours la Randonnée fait un grand carré de 2,2 km sur le campus; il s’agit du meilleur choix pour prendre une grande bolée d’air

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le fil | le 8 mai 2014

16 au fil de la semaine

Concert gospel aux couleurs africaines

Le Chœur Divine Grâce de l’Université donnera son tout premier concert gospel le dimanche 11 mai sur le campus. Les 10 choristes, originaires de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso et du Congo-Kinshasa, livreront des chants méditatifs, des chants animés et des chants gospel. Il s’agit, selon les mots du chœur même, d’un puissant moment de louange et d’adoration pour célébrer l’énergie vibrante du prin-temps ou sa foi, selon le cas.

Dimanche 11 mai, à 18 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Billets en prévente à 10 $ et à 13 $ à l’entrée. Informa-tion : 581 991-6565 ou 418 261-7453.

Pour un campus propre et vert

C’est mercredi prochain qu’aura lieu le nettoyage des boisés qui est organisé pour une quatrième fois d’affilée sur le campus par le Service des immeubles. Tous les membres de la communauté sont appelés à participer à cette corvée qui embellira la cité. L’an dernier, plus de 70 braves ont répondu à l’appel, amassant près de 600 kg de déchets. Pensez-y, en plus de courir la chance de remporter des prix de participation, vous pourriez tomber sur des artéfacts inusités ! Cette année, le sec-teur du Agathe-Lacerte, du Paul-Comtois et la portion sud du grand axe du campus seront passés au peigne fin. C’est un rendez-vous.

Mercredi 14 mai, de 11 h 30 à 13 h 30, au stationnement 120 entre les pavillons Agathe-Lacerte et Paul-Comtois. On apporte sa gourde d’eau, des bottes et des habits de travail. Ins-cription : [email protected]

Aménagement du territoire et démocratie participative

Quand on pense à la Suisse, on pense notamment à son système démocratique direct ou semi-direct. Grâce à lui, les citoyens et les milieux associatifs peuvent contester tous les projets d’aménagement sur le ter-ritoire. La population est donc régulièrement invitée à donner son avis concernant un parc éolien, un plan de quartier ou une immeuble-tour. Lors de la conférence « Réflexions sur une dé- marche participative au pays de la démocratie directe », Florent Joerin, professeur à la Haute-École d’ingénierie et de gestion du Canton de Vaud (Suisse), donnera l’exemple d’une démarche participative à Yverdon-les-Bains. Cette activité est organisée par le Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD).

Mercredi 14 mai, à midi, au local 15241 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Sur les paradis fiscaux caribéens

L’Association canadienne des études latino-amé-ricaines et des Caraïbes (ACELAC) tiendra un congrès sur le campus du 16 au 18 mai sur le thème « Environnements, socié-tés et imaginaires : les Amériques en mouvance ». Durant cet événement d’envergure (www.congres-calacs2014.fsaa.ulaval.ca), trois conférences publiques auront lieu. Une d’entre elles portera sur « Le rôle historique du Canada dans la création des paradis fiscaux des Caraïbes » pro-noncée par Alain Deneault, professeur au Département de science politique à l’Université de Montréal et auteur du livre Paradis fis-caux : la filière canadienne (Écosociété, 2014). À l’aide de documents officiels, ce dernier reconstituera l’his-toire de ces Canadiens qui, dès 1950, ont contribué à créer les paradis fiscaux des Caraïbes, mettant en place un rapport de force qui existe encore aujourd’hui.

Samedi 17 mai, de 11 h à 12 h, à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck.

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La faim comme instrument politique de domination

C’est là le titre accrocheur de la conférence grand public qui ouvrira la première École internationale d’été sur la sécurité alimentaire, qui se tiendra du 12 au 17 mai, et qui est entre autres organisée par les Hautes Études interna-tionales. Cette communication d’ouverture sera prononcée par Olivier Assouly, professeur de philosophie rattaché à l’Institut français de la mode, et portera sur son dernier livre (L’organisation criminelle de la faim, Actes Sud, 2013) qui traite de la faim comme arme stratégique utilisée pour pren-dre des peuples en otage, comme ce fut le cas pour les nazis. Même si les temps ont changé, comment ne pas s’interroger sur l’industrie alimentaire qui favorise la mise en tutelle éco-nomique du vivant et des denrées planétaires ? Précisions que cette école d’été sur la sécurité alimentaire fait appel à l’expertise de cinq professeurs de l’Université : Bernard Roy (regard critique sur les concepts), Daniel Mercier-Gouin (OMC et libéralisation des échanges), Guy Debailleul (agro-industrie), Sophie Dupéré (stratégies pour s’alimenter des gens en situation de pauvreté) et Geneviève Parent (droit de l’alimentation).

Lundi 12 mai, à 16 h, au local 3111 du pavillon Paul-Comtois. www.hei.ulaval.ca/ecole-dete-securite-alimentaire

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Le vieillissement n’est pas une maladie

Fernand Turcotte, ce pro-fesseur émérite en médecine préventive aujourd’hui à la retraite, viendra donner de nouveau sa conférence sur le vieillissement qui avait fait salle comble en janvier à l’Université. Celui qui n’a pas la langue dans sa poche montrera comment notre société est parvenue à transformer en maladies requérant des traitements une foule de manifestations normales du vieillissement. En s’appuyant sur le der-nier livre de Nortin Hadler (Repenser le vieillissement, PUL, 2013), il démontrera la faillite de la médecine qui, en surmédicalisant les gens, fait en sorte de rendre le médecin incapable de choi-sir ce qui convient le mieux pour répondre aux besoins de ses patients. Cette activité est organisée par l’Association des retraités de l’Université (ARUL).

Mercredi 21 mai, de 12 h à 14 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Réser-vation 418 656-5508 ou encore [email protected].

Une aventure à vélo de la Colombie à l’Argentine

Pour souligner le mois du vélo, la Coop Roue-Libre organise une autre soirée cycliste au café Le Fou ÆLIÉS. À cette occasion, Simon-Pierre Tremblay présentera le voyage à vélo qu’il a effectué dernièrement de Bogotá à Buenos Aires. Il racontera des anecdotes, rira avec le public de ses mésaventures et glissera quelques conseils pratico-pratiques pour donner le goût de partir à l’aventure. Plusieurs cyclotouristes seront sur place lors d’un 5 à 7 précédant la présenta-tion, tout disposés à donner leurs conseils de pro. Ne ratez pas cette dernière soi-rée cycliste avant septembre!

Mardi 20 mai, à 19 h, au café Le Fou ÆLIÉS situé au pavillon Alphonse- Desjardins. L’activité est précédée d’un 5 à 7.

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