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Volume 51, numéro 7 8 octobre 2015 Installé au Télescope Canada-France-Hawaï depuis quelques semaines, l’instrument d’observation SITELLE, dont la conception et la fabrication ont été supervisées par l’astrophysicien Laurent Drissen, offre de nouvelles perspectives aux astronomes. p3 Engagés dans la société p2 Géologie antillaise p8-9 photo Robert O’Dell, NASA/ESA/C. Dans l’œil de SITELLE

Le Fil 8 octobre 2015

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 8 octobre 2015

Volume 51, numéro 78 octobre 2015

Installé au Télescope Canada-France-Hawaï depuis quelques semaines,l’instrument d’observation SITELLE, dont la conception et la fabricationont été supervisées par l’astrophysicien Laurent Drissen, offre denouvelles perspectives aux astronomes. p3

Engagés dans la société p2 Géologie antillaise p8-9

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Dans l’œil de SITELLE

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2le fi l | le 8 octobre 2015actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Pour la suite du monde

Pour favoriser le développe-ment des défi cients intellec-tuels et maximiser leur inté-gration dans la société, les centres de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI) réalisent pour cette clientèle des plans d’interven-tion personnalisés. Cepen-dant, ces plans ne sont pas toujours faciles à décoder ou à comprendre par des per-sonnes parfois analphabètes ou peu scolarisées. C’est la raison pour laquelle une équipe dirigée par Francine Julien-Gauthier, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation, a conçu à leur intention un plan d’interven-tion simplifi é faisant appel à des points de repère visuels. Il s’agit d’une sorte de routine imagée qui aide la personne à ne pas oublier ses obligations ou des rendez-vous impor-tants, comme aller chez le médecin ou encore payer son loyer mensuel. À la base de ce projet implanté depuis 2014, il y a l’idée toute simple de faciliter l’existence de ces personnes pour qui la vie est plus souvent qu’autrement un parcours du combattant.

Cette réalisation fait partie des trois innovations sociales ayant été honorées, le 7 octo-bre, au cours d’une cérémonie tenue au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. L’événement, sous l’égide du Vice-rectorat à la recherche et à la création, vise à valoriser les innovations sociales déve-loppées par des membres de la communauté universitaire en collaboration avec des parte-naires de milieux utilisateurs. L’Uni versité souhaite ainsi donner à l’innovation sociale des lettres de noblesse com-parables à celles octroyées aux innovations issues des technologies.

Autre innovation sociale à l’honneur : la réalisation d’un site internet/musée virtuel développé par un groupe de chercheurs supervisé par Sylvie Poirier, professeure au Département d’anthropolo-gie, en collaboration avec le Conseil de la Nation atika-mekw. Baptisé Atikamekw Kinokewin (« mémoire vivante atikamekw »), ce site a pour objectif de documenter, de valoriser et de favoriser la transmission des savoirs tradi-tionnels auprès des personnes de cette communauté de la région de La Tuque, des savoirs qui se perdraient, aux dires des chercheurs, parce que de moins en moins trans-mis par les familles aux jeunes générations. Parmi les thèmes abordés figurent les activités de chasse et de pêche, les méthodes de fabrication de canot et de tannage des peaux, les savoirs sur les animaux, la culture, la langue ainsi que des témoignages d’aînés et de fem-mes. Les documents sont pré-sentés sous forme de photos, d’extraits de fi lms, de capsules vidéo et de bandes sonores. Dans un souci de préservation de la mémoire atikamekw, l’accès au site est toutefois réservé aux Atikamekw et à leurs institutions.

Enfin, la troisième innova-tion concerne une program-mation de recherche et d’ap-plication des connaissances menée sur les relevailles, un programme de soutien post-natal à domicile. Alors que la famille immédiate assumait autrefois un soutien auprès de la mère après la naissance, les parents d’aujourd’hui ont plus difficilement accès à leur entourage lors de cette impor-tante période de transition. C’est là que les relevailles développée s par différents organismes à but non lucratif interviennent pour accompa-gner et aider les nouveaux parents. Trop souvent mé -connu des professionnels et de la population, le Réseau des centres de ressources péri-natales (CRP), qui regroupe plusieurs organismes offrant des relevailles, a demandé à Geneviève Roch, professeure à la Faculté des sciences infi r-mières, de documenter la per-tinence sociale de ce pro-gramme. Les travaux qu’elle a dirigés ont permis d’en savoir davantage sur l’utilisation et les retombées des relevailles.

Trois projets porteurs d’innovation sociale ont  été honorés lors d’une soirée hommage qui célébrait la créativité et le changement par Renée Larochelle

Des membres de la communauté universitaire et des partenaires de milieux utilisateurs sont derrière ces innovations

Francine Julien-Gauthier, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation, et son équipe ont conçu, à l’intention des défi cients intellectuels, un plan d’intervention simplifi é faisant appel à des points de repère visuels.

La réalisation du site internet/musée virtuel Atikamekw Kinokewin (« mémoire vivante atikamekw ») développé par un groupe de chercheurs supervisé par Sylvie Poirier, professeure au Département d’anthropologie, en collaboration avec le Conseil de la Nation atikamekw, est au nombre des innovations sociales honorées.

Geneviève Roch, professeure à la Faculté des sciences infi rmières, a dirigé des travaux qui ont permis de documenter la pertinence sociale du programme des relevailles.

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3le fil | le 8 octobre 2015 astrophysique

Il aura fallu plusieurs années de tra-vail, mais SITELLE a finalement fait son nid au Télescope Canada-France-Hawaï (TCFH). Ce spectro-mètre imageur, dont la conception et la fabrication ont été supervisées par le professeur Laurent Drissen, du Département de physique, de génie physique et d’optique, avec l’étroite collaboration de la firme ABB de Québec, est maintenant opération-nel et accessible aux astronomes qui utilisent ce grand observatoire inter-national situé au sommet du Mauna Kea à Hawaï. Le transport, l’installa-tion et les tests servant à valider la fiabilité de l’instrument astrono-mique ont eu lieu cet été, mettant un point final à cette aventure qui a duré presque dix ans. En effet, la pre-mière version de cet appareil a été réalisée au milieu de la décen-nie 2000 par Frédéric Grandmont, ingénieur-physicien chez ABB, alors qu’il était doctorant dans l’équipe de Laurent Drissen. En 2009, une sub-vention des gouvernements fédéral et provincial, obtenue dans le cadre du programme de la Fondation canadienne pour l’innovation, a per-mis de lancer les travaux visant à adapter l’instrument pour le TCFH.

L’équipe de l’Université et d’ABB a terminé l’assemblage des com-posantes de SITELLE en avril der-nier, mais il restait encore quelques détails à régler. « Le spectromètre imageur a été fabriqué à une tem-pérature de 20 degrés Celsius, mais il fallait vérifier son compor-tement à des températures voi-sines du point de congélation, des tempé ratures fréquentes au som-met du Mauna Kea, explique Laurent Drissen. Nous avons donc installé l’instrument dans une salle spéciale du Département de génie civil et de génie des eaux, où on a abaissé la température jusqu’à –10 degrés Celsius. SITELLE est fait de différents matériaux ayant chacun un coeffi-cient de dilatation propre. Ces tests nous ont permis d’établir comment il fallait compenser l’ef-fet du froid sur l’appareil. »

Il a fallu prendre certaines pré-cautions pour transporter, de Québec à Hawaï, cet appareil de 2 mètres de hauteur qui pèse au-delà de 400 kg et dont la valeur est estimée à plus de 4 M$. « SITELLE a fait le voyage en avion, dans une soute à marchandise régulière. Ses

composantes avaient été soigneu-sement placées dans trois caissons afin de prévenir les dommages, mais j’étais tout de même inquiet », admet le professeur Drissen. L’instrument s’est rendu à bon port

sans histoire et l’ingénieur respon-sable du TCFH, Marc Baril, a supervisé son transport par ca -mion jusqu’à l’observatoire situé à 4 200 mètres d’altitude.

Au début d’août, Laurent Drissen, la doctorante Laurie Rousseau-Nepton et le stagiaire postdoctoral Thomas Martin se sont rendus au TCFH pour soumettre SITELLE à l’épreuve du feu. « Nous avions cinq nuits à notre disposition, mais, dès les premiers tests, nous avons réalisé que l’appareil fonctionnait et que les données étaient excellentes, rap-porte le professeur Drissen. C’était “absolument capotant”. » Le princi-pal avantage de SITELLE est qu’il collecte des données astronomiques beaucoup plus efficacement que les instruments du même type. Il per-met d’obtenir l’image et le spectre de

l’ensemble d’un objet céleste en une seule opération et il génère un spectre pour chacun des 4,2 millions de pixels que contient chaque image qu’il produit. SITELLE fait désor-mais partie intégrante du TCFH. Les chercheurs des quatre coins du monde qui désirent l’utiliser doivent déposer une demande et espérer qu’elle sera retenue par le comité de sélection qui attribue le temps d’ob-servation. Même Laurent Drissen doit suivre cette voie. « Je suis d’ail-leurs associé à 17 équipes qui ont fait une de mande au TCFH. C’est peut-être beaucoup, reconnaît-il, mais la livraison de ce spectromètre ima-geur dans lequel j’ai investi plusieurs années de ma vie n’est pas une fin en soi. J’espère maintenant l’utiliser pour ce qui compte vraiment : faire de la science. »

Un instrument astronomique dont la conception et la fabrication ont été supervisées par Laurent Drissen fait maintenant partie intégrante du Télescope Canada-France-Hawaïpar Jean Hamann

SITELLE a pris son envol

«La livraison de ce spectromètre imageur n’est pas une fin en soi. J’espère maintenant l’utiliser pour ce qui compte vraiment : faire de la science.

Le spectromètre imageur SITELLE est attaché au télescope par l’entremise d’une interface, appelée bonnette, qui est située sous le miroir primaire. photo TCFH

Cette image de la nébuleuse de la Lyre, produite à l’aide de SITELLE au Télescope Canada-France-Hawaï, montre une étoile en fin de vie qui se débarrasse de ses couches externes de gaz. photo Groupe de recherche en astrophysique, Université Laval

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4le fil | le 8 octobre 2015foresterie

L’Université, qui est propriétaire de la Station agronomique de Saint-Augustin (SASA), a fait classer, au cours de la dernière année, une partie du site en réserve naturelle. Cette appellation désigne un milieu naturel privé que le gouvernement du Québec reconnaît légalement comme aire protégée, conformé-ment à la Loi sur la conservation du patri-moine naturel, afin d’en assurer la conserva-tion. Le secteur protégé, qui couvre 13,66 hec-tares de boisés, est consacré à l’enseignement et à la recherche.

Fait particulier, c’est à une étudiante du baccalauréat en aménagement et environne-ment forestiers, Amélie Denoncourt, que l’on doit la création de la réserve naturelle. Encadrée par Louis Bélanger, professeur au Département de science politique, elle a pro-duit un rapport de 90 pages qui met en lumière l’importance de protéger ces terres. Ce document répertorie plusieurs espèces floristiques et fauniques menacées ou sus-ceptibles de l’être. C’est le cas, entre autres, de la chauve-souris argentée, du faucon pèlerin et du hibou des marais. Du côté de la végétation, on retrouve la cicutaire de Victorin, l’arisème dragon et le noyer cen-dré. « Il y a, dans ces boisés, une quarantaine d’espèces vulnérables, sans compter le bas-sin versant d’une petite rivière qui repré-sente un autre enjeu de conservation. Des

écosystèmes avec une telle biodiversité se font de plus en plus rares. C’est pourquoi j’ai proposé de protéger ce secteur », explique l’étudiante, qui a passé au peigne fin la légis-lation en matière de préservation.

Son rapport, qui a été déposé auprès du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, a joué un rôle clé dans la signature de l’entente. « Le gouver-nement a retenu l’intégralité des recomman-dations d’Amélie en ce qui a trait à la délimi-tation de la zone protégée. Ceci est un exemple concret des retombées qui sont pos-sibles avec les stages en développement durable », se réjouit Hugues Sansregret,

directeur des opérations de la forêt Montmorency, qui gère l’aménagement des boisées de la SASA.

Le projet a également impliqué le Vice-rectorat exécutif et au développement, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique. Cette entente avec le gouvernement fait de l’Université l’un des rares établissements à posséder deux réserves naturelles reconnues. L’autre, qui est de nature publique, se trouve à la forêt Montmorency. La réserve naturelle de la SASA est la 176e au Québec.

Pas peu fière d’avoir contribué à ce projet, Amélie Denoncourt ne compte plus le nombre de personnes qu’elle avait dû convaincre, à l’époque, du bien-fondé de sa démarche. « Certains ne voyaient pas l’inté-rêt de créer un statut de conservation étant donné que les boisés étaient déjà bien gérés par l’Université Laval. Je crois qu’en ajoutant ce statut, on vient officialiser les efforts de conservation de l’Université qui se rap-portent à ses territoires. On démontre aussi à la population que les institutions et les grands établissements peuvent participer à la préservation des lieux naturels au Québec. »

Le directeur des opérations de la forêt Montmorency abonde dans le même sens. « Il faut être réaliste : la protection des 13,66 hectares ne sauvera pas la planète. Mais, avec cette action, l’Université joue son rôle de bon citoyen et contribue à une cause qui lui tient à cœur, soit le maintien des éco-systèmes et de leur biodiversité », conclut-il.

La création d’une réserve naturelle à la Station agronomique de Saint-Augustin voit le jour grâce à un projet d’études en foresteriepar Matthieu Dessureault

Territoire protégé

Cette entente avec le gouvernement fait de l’Université l’un des rares établissements à posséder deux réserves naturelles reconnues

« Il y a, dans ces boisés, une quarantaine d’espèces vulnérables, sans compter le bassin versant d’une petite rivière qui représente un autre enjeu de conservation. Des écosystèmes avec une telle biodiversité se font de plus en plus rares », affirme l’étudiante à la maîtrise en sciences forestières Amélie Denoncourt.

Riche de son expérience à la Station agronomique de Saint-Augustin, Amélie Denoncourt poursuit ses études à la maîtrise en sciences forestières. Son sujet de mémoire : la conservation des forêts publiques commerciales. photos Martine Lapointe

La réserve en bref :• Le secteur protégé, qui couvre

13,66 hectares de boisés, est consacré à l’enseignement et à la recherche;

• L’étudiante à la maîtrise Amélie Denoncourt a produit un rapport de 90 pages qui met en lumière l’importance de protéger ces terres;

• Ce rapport, qui a été déposé auprès du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, a joué un rôle clé dans la signature de l’entente.

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5le fil | le 8 octobre 2015 nutrition

en bref

Table ronde sur les enjeux énergétiques L’Institut EDS en environnement, développe-ment et société vous convie à assister à une table ronde sur le thème « Droits des généra-tions futures, Déclaration universelle des droits de l’homme, enjeux énergétiques et socio-anthropologiques : nouveaux regards sur le Sommet de Paris sur le climat ». Celle-ci réunira Émilie Gaillard, maître de confé rences en droit privé, Frédérick Lemarchand, maître de confé-rences en sociologie, Michelle Dobré, profes-seure de sociologie, Laurent Jammes, ingénieur et enseignant, tous quatre de l’Université de Caen Normandie, et Louise Vandelac, profes-seure en sociologie à l’UQAM.

Vendredi 9 octobre, à 11 h 30, au local 2C du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour plus d’information : [email protected]

Trois experts sur la politique étrangère canadienne Le mercredi 7 octobre, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack, une table ronde a réuni trois experts autour du thème « Bilan du gouvernement Harper en politique étran-gère et perspectives d’avenir ». Deux des trois conférenciers étaient de l’Université Laval. Jonathan Paquin, professeur au Département de science politique, a abordé les questions de diplomatie et de sécurité internationale. Il a souligné la grande fermeté de la position canadienne dans des dossiers tels que le pro-tocole de Kyoto, le programme nucléaire mili-taire iranien, le conflit israélo-palestinien et le projet d’oléoduc Keystone XL. Pour sa part, le professeur Richard Ouellet, de la Faculté de droit, a axé ses interventions sur la dimension commerciale de la politique étrangère du gou-vernement Harper. Il a évoqué l’approche dif-férente adoptée par le Canada dans le dossier du bois d’œuvre résineux, approche qui a conduit à l’accord de 2006 avec les États-Unis. Il a aussi souligné la participation active du Canada aux négociations qui ont mené à l’accord de libre-échange avec l’Europe ainsi qu’au Partenariat transpacifique. La rencontre était organisée par le Centre sur la sécurité internationale.

Soutien financier pour les activités parascolairesAfin de favoriser les initiatives étudiantes et d’appuyer les étudiants dans leurs projets parascolaires, le Bureau de la vie étu-diante (BVE) gère un programme de soutien financier. Sont admissibles à ce soutien les associations étudiantes et parascolaires de l’Université ainsi que tous les étudiants qui souhaitent mettre sur pied un projet lié à la vie étudiante. Les prochaines dates limites pour le dépôt d’une demande sont le 15 octobre et le 15 novembre.

Pour plus d’info: bit.ly/1j93Zb2

La pratique du sport met-elle les jeunes à l’abri de com-portements alimentaires à risque pouvant conduire à des désordres alimentaires ? Pas si on en juge par les résultats d’une étude qu’une équipe de l’Université vient de publier dans la revue Health Behavior and Policy Review et dont les conclu-sions ont inspiré un pro-gramme d’intervention des-tiné aux jeunes sportives.

Pour jeter un nouvel éclai-rage sur la question de l’effet du sport sur les comporte-ments alimentaires, des cher-cheurs de l’École de nutrition et de la Faculté des sciences de l’éducation ont mené une enquête auprès de 346 jeunes filles de 12 à 17 ans. Du nom-bre, 255 pratiquaient un sport de compétition; les 91 autres, qui formaient le groupe té -moin, ne s’adonnaient à au -cun sport organisé.

Les données recueillies par cette équipe révèlent l’éten-due du problème entourant les questions de poids et d’image corporelle chez les adolescentes. En effet, même si 80 % des jeunes sportives ont un indice de masse corpo-relle normal, 67 % sont préoc-cupées par leur poids, 38 % n’aiment pas leur silhouette et souhaiteraient être plus minces et 40 % ont tenté de perdre du poids dans les 12 mois précédant l’étude. De plus, 22 % des répondantes avaient l’intention d’adopter

des comportements alimen-taires restrictifs dans les trois mois suivants. Les restric-tions les plus répandues se résument à couper le sucre et le gras, diminuer les portions et éviter les restaurants. Les réponses fournies par les jeunes filles du groupe témoin sont comparables en tous points. « La question du poids touche toutes les tranches de la société, constate le res-ponsable de l’étude, Benoît Lamarche. Elle est omnipré-sente chez les adolescentes, même celles qui sont actives, qui ont un indice de masse corporelle normal et qui sont en bonne santé. »

Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ce n’est pas le désir d’avoir de meilleures performances qui motive les jeunes sportives à vouloir perdre du poids. Leur moti-vation première pour adop-ter des comportements ali-mentaires restrictifs est la même que chez les autres adolescentes : avoir une belle apparence physique. De plus, les participantes esti-maient que la perte de poids ne pouvait pas avoir d’effets néfastes sur leur santé; elles jugeaient même que les res-trictions alimentaires pou-vaient leur apporter des bien-faits. « Les jeunes athlètes ont une mauvaise compré-hension des questions en -tourant le poids et elles me -surent mal les conséquences d’une mauvaise gestion du

poids, notamment les dé -sordres alimentaires qui peuvent s’ensuivre », estime le professeur Lamarche.

À la lumière de cette étude, les chercheurs ont développé un programme d’interven-tion pour corriger les per-ceptions et les attitudes par rapport à l’alimentation et à l’apparence chez les jeunes athlètes. S’il est possible de

faire appel à des arguments rationnels pour démontrer qu’être trop maigre a des répercussions négatives sur la santé, il en va autrement lorsqu’il est question de dé finir les normes en matière de beauté. « Les jeunes filles sont très exposées aux images de minceur qu’on voit partout. Les réseaux sociaux n’aident pas. Dès qu’une jeune fille s’éloigne de la norme, les commen-taires affluent », commente le professeur Lamarche.

L’intervention mise au point par les chercheurs vise en priorité l’apparence physi-que. Elle montre, par l’inter-médiaire d’images d’athlètes de haut niveau qui ne sont pas des « piquets », que la beauté se décline sous diffé-rentes formes et qu’elle dépend de la génétique de chacun. « Ce n’est pas simple de “déprogrammer” leur conception de la beauté, admet Benoît Lamarche, mais il faut intervenir pen-dant qu’elles sont encore jeu-nes, avant que des comporte-ments alimentaires néfastes conduisent à des problèmes plus graves. » L’intervention a été testée auprès d’un groupe de jeunes athlètes et les résul-tats seront divulgués d’ici quelques mois.

L’é tude publ iée dans Health Behavior and Policy Review est signée par Éliane Mor i s se t te , Ca ther ine Laramée, Steven Couture, Véronique Provencher et Benoît Lamarche, de l’École de nutrition et de l’INAF, Vicky Drapeau et Claude Goulet, du Département d’éducation physique, et Pierre Valois, du Dépar-tement des fondements et pratiques en éducation.

Mon assiette, mon miroirLe corps idéal auquel aspirent les jeunes sportives est le même que celui qui fait rêver toutes les adolescentes, et leurs comportements alimentaires sont à l’avenantpar Jean Hamann

«Les jeunes filles sont très exposées aux images de minceur qu’on voit partout. Les réseaux sociaux n’aident pas. Dès qu’une jeune fille s’éloigne de la norme, les commentaires affluent.

La culture de la minceur qui existe dans des sports comme la gymnastique ou la nage synchronisée peut amplifier les préoccupations des jeunes athlètes sur leur apparence physique.

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6le fi l | le 8 octobre 2015

Sur les statistiques socioéconomiques au pays

Stephen Gordon déplore que le gouvernement Harper ait aboli l’Enquête sur la dynamique du tra-vail et du revenu. Les modifi cations méthodolo-giques qui accompagnent le nouveau mode de col-lecte des données sur le revenu font en sorte « qu’il est maintenant impossible d’avoir une image nette de l’économie canadienne depuis la Deuxième Guerre mondiale ». Il s’agit d’un problème pour les chercheurs qui mesurent l’évolution du revenu sur de longues périodes. L’histoire des données détaillées sur le revenu commence maintenant en 2012.

Sur la candidature de Las Vegas à la LNH

La ville de Las Vegas aurait-elle une longueur d’avance sur Québec comme candidate à une éventuelle expansion de la Ligue nationale de hockey ? Selon Frank Pons, cette ville possède quelques avantages indénia bles. Elle répond, entre autres, à l’objectif qu’a la Ligue d’être pré-sente sur l’ensemble du territoire américain. Un autre avantage : les droits télévisuels dans l’immense marché américain qui assureraient une grande partie de la viabilité fi nan-cière à long terme d’une franchise sportive. « La ferveur sera toujours là à Québec, mais va-t-on convaincre les entreprises locales de s’impliquer ? Deuxième question : le marché télévisuel sera-t-il toujours aussi fort ? »

Sur la réussite scolaireDès qu’il le peut, Égide Royer remet à des ministres et à des députés sa liste de suggestions pour augmenter le nombre de jeunes diplômés du secon-daire. « Si un enfant a de la diffi culté à lire en 1re année, il lui faut de l’aide sur mesure et inten-sive. Si on ne fait rien, la probabilité qu’il obtienne un diplôme à la fi n du secondaire est extrême-ment faible. Mais si on donne de l’aide aux jeunes comme lui, on réussit à en réchapper la moitié. »

ils ont dit...

Stephen Gordon, Département d’économique

Maclean’s, 28 septembre

Frank Pons, Département de marketing

Le Journal de Montréal, 1er octobre

actualités UL

Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’appren-tissage

L’actualité, 1er octobre

Le SPLA lance le programme Tremplin carrière

Sensibilisation éclair au tri des matières résiduelles

Le 1er octobre, le Service de placement de l’Université Laval (SPLA) a procédé au lancement d’un nouveau pro-gramme de subvention salariale permettant aux étudiants des cycles supérieurs d’acquérir une première expérience de travail dans leur domaine d’études sur le campus. Baptisé Tremplin carrière, ce programme a été mis sur pied en colla-boration avec l’ÆLIÉS. Des subventions salariales de 1 000 $ chacune seront attribuées, lors de la session d’hiver, aux 15 premiers étudiants admissibles. Elles permettront à la fois à un étudiant de développer des compétences recherchées sur le marché du travail et à un employeur de bénéfi cier d’une

subvention substantielle pour embaucher un auxiliaire admi-nistratif, de recherche ou d’enseignement. « Les étudiants devront être proactifs et faire les démarches nécessaires auprès des employeurs pour trouver un contrat de travail, précise Richard Buteau, directeur du SPLA. Comme son nom l’indique, on souhaite que ce projet puisse servir de tremplin pour des emplois futurs. »

Pour consulter les conditions d’admissibilité à ce pro-gramme : spla.ulaval.ca/etudiants/etudiants-tremplin- carriere. La période d’inscription se termine le 15 novembre.

Une sensibilisation éclair au tri des matières résiduelles aura lieu le 13 octobre, entre 11 h 30 et 13 h 30, dans les cafétérias des pavillons Gene-H.-Kruger et Charles-Eugène-Marchand. En quelques instants, les étudiants de l’Équipe verte vous expli-queront comment faire le tri de ces matières puisque 93% d’entre elles peuvent être recyclées ou compostées.

Rappelons qu’il y a 20 ans, l’Université Laval implantait, à la demande des étudiants, le premier programme de ré -cupération multimatière en milieu univer-sitaire. Depuis, des îlots de récupération permettent le tri des matières afin de recycler et de composter ce qui était au paravant jeté. Annuellement, c’est plus de 800 000 kilogrammes de matières qui sont soustraits à l’incinération et à l’enfouissement !

Pour visionner une vidéo tournée par l’Université pour promouvoir l’impor-tance de trier effi cacement les déchets : youtube.com/watch?v=xW7RS3zD8lE

Pour visiter le site de la Semaine québé-coise de la réduction des déchets, qui se tiendra du 17 au 25 octobre : sqrd.org

De gauche à droite : Richard Buteau, directeur du Service de placement, Ariane Keck, vice-présidente aux études et à la recherche de l’ÆLIÉS, et Stéphane Lebrun, président de l’ÆLIÉS.

Quelque 50 événements ont été certifi és écoresponsables en 2014-2015. On aperçoit ici l’Équipe verte, composée d’étudiants, qui s’occupe d’activités de sensibilisation et de l’accompagnement lors d’événements écoresponsables.

Page 7: Le Fil 8 octobre 2015

7le fil | le 8 octobre 2015

Q3 droit

Les changements climatiques cons-tituent une grave menace pour la stabilité financière mondiale. Cette affir-mation émane non d’un activiste pro-environnement, mais du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney. Dans une récente réunion avec des assu-reurs à Londres, cet ex-gouverneur de la Banque du Canada a souligné l’énorme hausse de réclamations directement liées à des événements climatiques. Une analyse que partage Philippe Grégoire, professeur au Département de finance, assurance et immobilier et titulaire de la Chaire d’assurance et de services finan-ciers L’Industrielle-Alliance.

Q Quelles sont les répercussions des changements climatiques sur le secteur des assurances ? R De plus en plus, les compagnies d’as-surances prennent conscience que le cli-mat change. Jusqu’à présent, il n’existait pas, au Canada, de produit d’assurance pour les propriétaires de maisons indivi-duelles victimes d’inondation, car cette catastrophe naturelle était perçue comme un phénomène récurrent et pré-visible. Mieux valait s’installer loin des zones à risque d’inondation. Aujour-d’hui, les inondations sont plus difficiles à prévoir et certaines compagnies pri-vées en Alberta et en Ontario commen-cent à offrir des contrats d’assurance contre le débordement des rivières. De façon générale, les compagnies consen-tent aussi maintenant à offrir des assu-rances contre les entreprises ou les voi-tures endommagées par les inondations. Les changements climatiques ont donc des répercussions sur les activités des assureurs, d’autant plus que les feux de forêt se multiplient. Ce fut d’ailleurs le cas en Colombie-Britannique cet été. De plus, les milieux humides, comme la Floride, deviennent de plus en plus humides. Certains quartiers de Miami pourraient éventuellement être déser-tés en raison de la hausse du niveau des océans. Les assureurs prennent con science du risque financier que représentent tous ces phénomènes. Ce sujet a d’ailleurs été discuté cet été, lors d’une conférence mondiale sur l’assu-rance qui avait lieu à New York.

sur les répercussions des changements climatiques sur les assurances

Q Quelles sont les mesures que prennent les compagnies d’assurances devant ces nouveaux risques ?R Avant de signer un contrat avec des diri-geants ou des administrateurs d’entre-prises, qui pourraient percevoir des indem-nités en cas de poursuite, la compagnie d’assurances va prendre le temps de se ren-seigner adéquatement. Par exemple, elle peut envoyer un consultant scienti fique vérifier le bon fonctionnement d’une che-minée d’usine ou encore celui d’un système de traitement des eaux usées avant d’offrir une police d’assurance qui protège contre la pollution d’un terrain. Déjà, aux États-Unis, certains États et municipalités ont poursuivi des entreprises pour avoir amoin-dri la qualité de l’air. Même si cela n’a pas encore donné lieu à des condamnations, cela pourrait se produire dans l’avenir. Les assureurs peuvent également agir contre les municipalités. En 2012, certaines compa-gnies d’assurances ont poursuivi des villes pour avoir mal entretenu leurs services d’aqueduc. Des précipitations très abon-dantes avaient engorgé le système d’aque-duc et provoqué des inondations. Finale-ment, il faut savoir que les compagnies canadiennes d’assurances concen trent sou-vent leurs activités dans une seule province, ce qui représente un risque im por tant en cas de catastrophe naturelle. Elles s’as-surent donc auprès de réassureurs, des grandes compagnies mondiales comme Zurich ou Munich, afin de réduire le risque.

Q Quel rôle peuvent jouer les géants de l’assurance dans la protection de l’environnement ? R Actuellement, seuls les assureurs peu-vent véritablement évaluer monétairement le risque climatique, car ils sont directe-ment touchés par le paiement des indem-nités liées à ce risque. Grâce aux études qu’elles effectuent, ces compagnies sont en mesure de dire ce que pourraient coûter la pollution d’une rivière ou d’éventuelles poursuites liées aux changements climati-ques. Les gouvernements comprennent bien cette réalité et savent que le monde de l’assurance garantit le fonctionnement de l’économie. Les assureurs deviennent donc des acteurs de premier plan dans le déve-loppement durable et la lutte contre les changements climatiques. Récemment, les principaux réassureurs qui œuvrent sur le plan international ont produit des études sur les changements climatiques. À la suite de ces rapports, la Banque d’Angleterre, proche du gouvernement anglais, a suggéré des mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et favoriser le dévelop-pement durable. Finalement, les compa-gnies d’assurances ont peut-être plus de retombées réelles pour l’environnement que les manifestants pro-environnement, d’autant plus que les contrats d’assurance imposent aux entreprises des mesures très précises pour limiter la pollution.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Philippe Grégoire

Le sujet fait couler beaucoup d’encre, mais il concerne moins de 1 % des naissances au Canada. La maternité de substitution est une pratique par laquelle une femme s’engage (gratuitement au Canada) à porter un enfant afin de le remettre à d’autres qui assumeront le rôle de parents. Louise Langevin, professeure à la Faculté de droit, est contre cette pra-tique qui, estime-t-elle, uti-lise le corps de la femme à des fins d’exploitation. « Cela profite à bien du monde, dit

cette spécialiste du droit des femmes. Des compagnies pharmaceutiques aux clini-ques de fertilité, en passant par les psychologues et les avocats, il y a toute une chaîne de production, en quelque sorte. Dans une société juste et vraiment éga-litaire, des femmes plus pau-vres ne rendraient pas ser-vice à des femmes plus riches… et il n’y aurait pas de mères porteuses. » Peut-on parler de don de soi et d’al-truisme ? « On peut se poser la question », répond Louise Langevin, qui a accordé une entrevue au Fil, en marge d’un midi-recherche orga-nisé récemment par la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes.

Qu’en est-il de la situation actuelle au Québec ? La Cour d’appel du Québec s’est prononcée en 2014 et a reconnu la validité d’une requête en adoption d’un enfant né d’une mère por-teuse, présentée par la mère intentionnelle, au nom de l’intérêt supérieur de l’en-fant. La Cour d’appel a ainsi reconnu la validité de la pra-tique. En juin 2015, un comité de révision du droit québécois de la famille s’est dit prêt, tout en protégeant

la mère porteuse et l’enfant, à reconnaître la validité de cette pratique, qui doit tou-jours s’effectuer à titre gra-tuit. En même temps, le contrat qui lie la mère por-teuse et le parent d’intention est toujours frappé de nullité et n’est pas exécutoire devant le tribunal, explique Louise Langevin, ce qui signifie que si l’un des deux parents fait faux bond, l’autre ne peut pas faire valoir ce contrat devant le tribunal. En effet, la mère porteuse peut tou-jours décider de garder l’en-fant et les parents d’inten-tion ne sont pas tenus de le prendre. Le père d’intention doit toutefois verser une pension alimentaire à la mère porteuse parce qu’il a reconnu sa paternité dans la déclaration de naissance et est donc considéré comme le père légal.

Selon Louise Langevin, le jugement de la Cour d’appel du Québec de reconnaître la validité de la maternité de substitution est une bonne décision puisque l’enfant a le droit d’être traité sans discri-mination en raison des cir-constances de sa naissance. « Il s’agit de l’intérêt supé-rieur de l’enfant », souligne-t-elle. Si la professeure s’op-pose à la maternité de substi-tution, elle reconnaît que l’on ne peut reculer et que la pratique est installée. Dans ces circonstances, elle dit être en faveur de la maternité commerciale de substitution, qui est, en théorie, interdite au Canada. « L’enfant est une œuvre rare et unique, alors il y a un prix à payer. Le problème, ce n’est pas tant l’argent versé que la pratique elle-même dans une société patriarcale. »

Même si elle s’oppose à la maternité de substitution, Louise Langevin, professeure à la Faculté de droit, croit que la décision de la Cour d’appel du Québec de reconnaître la validité de cette pratique est une bonne décisionpar Renée Larochelle

Dans l’intérêt de l’enfant

Selon Louise Langevin, l’enfant a le droit d’être traité sans discrimination en raison des circonstances de sa naissance

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Après l’Islande en 2011 et l’Écosse en 2013, le cours Excursion géologique s’est déplacé, cette année, dans les petites Antilles, plus précisément sur trois îles très proches : Montserrat, la Guadeloupe et Antigua. Du 15 au 22 août, 11 étudiantes et étudiants ins-crits au baccalauréat en géologie ou au bac-calauréat en génie géologique ont visité plu-sieurs dizaines de sites en compagnie du professeur Marc Constantin.

« Cette destination a été choisie à cause de ce qui est arrivé à Plymouth, l’ancienne capitale de l’île de Montserrat, explique l’étudiante Mélissa Roy Tremblay. Depuis 1997, cette ville a été progressivement ense-velie sous les coulées de lave et les coulées de boue consécutives à des éruptions du volcan Soufrière Hills. Pour les géologues, c’est un peu la Pompéi moderne. Il est rare de pouvoir observer du volcanisme récent. »

Montserrat a une superficie d’environ 100 kilomètres carrés. Sa population, de quelque 12 000 habitants avant les éruptions volcaniques, a fondu à environ 4 000 aujourd’hui. Selon l’étudiante, la moitié de l’île est une zone d’exclusion. « C’est une zone dangereuse, dit-elle. Il faut détenir un permis pour y aller. » L’autre moitié de l’île est à l’abri du risque volcanique. « D’anciens volcans maintenant éteints forment une topographie qui protège des coulées du vol-can encore actif, poursuit-elle. Cependant, la population reçoit quand même des retom-bées de cendres volcaniques. »

La visite des vestiges de Plymouth fut une expérience impressionnante. « Lorsqu’on circule parmi les débris, on marche presque sur les toits des habitations, tellement l’épaisseur des sédiments volcaniques est grande », raconte Mélissa Roy Tremblay. Le volcan Soufrière Hills figure parmi les vol-cans les plus surveillés au monde. « La der-nière éruption, souligne-t-elle, remonte à 2010; il y a donc une petite période d’accal-mie. Toutefois, on voit encore de l’activité sismique et des émanations de gaz. »

Un observatoire scientifique établi sur l’île effectue une surveillance quotidienne des activités volcaniques avec des méthodes géo-physiques. Ce travail comprend notamment la mesure en tonnes/jour des émissions de sulfure de dioxyde. L’accès à la ville fantôme qu’est devenue Plymouth se fait seulement si le niveau de danger est minimal.

L’île de Montserrat est située sous un cli-mat tropical dans une zone volcanique et sis-mique sujette aux ouragans, à de fortes pluies saisonnières, à des glissements de terrain et à des inondations. Montserrat ainsi que la Guadeloupe et Antigua sont dans la zone de subduction formée par les plaques tectoni-ques caraïbe et nord-américaine. « La plaque caraïbe entre en dessous des plaques nord-américaine et sud-américaine; c’est pour ça qu’il y a du volcanisme actif », indique l’étu-diante Mylia Arseneault-Monette.

La Guadeloupe a une superficie d’environ 1 600 kilomètres carrés. Des plateaux cal-caires anciens constituent sa partie est. Des montagnes et des volcans, certains encore actifs, caractérisent la partie ouest de l’île. La petite île de la Désirade fait partie de la Guadeloupe. « La structure géologique de

la Désirade est particulière avec ses laves en coussins, souligne Mylia Arseneault-Monette. Ces coussins se forment habituelle-ment sous l’eau avant de se solidifier en sur-face. On trouve à cet endroit la seule réserve géologique protégée de la Guadeloupe. »

L’île d’Antigua fait 280 kilomètres carrés. Elle comprend une région volcanique ancienne vallonnée et rugueuse. La plaine centrale est composée principalement de dépôts de cendres volcaniques et de maté-riaux érodés. Quant à la région nord-est, elle est calcaire, avec des collines et des marnes.

« Les formations géologiques des petites Antilles sont beaucoup plus jeunes que ce que nous avons au Québec, explique Mélissa Roy Tremblay. Dans un cas, on parle de moins de 100 millions d’années, dans l’autre de plu-sieurs centaines de millions, voire de milliards d’années. »

Cette excursion dans les Antilles a renforcé le choix de carrière des deux étudiantes. Mélissa Roy Tremblay était attirée vers la volcanologie à un jeune âge. « La gestion des risques naturels m’intéresse beaucoup, en particulier la carto-graphie des risques volcaniques », dit-elle. Quant à Mylia Arseneault-Monette, elle voulait travailler à l’international, soit en gestion des risques naturels, soit en gestion des ressources en eau potable. « L’excursion, souligne-t-elle, a confirmé mon intérêt à travailler à l’internatio-nal dans ces deux domaines. »

Les petites Antilles ont une structure géologique vieille de moins de 100 millions d’années

Onze étudiantes et étudiants ont vu de près la structure géologique des îles de Montserrat, de la Guadeloupe et d’Antiguapar Yvon Larose

Une excursion dans les Antilles

1. Des laves en coussins sur l’île de la Désirade. Ces formations géologiques sont composées de métabasaltes. photo Mélissa Roy Tremblay 2. Sur l’île de la Guadeloupe, divers dépôts de cendres volcaniques sont encadrés par des dépôts grossiers de lave enveloppés dans une matrice cendreuse de teinte sombre. photo Stéphanie Lachance 3. Sur l’île d’Antigua, l’arche naturelle de calcaire Devils’ Bridge est creusée par les vagues. photo Stéphanie Lachance

4. Le professeur Marc Constantin en compagnie de quelques étudiants et d’une guide du Montserrat Volcano Observatory dans la zone d’exclusion de l’île, sur l’emplacement de la ville de Plymouth. Au loin, le volcan Soufrière Hills. photo Marc Constantin 5. L’étudiant Marc-André Charland devant le gouffre de Tarissant pendant l’ascension du volcan de la Soufrière, en Guadeloupe. photo Marc-André Charland 6. L’auxiliaire d’enseignement Micha Horswill près d’une carrière de craie à la Guadeloupe. photo Mélissa Roy Tremblay 7. Une partie des excursionnistes au sommet du volcan de la Soufrière, en Guadeloupe. photo Mélissa Bernier 8. Vue du centre-ville de Plymouth, l’ancienne capitale de l’île de Montserrat ensevelie sous les coulées de lave et de boue entre 1997 et 2010. photo Marc Constantin

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4. Le professeur Marc Constantin en compagnie de quelques étudiants et d’une guide du Montserrat Volcano Observatory dans la zone d’exclusion de l’île, sur l’emplacement de la ville de Plymouth. Au loin, le volcan Soufrière Hills. photo Marc Constantin 5. L’étudiant Marc-André Charland devant le gouffre de Tarissant pendant l’ascension du volcan de la Soufrière, en Guadeloupe. photo Marc-André Charland 6. L’auxiliaire d’enseignement Micha Horswill près d’une carrière de craie à la Guadeloupe. photo Mélissa Roy Tremblay 7. Une partie des excursionnistes au sommet du volcan de la Soufrière, en Guadeloupe. photo Mélissa Bernier 8. Vue du centre-ville de Plymouth, l’ancienne capitale de l’île de Montserrat ensevelie sous les coulées de lave et de boue entre 1997 et 2010. photo Marc Constantin

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Conférence sur la maladie de Parkinson Le Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval organise cet automne une série de conférences grand public sur diffé-rents sujets liés aux travaux de ses chercheurs. La deuxième conférence de cette série aura lieu le 28 octobre, alors que Francesca Cicchetti, Frédéric Calon et Léo Cantin pré-senteront « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la maladie de Parkinson ». Les trois chercheurs feront le portrait des connaissances actuelles sur cette maladie et des traitements disponibles en pharmacie. Il sera aussi question de l’effet de la stimulation cérébrale profonde sur le soulagement de cer-tains symptômes de la maladie ainsi que des thérapies présentement à l’essai, notamment la transplantation cellulaire.

La conférence se tiendra à 18 h 30, à l’amphi-théâtre Fisher du CHUL. L’entrée est libre, mais les places sont limitées. Pour s’inscrire : crchudequebec.ulaval.ca/conferences/

À bout de souffle ? Vivez en pleine conscienceLes intervenants de l’unité mobile de Mon équilibre UL poursuivent leur tournée du cam-pus pour vous faire découvrir les bienfaits de la pleine conscience. Cette approche de réduction du stress mise sur la conscience vigilante de ses pensées, de ses actions et de ses motivations. D’ici la fin du mois, l’unité mobile visitera les pavillons Ernest-Lemieux (le jeudi 8 octobre de 17 h à 19 h), Charles-De Koninck (le mardi 13 octobre de 11 h 15 à 13 h 15) et Adrien-Pouliot (le mercredi 14 octobre de 11 h 15 à 13 h 15). La tournée se poursuivra en novembre.

Pour le calendrier complet des visites : bit.ly/1L6XFZh

L’avenir du QuébecLe Québec est-il en panne d’histoire ? C’est le thème d’une minisérie présentée à Canal Savoir au cours du mois d’octobre. Deux professeurs de la Faculté des sciences sociales, Guy Laforest et Charles Fleury, comptent parmi les experts qui analyseront différents aspects reliés à cette importante question. L’épisode du mer-credi 14 octobre portera sur l’état de l’écono-mie québécoise et la situation du Québec par rapport, entre autres, aux pays scandinaves réputés non seulement pour maintenir une croissance économique acceptable, mais aussi pour favoriser la redistribution de la richesse. L’épisode du mercredi 21 octobre présentera le point de vue des experts sur les perspectives d’avenir pour le Québec, de même que leur vision sur ce que devrait favoriser un modèle de développement économique plus égalitaire.

canalsavoir.tv/emission/quebec_panne_histoire

La consommation de cervi-dés abattus avec des muni-tions contenant du plomb peut augmenter l’exposition alimentaire à ce contaminant et accroître les risques qui y sont associés. Pour cette rai-son, les jeunes en fants et les femmes enceintes devraient s’abstenir d’en con sommer et le reste de la population ne devrait pas mettre de la venaison au menu plus d’une fois par semaine si celle-ci risque de contenir du plomb. Voilà les recommandations auxquelles arrive une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine, de l’Institut national de santé publique du Québec et du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs après avoir analysé en détail les risques posés par cette source de plomb.

Depuis que le plomb a été éliminé de l’essence et de la peinture, l’alimentation est la principale source d’exposi-tion à ce métal au Canada. Il n’existe pas de norme cana-dienne régissant la présence de plomb dans la viande. En Europe, par contre, la viande des animaux d’élevage ne doit pas en contenir plus de 0,1 mg/kg, en raison notam-ment de ses effets neurotoxi-ques et cytotoxiques. La consommation de viande provenant de cervidés abat-tus à l’aide de munitions

contenant du plomb pose donc un risque théorique pour la santé, mais son impor-tance n’avait pas encore été clairement établie.

Pour mieux documenter ce risque, les chercheurs ont obtenu le concours de 333 chasseurs québécois qui ont répondu à un question-naire portant sur leur con-sommation de cerf et d’ori-gnal. De plus, une soixantaine de chasseurs ont accepté de fournir des échantillons de viande de cerf ou d’orignal entreposée dans le congéla-teur de leur résidence. Les analyses des chercheurs, publiées dans un récent numéro de la revue Food Additives & Contaminants: Part A, révèlent la présence de plomb dans 90 % des échantillons de cerfs et dans 70 % des échantillons d’ori-gnaux abattus avec des muni-tions contenant ce métal. Les concentrations mesurées dépassaient la norme euro-péenne dans 37 % des cas pour le cerf et dans 13 % des cas pour l’orignal.

Soixante-et-onze pour cent des chasseurs qui ont parti-cipé à l’étude estimaient que la consommation de venai-son de cervidés abattus avec des munitions au plomb était sécuritaire, surtout si l’on prend soin d’enlever la viande endommagée par la

balle. « Le problème est qu’on peut retrouver des fragments de plomb dans un rayon de 30 cm autour du canal laissé par le passage du projectile, signale le premier auteur de l’étude, Richard Fachehoun. Ça peut même être davantage si le projectile frappe un os. Sur un che-vreuil, ça veut dire qu’il fau-drait enlever une bonne par-tie de l’animal pour éliminer tout risque d’ingérer des fragments de plomb. »

À l’aide des données sur les concentrations de plomb mesurées dans la venaison, les chercheurs ont estimé le niveau d’ingestion de ce métal selon différents scénarios de fréquence de consommation. Les doses ingérées n’attei-gnent pas des niveaux très éle-vés, reconnaît le chercheur, « mais le consensus scienti-fique actuel est qu’il n’existe pas de seuil d’exposition sécu-ritaire au plomb », ajoute-t-il du même souffle. Pour cette raison, les per sonnes vulné-rables comme les enfants de moins de six ans, les femmes enceintes et les femmes qui projettent d’avoir un enfant ne devraient pas consommer de venaison qui pourrait con-tenir du plomb. Quant aux autres adul tes, ils devraient limiter leur con sommation à un repas de cervidé par se -maine si la présence de plomb est possible.

Pour réduire davantage les risques, il faudrait sensibiliser les chasseurs et les bouchers qui dépècent des cervidés sau vages à l’importance d’éli-miner la viande dans un rayon d’au moins 10 cm autour du canal laissé par le projectile, ajoute Richard Fachehoun. « La solution ultime demeure toutefois le retrait des munitions conte-nant du plomb et leur rem-placement par des munitions au cuivre ou par des armes comme les arbalètes. »

L’étude a été réalisée par Richard Fachehoun, Benoit Lévesque, Pierre Dumas, Antoine St-Louis, Marjolaine Dubé et Pierre Ayotte.

Les doses de plomb contenues dans les cervidés ne sont pas très élevées, mais il n’existe pas de seuil d’exposition sécuritaire à ce métal

Plombé par la chasseLe gros gibier abattu à l’aide de munitions au plomb contient des doses non négligeables de ce métal toxiquepar Jean Hamann

Près de 40 % des échantillons de cerf fournis par les chasseurs contenaient une concentration de plomb supérieure à la norme européenne pour la viande d’animaux d’élevage. photo Ray Dumas

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en bref

Notes réconfortantes En cette période de froidure qui commence, quoi de plus réconfortant qu’une belle soirée de musique classique ? Deux professeurs de la Faculté de musique, Michel Ducharme, baryton-basse, et Richard Paré, claveciniste et organiste, seront en concert avec les violo-nistes Nicole Trotier et Jean-Michel Marois et la violoncelliste Rachel Baillargeon. Au pro-gramme de cette soirée automnale figurent des œuvres de Biber, de Bach, de Haendel et de Campra.

Jeudi 8 octobre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

L’art en soiDany Quine, enseignant en histoire de l’art au Cégep Limoilou, et Simon Grondin, pro-fesseur à l’École de psychologie, proposent une exposition entrecroisant art et science sur le thème « L’art en soi ». Tout en obser-vant des œuvres d’art produites entre le 19e et le 21e siècle, le visiteur, armé d’un audioguide ou d’un cahier de description, est invité à répondre à des questions en lien avec des œuvres d’Alfred Pellan, de Paul-Émile Borduas, d’Antoine Plamondon et de Napoléon Bourassa. Il peut ainsi découvrir le rôle que jouent les perceptions dans la contemplation d’une œuvre puisqu’il reçoit des explications sur les différents phéno-mènes perceptifs qui animent les œuvres présentées.

Jusqu’au 13 décembre, du mercredi au dimanche, de 13 h à 17 h, à la villa Bagatelle (1563, chemin Saint-Louis).

Les beautés de la création architecturaleLa Fabrique culturelle de Télé-Québec lance en primeur une websérie portant sur L’Atelier Pierre Thibault. Au cours de sept épisodes d’une durée de 15 minutes, les internautes ont accès au processus de création de Pierre Thibault, professeur à l’École d’architecture et architecte de renom. En plus d’éveiller le public au premier art, L’Atelier Pierre Thibault célèbre la nature comme source intarissable d’inspiration artistique. Cette websérie, qui se démarque par la qualité de sa facture visuelle, illustre avec brio la relation d’interdépen-dance entre un artiste et son lieu de création, tout en portant un regard amoureux sur les paysages magnifiques dont regorge le Québec.

faaad.ulaval.ca

« Toutes les bonnes femmes lâchent leur mari / Dès qu’elles écoutent Femme d’aujourd’hui » : ces paroles tirées de la chanson Salut Léon inter-prétée par Jacques Michel en 1980 illus-trent à merveille la notoriété qu’avait cette émission auprès de la société québécoise de l’époque. Diffusée cinq jours par semaine de 1965 à 1982 à la télévision de Radio-Canada, l’émission Femme d’aujourd’hui valorisait les idées, les revendications, les manifes-tations et les ouvrages associés au fé -minisme. Elle passait sur les ondes au moment où le mouvement de libé-ration des femmes vivait des années décisives.

Pour souligner le 50e anniversaire des débuts de cette émission-phare, une exposition, sous le titre Être femme aujourd’hui, est présentée jusqu’au 18 mars au 4e étage de la Bibliothèque. Réalisée en collaboration avec Radio-Canada, elle en retrace les grands moments grâce à des extraits télévi-suels, à des photos d’archives et à des textes rédigés par Josette Brun, profes-seure au Département d’information et de communication. « Lors de sa pre-mière saison, l’émission était axée sur la vocation domestique des femmes et parlait exclusivement de cuisine, de décoration, de mode et de beauté, explique Josette Brun. Cependant, dès la deuxième année, ces sujets ont été éclipsés par les arts et les activités culturelles. Par la suite, on a parlé de la contraception, de l’avortement, du divorce, de l’équité salariale, de la vio-lence conjugale et, évidemment, de l’autonomie des femmes et de leur place sur le marché du travail. On a

aussi repoussé les limites en abordant des sujets tabous à l’époque, comme l’inceste et la prostitution. »

À la fin des années 1960, les cotes d’écoute avoisinaient les 300 000 télé-spectateurs quotidiens. On estime qu’en 1970, le cinquième des femmes francophones âgées entre 25 et 59 ans au Canada regardait quotidiennement l’émission et qu’une sur trois le faisait au moins une fois par semaine.

À la barre de cette émission qui repré-sentait une extraordinaire ouverture

sur le monde pour les femmes, il y avait la charismatique Aline Desjardins, mais aussi d’autres brillantes animatrices comme France Nadeau, Louise Arcand et Françoise Faucher. Toutes donnaient la parole à des femmes intellectuelles, féministes ou écrivaines, mais aussi à celles qui n’avaient pas de tribune pour s’exprimer, comme les immigrantes et les Amérindiennes. Des hommes étaient aussi invités à l’émission. Ce fut le cas notamment de maints profes-seurs, journalistes, artistes et politi-ciens. René Lévesque a ainsi été invité en 1965, alors qu’il était ministre de la Famille et du Bien-être social du Québec.

Si Aline Desjardins était très appré-ciée des femmes et de beaucoup d’hommes aussi – on l’abordait réguliè-rement pour la féliciter –, ses positions et son statut d’animatrice d’une émis-sion féministe ne plaisaient pas à tout le monde. Josette Brun raconte d’ailleurs cette anecdote rapportée par Aline Desjardins, avec qui elle s’est longue-ment entretenu aux fins de l’exposi-tion : ayant reconnu l’animatrice dans sa voiture, un chauffeur de taxi lui a vertement intimé l’ordre de descendre, l’accusant haut et fort d’avoir incité sa femme à divorcer.

« Al ine Des jard ins é ta i t b ien consciente de l’influence qu’avait l’émission sur les femmes, dit Josette Brun. Elle voulait leur faire réaliser qu’il existait autre chose que d’être femme au foyer et qu’il y avait des conséquences à ce statut, comme la domination économique de l’homme. » Pour la petite histoire, en 1964, soit un an avant les débuts de Femme d’aujourd’hui , les Québécoises n’avaient pas le droit d’ouvrir un compte de banque sans la signature de leur mari…

« À une époque où il n’était pas pos-sible d’enregistrer les émissions de télé-vision, les femmes qui avaient un emploi à l’extérieur ne pouvaient pas regarder Femme d’aujourd’hui, diffu-sée de 13 h 30 à 14 h 30. Pour leur per-mettre de le faire, Radio-Canada a décidé de diffuser l’émission en reprise en soirée ou durant la fin de semaine », ajoute Josette Brun, qui souligne que sa mère et sa grand-mère regardaient Femme d’aujourd’hui, en faisant le repassage ou la vaisselle. « Elles fulmi-naient en disant que ce qu’elles voyaient à cette émission contredisait tout ce qu’on leur avait enseigné à dire ou à faire en tant que femmes, commente Josette Brun. Cela remettait toute leur existence en question. »

bibl.ulaval.ca

L’exposition est présentée jusqu’au 18 mars au 4e étage de la Bibliothèque

Québécoises, debout !

Une exposition de la Bibliothèque retrace les grands moments de l’émission Femme d’aujourd’hui par Renée Larochelle

« Aline Desjardins était bien consciente de l’influence qu’avait l’émission sur les femmes. Elle voulait leur faire réaliser qu’il existait autre chose que d’être femme au foyer et qu’il y avait des conséquences à ce statut », affirme Josette Brun, professeure au Départe-ment d’information et de communication. photos Archives de Radio-Canada

Diffusée cinq jours par semaine de 1965 à 1982 à la télévision de Radio-Canada, l’émission Femme d’aujourd’hui valorisait les idées, les revendications, les manifestations et les ouvrages associés au féminisme.

Plombé par la chasse

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Les infrastructures du campus liées à la réduction des GES Plusieurs bâtiments du campus contribuent à la réduction des gaz à effet de serre (GES). C’est, entre autres, le cas du pavillon Adrien-Pouliot, où des travaux d’effi cacité énergé-tique ont été réalisés et ont contribué à une diminution de 55 % de la consommation énergétique totale du bâtiment, dont envi-ron 80 % de réduction de la consommation de vapeur. De son côté, la conception éner-gétique du pavillon Ferdinand-Vandry a valu à l’Université Laval la reconnaissance ÉcoÉNERGIE de Ressources naturelles Canada.

Le bilan des émissions directes de l’Université Laval en 2012-2013 était de 26 430 tonnes de CO2 équivalent, soit une baisse de 28 % par rapport à 2006 (l’année de référence), et ce, malgré une augmenta-tion de 10 % de la superfi cie totale des bâti-ments. À titre d’exemple, ceci correspond à environ 114 116 déplacements aller-retour en avion entre Montréal et Québec. photo Jérôme Bourgoin, FMED

actualités ULen bref

Avis concernant les élections fédéralesVeuillez noter que le lundi 19 octobre, jour de scrutin fédéral, les cours et les autres activités pédagogiques seront offerts normalement. La Loi électorale du Canada (L.C., 2000, c. 9) ne contient aucune disposition prévoyant, lors d’un scrutin fédéral, que l’Université doive donner congé aux étudiants qui sont électeurs. La loi prévoit que les bureaux de scrutin seront ouverts de 9 h 30 à 21 h 30 au Québec.

Du 20 au 22 octobre, la Bibliothèque vous offre une série d’activités organisées à l’occasion de la Semaine internatio-nale du libre accès, un événement de sensibilisation sur les enjeux liés au libre accès dans le milieu de la recherche et de l’enseignement. Le concept de libre accès réfère à la mise en ligne gratuite des résultats de recherche afi n de les rendre accessibles à tous, tout en respectant le droit d’auteur. Vous pouvez participer gratuitement à l’une ou à plusieurs des activités proposées au cours de cet événement, mais l’inscrip-tion est requise.

Pour en savoir plus sur le libre accès : bibl.ulaval.ca/ser-vices/libre-acces

Pour en savoir plus sur les activités de la Semaine internationale du libre accès et pour vous inscrire à une activité : bibl.ulaval.ca/semaine-internationale-du-libre-acces-2015

MARDI 20 OCTOBRE 2015

11 h 30 à 12 h 30 Création de Ressources éducatives libres : une opportunité de création participative pour les enseignants et leurs élèves | Margarida Romero, professeure en technologie éducative, Université Laval13 h 30 à 14 h 30 Le droit d’auteur et la publication en libre accès | Pierre Lasou, bibliothécaire, Université Laval, et Catherine Lamy, gestionnaire du Bureau du droit d’auteur, Université Laval 14 h 30 à 15 h 30 Études littéraires et libre accès : initiatives éditoriales du CRILCQ | René Audet, directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québé-coises (CRILCQ), Université Laval

MERCREDI 21 OCTOBRE 2015

10 h à 10 h 45 Le libre accès, outil de développement durable ? Premiers résultats du projet SOHA (Science ouverte en Haïti et en Afrique francophone) | Florence Piron, professeure au Département d’information et de communication, Université Laval10 h 45 à 11 h 30 L’open Peer Review, petite ou grande révolution dans le monde de l’édition scientifi que ? | Samir Hachani, professeur, Université d’Alger 211 h 30 à 12 h 30 L’Atlas et la mappemonde des modes d’intervention en situation de confl its : un outil pour rendre accessible une vaste offre de justice | Maude Laplante-Dubé, bibliothécaire, Université Laval, et Marie-Claire Belleau, professeure à la Faculté de droit, Université Laval13 h 30 à 14h 30 Nordicana D : une nouvelle ressource au Centre d’études nordiques pour l’archivage et la diffusion de données envi-ronnementales nordiques | Luc Cournoyer, professionnel de recherche, Centre d’études nordiques, Université Laval14 h 30 à 15 h 30 MOOC Développement durable de l’Université Laval : enjeux et trajectoires | Sébastien Bédard, directeur adjoint – Environnement numérique d’études, Bureau de soutien à l’enseignement, Université Laval

JEUDI 22 OCTOBRE 2015

11 h à 11 h 45 Bibliométrie et libre accès | Ève Richard, bibliothécaire, Université Laval12 h à 12 h 30 Démystifi er les Creative commons | Catherine Lamy, gestion-naire du Bureau du droit d’auteur, Université Laval, et Marie-Ève Truchon, Bureau du droit d’auteur, Université Laval13 h 30 à 14 h 30 Se conformer à la politique des trois organismes subvention-naires canadiens (CRSNG, CRSH, IRSC) | Pierre Lasou, bibliothécaire, Université Laval, et Maude Laplante-Dubé, bibliothécaire, Université Laval14 h 30 à 15 h 30 Le partenariat Érudit – RCDR : un nouveau modèle de relation bibliothèque – revue savante pour le soutien au libre accès | Joanie Lavoie, directrice opérationnelle, Érudit

Une semaine toute spéciale à la Bibliothèque

9 septembre 1984. Un événement historique marque l’Université : plus de 250 000 personnes assistent à la grande célébration eucharistique présidée par nul autre que le pape Jean-Paul II. Près de 10 000 bénévoles, provenant tant du campus, de l’archidiocèse de Québec, des gouvernements fédéral et provincial que d’ailleurs, ont contribué à la réalisation de cet événement grandiose et unique. Lors de la cérémonie, la foule chante au pape : « Mon cher Jean-Paul, c’est à ton tour de te laisser parler d’amour. » photos Concacan Inc. et Pierre Cayer | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

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13le fil | le 8 octobre 2015 agroalimentaire

Commercialiser des huiles marines issues de la pêche durable avec un approvisionnement de proximité et produire ses propres céréales avant de les transformer en bière en composant ses recettes avec les plantes sauvages locales ou régio-nales, ce sont là quelques-unes des initiatives innovantes dans l’esprit du concept des « systèmes alimen-taires terri torialisés » (SAT) à avoir vu le jour en France ces dernières an nées.

Les SAT constituent une réponse au développement hégémonique d’un système agro-industriel de pro-duction et de consommation de masse issu de la mondialisation. « Les SAT sont plus qu’une tendance forte, aff irme la professeure Geneviève Parent, de la Faculté de droit. Ils existent un peu partout dans le monde et cohabitent avec le système alimentaire mondialisé. Les SAT visent une plus grande diversité agricole et alimentaire permettant d’assurer la sécurité alimentaire et de répondre aux préférences ali-mentaires des consommateurs. »

Les 1er et 2 octobre, à l’amphi-théâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins, Geneviève Parent a participé à un colloque

international et multidisciplinaire sur les systèmes alimentaires terri-torialisés. La Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécu-rité alimentaires, dont elle est la

titulaire, coorganisait l’événement. Le conférencier d’honneur était le ministre de l’Agriculture et du Bétail du Costa Rica. « Les chan-gements dans les Amériques,

affirme-t-elle, vont passer par l’Amérique latine. Ça paraît évident puisque plusieurs initiatives pro-viennent de cette région du monde. Le Costa Rica met beaucoup de l’avant les SAT dans ses politiques agricoles. »

Les SAT sont des réseaux fondés par de petites ou moyennes entre-prises agricoles, agroalimentaires et de services. Ces entreprises mutualisent des ressources locales et prennent en compte les critères du développement durable. Elles prennent également en considéra-tion l’aspect culturel de l’agroali-mentaire local et diversifient les modes de production, de transfor-mation et de distribution. « Le sys-tème mondialisé, lui, concentre la production alimentaire et la rend plus homogène, donc moins variée, poursuit-elle. Sur le plan environnemental, on remarque que ce modèle allonge les dis-tances entre les lieux de produc-tion et les lieux de consommation des produits. »

Selon la professeure Parent, les SAT peuvent concurrencer le sys-tème alimentaire mondialisé. « Cela, explique-t-elle, peut se faire par la plus-value que les entreprises ali-mentaires locales peuvent donner à leurs produits. Ce but peut être atteint par une transformation plus fine des aliments et par des mé -thodes de fabrication plus respec-tueuses de l’environnement. »

La professeure Parent a pris part à deux tables rondes. L’une d’elles avait pour thème les enjeux juridi-ques nationaux et internationaux des SAT. Selon elle, et contraire-ment à ce que l’on pourrait croire, les pays comme les régions possè-dent encore l’espace politique et

juridique pour la promotion, l’en-cadrement et la protection des SAT et des initiatives qui les com-posent, et ce, en dépit de la pres-sion grandissante du système ali-mentaire mondialisé. « Il faut, dit-elle, clairement indiquer aux décideurs politiques et aux diffé-rents acteurs qui contrôlent la chaîne alimentaire qu’il y a un espace juridique permettant d’éla-borer une réglementation solide à tous les niveaux. Nous devons donc mieux comprendre les SAT afin d’adopter l’encadrement juri-dique adéquat pour assurer leur essor. »

La Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité ali-mentaires finalise présentement une étude répertoriant 100 initia-tives de type SAT sur l’ensemble du territoire québécois. Un exemple de ces initiatives consiste en la dis-tribution d’aliments frais dans des lieux où l’accès à ces denrées s’avère difficile. Un autre exemple est le développement de produits de niche à haute valeur ajoutée identifiés par des labels de qualité et basés sur la transformation très fine du bleuet.

Constitués de petites ou moyennes entreprises, les réseaux de type SAT mutualisent des ressources locales et prennent en compte les critères du développement durable

Les systèmes alimentaires territorialisés, avec leurs filières de proximité, s’affirment de plus en plus devant le système alimentaire mondialisépar Yvon Larose

Pour une alimentation plus diversifiée et plus durable

Fondés par des PME agricoles, agroalimentaires et de services, les SAT peuvent se démarquer par une transformation plus fine des aliments qu’ils produisent.

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14le fil | le 8 octobre 2015sociologie

Un film de James Bond où il n’y aurait ni Bond girl ni gadget ne serait pas considéré comme un « vrai » film de James Bond, tellement ces éléments distinctifs sont indissociables du genre. De la même manière, les films d’arts martiaux fonctionnent avec des codes et un ordre établi – un certain nombre de références, en somme – qui correspondent aux attentes du spectateur. Dans sa thèse de doctorat en sociologie, Olivier Bernard a voulu en savoir davantage sur la manière dont se structure l’imagi-naire des arts martiaux au cinéma.

Aux fins de son étude, le chercheur a analysé les 16 films d’arts martiaux ayant été les plus lucratifs au guichet au cours des 30 dernières années. Les titres sont évocateurs de l’esprit et de l’atmosphère qui imprégnent ces œuvres : The Karate Kid, The Last Samurai , Kill Bill , Street Fighter, Mortal Kombat, Hard to Kill, etc. Il a ajouté à son corpus quatre films d’action qui, sans être des films d’arts martiaux propre-ment dits, compor tent des scènes faisant clairement allusion à des élé-ments reliés au genre : Star Wars : The Phantom Menace (1999) et Sherlock Holmes (2009), pour ne citer que ces exemples.

« L’imaginaire des arts martiaux se révèle d’abord par la manière d’être et le comportement des per-sonnages : ce sont des héros qui font face à des despotes, explique Olivier Bernard. Dotés d’une droi-ture morale inébranlable, leur vision du monde inclut une mission ainsi que des valeurs d’honneur et de spiritualité. » Comme les enne-mis qu’ils combattent, les héros sont capables de prouesses extraor-dinaires qui se traduisent par des capacités physiques surhumaines.

En ce qui concerne les costumes, les choses varient : les person-nages portent des habits contem-porains de l’époque du récit, mais aussi des costumes fantastiques qui ressemblent aux tenues clas-siques de diverses disciplines des arts martiaux, le tout agrémenté d’orientalisme, de souligner Olivier Bernard. Parlant de fantas-tique, Olivier Bernard note des similitudes frappantes entre l’uni-vers imaginaire des arts martiaux et celui de Star Wars. Un bon exemple de cela est le personnage de Dark Vador, dans les films de George Lucas, dont l’allure est celle d’un samouraï. Il y a égale-ment les chevaliers Jedi qui ont,

eux aussi, des pouvoirs, des va -leurs et une apparence qui s’appa-rentent aux héros de films d’arts martiaux.

« Plus le costume du héros est extravagant, plus ses pouvoirs sont grands et tendent vers la magie, indique le sociologue. En fait, plus cette corrélation est forte, plus le héros s’ap -proche de l’éthos du superhéros. Ce principe s’applique égale-ment aux antagonistes, qui ont

les capacités de tenir tête aux superhéros. »

Autre caractéristique des films d’arts martiaux : la présence d’ef-fets spéciaux qui viennent renfor-cer la puissance des gestes et la maîtrise de l’environnement, en même temps qu’ils soulignent à gros traits la morale supérieure des héros. Dans ces films où les forces de la nature reflètent les émotions des personnages, le décor revêt une importance capitale. L’expression

de l’invraisemblable, le mysticisme oriental, les qualités salvatrices de la nature, des temples et des lieux de culte, le surnaturel et la magie ne sauraient s’appuyer sur un décor banal, soutient Olivier Bernard. Enfin, les prises de vues et les jeux de caméra typiques à ce genre de films permettent d’appré-cier à leur juste valeur les chorégra-phies parfois compliquées, mais souvent de grande beauté, qu’on y trouve.

Les films d’arts martiaux présentent des superhéros et des aventures qui correspondent à un ordre bien établipar Renée Larochelle

Ces forces de la nature«

Plus le costume du héros est extravagant, plus ses pouvoirs sont grands et tendent vers la magie

Les films d’arts martiaux fonctionnent avec des codes et un ordre établi qui correspondent aux attentes du spectateur, révèle Olivier Bernard dans sa thèse de doctorat en sociologie. photo Strolic Furlan

Comme les ennemis qu’ils combattent, les héros des films d’arts martiaux sont capables de prouesses extraordinaires qui se traduisent par des capacités physiques surhumaines. photo Pedro Serapio

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15le fil | le 8 octobre 2015

en bref

Des entraînements pour tous les goûts !Saviez-vous que les étudiants inscrits à 12 cré-dits de cours à l’Université bénéficient d’un tarif spécial sur l’abonnement à la salle d’en-traînement ? Avec plus de 100 stations cardio-vasculaires, dont plusieurs munies d’écrans tactiles qui permettent un accès à Internet, 75 appareils de musculation et une section aménagée pour les femmes, il va sans dire qu’un abonnement de huit mois pour moins de 50 cents par jour est une véritable aubaine pour les étudiants ! Les membres de la salle ont droit à plusieurs privilèges, dont celui d’obtenir un programme d’entraînement com-plet élaboré par un kinésiologue. Bref, tout est en place pour vous aider à conserver, tout au long de l’année, la motivation nécessaire à l’entraînement. photo Hubert Gaudreau

Pour connaître tous les tarifs et vous inscrire : www.peps.ulaval.ca

Important duel contre l’Université de ConcordiaL’équipe féminine de rugby du Rouge et Or disputera sa dernière partie locale de la saison régulière ce samedi à 13 h au stade TELUS-Université Laval contre les Stingers de Concordia. La rencontre est importante puisque les deux formations sont à égalité au deuxième rang du classement de la ligue uni-versitaire québécoise. Chacune des équipes a une fiche de quatre victoires et un revers. L’an dernier, l’Université Laval avait battu l’Uni-versité Concordia en saison régulière, mais les Stingers avaient pris leur revanche en demi-finale provinciale, battant le Rouge et Or 30 à 19. Après le match de samedi, il ne restera plus qu’une partie avant les séries élimina-toires, soit un affrontement contre les Carabins, le 18 octobre, à Montréal.

Vendredi 9 octobreVolleyball masculin (hors concours) | Gaels de Queen’sPEPS | 20 h

Samedi 10 octobreRugby féminin | Stingers de ConcordiaStade TELUS-Université Laval | 13 hVolleyball masculin (hors concours) | Gaels de Queen’sPEPS | 15 h 30

Dimanche 18 octobreSoccer féminin | Gaiters de Bishop’sPEPS (Terrain 6) | 14 h

Campus dynamique

Le PEPS offrira, pour la première fois, des pratiques d’acroyoga, un mélange d’étirements, de contrebalances, de vols thérapeutiques et de vols acrobatiques. Elles auront lieu tous les vendredis à partir de 18 h. Le premier atelier se déroulera le vendredi 9 octobre. Pour information : peps.ulaval.ca. photo PEPS

Les joueurs entraînés par Jacques Paiement Jr représen-teront la région de la Capitale-Nationale au cours des trois prochaines semaines. « C’est une expérience extraordi-naire pour nos étudiants- athlètes », lance avec excita-tion l’entraîneur Paiement Jr. L’histoire liée à cette invita-tion a débuté l’été dernier, à la suite de la victoire de l’équipe de la Capitale-Nationale, formation dirigée par Jacques Paiement Jr et composée presque exc lus ivement d’athlètes du Rouge et Or, à la finale de la Ligue de basket-ball du Québec Élite. « Un

agent engagé par les équipes de la Chinese Bas ketball Association (CBA), à la re -cherche d’adversaires pour des parties hors con cours, nous a con tactés. Au début, on croyait presque que c’était trop beau pour être vrai. Ça a pris quel ques semaines avant de réaliser que le projet était sé rieux », explique l’entraîneur.

La CBA assume la majorité des dépenses engendrées par ce voyage. Une équipe des États-Unis et une autre du Brésil vivront la même expé-rience. Un tournoi contre trois équipes de la ligue

chinoise aura lieu et de huit à dix parties sont prévues dans trois endroits différents. « C’est l’occasion d’une vie sur les plans culturel et personnel, affirme l’entraîneur. Plu sieurs membres de l’équipe, et je m’inclus dans le groupe, n’au -raient probablement jamais pu vivre une telle ex périence sans l’occasion qui se présente à nous actuellement. »

Le défi sportif sera de taille puisque les membres du Rouge et Or se mesureront à des athlètes professionnels. « C’est un gros défi, confirme Jacques Paiemen Jr, mais nous abor-dons ça comme une occasion

de passer trois semaines ensemble et de nous préparer pour notre saison régulière qui débute le 13 novembre. Surtout, nous en profiterons pour vivre quelque chose dont nous nous souviendrons toute notre vie ! »

Le groupe quittait Québec tôt ce mercredi et il ne revien-dra que le 26 octobre. Il y a donc un autre défi à relever au cours de ce voyage : conju-guer les études des athlètes et le basketball. « On va prendre les moyens pour faciliter leur tâche », de dire Paiement Jr. « Premièrement, on ne jouera pas ou on ne pratiquera pas tous les jours, et mon adjoint, Vincent Plante, qui m’aide beaucoup dans le soutien scolaire aux athlètes, sera du voyage. Les jeunes ont aussi fait beaucoup de tra-vail avant de partir pour s’as-surer que les choses se pas-sent bien dans leurs études », ajoute-t-il.Leur premier match aura lieu le vendredi 13 no -vembre à l’amphithéâtre- gymnase Desjardins-Université Laval du PEPS contre les Stingers de l’Université Concordia.«C’est l’occasion d’une vie sur les plans culturel et personnel

Nos athlètes en Chine !Les membres du club de basketball masculin Rouge et Or sont présentement à bord d’un vol en direction de Shanghai, où ils prendront part à une tournée de compétitions contre des équipes professionnelles par Mathieu Tanguay

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Je mange, donc je vote

La Chaire en développe-ment international de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimen-tation vous convie au débat citoyen « Je mange donc je vote » destiné à sensibiliser les citoyens et les élus à la souveraineté alimentaire. D’ailleurs, tous les candi-dats de la circonscription de Québec à l’élection fé -dérale ont été invités à cet événement qui souligne l’importance des décisions politiques en matière d’agri-culture et d’alimentation. Rappelons-le, les systèmes agricoles actuels seraient l’une des principales causes du recul de la biodiversité et généreraient une part significative des gaz à effet de serre. De plus, ce sont plus de 840 000 Canadiens qui recourent mensuelle-ment à une banque alimen-taire. Pourtant, des solu-tions peuvent être appor-tées à ces problèmes.

Jeudi 8 octobre, à 18 h, au Café-Rencontre (796, rue Saint-Joseph Est). Pour info : chaireedi@ fsaa.ulaval.ca

Être femme et reporter à l’étranger

Les journalistes féminines n’ont pas toujours le même statut que leurs confrères masculins lorsqu’elles tra-vaillent à l’étranger. Elles bénéficient parfois d’avan-tages, comme un accès à plus de sources, mais souf-frent également de plu-sieurs désagréments, dont le harcèlement sexuel. Dans le cadre des midis-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, savoirs et sociétés, la doc-torante en communication publique Anne-Sophie Gobeil prononcera la con-férence « Dynamique de genre et pratique profes-sionnelle : le cas des journa-listes québécoises corres-pondantes à l’étranger ». Elle y discutera en profon-deur de l’influence du genre sur l’expérience jour-nalistique à l’international.

Mercredi 14 octobre, à 12 h, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour info : chaire-clairebonenfant.ulaval.ca

L’industrie agroalimentaire, une alliée en santé ?

Actuellement, l’industrie agroalimentaire finance divers projets de recherche en santé publique ici et ailleurs dans le monde. Or, cette situation provoque un débat au sein de la commu-nauté scientifique puisque certains trouvent essentiel de limiter les collaborations avec cette industrie afin de préserver une certaine indépendance, alors que d’autres soulignent la qua-lité des initiatives mises de l’avant grâce à ce partena-riat. Bryn William-Jones, professeur à l’École de santé publique de l’Univer-sité de Montréal, présen-tera la conférence « Conflits d’intérêts en alimentation et en médecine », dans laquelle il s’interrogera sur les risques et les bénéfices d’une collaboration entre les professionnels de la santé et des entreprises du secteur agroalimentaire.

Mercredi 14 octobre, à 12 h, au local 2245B du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée libre.

Comment gérer l’action humanitaire ?

La Chaire Stephen-A.-Jarislowsky en gestion des affaires internationales organise une rencontre avec Sophie Gligorijevic pour discuter de logistique internationale au service de l’action humanitaire. Cette diplômée d’un MBA en gestion internationale de l’Université Laval est entrée à l’emploi de la Croix-Rouge internationale en 2005. Après avoir ac -compli plusieurs missions sur le terrain, notamment aux Philip pines, en Lybie, au Soudan du Sud et en Ukraine, elle a rejoint le siège social de l’organisa-tion à Genève afin d’occu-per le poste de chef de l’Unité de logistique opéra-tionnelle. Depuis, elle est responsable de la planifica-tion des missions et du recrutement. Vous êtes cordialement invité à venir l’écouter parler de son travail.

Jeudi 15 octobre, à 12 h 30, à la salle Télésystème (local 1609) du pavillon Palasis-Prince. Entrée libre.

Du 3D plus vraisemblable que jamais

Insérer un objet virtuel dans une image existante n’est pas une tâche facile. Il faut, entre autres, réussir à bien simuler l’éclairage sur l’objet en tenant compte de la position du soleil et des conditions météoro-logiques. Jean-François Lalonde, professeur au Département de génie élec-trique et de génie informa-tique, est un spécialiste de la question. Dans le cadre des Rencontres du numé-rique de l’ITIS, il pronon-cera la conférence « Repous -ser les limites de la créa-tion 3D : lumières, météo et objets virtuels ». Il y fera le point sur ses propres recherches et sur ses pro-jets dans le domaine du divertissement, notamment une collaboration récente avec Disney Research.

Jeudi 15 octobre, à 19 h, à la salle Gérard-Martin de la bibliothèque Gabrielle-Roy (350, rue Saint-Joseph Est). Entrée libre. Pour réserver votre place : 418 641-6789 poste 128

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Les racines géographiques du vin

Fruit de la terre et du travail des hommes, le vin doit beaucoup à son terroir. De nombreuses civilisations anciennes et nouvelles ont tissé des liens très étroits avec ce breuvage. Certaines l’ont exalté et diffusé lors de leurs pérégrinations, alors que d’autres ont restreint sa consommations, voire l’ont interdit. Aujourd’hui à la fois objet de large consommation et produit de luxe, il poursuit son périple à travers le monde. Dans une conférence intitulée « Le vin et la viticulture au regard de la géographie », Guy Dorval, chargé d’enseignement au Département de géographie, vous invite à poser un regard « géographique » sur le vin et ses cépages. Selon lui, étudier cet alcool sous cet angle permet de faire un agréable tour historique et géographique du monde puisque la divine boisson possède de profondes racines géographiques. Cette conférence est présentée dans le cadre des Midis du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ).

Jeudi 15 octobre, à 12 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour info : cieq.ca/activites.php?niv2=conferences&niv3=laval

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

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Mieux vivre les séparations parentales

Lorsque les séparations s’accompagnent de conflits entre les parents, l’adapta-tion des enfants à leur nou-velle réalité familiale est d’autant plus problématique. Lors d’une conférence inti-tulée « Séparations conflic-tuelles : solutions construc-tives et novatrices dans l’intérêt des enfants », la tra-vailleuse sociale et média-trice familiale Lorraine Filion proposera des pistes de solution pour les parents et les professionnels œu -vrant auprès des familles. Cette rencontre est organi-sée par l’ARUC – Séparation parentale, recomposition familiale, un groupe d’une trentaine de chercheurs et de partenaires issus des milieux universitaire, com-munautaire, public et éta-tique qui s’occupent des familles séparées et recomposées.

Mercredi 14 octobre, à 19 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Pour s’inscrire : arucfamille. ulaval.ca/colloque- arucfamille/