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Volume 49, numéro 29 22 mai 2014 L’Université et les Nations unies signent un protocole d’entente venant consolider le positionnement et la reconnaissance à l’international du Centre de formation en développement durable. p3 Un homme et l’avenir p2 Reconstruire sa ville p8-9 Rayonnement planétaire

Le Fil 22 mai 2014

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 22 mai 2014

Volume 49, numéro 29 22 mai 2014

L’Université et les Nations unies signent un protocole d’entente venant consolider le positionnement et la reconnaissance à l’international du Centre de formation en développement durable. p3

Un homme et l’avenir p2 Reconstruire sa ville p8-9

Rayonnement planétaire

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2le fil | le 22 mai 2014actualités UL

en bref

De nouveaux professeurs et pédagogues étoiles à la FSG Le 16 mai, la Faculté des sciences et de génie (FSG) a rendu hommage à 93 professeurs et chargés de cours lors d’une cérémonie offi-cielle. Au nombre des pédagogues étoiles, soulignons les mérites de Frédéric Gourdeau, du Département de mathématiques et de statistique, qui a remporté un Prix Summa - Enseignement, ainsi que Michèle Auger, du Département de chimie, et François Anctil du Département de génie civil et de génie des eaux, qui se sont distingués en remportant respectivement les catégories Direction de programme et Volume pédagogique des Prix en enseignement. Les « professeurs étoiles » de la Faculté sont ceux qui obtiennent une note égale ou supérieure à 90 % lors de l’éva-luation des étudiants.

La criminalité économiqueLa première école d’été sur le thème de la criminalité économique se déroulera du 26 au 30 mai à la Faculté de droit. La semaine est organisée par le Centre d’études en droit économique. Depuis plus de 20 ans, la crimi-nalité économique connaît une ampleur sans précédent. L’école d’été réunira des experts nord-américains, européens et africains. Ces spécialistes proviendront des autorités de régulation, du monde universitaire et de la pratique. Sept professeurs de la Faculté de droit donneront des conférences : Catherine Rossi, Marie-France Lebouc, Alexandre Stylios, Ivan Tchotourian, Karounga Diawara, Pierre-Claude Lafond et Georges Azzaria. Le temps fort de la semaine sera la tenue, le 29 mai à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins, d’un colloque international sur la supervision et le contrôle en matière de blanchiment d’argent.

www.fd.ulaval.ca

Une place honorable au Tournoi 360L’équipe de la Faculté des sciences de l’admi-nistration (FSA ULaval) s’est classée troisième lors de ce tournoi organisé par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. En tout, huit équipes représentant sept uni-versités québécoises se sont affrontées lors de cette compétition qui se déroule unique-ment sur le Web. Composé de trois épreuves, dont la dernière se déroulait le 14 avril, ce tournoi s’adresse aux futurs professionnels de la gestion des ressources humaines et des relations industrielles et rassemble étudiants, professeurs et gens d’affaires. L’équipe de la FSA ULaval était composée de Laurie Bourgeois, Rébecca Godin-Berthiaume, Anne Jobin, Yoan Leclerc, Catherine Normand et du coach Martin Dubé (CRHA). Chacun des membres a obtenu une bourse de 500 $.

www.portailrh.org/360

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateur au Web : Thierry MellonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeAgente de secrétariat : Carole Almenar

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Vingt ans ont passé et les images de centaines de mil-liers de personnes tuées à coups de machettes conti-nuent de hanter la mémoire du monde. On aurait pu penser que le génocide au Rwanda ne se répèterait jamais et que la commu-nauté internationale mettrait tout en œuvre afin d’éviter un autre carnage. Il semble que non, alors qu’un géno-cide menace d’éclater à tout moment en Centrafrique.

Pour le lieutenant-général des Forces armées cana-diennes à la retraite Roméo Dallaire, le plus terrible provi-ent justement du manque

de volonté des élites poli-tiques de réagir avant qu’il ne soit trop tard. Joint au téléphone quelques jours avant la conférence qu’il donnera ce soir (jeudi) au nouvel amphithéâtre du PEPS, le sénateur Dallaire ne mâche pas ses mots pour décrire la situation sévissant dans ce petit pays d’Afrique centrale où s’affrontent les milices musulmanes et chré-tiennes pour l’appropriation du pouvoir. « En 1993, on se trouvait dans un pays où on n’avait aucune expérience », dit Roméo Dallaire en fai-sant référence à la Mission des Nations unies pour

l’assistance au Rwanda qu’il commandait. « On a fait des erreurs de parcours, car on ne savait pas dans quoi on s’embarquait. Mais, présente-ment, nos gouvernements et ceux d’autres pays occiden-taux savent quoi faire, mais ils n’ont pas le courage d’agir », constate-t-il.

Pourtant, les indices d’un génocide s’accumulent, avec en premier lieu l’utilisation massive d’enfants soldats, drogués de force et qui foncent sur tout ce qui bouge quand l’ordre leur en est donné. Le recrutement d’enfants comme armes de guerre aurait ainsi commencé il y a 3 ou 4 ans. « Cela ne semble pas être une raison suffisante pour qu’on intervienne afin d’arrêter ce recrutement forcé », affirme Roméo Dallaire, qui déplore aussi l’inaction du gouverne-ment fédéral dans le dossier.

« De la part d’un pays qui a la capacité de sauver beau-coup de vies, je trouve ça inouï comme abdication ! », lance-t-il. En plus du déploie-ment de troupes canadiennes,

Quand l’histoire se répète

Le génocide rwandais n’a pas servi de leçon à la communauté internationale, déplore le sénateur Roméo Dallairepar Renée Larochelle

En Centrafrique, le recrutement d’enfants comme armes de guerre aurait commencé il y a 3 ou 4 ans. photo Fondation Roméo Dallaire

Le sénateur prononcera ce soir, au nouvel amphithéâtre du PEPS, une conférence pour commémorer le génocide du Rwanda

la solution consisterait à aug-menter le nombre de soldats de l’Union africaine dans le pays. Tout cela contribuerait à stabiliser la situation. Quant à la présence du « pays colo-nisateur », la France, qui y a envoyé 2000 soldats, Roméo Dallaire estime qu’il s’agit là d’une erreur. « Les soldats connaissent le milieu, mais ils manquent d’objectivité et de neutralité », allègue-t-il.

En entrevue, et par respect pour les gens qui paieront pour ass ister à la con-férence de ce soir, le séna-teur préfère ne pas parler de certains aspects du géno-cide au Rwanda qui seront dévoilés pour la première fois, comme le promet la pub-licité entourant l’événement. Une chose est certaine, le conférencier mettra « les points sur les i », comme il le spécifie. Tous les profits de la soirée iront à sa fondation (fondationromeodallaire.com), dont la mission est d’aider des jeunes issus de milieux défa-vorisés des régions de Québec et de Lévis à bâtir leur estime de soi et de développer leur leadership par différentes activités, dont des camps de vacances estivaux.

La conférence « 20 ans plus tard: ce qui aurait pu être évité » se tient ce jeudi 22 mai, à 18 h, au nouvel amphithéâtre du PEPS. Coût: de 35 $ à 100 $ selon l’endroit occupé. Pour réservation : 418 656-3668.

En haut à gauche, le lieutenant-général Roméo Dallaire lorsqu’il commandait, en 1994, la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR), où il a été témoin du génocide ayant fait plus de 800 000 victimes rwandaises.photo Ryan Remiorz/CP

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3le fil | le 22 mai 2014 actualités UL

Le Centre de formation en développement durable (CFDD) de l’Université a beau n’avoir démarré ses activités qu’en février der-nier, sa réputation est déjà très enviable. La signature d’une entente de partenariat, le mardi 13 mai au Centre des congrès de Québec, entre l’Université et l’Initiative bâtiments durables et climat du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en est une preuve éclatante. La cérémonie s’est déroulée en marge d’une rencontre internationale du PNUE sur la neutralité climatique et les bâtiments écologiques.

« La reconnaissance inter-nationale qui est accordée au centre, par la signature de ce protocole d’entente, démontre que notre éta-blissement est engagé dans un processus mettant le domaine stratégique du développement durable au

Coopérer pour réduire l’empreinte écologique

Une entente de partenariat avec le Programme des Nations unies pour l’environnement confirme le positionnement international du Centre de formation en développement durable par Yvon Larose

cœur de nos priorités », a déclaré à cette occasion le recteur Denis Brière.

Le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau, qui a également signé le document, a souli-gné le fait que Laval est l’une des premières universités au monde à établir des liens et des relations avec la division Initiative bâtiments durables et climat du PNUE. « Cette entente, a-t-il dit, position-nera avantageusement le CFDD, non seulement au Québec mais également au Canada et sur la scène internationale. »

Quant au troisième cosi-gnataire, et non le moindre, Arab Hoballah, chef de service, Consommation et product ion durables du PNUE, il a mentionné que le protocole d’entente s’inscrit pleinement dans la démarche de l’Initiative bâtiments durables et climat. « L’intégration des outils du

PNUE, tels que le Common Carbon Metric, dans un programme de formation professionnelle donné par l’Université Laval est un bon exemple de promotion d’outils visant à quantifier la consommation d’énergie et de gaz à effet de serre, a-t-il déclaré. De tels outils per-mettront d’optimiser la per-formance environnementale des bâtiments et de réduire la consommation de res-sources pour stimuler l’éco-nomie et améliorer la santé des citoyens. »

La signature de cette entente mènera à la mise sur pied d’une certification universi-taire sur la conception inté-grée et le bâtiment durable, et ce, grâce à un travail de colla-boration entre le PNUE et le Centre de formation en déve-loppement durable. Au terme de ce programme, les diplô-més seront aptes à dresser un portrait complet et critique des meilleures pratiques et des possibilités techniques dans le domaine du bâtiment durable, ainsi qu’à mettre en place des solutions optimales à l’aide

de grilles d’analyse et d’outils d’aide à la décision. Ils pour-ront ainsi bonifier leur offre de services professionnels par des stratégies écoresponsables et sauront mettre en œuvre un processus de conception intégrée.

Le CFDD est un lieu de formation continue unique au Québec. Il s’adresse aux architectes et aux ingénieurs en exercice qui veulent ren-forcer leurs compétences dans toutes les sphères de la construction durable. La formation s’étale sur un an

et comprend cinq modules de trois jours chacun. Elle aborde tous les aspects de la réalisation d’un bâtiment durable dans une approche de conception intégrée. Les modules portent notamment sur le cycle de vie des infras-tructures, les stratégies res-ponsables et l’efficacité éner-gétique. La formation est axée sur la pratique. Les par-ticipants font des études de cas concrets et des visites de bâtiments. Ils réalisent aussi des projets en équipes mul-tidisciplinaires. L’approche de conception intégrée est privilégiée.

La coordonnatrice du centre, Marie-Andrée Roy, rappelle le rôle majeur joué par les bâtiments dans la pro-blématique environnemen-tale. « Ce secteur, affirme-t-elle, est un des plus grands contributeurs aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. » Une étude de 2013 du PNUE révèle que les bâti-ments émettent près du tiers des émissions de GES. Ils consomment environ 25 % de l’eau et environ 40 % de l’énergie et des ressources mondiales. D’autre part, les experts du climat estiment que le secteur du bâtiment offre le meilleur potentiel de réduction des émissions de GES.

« On sait que les bâtiments contribuent à l’augmen-tation des GES, souligne Marie-Andrée Roy. Or une des grandes missions du PNUE est de chercher des solutions pour diminuer ces émissions. En nous associant au PNUE, nous aurons la chance d’intégrer dans notre formation des outils mis au point par cette organisation internationale de renom. » Et à long terme? « Nous pour-rions être amenés à élabo-rer une offre à distance des contenus, répond-elle. Nous pourrions aussi produire une version anglaise de notre formation et exporter notre concept unique comme modèle dans d’autres univer-sités à travers le monde. »

Les trois signataires de l’entente de partenariat entre l’Université Laval et l’ONU : le recteur Denis Brière, Arab Hoballah, chef de service, Consommation et production durables du PNUE, et le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau.

Cette entente mènera à la mise sur pied d’une certification universitaire sur la conception intégrée et le bâtiment durable

Vue de l’intérieur du stade TELUS-Université Laval. Le concept architectural porte la signature des firmes Coarchitecture, ABCP et HCMA. Coarchitecture a participé à la mise sur pied du CFDD et l’architecte associé Normand Hudon fait partie de l’équipe de formateurs praticiens réputés du centre. L’équipe comprend sept formateurs, dont deux architectes, un ingénieur et un avocat. photos Marc Robitaille

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en bref

Votez pour votre photo scientifique préférée ! À l’occasion du concours photo La preuve par l’image de l’Acfas – Association francophone pour le savoir –, 20 images originales inspirées des travaux de scientifiques de leurs auteurs ont été sélectionnées pour la finale. Parmi ces œuvres, quatre proviennent de chercheurs de l’Université : Impacts médiatiques, d’Olivier Boily; Après le festin de Steve Charrette, Valérie Paquet et Richard Janvier; Dans le vif du sujet, de Feng Wang et Érik Bélanger; Un portrait de la douleur, de Louis-Étienne Lorenzo. Vous êtes invité à aller voter pour votre photo coup de cœur d’ici le 24 août au www.acfas.ca/prix-concours/preuve-image. En participant, vous courrez la chance de remporter une reproduction format affiche de l’image que vous aurez choisie ainsi qu’une paire de billets pour les expositions perma-nentes du Centre des sciences de Montréal.

Olivier Boily s’est inspiré d’Andy Warhol pour créer cette image qui résulte de la défor-mation d’une couche de verre exposée à un faisceau laser.

Géopolitique des ressources naturellesQuel est le rôle du Canada dans le contexte énergétique nord-américain? Quels sont les enjeux des entreprises minières à l’étranger ? Quels sont les cadres juridiques internatio-naux du secteur des ressources naturelles ? C’est ce qu’apprendront, entre autres, les étu-diants des 2 et 3 cycles de l’Institut des hautes études internationales (HEI) ainsi que les pro-fessionnels en exercice lors de l’École interna-tionale d’été sur la géopolitique des ressources naturelles offerte par les HEI et The School of Public Policy, de l’Université de Calgary. Cette formation se déroulera du 16 au 21 juin et réunira des spécialistes renommés qui anime-ront des discussions de haut niveau couvrant les enjeux géopolitiques, économiques, envi-ronnementaux et sociaux entourant les res-sources naturelles, et ce, plus particulièrement au Canada et en Amérique du Nord.

Information et inscription : www.hei.ulaval.ca/ecole-dete-ressources-naturelles.

Les étudiants de la Fro- magerie du campus ont dévoilé le montant des dons recueillis auprès de la com-munauté universitaire depuis le 18 février en pesant sur une balance électronique leur nouveau produit. « Nous avons atteint un sommet jamais atteint de 2 002 000 $, le plus haut montant depuis les débuts de La Fondation il y a 47 ans », rapporte fière-ment le président-directeur général Yves Bourget. Une fois de plus, La Fondation dépasse son objectif qui était de 1,9 M$ cette année.

Les nombreux bénévoles et membres de la direction, rassemblés le 21 mai der-nier au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, ont applaudi la générosité de plus de 2500 donateurs, qui permet de renflouer les coffres des 629 fonds et bourses destinés principalement à aider les étu-diants à défrayer une partie de leur formation, à organiser des stages, acheter de l’équipe-ment et des livres, aménager des espaces, etc. Fiers d’avoir relevé leur défi de créer un produit à l’image de l’Univer-sité, les fromagers en herbe se félicitent également du mon-tant de 1200 $ amassé grâce au Fonds d’enseignement et de recherche Germain-Brisson

Une campagne sans précédentC’est autour d’un nouveau fromage aux couleurs du Rouge et Or que La Fondation de l’Université Laval a clôturé sa 12e campagne de financementpar Nathalie Kinnard

– Fonds d’appui aux initiatives étudiantes – Fromagerie du campus, créé exclusivement pour soutenir leurs efforts.

Yves Bourget a tenu à sou-ligner le travail exceptionnel et l’engagement de plus de 200 bénévoles. « Merci à ceux qui sont fidèles à la cause depuis plusieurs années et aux nouvelles recrues qui ont vu en cette campagne une façon de s’engager ensemble pour une cause des plus impor-tantes : l’éducation », a-t-il déclaré lors de cette activité de clôture. Il a aussi signalé l’implication grandissante des étudiants qui contribuent pour plus de la moitié du résultat final annoncé. Le rec-teur, Denis Brière, ainsi que les coprésidents de la cam-pagne, Jean Lefebvre, doyen de la Faculté de pharmacie, et Loubna Ghaouti, direc-trice de la Bibliothèque, ont également exprimé leur fierté et remercié les gens présents au Cercle. Ils ont indiqué que les fonds les plus populaires cette année ont été, une fois de plus, la Bibliothèque, les fonds d’enseignement et de recherche (FER) facultaires et le Fonds d’aide financière aux étudiants.

Au-delà du personnel, des retraités et des étudiants de l’Université qui ont répondu

mass ivement au s logan Faisons la différence, un don à la fois, Yves Bourget apprécie grandement que la communauté universitaire s’approprie de plus en plus la campagne de financement. « Plus encore que les mon-tants amassés, je salue la mobilisation et l’implication importantes des individus qui, chaque année, rivalisent d’imagination pour rendre la campagne originale et inciter la communauté à donner », témoigne-t-il. Par exemple, cette année, les 17 doyens de l’Université ont concocté un livre regroupant leurs recettes favorites, sous la direction du doyen de la Faculté de phar-macie. Ce recueil a notam-ment été vendu par les béné-voles de la campagne dans leurs unités respectives, ainsi qu’à la Coop Zone au coût de 10 $. Les profits de la vente sont versés directement au Fonds d’aide financière aux

étudiants. « Le Service de reprographie s’est aussi impli-qué en couvrant entièrement les frais de graphisme et d’im-pression de ce livre », note le président-directeur général de la campagne.

Par ailleurs, la CADEUL et le Pub universitaire se mobi-lisent depuis deux ans pour faciliter les dons. Pendant une semaine au mois de mars, 1 $ sur chaque repas facturé par le Pub a été remis au Fonds d’aide financière aux étu-diants. De plus, pendant toute la campagne, l’achat d’une bière Rousse et Or brassée à l’Université se traduit par un don de 50 cents vers ce même fonds.

Dans les prochaines années, à l’instar de la dernière cam-pagne du président américain Barack Obama, Yves Bourget aimerait instaurer le finan-cement par réseaux sociaux (crowdfunding) pour aller chercher les petits dons « qui font toute une différence ! ». Il désire également faire connaître davantage le don par Internet dont les retom-bées restent jusqu’à main-tenant modestes. Une toute nouvelle section Donner à l’UL vient d’ailleurs d’être créée sur le site de l’Univer-sité pour simplifier cette façon de contribuer car, même si la campagne de financement est officiellement terminée, il est toujours temps de donner en ligne ou en composant le 418 656-3292.

La vidéo du dévoilement est disponible sur le site Web de La Fondation au www.ful.ulaval.ca.

Nous avons atteint un sommet jamais atteint de 2 002 000 $, le plus haut montant depuis les débuts de La Fondation il y a 47 ans

De gauche à droite : Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque et coprésidente de la campagne; Richard Buteau, directeur du Service de placement et représentant des cadres sur le comité de campagne; Tamara Truchon, étudiante responsable du projet de La Fromagerie du campus; Steve Labrie, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation; Jean-Claude Méthot, professeur retraité et représentant des retraités sur le comité de campagne; Jean Lefebvre, doyen de la Faculté de pharmacie et coprésident de la campagne; Anne Lacasse, responsable des relations avec le milieu à la Faculté des sciences infirmières et représentante des professionnels sur le comité de campagne; Michel Ducharme, professeur à la Faculté de musique et représentant des professeurs sur le comité de campagne; Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation. photo Nicola-Frank Vachon

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Quand il est entré à l’emploi du campus, en novembre 1988, rien ne laissait présager que Raynald Ferland y serait encore un quart de siècle plus tard. Deux semaines comme commis à l’expédition : c’est la nature du contrat que le jeune titulaire d’un DEC en administration avait alors obtenu à force de frapper à la porte du Service des res-sources humaines.

Dans les années 1980, le boulot se faisait rare. Ayant terminé ses études depuis deux ans, le jeune homme gagnait alors sa vie à poser des toitures. Mais c’est un travail à l’Université Laval qu’il visait. « Mon père, retraité depuis avril 1988, avait travaillé longtemps au service de reprographie. Jamais il ne s’est plaint de ses conditions, au contraire », explique Raynald Ferland. Il se rappelle avoir accom-pagné son paternel livrant du papier dans les pavillons. « L’environnement était resté gravé en moi, il faut croire… »

Son rêve en partie atteint, Raynald Ferland n’allait pas le laisser tomber. S’en sont

Fier employé depuis 25 ans !L’Université a souligné, le 20 mai dernier, l’engagement de 104 membres comptant 25 ans de service, dont le technicien en documentation Raynald Ferlandpar Brigitte Trudel

suivis une série de contrats temporaires qui l’ont mené à une permanence en 1991 comme rayonneur, à la Bibliothèque des sciences h u m a i n e s e t s o c i a l e s . « Chaque soir, je replaçais sur les rayons 250 volumes en été et jusqu’à 600 à l’automne et l’hiver. Moi qui étais mauvais en français, je me suis mis à aimer les livres. »

Dans cette foulée, Raynald Ferland a beaucoup lu sur l’histoire. Il a même relevé la généalogie complète de sa famille. Un jour, son supérieur lui a suggéré d’aller quérir son DEC en documentation. « Un de mes stages d’études avait lieu ici, aux archives, se rappelle le technicien. J’avais alors lancé à la blague à mon superviseur : “J’aimerais ça avoir ton emploi, ça a l’air plaisant”. »

Depuis 2001, c’est ce poste qu’il occupe. Il passe le plus clair de son temps dans les locaux qui abritaient autre-fois le service de reprogra-phie où son père a travaillé. Dans ce vaste entrepôt du PEPS pouvant contenir jusqu’à 23 000 boîtes – en

plus d’un autre au pavillon Louis-Jacques-Casault qui en compte 1500 –, Raynald Ferland assure en quelque sorte un service d’archivage privé pour l’ensemble des uni-tés du campus. Impliqué dans le Syndicat des employés et employées de l’Université (SEUL), il a aussi fait par-tie d’un comité d’activités sociales durant huit ans.

Plus encore, il a agi comme membre fondateur d’une acti-vité qui en sera à sa 10e édi-tion le 30 mai prochain, Laval en spectacle, qui permet aux employés de se produire sur scène. L’homme peint aussi en dilettante : ses œuvres ont fait l’objet, il y a quelques années, d’une exposition sur le campus. Raynald Ferland s’adonne aussi aux sports. Sa proximité avec le

PEPS l’enchante. « C’est pra-tique, j’organise mon horaire pour jouer au volleyball et au badminton. »

À 51 ans, le fidèle employé compte travailler jusqu’à la fin de la cinquantaine. « Quand on aime son emploi, 25 ans, ça passe vite. Travailler à l’Uni-versité Laval, c’est accéder à un univers qui ouvre bien des portes ! »

Tout comme Raynald F e r l a n d , 1 0 3 a u t r e s membres du personnel de l’Université ont cumulé 25 ans de service en 2013. Une cérémonie a été tenue en leur honneur le 20 mai, au Grand Salon du pavil-lon Maurice-Pollack. Tous ont reçu, pour l’occasion, une œuvre de l ’art iste Jacques Hamel.

«Travailler à l’Université Laval, c’est accéder à un univers qui ouvre bien des portes !

Raynald Ferland assure un service d’archivage privé pour l’ensemble des unités du campus. photos Marc Robitaille

En compagnie du recteur Denis Brière, quelques-uns des 104 membres du personnel qui ont fêté leur 25 ans de service en 2013.

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Sur les parents en guerre Si la vaste majorité des parents séparés font preuve de maturité en ne dénigrant pas l’autre parent devant leur enfant, par exemple, le quart d’entre eux continue de s’entre-déchirer des années après la rupture. Des études montrent que beaucoup de parents ne se rendent pas compte du mal qu’ils causent à leur enfant en agissant de la sorte. « Notre hypothèse, c’est que ces parents se bouchent les yeux, estime Marie-Christine Saint-Jacques. Ils ont du mal à reconnaître que l’enfant souffre. »

Sur les limites de l’argumentaire souverainiste

À l’élection du 7 avril, le Parti québécois n’a recueilli que 25 % des votes. Ce résultat soulève la question de la nécessité de la souve-raineté véhiculée par le PQ comme condition essen-tielle à l’épanouissement de la nation québécoise. Selon Jocelyn Maclure, un regard neuf s’avère nécessaire dans ce dossier. « Tout compte fait, dit-il, le processus d’af-firmation nationale mis en branle avec la Révolution tranquille s’est avéré remar-quablement efficace, et le fédéralisme canadien s’est montré assez spacieux pour que le Québec moderne y réussisse son projet de construction nationale. »

Sur les répercussions de l’assèchement des régions subarctiques

Les chutes de neige dimi-nuent dans les régions subarctiques et les eaux de fonte se font moins abondantes. Ajoutez à cela des étés plus chauds qui augmentent l’évapotrans-piration des lacs. Selon Reinhard Pienitz, l’assè-chement des petits lacs des régions subarctiques pourrait avoir d’impor-tantes répercussions sur les habitants du Nord. « Ces lacs alimentent d’autres lacs plus grands, des rivières et ruisseaux, qui constituent une source d’eau potable très impor-tante pour les Inuits et les peuples autochtones. Si de tels réseaux ne sont plus adéquatement alimentés, ces populations devront faire face à des problèmes d’approvisionnement. »

technologiesils ont dit...

Marie-Christine Saint-Jacques, professeure à l’École de service social

La Presse, 10 mai

Jocelyn Maclure, professeur à la Faculté de philosophie

Le Devoir, 13 mai

Reinhard Pienitz, pro-fesseur au Département de géographie

L’actualité, 1er juin 2014

C’est jour d’examen pour les élèves de Pierre-Luc, enseignant en géographie dans une école secondaire. Son dernier cours terminé, celui-ci prend la pile des copies d’examen et se rend au photocopieur mult i- fonction. Ce type d’appa-reil est connecté à Internet. Pierre-Luc le programme pour la numérisation à très grande vitesse des copies et pour leur envoi subséquent, par courriel, à un service en ligne de correction automa-tisée d’examens. Quelques minutes à peine après l’envoi, il reçoit… les copies corrigées ainsi qu’un chiffrier conte-nant les résultats des élèves!

Science-fiction que tout cela? Aucunement! Ce ser-vice en ligne a pour nom Solutions Profecto. Lancée en 2013, l’entreprise a vu le jour grâce à l’étudiant David Bertrand, inscrit au MBA en gestion des entreprises, et à trois de ses amis travaillant dans le secteur de l’informa-tique, soit Jonathan Couillard S t - P i e r r e , S é b a s t i e n

Vous enseignez, nous corrigeons

La plateforme informatique Profecto libère en grande partie l’enseignant de la tâche qui consiste à corriger des examenspar Yvon Larose

Desroches et Eric Le Gallais.« Avant mes études en

administration, j’ai travaillé trois ans comme professeur de science et de technologie dans une école secondaire, raconte David Bertrand. J’ai réalisé qu’à ce niveau scolaire il y a tout le temps des tra-vaux à corriger. Or corriger n’est pas une tâche à valeur ajoutée. Ce n’est pas avec ça qu’un enseignant est le plus utile. »

L’étudiant a effectué un sondage auprès d’ex-collè-gues et d’enseignants univer-sitaires. Quatre répondants sur cinq ont déclaré passer beaucoup trop de temps à cor-riger. « C’est pourquoi, dit-il, notre mission consiste à nous attaquer aux tâches énergi- vores pour un enseignant afin qu’il puisse se concentrer sur l’enseignement. »

Dans sa version actuelle, le logiciel de Solutions Profecto corrige parfaitement bien les réponses des questions à choix multiples. Dans un très proche avenir, il pourra aborder les questions à développement.

Répondre à ce type de ques-tions consiste notamment à écrire un texte et à décom-poser une formule mathé-matique. « Notre algorithme ne corrigera pas comme tel les réponses à ces questions, explique-t-il. Un enseignant devra toujours porter un jugement. Nous pouvons toutefois intervenir en compi-lant les notes qu’il aura attri-buées avant l’envoi des copies d’examen. »

Le logiciel annote aussi les réponses, explique David Bertrand. Il émet ainsi un commentaire expliquant la note attribuée par l’ensei-gnant . Ce commentaire s’imprime sur le corrigé. Le logiciel fournit également des statistiques comme le pour-centage de réussite du groupe pour telle ou telle question. « Si une question a été mal comprise et dans quelle pro-portion, Profecto le dira », affirme-t-il.

Solutions Profecto n’est pas le seul service en ligne de correction automatisée. Sauf qu’il démocratise l’ac-cès à ce type de service en le rendant accessible pour tous les enseignants, de l’école primaire à l’université. « Les autres solutions coûtent cher, souligne David Bertrand. Notre produit ne néces-site pas d’investissements dans de coûteux appareils

à usages précis. Avec notre solution, n’importe quel outil de numérisation fonctionne. À notre connaissance, nous sommes les seuls à offrir cette possibilité. »

Plus d’une centaine d’ensei-gnants de plusieurs écoles du Québec, mais aussi de France et de Belgique, ont recours actuellement, et de façon indi-viduelle, aux services offerts par Solutions Profecto. Des discussions sont en cours avec quelques écoles québé-coises pour l’utilisation de ces services à l’échelle des établissements.

Entrepreneuriat Laval, le préincubateur d’entreprises du campus, a grandement contribué au démarrage de Solutions Profecto. « Ils nous permettent de bien nous réseauter et ils nous offrent plusieurs formations, explique David Bertrand. De plus, ils nous ont permis d’avoir accès à quelques bourses. »

Solutions Profecto a un site Web (www.profecto.ca) ainsi qu’un slogan publicitaire accrocheur : « Vous enseignez. Nous corrigeons ». Le 6 mai, l’entreprise s’est distinguée au volet régional du Concours québécois en entrepreneu-riat. Le 18 juin à Québec, e l le représentera , avec d’autres, la région de Québec lors de la finale provinciale du concours.

Le logiciel Profecto permet à l’enseignant de passer plus de temps avec ses élèves qu’avec des copies d’examen.

Plus d’une centaine d’enseignants de plusieurs écoles du Québec, ainsi que de France et de Belgique, recourent à Solutions Profecto

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7le fil | le 22 mai 2014 environnement

Q3

Un Québécois sur deux souffre d’au moins une maladie chronique, que l’on pense aux maux de dos, à l’hyper-tension, à l’arthrite ou à l’asthme. Ces malades utilisent abondamment les ser-vices hospitaliers, alors que, en théorie, l’hôpital a pour mission de traiter les cas urgents. Dans son dernier rapport, l’Association québécoise d’établisse-ments de santé et de services sociaux prêche plutôt pour des services de santé plus proches des patients. Une opinion que partage Yv Bonnier-Viger, directeur du Département de médecine sociale et préventive.

Q Comment expliquer l’importance des maladies chroniques dans le bilan de santé des Québécois ?R D’une certaine façon, ces statistiques reflètent le vieillissement de la popula-tion, car les maladies chroniques aug-mentent avec l’âge. Cela correspond aussi à l’évolution de la plupart des sociétés occidentales, où prédominaient autrefois les maladies infectieuses, alors qu’aujourd’hui elles se trouvent prin-cipalement confrontées aux maladies chroniques. Nous ne sommes pas à l’abri toutefois d’une épidémie; il faut rester vigilant. Le problème, c’est que notre système de santé ne s’est pas adapté à ces changements. Il reste organisé comme il l’était à fin des années 1950, c’est-à-dire autour de l’hôpital. On traite des mala-dies aiguës et non des maladies chro-niques. Une grande partie des malades en fin de vie accaparent les ressources disponibles dans les hôpitaux. Cette façon de faire traduit notre relation dif-ficile avec la mort, car on s’acharne à prodiguer des soins à des gens comme si l’on ne savait pas qu’ils vont mourir sous peu. L’autre problème, c’est que les malades chroniques ne sont pas pris en charge correctement dans leur com-munauté. Ils entrent chez eux après une crise, mais reviennent ensuite à l’hôpital, faute d’une équipe de soins autour d’eux.

Q La situation ressemble depuis plusieurs années à un cercle vicieux. Comment en sortir ?R Je pense qu’il faudrait revitaliser les CLSC qui, pour l’instant, ne disposent pas de ressources suffisantes pour donner des soins bien intégrés avec les autres services de santé. Il faudrait aussi

Les étudiants et les employés on t pa r t i c ipé en g rand nombre, depuis un an, au programme de compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, plus de 1 000 membres de la communauté universitaire ont posé un geste citoyen en souscrivant à ce programme. Cette initiative de l’Université fait partie de l’approche ins-titutionnelle de lutte contre les changements climatiques. Lancé en 2013, le programme permet aux employés et aux étudiants de compenser leurs émissions de GES par une contribution financière. Plus de 12 000 $ ont ainsi été amas-sés, ce qui correspond à plus de 700 tonnes d’émissions. Comme le programme prévoit la plantation de 15 arbres à la forêt Montmorency pour chaque tonne de GES com-pensée, l’Université a planté 10 500 arbres durant la même période.

« Des employés de l’Uni-versité ont planté de jeunes pousses d’épinettes blanches et d’épinettes noires sur une superficie de 4,2 hectares, explique l’adjoint au vice- recteur exécutif et au déve-loppement, Pierre Lemay. Les plantations se sont faites dans des lieux qui doivent être remis en état. Il y a, par exemple, une ancienne route utilisée pour l’exploitation forestière et qui est mainte-nant fermée. »

Diminuer les GES ? Oui, on le veut !

En un an, plus de 1 000 membres de la communauté universitaire ont souscrit au programme de compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serrepar Yvon Larose

Pour sa part, l’Université s’est engagée à débourser le même montant versé par la com-munauté dans ce programme et à investir l’argent dans un projet visant la réduction des émissions de GES. C’est ainsi qu’une somme de 12 166 $ ser-vira dans les prochains mois à ériger un enclos à vélos sécu-risé au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Une première sur le campus. L’enclos pourra accueillir 75 bicyclettes. L’endroit sera surveillé par un système de caméras et l’accès se fera à l’aide d’une carte à puce magnétique.

Et l’an prochain? « Nous n’avons pas décidé quel projet nous allons réaliser, répond Pierre Lemay. Mais ce sera un projet qui aidera l’Univer-sité à réduire ses émissions de GES. »

Le programme de compen-sation volontaire porte sur les émissions de GES asso-ciées aux déplacements des étudiants et des employés de l’Université. Cela inclut les déplacements vers le campus en automobile, les déplace-ments hors campus et les déplacements pour les études ou pour des stages à l’étranger. Le programme vise également les événements écorespon-sables. Il cible particulière-ment les conducteurs qui se servent de leur véhicule pour leurs allers-retours vers le campus. Au moment du paie-ment annuel de leur vignette

de stationnement, ceux-ci peuvent acheter une vignette verte au coût de 17 $. Cette contribution permet de com-penser annuellement une tonne de GES. On calcule qu’un conducteur génère en une année environ une tonne de GES lors de ses déplace-ments pour venir étudier ou travailler sur le campus.

« La démarche de dévelop-pement durable de l’Uni-versité vise à amener les membres de la communauté universitaire à s’engager de différentes manières, indique Pierre Lemay. Participer au programme de compensa-tion volontaire constitue un exemple concret des gestes qui peuvent être posés alors que l’Université avance gra-duellement sur la grande route qui conduit à la carbo-neutralité du campus. »

La contribution financière d’un millier d’employés et d’étudiants a permis la plantation de plus de 10 000 arbres à la forêt Montmorency

Des étudiants avec l’ingénieure forestière Julie Bouliane lors d’un stage en sylviculture à la forêt Montmorency. Dans plusieurs années, d’autres étudiants effectueront sans doute de tels stages dans les plantations d’épinettes aménagées dans le cadre du programme de compensation volontaire des émissions de GES. photo forêt Montmorency

Yv Bonnier-Viger sur l’organisation des soins de santé

travailler avec les groupes de méde-cine familiale, qui ont vu le jour depuis quelques années, pour aller plus loin dans les services de première ligne. Cela dit, plusieurs médecins ne veulent pas aller travailler en CLSC, car ils consi-dèrent que le mode de rémunération par salariat les désavantage. D’autre part, ils sont formés à travailler comme leader ou coordonnateur d’équipe, et ils ont peut-être des difficultés à trouver leur place au sein d’équipes interdisciplinaires. Il fau-drait donc entamer une réflexion avec eux pour recentrer leur rôle autour du diagnostic, de la proposition et du suivi de traitement, tandis que d’autres per-sonnes de l’équipe prendraient en charge l’accueil du patient. Sans forcément avoir un médecin, chacun aurait un répondant dans le système qui le connaît relative-ment bien et qui pourrait l’orienter. Les jeunes médecins en formation semblent ouverts à des changements. Par contre, une fois en poste, cela semble plus dif-ficile de changer les façons de faire, peut-être parce qu’on a du mal à se faire confiance les uns les autres. Le Ministère veut contrôler ce qui se passe sur le ter-rain, et cela oblige les établissements à produire beaucoup de rapports plutôt que de prendre des initiatives améliorant la situation pour les patients.

Q Plusieurs régions proposent tout de même des modèles intéressants pour mieux rapprocher les soins des patients…R Effectivement, il y a une émergence de propositions locales, mais notre système trop hiérarchisé ne permet pas de capita-liser sur les bons coups. Certaines initia-tives sont très intéressantes cependant. Par exemple, l’Hôtel-Dieu de Lévis a mis en place un système de communication avec les services ambulanciers pour la région Chaudière-Appalaches afin de traiter plus rapidement les personnes aux prises avec un problème cardiovas-culaire. Cela permet notamment d’orien-ter les malades victimes d’un infarctus vers les services hospitaliers spécialisés directement sur les lieux où ils ont été secourus. Autre expérience innovante, celle du CSSS de Montmagny-L’Islet. Plutôt que de réunir tous les résidents dans un même endroit, ce dernier a créé plusieurs petites unités de taille familiale où vivent 7 ou 8 personnes dont prend soin une équipe. Ce mode d’organisa-tion permet aux gens de se connaître davantage et de nouer des liens. Ailleurs, certaines agences de santé et de services sociaux collaborent avec des écoles pour améliorer les cours et en faire bénéficier aussi bien les élèves que la communauté autour. Tout cela semble encourageant pour favoriser un système de santé plus orienté vers les patients. Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Yv Bonnier-Viger

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L’ouragan Katrina, en août 2005, a marqué les esprits par son intensité et par les dégâts qu’il a causés en Louisiane, en particulier dans la ville de La Nouvelle-Orléans. Le 13 mai dernier, 30 étudiantes et étudiants à la maîtrise en aménagement du territoire et développe-ment régional sont rentrés d’un séjour d’étude d’une semaine dans cette ville. Le voyage mettait un point final au cours Les villes en recons-truction, une formation d’urbanisme et de sociologie urbaine qu’ils avaient suivie cet hiver.

Pour l’étudiante Joëlle Gendron, beaucoup d’efforts de reconstruction ont été faits, notamment au centre-ville. « On voit beaucoup de dynamisme, en particulier dans le French Quarter, dit-elle. Mais on voit aussi des traces de Katrina. J’ai été très frappée par le Charity

Une ville résiliente se reconstruit

Des étudiants en aménagement du territoire et développement régional sont allés voir comment La Nouvelle-Orléans s’est remise sur pied depuis le passage de l’ouragan Katrinapar Yvon Larose

Hospital abandonné et clô-turé, alors que tout grouille de vie autour, notamment le Superdome lumineux. Cela fait vraiment un clash ! » Selon elle, le contraste est particulièrement visible dans les quartiers vraiment éprou-vés par Katrina. « C’est beau-coup plus parlant, souligne-t-elle. Encore aujourd’hui, on voit de nombreuses maisons démolies ou abandonnées. »

On estime que 80 % de la superficie de La Nouvelle-Orléans a été inondée à la suite du passage de l’oura-gan. Ce pourcentage corres-pond aux zones urbanisées qui sont situées dans une dépression naturelle en des-sous du niveau de la mer. Un premier facteur aggravant a été la hauteur du système de digues conçu pour résister aux raz-de-marée d’oura-gans de catégorie 3. Katrina était de catégorie 5. Autre facteur : le système de digues

en construction depuis des années n’était complété qu’aux trois quarts.

« Dans le quartier sinis-tré du Lower Ninth Ward, explique Teddy Deschampt, nous avons vu des maisons abandonnées qui avaient été laissées telles quelles après Katrina. D’autres ont été restaurées. Nous avons aussi vu où était la brèche la plus importante du système de digues. Quand elle s’est ouverte, une vague de six mètres de haut a tout détruit sur son passage. »

Sur l’ensemble de la ville, l’eau aurait pénétré dans quelque 200 000 maisons. Seuls les quartiers les plus anciens ont été épargnés parce que construits sur les terres les plus hautes. Les secteurs d’Uptown, Mid-City et Broadmoor ont reçu entre 1,5 et 3 mètres d’eau. Ceux de Lower Ninth Ward, East New Orleans et Lakeview ont reçu des volumes de 3 à 6 mètres d’eau. Depuis ce temps, des milliards de dollars ont été investis dans le renforcement des systèmes de digues et de pompage. En juin 2012, le montant s’élevait à 14 G$.

Toujours dans le Lower Ninth Ward, les étudiants ont pu constater les progrès du projet de reconstruction Make It Right. Make It Right

est une fondation à but non lucratif fondée en 2007 par l’acteur Brad Pitt. Elle contri-bue à la reconstruction du quartier selon les principes de l’architecture « verte ». À terme, 150 maisons à prix abordable et à l’architec-ture moderne auront été construites pour des familles du quartier qui ont tout perdu à cause de Katrina.

Katrina a aussi eu un effet dévastateur sur les résidents. À l’été 2005, avant l’ouragan, la ville comptait 437 000 habi-tants. Katrina aurait causé la mort de plus de 1400 d’entre eux, selon les chiffres offi-ciels. Trois ans plus tard, La Nouvelle-Orléans comptait 321 000 citoyens, une baisse de plus du quart. Aujourd’hui, la population est d’environ 385 000 habitants.

« L’évacuation d’urgence a eu pour conséquence que bien des gens n’ont pas voulu ou n’ont pas pu reve-nir, explique Joëlle Gendron. Les plus pauvres ne sont pas revenus parce que, étant sans travail et n’ayant pas suffisam-ment d’argent, ils n’auraient pu reconstruire ou restau-rer leur maison. Sans assu-rances, donc sans compen-sation financière, ils avaient tout perdu. »

Les étudiants ont assisté à des conférences. Ils ont aussi

échangé avec des citoyens. Neuf années après la catas-trophe, ces derniers n’ont rien oublié. « Ceux avec qui nous avons discuté sont encore très émotifs, soutient Teddy Deschampt. Ils en parlent sou-vent. Pour extérioriser. »

L’ouragan Katrina a permis de dynamiser les associations de quartier. « On nous a dit qu’elles sont beaucoup mieux organisées qu’avant, souligne Joëlle Gendron. La participa-tion citoyenne est beaucoup plus forte. » Elle rappelle qu’après le passage de l’oura-gan, des experts externes ont proposé de raser des quar-tiers entiers pour en faire des espaces verts plus suscep-tibles d’absorber l’eau d’une éventuelle inondation. « Mais les gens avaient été évacués de manière chaotique, contre leur volonté, indique-t-elle. Il n’était pas question pour eux d’être rayés de la carte. Rapidement, une forte oppo-sition à cette proposition a vu le jour. Et le maire a reculé. »

D a n s l e s p r o ch a i n e s semaines, le conseil munici-pal de La Nouvelle-Orléans adoptera un plan directeur de reconstruction pour les 20 prochaines années. Ce plan comprendra un bud-get de fonctionnement de plus de 500 M$ pour la pre- mière année.

1. Dans le quartier lourdement endommagé de Lower Ninth Ward, les travaux se poursuivent quatre mois après la catastrophe pour réparer la digue le long du canal industriel. photo Ethan Miller/Getty Images 2. Canal Street, l’un des axes structurants de La Nouvelle-Orléans. Un tramway y circule très régulièrement. Assez longue, cette artère, durant Katrina, a été particulièrement inondée dans sa partie la plus basse dans le quartier Midtown. photo Annie Ruelland 3. Bourbon Street, célèbre rue du quartier français de La Nouvelle-Orléans. Un peu plus surélevé que le reste de la ville, ce quartier n’a pas été inondé pendant l’ouragan Katrina. photo Annie Ruelland 4. Lors de leur visite du quartier Lower Ninth Ward, les étudiants et le chargé de cours Régent Cabana se sont entretenus avec un résident. Cet infirmier leur a parlé de la vie dans le quartier depuis Katrina. Il a aussi mentionné l’aboutissement d’un projet de reconversion d’une école, fermée depuis l’ouragan, en bâtiment à usages mixtes, notamment résidentiel. photo Henry Reyes 5. Un aperçu de la destruction causée par l’ouragan Katrina dans le quartier Lower Ninth Ward. Photo prise le 26 décembre 2005, quatre mois après la catastrophe. AP Photo/Jacqueline Larma 6. Une des nouvelles maisons à l’architecture « verte » érigées dans le cadre du projet de reconstruction Make It Right, dans le quartier Lower Ninth Ward. On remarquera les panneaux solaires sur le toit. photo Teddy Deschampt

Après Katrina et jusqu’à l’été 2012, les autorités avaient investi 14 G$ dans le renforcement des systèmes de digues et de pompage

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1. Dans le quartier lourdement endommagé de Lower Ninth Ward, les travaux se poursuivent quatre mois après la catastrophe pour réparer la digue le long du canal industriel. photo Ethan Miller/Getty Images 2. Canal Street, l’un des axes structurants de La Nouvelle-Orléans. Un tramway y circule très régulièrement. Assez longue, cette artère, durant Katrina, a été particulièrement inondée dans sa partie la plus basse dans le quartier Midtown. photo Annie Ruelland 3. Bourbon Street, célèbre rue du quartier français de La Nouvelle-Orléans. Un peu plus surélevé que le reste de la ville, ce quartier n’a pas été inondé pendant l’ouragan Katrina. photo Annie Ruelland 4. Lors de leur visite du quartier Lower Ninth Ward, les étudiants et le chargé de cours Régent Cabana se sont entretenus avec un résident. Cet infirmier leur a parlé de la vie dans le quartier depuis Katrina. Il a aussi mentionné l’aboutissement d’un projet de reconversion d’une école, fermée depuis l’ouragan, en bâtiment à usages mixtes, notamment résidentiel. photo Henry Reyes 5. Un aperçu de la destruction causée par l’ouragan Katrina dans le quartier Lower Ninth Ward. Photo prise le 26 décembre 2005, quatre mois après la catastrophe. AP Photo/Jacqueline Larma 6. Une des nouvelles maisons à l’architecture « verte » érigées dans le cadre du projet de reconstruction Make It Right, dans le quartier Lower Ninth Ward. On remarquera les panneaux solaires sur le toit. photo Teddy Deschampt

• Le matin du 29 août 2005, l’ouragan Katrina frappe la Louisiane et provoque l’inondation de 80 % de La Nouvelle-Orléans. L’ouragan, de caté-gorie 5, est accompagné de vents violents de plus de 240 km/h. Par endroits, les pluies diluviennes atteignent 350 mm.

• Menacées par l’ouragan, plus de 1,4 million de personnes évacuent les régions côtières de la Louisiane.

• Le 30 août, les rues de La Nouvelle-Orléans ressemblent à des lacs. Une partie de la ville est bâtie sous le niveau de la mer, jusqu’à six mètres dans certains secteurs. Les autorités ordonnent l’évacuation d’urgence des habitants.

• Plus de 10 000 résidents se réfugient dans le Superdome et le Centre des congrès.

• L’armée américaine ne termine l’évacuation des sinistrés que le 5 septembre. Par la suite, les auto-rités s’affairent à pomper puis à rejeter à la mer des milliers de mètres cubes d’eau.

• Le 17 septembre, les habitants de La Nouvelle-Orléans commencent à regagner progressivement leur domicile.

• Les sinistrés de la Louisiane reçoivent l’aide de 60 pays et organisations internationales. Le 7 septembre, le Canada envoie 1 000 militaires et 4 navires chargés de matériel de secours.

• L’ouragan Katrina a fait plus de 1 500 morts en Louisiane. Il a causé des dégâts évalués à plus de 80 milliards de dollars.

Katrina en quelques chiffres

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Notre patrimoine sous-marin en péril ?Le magazine Québec Science, en collabora-tion avec l’équipe de l’émission Les années lumière de Radio-Canada, présente un bar des sciences ayant pour thème « Notre patrimoine sous-marin en péril ? ». L’activité se déroulera le jeudi 29 mai, soit un siècle jour pour jour après le naufrage de l’Empress of Ireland. Cette tragédie maritime, survenue au large de Rimouski, avait fait 1012 victimes. À l’instar de ce paquebot, des centaines d’épaves gisent dans les fonds marins québécois. Aurait-on négligé ce patrimoine? Comment le mettre en valeur? Le professeur Normand Voyer, du Département de chimie, compte parmi les invités qui interviendront lors de cette ren-contre. Il présentera les résultats des analyses faites sur les bouteilles retrouvées dans l’épave de l’Empress of Ireland. Ce bar des sciences aura lieu le 29 mai, au Musée maritime du Québec (55, chemin des Pionniers Est), à L’Islet-sur-mer, à compter de 17 h 30.

Journée de la recherche à la Faculté de médecine La 16e Journée annuelle de la recherche de la Faculté de médecine aura lieu le 29 mai au pavillon Ferdinand-Vandry. Les étudiants des 2e et 3e cycles, les étudiants de premier cycle qui ont fait un stage d’été, les stagiaires postdoctoraux et les résidents profiteront de l’occasion pour présenter leurs travaux de recherche. Le programme comprend 197 pré-sentations par affiche et 7 minisymposiums. La conférence de clôture sera prononcée par le professeur Michel Maziade. L’activité constitue une occasion privilégiée d’échanges et de discussions entre étudiants et profes-seurs de tous les secteurs scientifiques re- groupés au sein de la Faculté de médecine.

Congrès de la Société canadienne d’astronomieLa Société canadienne d’astronomie présente son congrès annuel du 8 au 12 juin à l’hôtel Le Château Laurier de Québec. Plus de 200 par-ticipants sont attendus à cet événement orga-nisé par le Groupe de recherche en astrophy-sique de l’Université Laval. Cette rencontre permet aux chercheurs et aux étudiants- chercheurs d’échanger sur les dernières découvertes canadiennes dans tous les domaines de l’astronomie. Une conférence grand public sur la recherche de la vie à l’exté-rieur du système solaire sera présentée par René Doyon, de l’Université de Montréal, le 9 juin à 19 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

Pour information: casca2014.craq-astro.ca.

Si Normand Voyer avait consacré davantage de temps à la recherche, sa liste de publications – qui compte tout de même une centaine de titres – serait plus longue, il aurait décroché plus de subventions, dirigé davan-tage d’étudiants-chercheurs et prononcé plus de confé- rences dans des congrès internationaux. Mais voilà, depuis 25 ans, il a plutôt choisi d’investir une partie de sa débordante énergie dans une activité à laquelle il croit profondément : faire connaître la science au grand public.

Le Conseil de recherche en sciences et génie du Canada (CRSNG) vient de récom-penser ce choix en lui décer-nant son Prix pour la promo-tion des sciences 2013. Doté d’une bourse de 10 000 $, cet honneur rend hommage à un Canadien qui est sorti des sentiers battus pour commu-niquer la science auprès du grand public. Un prix fait sur mesure pour ce professeur du Département de chimie, si on en juge par son bouquet de réalisations.

Normand Voyer est d’abord c o n n u p o u r s e s n o m - breuses interventions dans des émissions radio. Il a ses entrées chez Catherine

Lachaussée (Radio-Canada cet après-midi), Sophie-Andrée Blondin (Bien dans son assiette), Franco Nuovo (Dessine-moi un dimanche) et chez bien d’autres jour-nalistes en quête d’explica-tions pour un quelconque p h é n o m è n e ch i m i qu e . C’est sa conférence sur « La chimie de l’amour » qui l’a révélé aux médias. En dix ans, il a présenté ce quasi-spectacle à plus de 150 reprises à des publics composés tantôt d’adoles-cents saturés d’hormones tan-tôt d’étudiants de l’Université du 3e âge, assagis mais tout aussi captivés.

Ses efforts de communica-teur et son flair pour les sujets croustillants ne s’arrêtent pas là. En 2006, il mettait sur pied « Les 24 heures de chimie », une activité pendant laquelle les étudiants du Département de chimie accueillent des élèves du primaire et du secondaire et leur font faire de vraies expériences de laboratoire. « En plus d’ini-tier les jeunes participants aux sciences, cette journée permet à nos futurs diplômés de développer leurs propres compétences de vulgarisa-teur scientifique. »

En 2011, avec sa collègue Michèle Auger, il montait

« Attraction chimique ». Depuis, cette exposition inter- active itinérante sur la chimie au quotidien a été vue par plus de 400 000 personnes, notamment à Expo-Québec. Les visiteurs se pressent autour des an imateurs pour entendre parler, entre autres, de chimie culinaire, de feux d’artifice et de tech-niques employées lors d’en- quêtes criminelles.

Enfin, depuis deux ans, la caravane Défi-Chimie sil-lonne le Québec. « C’est de la speed science destinée aux jeunes de 2e secondaire au moment où ils s’apprêtent à faire des choix pour leur avenir, résume le professeur Voyer. Nous amenons un labo à l’école et les élèves doivent réaliser des expé- riences à partir de consignes qui leur sont données sur une tablette numérique. Chaque expérience doit être terminée en 8 minutes. Jusqu’à mainte-nant, plus de 5000 élèves ont profité du projet. »

Comme si ce n’était pas suf-fisant, il a d’autres projets de promotion des sciences sur la planche à dessin. « Il ne s’ar-rête jamais, constate Michèle Auger. Il bouillonne d’idées et il multiplie les initiatives pour joindre tous les publics possibles, ce qui ne l’empêche pas de mener une carrière de professeur-chercheur bien remplie. Et il trouve le temps de diriger le réseau PROTEO, un regroupement de 34 cher-cheurs québécois. Je ne sais pas comment il fait. On dirait que ses journées ont plus de 24 heures. Plus sérieusement, je crois qu’il est très efficace, qu’il sait bien s’entourer et déléguer au besoin. »

Interrogé sur ses trucs de vulgarisateur, Normand Voyer reprend le b.a.-ba du genre. « Toucher le quoti-dien des gens, ne pas cher-cher à montrer qu’on en sait plus long qu’eux sur un sujet, interpeller l’auditoire, faire des liens, être divertissant. » Manifestement, la recette de son succès est ailleurs. Jean-Daniel Doucet, un de ses anciens étudiants devenu responsable d’« Attraction chimique », a son idée là-dessus. « Que ce soit pour enseigner ou pour vulgariser la chimie, Normand Voyer est un orateur né. Il est très à l’aise devant des grands groupes et il sait ponctuer ses présentations d’anecdotes qui lui permettent de garder l’attention de son auditoire. Son ton passionné et son enthousiasme y sont aussi pour beaucoup. Il rend la science cool. Si j’ai choisi de faire carrière en vulgarisa-tion scientifique après une maîtrise en sciences biomédi-cales, c’est en bonne partie à cause de lui. »

Quant à savoir pourquoi un universitaire qui a déjà des se- maines bien remplies s’échine à révéler aux Québécois les dessous du coup de foudre, la façon de fabriquer de la crème glacée instantanée avec de l’azote liquide ou le pourquoi de l’odeur de la moufette, Normand Voyer n’en fait pas un secret. « Au secondaire, je n’étais pas un élève modèle, mais je voulais devenir un scientifique. J’ai persévéré et j’ai pu terminer un doctorat en chimie. En 1988, après avoir travaillé deux ans au siège social de DuPont au Delaware, j’ai choisi de ren-trer au Québec pour faire car-rière ici. Je voulais redonner à la société qui m’a donné la chance d’étudier en chimie et de réaliser mon rêve. Mon travail de vulgarisateur va dans le même sens. Je veux aider les jeunes à se trouver des passions. Si les sciences les appellent au point qu’ils choisissent d’en faire une car-rière, tant mieux parce qu’ils vont découvrir un monde extraordinaire et que la relève scientifique est essentielle à l’avenir du Québec. »«Son secret ? Il sait ponctuer ses présentations d’anecdotes qui lui permettent de garder l’attention de son auditoire.

Donner au suivantC’est afin de redonner à la société qui lui a permis de réaliser ses rêves que Normand Voyer déploie des trésors d’imagination pour promouvoir les sciences auprès du grand public par Jean Hamann

Le CRSNG vient de reconnaître les mérites de vulgarisateur de Normand Voyer en lui décernant son Prix pour la promotion des sciences. photo Marc Robitaille

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Grand Chose : à voirÀ quoi peut-on s’attendre de la relève en arts visuels et médiatiques ? Pour le savoir, voyez l’exposition des finissants dont les diverses réalisations aussi originales qu’audacieuses vous en mettront plein la vue. Cette année, l’activité a lieu sur le thème « Grand Chose » et présente sculptures, peintures, estampes, dessins, installations, vidéos et photographies. Un rendez-vous annuel toujours très stimu-lant à ne pas manquer proposé par une dou-zaine de jeunes artistes. Œuvre de Karine Lachance

Du 23 mai au 7 juin, au 3e étage de l’édifice La Fabrique (295 boul. Charest Est), de 12 h à 17 h du mercredi au dimanche et jusqu’à 20 h les jeudis et vendredis. Vernissage le 23 mai à 17 h.

Photographie contemporaine 101L’École internationale d’été de Percé, en collaboration avec Vu, organise un atelier de création en photographie numérique. Au cours de cet atelier dirigé par Rodrigue Bélanger, chargé de cours à l’École des arts visuels, seront abordés les grands genres de la photographie (paysage, portrait, nature morte, architecture, photo documentaire, etc.) en relation avec différentes approches (typo-logique, plasticienne, conceptuelle-critique, etc.). Exposés théoriques et démonstrations pratiques alterneront au cours de l’atelier. Le travail final comportera des épreuves en jet d’encre présentées lors d’un vernissage qui aura lieu à la fin de la formation.

Du 9 au 13 juin à Percé. Pour information : www.perce.ulaval.ca ou 418 656-2017.

Autoportraits en vedetteC’est sur le thème « Autoportraits » qu’aura lieu l’exposition des étudiants des cours de peinture et de techniques mixtes offert par Claire Lamarre, artiste et professeure à l’Université du 3e âge de Québec (UTAQ). L’autoportrait est une introspection que l’ar-tiste offre aux autres en même temps qu’une manière de se montrer à eux à un moment de sa vie. En plus des travaux réalisés à l’occasion des cours, le public pourra découvrir une murale explorant le thème de l’exposition.

Du 2 au 13 juin à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 17 h du lundi au vendredi. Vernissage : lundi 2 juin à 17 h.

C’est un étudiant à la maîtrise en études littéraires, Anthony Charbonneau-Grenier, qui a remporté le premier prix au concours interuniversitaire de bande dessinée 2013-2014. Les péripéties de son sympa-thique humanoïde végétal, Ludvig, lui ont en effet valu la palme d’or de ce concours organisé par le Regroupement des services universitaires d’animation culturelle et com-munautaire. Plusieurs univer-sités québécoises ont parti-cipé à la 28e édition de cette compétition qui avait lieu sur le thème « Éphémère ».

Bonheurs éphémèresDes étudiants s’illustrent au concours interuniversitaire de bande dessinée et de photographie par Renée Larochelle

« Au début, j’ai pensé à un événement fugace pouvant survenir dans une journée, comme rater son autobus, dit Anthony Charbonneau-Grenier. Puis , l ’ idée de raconter une journée dans la vie d’un insecte qui ne vivrait que 24 heures m’est venue. » Normalement, une existence si courte devrait être accompagnée d’une urgence de vivre. Pas dans le cas de Ludvig, zen du début à la fin, et qui semble avoir cent ans devant lui. Sitôt tombé de son cocon, l’insecte rondelet part à

la découverte du monde. On le voit ainsi répondre à un sondage téléphonique, s ’ a b o n n e r à u n e i n f o - lettre mensuelle, planer avec une abeille, contem-pler le ciel et roupiller un brin en rêvant à ses origines. Sa seule journée achevée, Ludvig creuse sa propre tombe, l’air résigné. C’est la fin. Comme son mémoire de maîtrise porte sur les façons de raconter une his-toire sur Internet, Anthony Charbonneau-Grenier af- firme avoir d’autres aven-t u r e s d e L u d v i g d a n s son sac…

Charles-Étienne Brochu, étudiant au baccalauréat en arts visuels et média-tiques, a remporté pour sa part le deuxième prix pour Onze histoires éphémères.

Survivance de Jade Lacroix

Chaque « h i sto i re » se suffit à elle-même et pré-sente une succession de petits moments heureux ou ma lheureux comme une rencontre amoureuse où les cœurs bat tent à l ’unisson, un lendemain de cuite où l’on s’entraide, ou encore des singes qui s’amusent avec des pelures de banane.

Autres bédéistes de l’Uni-versité à avoir remporté des prix : Dominic Blain (design graphique), pour La vic-toire, Jonathan Masson (arts et science de l’animation) pour Purgatoire et Paméla Grondin (design graphique) avec Le premier vol.

Pour sa photo intitulée Survivance, Jade Lacroix, étudiante en arts visuels et médiatiques, a séduit les membres du jury qui lui ont octroyé le deuxième prix. Montrant un arbre dans toute la splendeur de sa maturité, le cliché a été pris de Lévis, sur le bord du fleuve, où a grandi la jeune femme. « Cet arbre, je l’ai eu sous les yeux durant toute ma jeunesse, dit Jade Lacroix. Pour cette photo, j’ai joué avec les transpa-rences et les superpositions, ce qui lui confère une appa-rence onirique. » Pour sa part, Marie-Michèle Côté (études internationales et langues modernes) a rem-porté une mention spéciale pour Partir pour revivre, sortir pour ne plus suivre. On y voit le doux profil d’un vieillard se découpant sur un fond lumineux.

Six autres bandes dessi-nées et neuf autres photo-graphies ont été sélection-nées pour l’exposition iti-nérante qui sera présentée dans les universités partici-pantes au cours de l’année 2014-2015.

Plusieurs universités québécoises ont participé à la 28e édition de cette compétition qui avait pour thème « Éphémère »

Extrait de la BD d’Anthony Charbonneau-Grenier intitulée « Un éphémerat nommé Ludvig ».

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le fil | le 22 mai 2014actualités UL12

Avis officielConseil universitaire Séance ordinaire du 10 juin 2014

Ordre du jour

1. Ouverture de la séance

2. Ordre du jour

3. Procès-verbal de la séance ordinaire

du 6 mai 2014

4. Communications du président

5. Questions des membres

6. Calendrier des séances du Conseil universi-

taire pour l’année 2014 : modification

7. Faculté des sciences sociales – Département

d’anthropologie : critères de promotion

8. Faculté des sciences sociales – Département

d’économique : critères de promotion

9. Critères généraux de promotion

de l’Université Laval

10. Faculté de pharmacie : critère d’équivalence

pour les non-détenteurs d’un Ph. D.

11. Contingentement de programmes de pre-

mier cycle et critères de sélection pour 2015-

2016 : recommandations du Comité exécutif

12. Programme de diplôme d’études supé-

rieures spécialisées en pratique pharmaceutique

de première ligne : création

- Présentation par le doyen de la Faculté

de pharmacie

- Avis du comité-conseil de la Commission

des études

- Recommandations du vice-recteur aux études

et aux activités internationales

13. Programme de baccalauréat en enseigne-

ment de l’éducation physique et à la santé :

évaluation périodique

- Rapport du vice-recteur aux études et aux

activités internationales

- Plan d’action du doyen de la Faculté des

sciences de l’éducation

14. Programme de baccalauréat en intervention

sportive : évaluation périodique

- Rapport du vice-recteur aux études et aux

activités internationales

- Plan d’action du doyen de la Faculté des

sciences de l’éducation

15. Programme de certificat en analyse

financière : création

- Présentation par le doyen de la Faculté

des sciences de l’administration

- Avis du Comité-conseil de la Commission

des études

- Recommandations du vice-recteur aux études

et aux activités internationales

16. Programme de certificat en finance : création

- Présentation par le doyen de la Faculté des

sciences de l’administration

- Avis du Comité-conseil de la Commission

des études

- Recommandations du vice-recteur aux études

et aux activités internationales

17. Faculté des sciences de l’agriculture et de

l’alimentation : création d’une école de nutrition

- Présentation par le doyen de la Faculté des

sciences de l’agriculture et de l’alimentation

- Recommandation du Comité exécutif

18. Clôture de la séance

Certaines maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques sont exa-cerbées par des infections aussi banales qu’un rhume. La raison ? Les microbes produiraient des molécules qui pro-voquent une cascade de réactions conduisant à l’activation de la pyrine, une molécule impliquée dans le pro-cessus inflammatoire généralisé. C’est du moins l’hypothèse qu’avance une équipe de la Faculté de médecine dans la revue PLOS Pathogens.

Luc Vallières et ses collaborateurs arrivent à cette conclusion après une série d’expériences faisant intervenir la PTX, une protéine toxique produite par la bactérie responsable de la coque-luche. « Il n’y a pas de lien entre cette maladie et la sclérose en plaques, pré-cise d’emblée le chercheur. La PTX est uniquement un outil servant à

Le feu aux poudresDes chercheurs découvrent comment un simple rhume peut exacerber les symptômes de la sclérose en plaques par Jean Hamann

enclencher une réponse inflammatoire dans l’organisme. »

Son équipe avait précédemment démontré que l’injection de PTX dans des souris de laboratoire provoquait une augmentation du nombre de lym-phocytes qui rampent sur les parois des vaisseaux sanguins du cerveau, à la recherche de leur cible. « Chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, il y a un dérèglement de la réponse immunitaire, explique le pro-fesseur Vallières. Les lymphocytes prennent pour cible la gaine de myéline qui entoure les fibres nerveuses, provo-quant ainsi les symptômes typiques de la maladie. L’injection de PTX accentue ce dérèglement. »

Les chercheurs ont poussé plus loin leurs travaux afin de déterminer par quel mécanisme la PTX parvenait

Afin de conserver un parc immobilier en bon état et sécuritaire, le Service des immeubles doit assurer un entretien constant des pavil-lons et procéder impérati-vement à certains travaux de rénovation. Voici donc les chantiers majeurs qui se dérouleront durant la saison estivale – travaux de mise aux normes de pavillons, de réno-vation ou de réfection des installations immobilières et routières – ainsi que leurs incidences pour les étudiants et employés.

Le parc auto du PEPS sera doté d’une signalisation

Les grands chantiers de l’été sur le campusLe Service des immeubles procédera à d’importants travaux

lumineuse à l’intérieur et à l’extérieur et le Service des immeubles en continuera la mise aux normes. Ces tra-vaux occasionneront un accès limité à certains étages du stationnement.

Cet é té éga lement , l e Serv ice des immeubles réaménagera les aires de consommation du pavillon Alphonse-Desjardins, ce qui entraînera la fermeture partielle de la cafétéria. Le Théâtre de la cité univer-sitaire (TCU) du pavillon Palasis-Prince sera quant à lui rénové du 25 juin au 16 août et fermé pour l’occasion. Une

centrale thermique de relève sera construite à la Centrale d’eau refroidie (CERSO), ce qui aura pour conséquence la fermeture d’une portion du stationnement 103.

L’été sera marqué par un important projet de redres-sement de l ’ avenue du Séminaire. Ces travaux de voirie, qui commenceront au début juin pour se ter-miner en août, entraîneront la déviation de l’avenue du Séminaire tout l’été – celle-ci sera rouverte dès sep- tembre – ainsi que la fer-meture de l’avenue de la Terrasse (portion entre l’ave-nue des Sciences-humaines et du Séminaire) à la fin du mois de juillet ou au début du mois d’août. On ne pourra avoir accès au stationnement

du PEPS du côté est en juillet et en août, contrairement au stationnement 334 et au golf qui resteront accessi-bles au moyen d’une dévia-tion, et le parc auto du PEPS sera fermé durant ces deux mois également.

Ajoutons que la réfection du réseau d’égouts et l’amé-nagement de l’avenue des Sciences-humaines entraîne-ront l’accès limité à l’avenue piétonnière durant l’été.

Pour de plus amples rensei-gnements relativement aux projets immobiliers, à l’entre-tien des pavillons et aux services offerts par le Service des immeubles, on consulte le www.si.ulaval.ca à l’onglet Demandes clients.

Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux traitements pour limiter les répercussions des infections courantes sur l’état de santé des personnes souffrant de maladies auto-immunes

à mettre le système immunitaire en émoi. Leurs expériences montrent que cette toxine agit sur la pyrine, une protéine faisant partie du complexe protéique qui convertit l’interleukine- 1 bêta (IL-1ß) de sa forme inac-tive à sa forme active. L’IL-1ß est un important messager chimique qui déclenche le processus d’inflamma- tion généralisée.

Cette découverte fondamentale ouvre de nouvelles pistes de traitement pour limiter les répercussions des infections courantes sur l’état de santé des per- sonnes souffrant de sclérose en plaques ou d’autres maladies auto-immunes. « La pyrine ou les protéines qui inte-ragissent avec celle-ci pourraient constituer des cibles thérapeutiques potentielles », avance Luc Vallières. Le chercheur souligne d’ailleurs que le médicament présentement prescrit aux gens atteints de sclérose en plaques – l’interféron bêta – agit lui aussi sur le complexe protéique dont fait partie la pyrine.

L’étude publiée dans PLOS Pathogens est signée par Aline Dumas, Nathalie Amiable, Steve Lacroix et Luc Vallières, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec, et leurs collaborateurs américains Juan Pablo de Rivero Vaccari, Jae Jin Chae et Robert Keane.

Une partie de l’équipe qui a signé l’article paru dans PLOS Pathogens : Steve Lacroix, Luc Vallières et Aline Dumas. photo Marc Robitaille

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À la croisée des chemins numériques

Le Centre de recherche en géomatique souligne son quart de siècle au moment où cette science traverse un moment charnière de son évolutionpar Jean Hamann

« Avant, la géomatique était faite par des spé-cialistes pour des spécialistes. Aujourd’hui, avec la démocratisation des technologies de l’information, elle est devenue une science faite par des spécialistes à l’intention des consommateurs. La donnée géospatiale est devenue un produit de masse, et ce change-ment bouleverse en profondeur le rôle du géomaticien. » Voilà en substance le mes-sage livré par le professeur Yvan Bédard lors d’un colloque présenté les 8 et 9 mai sur le campus pour souligner le 25e anniversaire de création du Centre de recherche en géoma-tique (CRG).

Les organisateurs de la rencontre avaient demandé au professeur Bédard, qui a été le premier directeur du CRG, de prendre la mesure du chemin parcouru et de polir sa boule de cristal pour anticiper ce que l’ave-nir réserve à leur science. « Jusqu’aux années 1970, les choses étaient simples et elles n’avançaient pas vite, a-t-il rappelé. Depuis des décennies, on faisait appel aux mêmes instruments de mesure et aux mêmes for- mules mathématiques. On utilisait un appa-reil à la fois et il n’y avait jamais de bogue informatique parce qu’il n’y avait pas d’in-formatique. À cette époque, notre science était faite par des initiés pour des initiés. »

L’arrivée de l’électronique et de l’infor-matique est venue bouleverser les façons de faire. « Nous sommes passés de l’ère de l’instrument à l’ère du logiciel. Le numé- rique a mis fin à l’approche en silo. On pou-vait désormais intégrer les données sur le territoire, l’arpentage, la cartographie et la photogrammétrie. L’objectif devenait de créer une chaîne d’information numérique qui transcendait les disciplines. C’est à ce moment qu’est née la géomatique. »

L’Université a emboîté le pas à cette méta-morphose en créant, en 1986, le premier programme de baccalauréat en sciences géo-matiques au monde. Trois ans plus tard, les six laboratoires du Département – géodésie, photogrammétrie,cartographie, législation foncière, télédétection, systèmes d’informa-tion à référence spatiale – étaient regroupés au sein d’une unité de recherche baptisée Centre de géomatique. En 1992, ce regrou-pement recevait la reconnaissance officielle de l’Université et devenait le CRG.

La géomatique entre maintenant dans une nouvelle phase de son évolution, estime le professeur Bédard. Et le changement qui s’annonce promet d’être encore plus spec-taculaire que celui qui a marqué les années 1980. « Aujourd’hui, chaque personne qui

Les nouvelles technologies de l’information permettent au simple citoyen de réaliser des projets qui étaient autrefois l’apanage des experts en géomatique. photo Matthieu Bach/CRG

Après être parvenu à ras-sembler la presque totalité des chercheurs québécois en optique et photonique, le COPL entend maintenant

Le COPL s’internationaliseLe Centre d’optique, photonique et laser fête ses 25 ans en accentuant son ouverture sur le mondepar Jean Hamann

accentuer ses collaborations internationales. « Notre plus récent geste en ce sens est la signature d’une entente avec l’Universidade Estadual

C’est en partie grâce au travail de Younès Messaddeq que le COPL a accru ses collaborations internationales au cours des derniers mois. photo David Cannon

Paulista de Sao Paulo. Nous avons créé une unité mixte internationale qui permettra à cinq chercheurs brésiliens de se joindre à nous pendant cinq ans », a annoncé, le direc-teur du COPL, Réal Vallée, lors d’un colloque présenté le 8 mai à l’occasion du 25e anni-versaire du centre.

C’est en bonne part ie grâce au professeur Younès

Messaddeq, membre du COPL et titulaire de la Chaire d’excellence du Canada sur l’innovation en photonique dans le domaine de l’informa-tion et des communications, que cette entente a pu être conclue, souligne le profes-seur Vallée. « Younès a tra-vaillé pendant 11 ans au Brésil avant d’accepter un poste à l’Université Laval. Il a gran-dement facilité la signature de l’entente. »

Les cinq chercheurs qui se joindront au COPL sont des professeurs universitaires dont le salaire sera versé par le Brésil. « Ils se retrouve-ront dans un environnement stimulant qui leur permettra de poursuivre leurs travaux tout en apprenant comment nous structurons un centre de recherche ici, souligne le directeur du COPL. De notre côté, nous profite-rons de leur apport scien-tifique et nous espérons créer un cadre qui facilitera la venue d’étudiants-cher-cheurs brésiliens motivés et talentueux. »

Le COPL compte déjà un fort contingent d’étudiants étrangers. Environ le tiers de ses quelque 270 étudiants-chercheurs et stagiaires postdoctoraux proviennent de l’extérieur du Canada. « Nous recevons quotidien-nement des demandes de la part d’étudiants qui veulent

possède un téléphone intelligent génère des données géospatiales. Avec une appli-cation comme OpenStreetMap, elle peut cartographier les sentiers de ski de fond qu’elle fréquente et rendre le résultat acces-sible à toute la planète. Il faut que le géo-maticien redéfinisse sa niche dans ce nouvel environnement. »

Quel sera le rôle du géomaticien dans ce monde nouveau sur lequel déferle un tsu-nami de données? « Nous allons continuer de mettre au point des applications avec des données géospatiales pour répondre aux besoins de la société, mais nous devons

devenir des spécialistes de la qualité des données, de leur validation et de leur utili-sation judicieuse », soutient-il.

Le Département des sciences géomati-ques et le CRG ont déjà amorcé ce virage, poursuit le chercheur. « L’évaluation décennale des programmes de géoma- tique aura lieu en 2016 et la réflexion sur leur contenu est amorcée. Côté recherche, la nature des projets a beaucoup évolué depuis cinq ans. La philosophie qui place la donnée au cœur de nos préoccupations est en voie de s’implanter. C’est inévitable. Toute la société s’en va dans cette direction. »

faire de la recherche dans notre centre. Le défi consiste à recruter les meilleurs », dit le professeur Vallée.

L’accord avec l’univer-sité brésilienne survient quelques mois après la signature d’une entente entre l’Université Laval et l’Université de Bordeaux 1 dans le domaine de la pho-tonique. « La collaboration entre grands centres de recherche est une tendance observée partout dans le monde, souligne le directeur du COPL. Elle est d’ailleurs souhaitée et encouragée par les organismes subven-tionnaires comme les Fonds de recherche du Québec. Nous entendons multiplier nos échanges internatio-naux au cours des pro- chaines années. »

D’ailleurs, à la suggestion du professeur Messaddeq, le COPL vient de se joindre à l’International Commission on Glass. Fondé en 1933, cet organisme regroupe 37 univers i tés , inst i tu-tions et entreprises qui se démarquent en science et en technologie du verre, incluant la fibre optique. « Ce n’est pas banal, sou-ligne Réal Vallée. Notre présence au sein de cet organisme peut notamment signifier la venue à Québec d ’ i m p o r t a n t s c o n g r è s internationaux. »

La colla- boration entre les grands centres de recherche est une tendance observée partout dans le monde

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le fil | le 22 mai 2014bravo !14

Hank Margolis 2014 Outstanding AwardLe professeur au Dépar- tement des sciences du bois et de la forêt Hank Margolis, spécialiste en écophysiologie et en écolo-gie des systèmes, a reçu cet honneur du OSU Oregon State University, College of Forestry en raison de sa contribution exceptionnelle à la compréhension des forêts du Canada et son apport à la communauté scientifique et à la société. Ce prix donne la chance à son récipiendaire de déve-lopper des relations étroites avec la communauté du collège, notamment ses professeurs-chercheurs.

Caroline Hervé Prix de la Fondation Jean-Charles-BonenfantCe prix, qui fait partie des Prix du livre politique 2014, a été remis à cette étudiante au doctorat en anthropologie pour sa thèse intitulée « On ne fait que s’entraider. Dynamiques des relations de pouvoir et construction de la figure du leader chez les Inuit du Nunavik (XXe siècle-2011) ». La lauréate remporte éga-lement le Prix du ministère des Relations internatio-nales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec/ministère des Affaires étrangères de France qui s’accompagne d’une bourse de 3000 $. Ce prix lui a été remis le 10 avril lors du Salon international du livre de Québec.

Guy Poirier Doctorat honoris causa de l’Université de Rennes 1Ce professeur de la Faculté de médecine et chercheur à l’axe Oncologie du CHU de Québec a reçu un doctorat honoris causa le 16 mai de l’Université de Rennes 1. Ce chercheur exceptionnel est l’instigateur de la plate-forme protéomique du CHU en 1991. Il a mis au point, avec des collaborateurs américains, la détection immunologique du clivage PARP-1 qui est devenu un biomarqueur incontournable de l’apoptose caspase dépen-dante. Il a collaboré avec une centaine de laboratoire de recherche et a contribué à plus de 150 publications.

Amélie Bernard Prix André-PicardCette étudiante en 4e année du baccalauréat en éducation au préscolaire et en ensei-gnement primaire a reçu ce prix le 3 avril qui souligne la réalisation d’une activité qu’elle a mise sur pied pour favoriser la réussite scolaire d’élèves en mathématiques au cours de son stage dans une classe de deuxième année. Ses « dix centres de mathématiques » ont contri-bué à développer, chez ses élèves, une attitude positive vis-à-vis les mathématiques. Ce prix, accompagné d’une bourse de 2000 $, valorise la formation des étudiants du bac en enseignement préscolaire et primaire et vise l’établissement de liens entre les connaissances acquises durant les cours de didac- tique des mathématiques et les stages.

Réal Bélanger Prix de la Présidence de l’Assemblée nationaleCe professeur retraité du Département d’histoire et directeur général adjoint du Dictionnaire biogra-phique du Canada (DBC) est le lauréat du prix le plus prestigieux des Prix du livre politique 2014 pour son livre Henri Bourassa : le fascinant destin d’un homme libre (1868-1914) publié aux Presses de l’Université Laval. Cette récompense s’accompagne d’un mon-tant de 5000 $ et souligne la qualité exceptionnelle de cet ouvrage. Réal Bélanger est un spécialiste de la bio-graphie, des idéologies et des partis politiques. Ce prix lui a été remis le 10 avril au Salon international du livre de Québec.

Marie-Claude Bastien et Maurice Gosselin Prix du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science 2013-2014Le directeur de l’École de comptabilité, Maurice Gosselin, et la chargée d’enseignement à l’École, Marie-Claude Bastien, ont remporté le Prix du ministre pour leur livre intitulé La comptabilité : principes et fondements. Ce prix sou-ligne la qualité des ouvrages éducatifs publiés en français et destinés aux étudiants du collégial et du premier cycle universitaire. Fruit du travail assidu des deux auteurs pen-dant trois ans, cet ouvrage remplace les outils préparés par des professeurs d’autres universités utilisés jusqu’à maintenant et intègre des éléments des états financiers d’entreprises québécoises bien connues.

Jean Baril 1er prix de l’APDQCe chargé de cours à la Faculté de droit a reçu le premier prix de thèse remis par l’Association des pro-fesseures et professeurs en droit du Québec (APDQ) pour son livre intitulé Droit d’accès à l’information environnementale : pierre d’assise du développement durable qui vient d’être publié aux Éditions Yvon Blais. Cet ouvrage retrace l’historique des divers changements législatifs et réglementaires proposés ou apportés au droit d’accès à l’information environne-mentale. L’auteur analyse des documents administra-tifs en portant une attention particulière aux exceptions au principe général d’accès reliés aux intérêts commer-ciaux et politiques.

Jolyane Meloche Sir John Vane AwardCette étudiante au doctorat en médecine expérimentale a remporté ce prix de l’Euro-pean Respiratory Society pour la meilleure publication récente en lien avec les mala-dies vasculaires pulmonaires. Son article, intitulé « Role for DNA Damage Signaling in Pulmonary Arterial Hypertension », est paru dans la revue Circulation à la fin de l’année 2013. Le travail de l’étudiante a été reconnu et soutenu par quatre bourses de maîtrise, une bourse d’admission et trois bourses de doctorat. Sa grande capacité à commu-niquer et à vulgariser lui ont valu 20 prix scientifiques.

Marion Sauvaire Prix d’excellence de l’ADEREQ 2013La professeure du Département d’études sur l’enseignement et l’appren-tissage de la Faculté des sciences de l’éducation Marion Sauvaire a reçu le Prix d’excellence 2013 de l’Association des doyens, doyennes et directeurs, directrices pour l’étude et la recherche en éducation au Québec (ADEREQ) pour sa thèse intitulée « Diversité des lectures littéraires : comment former des sujets lecteurs divers ? » Cette der-nière a rédigé sa thèse en cotutelle, sous la direction d’Érick Falardeau (UL) et de Gérard Langlade (Université à Toulouse2-Le Mirail). Ce prix souligne les mérites exceptionnels de candidats voués à une carrière en recherche en sciences de l’éducation.

Muhammad Mohiuddin Étudiant-chercheur étoileLe Fonds de recherche du Québec – Sociétés et culture a accordé le prix Étudiant-chercheur étoile du mois d’avril à cet étu-diant au doctorat en mana-gement de la Faculté des sciences de l’administration. L’article qui lui a valu cette reconnaissance s’intitule « Manufacturing Small and Medium Size Enterprise’s Offshore Outsourcing and Competitive Advantage : an Exploratory Study on Canadian Offshoring Manufacturing SMEs » et a été publié dans le Journal of Applied Business Research. Les travaux de Muhammad Mohiuddin encouragent les dirigeants de PME à déve-lopper une stratégie gagnant-gagnant de la sous-traitance qui puisse être utilisée avec succès comme moyen de concurrence. Ce prix s’ac-compagne d’un montant de 1000 $.

Robert Beauregard Membre du cercle Monique-Fitz-Back et prix du Mérite coopératifLe doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique Robert Beauregard fait partie des deux nouvelles personnes admises cette année dans le Cercle Monique-Fitz-Back. Cet honneur est attribué à des personnes qui ont contribué à la transforma-tion sociale par des acti-vités soutenant les valeurs des Établissements verts Brundtland et la Centrale des syndicats du Québec, soit l’écologie, le pacifisme, la démocratie et la solida-rité. Le doyen Beauregard a également reçu le prix du Mérite coopératif remis par la Fédération québécoise des coopératives forestières.

Simon Carrier Prix du meilleur mémoire de IFM2Cet étudiant au MBA en finance de la Faculté des sciences de l’administration a obtenu l’un des trois prix du meilleur mémoire de maîtrise présenté en 2013 de l’Institut mathématique de Montréal (IFM2). Son mémoire, inti-tulé « Liquidité du marché des actions et rendements des fonds mutuels en temps de crise », a été réalisé sous la supervision de Marie-Claude Beaulieu et Jean-François Guimont, tous deux profes-seurs au Département de finance, assurance et immo-bilier. En tant que lauréat, Simon Carrier a été invité à présenter son mémoire le 28 avril lors des Journées de la finance mathéma-tique à HEC Montréal qui portent sur les théories, les méthodes numériques et les applications en finance mathématique.

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15le fil | le 22 mai 2014 sports

en bref

En route vers GwangjuLe directeur adjoint du Service des activi-tés sportives et responsable du programme Rouge et Or, Gilles Lépine, a été nommé chef de mission de la délégation canadienne à la prochaine Universiade d’été qui se tiendra à Gwangju en Corée du Sud, en juillet 2015. Gilles Lépine occupait les mêmes fonctions lors de l’Universiade de Bangkok à l’été 2007. Les Universiades viennent au deuxième rang derrière les Jeux olympiques d’été parmi les événements sportifs mondiaux pour ce qui est du nombre d’athlètes et de pays représen-tés. Plus de 10 000 compétiteurs de plus de 160 nations étaient présents à Kazan (Russie) en 2013. Au total, 442 individus portaient l’unifolié à Kazan, incluant 309 étudiants- athlètes, deux records pour le Canada.

Camps sport du PEPSL’inscription pour les camps sport du PEPS bat son plein. Depuis le mois de mars, les parents sont nombreux à y inscrire leur pro-géniture. La saison prendra son envol dès le 23 juin, donnant la chance aux jeunes de 6 à 17 ans de découvrir une multitude d’activités sportives. Cheerleading, badminton, soccer, trampoline, golf, drumline, tennis, basketball et natation sont un aperçu de ce qui est offert cet été. Faites vivre vous aussi à vos jeunes un été inoubliable en compagnie des animateurs étudiants-athlètes du Rouge et Or.

Pour l’inscription en ligne, rendez-vous au www.peps.ulaval.ca.

Yoga estival Si vous souhaitez profiter de la belle tem-pérature et combiner un entraînement en douceur ou en intensité selon vos besoins, le PEPS vous propose cet été deux cours de yoga extérieur. Le yoga estival régulier s’adresse aux personnes déjà initiées au yoga. Un har-monieux mélange constitué de postures, de respirations et de méditation sera offert aux participants. Si la température le permet, les cours auront lieu à l’extérieur. Pour ceux et celles qui en veulent plus, le yoga estival power flow est tout indiqué. Équilibre, force, agilité, endurance et souplesse s’unissent à la fluidité du souffle.

Pour connaître les horaires ainsi que les coûts, il suffit de visiter le www.peps.ulaval.ca.

Le calendrier est ainsi fait : le premier tournoi d’enver-gure auquel prendra part le club de golf Rouge et Or en 2014 est le plus important de l’année. Du 3 au 6 juin, les étudiants-athlètes foule-ront les allées du Southwood Golf & Country Club de Winnipeg au Manitoba lors du Championnat des univer-sités et collèges canadiens.

La formation masculine du Rouge et Or a été sacrée championne nationale à deux reprises, en 2010 et 2012. L’an dernier, bien qu’Ugo Coussaud ait rem-porté le titre individuel, la troupe de l’entraîneur-chef Élie Anquetil avait dû se contenter de la deuxième place derrière l’Université de la Colombie-Britannique. Un an plus tard, ce n’est pas la motivation qui manque pour surpasser les rivaux de l’ouest. « Le titre canadien, je le veux ! » s’exclame Anquetil. « Si nos gars performent à leur niveau, on est capable de vaincre UBC et de gagner », ajoute-t-il.

Ces « gars » en question sont Ju l i en Marchand ,

L’équipe masculine de golf Rouge et Or parviendra-t-elle à remporter le Championnat des universités et collègues qui se tiendra à Winnipeg au début juin ? Tous les espoirs sont permis.par Mathieu Tanguay

Un titre à reconquérir Vice-champion provincial en 2013, Julien Marchand fait partie du groupe d’étudiants-athlètes sur qui mise l’entraîneur-chef du Rouge et Or Élie Anquetil pour rafler le titre national cette année. photo Yan Doublet

Christophe Sylvain, Stanislas Caturla, Samuel Rochette et Frédéric Matthey. Si l’édition 2013 misait notam-ment sur des étudiants-ath-lètes comme Charles Côté et Sonny Michaud, qui tentent aujourd’hui leur chance chez les professionnels, Élie Anquetil a pleine confiance en la nouvelle génération. « Lors de notre dernier tournoi de la saison l’an dernier à Binghamton, nous l’avions emporté avec ces mêmes gol-feurs devant des formations de la NCAA en établissant un record d’équipe lors de la pre-mière ronde avec un cumula-tif de -12. Le potentiel est là », croit Anquetil.

Le Rouge et Or n’a jamais joué sur le terrain de golf où se tiendra le champion-nat, mais il a pu en faire une étude exhaustive grâce au survol des trous en 3D dis-ponible sur le site Internet du Southwood Golf & Country Club. « Il s’agit d’un terrain très semblable à celui de La Tempête où nous nous entraînons. Nous n’aurons pas de mauvaise surprise », affirme l’instructeur-chef.

Du côté féminin, le Rouge et Or visera une des trois pre-mières places à Winnipeg. « J’ai noté une nette pro-gression dans les perfor-mances des filles, surtout en ce qui concerne leur jeu court », note Élie Anquetil. L a c a p i t a i n e Va n e s s a Poisson, Alexandra Pelletier, Charlène Villemure-Loignon et la recrue Chloé Charron défendront les couleurs de l’Université lors du cham-pionnat national, où elles avaient pris le sixième rang en 2013. Selon l’entraîneur-chef, la compétition viendra aussi de UBC, mais également de Waterloo, l’université dans la mire du Rouge et Or. « Si on fait mieux que Waterloo, u n p o d i u m e s t c l a i r e - ment possible. »

Les étudiants-athlètes du Rouge et Or ont utilisé leurs bâtons lors d’une compé-tition pour la première fois de l’année les 13 et 14 mai, lors du Championnat des uni-versités de l’Est du Canada, qui se tenait au Club de golf de Lévis. Les hommes ont remporté le tournoi, tandis que les femmes ont pris le deuxième rang.

Auparavant, la préparation à la saison 2014 s’est amorcée à Homosassa en Floride pour le Rouge et Or qui y a tenu, du 28 février au 13 mars, un camp écourté comparative-ment aux années précédentes. Outre les techniques à peau-finer sur le terrain de golf, ce voyage a permis à l’équipe de resserrer ses liens. « L’esprit

d’équipe aujourd’hui est à son meilleur depuis mon arrivée, tant chez les gars que chez les filles. On est sérieux dans notre démarche sur le terrain, mais je veux que les étudiants- athlètes aient du plaisir et décrochent lorsqu’ils ne sont pas à l’entraînement ou en compétition », commente Élie Anquetil.

Il sera possible de suivre en direct les résultats du Rouge et Or au Championnat des universités et collèges cana-diens au www.golfcanada.ca.

La formation masculine du Rouge et Or a été sacrée championne nationale à deux reprises, en 2010 et 2012

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le fil | le 22 mai 2014

16 au fil de la semaine

Où tu vas quand tu dors en marchant…?

C’est aujourd’hui le 22 mai que débute le Carrefour international de théâtre de Québec et, avec lui, le spectacle déambulatoire « Où tu vas quand tu dors en marchant…? » qui fait maintenant partie des incontournables. Cette année, le parcours sera animé durant neuf soirées, soit six de plus que les années précédentes. À la brunante, le grand public se laissera happer par l’univers fantasmagorique proposé par divers artistes au cours de six stations. On pourra entre autres pénétrer dans une forêt d’illusions (Marie-Josée Bourget Harvey), aller sur un stationnement où l’on fume le calumet de la paix version automobile (BGL) ou encore établir la liste de ce que l’on aimerait faire avant de quitter ce monde (Anne-Marie Olivier). photo Francis Gagnon

Les 22, 23 et 24 mai, les 29, 30 et 31 mai ainsi que les 5, 6 et 7 juin, de 21 h à 23 h, à la place de l’Université-du-Québec.

Que signifie aujourd’hui la résistance ?

Un autre événement bat son plein dans la capitale : il s’agit de la Manif d’art de Québec. Sur le thème de la résistance, cette bien-nale convie à toutes sortes d’activités hétéroclites, dont une table ronde au Musée des beaux-arts avec des maîtres es résistance tels Pierre Allard et Annie Roy (photo), artistes et cofonda-teurs de l’Action terroriste socialement acceptable (ATSA), l’écrivain Pierre Vaillancourt, président de l’Association québécoise pour la taxation des tran-sactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC), ainsi que Geneviève Chevalier, artiste et commis-saire. Guy Sioui Durand, sociologue, critique d’art et performeur, animera cette discussion sur les formes et la signification que prend la résistance au 21e siècle. photo Martin Savoie

Samedi 24 mai, à 14 h, à l’auditorium du Musée national des beaux-arts du Québec.

Barbecue festif complètement UL

Si vous avez le goût de venir goûter aux produits faits par trois associations étudiantes de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimen-tation, il ne faut pas rater cette activité ouverte à tous organisée par l’Association des diplômés de l’Université (ADUL). Vous pourrez goû-ter aux fromages produits avec amour par les étu-diants de la Fromagerie du campus, déguster les bières fabriquées par BrasSTA et découvrir les hot-dogs avec saucisses faits par l’associa-tion Le Carnivore. L’activité aura lieu beau temps mau-vais temps.

Mercredi 28 mai, dès 17 h, à l’extérieur de l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. Coût : 15 $ pour les étudiants et les déten-teurs de la carte partenaire de l’ADUL, et 20 $ pour les diplômés. On paye sur place ou encore par Internet en allant sur le site www.adul.ulaval.ca.

Tout sur les générations québécoises

L’Association des étudiantes et des étudiants de l’Uni-versité du troisième âge de Québec (AEUTAQ) organise, tout juste après son assem-blée générale, une confé-rence qui sera donnée par le professeur au Département de sociologie Gilles Gagné. Celle-ci portera sur la géné-ration des boomers, celle qui la précède et celle qui la suit. Génération sacrifiée, généra-tion silencieuse, génération contestataire, génération superflue : cet exposé aura pour objectif de tracer des lignes typologiques entre la génération « américaine » (les boomers), la dernière génération canadienne- française (née avant 1940) ainsi que la première géné-ration québécoise (celle née après 1960). Le professeur Gagné mettra également en doute le préjugé qui court à propos de la génération gâtée des carrés rouges !

Mercredi 4 juin, à 10 h 45, à l’amphithéâtre Hydro- Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Pour information : www.aeutaq.ulaval.ca.

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Des collègues en spectacle

Cette année encore, Laval en spectacle revient en force avec huit prestations, dont certaines donneront sûrement quelques frissons. On pourra entendre de tout : de la chanson (Louis Bélanger, Steve Déry), de la mu- sique traditionnelle (Marco Harvey et Jean Marcoux), du rock progressif (Sylvain Rivest), de la salsa (Daniela Zavala Mora) et même des extraits chantés des Belles-sœurs (Florence Breton, Nicole Daigle, Anne Falardeau, Ginette Greffard, Claire Kingston, Johanne Labbé, Claudine Lussier, Diane Robideau et Céline Thibert). La chorale Allez, rions, poussera également la chansonnette. Le volet exposition de l’événement présente, du 13 au 26 mai, les œuvres de sept employés de l’Université, au quatrième étage du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Venez encourager vos collègues!

Vendredi 30 mai, à 19 h 30, au Théâtre de la cité univer-sitaire. Coût : 10 $ en prévente et 5 $ pour les enfants de 12 ans et moins, et 14 $ à la porte. On peut se procurer des billets au www.lavalenspectacle.ulaval.ca/billets.html.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Profusion de végétaux

C’est le samedi 31 mai que le grand public pourra pro-fiter des surplus des serres du Jardin botanique Roger-Van den Hende. Les fleurs, plants et légumes qui y sont cultivés seront offerts à des prix avantageux (de 2 $ à 5 $) et les plateaux complets seront vendus au rabais. Des experts horticulteurs seront sur place pour don-ner des conseils. C’est éga-lement une belle occasion de découvrir et de visiter ce jardin à vocation pédago-gique qui se trouve si près de nous.

Samedi 31 mai, de 10 h à 14 h, près du pavillon de l’Envirotron, situé au 2480, boul. Hochelaga. Information : [email protected]. Pour suivre les activités du jardin : facebook.com.Jardin-Botanique.Quebec?fref=ts.

Suivez le guide du développement durable

Si vous êtes curieux de mieux connaître les ini-tiatives en développement durable sur le campus et les espaces verts qu’il contient, rendez-vous le jeudi 5 juin pour le parcours du déve-loppement durable. Cette visite guidée d’une heure, qui mène à l’intérieur et à l’extérieur des pavillons, permet de faire le tour des points d’intérêt de l’Univer-sité concernant le dévelop-pement durable. Les toits verts, les projets étudiants comme la Coop Roue-Libre ou encore les boisés du campus n’auront plus de secret pour vous. Il va de soi que le tour se fait… à pied!

Jeudi 5 juin, de 12 h à 13 h, à partir de la cafétéria du pavillon Alexandre-Vachon. Aucune inscription n’est requise.

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