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Volume 51, numéro 8 15 octobre 2015 L’Institut nordique du Québec, qui a pour mission de développer les connaissances scientifiques du Nord en partenariat avec les communautés, les gouvernements et le secteur privé, prend de plus en plus forme. p2-3 Ensemble pour le Nord photo Keith Lévesque, ArcticNet Pareils, pas pareils ? p4 Fiers citoyens UL ! p8-9

Le Fil 15 octobre

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 15 octobre

Volume 51, numéro 815 octobre 2015

L’Institut nordique du Québec, qui a pour mission de développer les connaissances scientifi ques du Nord en partenariat avec les communautés, les gouvernements et le secteur privé, prend de plus en plus forme. p2-3

Ensemble pour le Nord

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Pareils, pas pareils ? p4 Fiers citoyens UL ! p8-9

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C’est dans l ’Arctique que le réchauffement climatique fera sen-tir le plus rapidement et le plus durement ses effets. Il est donc essentiel que les chercheurs unis-sent leurs efforts et mettent leur savoir-faire au service des commu-nautés nordiques afin de mieux prévoir les répercussions de ces changements et d’en atténuer les effets négatifs sur ces populations. Voilà le cœur du message livré par les chercheurs de l’Université Laval qui ont participé à la table ronde « L’Arctique, sentinelle du réchauffement climatique », qui s’est tenue au Musée de la civilisa-tion le 7 octobre.

Organisée par le Consulat géné-ral de France à Québec avec la collaboration des Musées de la civilisation, cette activité s’inscri-vait dans le cadre des French A m e r i - C a n C l i m a t e Ta l k S (FACTS 2015), un des nombreux événements qui précèdent la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui s’ouvrira à Paris à la fin novembre.

D’entrée de jeu, Louis Fortier, professeur au Dé partement de bio-logie et di recteur scientifique du projet ArcticNet, a rappelé la nature du problème. En raison de la hausse du CO2 dans l’atmos-phère, la planète se réchauffe et cette hausse est particulière-ment prononcée dans l’Arctique. L’une des manifestations les plus évidentes du phénomène est

la disparition progressive de la banquise. Sa superficie estivale, qui était d’environ 11 millions de kilomètres carrés jusque dans les an nées 1960, a diminué de moitié et elle pourrait disparaître complètement d’ici 35 ans. « Une partie de nos travaux consiste à étudier les répercussions de la dis -parition de la banquise sur les éco-systèmes marins qui en dépendent et sur les ressources que les collec-tivités humaines tirent de ces écosys tèmes, a souligné le profes-seur Fortier. Les Inuits seront touchés au premier chef par ces

changements et nous devons les aider à trouver des mesures pour en atténuer les effets négatifs. »

De son côté, Michel Allard, pro-fesseur au Département de géo-graphie et membre du Centre d’études nordiques, est aux pre-mières loges pour observer les effets du ré chauffement climatique sur la terre ferme... qui est d’ail-leurs de moins en moins ferme au Nunavik et au Nunavut. En effet, le ré chauffement climatique fait fondre une partie du pergélisol – le sol des régions froides gelé en per-manence. Les routes, les pistes

d’atterrissage, les écoles, les édi-fices publics et les maisons qui reposent sur ce sol auparavant ferme en subissent les contre-coups. « Lorsque le pergélisol fond, ces infrastructures bougent et subissent des dommages parfois très importants, explique le profes-seur Allard. Nous développons des techniques originales pour cor-riger ces problèmes et pour assu-rer le suivi des rénovations. Notre rôle est de mettre notre expertise au service des décideurs locaux pour les aider à prendre les meil-leures décisions dans ce genre de situation. »

Marcel Babin, professeur au Dépar tement de biologie et direc-teur de l’Unité mixte interna-tionale Takuvik – un centre qui re groupe des chercheurs du Conseil national de recherche scientifique de France et de l’Uni-versité Laval –, a rappelé à quel point la recherche nordique est exigeante sur le plan logistique. La mission menée cette année par une équipe de Takuvik dans la région de Qikiqtarjuaq au Nunavut en témoigne. Cette expédition scien-tifique, qui s’est déroulée de mars à juillet, a mis à contribution 47 chercheurs français, canadiens et américains qu’il a fallu nourrir et loger pendant 124 jours. « En pré-vision de cette mission, nous avons dû expédier par avion 2 tonnes de

nourriture et 14 tonnes d’équipe-ment. Il a aussi fallu planifier l’équivalent de 1 000 nuitées pour les chercheurs », a souligné le professeur.

Une expédition de cette enver-gure n’arrive pas dans un village inuit sans s’annoncer. « Nous avons pris soin de rencontrer les responsables inuits pour leur pré-senter notre projet et pour faire les demandes de permis requis, a pré-cisé le chercheur. Pendant toute la durée du séjour, nous avons parti-cipé à des rencontres sociales et sportives avec les résidents du vil-lage. Nous avons aussi invité les aînés à venir passer une journée avec nous sur la banquise pour leur expliquer la nature de nos travaux. Nos recherches visent à détermi-ner si les changements climatiques vont conduire à une hausse ou à une baisse de la productivité des écosystèmes marins arctiques, une question qui aura des répercus-sions directes sur la vie et sur le développement des collectivités nordiques. »

En préambule de la table ronde, le consul général de France à Québec, Nicolas Chibaeff, a souli-gné le rôle majeur que joue Takuvik dans les efforts concertés du Québec et de la France visant l’avancement des connaissances sur les changements climatiques. « Cette unité mixte internationale est un fleuron du partenariat entre la France et le Québec », a-t-il in diqué. Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a abondé dans le même sens. « Takuvik est un élément moteur de la collaboration entre le Québec et la France pour les enjeux qui touchent le climat. Le Québec dis-pose déjà d’une solide expertise en études nordiques et la création de l’Institut nordique du Québec pourrait en faire le centre de la recherche nordique en Amérique du Nord », a-t-il ajouté, tout en rappelant la volonté de son gou-vernement d’investir dans la construction de cet institut sur le campus de l’Université Laval.

Sentinelles du Nord

Des chercheurs mettent leur expertise au service des communautés nordiques pour atténuer les répercussions négatives des changements climatiques par Jean Hamann

Lors d’une journée spéciale organisée à l’intention des aînés de Qikiqtarjuaq, Joannie Ferland présente le type de travaux menés sur la banquise par les chercheurs de Takuvik. photo Pierre Coupel

«Takuvik est un élément moteur de la collaboration entre le Québec et la France pour les enjeux qui touchent le climat

Le chercheur Michel Allard examine un remblai de route qui s’est effondré à la suite de la fonte du pergélisol à Iqaluit au Nunavut. photo Emmanuel L’Hérault

De gauche à droite : le directeur général des Musées de la civilisation, Michel Côté, le consul général de France à Québec, Nicolas Chibaeff, et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard. photo Consulat général de France à Québec

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3le fi l | le 15 octobre 2015 actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Scientifiques, décideurs et représentants de différentes entreprises et associations sont réunis cette semaine à Reykjavik, en Islande, pour l’Arctic Circle. Il s’agit d’un forum international visant à faciliter les échanges et à favoriser la collaboration sur les enjeux liés à l’Arctique, notamment les changements climatiques. Parmi les parti-cipants se trouvent des mem-bres de l’Institut nordique du Québec (INQ).

Cet institut, rappelons-le, est piloté par l’Université Laval, l’Université McGill et l’Institut national de la re -cherche scientifi que, en colla-boration avec les secteurs public et privé. Ce projet vise à réunir les meilleurs talents en recherche nordique afi n de fournir aux gouvernements, aux entreprises et aux com-munautés concernées les connaissances nécessaires au développement durable du Nord du Québec et de l’Arc-tique canadien. L’INQ re -groupe plusieurs centres de recherche couvrant des sec-teurs aussi variés que les res-sources naturelles, la santé, le génie et les sciences humaines et sociales.

L’Institut tiendra, ce sa -medi, à Reykjavik, un col-loque sur la recherche et l’innovation, qu’il orga-nise avec la Société du Plan Nord. Plusieurs experts prendront la parole, dont Louis Fortier, directeur scientifique d’ArcticNet, chef scientifique du NGCC Amundsen et titulaire de la Chaire de re cherche du Canada sur la r éponse des écosystèmes marins arc-tiques au réchauffement cli-matique, Marcel Babin, directeur de l’Unité mixte internationale Takuvik et titulaire de la Chaire d’ex-cellence en recherche du Canada sur la télédétection de la nouvelle frontière arc-tique du Canada, et René Therrien, vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences et de génie et prési-dent du comité d’implanta-tion de l’INQ. Il y sera ques-tion, entre autres, d’innova-tion technologique et de partenariat dans le monde de la recherche. Le mot d’ou-verture sera prononcé par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

Pour la directrice de projet de l’INQ, Brigitte Bigué,

cette tribune de haut niveau contribuera à positionner le Québec comme un acteur clé du développement durable du Nord. « L’événement nous permettra de partager notre expertise avec les pays nor-diques et la communauté scientifi que. C’est l’occasion d’aller chercher un rayonne-ment international », fait-elle valoir.

Depuis un an, son équipe a participé activement à plu-sieurs rencontres interna-tionales, de la Canada-Norway N o r t h e r n I n n o v a t i o n Initiative, en Norvège, au Symposium international sur le développement nordique qui s’est tenu à Québec en février dernier. Partout où il est présenté, le projet de l’INQ est accueilli favorablement. « La réception à l’international est excellente. Les gens mon-trent une grande ouverture à une collaboration avec les meilleurs scientifi ques québé-cois afin de développer l’ex-pertise nordique et arctique », se réjouit Brigitte Bigué.

Pour plus d’information sur l’Arctic Circle : arcticcircle.org

Des membres de l’Institut nordique du Québec participeront à la 3e assemblée annuelle de l’Arctic Circle, en Islande, du 16 au 18 octobrepar Matthieu Dessureault

L’INQ parmi les grands acteurs du Nord

L’INQ tiendra, ce samedi, à Reykjavik, un colloque sur la recherche et l’innovation, qu’il organise avec la Société du Plan Nord

Le développement des communautés nordiques, la santé, la protection de l’environnement et la formation font partie des axes de recherche de l’INQ. photo Sharif Mirshak, Parafilms

La superfi cie estivale de la banquise, qui était d’environ 11 millions de km2 jusque dans les années 1960, a diminué de moitié depuis. ArcticNet étudie comment ce phénomène affecte les écosystèmes et les collectivités humaines. photo Marc Tawil, ArcticNet

À leur demande, l’INQ pourra appuyer les populations autochtones dans leur développement économique et social par la mise en commun des connaissances scientifi ques et du savoir autochtone. photo Vincent L’Hérault, ArcticNet

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en bref

Lancement des activités de la Chaire GoldcorpLa Chaire de recherche et d’innovation Goldcorp en droit des ressources naturelles et de l’énergie a lancé officiellement ses activités le lundi 28 septembre au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Le temps fort de la soirée a été l’annonce de la création de nouveaux prix et bourses d’excellence destinés aux étudiants des cycles supérieurs de la Faculté de droit. Ces récompenses de 1 000 $, de 2 000 $ et de 7 000 $ seront remises en 2016 lors du Gala Recon nais-sance et Distinction de la Faculté. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, et le ministre délégué aux Mines, Luc Blanchette, étaient sur place. photo Pascal Duchesne

Pour plus d’information sur les prix et les bourses : drne.ulaval.ca/fr/prix-et-distinctions

Gala Forces AVENIRLa récolte d’honneurs a été abondante pour l’Université Laval, le 7 octobre, à l’occasion du 17e Gala Forces AVENIR. Deux étudiants ainsi qu’un projet étudiant ont gagné dans leurs catégories respectives. David Drouin, inscrit au doctorat en médecine, a obtenu le prix Personnalité par excellence, auquel est rattachée une bourse de 15 000 $. William Tremblay, inscrit au baccalauréat en génie industriel, est le lauréat de la catégorie AVENIR Personnalité 1er cycle. Il a reçu une bourse de 4 000 $. Enfin, Geneviève Laroche, étudiante au doctorat sur mesure en agrofo-resterie, et Diomède Niyonzima sont les gagnants de la catégorie AVENIR Entraide, paix et justice pour leur projet Kira Burundi. Une bourse de 4 000 $ leur a été remise. Cinq autres projets de l’Université Laval faisaient partie des finalistes dans différentes catégo-ries. Chacun a reçu une bourse de 2 000 $.

Hélène Richard nommée ombudsmanLe Conseil d’administration, sur recomman-dation du recteur qui est appuyé par un avis du Comité conseil composé, sauf exception, de membres du Conseil universitaire ou du Conseil d’administration et dont la recom-mandation a été approuvée par le Conseil uni-versitaire, a nommé récemment Hélène Richard à titre d’ombudsman de l’Université Laval. Relevant du Conseil d’administration, l’ombudsman remet chaque année un rapport public de ses activités et de ses recommanda-tions au Conseil universitaire et au Conseil d’administration. Il s’agit d’une personne neutre et objective qui, en toute confidentia-lité, reçoit les demandes d’intervention et les plaintes et conseille tout membre de la com-munauté universitaire. Hélène Richard, dont le mandat s’étalera sur cinq ans, occupe cette fonction depuis le 14 octobre.

ombudsman.ulaval.ca/accueil.html

À la naissance, les jumeaux fraternels ont, en moyenne, une taille supérieure à celle des vrais jumeaux. Si la science est formelle sur ce point, elle nage tou-tefois dans des eaux plus troubles quand vient le temps d’établir si ces dif-férences se maintiennent tout au long de la vie. La raison ? Les cohortes de jumeaux sont rarement assez grandes pour permettre la détection de petits écarts entre les vrais jumeaux (homo-zygotes) et les jumeaux fraternels (hé té-rozygotes), surtout lorsqu’il faut frag-menter les données pour tenir compte du sexe et de l’âge.

Des chercheurs de 22 pays, dont Michel Boivin de l’École de psycholo-gie, ont décidé de trancher la question en mettant en commun les données qu’ils ont récoltées dans le cadre de 54 études sur des jumeaux. Cette colla-boration inédite a permis de constituer une mégabanque de données conte-nant plus de 843 000 mesures de poids et de grandeur prises sur des milliers de jumeaux âgés de 1 à 102 ans.

Les conclusions de l’étude ? Les ju -meaux fraternels sont un peu plus grands et ils ont un indice de masse cor-porelle légèrement plus élevé que les vrais jumeaux, rapportent les cher-cheurs dans un récent numéro de Twin Research and Human Genetics. Ces différences sont toutefois modestes. Elles sont de 2 cm pour la grandeur et de 0,3 kg/m2 pour l’indice de masse corporelle pendant l’enfance, mais elles s’amenuisent avec l’âge, passant à 0,9 cm et à 0,2 kg/m2 à l’âge adulte. Ces différences sont présentes chez les gar-çons comme chez les filles.

« Cette réduction d’écart suggère qu’il y a une compétition entre les jumeaux homozygotes pendant la grossesse et qu’un rattrapage survient pendant l’en-fance, avance Michel Boivin. Ceci pourrait être lié au fait que, dans deux cas sur trois, les jumeaux homozygotes sont reliés au même placenta. » La cause ultime de l’écart entre les deux types de jumeaux demeure toutefois nébuleuse. Les chercheurs évoquent des effets sociaux – un milieu socioéco-nomique élevé favorise les grossesses gémellaires dizygotes – et des effets génétiques – les gènes qui agissent sur la taille pourraient être liés à ceux qui régissent la gémellité dizygote. « Les prochaines analyses vont nous per-mettre de préciser à quel point les variations que nous avons observées dépendent de l’héritabilité de ces carac-tères anthropométriques », souligne le professeur Boivin.

Les données québécoises qui ont servi à ce projet international proviennent de l’Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec. « Entre 1995 et 1998, nous avons recruté plus de 400 paires de jumeaux que nous suivons depuis. Nous avons rencontré ces jumeaux à plusieurs reprises en laboratoire pour prendre des mesures sur leur dévelop-pement physique, cognitif, émotionnel et comportemental. Il s’agit d’une cohorte de taille moyenne, mais, grâce au suivi que nous faisons, nous pou-vons répondre à des questions très pointues », signale Michel Boivin.

L’Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec est une entreprise exi-geante, mais elle produit des bénéfices

Une étude de tailleDes chercheurs de 22 pays ont uni leurs forces pour tirer au clair une question touchant la grandeur et le poids des jumeauxpar Jean Hamann

Les jumeaux fraternels sont un peu plus grands et ils ont un indice de masse corporelle légèrement plus élevé que les vrais jumeaux, mais ces différences s’atténuent avec l’âge.

intéressants pour la science et pour les chercheurs. Grâce aux données re -cueillies depuis 20 ans, le professeur Boivin et les autres chercheurs québé-cois qui y sont associés, notamment sa collègue Ginette Dionne, font mainte-nant partie des équipes sollicitées pour des études exigeant de grandes cohor-tes. Un autre de ces projets, qui a porté sur 13 000 paires de jumeaux, a livré ses fruits plus tôt cette année. Les cher-cheurs ont démontré que 43 % de la variabilité dans la motivation scolaire est associée à des facteurs génétiques.

Cette collaboration internationale a permis de constituer une mégabanque de données contenant plus de 843 000 mesures de taille prises sur des milliers de jumeaux âgés de 1 à 102 ans

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5le fil | le 15 octobre 2015 philosophie

Après 55 ans de carrière en ensei-gnement, dont 51 à l’Université Laval, Thomas De Koninck a offi-ciellement pris sa retraite le 1er sep-tembre dernier. À 80 ans passés, ce professeur admiré et admirable a, en effet, décidé qu’il était temps de poursuivre sa route autrement. Dans les faits, il continue cepen-dant d’accompagner plusieurs étu-diants et étudiantes qui font leur mémoire de maîtrise ou leur thèse de doctorat en philosophie sous sa direction, car Thomas De Koninck ne saurait lâcher la main des étu-diants qui l’ont choisi, comme Anne-Sophie Alain. Cette étu-diante avoue d’ail leurs avoir suivi à deux ou trois reprises certains des cours donnés par Thomas De Koninck au baccalauréat, no -tamment celui portant sur Platon. « Beaucoup d’autres étudiants ont fait la même chose, précise Anne-Sophie Alain, car, avec monsieur De Koninck, ce n’est jamais le même cours : il re travaille constam-ment ses exposés. Il possède aussi une telle somme de connaissances qu’on ne peut pas tout assimiler en une seule session. »

Il est facile de parler à Thomas De Koninck. Un coup de téléphone, un courriel et l’homme répond rapi-dement et gentiment présent, prêt à répondre à des questions qu’on lui a sans doute posées des centaines de fois et dont les réponses, ou plutôt les réflexions, figurent dans les nombreux ouvrages qu’il a écrits sur le sens de la vie, la dignité humaine, la culture, l’éducation, l’intelli-gence, la liberté, le bonheur, la mort, etc. Le dernier, intitulé À quoi sert la philosophie ?, vient tout juste de paraître aux Éditions Hermann/Les Presses de l’Université Laval. « J’ai fait un effort pour être bref », assure-t-il, en entrevue au Fil.

Au cours de la conversation, Thomas De Koninck explique que « l’enseignement de la philosophie est le plus beau métier du monde » et qu’enseigner lui manquera sûre-ment davantage que les réunions et assemblées de professeurs… « J’ai toujours beaucoup aimé les étu-diants », indique ce professeur che-vronné, qui ne voit pas vraiment de différence frappante entre ceux du début des années 1960 – en pleine Révolution tranquille – et ceux qui peuplaient ses classes il y a encore quelques mois, à l’excep-tion près que « les groupes étaient plus agités » et « l’ambiance, un peu mar xiste ». Mais encore ? « Les étudiants d’hier étaient peut-être mieux préparés à certains égards, mais ils l’étaient moins à d’autres, souligne Thomas De Koninck. Toutefois, dans l’ensemble, les étudiants en philosophie sont excellents. »

Pierre-Alexandre Fradet compte parmi les étudiants qu’il supervise au doctorat. « C’est quelqu’un qui ne donne jamais l’impression qu’il a mieux à faire que d’échanger avec ses étudiants, dit le doctorant. Il se met volontiers dans la peau de ses interlocuteurs, ce qui lui permet de saisir la part de vérité contenue dans la pensée des autres. » Sa grande souplesse intellectuelle et son opti-misme à l’égard des personnes sont d’autres aspects importants de sa

personnalité, explique en substance Pierre-Alexandre Fradet.

Ses écrits le prouvent, tout au long de son existence, Thomas De Koninck s’est penché sur cette grave question qu’est le sens de la vie, « celle que la science ne pose pas », souligne-t-il. Interrogé sur les livres qu’il apporterait sur une île déserte, ce grand lecteur, reconnu pour son formidable esprit de syn-thèse, nomme les œuvres com-plètes de Platon, d’Aristote et de Shakespeare ainsi que la Bible, des œuvres pour lui toujours nouvelles qui alimentent sa soif de connaître depuis plus d’un demi-siècle. Heureusement, l’homme n’a pas l’intention de se terrer chez lui pour lire et relire ces chers auteurs, ayant

à cœur la suite des choses en ce qui concerne la recherche en philoso-phie. En témoigne la création du Fonds Thomas-De Koninck destiné à la création de bourses pour les étu-diants au doctorat en philosophie, qui sera lancé lors d’une soirée hom-mage et de financement, le mardi 3 novembre, de 18 h à 20 h, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. La soirée est organisée par le Vice-rectorat exécutif et au développe-ment, la Faculté de philosophie, La Chaire La philosophie dans le monde actuel, l’Association des diplômés de l’Université Laval et La Fondation de l’Université Laval.

Pour renseignements : bit.ly/1GHCBGJ

Malgré son départ à la retraite, Thomas De Koninck continue de servir la cause de la philosophie par Renée Larochelle

Adieu, Monsieur le Professeur«

L’enseignement de la philosophie est le plus beau métier du monde

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6le fil | le 15 octobre 2015

Sur la violence dans les couples adolescents

Des études démontrent la présence de violence physique ou psycholo­gique chez bon nombre d’adolescents dans leurs relations amoureuses. Selon Francine Lavoie, ce phénomène touche aussi les filles. « Peut­être parce qu’elles ont appris à s’affir­mer, les filles usent davan­tage de violence qu’avant dans leur couple. » Où es­tu ? Que fais­tu ? Le contrôle de l’autre à l’aide du téléphone cellulaire, un phénomène en recrudes­cence, fait partie du pro­blème. « On doit aider notre jeune à comprendre qu’il s’agit de contrôle et que ce n’est pas un signe d’amour. »

Sur le culte du corps musclé chez les jeunes hommes

Sculpter son corps est une activité populaire chez les adolescents et les jeunes adultes. Selon Gilles Tremblay, « se préoccuper de sa santé, de sa présenta­tion, de son corps, ce n’est pas mauvais en soi. C’est le dosage qui compte. Le danger, c’est de faire la promotion d’un modèle dominant auquel tout le monde doit adhérer. La question qu’il faut se poser, c’est “Qu’est­ce qui te convient à toi ? À ton corps ? À ce que tu es comme individu ? À ce que tu veux vivre ?” Il faut partir davantage de nos besoins et non pas de modèles idéalisés. »

Sur l’influence des éditoriaux sur le choix des électeurs

Le quotidien La Presse a publié un éditorial où il donnait son appui au Parti libéral de Justin Trudeau, et ce, à 11 jours du vote, soit une semaine plus tôt que d’habitude. Selon Colette Brin, cette décision n’est pas innocente. « On doit interpréter que La Presse place ses billets dans le panier libéral pour bloquer Harper. C’est sûr que c’est stratégique, le but est de dire “Votez libéral pour suivre les Ontariens.” »

ils ont dit...

Francine Lavoie, École de psychologie

Coup de pouce, 1er novembre

Gilles Tremblay, École de service social La Presse, 4 octobre

Colette Brin, Département d’information et de communication

Le Journal de Montréal, 8 octobre

sciences et génie

Près de 200 personnes as ­sisteront, le samedi 17 octo­bre, à l’atrium du pavillon Alexandre­Vachon, à la cérémonie de remise des prix Summa 2015. Par ces prix de grande valeur remis annuellement, la Faculté des sciences et de génie

Marc Boutet (prix Summa – Carrière)Tout jeune, Marc Boutet commence à développer sa passion pour l’infor­matique. En 1990, encore adolescent, i l cofonde De Marque inc., une com­pagnie vouée à la commer­cialisation de logiciels édu­catifs. L’un de ses produits, le logiciel Tap’ Touche, sera vendu, en 20 ans, à plus d’un million d’utilisateurs répartis dans une vingtaine de pays. Aujourd’hui, cette firme de Québec s’affiche comme un chef de file dans la distribution de livres numériques. Marc Boutet travaille au cœur d’un ré ­seau international de plus de 550 partenaires dissémi­nés dans 40 pays et issus des sphères de l’édition, des librairies, des bibliothèques et de la distribution ainsi que de consortiums et d’as­sociations. Apple, Amazon, Sony et Kobo figurent parmi ses clients. En 2010, il a reçu deux prix OCTAS décernés par le Réseau ACTION TI : le premier pour le meilleur projet informatique développé au Québec et le second dans la catégorie TI dans les sec­teurs culturel, éducatif ou médiatique.

reconnaît publiquement le parcours professionnel remarquable de diplômés, de professeurs et de membres du personnel. La cérémonie se déroulera en présence du vice­recteur aux études et aux activités internationales, Bernard Garnier.

Peter Vanrolleghem (prix Summa – Recherche)Peter Vanrolleghem, bio­ingénieur, se passionne pour le développement de mo ­dèles mathématiques dédiés à la conception et à la gestion optimale d’infrastructures urbaines assurant la santé des cours d’eau. Son arrivée au Département de génie civil et de génie des eaux en 2006 a contribué à accroître la crédibilité des program­mes de formation dans ce do ­maine et à faire de l’Univer­sité un pôle de re cherche de calibre international. Titu­laire de la Chaire de re ­cherche du Canada en mo ­délisation de la qualité de l’eau, il a obtenu près de 5 M$ en fonds de recherche, a participé à la formation d’une centaine d’étudiants aux cycles supérieurs et a publié près de 400 articles dans des revues internatio­nales. Membre d’une cin­quantaine de comités d’orga­nisation de congrès interna­tionaux, il continue à jouer un rôle im portant au sein d’organisations scientifiques prestigieuses. En 2014, il devient le premier fellow canadien et le troisième pro­venant de l’ex térieur des États­Unis de la Water Environment Federation.

Le prix Summa – Carrière est remis à Marc Boutet, di ­plômé du programme d’infor­matique de gestion de la Faculté et président­directeur général de De Marque, chef de file dans la distribution de contenus culturels nu mé­riques. Le prix Summa –

Steve Charette (prix Summa – Enseignement)Embauché en 2008 comme professeur au Département de biochimie, de microbiolo­gie et de bio­informatique, Steve Charette a rapidement fait sa marque dans ce milieu. En sept ans, il a été le princi­pal architecte de six nou­veaux cours, en plus d’avoir été un important collabora­teur à la refonte d’un sep­tième. On lui doit notam­ment d’avoir piloté le déve­loppement des trois cours de communication scientifique pour les sciences de la vie que peuvent suivre les étu­diants des trois programmes de baccalauréat rattachés au Dépar tement. Son approche pédagogique est basée sur la vo lonté d’impliquer les étu ­diants dans leur formation, de privilégier un contact étu­diant­professeur soutenu, de superviser la progression de l’étudiant, d’utiliser de nou­velles technologies et de pro­poser des activités d’appren­tissage et d’évaluation inno­vantes et variées. Lauréat à cinq re prises de la distinc­tion Pro fesseur étoile de la Faculté, Steve Charette a aussi reçu, de la part des étu­diants, le Prix du meilleur professeur du Département en 2014.

Rodica Neagu Plesu (prix Summa – Service à la communauté facultaire) Titulaire d’une maîtrise en chimie macromoléculaire, Rodica Neagu Plesu est res­ponsable de travaux pratiques et de recherche au sein du Département de chimie. Depuis 25 ans, elle contribue de manière marquante au bon fonctionnement et à la réputa­tion d’excellence de l’unité. Réputée pour sa grande capa­cité d’adaptation, elle gère minutieusement un important parc d’équipements de pointe rattaché à quatre centres de recherche. Au plan pédagogi­que, elle participe à la forma­tion de personnel hautement qualifié et collabore à la plani­fication et au développement d’activités d’apprentissage associées aux travaux prati­ques des cours du baccalau­réat. Les étudiants, les profes­seurs et ses collègues sont unanimes à souligner sa dispo­nibilité, sa gentillesse conta­gieuse, son dévouement exem­plaire et ses compétences mul­tidisciplinaires, sans compter sa constante préoccupation de maintenir à jour ses connais­sances. Affectueusement bap­tisée « Mamie » par de nom­breux étudiants, elle joue son rôle de coéquipière au sein du Département avec brio.

Recherche est décerné à Peter Vanrolleghem, professeur au Département de génie civil et de génie des eaux. Pour sa part, le professeur Steve Charette, du Dépar tement de biochimie, de microbiologie et de bio­informatique, est le ré ­cipiendaire du prix Summa – Enseignement. Enfin, Rodica Neagu Plesu, responsable de travaux prati ques et de re ­cherche au Dépar tement de chimie, se voit attribuer le prix Summa – Service à la commu­nauté facultaire. Voici le por­trait de chacun des lauréats :

Prix Summa 2015La Faculté des sciences et de génie honore quatre personnes au parcours remarquable parmi ses diplômés, ses professeurs et les membres de son personnelpar Renée Larochelle

Les récipiendaires des prix Summa : Steve Charette, Peter Vanrolleghem, Rodica Neagu Plesu et Marc Boutet.

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Q3 littérature

Les répercussions du Partenariat transpa-cifique sur la gestion de l’offre inquiètent les producteurs laitiers du Québec. Il faut dire qu’à l’ouverture de 3,25 % du marché laitier consenti par le Canada s’ajoute l’importation de 17 500 tonnes de fro-mages supplémentaires négociée lors de l’accord avec l’Union européenne. Tout ceci représente autant de lait qui ne sera plus fourni par les agriculteurs d’ici. De plus, les producteurs subissent les réper-cussion de l’arrivée massive de protéines laitières liquides qui franchissent libre-ment la frontière amé ricaine. Les explica-tions de Maurice Doyon, professeur au Dépar tement d’éco nomie agroalimentaire et des sciences de la consommation, sur la nouvelle réalité des producteurs de lait.

Q Plusieurs manifestations d’agricul-teurs ont eu lieu devant des usines de fromage au Québec pour dénoncer l’utilisation de protéines laitières. Que sont exactement ces protéines ?R Pour fabriquer une unité de fromage, il faut dix unités de lait. Or, en utilisant des ingrédients laitiers comme des poudres protéinées, on a besoin de moins de lait et cela coûte moins cher. Ces poudres sont importées principalement des États-Unis, et ce, sans grande restriction. Cependant, au Canada, pour recevoir l’appellation de fromage, des normes limitent le pourcen-tage d’utilisation de ces poudres surpro-téinées. Par exemple, sur l’étiquette de certains bâtonnets, il est écrit « à saveur de cheddar » et non « fromage cheddar », car le taux d’utilisation d’ingrédients laitiers dépasse la norme permise pour être quali-fié de « cheddar ». Depuis peu, les trans-formateurs utilisent un nouveau produit, le lait diafiltré. Ce lait contient 15 % de protéines, soit environ le double de pro-téines que contient naturellement le lait à la sortie du pis de la vache. Le lait diafiltré peut être employé pour fabriquer des pro-duits qualifiés de fromage, car il s’agit réellement de lait. Les normes cana-diennes en matière de fromage sont donc entièrement respectées, car le produit contient moins de 40 % de protéines. Le problème, c’est que, selon les règles doua-nières, il est classé dans la même catégorie qu’une poudre surprotéinée et donc exempt de tarifs. On assiste donc à deux traitements différents pour un même pro-duit, le lait, ce qui avantage le transforma-teur et constitue une concurrence dé -loyale aux yeux des petits fromagers qui n’utilisent pas ce type de lait.

sur la production laitière canadienne

Q En d’autres mots, on peut dire que c’est autant de lait « normal » qui n’est pas vendu aux transformateurs par les agriculteurs d’ici, n’est-ce pas ?R Exactement. De plus, on pourrait même voir bientôt arriver par camions-citernes un lait fabriqué par Coca-Cola. Depuis janvier dernier, la compagnie dis-tribue aux États-Unis Fairlife, un lait sans lactose, avec 50 % de protéines de plus, et moins de sucre grâce à une méthode de filtration qui s’apparente à celle du lait diafiltré. Notre système de gestion de l’offre a donc besoin d’être adapté, car la technologie laitière a beaucoup changé et certains produits contournent les règles. C’est exactement ce que fait le lait diafil-tré, considéré comme un produit surpro-téiné à la frontière, mais comme du lait par les fabricants de fromage et de yogourt grec. L’autre problème auquel font face les producteurs laitiers, ce sont les surplus, au Canada, de solides non gras qui, jusqu’à maintenant, entraient dans la composition du fromage. (NDLR : Ces solides sont constitués d’une propor-tion d’un litre de lait avec ses matières grasses et l’eau.) Une hausse de la de -mande en matière grasse combinée au remplacement des solides non gras par de la poudre protéinée ou du lait diafiltré par les transformateurs augmente le débalancement entre la matière grasse et les solides non gras, créant des surplus entreposés aux frais des producteurs.

Q Le consommateur doit-il s’inquiéter de l’intégration de toutes ces compo-santes laitières aux produits qu’il achète ?R Le consommateur est protégé par les normes imposées aux fabricants de fro-mage. Il ne paye pas son produit moins cher, mais il n’y perd pas non plus. On remarque qu’il semble y avoir un retour vers des produits plus naturels, comme le beurre, dont les ventes enregistrent une légère croissance. C’est la même chose en ce qui concerne la crème glacée. Rappe-lons que le marché de la crème glacée est maintenant dominé par des multinatio-nales qui ont augmenté leurs ventes dans les années 90 en utilisant abondamment les ingrédients laitiers. Or, le goût de ce produit est vraiment mauvais et la con-sommation de ce type de crème glacée est présentement en déclin. Aujour d’hui, cer-tains fabricants, comme La laiterie de Coaticook, fabriquent de la crème glacée à partir de crème et leurs ventes progres-sent d’environ 10 % par année dans un marché pourtant globalement en déclin. Pour conclure, c’est sûr que le secteur lai-tier va devoir s’ajuster à la suite de l’ouver-ture du marché à l’étranger. Cependant, cet ajustement dépendra de la volonté politique réelle du gouvernement de maintenir la gestion de l’offre. Si celui-ci décide de ne pas réagir à l’importation de lait diafiltré et invoque les règles du com-merce pour ne rien faire, cela voudra sans doute dire qu’il n’est pas prêt à défendre ce système...

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Maurice Doyon

La deuxième semaine d’oc-tobre 2015 pourrait passer à l’histoire à Québec comme la semaine de toutes les conver-gences littéraires. L’ouverture de la Maison de la littérature coïncide en effet avec la tenue du festival Québec en toutes lettres et avec celle du congrès international du PEN, un événement qui n’a pas eu lieu au Canada depuis 25 ans. Tant d’effervescence littéraire ne pouvait laisser indifférente la communauté universitaire. Une quarantaine d’étudiants de la Fa culté des lettres don-nent bénévolement un coup de main à l’organisme PEN, tandis que plusieurs profes-seurs collaborent à l’organi-sation de cette rencontre internationale de 270 écri-vains venus de 73 pays. Le Centre de recherche inter-universitaire sur la littéra-ture et la culture québé-coises (CRILCQ) s’implique également dans la tenue de l’événement.

Avocate de profession, mais aussi étudiante au baccalau-réat en études hispaniques, Joanne Bilodeau aménage son horaire depuis de nombreuses semaines pour être disponible lors du congrès du PEN. « Je suis fascinée par la mission de cet organisme qui touche aux questions juridiques, explique la jeune femme. Le PEN défend la liberté d’expression des écrivains et de ceux qui sont emprisonnés. Il faut vrai-ment faire quelque chose pour eux ! » « Voir arriver des écri-vains à l’aéroport, dont cer-tains sortent de prison, c’est vraiment très touchant », lance, pour sa part, Marie-Ève Muller. Impliquée dans la coordination des bénévoles lors du congrès, cette étu-diante à la maîtrise en études littéraires savoure sa chance de participer à cette ren contre internationale unique de gens de lettres. La plupart des dis-cussions ont lieu à huis clos pour ne pas nuire à la protec-tion de plusieurs écrivains menacés dans leur pays.

Issus des trois cycles univer-sitaires, les étudiants de la Faculté des lettres qui parti-cipent activement aux activi-tés du congrès donnent des informations aux visiteurs, apportent leur aide aux diffé-rents comités du PEN ou

accompagnent les partici-pants entre les différents lieux de rencontre. C’est d’ailleurs la tâche dévolue à Emmanuelle Germain. « Je suis un peu gênée d’aller me présenter aux écrivains, mais j’apprécie beaucoup de par-ticiper à un événement aussi riche qui défend la littéra-ture », explique l’étudiante à la maîtrise en études littérai-res, qui finit par avouer, un sourire dans la voix, qu’elle va tenter de rencontrer l’au-teur amérindien Louis-Karl Picard-Sioui.

Pendant trois jours, les gens de lettres du PEN, impliqués au sein de différents comités, font connaître leurs idées pour défendre la liberté d’ex-pression et promouvoir la lit-térature. Chaque rencontre internationale donne lieu à une déclaration. Cette année, elle porte sur les droits des traducteurs. C’est Louis Jolicoeur, professeur au Dé -partement de langues, lin-guistique et traduction, qui a œuvré sur le texte débattu et adopté par les congressistes. « Cela fait plusieurs mois que je travaille sur cette déclara-tion avec les membres du comité de la traduction et des droits linguistiques qui siège à Barcelone, et chaque point a été abondamment discuté », précise cet auteur et traducteur.

Traditionnellement, les tra-ducteurs n’occupaient pas les devants de la scène litté-raire, mais ils répugnent de plus en plus à rester dans l’obscurité, d’autant plus que leur métier comporte des ris-ques. On se souviendra de l’assassinat du traducteur japonais de Salman Rushdie, cet écrivain britannique d’origine indienne sur lequel pèse une fatwa depuis la parution de son ouvrage Les versets sataniques. De tels événements amènent les tra-ducteurs à s’interroger sur leur responsabilité par rap-port au contenu des livres. Plusieurs voudraient aussi faire reconnaître la part de créativité de la traduction. « Une œuvre existe dans sa langue d’origine, mais, une fois traduite, elle devient une autre œuvre », fait remar-quer Louis Jolicoeur.

La déclaration de Québec sur la traduction risque de faire date, car il existe peu de conventions interna-tionales pour protéger les droits de celles et de ceux dont le nom n’apparaissait même pas, il y a peu, sur la page de garde des livres tra-duits. Aujour d’hui, plu-sieurs traducteurs aime-raient bien voir leurs droits s’étendre à l’adaptation ciné matographique ou théâ-trale d’une œuvre écrite.

Le congrès du PEN, qui regroupe des écrivains des quatre coins de la planète, se déroule à Québec jusqu’à vendredi et mobilise plusieurs étudiants et professeurspar Pascale Guéricolas

Bain littéraire

Pendant trois jours, les gens de lettres du PEN font connaître leurs idées pour défendre la liberté d’ex pression et promouvoir la littérature

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Chaque personne a une anecdote, un commentaire ou une histoire à raconter. Avec plus de 48 000 étu-diants et 9 000 employés, l’Univer-sité est un terreau très fertile, se sont dit Gabriel Bergeron Morielli et Kevin Muzellec. Depuis la fin de septembre, ces deux amis sillonnent le campus, munis d’un calepin et d’un appareil photo. Leur objectif : parler aux inconnus afin de décou-vrir leur passé, leurs passions ou leurs rêves. Les clichés issus de ces

rencontres sont diffusés quotidien-nement sur la page Facebook « Humans of Laval University », qu’ils ont créée. Chaque photo est publiée avec une courte citation.

Ce projet est inspiré de « Humans of New York », le blogue d’un Amé-ricain qui a entrepris de photogra-phier, chaque jour, un habitant de cette ville. « On s’est dit que ce serait intéressant d’adapter le concept à l’Université Laval, où il y a un fort sentiment d’appartenance. Tous les

jours, on côtoie, sur le campus, plu-sieurs personnes sans faire atten-tion à elles. Ce que nous voulions, c’était de mettre en valeur ces gens-là », explique Kevin Muzellec, étu-diant à la maîtrise en administration des affaires.

Avec son complice, il a déjà fait plusieurs rencontres marquantes. Du PEPS aux résidences, en passant par les cafés étudiants et les espaces verts, il a aussi découvert une véri-table fourmilière d’activités. « Depuis

deux semaines, on a pris conscience de l’ampleur du campus. Il y a telle-ment de pavillons et de lieux qu’on ne connaissait pas ! Il y a aussi plu-sieurs associations étudiantes dont on n’avait jamais entendu parler. C’est cette vision générale du cam-pus que l’on veut donner », dit-il.

La page Facebook, qui réunit plus de 2 500 abonnés, présente une série de portraits que l’on se plaît à découvrir : une étudiante en com-munication qui fait part de son rêve de travailler au sein d’une ONG, un professeur retraité qui parle de ses anciens travaux de recherche, une adepte du triathlon qui s’entraîne pour son prochain défi, une étu-diante en nutrition qui livre des conseils pour une alimentation saine, un couple d’amoureux qui profite d’un après-midi ensoleillé… Parfois drôles, parfois touchants, mais toujours authentiques, ces gens démontrent la grande di -versité culturelle et humaine de l’Université.

Sur sa photo, Samuel Rooke porte un intrigant chapeau haut-de-forme. L’étudiant en histoire, qui a été approché alors qu’il lisait un journal au pavillon Charles- De Koninck, n’a pas hésité à partici-per au projet. Il y a vu l’occasion de partager sa passion pour les vieux chapeaux, ces vestiges du passé. « Mon chapeau, qui date de 1930, fait partie d’une autre époque. Son ancien propriétaire avait sa vie, ses occupations, ses amours, ses peines. Une forme de nostalgie et de fierté s’en dégage. Pour moi, ce n’est pas un chapeau; c’est le témoignage d’un ailleurs temporel. J’ai accepté de jouer le jeu de l’entrevue, car j’adore en parler ! »

Cette photo, ainsi que plusieurs autres, se trouvent à l’adresse www.facebook.com/Humans-of-Laval-University-946401122086143/.

La page Facebook, qui réunit plus de 2 500 abonnés, présente une série de portraits que l’on se plaît à découvrir

Initiative étudiante inspirée d’un projet américain, la page Facebook « Humans of Laval University », qui réunit plus de 2 500 abonnés, présente des portraits de gens rencontrés par hasard sur le campuspar Matthieu Dessureault

Mosaïque de récits

4. Les anciens travaux de recherche de ce professeur retraité de la Faculté des sciences et de génie portaient sur la gravité réduite. 5. Cette adepte de triathlon s’entraîne pour son prochain Ironman, une compétition qui consiste à enchaîner de la nage, du vélo et un marathon.

11. Le rêve de cette étudiante en psychologie ? Travailler à la Clinique Amis-Maux, qui offre des thérapies assistées par des animaux.

2. Cet employé du Dépanneur Chez Alphonse apprécie particulièrement les couloirs souterrains de l’Université, qui lui permettent de se déplacer d’un pavillon à l’autre durant l’hiver. 3. Un entraîneur prend la pose devant la nouvelle piscine du PEPS.

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9fierté UL

deux semaines, on a pris conscience de l’ampleur du campus. Il y a telle-ment de pavillons et de lieux qu’on ne connaissait pas ! Il y a aussi plu-sieurs associations étudiantes dont on n’avait jamais entendu parler. C’est cette vision générale du cam-pus que l’on veut donner », dit-il.

La page Facebook, qui réunit plus de 2 500 abonnés, présente une série de portraits que l’on se plaît à découvrir : une étudiante en com-munication qui fait part de son rêve de travailler au sein d’une ONG, un professeur retraité qui parle de ses anciens travaux de recherche, une adepte du triathlon qui s’entraîne pour son prochain défi, une étu-diante en nutrition qui livre des conseils pour une alimentation saine, un couple d’amoureux qui profite d’un après-midi ensoleillé… Parfois drôles, parfois touchants, mais toujours authentiques, ces gens démontrent la grande di -versité culturelle et humaine de l’Université.

Sur sa photo, Samuel Rooke porte un intrigant chapeau haut-de-forme. L’étudiant en histoire, qui a été approché alors qu’il lisait un journal au pavillon Charles- De Koninck, n’a pas hésité à partici-per au projet. Il y a vu l’occasion de partager sa passion pour les vieux chapeaux, ces vestiges du passé. « Mon chapeau, qui date de 1930, fait partie d’une autre époque. Son ancien propriétaire avait sa vie, ses occupations, ses amours, ses peines. Une forme de nostalgie et de fierté s’en dégage. Pour moi, ce n’est pas un chapeau; c’est le témoignage d’un ailleurs temporel. J’ai accepté de jouer le jeu de l’entrevue, car j’adore en parler ! »

Cette photo, ainsi que plusieurs autres, se trouvent à l’adresse www.facebook.com/Humans-of-Laval-University-946401122086143/.

La page Facebook, qui réunit plus de 2 500 abonnés, présente une série de portraits que l’on se plaît à découvrir

Mosaïque de récits

9. Partenaires de laboratoire, ces deux étudiants en biologie travaillent sur le processus de compostage. 10. Cette étudiante partage sa passion du hooping, un sport qui fait de plus en plus d’adeptes. photos Gabriel Bergeron Morielli et Kevin Muzellec

8. Cet étudiant au baccalauréat en histoire porte un intérêt soutenu pour les vieux chapeaux.

6. Ce musicien autodidacte joue quelques notes à la guitare. 7. Cette étudiante à la maîtrise en communication rêve de travailler au sein d’une ONG afin de sensibiliser les gens aux problèmes environnementaux du Sénégal.

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en bref

De l’or pour Contact Un article du magazine Contact a remporté la médaille d’or des Prix d’excellence du Con-seil canadien pour l’avancement de l’éduca-tion (CCAE) dans la catégorie Meilleur article. Il s’agit de « Tuer dans l’œuf le cancer de la pros-tate », paru dans le numéro d’automne 2014, sous la plume de Nathalie Kinnard. L’article rend compte de la diversité des points de vue des experts sur le dépistage de ce cancer. Voici ce qu’en ont dit les juges : « La conception gra-phique et la qualité de rédaction sont impec-cables. Excellent outil d’information et de transfert de connaissan ces. » Par ailleurs, l’As-sociation des diplômés de l’Université Laval s’est également distinguée dans les prix du CCAE en remportant la médaille d’argent dans la catégorie Meilleur site Web.

contact.ulaval.ca/article_magazine/tuer-loeuf-cancer-prostate/

Les oméga-3 en périnatalitéLa liste des effets santé procurés par les oméga-3 ne cesse de s’allonger. Or, la prise de suppléments d’huile de poisson ou de krill pendant la grossesse peut-elle apporter des bienfaits à l’enfant et à la mère ? C’est à cette question que répondront Maria Makrides et Robert Gibson du Women’s and Children’s Health Research Institute, d’Adélaïde en Australie, lors d’une conférence intitulée « Omega-3 fatty acid interventions in the perinatal period ».

Jeudi 29 octobre, à 12 h, à l’amphithéâtre Fisher du CHUL. La présentation des cher-cheurs sera aussi retransmise en visio-conférence à l’amphithéâtre CRCEO de l’Hôtel-Dieu de Québec et au local A0-200G de l’Hôpital Saint-François d’Assise.

Pour une prise de décision éclairéeAvez-vous le sentiment que vous avez des déci-sions à prendre au sujet de votre carrière, mais que vous tournez en rond ? Vous aimeriez avoir un meilleur contrôle de vos études et de votre vie personnelle? Dans le cadre de la Semaine québécoise de l’orientation, le Centre d’aide aux étudiants propose une conférence ayant pour thème « Déjouer ses obstacles, s’en-gager dans l’action ! ». L’activité s’adresse à toute personne, quel que ce soit son âge ou sa situation, qui a des choix à faire dans l’orienta-tion de ses études ou dans sa vie profession-nelle et qui veut être pleinement maîtresse de ses décisions. Les conseillères d’orientation Annie Brulotte et Catherine Desmarais donne-ront des conseils qui seront fort appréciés.

Mardi 3 novembre, à 19 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Pour plus d’information : bit.ly/1Lb9UWW

AU MOIS DE NOVEMBRE, plusieurs centaines de mil-liers d’hommes partout dans le monde arboreront fière ment la moustache afin de ramasser des fonds pour lutter contre le cancer de la prostate. Si le mou-vement Movember contribue à faire connaître cette maladie qui touchera un homme sur sept au cours de sa vie, il permet également de médiatiser un débat qui divise les experts : oui ou non au dépistage de routine. « Il rend malade », disent les uns. « Il sauve des vies », assurent les autres. Pour plusieurs chercheurs de l’Uni-versité, la vraie question serait plutôt : peut-on repérer et traiter les formes les plus graves de ce cancer sans faire la vie dure à tous les hommes ?

BEAUCOUP D’INQUIÉTUDE POUR RIEN

Actuellement, pour dépister de façon précoce un can-cer de la prostate, une seule méthode est en vigueur, qui doit sa popularité à sa simplicité : le toucher rectal par un médecin pour déceler une enflure de la prostate ou une bosse à sa surface, couplé à une prise de sang pour détecter la protéine appelée antigène prostatique spécifique (APS), associée aux cellules cancéreuses. Un niveau élevé de cette protéine peut témoigner de la pré-sence d’un cancer de la prostate.

« Par contre, le quart des hommes de 50 ans et plus ont un taux d’APS plus haut que la moyenne, sans être malades », précise Yves Fradet, chercheur en oncologie, professeur à la Faculté de médecine et chef du service d’urologie du CHU de Québec. Ces faux positifs sont donc inquiétés pour rien.

Ce sont d’ailleurs les résultats souvent inexacts qui remettent en question le recours au dépistage actuel. Selon le Collège des médecins, pour 100 hommes qui ont subi le dépistage de routine et qu’on a suivis pen-dant 11 ans, le dépistage a permis d’en sauver 1, alors que 3 auront un cancer malgré un résultat négatif au dépistage et que 10 recevront un résultat positif qu’une biopsie incommodante démentira. >

Tuer dans l’œuf le cancer de la prostate ?

De nouvelles avenues de recherche permettront de cibler les hommes

les plus à risque et les formes les plus virulentes de la maladie.

PAR NATHALIE KINNARD

Passer le test de dépistage de routine ou non ? La question demande réflexion, notamment en raison des nombreux faux positifs, de l’incertitude sur la virulence de l’éventuelle tumeur et des séquelles

que peut laisser une intervention chirurgicale. >

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Les gestionnaires qui espé-raient régler le problème posé par les quarts de travail variables en embauchant des personnes dont l’horloge biologique est de type « soir » devront trouver d’autres solutions. En effet, ces tra-vailleurs ne s’adaptent pas mieux que les personnes de type « jour » aux bouleverse-ments d’horaire. C’est du moins la conclusion à la -quelle arrive une équipe de recherche de la Faculté de médecine après avoir étudié la qualité du sommeil chez un groupe de policiers sou-mis à des quarts de travail de jour, de soir et de nuit.

Des études antérieures sug géraient que les gens « de soir » faisaient montre d’une plus grande adaptabilité au travail sur des quarts varia-bles parce qu’ils compo-saient mieux avec le travail de nuit. Par contre, d’autres recherches laissaient penser que ces mêmes personnes dormaient moins bien lors-qu’elles travaillaient sur des quarts de jour. Pour mettre les pendules à l ’heure, Jeanne Sophie Mart in, Alexandre Sasseville, Marilie Bérubé, Samuel Alain, Jérôme Houle et Marc

Hébert, du Centre de re -cherche de l’Institut univer-sitaire en santé mentale de Québec, et leur collègue Luc Laberge de l’UQAC et du Cégep de Jonquière, ont analysé des données re -cueillies lors d’une étude longitudinale à laquelle ont participé 39 policiers de la Ville de Québec.

L’horaire de travail de ces policiers repose sur un cycle de cinq semaines au cours duquel les quarts de jour, de soir et de nuit alternent rapi-dement. Les participants ont d’abord répondu à un ques-tionnaire permettant de déter-miner leur chronotype, soit leur préférence naturelle quant à la position de leur cycle éveil-sommeil sur une période de 24 heures. « En -viron 20 % de la population est de chronotype matin, ex -plique l’étudiante-chercheuse Jeanne Sophie Martin. Ces gens préfèrent se lever tôt, ils se mettent rapidement au tra-vail et ils vont au lit tôt. Un autre 20 % est de chronotype soir; si la chose était possible, ces gens décaleraient toutes leurs activités plus tard en journée. Enfin, 60 % de la population, qui appartient au chronotype intermédiaire, se situe entre ces deux extrêmes. Dans notre étude, 26 policiers étaient de chronotype inter-médiaire et les 13 autres étaient de chronotype soir. »

Pour évaluer objectivement la qualité du sommeil, les cher-cheurs ont demandé aux poli-ciers de porter au poignet un appareil, appelé actigraphe, qui détecte et enregistre les

mouvements et la luminosité ambiante. Les participants devaient également consigner dans un carnet le moment où ils se mettaient au lit, le moment où ils se le vaient ainsi que les siestes. Les don-nées recueillies lors de quatre quarts consécutifs de jour et de quatre quarts consécutifs de nuit remettent en question l’adaptabilité des gens de chronotype soir. En effet, peu importe qu’ils soient sur un quart de jour ou de nuit, ces travailleurs ont un sommeil moins efficace, plus agité et plus hachuré, montrent les analyses que les chercheurs publient dans un récent numéro de Chrono biology International. « Ce sont de moins bons dormeurs, de jour comme de nuit , ré sume Jeanne Sophie Martin. Les différences avec les gens de chronotype intermédiaire ne peuvent être expliquées par le niveau d’activité, l’exposition à la lumière ambiante ou les occasions de dormir étant donné que ces paramètres sont comparables dans les deux groupes. »

Les travailleurs soumis à des horaires variables ne sont pas abandonnés à leur sort pour autant. Les travaux que l’étudiante-chercheuse mène au sein de l’équipe de Marc Hébert visent justement à modifier l’environnement lumineux de ces personnes afin de les aider à synchroni-ser leur rythme circadien et leur horaire de travail.

Remettre les pendules biologiques à l’heureDes chercheurs de la Faculté de médecine démontrent que les personnes de chronotype soir ne s’adaptent pas mieux aux quarts de travail variablespar Jean Hamann

Peu importe que leur quart de travail soit de jour ou de nuit, les personnes de chronotype soir ont un sommeil moins efficace

L’horaire de travail très variable des policiers force une adaptation continuelle de leur horloge biologique, et la qualité de leur sommeil peut en souffrir.

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en bref

Passion guitare La Société de guitare de Québec, en colla-boration avec la Faculté de musique, recevra en concert le guitariste thaïlandais Ekachai Jearakul. Au programme : des œuvres de Leo Brouwer, d’Agustín Barrios Mangoré, de Luigi Legnani, de Joaquín Turina et de Johann Kaspar Mertz. Ekachai Jearakul est considéré comme l’un des jeunes guitaristes classiques les plus talentueux de la scène internationale. En 2014, il est devenu le premier guitariste d’origine asiatique à gagner le prestigieux concours de la Guitar Foundation of America. Ce prix comprend une tournée d’une cin-quantaine de concerts dans les Amériques, incluant un concert au légendaire Carnegie Hall de New York.

Jeudi 29 octobre, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. On peut acheter des billets au bureau 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault et à la porte le soir du concert.

Les Treize jouent Mine Bleue La troupe de théâtre Les Treize ouvre sa sai-son d’automne avec la pièce Mine Bleue, une œuvre collective combinant prose littéraire et jeu théâtral. Des paroles d’auteurs québécois connus et de la relève construiront un univers poétique où, au rythme d’une esthétique ins-pirée des eaux du Québec, surgiront des ques-tions d’équilibres et de déséquilibres culturels, identitaires et écologiques. Inspiré par la pen-sée de Jerzy Grotowski, le jeu sera mis au ser-vice de la littérature pour transformer les mots en espace ludique. Mise en scène de Natalie Fontalvo et de Geneviève Lacroix.

Du 22 au 25 octobre, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. lestreize.org

Le FIFEQ recruteInitié par des étudiants en anthropologie, le Festival international du film ethnographique du Québec (FIFEQ) est à la recherche d’un ou deux étudiants pour compléter son comité organisateur pour la saison 2016. Le FIFEQ permet aux étudiants et aux étudiantes, de même qu’au corps professoral, d’avoir accès à des films ethnographiques de grande qualité sur grand écran qui seraient autrement inac-cessibles. Le Festival vise notamment à pro-mouvoir le film ethnographique comme dis-cipline de l’anthropologie et à sensibiliser la population à des sujets divers et à des enjeux variés.

[email protected].

Remettre les pendules biologiques à l’heure

« Le cadre dans lequel on vit est très important », laisse entendre Pierre Thibault dans plusieurs entrevues qu’il accorde. De prime abord, la phrase apparaît banale et l’idée, ressassée. Cependant, lorsqu’elle sort de la bouche de cet architecte réputé pour ses créations réalisées en har-monie avec le paysage envi-ronnant, on prête l’oreille. Qu’il s’agisse de maisons, de musées, de jardins, de belvé-dères, de salles de spectacle, d’hôtels ou d’édifices publics, l’homme ne cesse de travailler en relation étroite avec les personnes qui habiteront ces espaces. Comment fonc-tionne le processus de créa-tion de l’un de nos architectes les plus connus ? C’est ce que nous invite à découvrir La Fabrique culturelle de Télé-Québec dans une websérie portant sur l’Atelier Pierre Thibault. Au cours de sept épisodes d’une quinzaine de minutes, les internautes auront l’occasion de pénétrer dans le riche univers de ce professeur à l’École d’archi-tecture, pour qui « le travail est un processus partagé et non solitaire. »

Le premier épisode montre le professeur en train d’échan-ger avec quelques-uns des 15 étudiants de l’École d’archi-tecture inscrits à son atelier. C’est à cet endroit qu’il en -seigne sa vision du territoire et surtout sa préoccupation de créer un espace de vie adapté aux besoins de ceux qui y évo-lueront. Com mentant cet épi-sode, Pierre Thibault explique sa conception de l’enseigne-ment personnalisé. « Je ren-contre les étudiants un par un. Chaque étudiant a un espace qui lui est dédié, il a ses propres maquettes, etc. On sort pour voir et revoir les sites sur les-quels on aura à travailler. C’est très stimulant pour tout le monde. » Intitulée Habiter la nature, la seconde capsule montre d’ailleurs quelques-uns des membres de l’Atelier Pierre Thibault en pleine conversation avec des clients. Puis, l’équipe se rend à l’ex-térieur de la maison afin de s’imprégner de l’atmosphère, un boisé magnif ique en l’occurrence.

Dans un troisième épisode se déroulant en plein hiver, les membres de l’Atelier, raquettes aux pieds, partent à

la conquête du Parc national des Grands-Jardins, dans la région de Charlevoix, afin d’élaborer une installation éphémère visant à transformer le paysage. La quatrième émis-sion est consacrée à un couple de collectionneurs d’œuvres d’art à qui Pierre Thibault pro-pose des moyens de mise en valeur des sculptures qui ornent l’intérieur de sa rési-dence, une résidence qu’il a lui-même conçue. Dans le cin-quième épisode, les collabo-rateurs de l’Atelier passent une fin de semaine à l’Abbaye Val Notre-Dame afin de réflé-chir aux notions de dépouille-ment et de contemplation émanant de cet endroit conçu par Pierre Thibault en 2009, alors que les moines cister-ciens d’Oka cherchaient un nouveau lieu de prière et de recueillement. L’avant-dernier épisode montre le concept de

« chambres blanches », déve-loppé au bord du fleuve de Montréal à Métis-sur-Mer. Enfin, le dernier volet de la série nous transporte au Pérou, alors que l’Atelier se penche sur le design des parcs et des bâtiments péru-viens qui pourront éventuel-lement servir d’inspiration aux futurs architectes.

À visionner cette websérie, on comprend que la beauté constitue le mot d’ordre du travail de Pierre Thibault. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le réalisateur Denys Arcand a choisi l’une de ses réalisations pour accueillir l’histoire de son film Le règne de la beauté.

faaad.ulaval.ca/actualites/une-webserie-sur-larchi-tecte-repute-pierre-thi-bault-en-primeur-sur-la-fabrique-culturelle.html

Cet architecte est réputé pour ses créations réalisées en harmonie avec le paysage environnant

Le règne de la beautéLa Fabrique culturelle de Télé-Québec présente une websérie inspirante sur l’Atelier Pierre Thibaultpar Renée Larochelle

Pierre Thibault souhaite conserver l’harmonie entre l’être humain et la nature.

Comment habiter la nature ? Voici une maison de rêve parfaitement intégrée au paysage.

L’abbaye cistercienne de Val Notre-Dame est un lieu dédié à la contemplation et au recueillement.

Les Chambres blanches : de grandes perches de bois appuyées les unes sur les autres afin de créer un corridor triangulaire. photos Vincent Gonneville

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12le fi l | le 15 octobre 2015

Planifi er et organiser un événement écoresponsableEn 2014-2015, 50 activités ont été certifi ées évé -nement écoresponsable sur le campus. Simple et gratuite, la certifi cation maison permet d’ac-compagner les organisateurs dans l’intégration du développement durable à leur événement, de l’étape de la planifi cation jusqu’à celle du bilan. Pour l’obtenir, les organisateurs doivent remplir un formulaire électronique et satisfaire à 12 conditions d’éligibilité. Parmi celles-ci fi gurent l’utilisation de vaisselle lavable, l’usage de l’Internet et du courrier électronique pour les communications, l’offre de nourriture locale et la distribution limitée de matériel promotion-nel. Le responsable de la certifi cation évalue chaque demande et, si celle-ci est approuvée, l’événement peut arborer le logo « événement écoresponsable ». Plusieurs unités du campus dont le Service de placement, La Fondation de l’Université Laval et la Direction des communi-cations ont fait des événements écorespon-sables un mode de fonctionnement.

actualités UL

« Le médecin est-il appelé à devenir un simple intermédiaire entre le malade et l’ordinateur ? » Tel était le titre d’un des articles du Fil des événements du 31 octobre 1974. L’article relatait le contenu de deux exposés réalisés par Gilles Cormier, directeur de la section Pédagogie médicale de la Faculté de médecine, lors d’un congrès de médecins de langue française tenu à Québec. Les sujets abordés étaient les suivants : 1) les récents progrès de la psychologie « font mieux prendre conscience de l’importance de la relation interpersonnelle entre le médecin et le patient et des insuffi sances de la formation médicale classique »; 2) « la supériorité de l’ordinateur sur le cerveau humain dans l’élaboration du diagnostic oblige la profession médicale à une profonde reconversion, comme l’introduction de l’informatique est appelée à modifi er le métier de l’ingénieur ou de l’avocat. » photo Gordon Shehyn | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

Québec, ville en rosePour une cinquième année, dans le cadre de la campagne « Québec ville en rose », des entreprises, organisations, sites et monuments de la ville s’illumineront de rose en octobre pour appuyer les femmes traitées au Centre des maladies du sein (CMS) du CHU de Québec-Université Laval. L’Université fait partie des partenaires qui participent à cette belle et grande campagne de solidarité. L’activité, qui se déroule jusqu’au 18 octobre, vise avant tout à sensibiliser les gens à la lutte contre le cancer du sein, tout en montrant l’importance du CMS et de son expertise en la matière, que ce soit pour les soins, la recherche ou l’accompagnement psychologique. La

Fondation du CHU de Québec convie la population à prendre part à ce grand mouvement d’illumination en devenant por-teurs de lumière, c’est-à-dire ambassadeurs de la cause. L’ar-gent recueilli cette année permettra l’achat d’un appareil de biopsie de 150 000 $ ainsi qu’un nouvel équipement de tomosynthèse.

Pour appuyer la cause, l’Université a choisi d’illuminer en rose le socle des drapeaux situé à l’entrée sud du campus (près du boulevard Laurier) . Pour plus d’info : quebecvilleenrose.ca/

en bref

Les midis Start-up Eggenius sont lancés !C’est devant une foule de près de 100 étudiants ayant la fi bre entrepreneuriale que s’est dérou-lée, le 8 octobre, la première présentation des midis Start-up Eggenius. À cette occasion, deux conférenciers de l’industrie sont venus partager leur expertise. Marc-Antoine Archambault, directeur des opérations chez Tak Design Industriel, s’est penché sur les bonnes pratiques pour obtenir le succès commercial d’un produit technologique, tandis que Pierre Pilon, pré-sident et fondateur de Jumpsmart – Stratégie de marque, a livré les secrets d’une marque de commerce ancrée qui dépasse l’image. Les per-sonnes qui étaient présentes pourront bénéfi -cier d’une heure de service-conseil de chacun des experts. photo Nathalie Fillion

Eggenius est un projet de maillage des com-munautés scientifi que et industrielle destiné à repousser les limites de l’innovation. Visitez le site eggenius.ulaval.ca.

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13le fil | le 15 octobre 2015 société

Un groupe d’étudiants en physique présente une exposition pédagogique sur la lumière et ses applicationspar Yvon Larose

Rencontre avec la lumière

L’ONU a proclamé 2015 Année inter-nationale de la lumière. Afin de souli-gner la chose, neuf étudiants, la plupart inscrits à la maîtrise ou au doctorat en physique et rattachés au Centre d’opti-que, photonique et laser (COPL), ont mis sur pied une exposition de vulgari-sation scientifique sur la lumière et ses applications. Destinée au grand public, l’exposition Rencontre avec la lumière se tiendra à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins du 19 octobre au 7 novembre.

« Le but que nous visons est que mon-sieur et madame Tout-le-monde en apprennent un peu plus sur la lumière », explique l’étudiant au doctorat en phy-sique Xavier Dallaire. Selon lui, l’expo-sition peut servir de premier contact, ou encore peut aider à approfondir ses connaissances dans le domaine de l’op-tique et de la photonique. « Les phéno-mènes physiques montrés sont simples, dit-il, et ne nécessitent pas d’explica-tions ardues pour leur compréhension. Nous avons conçu l’exposition de façon à ce que le visiteur chemine par l’observation et les lectures. »

Cinq thèmes sont abordés. Le spectre électromagnétique est présenté sous forme d’affiche explicative. Les quatre autres thèmes que sont la fibre optique, le laser, la couleur et la vision ainsi que la nature de la lumière ont chacun leur vitrine de démonstration. De petites capsules, des schémas ou des vidéos, ainsi qu’une affiche explicative au contenu vulgarisé accompagnent cha-cune des vitrines, dont les dimensions sont de 1,4 mètre de haut, 0,7 mètre de profond et 1 mètre de long.

La vitrine consacrée à la fibre optique décrit le principe de guidage de la lumière. « On peut comparer la fibre optique à un fil électrique qui conduit la lumière au lieu de l’électricité », indi-que, pour sa part, Simon Duval, inscrit lui aussi au doctorat en physique.

Une autre vitrine montre trois types de laser. Ces appareils sont constitués d’un amplificateur de lumière, d’une source d’énergie et d’un mécanisme de recirculation des rayons lumineux. « Dans cette vitrine, une carte infra-rouge permet de voir un faisceau invi-sible provenant du laser à fibre op -tique », souligne Simon Duval.

Dans la vitrine consacrée à la couleur et à la vision, le visiteur a la possibilité de régler l’intensité relative de trois sources de lumière, une rouge, une verte et une bleue, de façon à obtenir diverses couleurs. « Cette vitrine, dit-il, met de l’avant le principe d’addition et de décomposition des couleurs à la base de la lumière blanchâtre/jaunâtre émise par le soleil ou une ampoule. Cette lumière se compose de plusieurs couleurs. »

En complément à l’exposition, une affiche explicative présente l’historique de l’optique dans la région de Québec.

Le COPL a fourni certaines pièces optiques ainsi que des sources électri-ques coûteuses. Les autres pièces, les étudiants les ont achetées avec l’argent fourni par les partenaires. Ils ont égale-ment ajouté plusieurs pièces et sys-tèmes qu’ils ont conçus grâce à l’exper-tise acquise durant leurs stages.

Les organisateurs de l’exposition ont reçu le soutien financier du ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec, de l’Uni-versité Laval, du COPL et de plu-sieurs entreprises de la région, la -quelle compte plus de 40 entreprises d’optique.

L’exposition sera présentée du 19 octobre au 7 novembre au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins. Les heures d’ouverture de la Salle d’exposition sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, et de 12 h à 16 h, le samedi.

Xavier Dallaire et Simon Duval, dans un laboratoire du COPL, avec la vitrine consacrée à la couleur et à la vision. On observe, à gauche, le principe d’addition des couleurs et, à droite, le principe de décomposition de la lumière, provenant d’une ampoule, en un arc-en-ciel de couleurs. photo Marc Robitaille

Une forte majorité de répon-dants à la Boussole élec-torale 2015 estime que les grandes entreprises devraient payer plus d’impôts. La moi-tié des répondants croit, par ai l leurs, que le Canada devrait poursuivre, voire aug-menter, son engagement militaire contre l’organisa-tion armée État islamique au Moyen-Orient. Et un élec-teur sur deux se dit en faveur de la légalisation du cannabis pour usage récréatif.

Ce sont là quelques-uns des résultats tirés de l’analyse des données recueillies ces der-nières semaines par la Bous-sole électorale 2015. Cet outil

interacti f construit par l’équipe de politologues de Vox Pop Labs se veut un moyen d’éducation politique dans le cadre de l’actuelle campagne électorale fédérale. En clair, il aide l’électeur à se situer par rapport aux posi-tions des partis en lice. La Boussole est hébergée par le site Web de la Société Radio-Canada et celui de CBC News.

Au moment de mettre sous presse, plus de 1,4 million d’électeurs avaient rempli le questionnaire de la Boussole. « Nous sommes très contents des résultats à ce jour », in -dique François Gélineau, pro-fesseur au Département de science politique et l’un des trois membres du comité scientifique de la Bous-sole 2015. Un autre chercheur de l’Université Laval, le sta-giaire postdoctoral Yannick Dufresne, a agi comme ana-lyste principal des contenus.

Faut-il équilibrer le budget du Canada coûte que coûte ? Réduire les impôts est-il le moyen le plus efficace de créer des emplois ? Plusieurs des 30 questions de la Bous-sole électorale portent sur l’économie. Selon le profes-seur, les utilisateurs consi-dèrent ce thème comme l’en-jeu le plus important. « C’est généralement le cas durant les campagnes électorales, dit-il. Cet enjeu est considéré le plus important chez les électeurs proches des idées conserva-trices. Il est également plus important chez les hommes que chez les femmes. »

Le questionnaire touche aussi à la santé, à l’environne-ment, aux questions éthiques, aux affaires étrangères, à l’ordre public, aux peuples au tochtones et aux relations du travail. En fait, les 30 ques-tions de la Boussole électo-rale 2015 couvrent les dimen-sions sociale, économique et constitutionnelle. Elles abor-dent une foule de sujets ac -tuels. Mentionnons les sites d’injection supervisée, la place du secteur privé dans le système de santé et les efforts à faire pour que le Canada réduise ses émissions de gaz à effet de serre. Il y a aussi des questions relatives à l’aboli-tion du Sénat, au soutien à l’État d’Israël et à la surveil-lance des activités en ligne des Canadiens. L’indépen dance du Québec, le contrôle des peuples au tochtones sur leurs territoires ancestraux et le droit de grève pour les fonctionnaires sont d’autres thèmes abordés.

Par ailleurs, des thèmes supplémentaires se sont invités dans la campagne électorale, thèmes que la Boussole a récupérés sous forme de questions ponc-tuelles. Il y a eu notamment la prestation du serment de citoyenneté le visage couvert par un niqab pour des rai-sons religieuses. Il y a eu éga-lement l’accueil des réfugiés fuyant les con flits en Irak et en Syrie. L’ana lyse des ré -ponses révèle qu’environ les trois quarts des répondants sont opposés à une telle prestation de serment à vi -sage couvert. Les données indiquent également que près des deux tiers des ré -pondants croient que le gou-vernement fédéral devrait accueillir davantage de ces réfugiés.

Pour plus d’information : boussole.radio-canada.ca/home

Au moment de mettre sous presse, 1,4 million d’électeurs avaient rempli le questionnaire de la Boussole électorale sur les grands enjeux de l’actuelle campagne électorale fédéralepar Yvon Larose

Pour se situer dans le paysage politique

La réduction des gaz à effet de serre, la place du secteur privé dans le système de santé et les réfugiés d’Irak et de Syrie sont des thèmes qui auront teinté la campagne électorale

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14le fil | le 15 octobre 2015forêt Montmorency

À quelques minutes de notre départ, la tension est palpable parmi le groupe : allons-nous, ou non, voir des orignaux ? Avec un taux de succès d’observation de 80 %, les chances sont plutôt bonnes. De plus, nous apprend-on, la fin du mois de septembre est très propice à l’observation, puisque c’est la période du rut, durant laquelle ils s’exposent davantage. C’est donc avec fébrilité que nous entrons dans la forêt boréale en compagnie du guide Pierre Vaillancourt.

Il faut dire que nous sommes entre bonnes mains : cet éminent natura-liste connaît très bien l’orignal puisqu’il l’étudie depuis plus de 30 ans. Ses connaissances de la faune, il les a acquises auprès de nombreux chercheurs, dont le biolo-giste Claude Dussault. Charis-matique, Pierre Vaillancourt est un conteur-né qui sait transmettre son enthousiasme. « Ce que j’aime, c’est de voir l’émerveillement des gens et de répondre à leurs questions. L’orignal est un animal mythique; c’est le plus gros cervidé de la pla-nète, le roi des forêts, la bête lumi-neuse. Le safari d’observation est aussi un prétexte pour être dans le bois. Ici, tout est fascinant, que ce soit le lever du soleil, une mésange à tête brune ou le silence de la nature », dit-il.

Offert à l’aube et au crépuscule, le safari permet de développer des connaissances sur la biologie, l’ha-bitat et le comportement de l’ori-gnal. C’est aussi l’occasion d’ap-prendre sur la plus grande forêt

d’enseignement et de recherche au monde, qui appartient à l’Univer-sité Laval depuis 50 ans. Le safari, qui fait partie d’un vaste pro-gramme d’activités récréatives, s’inscrit dans une perspective de gestion intégrée des ressources.

Le premier arrêt que nous fai-sons, un belvédère situé près du pavillon central, permet d’avoir une vue d’ensemble des lieux. Au loin se trouve une zone de coupes forestières. Ce secteur dégagé est apprécié des orignaux, qui vien-nent souvent se nourrir de feuilles ou de bourgeons. Il n’est pas rare, non plus, d’y voir d’autres ani-maux. « La forêt Montmorency est un territoire très giboyeux, princi-palement à cause de son aménage-ment écosystémique. En plus de l’orignal, c’est un habitat propice pour le castor, le loup et le renard. En faisant des coupes forestières de façon écologique, on peut non seulement maintenir, mais aussi créer de nouveaux habitats fauni-ques », explique le guide.

Une fois arrivés dans le secteur du lac Joncas, il nous invite à emprunter un chemin de terre bat-tue. Nous le suivons en silence, à pas feutrés. La route est parsemée de traces fraîches, signe qu’il y a des orignaux tout près. L’expert imite des vocalises et frotte un bout de bois contre des arbustes. Des gémissements se font entendre. Puis, des craquements de branches. C’est à ce moment qu’il est apparu : un mastodonte, là, à dix mètres de nous. Notre guide le reconnaît,

avec son énorme panache : c’est Bob, un mâle âgé d’environ 8 ans. Un brin timide, le cervidé nous observe quelques instants, les oreilles dressées, puis disparaît comme il est arrivé. Nous tentons alors de le retracer, sans succès. La prochaine fois, peut-être.

Bilan du safari : trois orignaux (un mâle, une femelle et un veau), ainsi qu’un paysage à couper le souffle, dont un ciel rose magnifique. La touriste Carla Mottaz retournera chez elle, en Suisse, la tête remplie de beaux souvenirs… et une carte mémoire surchargée de photos ! « C’était très impressionnant et ins-tructif. Avant, j’ignorais ce qu’était une forêt d’enseignement et de recherche. Le safari se fait dans le plus grand respect de la nature afin de préserver l’environnement de l’orignal », constate-t-elle, ravie.

Les safaris ont lieu les vendredis, sa medis et dimanches jusqu’au 1er no vembre. Deux départs ont lieu chaque jour. Le premier safari, de 6 h à 10 h, s’adresse aux initiés. Le second, de 15 h à 19 h, est destiné au grand public. Pour plus d’information : 418 656-2034 ou foretmontmorency.ca

Chaque automne, depuis neuf ans, la forêt Montmorency attire les amoureux de la nature avec ses safaris d’observation de l’orignalpar Matthieu Dessureault

La bête lumineuse

Le safari, qui fait partie d’un vaste programme d’activités récréatives, s’inscrit dans une perspective de gestion intégrée des ressources

On retrouve, à la forêt Montmorency, un territoire particulièrement giboyeux, qui abrite de cinq à huit orignaux aux 10 km2. photos Marc Robitaille

Guide naturaliste d’expérience, Pierre Vaillancourt a travaillé pendant plusieurs années au Parc national de la Jacques-Cartier avant de venir œuvrer à la forêt Montmorency.

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en bref

Coupe Vanier : tarifs de groupe possiblesLe PEPS offre désormais un tarif de groupe pour les achats de 50 billets et plus pour la Coupe Vanier. Ainsi, les groupes qui désirent se procurer de 50 à 99 billets pour un siège réservé bénéficieront d’un rabais de 10 %. Les groupes qui achèteront de 100 à 149 de ces mêmes billets obtiendront une réduction de 15 %, alors que ceux qui achèteront 150 billets et plus auront une réduction de 20 %. Pour tout groupe de 50 personnes et plus souhai-tant des billets sans siège réservé, le rabais sera de 10%, peu importe la taille du groupe. Des billets à l’unité sont également toujours disponibles. photo Rouge et Or

Pour plus d’information : 418 656-FOOT (3668), ou rougeetor.ulaval.ca

Soccer : l’Université Bishop’s en visiteL’équipe féminine de soccer Rouge et Or se rendra à Montréal, vendredi soir, afin de se mesurer aux Carabins, la seule autre équipe invaincue du RSEQ cette année. Puis, dimanche, à 14 h, elle recevra au PEPS la visite des Gaiters de l’Université Bishop’s, qui sont en quête d’un premier gain en 2015. Les cham-pionnes canadiennes en titre trônent toujours sur le classement provincial grâce à une fiche de six victoires, aucune défaite et deux matchs nuls, ce qui leur confère 20 points.

Dimanche 18 octobreSoccer F | Bishop’s PEPS (Terrain 6) | 14 hSoccer F | UQTR PEPS (Terrain 6) | 18 hBasketball F | Dalhousie PEPS | 18 hSoccer M | UQTR PEPS (Terrain 6) | 20 h

Samedi 24 octobreBadminton mixte | Compétition par équipe F & M PEPS | 13 hBasketball F | Toronto PEPS | 19 h

Dimanche 25 octobreFootball | Sherbrooke Stade TELUS-Université Laval | 13 hBasketball F | UPEI PEPS | 14 hBadminton mixte | Compétition par équipe F & M PEPS | 8 h

Campus dynamique

Vivez votre passion ici, sur le campus ! Le PEPS est le seul centre sportif à Québec à offrir des bains libres continus en semaine de 7 h à 21 h, un service accessible gratuitement aux étudiants à temps complet et aux membres du PEPS. photo Marc Robitaille

Le stade couvert du PEPS est un endroit immense. Pour les visiteurs qui s’y aven-turent pour la première fois, la vue est impressionnante. On y trouve quatre terrains de tennis, ceinturés par une piste de jogging de 200 mètres, des espaces réservés aux différentes épreuves d’athlétisme, un trampoline ainsi que des gra-dins pouvant accueill ir 700 spectateurs… Immense, disait-on !

Les plus cyniques diront que seuls les murs demeu-rent à être exploités. Tou-tefois, ils auront tort, car même les murs y ont leur

utilité, pour le plus grand bonheur des grimpeurs de la région. Logées sur deux murs et montant parfois jusqu’au toit sous plusieurs angles, huit surfaces diffé-rentes offrent aux amateurs d’escalade des défis variés et à la mesure de leur niveau. Murs verticaux ou inclinés, bloc, caverne, traverse, fis-sure, tout y est !

La plupart des grimpeurs vous le diront, l’escalade ne sera jamais uniquement un entraînement physique. Certains osent même parler d’un style de vie. « Person-nellement, l’escalade me détend. C’est presque de la

méditation. Je n’ai pas le temps de penser à autre chose, aux petits tracas de la vie, explique Frédérick Desgranges, gérant des acti-vités d’escalade au PEPS depuis 2000. Quand on grimpe, on doit se concen-trer sur ses prises, sur la voie à prendre. On doit rester accroché au mur, alors aucune déviation de l’esprit n’est permise. »

LE PEPS SE DÉMARQUEDeux caractéristiques per-

mettent au PEPS de se dé -marquer des autres centres d’escalade : la qualité des for-mations offertes et le club

d’entraînement. D’ailleurs, six cours répondent aux dif-férentes demandes de for-mation des grimpeurs de la région.

Et si vous êtes plus réservé, l’escalade en pratique libre est pour vous. En effet, au PEPS, nul besoin d’être ac -compagné. « Si vous êtes seul, on ne vous laissera pas tomber, lance spontanément Frédérick Desgranges. Un de nos moniteurs aura le plaisir de vous guider et de vous soutenir pendant votre parcours. ». Pour profiter de la pratique libre, il suffit de détenir une certification du PEPS et de vous rendre aux installations d’escalade se -lon un horaire préétabli en début de session.

Pour plus de renseignements sur l’escalade au PEPS, visitez le site peps.ulaval.ca.

Au sommet… avec le bout des doigts !

Le PEPS possède des installations impressionnantes qui sauront plaire à tous les adeptes de l’escaladepar Andréane Girard

«Quand on grimpe, on doit se concentrer sur ses prises, […] aucune déviation de l’esprit n’est permise

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Qu’advient-il de l’autorité éducative ?

Dans le cadre du 50e anni-versaire de la Faculté des sciences de l’éducation, quatre à cinq conférences grand public seront présen-tées. La première, intitulée « Ce qui arrive à l’autorité », aura lieu dès cette semaine. Eirick Prairat, professeur à l’Université de Lorraine, expliquera que l’autorité éducative est dans une crise sans précédent. Pour mieux comprendre cette réalité, il proposera trois lectures de la situation. La lecture sociologique mettra en lumière le paradoxal affai-blissement de la légitimité de l’école dans les sociétés de la connaissance. La lec-ture philosophique mon-trera comment les valeurs démocratiques ont engen-dré un affaiblissement de la relation d’autorité, alors que la lecture anthropolo-gique soulignera le souci de l’immédiat qui fragilise la relation éducative.

Vendredi 16 octobre, à 12 h 30, à la salle Jean- Paul-Tardif du pavillon La Laurentienne. Entrée libre.

Regard philosophique sur le cinéma

Une certaine habitude nous porte à attribuer à la critique sociale un aspect empli de tristesse, voire destructeur et haineux. Pourtant, il semble que certaines formes de comédie sachent tout autant critiquer la société que des genres plus sérieux. La Société philosophique de Québec vous invite à participer à son atelier de philosophie et de cinéma dédié cet automne au thème du cinéma comique et cri-tique. Le 19 octobre, vous pourrez assister à la pro-jection du film Monsieur Verdoux de Charlie Chaplin, alors que le 2 novembre, ce sera le long-métrage Trafic de Jacques Tati qui sera présenté. Les films seront suivis d’une discussion.

Les lundis 19 octobre et 2 novembre, à 19 h 30, à la grande salle de projection au 4e étage de la Biblio-thèque. L’entrée est libre, mais l’inscription est requise à [email protected].

Vers une meilleure gestion du recyclage

L’Institut EDS en environ-nement, développement et société organise une table ronde sur la gestion des matières résiduelles à diffé-rentes échelles. Quatre intervenants seront appelés à faire part de leurs expé-riences dans le domaine. Ils révéleront leurs bons et leurs mauvais coups ainsi que les obstacles qui limitent la portée de leurs actions. Les conférenciers invités sont Hugues Philippin, propriétaire du restaurant Chic Alors !, Guylaine Bernard, coor-donnatrice d’opération au Service de immeubles de l’Université Laval, Jean-François Mathieu, con seil-ler en environnement à la Ville de Québec, et Jérôme Cliche, agent de développe-ment industriel à Recyc- Québec.

Mardi 20 octobre, à 12 h, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. Pour info : [email protected]

Les migrants sénégalais en Europe

Pourquoi les immigrants sénégalais vivant en Europe ont-ils tant de mal à main-tenir des liens économiques et affectifs avec leur pays d’origine ? Dans la confé-rence « Statut juridique, cir-culation et pratiques trans-nationales des migrants sénégalais en Europe », le doctorant en sociologie et politique sociale de l’Uni-versité de Princeton Erik Vickstrom montrera que la recherche sur les activités transnationales n’a pas suf-fisamment pris en compte le rôle de la mobilité phy-sique dans le maintien des liens affectifs et matériels qui sous-tendent l’entretien des activités transnationa-les. Ainsi, il posera l’hypo-thèse que la contrainte juri-dique du statut d’immigrant irrégulier empêche les Sénégalais de participer à l’investissement dans des biens durables au Sénégal.

Mardi 20 octobre, à 12 h, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre.

Darwin et la sélection artificielle

Quoiqu’elle relève d’abord de la science, la théorie de l’évolution proposée par Charles Darwin en 1859 a d’importantes implications philosophiques. Pour approfondir ce sujet, la Faculté de philosophie, en collaboration avec la Chaire La philosophie dans le monde actuel, reçoit Jean-Claude Simard qui enseigne l’histoire des sciences et des techniques à l’UQAR. Lors d’un Atelier de philosophie moderne et contemporaine, le conférencier révélera les questions philosophiques cruciales que met en jeu la sélection artificielle. Après avoir rappelé les principaux concepts de la théorie darwinienne, il discutera de l’insuffisance des explica-tions apportées par Camille Limoges en 1970 et par Jerry Fodor en 2010 et il proposera une nouvelle interprétation du sens de la sélection artificielle.

Mercredi 21 octobre, à 15 h 30, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre.

Cercle de lecture

Le Cercle de lecture du Centre de recherche inter-universitaire sur la littéra-ture et la culture québé-coises invite tous les étu-diants, peu importe leur cycle ou leur programme d’études, à participer à ses activités. Seule exigence, il suffit d’aimer lire et de vou-loir découvrir la littérature québécoise contemporaine. La prochaine rencontre portera sur le dernier livre de Patrick Nicol, La na -geuse au milieu du lac, publié au début de 2015. Ni roman ni recueil de nouvelles, cet ouvrage raconte, dans une forme éclatée qui convoque plu-sieurs personnages, la relation entre le narrateur et sa mère qui souffre de la maladie d’Alzheimer.

Jeudi 5 novembre, à 16 h, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. L’entrée est libre, mais l’ins-cription est obligatoire à [email protected]. La librairie Zone offre un rabais de 25 % sur le prix du livre à tous les partici-pants inscrits à la séance.

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Un Amérindien à Paris

Au 16e siècle, il n’est pas rare de croiser un Tupinamba du Brésil ou un Montagnais du Canada dans une rue de Dieppe ou de Saint-Malo, dans un salon parisien ou même à la cour. En effet, plus de 187 Amérindiens font le voyage jusqu’en France entre 1505 et 1615. Parmi eux figurent Domagaya, Taignoagny et leur père Donnacona, chef de Stadaconé (Québec) lors du pas-sage de Jacques Cartier au Canada. Tous ces Amérindiens sont emmenés en France par les explora-teurs pour devenir interprètes, pour consolider des alliances ou pour être esclaves. Parfois retournés en Amérique, ils deviennent des auxiliaires précieux des Français ou encore contrecarrent les projets des conquérants en informant leurs compatriotes des véri-tables desseins des nouveaux arrivants. Vous désirez en savoir plus sur le sujet ? Assistez à la conférence « Les voyages d’Amérindiens en France au 16e siècle » qui sera prononcée par Éric Thierry, professeur d’histoire et de géographie au lycée Paul-Claudel de Laon.

Mercredi 28 octobre, à 12 h, au local 3244 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour plus d’info : cieq.ca

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

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