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Éditorial Quadrimestriel, vous avez dit quadrimestriel ? Et oui, c’est avec retard que paraît ce deuxième numéro du Fil d’Ariane, mais nous nous a�acherons à ra�raper ce retard. Pour autant les informa�ons ne manquent pas. Madame Marie-Chris�ne Bimar poursuit avec enthousiasme la présenta�on du Comité de Lu�e contre les Infec�ons Nosocomiales (CLIN). Monsieur Christophe Dizès nous expose, en complément de son précédent ar�cle, les difficultés et les réussites de la procédure d’accrédita�on de l’ATMIR qui s’est déroulée en juin 2008, en en �rant bien sûr des enseignements pour la suite, à savoir la prochaine cer�fica�on (Version 2010) prévue pour notre établissement en 2012. Suit la présenta�on des réalisa�ons de l’ATMIR consécu�ves aux autorisa�ons obtenues dans le cadre du Schéma Régional de l’Organisa�on Sanitaire (SROS). En a�endant un ar�cle plus étoffé, il est fait un rappel des principales mesures préven�ves à me�re en œuvre en ce qui concerne la grippe A. Enfin dans la rubrique “Ariane pour les nuls” est présentée la suite des aventures d’Ariane et Thésée. Raymond Frayssinet, Président de l’Atmir. P 1 Journal Quadrimestriel Septembre 2009 Numéro 2 Le Fil d’Ariane L’éditorial par Raymond Frayssinet - page 1 Le Clin et le Réveil de l’hygiène. - page 1 et 2 Informa�ons pra�ques - page 4 Ariane pour les nuls - page 5 et 6 début de l’an�biothérapie, contrairement à ce que l’on avait pensé lors de ce�e découverte, les problèmes infec�eux ne sont pas réglés. premier colloque européen sur “l’Hospitalisme infec�eux” c’est-à-dire sur les infec�ons survenant chez les pa�ents hospitalisés. Il s’agissait d’un congrès de chirurgie sur : les infec�ons à Staphylocoque “dit Doré”. En 1970 à Atlanta aux USA s’ouvre la 1 ère conférence interna�onale sur les “Infec�ons hospitalières”. En 1972 considérant que les problèmes infec�eux survenant dans les établissements de soin sont graves, fréquents et couteux le Conseil de l’Europe, réuni à Strasbourg, prend une première mesure législa�ve “Résolu�on du Conseil de l’Europe sur l’hygiène hospitalière”. (Suite de notre dossier page 2) Sommaire : Le Clin et le Réveil de lʼhygiène La ges�on des risques : pourquoi, comment ? - page 3

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ÉditorialQuadrimestriel, vous avez dit quadrimestriel ?

Etoui,c’estavecretardqueparaîtcedeuxièmenuméroduFild’Ariane,maisnousnousa�acheronsàra�raperceretard.Pourautantlesinforma�onsnemanquentpas.MadameMarie-Chris�neBimarpoursuitavecenthousiasmelaprésenta�onduComitédeLu�econtre

lesInfec�onsNosocomiales(CLIN).MonsieurChristopheDizèsnousexpose,encomplémentdesonprécédentar�cle,lesdifficultésetles

réussitesdelaprocédured’accrédita�ondel’ATMIRquis’estdérouléeenjuin2008,enen�rantbiensûrdes enseignements pour la suite, à savoir la prochaine cer�fica�on (Version 2010) prévuepour notreétablissementen2012.Suitlaprésenta�ondesréalisa�onsdel’ATMIRconsécu�vesauxautorisa�onsobtenuesdanslecadre

duSchémaRégionaldel’Organisa�onSanitaire(SROS).Ena�endantunar�cleplusétoffé,ilestfaitunrappeldesprincipalesmesurespréven�vesàme�reen

œuvreencequiconcernelagrippeA.Enfindanslarubrique“Arianepourlesnuls”estprésentéelasuitedesaventuresd’ArianeetThésée.

RaymondFrayssinet,Présidentdel’Atmir.

P 1

Journal QuadrimestrielSeptembre 2009 Nu

mér

o 2

Le Fil d’Ariane

L’éditorialparRaymondFrayssinet-page1LeClinetleRéveildel’hygiène.-page1et2

Informa�onspra�ques-page4 Arianepourlesnuls-page5et6

Deux décennies après ledébut de l’an�biothérapie,contrairementàcequel’onavaitpensé lors de ce�e découverte,lesproblèmesinfec�euxnesontpasréglés.

En 1966 se �ent à Paris lepremier colloque européensur “l’Hospitalisme infec�eux”c’est-à-dire sur les infec�onssurvenant chez les pa�entshospitalisés. Il s’agissait d’uncongrès de chirurgie sur: lesinfec�ons à Staphylocoque “ditDoré”.

En 1970 à Atlanta aux USAs’ouvre la 1ère conférenceinterna�onalesurles“Infec�onshospitalières”.

En 1972 considérant que lesproblèmes infec�eux survenantdans les établissements de soinsont graves, fréquents et couteuxle Conseil de l’Europe, réuni àStrasbourg, prend une premièremesure législa�ve “Résolu�on duConseil de l’Europe sur l’hygiènehospitalière”.

(Suitedenotredossierpage2)

Sommaire:

Deux décennies après le En 1966 se �ent à Paris le

Le Clin et le Réveil de lʼhygiène

Lages�ondesrisques:pourquoi,comment?-page3

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P 2

Ce�e résolu�on prône denombreuses mesures concernant lapromo�on de l’hygiène hospitalière;ces mesures seront précisées enFrance dans une Circulaire d’octobre1973 qui recommande, entre autres,la créa�ondeCLI: “Comitésde lu�econtrel’infec�on”.

Au cours des années 80 desévalua�ons sur le suivi des mesurespréconiséesparleconseildel’Europemontrent que les recommanda�onsn’ontpasétésuivies;ce�erésolu�onavaiteneffetuncaractèreuniquementincita�f,aussien1988lapromo�onde l’hygiène hospitalière devintobligatoirepardécretdu8mai1988sur “Organisa�on de la surveillanceet de la préven�on des infec�onsnosocomiales” avec la créa�on dedeux structures des Comités et desUnitésd’hygièneHospitalière.

- Les Comités ou CLIN sontles “Comités de Lu�e contre lesInfec�onsNosocomiales”.

-LesUnitésd’hygiènehospitalièreouEOHH “les équipes opéra�onnellesen hygiène hospitalière” (ouUHLIN: unité d’hygiène et de lu�econtre les infec�ons nosocomiales)composées de pra�ciens hospitaliersetd’infirmières.

Anoterquel’onappelle“infec�onnosocomiale” (ou I.Noso), toute

infec�on contractée par les pa�entslors de leur séjour en établissementde soins; actuellement on parleplutôt “d’infec�ons associées auxsoins” ou IAS ce qui précise mieuxla rela�on de cause à effet et quiconcerneégalementlesinfec�onsquipeuventsurveniràlasuitedesoinsàdomicile.

Le CLIN est une structureconsulta�ve obligatoire dans tousles établissements de santé publicset privés. Il comporte au plus 22membres dont le président de laCME (commission médicale del’établissement) et un représentantlégal de l’établissement (direc�on)ainsi que le directeur des soinsinfirmiers. Toutes les catégoriesprofessionnelles hospitalièresmédicales et paramédicales sontreprésentées au CLIN; certains

membres y sont de droit d’autreschoisisouélus.Lorsdela1èreréunionles membres élisent un présidentet un vice-président. Le mandat ducomitéestde4ans(commeceluidelaCME).

Le CLIN prépare et coordonne leprogramme d’ac�on de lu�e contreles infec�ons nosocomiales, il seréunitaumoins3foisparanetrédigeun rapport annuel à des�na�on destutelles.

En avril 1995 et en décembre2000 deux circulaires ont précisél’organisa�on de la lu�e contre lesinfec�ons nosocomiales: le rôle duClin, l’ac�vité et les compétences del’EOHHet lanomina�onderéférents(ou correspondants) médicaux etparamédicaux dans toutes les unitésdesoins.

Ce�eorganisa�ondelalu�econtreles infec�ons nosocomiales faitmaintenantpar�educodedelasantépublique. Lesmissionsouprogrammed’ac�onduCLINs’étendentdeplusenplusetportentsur:

-lapréven�ondurisquenosocomial,- la surveillance des infec�onsnosocomiales,- l’alerte (signalements et/ouinves�ga�on d’infec�ons oud’épidémie),-laforma�onprofessionnelle,- l’informa�on aux professionnels etauxpa�ents,-l’évalua�on.

Leprogrammed’ac�onestpréparépar le CLIN et l’unité d’hygiène(EOHH),ilestproposéàlaCMEetauSSI(servicedesoinsinfirmiers)

Son applica�on reposeessen�ellement sur l’EOHH dont lesresponsables médicaux et infirmierssontexpertsenpathologieinfec�euse,en soins et asepsie, en maîtrise del’environnementetenépidémiologie.

Enfin la réalisa�on du programmenécessitelacoopéra�ondesserviceshospitaliers, de la pharmacie et dulaboratoiredemicrobiologieainsiquedu DIM (département d’informa�onmédicale),duservicedeforma�onetdelaqualitéetges�ondesrisques.

DrMarie-Chris�neBIMARMédecinHygiéniste

Le Clinet le Réveil de lʼhygièneSuite de la

première page

SalledetraitementduCentredeDialysedeSalon-de-Provence

Lavagedesmainsavantbranchement

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La gestion des risques,pourquoi, comment ?

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L’ATMIRétablitetmetenœuvreun programme de ges�on des

risquessuiviparungroupedetravailpluriprofessionnelappelé“CelluledelaQualité,desVigilancesetdeGes�ondesRisques”.

Qu’entend-onparRisque,commentle caractérise-t-on et comment est-ilprisencomptedanslefonc�onnementquo�dien de l’associa�on ? Nousnous efforcerons de répondre à cesques�ons dans cet ar�cle en deuxpar�es (la seconde par�e sera ausommairede laprochaineédi�ondufild’Ariane).

1ère par�e : No�on de risque- les différents risques encourus enétablissementdesoin.

I.Défini�ondelano�onderisque:Lasociétéfrançaiseexigeunniveaudesécuritévis-à-visdusystèmedesoindeplusenplusélevé.Lerisqueiatrogène(c’est-à-dire lié aux soins), dont lasurvenue fut longtemps assimilée àune complica�on acceptée au nomde la fatalité, est demoins enmoinstolérée.

C’est la raison pour laquelle lespouvoirs publics se sont engagés àgaran�r la place centrale du pa�entdans l’ins�tu�on de soin, sa sécuritéetsadéfense.

Progressivement, lesprogrammesde ges�on des risques, audépart centrés sur certainesac�vités médicales telles quel’obstétrique et l’anesthésie,ontétéappliquésàl’ensemble

des spécialités dont l’épura�onextrarénale.

Comme les établissements de soinne peuvent assurer l’innocuité totaledessoinsqu’ilsdélivrent,illeurrevientautantquepossibledegérerlesrisquesauxquels les pa�ents sont exposés:l’objec�f essen�el est de réduire lafréquenceetlagravitédessinistres.

Leconceptderisque:Ledic�onnaireLaroussedéfinit le risque comme “undanger,uninconvénientplusoumoinsprobableauquelonestexposé”.

Appliquéaudomainedelasanté,leconcept de risque apparait beaucoupplussubjec�f.Eneffet,enfonc�ondumé�erexercédans l’établissement,sapercep�onenestdifférente:

Par exemple, pour un directeur,le risque s’apparente plutôt aurisque juridique tandis que pourune infirmière, il s’agit des dangerspour le pa�ent ou des risques liésaux condi�ons de travail (lombalgie,accidentd’exposi�onausang…)

La no�on d’acceptabilité du risqueest peu corrélée à son intensité. Lesaccidentsde la routeoudomes�quesfontbeaucoupplusdevic�mesquelescatastrophes aériennes ou nucléaires,etpourtant, cesdernières sontmoinsbienacceptéesparlapopula�on.

La percep�on diffère selon la prisevolontaireounondurisque,sicelui-ciestconnuounon…

La caractérisa�on du risque sefait en fonc�on des enjeux définispar l’établissement: c’est ainsiqu’un établissement qui privilégie laprotec�onetlapérennitédesonen�téva opter pour les critères d’image de

marque,conten�euxetfinanciers.Unautre qui privilégie la préven�on desrisquespour lespersonnes, va choisirles critères de qualité et de sécuritédespersonnes.

Retenons par conséquent ladéfini�on suivante du risque : “lerisqueesttoutévènementsuscep�bledecauserundommage”.

Pourtant, deux points importantsdoiventêtrerappelés:

- le risque zéro n’existe pas, et lerisquefaitpar�edelavie,-laprisederisqueestnécessaireàla

performance.

II.Lesdifférentsrisquesencourus:

-Lesrisquesconnus: Denombreuxrisques ont été iden�fiés, évalués etont donné lieu à une règlementa�onflorissantedanslecadredelasécuritésanitaire (sécurité d’u�lisa�on desproduitsetvigilance;ges�ondurisqueinfec�eux; sécurité des ac�vités desoins; sécurité des personnes et deslocaux; sécurité alimentaire; sécuritédesfluides(air,eau,gaz);ges�ondesdéchets)

-Lesrisquespoten�els:Lesrisquesen établissement de santé sont enmajorité “contexte-dépendants”et donc peu ou mal connus. Lacatégorisa�on encore appelée“cartographie” des risques est unrefletdel’établissementàl’instantT.

Ce “diagnos�c des risques” évolueconstamment en fonc�on deschangements des techniques, desorganisa�ons, des mé�ers et despa�entseux-mêmes.

C’estunou�lquipermetd’effectuerune certaine typologie des risques etdes niveaux d’ac�ons correc�ves àme�reenplace.

La cartographie des risques estélaboréepar laCellule de laQualité,des Vigilances et de Ges�on desRisques. Il s’agit d’un recensementdes situa�ons dangereuses propres àl’ATMIR,cesrisquessonthiérarchisésetunpland’ac�onscorrec�vesestdécidéen priorité pour les risques résiduelsinacceptables.

Le prochain ar�cle portera sur ladémarche globale de ges�on desrisquesdansl’établissement.

ChristopheDizès-Quali�cien

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Informations pratiques

Dans le cadre de la mise enapplica�on du Schéma Régionalde l’Organisa�on Sanitaire (SROS),volet Insuffisance Rénale Chronique(IRC), la Commission Exécu�ve(Comex) de l’Agence Régionaled’Hospitalisa�on (ARH) a accordé àl’ATMIR outre le renouvellement desac�vitésantérieures,lesautorisa�onssuivantes:

Sur le site de Salon-de-Provence,créa�on d’un Centre de Dialyse etd’une Unité de Dialyse Médicalisée(UDM).

Sur le site d’Aix-en-Provence (Parcd’Ariane), créa�on d’une UDM enplusbiensûrdel’Unitéd’Auto-Dialyse(UAD)existante.

La réalisa�on du centre deSalon a nécessité d’importantsinves�ssementsettravaux(démoli�ond’une habita�on, terrassement,construc�on et aménagement ducentre,miseenplacedupersonnel…)et a été confrontée à d’importantesdifficultés (en par�culier la mise enliquida�on judiciaire de l’entrepriseresponsable du gros œuvre!). Ce

bâ�ment est maintenant achevé:il s’agit d’une construc�on de plusde 600 m2 répar�s sur 2 niveaux,sur un terrain de 1100m2, mitoyendu Centre Hospitalier de Salon. Lecentre et l’UDM fonc�onnent depuismai2009etactuellement12pa�entssont pris en charge: 8 en centre(lundi, mercredi et vendredi ma�n),4 en UAD (lundi, mercredi, vendrediaprès-midi).

Réalisations consécutives aux autorisations accordées à lʼATMIR

NouveauCentreetU.D.M.deSalon-de-Provence

Avant que le médecin hygiénistefasseuneprésenta�onpluscomplètedans le prochain numéro du Fild’Ariane, voici quelques rappels etconseilssimplespourlapréven�on:

Un dicton “inversé” pour lacirconstance:Lagrippe,c’estcommel’amour,ças’a�rapedanslerueetçafinitaulit!

Mesures préven�ves simples, dèsque l’on redoute une contamina�on,valablespourtous:

-Nepasserrerlamain-Nepasembrasser-Portdumasque-Lavagedesmains

Vaccina�ons préconisées pourles pa�ents traités par hémodialyse(sujetsfragilisés):• Vaccina�on contre la grippesaisonnière (une injec�on annuelle

sous-cutanée, vaccin non encoredisponible).• Vaccina�oncontrelepneumocoque(Lesformesgravessontleplussouventassociéesàunesurinfec�ondesvoiesrespiratoires par le pneumocoque):une injec�on sous-cutanée ou inta-musculaireannuelledePneumo23.• Vaccina�on contre le virus depandémie grippale (Grippe A ouGrippeporcineougrippemexicaine),cevaccinn’estpasencoredisponible,il nécessitera probablement deuxinjec�onssuccessivescutanées.

Quelques conseils concernant la pandémie grippale

AgentdelaGrippeAdîteporcine,virusH1N1,prisedevuedepuisunmicroscopeélectronique.

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“Ariane pour les nuls”Autour du Fil dʼAriane

Lesmythesfontpartiedupatrimoinetransgénérationneletreprésententdemanièreplusoumoinsmétaphoriquedessituations auxquelles les hommespeuvent être confrontésaucoursdeleurexistenceterrestre.Al’instardescontes,lamythologieprenddesformesvariéestellesquel’écriture,lacréationmusicale,théâtrale,cinématographique...Lamythologiegrecquenousdonnedifférentesapproches

dumythed’ArianeetThésée;nousaborderonsicilesdeuxversionslesplusrépandues.UnpremierrécitélaborequeThéséequittal’îledeCrète

avec ses compagnons et emmena Ariane avec eux, qu’ilsfirent escale sur l’ïle deDia (ouNaxos) où Athéna vint luidemander de renoncer à la princessepromise àDionysos.Ilestditaussiqu’Ariane,abandonnéesurl’îledeDia,auraitreçu d’Aphrodite, déesse de l’amour apparue en songe,l’annoncedesesnocesavecledieuDionysos.“Cependant Ariane, suivant d’un œil affligé le navire

qui s’éloigne, roulait mille pensées amères dans son âmebrisée.Maisd’unautrecôtédurivage,Bacchus,triomphant,s’élançaitavecunchœurdeSatyresetdeSilènes,enfantsdeNysa ; il te cherchait Ariane, enflamméd’amour pour toi.”(selonCatulle).Dionysos vint chercher Ariane, l’épousa et lui offrit en

cadeau de mariage, la couronne de Thétis incrustée dediamants qu’elle apporta avec elle quand son divin épouxl’emmena sur l’Olympe. Ce diadème nuptial représente laconstellationdelacouronneboréale.(Lasuitepage6)

Arta�que.Thèbes.CratèreencaliceàfiguresrougesDionysos,Ariane,satyresetménades.H20,90cm;D28,80cmVers400-375av.J.-C.Paris,MuséeduLouvre.

Arta�que.Vulci.“PeintredeLysippidès,amphoreàcolàfiguresnoiresDionysosetunefemmecouchée,vraisemblablementAriane.H40cm;Vers510av.J.-C.Munich,An�kensammlungen.

Arta�que.Lydos.Psykteràfiguresnoires

combatdeThéséecontreleMinotaure

enprésenced’Ariane.Vers560-540av.J.-C.

Londres,Bri�shMuseum.

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Le fi l d’Ariane numéro 2Directeur de la publication : Raymond FrayssinetRédacteur en chef : Corinne Guibergia Comité de rédaction : J.Paul Fernandez,Patricia van Huffel, Aldegonde Olivero, Otilia Racot, Nadia PasquierContact : Claire-Lise Guessele, téléphone : 04 42 95 27 18 Site Internet : http://www.atmir.org

“Ariane pour les nuls”Autour du Fil dʼAriane

Uneautreversionrelatequ’Arianeprised’unviolentmaldemerauraitétédéposéesurl’îledeNaxospours’yreposertandis que Thésée serait reparti pour vaquer à quelquetâche urgente sur le bateau.Mais une tempête éloigna lenavire si longtempsque lorsqu’il revint la chercher,Arianeavait succombé... Thésée très affecté fit cependant face àsesobligationsdesouverainetpoursuivitsadestinée.C’estbeaucoupplustardqu’ilépousaPhèdre,lasoeurd’Ariane.

Lesdeuxlégendess’accordentsurlefaitqueThésée,dansl’insouciance et l’allégresse de sa victoire en Crète auraitomis de hisser une voile blanche à l’approche d’Athènespoursignifieràsonpère,leRoiÉgée,qu’ilavaitsurvécuàcepérilleuxvoyage.Envoyants’approcherlenavireauxvoilesnoires,signededeuil,Égéequichaquejourvenaitsurlacôtepourscruterl’horizon,pensaquesonfilsétaitmortaveclesautres.Éperdudechagrin,ilsejetadanslamerquidepuisportesonnom.

Concernantladescendanced’ArianeetdeDionysos,dieuduvin,del’inspirationetdelafertilitéhumaineetanimale,les récits varient. Selon certains mythographes, Dionysosn’auraitpuavoird’enfants,pourd’autres,ArianeetDionysosen auraient eu sept pour d’autres encore, 4 car il fautdistinguer ceuxd’ArianeetDyonisos, de ceuxnés d’ArianeetThésée.

Ces enfants, tous des garçons, seraient : Euanthès dit“le fleurissant”; Latramys, chef d’une tribu helladique quicolonisa le Nord-Est de la région Égée ;Oenopion, dit “lebuveur de vin”, roimythique de l’île de Chios qui aveuglaOrion. Il serait le fils de Thésée ;Péparethosdont une îlegrecqueportelenom;Staphylosquisignifie“lagrappe”engrec.Cefilsseraitlefruitdesamoursd’ArianeavecDionysosaprès qu’elle fut abandonnée par Thésée, bien qu’unetradition en fasse le fils de Thésée ; Tauropolus, commeson frère “Latramys”, il était chef d’une tribu helladiquequi colonisa le Nord-Est de la région Égée ; Thoas, roi deLemnos.

En référence à cette légende, l’expression le fil d’Arianecaractériselemoyenquipermetsdesedirigeraumilieudesdifficultés. Parfois la vie nous semble un labyrynthe dontnousnepouvonsnouséchapper,Ilnousappartientdesuivrenotre “Fil d’Ariane”, expression courante qui illustre unesolutionsimpleetélégantederetrouversonchemin,ousonraisonnement,dansunpassagedifficile.

Suite de la page 5

Artapulien.Peintred’Ariane.Stamnosàfiguresrouges:ArianeendormieabandonnéeparThéséesouslesordresd’Athéna.Vers390av.J.-C.Boston,MuseumofFineArts.

Arta�que.Lydos.CerveteriCercledu“Peintred’An�ménès”,

amphoreàcolàfiguresnoires:ArianeportantsesdeuxfilsStaphylosetOenopion.

H42cm.Vers530-520av.J.-C.UniversityMuseums,UniversityofMississipi.