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bIMESTrIEL bELGE FrANCOphONE D’AMNESTy INTErNATIONAL Décembre 2010 / janvier 2011 n°6 LE FIL D' AMNESTY PÉRIODIQUE BIMESTRIEL Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles Éditrice responsable : Christine Bika Bureau de dépôt : Bruxelles X N° agréation : P901135 BELGIQUE-BELGIË P.P. - P.B. 1/23456 CONFLIT DE GAZA LA JUSTICE MAINTENANT

Le Fil — décembre Janvier 2011

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Le bimestriel du magazine d'Amnesty International Belgique francophone. En couverture ce mois-ci : Conflit de Gaza : la justice maintenant

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b I M E S T r I E L b E L G E F r A N C O p h O N E D ’ A M N E S T y I N T E r N AT I O N A LDécembre 2010 / janvier 2011 n°6

LE FIL D'AMNESTYPÉRIODIQUE BIMESTRIEL

Rue Berckmans 9, 1060 Bruxelles

Éditrice responsable : Christine Bika

Bureau de dépôt : Bruxelles X

N° agréation : P901135

BELGIQUE-BELGIË

P.P. - P.B.

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CONFLIT DE GAZA LA JUSTICE MAINTENANT

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© Amnesty Internationalpublications 2010www.amnesty.org AIbF et ÉFAI pour la version belgefrancophone9, rue berckmans • 1060 bruxelles Tel.: 02/538.81.77 • Compte: 001-0520520-94www.amnesty.beImprimé par remy roto sur papierrecyclé.

Tous droits de reproduction réservés.Cette publication ne peut faire l’objet,en tout ou en partie, d’aucune formede reproduction, d’archivage ou detransmission, quels que soient lesmoyens utilisés (électroniques,mécaniques, par photocopie, parenregistrement ou autres), sansl’accord préalable des éditeurs.

Photo de couverture : Des enfantsdans les ruines d’une maison détruitepar l’armée israélienne à rafah,bande de Gaza (décembre 2009). © Abed rahim Khatib / DemotixImages

La libération d’AungSan Suu Kyi a constituéun énorme moment deplaisir pour tous lesdéfenseurs des droitshumains qui se sont

battus pendant plus de deux décennies pour cette femme etles libertés du peuple birman. Son histoire illustre à souhaitla trajectoire de bon nombre de ces inconnus que nous dé-fendons parfois pendant des années, sans arriver même àprononcer correctement leur nom (et ce fut certainement lecas avec la leader birmane !). Et puis, petit à petit, le travailque nous menons les fait connaître dans les médias, d’autresorganisations s’emparent de leur cas, leurs noms sont citésdans des rapports officiels, et soudain, le Comité du prixNobel (ces « clowns » comme les a baptisés un officiel chi-

nois) leur attribue cette récompense prestigieuse. Et lesplace sous les sunlights de toutes les télévisions du monde.Des inconnu-e-s comme elle, il y en a des millions à traversle monde : ils/elles ne sont pas toutes/tous en prison : cesont des « demandeurs d’asile ».

Et il est des endroits, y compris en belgique, où on ne lesaime pas. Il y a 65 ans, bastogne disait « Nuts » aux troupesfascistes, résistant jusqu’au bout, grâce — entre autre —au sacrifice de jeunes gens venus mourir sur notre sol.Soixante-cinq ans plus tard, certains de ses habitants rejet-tent ces inconnus et inconnues, « qui auraient mieux fait dene pas quitter leur pays, s’ils voulaient avoir un toit ».

Je dois l’avouer, en entendant ces propos à la télévision,je n’étais pas fier. Si ce n’est pas Mozart qu’on assassine,c’est Aung San Suu Kyi qu’on laisse dans la rue en plein hiver.

philippe hensmans, directeur d'AIbF

ÉDITO

9 décembre : manifestation devantl'ambassade de Chine. Les portraits desactivistes « cauchemar des autoritéschinoises » ont été projetés en face del'ambassade de Chine. Ces portraits fontpartie de l'action en ligne demandant lalibération de Liu Xyaobo, prix Nobel de lapaix 2011, et condamné à 11 ansd'emprisonnement pour « incitation à lasubversion du pouvoir de l'État ». ©AIbF

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LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | SOMMAIrE | 3

SUIV

EZ LE FIL D’AMNESTy« JE VEUX LE FAIrE SAVOIr

AU MONDE ENTIEr »

Deux personnes luttent contre les disparitionsforcées aux Philippines en racontant leurhistoire et en donnant la parole à d’autresvictimes. Pour en savoir plus et passer àl’action, rendez-vous en pAGE 6.

LE CONFLIT DANS LA bANDE DE GAZA : IL EST TEMpS qUE JUSTICE SOIT rENDUE Deux ans après, la communauté internationale doitintervenir pour que les victimes obtiennent justice.Vous aussi, vous pouvez agir : pAGE 4.

AGISSEZ MAINTENANTÉCrIrE pOUr LES DrOITS 2010Participez au marathon annuel d’écriture de lettres d’AmnestyInternational. Lisez l’histoire de cinq personnes ou groupes qui ontbesoin de votre soutien pour obtenir le respect de leurs droits.VOIr pAGE 26

DES JEUNES FILLES DÉNONCENTLES VIOLENCES SEXUELLES AUNICArAGUA

Les autorités ferment les yeux sur lesnombreux viols et autres atteintessexuelles et privent les victimes de leurdroit d’obtenir justice, protection etréparation. pAGE 22

q&r

Ali Agab et Abdel Monim Elgak,défenseurs des droits humains auSoudan, évoquent leurs activités, lesobstacles qu’ils affrontent et leurmotivation toujours vivace. pAGE 24

bILAN 2010 D’AMNESTy INTErNATIONALbELGIqUE FrANCOphONE Revivez les moments forts de l’année 2010 de lasection belge francophone d’Amesty InternationalpAGE 8

AGENDA D’AMNESTyINTErNATIONAL bELGIqUEFrANCOphONE

pAGE 20

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4 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | bCAMpAGNE pOUr LA JUSTICE INTErNATIONALE

En 2008-2009, l’armée israé-lienne a mené des offensivesaériennes et terrestres contre

Gaza durant 22 jours. Ces attaquesont tué ou blessé des centaines decivils. Elles ont détruit des centresmédicaux, des habitations etentreprises civiles, des bâtiments desNations unies. Elles ont très gravementendommagé les infrastructures de labande de Gaza, où la population esttrès dense. Des groupes arméspalestiniens, dont le Hamas, onteffectué des centaines de tirs aveuglesde roquettes depuis la bande de Gazavers le sud d’Israël, faisant trois mortset des dizaines de blessés parmi lescivils et endommageant des biens.

Ces affrontements n’ont rien d’unévénement isolé. Au cours du conflitqui oppose depuis longtemps les deuxcamps, les forces israéliennes commeles groupes armés palestiniens ontcommis de graves violations du droitinternational qui sont généralementdemeurées impunies. Faute depoursuites, justice n’a pas été rendueaux victimes.

UNE ChANCE D’ObTENIrJUSTICEEn septembre 2009, une missiond'établissement des faits, mandatéepar les Nations unies et dirigée par le

juge Richard Goldstone, a rendupublic un rapport qui décrivait etrépertoriait les violations perpétréespar les deux camps au cours duconflit de 2008-2009. Le rapportrecommandait qu’un délai de six moissoit accordé aux autorités israélienneset au gouvernement de facto duHamas afin que ces instancespuissent enquêter sur ces infractions,faute de quoi, à l’issue de cettepériode, la justice internationaledevrait être saisie. Les conclusions etrecommandations formulées dans cedocument, qui correspondaient auxrésultats des recherches menées parAmnesty International juste après leconflit, ont été validées par le Conseildes droits de l'homme et l’Assembléegénérale des Nations unies.

Amnesty International a suivi deprès les initiatives prises au niveau localpar les deux parties. En octobre 2010,elle est parvenue à la conclusionqu’aucun des deux camps n’avait menéd’enquêtes sérieuses sur les crimesrecensés dans le rapport Goldstone, pasplus qu’ils n’avaient poursuivi leursresponsables présumés. Les conclu-sions d’Amnesty International ont étéconfirmées par un comité d’expertsindépendants, qui a souligné l’insuf-fisance des démarches menées auniveau local dans un rapport adressé auConseil des droits de l'homme.

La Cour pénale internationale (CPI)n’est pas directement compétente pourconnaître des violations com-misesdans la bande de Gaza ou dans le sudd’Israël. En effet, le Statut de Rome,traité fondateur de la CPI, n’a été ratifiéni par Israël, ni par l’Autoritépalestinienne.

Cependant, en janvier 2009,l’Autorité palestinienne a soumis à laCPI une déclaration reconnaissant sacompétence au regard des crimescommis sur le territoire de Palestinedepuis le 1er juillet 2002. Cettedéclaration, selon toute apparence,concerne tous les crimes perpétrés aucours des affrontements, y compris lestirs de roquettes effectués vers le sudd’Israël depuis la bande de Gaza.

Amnesty International invite la CPIà déterminer si des investigationspeuvent être menées sur la base decette déclaration. Si c’est le cas, leprocureur de la CPI doit ouvrir uneenquête sans retard. Sinon, une autresolution doit être trouvée pour faireintervenir la justice internationale –par exemple, le Conseil de sécuritédes Nations unies peut saisir la CPI.

Amnesty International engagepar ailleurs les autorités nationalesd’autres pays à s’efforcer d’enquêtersur les crimes commis pendantle conflit et d’en poursuivre lesresponsables présumés en invoquant

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Le 27 décembre 2008, l’armée israélienne a entrepris de bombarder la bande de Gaza. Cette offensive avait pour objectif déclaré de mettre fin aux tirs deroquette de groupes armés palestiniens visant le territoire d’Israël. Au cours des 22jours qui ont suivi, 1 400 palestiniens et 13 Israéliens ont été tués. D’après lesenquêteurs des Nations unies, les deux camps ont commis des crimes de guerre, etpeut-être des crimes contre l’humanité. pourtant, deux ans après le conflit, lesdeux parties n’ont fait aboutir ni enquêtes ni poursuites concernant lesresponsables présumés. La communauté internationale doit intervenir pour quejustice soit rendue aux victimes.

© Amnesty International

LE CONFLIT DANSLA bANDE DE GAZA IL EST TEMpS qUE JUSTICE SOIT rENDUE

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le principe de la compétenceuniverselle, en vertu duquel l’ancienprésident chilien Augusto Pinochet aété arrêté à Londres (Royaume-Uni)en 1998.

Malgré les carences manifestesd’Israël et de la partie palestinienne, nile Conseil des droits de l'homme nil’Assemblée générale des Nationsunies n’ont exigé que la justiceinternationale intervienne en faveurdes victimes de la bande de Gaza etdu sud d’Israël. Au lieu d’agir dans cesens, le Conseil des droits de l'hommea décidé, en octobre 2010, deproroger de six mois seulement lemandat du Comité d’experts indé-pendants. Le Conseil a ainsi fait peude cas des droits des victimes.

AGISSEZLa prochaine session du conseil des droitsde l’homme se tiendra en mars 2011. Lors de cette session, il faut que le conseil prenne des mesures concrètes pour que justice soit rendue à toutes les victimes du conflit. intervenez dans ce sens.

écrivez à votre ministre des affairesétrangères en l’invitant à soutenir en marsune résolution du conseil des droits del’homme :

n reconnaissant et condamnant lescarences des enquêtes menées par israël etle gouvernement de facto du Hamas, qui nesatisfont pas aux normes internationales ;

n invitant les états à enquêter sur lescrimes commis au cours du conflit et à lespoursuivre devant leurs juridictionsnationales en exerçant la compétenceuniverselle ;

n Demandant à l’assemblée générale des nations unies d’examiner les conclusions du comité d’experts indépendants. cetterésolution devra aussi prier ban Ki-moon,secrétaire général des nations unies, desoumettre le rapport au conseil de sécurité des nations unies. amnesty internationalcontinuera à mener un travail de pression auprès des états pour qu’ils soutiennentauprès de l’OnU le recours à la justiceinternationale.

Le deuxième anniversaire de la fin du conflitaura lieu le 18 janvier 2011. Les membresd’amnesty international organiseront ce jour-là des événements publics pour exiger quejustice soit rendue aux victimes. contactezvotre bureau ou groupe local d’amnestyinternational afin de savoir commentparticiper à cette journée d’action. Tenez-vous au courant des dernières informationssur cette campagne en consultantwww.amnesty.be

Ci-dessus : Des enfants à Gaza (janvier2009). À gauche : La maison de MohamedFaraj Dardouna, 98 ans, a été détruitelors de l’offensive. Son âne – son seulmoyen de transport – a été tué. Villede Gaza, janvier 2009.

© Amnesty Internation

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6 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | LES DISpArITIONS FOrCÉES AUX phILIppINES

cOncepciOn empeñO esT DirecTrice D’Une écOLeprimaire. raymOnD manaLO esT agricULTeUr. TOUsDeUx vivenT aUx pHiLippines eT sOnT TOUcHés parDes DispariTiOns fOrcées : La fiLLe De cOncepciOn aéTé enLevée par Des miLiTaires ; raymOnD s’esTévaDé après De LOngs mOis De DéTenTiOn eT DeTOrTUre. iLs veULenT TémOigner aUprès De vOUs.

Cela fait cinq ans que Concepcion Empeño n’a pas eu de nouvelles de sa fille Karen. Selon des témoins qui ont raconté à Concepcion ce qu’ilsont vu, des hommes en uniforme armés de fusils d’assaut ont fait sortir

Karen et une de ses amies d’une maison où elles logeaient, au petit matin, en janvier 2006. Ces hommes ont déchiré les chemises des jeunes femmes ets'en sont servi pour leur bander les yeux. Ils leur ont attaché les mains dans ledos et les ont poussées dans une jeep qui a démarré en direction d’un campmilitaire situé à quelques kilomètres de là. Un agriculteur qui tentait des’interposer a lui aussi été emmené.

Karen Empeño et Sherlyn Cadapan, respectivement âgées de 22 et 29 ans au moment de leur disparition, séjournaient chez des habitants de

la province de Bulacan, près de Manille, capitale des Philippines. Karen, quiétudiait la sociologie à l’université des Philippines, effectuait des recherches surles conditions de vie des paysans. Les deux femmes étaient des militantesétudiantes. « Dans mon pays, dit Concepcion, si vous avez une activitémilitante ou si vous participez à une manifestation, vous êtes un ennemi de l’État. »

Munies de ces bribes d’information, Concepcion Empeño et ErlindaCadapan, la mère de Sherlyn, sont parties à la recherche de leurs filles. Elles se sont rendues dans des camps militaires et dans des morgues. Dansl’espoir de faire pression sur les ravisseurs de Karen et de Sherlyn et de voirleurs filles libérées, elles ont donné des interviews à la presse. En vain.

DISpArITIONS DE DISSIDENTSDes centaines de militants et de dissidents politiques ont disparu ces 10 dernières années aux Philippines lors des campagnes menées par lesmilitaires pour éliminer la Nouvelle Armée du peuple (NPA), aile militaire du Parti communiste des Philippines. Décidée à « écraser » l’insurrectioncommuniste, l’armée ne fait aucune distinction entre les combattants de laNPA et les militants civils ou les défenseurs des droits humains actifs dans les zones rurales. Les informations faisant état d’enlèvements, de torture et

d’homicides donnent rarement lieu à uneenquête et encore moins à des poursuitesjudiciaires, ce qui entretient un climatd’impunité quasi-totale.

Raymond Manalo, 29 ans, est une desrares victimes d’enlèvement qui aientsurvécu à cette épreuve. Il témoigneaujourd’hui. Des hommes armés sontvenus les chercher au domicile familial, luiet son frère Reynaldo, en février 2006. Lesforces de sécurité accusaient ces deuxhommes d’appartenir à la NPA, ce qu’ilsont démenti.

Raymond et Reynaldo ont été torturésà plusieurs reprises par les militairespendant leur détention. « Nous étionscomme leurs esclaves, dit Raymond. J’aitoujours des cicatrices aux endroits où ilsm’ont brûlé avec des boîtes de conservechauffées à blanc. Ils m’ont donné descoups de pied, frappé avec des morceauxde bois, envoyé de l’eau dans les narinestout en me battant. »

Après être passés par plusieurs lieuxde détention secrets, les deux frères ontété emmenés dans une propriété agricoleappartenant à un officier, dans la provincede Panganisan (nord du pays). Là, ils se

« JE VEUX LE FAIrE SAVOIr AU MONDE ENTIEr »

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sont efforcés de conquérir la confiance de leurs ravisseurs et ont déclaré vouloirintégrer l’armée. Un jour, 18 mois après leur enlèvement, les soldats qui lessurveillaient se sont endormis après avoir trop bu. Raymond a réveillé son frère: « C’était le moment de partir, de s’évader… Nous nous sommes enfuis, monfrère et moi, et nous sommes arrivés sur la grand-route. Par chance, un buspassait juste à ce moment-là. Nous lui avons fait signe de s’arrêter et noussommes montés. »

Depuis son évasion, Raymond a raconté son cauchemar, mais a aussitémoigné du cas d’autres détenus qu’il a vus, dont Karen et Sherlyn. « J’ai vu une femme enchaînée. Elle m’a dit qu’elle s’appelait Sherlyn Cadapan etqu’elle avait été enlevée dans la province de Bulacan. Nous avons vuégalement Karen Empeño, poursuit Raymond, qui était présent lors d’unépisode de torture.

« J’ai entendu une femme supplier et crier grâce. J’étais inquiet. Comme jene pouvais rien faire, j’ai fait semblant de dormir. Mais je suis resté éveillé toutle temps que ça a duré. L’un des gardiens est venu me secouer et m’a ordonnéde leur préparer à manger. Je suis sorti et je suis allé à la cuisine. C’est là quej’ai vu Sherlyn Cadapan. Elle était presque entièrement nue. Elle était pendue latête en bas. Ils lui donnaient des coups dans le ventre. Ils lui ont versé de l’eausur le corps et ont joué avec ses organes génitaux. Ils y ont enfoncé unmorceau de bois et l’ont remué. J’ai vu Karen recroquevillée auprès de Sherlyn.Elle aussi était presque nue. Elle était couverte de brûlures de cigarettes.

« Le lendemain, ils m’ont donné l’ordre de laver des vêtementsensanglantés. J’ai nettoyé des dessous couverts de sang. Ils ont demandé àmon frère Reynaldo de vider des seaux d’urine. L’urine était mêlée de sang.Quand on nous a ramenés au camp, Karen et Sherlyn n’étaient plus là. Je neles ai plus jamais revues. »

Le récit de Raymond a anéanti l'espoir de Concepcion que sa fille seraitépargnée. « Il me reste seulement l’espoir qu’elle soit toujours en vie, dit-elle.Après plus de quatre ans de recherches, je garde en moi la conviction quema fille est toujours vivante et qu’elle va revenir un jour. »

LE COMbAT pOUr LA JUSTICETrois ans après s’être enfui, RaymondManalo n'a toujours pas obtenujustice. « Je suis très en colère car j'aiété brutalisé et je ne comprendsmême pas pourquoi. J’ai trouvé laforce de prendre la parole parce queje veux obtenir justice pour lesviolences que j’ai subies et cellesinfligées à d’autres personnesdisparues. » Il a essayé à plusieursreprises de porter plainte contre lesmilitaires qui l’ont enlevé et torturé,mais les tribunaux n’ont pas donnésuite ou font traîner les procédures.Pendant ce temps, il vit dans la peur.« Je suis libre, mais pas réellement,explique-t-il. Les militaires peuventm’enlever de nouveau à tout moment,il leur suffit d’ôter leurs uniformes etd’agir de manière anonyme. »

Concepcion Empeño déploietous ses efforts, elle aussi, pour faireconnaître le sort de Karen et d’autresvictimes de disparitions forcées auxPhilippines.

« Moi qui n’était qu’une mère et

une directrice d’école primaire, je suis devenue la porte-parole de ma filledisparue, dit-elle. J’ai appris à m’exprimer devant les médias, et je me suisretrouvée à prendre la parole dans des rassemblements et à manifester avecd’autres proches de disparus ou de personnes assassinées. » Concepcion Empeño est désormais vice-présidente de Desaparecidos, une association de familles de victimes dedisparitions forcées.

« Je veux faire savoir au monde entier ce que sont les violations des droitshumains aux Philippines, déclare-t-elle. Mon mari et moi-même ne sommespas fatigués, nous ne sommes pas abattus. Tout cela nous a fait avancer.Nous avons repris le flambeau de Karen et nous sommes devenus desparents dont elle serait fière. »

AGISSEZveuillez écrire au président aquino pour lui demander de s’engager fermement à mettre unterme aux disparitions forcées, à la torture et aux assassinats politiques aux philippines.exhortez-le à inscrire dans l'histoire sa première année d’exercice du pouvoir en signant laconvention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitionsforcées. il ne manque plus qu’une ratification pour que la convention entre en vigueur. Vous pouvez télécharger un modèle de lettre sur : snipr.com/1i40ft

Envoyez vos appels à :H.e. benigno simeon aquino iii president, republic of the philippines Office of the presidentmalacañang palace compoundj.p. Laurel st., san miguel, manila, philippines 1501

Pages précédentes et ci-

dessous : Raymond Manalo etConcepcion Empeño prennentla parole à Londres, Royaume-

Uni (octobre 2010). Pourtoutes les photos

© Amnesty International

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8 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | bILAN 2010 D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONE

EXIGEONS LA DIGNITÉ. DANS LA DUrÉE.LA CArAVANE DE LA DIGNITÉ : DÉJà DES rÉSULTATS.

Au Burkina Faso, dans ce paysd’Afrique de l’Ouest où la mortal-ité maternelle reste un problème

extrêmement préoccupant, nous avonsaidé à mettre sur pied une caravanequi s’est déplacée dans les coins lesplus reculés du pays pour lutter contrela mortalité maternelle.

En Belgique, nous avons montré ceque nous faisions sur le terrain, grâce àune vidéo tournée là-bas, et largementdiffusée en DVD. Nous avons invité cheznous une des militantes des droits hu-mains de ce pays, pour expliquer aux re-sponsables de la Commission européennela gravité de la situation et l’absence desoins appropriés pour les femmes en-ceintes.

Notre vidéo a été diffusée sur la télévision burk-inabé. Trois jours plus tard, le président Compaoreannonçait l’accès gratuit aux soins pour les femmesenceintes et les parturientes !

L’action d’Amnesty a donc un impact visible et

concret, même si bien sûr, cela ne résout pas tout.La pression qu’ont exercée les sections d’Amnestypartout dans le

monde, par l’envoi de lettres, decartes postales et le travail de mobilisation sur placeconcrétisé par la circulation dans le pays de la Car-avane de la Dignité, tout cela a porté ses fruits.

Je suis retourné au Burkina en septembre pourdonner un séminaire sur les Droits sexuels et re-

productifs. J’ai constaté que notre action a eu deréels effets sur la santé des femmes. Évidem-ment, il reste beaucoup à faire. Et nous con-tinuons.

Il y a clairement une place pour Amnestydans cette problématique  : officiellement,2 000 femmes meurent chaque année suiteà un accouchement. Amnesty s’attaque auxcauses structurelles, tente de faire en sorteque ces femmes ne soient plus en situationde danger. Et nous avons réussi puisque legouvernement a déjà pris des décisionspositives.

Le cas du Burkina Faso est embléma-tique du travail que nous faisons demanière générale : Amnesty ne cherchepas seulement à protéger un individuisolé, mais à protéger les personnes quecet individu protège.

DrOITS hUMAINS DES MIGrANTS : IL rESTE à FAIrE !

Une grande partie de ce que nous avons réal-isé cette année a également été liée à l’actualité, no-tamment à la problématique des demandeursd’asile en Europe.

LA CAMpAGNE « EXIGEONS LA DIGNITÉ » A ÉTÉ NOTrE GrAND DÉFI EN 2010. NOUS SOMMES hEUrEUXDE L’AVOIr ANCrÉE CONCrèTEMENT ICI EN bELGIqUE, ET EN AFrIqUE DE L’OUEST AU bUrKINA FASO.ET NOUS CONTINUONS ! INTErVIEw DE phILIppE hENSMANS, DIrECTEUr DE LA SECTION AI bELGIqUEFrANCOphONE.

DÉFENDrE LES DrOITS hUMAINS EN 2010

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Aujourd’hui encore, toutes les structures d’asilesont débordées – en Belgique en tout cas. Dans unepériode transitoire de gouvernement en affairescourantes, l’enjeu est souvent mal abordé  : cer-tains partis évoquent les pays «  sûrs  », dont lesressortissants pourraient bénéficier de procéduresaccélérées, à l’inverse de tous les autres. Le cas dela Grèce est significatif : plusieurs pays européensont refusé d’y renvoyer des réfugiés car ils sont en-suite expulsés par la Grèce vers des pays où ils sonten danger. Il reste un gros travail à faire en matièrede protection des droits humains des personnes mi-grantes. Amnesty va accentuer cette action.

Sur la question des Roms, la politique discrim-inatoire du gouvernement français leur a fait, cet été,une publicité inattendue, alors que nous nous ap-prêtions à mettre l’accent sur des pays comme laTchéquie ou la Roumanie. Cette politique de rejet amis en évidence une discrimination particulière en-vers les Roms. Et ce pour d’autres raisons quecelles annoncées par le gouvernement français, card’autres gouvernements européens expriment unepolitique tout aussi discriminatoire vis-à-vis desRoms. Le gouvernement allemand s’est empresséde renvoyer les Roms vers le Kosovo indépendantalors que dans ce pays, il n’y a pas de structuresd’accueil correctes. La question des Roms restecentrale et elle n’est pas résolue au sein de l’Europe.Les questions d’asile, de migration demandent unegestion plus intelligente que les approches pop-

ulistes qui se sont exprimées ces derniers temps.Même si des individus sont parfois mis en avant

pour illustrer le sort d’une collectivité, comme c’estle cas des Roms ou des collectivités menacéesdans différents pays d’Amérique Latine ou enAfrique, Amnesty ne fait pas de distinction entre in-dividus et collectivités en danger.

CrIMES DE GUErrE AU KIVU : pAS D’IMpUNITÉ.

Nous avons été satisfaits d’apprendre que lesNations Unies ont adopté le Mapping Report sur lescrimes de guerre au Kivu. Il reflète ce qu’Amnestydénonce depuis plusieurs années dans cette régiondu Congo, notamment les viols massifs. Nous avonsessayé, tout au long de l’année, d’attirer l’attentionsur deux choses dans la Région des Grands Lacs :

n La question de la protection desdéfenseurs : plusieurs activistes des droitshumains tel Floribert Chebeya ont été as-sassinés, et la lumière sur les conditions dedisparition de plusieurs journalistes n’a ja-mais été faite ;

n La question de l’impunité : nous avons rap-pelé cette année lors du Sommet de la fran-cophonie à Montreux que le général BoscoNtagenda, aujourd’hui dans l’armée congo-laise, a été un des assistants de LaurentNkunda, dont les milices ont violé et mas-sacré des milliers de personnes. Il est

recherché par la Cour pénale internationaleet la République démocratique du Congorefuse de le livrer. Tant que l’impunité règn-era dans ce pays comme dans d’autres, lesviols et les massacres continueront.

DES DrOITS hUMAINS pOUr rECON-STrUIrE.

Nous avons mis en place des systèmes d’aideaux victimes, car il ne suffit pas de mettre un termeaux situations de conflit, il faut aussi reconstruire.Quand on voit ce qui se passe dans des paysd’Afrique de l’Ouest comme la Guinée, il ne suffitpas de signer une Constitution démocratique : il fautconstruire les conditions d’une véritable vie dé-mocratique, impliquant le respect des droits hu-mains.

Nous tentons aussi d’intégrer les droits humainsau sein des Objectifs du Millénaire, promus par lesNations Unies. Nous avons travaillé avec le G20,avec les Sommets européens pour faire comprendrequ’on n’aboutira à rien si on n’intègre pas les droitshumains – par exemple dans la lutte contre la mor-talité maternelle.

Sans cette exigence, les objectifs ne seront pasatteints en 2015. On sait déjà que ce sera mal-heureusement le cas pour la mortalité maternelle etles bidonvilles. Actuellement, un milliard de per-sonnes vivent dans des conditions de logement in-dignes des droits humains. Les gouvernements se

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sont fixés comme objectif à l’horizon 2015 de rel-oger cent millions de personnes vivant dans unbidonville : cet objectif ne sera pas atteint, en grandepartie parce qu’il n’y a pas eu de travail sur les droitsdes gens à un logement décent.

«  Pas de pitié pour les pauvres, mais desdroits ! », tel a été le slogan de la campagne quenous avons menée en partenariat avec les associa-tions de lutte contre la pauvreté. Car les gouverne-ments sont davantage prêts à donner une aumône,un peu d’argent en terme de coopération, sansréellement atteindre de changements structurels.Cela obligerait les gouvernements donateurs et lesgouvernements récipiendaires à revoir leur fonc-tionnement.

TrOIS AXES pOUr LA DIGNITÉ.Nous avons défini trois axes incontournables au-

tour desquels nous avons construit la campagne :n L’accès aux droits ;n L’obligation de rendre des comptes de la

part de toutes les institutions impliquées ;n La participation active des populations con-

cernées.Tant que ces trois axes ne sont pas respectés,

les changements structurels ne sont pas possibles.Nous l’avons également rappelé par rapport auxObjectifs du Millénaire.

LES FEMMES, VICTIMES ET ACTEUrS DU ChANGEMENT.

À travers presque tous les exemples évoqués,l’un des socles fondamentaux sur lequel reposenotre action, est le droit des femmes. Quoi que l’ondise, quoi que l’on fasse, ce sont elles qui sont laplupart du temps à la fois les victimes et les acteursdu changement. Cela signifie qu’elles resteront aucentre de nos actions.

Les campagnes que nous menons depuis desannées sont complémentaires, depuis les fonda-mentaux comme la lutte contre la peine de mort oula torture, la liberté d’expression ou d’associationjusqu’à la campagne Dignité.

Plus nous avançons, plus nous nous rendonscompte combien la lutte contre la torture et pour la

liberté d’expression ou d’association est vitale. Si lesfemmes ne peuvent pas s’associer, dire ce qu’ellesont à dire par rapport à la mortalité maternelle, ouà la façon dont la corruption les empêche de béné-ficier de l’aide matérielle à laquelle elles ont droit,rien ne changera.

L’interpénétration entre tous les droits fonda-mentaux est de plus en plus visible à travers lescampagnes que nous faisons. Lorsque noussoutenons une femme qui défend les droits hu-mains par exemple au Kivu, non seulement nousdéfendons la liberté d’expression, mais aussi la lib-erté d’association des femmes qui s’organisent poursurvivre, créer une centrale d’achats, bénéficier demicrocrédits, etc. Tout cela s’interpénètre na-turellement : l’ensemble des droits fondamentauxdoit être défendu simultanément pour être cohérent.

UN pLAN SUD-NOrD à CINq ANS pOUr AMNESTy.

Le nouveau secrétaire général d’Amnesty, SalilShetty, a communiqué sa volonté d’implanter da-vantage Amnesty dans le Sud, et de diminuer la di-

chotomie entre le Nord et le Sud. Des résultatsseront visibles rapidement, et le plan d’action decinq ans qui a été mis en place donne à voir unevéritable détermination, tant du secrétaire généralque du comité exécutif.

Aujourd’hui, de nombreux chefs d’État mis enplace souvent à partir de coups d’État, revendiquentune spécificité du Sud en matière de droits hu-mains, mais c’est seulement une justification de laplace qu’ils occupent. Il n’en reste pas moins qu’ilsubsiste un problème d’impunité, au Nord aussi :lorsqu’on voit les informations fournies par Wik-iLeaks sur les mauvais traitements en Irak ou surle scandale de Guantanamo, toujours ouvert au-jourd’hui, les gouvernements du Nord manquent decrédibilité !

Il est dès lors très facile pour les gouverne-ments du Sud d’assimiler les instruments de droitcomme la Cour pénale internationale à ce que fontles gouvernements du Nord. C’est une des raisonspour lesquelles il faut qu’Amnesty soit davantageprésente dans le Sud : Brésil, Inde, certains paysafricains comme le Nigeria, l’Afrique du Sud.

Salil Shetty est le nouveausecrétaire générald’Amnesty. Selon lui,Amnesty doit s’implanterdavantage dans le Sud, etdiminuer la dichotomieentre le Nord et le Sud. © Matt writtle

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EXIGEONS LA DIGNITÉ

LUTTE CONTrE LA MOrTALITÉ MATErNELLE

Amnesty International a abordé cette ques-tion sous l’angle des droits desfemmes, pour qu’elles puissent

bénéficier de soins de santé gratuitset d’un accès au planning fami-lial, notamment.

AU bUrKINA FASO.Le 27  janvier, Amnesty Inter-

national a rendu public un Rapportinternational sur la mortalité mater-nelle au Burkina Faso. En partenar-iat avec des associations locales,Amnesty y a organisé une Caravane dela Dignité. Dans ce pays, de nombreusesfemmes meurent en donnant naissance àleur enfant. La section AI Belgique francophones’est investie pour contribuer à la mise sur pied decette caravane. Celle-ci a parcouru le pays tout en-tier à la rencontre des organisations de femmes, enutilisant divers moyens de transport : camion, jeep,et même à dos de chameau ! Les participantes ontrencontré les autorités du pays et c’est finalement leprésident du Burkina lui-même, Blaise Compaoré,qui s’est engagé à accorder désormais les soinsgratuits à toutes les femmes enceintes. Un re-

portage vidéo, financé par notre section, a été dif-fusé largement chez nous : il a dévoilé

la lutte de ces femmes pour unavenir meilleur. Le DVD est

toujours disponible sursimple demande au

secrétariat  au02/538 81 77.

DANS LESGrOUpESLOCAUX.

De leurcôté, les

groupes lo-caux se sont

mobilisés poursensibiliser sur la

question de la mortalitématernelle à l’aide d’expos, de conférences, de dé-pliants d’information, de signatures de pétitions.

Les Yékés, nos ambassadeurs qui recrutent denouveaux membres et donateurs en rue, ont égale-ment fait connaître ce thème en mettant l’accent surles Etats-Unis, où les discriminations ethniques ontcréé d’énormes différences dans les soins accordés

aux femmes enceintes et où la mortalité maternellea été particulièrement importante dans les groupesethniques les plus marginalisés.

à LA JOUrNÉE INTErNATIONALE DESFEMMES.

À l’occasion de la journée du 8 mars, une dis-tribution massive de « dazibaos » (ces journaux quipeuvent s’afficher sur un mur) a été organisée dansles principales gares de Bruxelles et de Wallonie :l’accent a été mis cette fois sur la mortalité mater-nelle en Sierra Leone, où une femme sur huit meurtpendant sa grossesse ou son accouchement. Le8  mai, à l’approche de la fête des mères, unetrentaine de groupes locaux leur ont distribué desfleurs, accompagnées d’une carte postale présen-tant la mortalité maternelle aux USA. Une sénatriceaméricaine déposera d’ailleurs une proposition deloi suite aux pressions d’Amnesty, partout dans lemonde, pour réduire les discriminations en matièrede santé maternelle.

Du côté des formations proposées par Amnestyaux membres et sympathisants, la thématique de lamortalité maternelle a été également largementabordée cette année.

Le premier semesTre 2010 a éTé marqUé par La campagne De sensibiLisaTiOn pOUr qUe La mOrTaLiTémaTerneLLe sOiT DavanTage perçUe cOmme Une qUesTiOn De DrOiTs HUmains. ce prOgramme faiT écHO à L’UnDes ObjecTifs DU miLLénaire Des naTiOns Unies qUi a cOnnU Le pLUs granD reTarD Dans sa réaLisaTiOn.

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plusieurs actions se sont déroulées pendant lesecond semestre :

n Des communiqués de presse au sujet de l’ex-pulsion des Roms en France;

n L’édition d’une brochure sur les discrimina-tions à l’égard des Roms dans l’Union eu-ropéenne : Tchéquie, Roumanie, Italie, Bul-garie, Grèce, Serbie pratiquent des expulsionsforcées, portant atteinte au droit au logementpour les gens du voyage, et mettent des ob-stacles au droit à l’éducation;

n La distribution d’un autocollant pour les va-canciers partant en Italie : à Rome, 1 200 per-sonnes n’ont pas été relogées après leur ex-pulsion. Amnesty a exigé que legouvernement italien revoie son Plan nomadeconcernant les Roms;

n Une exposition de photos a circulé parmi les

groupes locaux : elle montre les discrimina-tions dont les Roms sont victimes et a tournédans les Centres culturels. La bibliothèque dela Ville de Namur l’a exposée dans sa vitrineprincipale de septembre à novembre;

n Le 2 septembre, une manifestation devantl’ambassade de Slovaquie a rassemblé desmilitants des droits humains pour demanderque

cesse la ségrégation des enfants Roms dansles écoles slovaques;

n Plusieurs conférences publiques ont été or-ganisées en faisant appel à des spécialistes,comme le Centre de Médiation des Gens duvoyage et des Roms en Wallonie;

n Plusieurs groupes ont participé à des forma-tions au sujet de la discrimination à l’égard

des Roms.

Un aUTre vOLeT De La campagne « exigeOns La DigniTé » a éTé DépLOyé TOUT aU LOng DU secOnD semesTre :La LUTTe cOnTre La DiscriminaTiOn à L’égarD Des grOUpes minOriTaires -Les rOms en parTicULier- qUeL’acTUaLiTé a TrisTemenT mis à L’avanT-pLan Dans Les pays vOisins De L’UniOn eUrOpéenne.

LUTTE CONTrE LES DISCrIMINATIONS

Marche de roms à Chisinau pour laJournée Internationale, en Moldavie,

8 avril 2008. © Ap/pA photo/John McConnico

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INDIVIDUS EN DANGEr : ISAVELIVES

Il contient une mine d’informations pour agir con-crètement en faveur des individus et des collec-tivités menacés dans leurs droits. On y trouve

trois types d’entrées :LES ACTIONS UrGENTES se regroupent sous

l’onglet « Action urgente ». Elles vous invitent à agirdans le court terme, par l’envoi d’appels par lettre,courrier électronique ou fax, adressés aux autoritésdu pays où la personne court un danger en raisonde la violation de ses droits. Ces appels ont unecourte durée, généralement un mois et demi. Unerelance peut être faite : ce sont les actions de suivi.Lorsqu’il y a lieu, des nouvelles positives sont an-noncées, ce sont les Bonnes Nouvelles. Il est pos-sible de s’inscrire au « réseau des actions urgentes »pour recevoir les actions par e-mail en fonction dethèmes et d’une fréquence d’envois mensuels ;

LES ACTIONS FOCUS se présentent d’embléelorsque vous ouvrez le site (en page d’accueil). Elles

ont généralement un lien avec l’actualité des droitshumains. Cette année, les actions Focus ont relayéla campagne « Exigeons la Dignité », notamment surla discrimination à l’égard des Roms et sur la mor-talité maternelle ;

LES DOSSIErS INDIVIDUS EN DANGEr s’in-scrivent dans le long terme. Si vous adoptez undossier, vous suivez son évolution sur une longuedurée, ainsi que les actions qui s’y rapportent. Ilspermettent l’adoption d’un cas par les groupes lo-caux et le suivi par des actions régulières et desmises à jour postées sur le site.

Les actions proposées par Isavelives.be incitentau militantisme actif : des modèles de lettres, despétitions téléchargeables à faire signer autour de soiet des invitations à des manifestations ont été mis àdisposition. Nous appelons à ce que nos actionssoient partagées avec des amis, sur Facebook et surla plupart des réseaux sociaux.

Nous signalons automatiquement aux partici-pants l’une ou l’autre action qui pourrait les in-téresser sur la base de leurs participations précé-dentes, mais il est possible de recevoir deux fois parsemaine l’annonce d’une nouvelle action postée surle site en s’abonnant à notre « Annonce nouvelle ac-tion ».

Enfin, les ACTIONS SMS permettent, en vousabonnant gratuitement, de recevoir un messagehebdomadaire d’action urgente sur votre GSM. Enrenvoyant vos coordonnées (coût de la communi-cation : 2 €), vous signez une pétition concernant unindividu en danger, et elle est transmise dans lesplus brefs délais - généralement à l’ambassade dupays concerné.

À ce jour, plus de 200 000 actions ont déjà étéentreprises par les activistes d’Amnesty sur Isave-lives.be. Y êtes-vous déjà abonné/e ?

MIGrANTS ET rÉFUGIÉS : DrOITS MENACÉS

plusieurs pétitions et actions ont été relayées vianotre site Isavelives.be pour demander au gou-vernement de trouver en urgence des places

d’accueil.Amnesty veille aussi à ce que la transposition au

droit belge de la directive « Retour » européennen’introduise pas des normes trop contraignantespour les personnes en situation irrégulière.

Concernant certaines nationalités en particulier,plusieurs rencontres ont eu lieu avec le Secrétaired’État à la Politique de Migration et d’Asile afin de leconvaincre de ne pas renvoyer des réfugiés afghansen Afghanistan. Il en est de même pour les deman-deurs d’asile du Kosovo (surtout les personnes degroupes minoritaires) et d’Irak. Concernant lesgroupes minoritaires auxquels appartiennent desréfugiés d’origine grecque, le Secrétaire d’État a ac-cepté de suspendre leur transfert vers la Grèce, cepays appliquant des mesures particulièrement dis-criminatoires par rapport à ses minorités.

Notre section a relayé diverses actions interna-

tionales, concernant notamment le projet de loi « In-filtration » en Israël, la situation et les droits des mi-grants au Mexique, en Turquie.

Amnesty a participé avec d’autres ONG et desparlementaires à un groupe de travail pour consid-érer la détention des demandeurs d’asile comme

une mesure de dernier ressort – etnon comme une mesure

commode sur le plan ad-ministratif.

Chaque mois, l’e-newsletter «  Réfugiés  »s’adresse à des centaines d’abonnés. Pour la re-cevoir, il suffit de vous inscrire à cette adresse  :www.amnesty.be/doc/rubrique792.html.

vOici TrOis ans qUe Les acTivisTes De La secTiOn beLge D’amnesTy DispOsenT D’Un OUTiL UniqUe en sOngenre : Le siTe web www.isaveLives.be, qUi signifie LiTTéraLemenT « je saUve Des vies ».

L’accUeiL Des migranTs, en parTicULier Des DemanDeUrs D’asiLe, resTe caTasTrOpHiqUe Dans nOTre pays :iL n’y a pas sUffisammenT De pLaces DispOnibLes Dans Les cenTres D’accUeiL pOUr Les Héberger.

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DrOITS DES FEMMES : MObILISATION pErMANENTETOUT aU LOng De L’année, amnesTys’esT mObiLisée pOUr DéfenDreLes DrOiTs Des femmes Là Où iLssOnT parTicULièremenT menacés. n Une « flashmob » a rassemblé une cinquantaine

de bénévoles et de sympathisants dans la splen-dide Galerie de la Reine à Bruxelles le 7 marsdernier. Le thème de cette petite chorégraphieimprovisée : sensibiliser à la question de la mor-talité maternelle. Cette action a été réalisée sousla conduite du chorégraphe Zam, et sur unecomposition originale de Jammal Larbi ;

n Accusée du meurtre de son mari en Iran,Sakineh Mohammadi Ashtiani est condamnée à

mort par lapidation. Une immense protestationd’Amnesty et d’autres associations de défensedes droits humains s’oppose à cette sentence ;

n Le 19 juin, date de son anniversaire, un portraitgéant d’Aung San Suu Kyi a été déployé devantl’ambassade du Myanmar, pendant que des mil-liers de pétitions ont été déposées pour exiger salibération et celle de tous les défenseurs desdroits humains emprisonnés de manière arbi-traire par la junte militaire ;

n Associée à la «  commission Femmes etDéveloppement » du SPF Affaires étrangères,Amnesty a remis un rapport d’évaluation desObjectifs du Millénaire, en particulier dans laprise en compte du genre de manière transver-sale ;

n Amnesty s’est prononcée contre une loi inter-disant le port de la burqa, de la même manièrequ’elle s’est opposée aux lois qui obligent à laporter dans d’autres pays, considérant cettemesure contraire aux libertés individuelles et in-adéquate pour résoudre le problème de l’op-pression des femmes ;

n Le géant de la distribution Delhaize a accueilliune session de formation de ses cadres sur lesimpacts des violences entre partenaires et sur lebien-être au travail.Si vous le souhaitez, vous pouvez vous abonner

à la « Lettre Femmes » en vous rendant à l’adressewww.amnesty.be/doc/rubrique347.html

FAIrE bOUGEr LES DrOITS hUMAINS EN EUrOpEDans Le siLLage De La présiDencebeLge De L’UniOn eUrOpéenne, LeprOgramme « LObbying » ainTerpeLLé Les aUTOriTéspUbLiqUes afin qU’eLLesprOTègenT pLUs efficacemenTLes DrOiTs HUmains, à TOUs LesniveaUx De pOUvOir.n À l’aube de la présidence belge du Conseil

européen, notre section, en concertation avecla section Amnesty Vlaanderen et le bureau

européen, a remis un mémorandum aux au-torités belges pour les inciter à promouvoir lesavancées nécessaires en matière de droits hu-mains au sein de l’Union européenne et àl’extérieur ;

n Le 24 juin, une manifestation a concrétisécette demande : sur la place du Luxembourgà Bruxelles, devant les bâtiments de la Com-mission européenne, Amnesty a posé unedizaine de panneaux bien en vue, chacunprésentant le visage d’un individu en dangeret illustrant l’action vis-à-vis des personnesvictimes de discrimination, de torture, demenace d’exécution, de disparition. Les mili-tants Amnesty ont demandé aux passants de

signer une pétition pour que la Belgique s’en-gage, lors de sa présidence, à porter devantles représentants des 27 pays de l’Union cescas pour assurer leur protection ;

n À plusieurs reprises, notre section a interpeléles autorités de la République démocratiquedu Congo sur les viols et crimes de guerrecommis dans la région du Sud-est du pays.Elle a rappelé le droit à la liberté d’expressionet la nécessité de lutter contre l’impunité dansplusieurs pays où se sont déroulées des élec-tions cette année : Iran, Colombie, RDC, Bu-rundi, car les tensions sur les droits humainssont particulièrement vives pendant ces péri-odes d’élections.

LIbÉrÉE !Le 13 novembre 2010

© Susanne Keller

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LES JEUNES : çA bOUGE !De nOmbreUses écOLes DU niveaUsecOnDaire OnT accUeiLLi DesgrOUpes écOLes : Les jeUnes OnTéTé inviTés à agir eT àsensibiLiser Les aUTres éLèvesaUx DrOiTs HUmains Dans LesécOLes.

À l’occasion de la Journée de la Femme par ex-emple, les jeunes ont distribué un « dazibao » (voirla page consacrée à la campagne Exigeons la Dig-nité) sur la mortalité maternelle. Ils ont aussi par-ticipé à la journée «  Oxfamnesty  » qui aborde la

problématique du développement sous l’angle desdroits humains.

Cette année a connu une mobilisation très im-portante autour de la thématique « Pas d’accord,j’assume ». Le 17 octobre, environ 6 500 jeunes ontété sensibilisés à la thématique de la discriminationà l’égard des Roms. Ils ont pris connaissance dudossier pédagogique et ont participé à des exerciceset à diverses actions suggérées dans le dossier d’ac-tion. Une de celles-ci a consisté à accrocher dansl’école des cartes présentant le droit au logementdes Roms en Roumanie, chaque carte représentantune distance de 10 km, la distance séparant la Bel-gique et la Roumanie étant de 2,500 km.

La campagne «  Citoyens du Monde  » a em-mené en 2008 une petite centaine de jeunes dans

plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique Latine. Unfilm a été réalisé par Yvon Lammens et est passé l’andernier sur la chaine « Plug RTL ». Cette année en-core, un dossier pédagogique a rappelé cette for-midable expérience de rencontre entre jeunes dedifférents continents et a permis de poursuivre lesprojets. Le dossier a invité les enseignants à ex-ploiter le DVD en classe. Une collaboration a étéétablie avec Démocratie ou Barbarie, la cellule péd-agogique de la Communauté française.

Les écoles primaires ont, quant à elles, eu l’oc-casion de visiter la Fondation Folon, qui consacreune large part de son exposition à des illustrationsque l’artiste a réalisées sur le thème de la Déclara-tion universelle des Droits de l’Homme.

LA bANqUE TrIODOS ETAMNESTy INTErNATIONAL… UN pArTENArIAT DUrAbLE !ArGENT ET ÉThIqUE SONT-ILS INCOMpATIbLES ? NON !FAIrE FrUCTIFIEr UN CApITAL ET FAIrE prEUVE DE GÉNÉrOSITÉ EST pOSSIbLE. C’ESTprÉCISÉMENT CE qUE prOpOSE NOTrE pArTENArIAT AVEC LA bANqUE TrIODOS. EXpLICATION.Épargner tout en luttant pour le respect des Droits Hu-mains, c’est possible ! Si Amnesty a conclu un partenariat avec la Banque Tri-odos c’est que celui-ci nous est apparu évident. Il suf-fit de lire le principe créateur de cette banque pascomme les autres pour se rendre compte à quel pointnos idéologies convergent.

« Nous pensons que chacun devrait disposer de droits

égaux et de la liberté d'assurer son développement per-

sonnel et de défendre ses intérêts économiques, tout

en assumant la responsabilité des conséquences de

ses actes pour la société et la planète » telles sont ensubstance les valeurs prônées par cette institution.

À une époque où les scandales financiers éclaboussentle monde, charriant bon nombre de nouvelles viola-tions des Droits Humains, Amnesty souhaite renforcersa participation solidaire, là où elle le peut. C’est danscet esprit que notre partenariat avec la Banque Trio-dos a vu le jour.

En quoi consiste ce partenariat ?La Banque Triodos offre à Amnesty 10€ pour chaquenouvelle ouverture de compte effectuée par un sym-pathisant de notre mouvement. Qui plus est, nous re-cevons un pourcentage sur les sommes déposées sansque vous, épargnants, n’y perdez le moindre centime.Enfin, la Banque Triodos vous proposera, de rétrocéderà Amnesty le fruit de vos intérêts (en tout ou en par-tie).

De son côté, Amnesty s’engage à soutenir et promou-voir la Banque Triodos. Soutien réalisé notamment parles placements que nous réalisons auprès de cettebanque, par le rôle d’administrateur que nous jouonsau sein du Réseau Financement Alternatif et par lapromotion effectuée auprès de nos militants.

Epargnez solidaire, les défenseurs des Droits Humainss’en porteront bien !

Informations pratiques

Ouverture d’un compte Triodos

=10€ pour Amnesty

Ouverture du compte directementauprès de Triodos

Personne de contact : Frédéric AndrésTél. direct : 02 548 28 [email protected] Triodos saRue Haute 139/31000 Bruxelles

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14| LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | bILAN 2010 D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONE16 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | bILAN 2010 D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONE16 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | bILAN 2010 D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONE

Manifestation devant l’ambassade de Slovaquie le 2 septembre. Desenfants roms sont inscrits dans des écoles pour handicapés mentauxlégers, alors qu’ils ne le sont pas. En 2007, la Cour européenne desdroits de l’Homme a condamné la République tchèque pour despratiques discriminatoires comparables à celles encore en cours enSlovaquie envers les enfants roms. En Slovaquie, la situation nechange malheureusement pas beaucoup. © V. R./AIbF

Manifestation devant lePalais de Justice à l’occasionde la Journée mondialecontre la peine de mort, le 9octobre. ©AIbF

qUELqUES MANIFESTATIONS E

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ET MOMENTS FOrTS DE 2010Flashmob à la galerie de la Reine à bruxellespour sensibiliser à la mortalité maternelle. ©AIbF

Amnesty International est unmouvement démocratique.Assemblée générale du 24 avril.© AIbF/bM

Couleur café, un festival ouvert sur lesdifférences, c'est l'endroit idéal pour sensibiliserà la lutte contre la pauvreté... avec les Iles dePaix et ATD-Quart Monde, Amnesty a montré quederrière la réalité de tous les jours se cachaitune misère que l'on ne veut pas voir.

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18 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | bILAN 2010 D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONE

Dépenses 3 633 575 €

Produits 3 668 894 €

Recherche et soutien international 29% 1 067 740€Les fonds sont alloués au Secrétariat International basé à Londres. Celui-ci gèreun vaste travail de recherche et de lobbying au niveau mondial. 400 personness’y investissent au quotidien et constituent le centre nerveux du travail d’Amnesty.Une partie des fonds est également redistribuée dans les sections du Sud.

Actions 41% 1 459 785 €

Campagnes et sensibilisation (27%) 947 439 €C’est vraiment le cœur du travail d’Amnesty : la sensibilisation du public et despouvoirs publics aux problématiques des droits humains via l’information, la for-mation et l’action. Campagnes Exigeons la Dignité, violences conjugales, stoptorture, control arms, peine de mort, individus en danger, enfants soldats etc.

Communication (7%) 263 053 €Ce poste comprend diverses revues et outils audio-visuels à destination dugrand public, des médias et de nos membres: notre magazine Le Fil d’Amnesty,les communiqués et conférences de presse, Amnesty interne,...

Actions locales (7%) 249 293 €Les groupes locaux d’Amnesty promeuvent des actions locales d’informationet de sensibilisation aux droits humains dans le cadre des différentes cam-pagnes notamment auprès des autorités locales.

Récolte de Fonds 23% 847 287 €Récolte de dons (6%) 231 378 €Un trimestriel vous informe régulièrement de nos campagnes en cours, desactions et des thématiques dont nous nous occupons. Matériel promotionnel (9%) 343 354 €Ces dépenses financent nos publications (rapport annuel et pays) ainsi quel’achat et la promotion des bougies et des objets vendus au profit d’Amnesty.Recrutement (8%) 272 555 €Il s’agit ici de nos équipes de sensibilisation qui sillonnent Bruxelles et laWallonie afin de recruter de nouveaux membres. En 2009, 4800 nouvellespersonnes ont ainsi adhéré aux valeurs et au travail d’Amnesty.

Administration 7% 258 763 €

Frais liés à la bonne gestion administrative de notre section.

Récolte de fonds 83% 3 051 206 €

• Dons & cotisations (69%) 2 528 112€• Vente bougies et matériel promotionnel (14%) 523 094€

Subsides 14% 527 881 €

Divers 3% 89 807 €

Recherche et soutien international

29%

Actions41%

Récolte de fonds

23%

Administration : 7%

Subsides14%

Récolte de fonds

83%

Divers : 3%

LES COMpTES 2009 D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONEL’inDépenDance D’amnesTy inTernaTiOnaL, c’esT vOUs !

Merci de votre générosité… Amnesty International belgique francophone fonc-tionne grâce aux dons de ses sympathisants, aux cotisations de ses membres, àla vente de bougies et d’articles de merchandising et aux subsides liés à l’em-ploi et à son rôle dans l’éducation permanente. Dans un souci de transparence mais avant tout pour répondre à notre obliga-tion de VOUS rendre des comptes, vous trouverez la présentation de nos fi-nances pour l’exercice 2009.

AMNESTy OFFrE DES GArANTIES DE TrANSpArENCE SUr SES COMpTES ANNUELSn En conformité avec la nouvelle loi sur

les ASBL, les comptes, bilan et budgetd’Amnesty sont présentés selon lesnouveaux critères de la comptabiliténormalisée des sociétés.

n Ceux-ci sont examinés par un Com-missaire aux Comptes indépendant, leCabinet Christophe Remon, avantd’être soumis à l’Assemblée Généralepour approbation. Les comptes ontété approuvés et attestés en avril2009.

n Un contrôle du Ministère des Financesa lieu dans le but d’établir et de suivrele dossier d’agrément fiscal (renouveléen 2007 pour une durée de 6 ans).

n En tant que membre de l’associationpour une éthique dans la collecte defonds, AIBF s’engage à respecter lecode déontologique de cette organisa-tion. Notre association est par ailleurssoumise chaque année à un contrôlede gestion. Pour en savoir d’avantagesur cet organisme : www.vef-aerf.be.

VoUS AVEz Un DRoIT à L’InFoRMATIonCeci implique que les donateurs, collaborateurs et employés sont infor-més au moins annuellement de l'utilisation des fonds récoltés. Toutesquestions relatives aux documents présentés ci-après ou aux finances

d’AIBF peuvent être demandés par mail : [email protected] oupar courrier : Amnesty International Belgique francophone,Cécile Van Parijs, 9 rue Berckmans - 1060 Bruxelles.

Comptes de résultats consolidés au 31 décembre 2009

Dépenses 3 633 575 €

Produits 3 668 894 €

Résultat + 35 319 €

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prÉSErVEr L’AVENIr DES DrOITS hUMAINS AVEC AMNESTy

COMMENT LES GÉNÉrATIONS qUI NOUSSUIVrONT VONT-ELLES rEprENDrE LAFLAMME DES DrOITS hUMAINS ?

Pour préserver l’autonomie totale de sesactions et son indépendance financière,Amnesty est financée principalement parses membres et donateurs. En songeant à inclure la section d’AmnestyInternational-belgique francophone dansvotre testament, vous lui donnerezl’occasion d’agir pour une longue durée. Etvous favorisez ceux qui vous sont chers,grâce à la formule du legs en duo (voir plusloin).

Voici plusieurs possibilités d’envisager untestament en faveur d’Amnesty :

nSi vous avez des héritiers directs(époux/épouse, enfants et petits-enfants),ils bénéficient d’une part légale de votrehéritage, appelée part réservataire. Lereste, la quotité disponible, peut être at-tribué à une organisation de défense desdroits humains comme Amnesty. Elle bénéficie de droits de succession ré-duits : 12,5% si le testament a été ré-digé par une personne domiciliée dans laRégion bruxelloise, 7% en Région wal-lonne et 8,8% en Flandre.

nSi vos héritiers sont des parents éloignésou des amis sans lien de parenté, ceux-cidevront s’acquitter de droits de succes-sion élevés, pouvant atteindre plus de lamoitié de la somme que vous souhaitezleur laisser ! La formule de legs en duopermet de limiter le paiement des droitsde succession, tout en incluant Amnestydans l’héritage. Exemple ci-dessous.

nSi vous n’avez pas d’héritier direct ouéloigné, vous pouvez déclarer AmnestyInternational légataire universel. Elles’acquittera alors de ses droits de suc-cession de 12,5%, 7% ou 8,8% selon laRégion.

LEGS CLASSIqUE

Vous habitez laRégion wallonne,

n'avez plus defamille procheet léguez

200.000 € àun amifidèle.

LEGS EN DUO

Vous léguez à votre amifidèle 100.000 €

libres de tousdroits de

succession et100.000 € àAmnesty, quis'acquitte deses propresdroits desuccession

(7%) et de ceuxde votre ami.

Grâce à cette formule de legs en duo,vous léguez davantage à ceux qui

vous sont chers, tout en préservantl’avenir des droits humains !

Si vous souhaitez davantage d’informations sur les legs et testaments, vous pouvezcommander notre brochure « Protéger l’avenir des droits humains » en envoyant un

message par e-mail à [email protected] ou en téléphonant au 02/538.81.77.

61.875 € = solde revenant

à l’héritier

138.125 € = droits de succession

dus à l’État

100.000 € = solde revenant

à l’héritier

65.825 € = droits de

succession dus à l’État34.175 € =

solde pour Amnesty

Page 20: Le Fil — décembre Janvier 2011

20 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | AGENDA D’AMNESTy INTErNATIONAL bELGIqUE FrANCOphONE

DEVENEZ FOrMATEUr/TrICE bÉNÉVOLE pOUr AMNESTy !

Votre rôle consistera à concevoir et animerdes formations/ateliers destinés à accroîtreles connaissances et développer les compé-tences de nos membres et sympathisants enmatière de défense des droits humains. Profil recherché : motivation et intérêt pourle travail d’Amnesty ; au moins une expé-rience en formation/animation de groupesd’adultes ; capacité à concevoir des sé-quences de formation et connaissance d’ou-tils pédagogiques ; capacités d’écoute,d’analyse et de synthèse ; compétences enprise de parole en public et en gestion degroupes.Disponibilités : plusieurs soirées et samedisdès fin janvier 2011 (week-end résidentielles 29 et 30 janvier 2011). Fréquenceexacte à définir ensemble. Durée de l’enga-gement souhaitée : 2 ans.Lieu de travail : Bruxelles et autres villesfrancophones du pays (disposer d'une voi-ture peut être utile).Intéressé-e ? Merci de bien vouloir nous en-voyer votre curriculum vitae ainsi qu’une let-tre de motivation, pour le 12 janvier 2011au plus tard, par e-mail ([email protected])ou par courrier à l’adresse suivante : Am-nesty International Belgique francophone, àl’att. de Sophie Ypersiel, Service Formations,Rue Berckmans n°9, 1060 Bruxelles.

L’AGE

NDA D’AMNESTy INTErNATIONAL

bELGIqUE FrANCOphONE

LE NOUVEL AGENDA DES FOrMATIONS EST ArrIVÉL’agenda des formations 2011 d’AmnestyInternational Belgique francophone sera disponibleen ligne dès le mois de janvier. Retrouvez-le surwww.amnesty.be/formations.

pOUr LA FErMETUrEDE GUANTANAMO Le 11 janvier 2011 marquele neuvième anniversairedes premiers transferts deGuantanamo et ledeuxième anniversaire dela promesse du PrésidentObama de fermer le centrede détention. A cetteoccasion, nousmanifesterons devantl’ambassade des USA. Plusd’informations suivront surwww.amnesty.be et surwww.isavelives.be.

pArOLE D'hOMME SUr LA pAUVrETÉ Dans le cadre du festival Paroles d'hommes, aura lieu laconférence « Lutte contre la pauvreté, Objectifs du

Millénaire,... et les droits humains dans tout cela ? » parPhilippe Hensmans, directeur de la section francophonebelge d'Amnesty International. Le mardi 8 février 2011 à 20h15, au Centre socio-culturelFricaud-Delhez de Blégny (54, rue de la Station, 4670Blégny).Infos : Jean-Pierre André - [email protected]

29 JANVIEr : NOUVEL ANMILITANT Qu’allons-nous faire en2011 ? Commentchacun à son niveau,pourra y contribuer ?Retrouvez toutes lesinformations sur cerendez-vous en page 29de ce numéro.

LA GUErrE DE GAZA, DEUX ANS DÉJà Le 18 janvier 2011 marque le second anniversaire de la fin duconflit de Gaza et du Sud de l’Israël, plusieurs mobilisationsrégionales pourront être mise sur pied pour demander auConseil des Droits de l’Homme d’agir pour assurer justice pourtoutes les victimes palestinienne et israélienne du conflit quis’est déroulé en 2008-2009.

PLACER LES DRoITS HUMAInS AU CœUR DE LA CITéVENDrEDI 28 JANVIEr 2011, 10h00 – 13h45GOUVErNEMENT DE LA COMMUNAUTÉ FrANçAISE (SALLE VOLTAIrE)15 – 17 pLace sUrLeT De cHOKier, b-1000 brUxeLLes

Depuis 2001, se tient en parallèle au Forum Social Mondial le « Forum desAutorités locales pour l’Inclusion sociale ». Au cours de son 5e Congrès en 2005, ila été décidé que l’un des axes thématiques serait les droits de l’Homme dans laCité. Un an plus tard, à l’occasion du 6e FAL de Caracas, l’engagement en faveurde l’«inclusion» sociale a été réitéré, en tant que moyen permettant de parvenir àune société plus juste et une démocratie plus participative. Un groupe de travailsur les droits de l’Homme, alors coordonné par la Diputación de Barcelone a étémis en place, avec comme objectif principal l’élaboration de la Charte-agendamondiale des droits de l’Homme dans la Cité.

Devant la richesse et l’intérêt de ce document, Amnesty International, avec l’aidede la Communauté française, a décidé de collecter et de publier des « bonnespratiques », c’est-à-dire des dizaines d’exemples concrets de mise en œuvre de cesdroits au niveau local. Ces exemples ont été collectés aux quatre coins du monde, etfont chaque fois l’objet d’une description et de renseignements tout à fait pratiquespour celles et ceux qui désirent s’en inspirer. Et c’est précisément là l’objectif de ladémarche.

Une demi-journée de présentation de cette charte et de ce recueil de bonnespratiques aura lieu le 28 janvier à Bruxelles. Ce sera aussi l’occasion d’examinercomment cette approche basée sur les droits peut se combiner notamment avec lesplans d’inclusion sociale, mais aussi quel peut être l’apport du secteur associatif à sa« traduction » pratique sur le terrain.

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LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | COUpS DE prOJECTEUr | 21

ÉGypTE : DÉTENU SANSINCULpATION

Depuis 15 ans, Mohamed El Sharkawi(voir photo) est en détentionadministrative en Égypte. « Le

régime que je subis est pire que celui descondamnés de droit commun », proteste-t-il. Comme lui, des milliers de personnessont incarcérées depuis des années enÉgypte sans avoir été ni inculpées, nijugées et, bien souvent, alors qu’unejuridiction a ordonné leur libération. Dansde nombreux cas, cette situation persistedepuis plusieurs décennies.

En vertu de la Loi relative à l’étatd’urgence, rétablie il y a 29 ans, toutepersonne simplement soupçonnée demenacer l’ordre public et la sécurité peutêtre placée en détention administrative –sans inculpation ni jugement – sur ordredu ministre de l’Intérieur.

Cette pratique a nui considérablementau bon fonctionnement de la justice enÉgypte. Elle permet d’étouffer toute critiqueà l’égard des autorités et de museler lesdissidents politiques. Elle est égalementutilisée contre des personnes soupçonnéesd’infractions de droit commun, dans le butde contourner la justice pénale.

Le temps est venu d’agir pour mettredéfinitivement fin à ce système.

AGISSEZDemandez au président égyptien de leverl’état d’urgence et d’abolir la détentionadministrative. engagez le ministre del’intérieur à relâcher les prisonniersd’opinion et les détenus administratifs dontla libération a été ordonnée par un tribunal,et à veiller à ce que les autres soientinculpés et jugés équitablement dans lesmeilleurs délais.muhammad Hosni mubarak - president, ‘abedine palace, cairo, égyptefax : +20 22 390 1998/795 8016

Habib ibrahim el adlyminister of the interiorministry of the interiorcairo, égyptefax : +20 22 796 0682

Au Kirghizistan, les défenseurs desdroits humains sont exposés àdes persécutions, car les auto-

rités tentent de réduire au silenceceux qui ont été témoins des nom-breux incendies, pillages et attaquesviolentes perpétrés en juin 2010 dansdes zones majoritairement ouzbèkesdu sud du pays.

Les autorités ne seraient pasintervenues pour empêcher lesviolences et pourraient même êtreimpliquées dans des atteintes auxdroits humains. Elles s’en prennentmaintenant aux défenseurs desdroits humains, aux journalistes et àd'autres figures de la société civilequi s'efforcent de recueillir desinformations sur les événements etleurs conséquences. Des centainesd’Ouzbeks accusés d’avoir organiséou commis des violences ont étéarrêtés. Selon certaines informations,il y a eu de nombreux cas de tortureet d’autres mauvais traitements endétention. Des détenus n’ont purecevoir des soins médicaux et n’ontpas la possibilité d’entrer en contactavec leur avocat ou leurs proches.

Le défenseur des droits humainsAzimjan Askarov (photo à droite) a été

déclaré coupable de participation aumeurtre d'un policier. Il a été violem-ment battu en détention. Les autoritéss’en sont prises à lui parce qu’il avaitcollecté des informations sur deshomicides et des incendies volon-taires visant pour l'essentiel deshabitations ouzbèkes. Le 15 septembre2010, il a été condamné à la détentionà perpétuité à l’issue d’un procèsd’une flagrante iniquité. Ses biens ontété confisqués.

Amnesty International considèreAzimjan Askarov comme un prison-nier d'opinion.

Des défenseurs des droitshumains et des avocats qui suiventces affaires ont subi les agressionsphysiques et verbales de particuliers.Parfois, des policiers et des agents del’appareil judiciaire, présents lors deces violences, n’ont rien fait ou nesont pas intervenus de manièreefficace pour y mettre un terme.

AGISSEZ veuillez demander aux autorités de libérersans condition azimjan askarov, dans lesplus brefs délais, et de faire en sorte que lesdéfenseurs des droits humains et les avocatspuissent mener leurs activités légitimes sansentrave et sans crainte d’être harcelés,appréhendés ou soumis à des violences.

envoyez vos appels à la présidente de larépublique : president roza Otunbaeva Dom pravitelstvabishkek 720003, Kirghizistanfax : +996 312 62 50 12courriel : [email protected]

vous trouverez des informations récentessur azimjan askarov à l’adressesnipr.com/1lmzyh

Une femme au milieu des ruines de lademeure familiale, détruite lors desviolences récentes au Kirghizistan(juin 2010).

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KIrGhIZISTAN : AprèS LES VIOLENCES,UNE VAGUE DE rÉprESSION CONTrELES DÉFENSEUrS DES DrOITS hUMAINS

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22 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | INTErVIEw

&rAbDEL MONIM ELGAKET ALI AGAb

Ali Agab et Abdel Monim Elgak,deux défenseurs soudanais desdroits humains, ont été contraintsde fuir leur pays en raison de leurmilitantisme. pour LE FIL, ilsévoquent les difficultés qu’ilsrencontrent et leurs raisons degarder confiance en l’avenir.

Comment est né votre intérêt pour lesdroits humains ? MONIM : J’ai découvert les droits humains àl’université, lorsque je me suis engagé dans lesmouvements d’étudiants. Quand j’étais endernière année à l’université de Khartoum,certains étudiants subissaient des violations de leurs droits fondamentaux ; l’un d’eux a étéarrêté. Le lendemain, nous avons retrouvé soncadavre dans la rue.

ALI : Quand j’étais dans le secondaire, j’ai rejointun petit groupe d’étudiants, le Frontdémocratique, qui revendiquait le respect desdroits des étudiants. C’est là que j’ai commencéà apprendre ce qu’étaient les droits, ce que celasignifiait de défendre les autres, de parler aunom de ses camarades et du peuple. Àl’université, j’ai continué à participer auxactivités du Front démocratique. À l’époque,beaucoup d’entre nous étaient arrêtés et torturés.À l’université, il régnait un climat de franchehostilité à notre égard. Ayant obtenu mondiplôme de droit, j’ai commencé à défendre despersonnes, puis j’ai rejoint le Groupe soudanaisde défense des droits humains, la principaleorganisation de défense des droits fondamentauxau Soudan. En 2000, je me suis formé aux

droits humains à l'African Centre for Democracyand Human Rights Studies, en Gambie.

quels sont, selon vous, les principauxobstacles rencontrés dans la lutte contreles atteintes aux droits humains auSoudan ?MONIM : À mon sens, ils sont essentiellement aunombre de trois. Le premier, ce sont les guerreset les conflits qui sont, en fait, déclenchés puisentretenus par le gouvernement central, dans lesud du Soudan, dans le Darfour, dans l’est oudans l’extrême nord du pays. L’un desprincipaux enjeux est donc d’obtenir une paixréelle et authentique.

Le deuxième problème, c’est la dictature, à laquelle il faut ajouter l’action politique des idéologues islamistes qui bafouentsystématiquement les droits humains depuisplus de vingt ans. Le troisième obstacle, c’est laculture du racisme et de la discrimination, quecelle-ci s’en prenne à d’autres groupes ethniques,aux femmes ou à d’autres groupes religieux.

ALI : En tant qu’avocat spécialiste des droitshumains, je pense que le principal obstacleréside dans la culture de l’impunité, qui est

fortement implantée au Soudan. Les juges nesont pas indépendants, pas plus que lesprocureurs qui travaillent au ministère de laJustice. La police n’a pas la possibilité defonctionner comme un organe neutre. Les forcesde sécurité ne protègent pas la populationsoudanaise ; elles ne lui sont d’aucune aide,d’aucun secours. Elles se bornent à défendre lePCN [le Parti du Congrès national, qui exerce lepouvoir] et à le maintenir en place. Il est trèsdifficile d’obtenir justice au Soudan.

Si vous pouviez changer une chose auSoudan, que feriez-vous ?MONIM : Je changerais la culture de racisme, dediscrimination et de marginalisation qui estencouragée par le gouvernement du Soudan. Le peuple soudanais continue à en payer le prixdans sa vie quotidienne, à travers les diversconflits qui déchirent le pays.

ALI : Je mettrais fin aux 20 et quelques annéesde régime de parti unique, qui exclut lapopulation soudanaise du pouvoir. Avec uneréelle démocratie et une société civile plusforte, le peuple soudanais pourrait enfins’engager sur le chemin de la paix et de la sécurité.

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LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | INTErVIEw | 23

maximum pour que les responsables soienttraduits en justice et répondent de leurs actes,mes clients voyaient bien que quelqu’un sesouciait d’eux et leur donnait des raisonsd’espérer. Quand je traverse une passe difficile,je repense toujours aux personnes que j’aidéfendues.

Avez-vous un message pour nos lecteurs ? MONIM : Je tiens à remercier les militants et lesmembres d’Amnesty International pour lesoutien qu’ils m’ont apporté pendant madétention. [Pour en savoir plus, voir ci-contre]

ALI : J’ai pu constater par moi-même à quel pointles victimes du Darfour et d’autres régions duSoudan apprécient le travail d’AmnestyInternational et comprennent son importance.Aussi, continuez à agir pour ceux qui n’ont pasles moyens de se faire entendre. Je vous enconjure, gardez à l’esprit qu’il faut parfois dutemps pour obtenir justice, mais qu’un jour oul’autre, on y parvient. La route est sans doutelongue, mais il faut continuer le combat pour la justice.

quelles conséquences votre action a-t-ellesur votre vie ? MONIM : Des conséquences positives et négatives.Mon action a enrichi et élargi ma vision dumonde. En revanche, et c’est là un aspectnégatif, j’ai dû quitter mon milieu d’origine àdeux reprises – je me suis exilé une premièrefois dans les années 1990 et je vis actuellementun exil involontaire.

ALI : Au Soudan, être un avocat spécialisé dansles droits humains, un défenseur des droitshumains, est toujours dangereux. Mais je suistoujours fier de mon travail, fier de défendre desgens et de faire de mon mieux pour que lespersonnes vulnérables aient au moins lapossibilité de s’exprimer.

qu’est-ce qui vous permet de restermotivé dans les moments difficiles ?MONIM : La difficulté renforce ma motivation.C’est dans l’adversité qu’il faut faire preuve decombativité, d’initiative et de dynamisme.

ALI : Les personnes qui venaient me voir pourque je les défende avaient toutes été maltraitéespar les forces de sécurité, la police ou les forcesrebelles. Elles étaient abattues et haïssaientleur propre pays. Mais comme je faisais le

Abdel Monim Elgak est un éminent défenseur de lacause des droits humains au soudan, qui se batpour que les responsables de violations rendent descomptes et que les victimes obtiennent justice.amnesty international a fait campagne en sa faveurlorsqu’il a été arrêté et torturé par le servicenational de la sûreté et du renseignement, en 2008.il a par la suite fui le nord du soudan. monim et lesdéfenseurs arrêtés en même temps que lui ontdéposé une communication contre les autoritéssoudanaises auprès de la commission africainedes droits de l'homme et des peuples, afin d’obtenirréparation pour le traitement qui leur a été infligéen détention.

Ali Agab est un avocat soudanais renommé,spécialisé dans la défense des droits humains. il atravaillé pour le centre de Khartoum pour les droitshumains et le développement de l’environnement.après l’émission par la cour pénale internationaled’un mandat d’arrêt contre le président soudanaisOmar el béchir, les autorités ont fermé le centre etali agab a fui vers le royaume-Uni, où il a obtenul’asile. il travaille actuellement pour l’africancentre for justice and peace studies.

Photo ci-dessous : Abdel Monim Elgak (à gauche) et Ali Agab.Photos © Jorn van Eck/Amnesty International, sauf indication contraire.

© Amnesty International

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Au Nicaragua, le viol et les violences sexuelles sont monnaie courante.Les victimes sont majoritairement des jeunes filles et des fillettes. Plusdes deux tiers de tous les viols signalés entre 1998 et 2008

concernaient des filles de moins de 17 ans. Près de la moitié ont été commiscontre des fillettes de 14 ans ou moins.

Malgré les preuves accablantes de l’ampleur et de la gravité duproblème, le gouvernement nicaraguayen ne traite toujours pas avec ladiligence qu’elle mérite cette situation critique, mais passée sous silence, enmatière de droits humains. Aucun plan gouvernemental à l'échelle nationale

ne permet de prévenir la violence sexuelle contre les filles, de protéger lesjeunes victimes et de leur accorder justice et réparation. Bien au contraire,des espaces où les défenseurs des droits fondamentaux des femmes et desenfants pouvaient dialoguer avec les pouvoirs publics ont été fermés parl’actuel gouvernement.

L’information est difficile d’accès pour les personnes qui ont subi desviolences sexuelles ou risquent d’en subir. De nombreuses jeunes filles sontenfermées dans des situations destructrices dont elles ne savent pascomment sortir. En raison de la stigmatisation associée aux crimes sexuels,c’est souvent la victime (et non l’auteur des faits) qui est rendue responsable.Le gouvernement n’a pas mis en place à l’échelle nationale de campagne desensibilisation visant à modifier les comportements, et de nombreuses jeunesfilles qui ont subi un viol ou d'autres atteintes sexuelles sont rejetées par leurfamille ou leur entourage lorsqu'elles en parlent. D'autres, bien plusnombreuses encore, ne prennent pas le risque d’ouvrir la bouche.

Linda avait 10 ans lorsqu’un prêtre évangélique s’est livré sur elle à desatteintes sexuelles. Quand elle a trouvé le courage nécessaire pour parler dece qu’elle avait subi, elle s’est heurtée à l’incrédulité : « Les gens m’ont ditdes choses, et comme [l’agresseur] était un prêtre évangélique, personne neme croyait. Au contraire, ils me demandaient : “Pourquoi racontes-tu deschoses pareilles ?” Aujourd’hui encore, cette réaction me fait souffrir. »

Au Nicaragua, des jeunes filles qui ont subi un violou d’autres atteintes sexuelles s’expriment etagissent pour que leurs droits soient respectés. Il faut les entendre et se mobiliser en leur faveur.Comme le dit Estefany, violée par son oncle etenceinte à l’âge de 17 ans : « Je ne veux pas êtreprise en pitié, ce que je veux, c’est votre solidarité. »

DES JEUNES FILLESDÉNONCENT LESVIOLENCES SEXUELLESAU NICArAGUA

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LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | DISpArITIONS FOrCÉES | 25

AbANDONNÉES pAr LA JUSTICE Pour celles qui arrivent à parler, la lutte à mener pour obtenir justice peut êtretraumatisante. À cause des défaillances et du manque de ressources dusystème judiciaire, il est fréquent que les poursuites échouent et que lesagresseurs restent en liberté.

La mise en place de commissariats spécialisés pour les femmes et lesenfants est certes un point positif. Mais leur nombre est insuffisant à l'échelledu pays. Beaucoup ne disposent pas des moyens nécessaires – les agentsn'ont même pas de quoi faire le plein d'essence pour aller enquêter sur lescas présumés de violences sexuelles. Dans certains cas, les fonctionnairesfont tout leur possible pour travailler correctement malgré le manque demoyens. Mais des victimes et des personnes qui s’en occupent ont égalementsignalé des comportements indélicats chez certains policiers peu formés.

Alejandra a 12 ans. Lorsqu’elle s’est adressée à la police après avoir étéviolée, elle s’est heurtée à l’incrédulité des fonctionnaires : « Ils m’ont ditd’arrêter de pleurer, que je n’avais aucune raison de pleurer, que tout celan’était pas vrai. J’ai été très choquée que les policiers disent que je mentais.Je ne pourrais jamais mentir à propos de ces choses-là. »

Les victimes de viol ou d’atteintes sexuelles dont le cas donne lieu à despoursuites abandonnent souvent celles-ci parce que la procédure judiciaireest soit trop coûteuse soit trop traumatisante. Il arrive que des audiencessoient annulées à plusieurs reprises, ce qui multiplie pour les victimes lesmoments pénibles pendant lesquels elles se préparent à comparaître devantle tribunal. Il arrive que les auteurs présumés des violences sexuelles soientlibérés sous caution sans que la surveillance et les contrôles appropriés aientété mis en place, ce qui expose les jeunes filles au risque de représailles.

Les jeunes victimes de viol ou d’atteintes sexuelles ne sont guère aidéespar les autorités pour reconstruire leur vie. Dans le meilleur des cas,certaines obtiennent une aide psychologique et juridique dispensée par descentres ou refuges indépendants pour femmes et jeunes filles, mais il arrivetrop souvent qu’aucune assistance ne soit accordée à celles qui en ontbesoin. Au Nicaragua, les foyers d’accueil pour les victimes d’abus commisdans la famille et de viol ne sont pas assez nombreux. On manque surtout delieux spécifiquement destinés aux enfants. Il existe 10 foyers gérés par desONG, qui ne reçoivent aucun soutien – financier ou autre – des pouvoirspublics. Les autorités ne financent pas davantage les centres sanshébergement, qui s'efforcent de combler les lacunes gouvernementales.Depuis l’âge de neuf ans jusqu’à ce qu’elle ait 14 ans, Connie a été violée par

son père. Elle dit l'importance de l'aide reçue dans un centre d'accueil : « J’aitrouvé la paix ici, j’ai trouvé des amies, de vraies amies, et je suis parvenue àsortir un peu du trou noir dans lequel je me trouvais. »

prIVÉES D’AIDE, prIVÉES DE ChOIX Outre les séquelles psychologiques, certaines victimes connaissent untraumatisme supplémentaire quand elles découvrent qu’elles sont enceintesde leur agresseur. Les jeunes filles qui, après avoir été violées, choisissent demener leur grossesse à terme ne reçoivent que peu ou pas d’aide de la partde l’État, ni pour les soins à donner à l’enfant, ni pour elles-mêmes et la suitede leur études, la reprise de leur travail ou l’accomplissement de leurs projetsd’avenir. Pour d’autres, l’idée de donner naissance à un enfant issu d’un violest insupportable. Dans certains cas, par ailleurs, la grossesse met en dangerla vie ou la santé de la jeune victime de viol. Mais ces jeunes filles n’ont pasle choix : une loi de 2008 fait de toutes les formes d’avortement une infractionpénale, y compris lorsque la grossesse est le résultat d'un viol. Pour unefemme que son agresseur a déjà privée de la possibilité de disposer de sonpropre corps, la législation actuelle est cruelle et inhumaine.

Le gouvernement a l’obligation de prévenir la violence sexuelle contre lesfilles au Nicaragua. Les jeunes victimes de viol et d’atteintes sexuelles ontdroit à la protection, à la justice et à la réparation. Le gouvernement doitprendre sans attendre des mesures pour que le viol ne devienne pasl’événement qui va déterminer toute la vie ultérieure de la jeune femme qui lesubit. Les autorités doivent, par-dessus tout, écouter les jeunes femmes quiont été violées. « Leurs mots ont du pouvoir ! déclare la directrice d’un centrequi travaille auprès de femmes et de jeunes filles victimes de violences àManagua. C’est le message qu’il faut faire passer aux filles ; elles doiventsentir, elles doivent savoir que leurs mots ont du pouvoir. »

Remarque : Pour protéger l’anonymat des jeunes victimes de violences

sexuelles, tous les noms ont été modifiés.

AGISSEZDemandez au président Daniel Ortega saavedra d’écouter la voix des jeunes victimes deviolences sexuelles et d’élaborer, de financer suffisamment et de mettre en œuvre un plannational global d’action pour traiter cette situation critique, mais passée sous silence, enmatière de droits humains. ce plan doit comporter des dispositions pour la prévention desviolences sexuelles, la protection des victimes, la bonne marche de la justice et l’octroi deréparations, afin que les responsables soient tenus compte de leurs actes et que lesjeunes filles et les fillettes qui ont subi des violences sexuelles puissent de nouveau espéreret rêver.

entre autres mesures visant à la réadaptation, il convient notamment d’abroger la loiérigeant en infraction pénale toute forme d’avortement, afin que les jeunes filles enceintesà la suite d’un viol puissent décider librement de la manière dont elles font face auxconséquences de cette agression sans craindre d’être emprisonnées.

envoyez vos appels à : Daniel Ortega saavedrapresidente de la república de nicaraguareparto el carmencostado Oeste del parque el carmenmanaguanicaragua

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26 | LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | AGISSEZ MAINTENANT

plus de six ans après avoir subi une expulsion forcée,environ 75 roms vivent toujours dans des cabanes etdes baraquements en tôle près d’une usine d’épura-tion, dans des conditions d’hygiène déplorables. Lesautorités locales leur ont affirmé que cette situationserait temporaire mais ne les ont pas informés d'unprojet qui viserait à les réinstaller dans des loge-ments décents.

en 2004, une centaine de roms ont été expulsésde force de logements appartenant à la municipalitéde miercurea ciuc, dans le centre de la roumanie, oùils vivaient depuis les années 1970. Les autoritésn'avaient pas entretenu le bâtiment pendant de nom-breuses années et leur ont affirmé qu'ils étaient ex-pulsés pour leur propre sécurité et que l'immeuble al-lait être détruit. La plupart de ces familles ont étéréinstallées à la périphérie de la ville, derrière une

usine d’épuration. Les autorités n’ont tenté d’étudieravec elles ni les éventuelles solutions autres que l'ex-pulsion ni les sites de réinstallation envisageables.

Désormais contraintes d'habiter aux limites de laville, ces familles sont exclues de la société et viventdans des conditions inhumaines. La puanteur des ex-créments humains imprègne l’air. Les baraquementssont surpeuplés et ne protègent ni de la chaleur, ni dela pluie. Les installations sanitaires sont totalementinadaptées, avec seulement quatre cabines de toi-lettes pour 75 personnes et un robinet d'eau potable.

Écrivez au maire de Miercurea Ciuc. Exprimezvotre préoccupation devant les actes desautorités municipales, qui ont expulsé de forcedes roms de leur logement en 2004 sans respecter les garanties internationales en

matière d'expulsion et les ont réinstallés à un emplacement où les conditions de vie sont inhumaines. Demandez-lui de veiller à ce que les familles roms soient véritablement consultées afin de décider d’un site de réinstallation et d’un logement de remplacement conformes aux conditions requises par les normes et le droit régionaux et internationaux en matière de droits humains. Envoyez vos appels à :

Mayor ráduly róbert KálmánVár tér 1. 530110, Miercurea Ciuc harghita county, roumanie Fax : +40 266 371 165 Courriel : [email protected] Formule d’appel : Dear Mayor, / Monsieur le Maire,

Monsieur le Maire,

C’est avec beaucoup d’inquiétude que j’ai appris la si-tuation déplorable de familles de Roms dans la municipalitéde Miercurea Ciuc, expulsés de leurs logements en 2004. De-puis près de six ans, 75 de ces personnes sont contraintes devivre dans des cabanes et des baraquements de tôle, situés àla périphérie de la ville, derrière une station d’épuration. Leursconditions de vie sont inhumaines : puanteur constante del’air, installations sanitaires inadaptées, un seul robinet d’eau.Les baraquements sont surpeuplés et ne protègent ni de lachaleur, ni de la pluie.

En tant que membre/sympathisant d’Amnesty Interna-tional, je tiens à vous faire part de ma vive préoccupationquant à ces expulsions qui ne respectent pas les garanties in-ternationales en la matière. Je vous demande instamment deprendre de toute urgence les mesures nécessaires pour uneconsultation véritable de ces familles roms afin de déciderd’un site de relogement conforme aux droits régionaux et inter-nationaux en matière de droits humains. Je vous en remercie.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mahaute considération.

rOUMANIE : DES FAMILLES rOMS retrouvez le dossier sur www.isavelives.be/fr/miercurea-ciuc

ÉCrIrEpOUr LESDrOITSDu bénin à la belgique, de la suisse à la corée du sud, des centaines de milliers de personnes participent tous les ans, dans le mondeentier, au marathon des lettres d’amnesty international. elles envoient des lettres, des fax et des courriels pour exiger que les droits de personnes et de groupes en danger soient respectés.

vous aussi, participez au marathon des lettres. Lisez les cinq cas d’appel et agissez pour que les droits de ces personnes et groupesmenacés soient réellement respectés et protégés. envoyez des appels et encouragez d’autres personnes à faire de même.

www.isavelives.be

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LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | AGISSEZ MAINTENANT | 27

su su nway, militante pour les droits des travailleurs,purge actuellement une peine d’emprisonnement dehuit ans et six mois dans une prison isolée, loin de safamille. selon des informations récemment relayées parles médias myanmars en exil, elle a souffert de crisesde goutte et de paludisme en 2010. elle présente éga-lement des troubles cardiaques congénitaux et des pro-blèmes d’hypertension qui ont été aggravés par sesconditions de vie en prison, où les soins médicaux re-quis par son état de santé ne lui sont pas dispensés.membre de la Ligue nationale pour la démocratie(nLD), un parti d’opposition, elle a été condamnée enapplication de lois régulièrement utilisées par les au-torités pour punir l’expression pourtant pacifique d’opi-nions politiques dissidentes.

su su nway a été arrêtée le 13 novembre 2007pour avoir placé une banderole antigouver-nementaleà yangon (rangoon), près d’un hôtel où résidait lerapporteur spécial des nations unies pour le myanmar.

celui-ci était venu sur place pour évaluer la situationdes droits humains à la suite de la répression brutaledéclenchée par les autorités envers les vastes mani-festations pacifiques de protestation contre la politiquedu gouvernement organisées en septembre 2007. Unan après son arrestation, su su nway a été condam-née à une peine de 12 ans et six mois de réclusion, quia été réduite en appel.

en août 2009, su su nway a été transférée dansla prison de Hkamti (division de sagaing),à plus de 1 600 kilomètres de yangon, la ville où ha-bitent ses parents. Or, au myanmar, les détenus comp-tent sur leur famille pour leur fournir des médica-ments et de la nourriture, et les proches de su sunway, en raison de l’éloignement, ont beaucoup de malà lui apporter les remèdes et denrées qui lui sont né-cessaires. Écrivez au ministre des Affaires étrangères et priez-le de faire le nécessaire pour que Su Su

Nway soit relâchée sans condition et dans les plus brefs délais. Demandez également, dans l’attente de sa libération, qu’elle bénéficie sans délai de soins médicaux adaptés, qu’elle soit transférée dans une prison située à proximité du domicile de sa famille, à yangon, et qu’elle puisse régulièrement consulter des avocats de son choix et recevoir la visite de ses proches. Enfin, exhortez le ministre à veiller à ce qu’elle ne soit ni torturée, ni soumise à d’autres formes de mauvais traitements. Envoyez vos appels à :

Nyan winMinistry of Foreign Affairsbldg. (19) Naypyitaw, Myanmar Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur leMinistre,

Monsieur le Ministre, C’est avec une vive inquiétude que je vous écris en fa-

veur de Su Su Way, militante pour les droits des travailleurs,arrêtée à Yangon le 13 novembre 2007. Elle a été condamnéeà 12 ans et six mois de réclusion, peine réduite en appel à huitans et six mois, pour avoir placé une banderole antigouverne-mentale près de la résidence du rapporteur spécial des Na-tions Unies venu évaluer la situation des droits humains.

En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty, jeconsidère Su Su Way comme une prisonnière d’opinion ayantexercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Jevous demande sa libération immédiate et inconditionnelle.

Elle est détenue à la prison de Hkhamti à plus de1600 km de Yangon, ville où réside sa famille. Son état desanté est déficient, elle souffre entre autres de troubles car-diaques congénitaux et d’hypertension. Les soins médicaux nelui sont pas dispensés. Je vous demande aussi que, dans l’at-tente de sa libération, elle soit transférée dans une prison plusproche de sa famille afin qu’elle puisse recevoir le traitementmédical adéquat.

Espérant que vous voudrez bien prendre ma requêteen considération, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre,l’assurance de ma haute considération.

MyANMAr : SU SU NwAy retrouvez le dossier sur www.isavelives.be/fr/susunway

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alejandro solalinde guerra est un prêtre catholique quiconsacre sa vie à donner aux migrants un lieu d’accueilsûr, à l’abri des bandes criminelles et des fonctionnaireslocaux qui les exploitent et les maltraitent. Les auteursde ces violences envers les migrants ont constammentmenacé et tenté d’intimider alejandro solalinde en rai-son de son action. sa vie est en danger.

Le père alejandro solalinde est le coordon-nateurdu centre pastoral d'aide aux migrants dans le sud-ouest du mexique et le directeur d'un refuge où les mi-grants peuvent bénéficier d’une aide humanitaire, no-tamment de soins médicaux. ce soutien apporté auxmigrants a suscité des réactions xénophobes chez cer-tains habitants de la région, qui se sont livrés à desagressions et à des actes de harcèlement, souventavec l’appui de bandes criminelles et de responsables

locaux. alejandro solalinde fait régulièrement l’objet demenaces et de tentatives d’intimidation et les autori-tés n’ont guère pris de mesures pour le protéger nipour enquêter sur les agissements à son encontre.

Le 24 juin 2008, une cinquantaine d’habitants deciudad ixtepec, la ville où alejandro solalinde travaille,sont entrés par effraction dans le refuge. Le groupe, di-rigé par des représentants des autorités municipales,dont le maire et 14 policiers, a menacé d’incendier le bâ-timent s’il n’était pas fermé dans les 48 heures. Les au-torités n’ont enquêté ni sur l’effraction ni sur les me-naces formulées par les représentants de la ville et, bienque le refuge n’ait finalement pas été détruit, l’événe-ment a avivé les craintes pour la sécurité d’alejandro so-lalinde et des migrants qu’il accueille.

Depuis 2008, alejandro solalinde est régu-lière-

ment la cible de tentatives d’intimidation. Les médiaslocaux affirment souvent – à tort – que le refuge hé-berge des migrants soupçonnés d’avoir commis des in-fractions pénales. Écrivez au ministre fédéral de l’Intérieur du Mexique et demandez-lui d’offrir une protection à Alejandro Solalinde et à ceux qui œuvrent à ses côtés, dans le respect de leurs souhaits, afin qu’ils puissent mener leur action de défense des droits humains sans crainte de représailles. Envoyez vos appels à :

Lic. José Francisco blake MoraSecretaría de Gobernación bucareli 99, 1er. piso, Col. Juárez Delegación CuauhtémocMexico DF, Cp 06600 Mexique

Monsieur le Ministre,Je vous écris en tant que membre d’Amnesty Interna-

tional, organisation de défense des droits de l’homme, politi-quement impartiale, au sujet d’un prêtre. Il s’agit de MonsieurAlejandro Solalinde Guerra, résidant à Ixtepec. Monsieur Sola-linde consacre sa vie à améliorer le sort des migrants dans sarégion, en leur donnant un lieu d’accueil, une aide humani-taire et des soins médicaux.

Mais cette action se heurte à l’hostilité d’une partiedes habitants de la région ainsi que de responsables munici-

paux et de policiers et il a été à plusieurs reprises l’objetd’actes d’agressions. Dernièrement un groupe d’habitants ac-compagnés du maire et de policiers ont menacé d’incendierles bâtiments.

Nous vous demandons, Monsieur le Ministre d’enquê-ter sur ces faits et d’accorder au père Solalinde la protectionnécessaire à la poursuite de son oeuvre charitable.

Croyez Monsieur le Ministre à ma plus haute considé-ration.

MEXIqUE : ALEJANDrO SOLALINDE GUErrA retrouvez le dossier sur www.isavelives.be/fr/alejandro

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cela fait plus de 10 ans que walid yunis ahmad est privéde liberté sans avoir été jugé ni inculpé. Des membresde l’asayish, les services de sécurité kurdes, l’ont ar-rêté le 6 février 2000 à erbil, capitale de la région kurdesemi-autonome d’irak. ensuite, durant trois ans, sa fa-mille n’a pas su où il se trouvait, ni même s’il était en-core vivant.

pendant cette période de disparition forcée, wa-lid yunis ahmad a été torturé. il est actuellement dé-tenu au siège de l’asayish gishti (la Direction généralede la sécurité), à erbil. Un peu partout en irak, des mil-liers de personnes sont, comme lui, incarcérées depuisdes années alors qu’elles n’ont été ni jugées ni incul-pées.

walid yunis ahmad appartient à la minorité turk-mène d’irak. avant son arrestation, il travaillait pourune chaîne locale de radio et de télévision qui était, sem-ble-t-il, liée au mouvement islamique du Kurdistan, unparti d’opposition islamiste. après une réunion de ce

parti à laquelle il assistait, quelqu’un l’a emmené envoiture. ce véhicule a été arrêté et fouillé par la police.affirmant avoir trouvé des explosifs, les policiers ontappréhendé walid yunis ahmad, bien qu’il ait déclarétout ignorer de ce matériel.

Les autorités kurdes soutiennent qu’elles ne peu-vent pas poursuivre walid yunis ahmad en justice parceque la loi relative à la lutte contre le terrorisme a étéadoptée six ans après son placement en détention. ilest donc privé de liberté pour une période illimitée, sansaucune perspective de jugement ni même d’inculpa-tion.

en juin 2010, une délégation d’amnesty interna-tional a rendu visite à walid yunis ahmad en prison.il a indiqué que l’action de l’organisation en sa faveuravait un effet très positif sur son moral et l’aidait à gar-der l’espoir d’être libéré un jour.Écrivez au premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan et demandez que walid yunis

Ahmad soit libéré immédiatement et sans condition, à moins qu’il ne soit inculpé d’une infraction dûment reconnue par la loi et jugé dans les meilleurs délais, à l’issue d’un procès équitable. Insistez pour que toutes les personnes détenues depuis longtemps soient remises en liberté sans délai ou bénéficient d’un procès équitable. Demandez enfin que les conditions de détention soient mises en totale conformité avec les normes internationales en la matière et que les allégations de torture ou d’autres formes de mauvais traitements donnent lieu à des enquêtes. Envoyez vos appels à :

his Excellency, Dr barham Salihprime MinisterKurdistan regional GovernmentErbil, IrakFormule d’appel : Monsieur le premier Minis-tre,

Monsieur le Premier Ministre,En tant que membre d’Amnesty International, organi-

sation de défense des droits humains, politiquement impar-tiale, je vous écris concernant le cas de Monsieur Walid YunisAhmad, citoyen irakien, appartenant à la minorité turkmène,qui est privé de liberté depuis plus de 10 ans sans avoir été niinculpé, ni jugé.

Arrêté en 2000 par la police, Monsieur Walid ad’abord été porté disparu pendant trois ans, période durant la-quelle, il aurait été torturé.

Amnesty demande la libération immédiate et sans

conditions de Monsieur Walid Yunis Ahmad, à moins qu’il nesoit reconnu coupable d’une infraction et jugé dans les meil-leurs délais.

D’après nos renseignements, des milliers de per-sonnes seraient, en Irak, incarcérées depuis des années sansavoir été ni inculpées, ni jugées.

Je vous prie respectueusement de bien vouloir faireexaminer ces cas.

Croyez, Monsieur le Premier Ministre, à ma plus hauteconsidération.

IrAK : wALID yUNIS AhMAD retrouvez le dossier sur www.isavelives.be/fr/walid

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mao Hengfeng a été arrêtée à maintes reprises pour avoirdéfendu les droits reproductifs des femmes et la causedes victimes d’expulsion forcée en chine. elle est ac-tuellement astreinte à 18 mois d’internement dans un campde « rééducation par le travail » dans la province de l’an-hui. elle a été torturée de nombreuses fois.

en juillet 2010, lors de l’audience d’examen du re-cours administratif formé contre son placement en dé-tention, mao Hengfeng a déclaré avoir souvent été bat-tue durant son séjour dans ce camp. elle a expliqué queles responsables du camp avaient forcé d’autres détenuesà l'agresser. Un jour, ces femmes ont été incitées à la frap-per deux fois à la tête avec une chaise, ce qui lui a laisséune cicatrice sur la paupière droite. Une autre fois, ellesont été contraintes de la soulever en tirant sur ses jambeset ses bras et en la pliant en deux puis de la jeter à terre,ce qui lui a causé des douleurs dans le bas du dos et au

niveau de la taille et des reins.mao Hengfeng a été astreinte à une période de « ré-

éducation par le travail » pour avoir « troublé l’ordre so-cial » après avoir manifesté devant le tribunal munici-pal intermédiaire de pékin le 25 décembre 2009 pour sou-tenir le militant des droits humains Liu xiaobo, qui étaitjugé ce même jour.

mao Hengfeng a été arrêtée à de nombreuses reprisesdepuis 2004, et sa famille s’est souvent vu refuser l’au-torisation de lui rendre visite en détention. ses prochesont appris par la suite que c’était pendant ces périodesqu’elle subissait des tortures.Écrivez aux autorités pour leur demander de libérer Mao hengfeng immédiatement et sans condition. Demandez qu’une enquête approfondie et impartiale soit ouverte sur tous les actes de torture et autres mauvais traitements dont Mao

hengfeng dit avoir été victime, et que les responsables présumés soient traduits en justice. Envoyez vos appels au directeur du département provincial de la Justice de l’Anhui :

SUN Jianxin TingzhangAnhuisheng Sifating335 huaiheluhefeishi 230061Anhuishengrépublique populaire de ChineFax : +86 551 2215000Courriel : [email protected] d’appel : Monsieur le Directeur,

Veuillez ne pas utiliser uniquement le courrier électronique mais tous les moyens de communication disponibles afin de vous assurer que votre message parviendra à son destinataire.

Monsieur le Directeur,

Je vous écris afin de vous faire part de ma vive préoc-cupation à propos de Mao Hengfeng actuellement astreinte à18 mois d’internement dans un camp de rééducation par letravail dans la province de l’Anhui. Sa condamnation pourtroubles à l’ordre social fait suite à sa participation le 25 dé-cembre 2009 à Pékin à une manifestation de soutien à un mi-litant des droits humains jugé ce jour là.

En tant que membre/sympathisant d’Amnesty Interna-

tional, je considère Mao Hengfeng comme une prisonnièred’opinion condamnée pour avoir exercé pacifiquement sondroit à la liberté d’expression. Je vous demande sa libérationimmédiate et inconditionnelle. D’autre part, durant sa déten-tion, Mao Hengfeng a fait l’objet de nombreuses tortures et demauvais traitements. Je vous demande également qu‘une en-quête impartiale soit ouverte à ce sujet et que les responsablesprésumés soient traduits en justice.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression dema haute considération.

ChINE : MAO hENGFENG retrouvez le dossier sur www.isavelives.be/fr/mao

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LE FIL D’AMNESTy | N°6 - DÉC 10/ JANV 11 | NOUVEL AN MILITANT | 29

prOGrAMME DU NOUVEL AN MILITANT29 JANVIEr 2011 à GEMbLOUX9h00 Accueil

9h30 Introduction de la journée

9h45 La campagne Dignité en 2011. Com-ment nous allons travailler sur les bidon-villes et responsabiliser les entreprises

10h45 Conférence de Anne-Marie Impe etJean-Paul Marthoz : Intégrer les droits

humains au coeur de la politique com-

munale : bonnes pratiques d’ici et d’ail-

leurs

D’ici aux élections communales de2012, quel sera le rôle des activistesd’Amnesty International ?

12h15 Lunch

13h15 Deux ateliers sur les campagnes :Droits des femmes : On envisagera ensemble lesuivi de la campagne Violences conjugales auniveau communal. La vigilence s’impose tou-jours, surtout au moment où les communes

sont interpellées dans le cadre des démarchesliées à la Charte-agenda. Atelier animé par Fran-çoise Guillitte.Justice internationale : Qu’est-ce que la justiceinternationale ? Comment Amnesty mènera cam-pagne pour la justice internationale ? Commentnous travaillerons pour la Cour pénale internatio-nale ? Quels liens avec nos actions pour le res-pect des droits fondamentaux au Congo ? Venezvous y informer, vous y outiller et poser vos ques-tions à Montserrat Carreras et Julie Robeet.

14h30 Quelques communications

15h00 Amnesty a 50 ans ! Fêtons-le 50 fois.Ensemble, nous travaillerons pour que,de Ath à Zelzate et en passant par votrecommune, le 50e anniversaire de notremouvement soit célébré comme il sedoit, tout au long mois de mai 2011.

16h00 Le calendrier final : où vous serez infor-més sur d’autres moments clés de l’an-née comme l’Assemblée générale,l’Université d’été, la journée Pas d’ac-cord, j’assume

16h45 Fin

nAVETTE ALLER/REToURAVEC LA GARE DE GEMbLoUx

à 9H15 ET 17H Merci de vous inscrire via le formulaire ci-dessous ou en ligne surwww.amnesty.be/nouvelanmilitant

Dès votre arrivée Humeur du jour :

Qu’allons-nous faire ensemble en 2011 ? Comment chacun, àson niveau, pourra y contribuer ?

Le « nouvel An militant », c’est LA journée de lancement del’année pour les activistes d’Amnesty International.

Ne ratez pas le départ de 2011, il sera riche d’enseignementset de rencontres pour chaque membre de groupe et chaqueactiviste d’Amnesty.

Samedi 29 janvierEspace Senghor, passage des Déportés 2, 5030 Gembloux

FoRMULAIRE D’InSCRIPTIon

AU noUVEL An MILITAnT

❍ Je participerai au Nouvel An militant, le 29

janvier 2011

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Je suis : ❍ membre/sympathisant individuel

❍ membre du groupe n° … de …❍ membre d’une coordination régionale❍ membre d’une coordination pays/thématique : . . . . . . . . . . . . . . .❍ membre du Conseil d’administration❍ membre du Secrétariat national❍ autre : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

n Je serai présent pour le lunch et souhaite ré-server un repas (prévoir 10 € sur place) : ❍ OUI ❍ NONn J’utiliserai la navette aller/retour avec la gare de Gembloux : ❍ OUI ❍ NONVous pouvez aussi vous inscrire sur le site : www.amnesty.be/nouvelanmilitant ou envoyerces informations par courriel à [email protected] ou par courrier postal à Aibf, 9 rueBerckmans, 1060 Bruxelles.

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Les « Mères de Soacha » sont devenues en Colombie le symbolede la lutte contre les exécutions extrajudiciaires et les « fauxpositifs ». Plus de 2000, dénoncés aux autorités colombiennesentre 2002 et 2009. Qui sont ces « faux positifs » de Soacha,appelés ainsi par les autorités pour les différencier des « vraispositifs », les guérilléros abattus par l'armée colombienne dansle cadre du long conflit armé que déchire le pays depuis plus de40 ans ? Il s'agit de jeunes, de milieux populaires (Soacha faitpartie de la banlieue populaire de Bogotá), éloignés de chez euxavec des promesses de travail mais kidnappés et assassinés parl'armée colombienne pour être présentés ensuite comme desguérilléros morts au combat.Luz Marina Bernal et Maria Ubilerma Sanabria, deux de cesmères étaient en Belgique, du 15 au 20 novembre, dans le cadred'une longue tournée européenne organisée par AmnestyInternational.Avant de terminer leur séjour belge en Flandres, les Mères deSoacha ont suscité un grand intérêt, à Bruxelles et à Liège, de lapart de la presse, des autorités belges et de l'Union Européenne,et de l'opinion publique. Au Botanique, plus de 100 personnessont allées écouter leur émouvant témoignage. À Liège, elles ontété reçues par des représentants du Conseil Municipal, qui ontmontré un grand intérêt et ont promis de les soutenir.En Colombie, le gouvernement a changé (le président Santos asuccédé au président Uribe en août 2010) mais la lutte contre lesviolations des droits humains se poursuit. De nombreuxdéfenseurs, et syndicalistes, ont été assassinés en 2010. Et lecombat pour la vérité, la justice et la réparation des familles des« faux positifs » n'est pas facile. En novembre 2010, AmnestyInternational a publié une Action Urgente pour dénoncer lesmenaces de mort contre William Cristancho Duarte, avocatdéfenseur des droits humains, qui soutient dans le nord du paysle combat des familles de deux paysans assassinés en octobre2007, et présentés, eux aussi, comme des guérilléros morts aucombat. Les Mères de Soacha continuent également de recevoirdes menaces…

Claudio Guthmann, coordinateur Colombie, Vénézuela et Equateur.

LES MèrES DE SOAChA EN bELGIqUE

Grâce à la mobilisationde 5.000 bénévoles dumouvement, un peuplus de 100.000bougies auront étévendues en 2010 afinqu’Amnesty puissecontinuer à mener soncombat en touteindépendance. placebreughel, bruxelles, 10décembre 2010. ©AIbF

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Les campagnes D'AMNESTy INTErNATIONALs’effOrcenT D’ObTenir La jUsTice eT LaLiberTé pOUr TOUs eT De mObiLiserL’OpiniOn pUbLiqUe pOUr Un mOnDemeiLLeUr, qUe ce sOiT LOrs De cOnfLiTsTrès méDiaTisés OU Dans Des enDrOiTsOUbLiés De La pLanèTe.

qUE pOUVEZ-VOUS FAIrE ? Dans le monde entier, des militants font la preuve qu’ilest possible de résister aux forces qui bafouent lesdroits humains. rejoignez ce mouvement mondial.combattez les marchands de peur et de haine.

adhérez à amnesty international et participez, au seind’un mouvement mondial, à la lutte contre lesatteintes aux droits fondamentaux. vous pouvez nousaider à changer les choses.

Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix.

Je désire recevoir des renseignements complémentaires sur lesconditions d’adhésion à Amnesty International.

NOM

ADrESSE

TÉL.

E-MAIL

veuillez retourner le formulaire ci-dessus à amnestyinternational, rue berckmans, 9 à 1060 bruxelles, ou parfax au 02/537.37.29.

vous pouvez aussi vous inscrire en ligne, en allant sur http://www.amnesty.be/membres

Vous pouvez agir tous les jours pour des individusen danger en vous rendant sur :http://www.isavelives.be

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UN ChANGEMENT D’ADrESSE ? TENEZ-NOUS AU INFOrMÉS!

Je change d’adresse (inscrire uniquement la nouvelle adresse).bulletin à renvoyer à amnesty international, rue berckmans, 9 à1060 bruxelles, ou par mail à michèle Ligot - [email protected].

NOM prÉNOM

N° DE MEMbrE

ADrESSE

TÉL. GSM

E-MAIL

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ENVOyEZ «AUF»AU 3313Activation gratuiteSms reçu : gratuitSms envoyé : 2 €

VOTrE GSMpEUT SAUVErDES VIES

n Inscription : envoyez le message "AUF" au numéro "3313".

n La pétition vous sera envoyée par sms le mercredi à 14h.

n répondez au message avec votre nom, prénom etcoordonnées au numéro "3313" pour signer la pétition.

n envoyez autant de réponses que vous le souhaitez. Uneseule réponse avec vos coordonnées sera reprise pour lapétition, les autres seront considérées comme don.

n Les signatures récoltées sont envoyées vers les autorités chaque mercredi suivant.

n pour se désabonner : envoyer le message "sTOp" au"3313". votre désabonnement sera effectif sans délai.

n Coût :- activation et abonnement : gratuit. - Le message que nous vous envoyons : gratuit.- Le message lorsque vous nous répondez : 2 €.

ce coût permet de financer le service et de soutenir amnesty pour l'ensemble de ses activités.

Agir par sms, c'est à la fois signer les pétitions d’Amnesty et soutenir financièrement son action.