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Le parcours quotidien de la carte de travail Travailler en sécurité sur les plates-formes élévatrices à ciseaux Le contrôle de terrain, un travail d’équipe Le parcours quotidien de la carte de travail Travailler en sécurité sur les plates-formes élévatrices à ciseaux Le contrôle de terrain, un travail d’équipe BELMINE L E J O U R N A L D E S N° 8, juillet 1999

LE JOURNAL DES BELMINE

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Le parcours quotidien de la carte de travail

Travailler en sécurité sur les plates-formes élévatrices à ciseaux

Le contrôle de terrain, un travail d’équipe

Le parcours quotidien de la carte de travail

Travailler en sécurité sur les plates-formes élévatrices à ciseaux

Le contrôle de terrain, un travail d’équipe

BELMINEL E J O U R N A L D E S

N° 8, juillet 1999

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nfin, l’été ! La famille Belmine planifie ses vacances. Excursions de pêche, randonnées àbicyclette, visite de tante Mauvaisemine qui habite la grande ville, pique-niques, baignades,

longues heures de lecture… Pourquoi ne pas en profiter pour lire votre Journal des Belmine.

Vous trouverez dans ce numéro unreportage sur Gilles Hélie, inspecteurminier qui, en mai dernier, a pris uneretraite bien méritée. Il nous parlede son souci pour la sécurité autravail et de l’évolution de cettenotion au cours de ses quaranteannées de carrière.

Ses collègues Jean-Yves Dion, RéalHunter et Marcel Ménard discutentd’une méthode sécuritaired’utilisation des plates-formesélévatrices lors des opérations desondage, de purgeage et deboulonnage. Un article à conserver.

Contrôle de terrain et soutènement, est-ce la même chose ? Vous le saurez en lisant le reportagequ’a réalisé une de nos journalistes en interviewant Jacques Perron, président du comité decontrôle de terrain de l’Association minière du Québec (AMQ). Une visite à la mine GéantDormant-Cambior vous permettra de voir comment les principes de contrôle de terrain et desoutènement sont mis en application.

Une bande dessinée, sérieuse et rigolote à la fois, vous renseigne sur le parcours quotidien de lacarte de travail. Un jeu amusant et quelques nouvelles brèves complètent ce numéro d’été 1999.

Sur la route, dans l’eau, à la maison, au chalet ou au travail, ayez la sécurité en tête. Il seraittriste d’assombrir un si bel été.

Toute l’équipe du journal se joint à la famille Belmine pour vous souhaiter de belles vacances !

SUZANNE LABRECQUE

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Photo de la page couverture : Jean-Rock Arbour, mineur, reçoit sa carte de travail des mains de Denis Gendron, contremaître-formateur à la Mine Richmont-Francœur. Photographe : Maurice Boudreau

Carnet InternetL’article portant sur le logiciel Lessystèmes de boulonnage paru dans leJournal des Belmine en octobre 1998 aretenu votre intérêt ? Vous pourrez enapprendre davantage en lisant le numérod’été du magazine Prévention au travail.

Prévention au travail est disponible aubureau de la CSST de votre région. Ilpeut également être consulté sur le siteWeb de la CSST : www.csst.qc.ca

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Au fil des années, la santé et lasécurité ont pris de l’importance

L’amélioration de l’équipementet des machines a égalementcontribué à accroître lasécurité. « Même s’il y aencore des mines tradition-nelles, il y a moins de travauxmanuels et plus de tâchesmécanisées et robotisées. »On envoie le robot dans lesendroits dangereux.

Les méthodes de travail aussiont changé. Exemple : leprogramme Tolérance zéromis de l’avant par la CSST.« Les plans et devis sontobligatoires pour chaqueexcavation ainsi qu’un plande soutènement comprenantle boulonnage et l’installation

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Gilles Hélie, inspecteur à laCommission de la santé et dela sécurité du travail (CSST),au bureau local de Val-d’Or,vient tout juste de prendre saretraite. Il a consacré 40 ansde sa vie à la santé et à lasécurité des travailleurs dansles mines et sur les chantiersde construction.

Mineur, contremaître, puiscapitaine à la mine Lamaque,de 1958 à 1976, M. Héliepeut s’enorgueillir d’avoirtravaillé, avec son équipe,plus de 125 000 heures sansaccident indemnisable par laCSST.

De 1976 à 1984, il participeaux travaux de la Baie Jamesoù il est responsable de lasanté et de la sécurité auchantier de la Centrale LaGrande - 3 pour la firme SNC-Lavallin. M. Hélie serappelle une décision des plusaudacieuse, mais justifiée,qu’il ait prise : « J’ai interditla poursuite des travaux àLG-3 pour vérifier si tout leterrain avait été nettoyé pourchercher les trous ratés. Onen a trouvé une centaine ! »

Le 13 novembre 1984, Gilles Hélie est embauchécomme inspecteur minier à laDirection régionale d’Abitibi –Téminscamingue. Pour la 2e phase des travaux à laBaie James, il demande

d’y être muté. Malgré ses 65 heures de travail parsemaine, il trouve le tempsd’aller à la pêche. Il revientensuite aux mines et, en plusde travailler comme inspecteur,il agit comme répondantprovincial pour tout ce quitouche la sécurité des ma-chines d’extraction (treuils).

L’inspecteur à la retraitepourrait parler pendant desheures et des heures de santéet de sécurité dans les mines.Il connaît des centainesd’anecdotes drôles, souventétonnantes, mais aussicertaines tragiques. « Quandun accident bête arrive,personne n’est indifférent »,souligne-t-il. Il a été untémoin privilégié de l’évolu-tion des conditions de travailet plus particulièrement de lasanté et de la sécurité dansles mines.

Évolution desconditions de travail « Il y a eu une grandeévolution. Ce n’est plus ceque c’était… », assure-t-il.Plusieurs facteurs ont faitchanger les mentalités. Lasanté et la sécurité ont prisune réelle importance.« Avant on évaluait surtoutta capacité, ta force de travail.Ce n’est plus comme ça,surtout avec la formationmodulaire obligatoire quicomprend l’enseignement desméthodes sécuritaires detravail. »

Au fil des années, la santé et lasécurité ont pris de l’importance

Gilles Hélie, inspecteur de la CSST, du temps où il travaillait à la Baie James.

« Je ne quittais pas un lieu de travail si je n’étais pas convaincu que les gars étaient en sécurité. »

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Les normes gouvernementalesde gestion des déchets dange-reux exigent que les contenantsd’huile de 20 litres soient bienégouttés puis empilés les unsdans les autres, et leurscouvercles attachés avant de lesmonter à la surface et de lesretourner aux fournisseurs.

Une opération en apparencetoute simple, mais qui setransformait chaque fois en un combat infernal entre lescontenants aux couverclesserrés et le pauvre mineurchargé de la tâche.

Un round… Deux rounds…Le mineur

finissait toujours par gagner.Son honneur était sauf… maisses doigts amochés.

Émilien Archambault, ancienmineur de développement, maintenant préposé à la recette dupuits à la mine Agnico-Eagle, division Laronde, s’est mis audéfi de résoudre ce problème. Après avoir fait un croquisrapide, il prit son chalumeau et sa soudeuse électrique. De sonatelier est sorti un banc de métal relativement lourd pour enassurer la stabilité, percé d’un trou où est glissé et solidementretenu le contenant d’huile. Le couvercle est soulevé à l’aided’un levier conçu à cette fin. L’opération s’exécute en untemps record et sans effort.

Vive l’ingéniosité !

SUZANNE LABRECQUE

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de grillage », souligne-t-il.Les lois en matière de santéet de sécurité ont égalementété un facteur significatif dechangement.

M. Hélie croit fermement que les inspecteurs sont desintervenants précieux pourfaire avancer les choses. « Si l’inspecteur est crédible,logique, honnête, habile dansle partage des responsabilités,il peut faire beaucoup. »

« Il reste du chemin àparcourir et c’est surtout surle plan de la qualité qu’il fautintervenir. » Mentionnons laqualité de l’équipement et du matériel, la qualité dansl’exécution des travaux, lerespect des méthodes detravail et des normes, le suivi assuré par les servicestechniques, etc. « Pour ce quiest de la supervision depremière ligne, très impor-tante, il y a eu beaucoupd’amélioration, mais il y aencore des progrès à faire. Ilfaut être plus rigoureux dansl’application des normes etdes méthodes. »

Gilles Hélie laisse maintenantla place à la relève, même s’ilaimait beaucoup son travail.« Les responsabilités étaientlourdes, mais c’était aussiencourageant et motivant dechanger des choses et de voirque la santé et la sécuritédevenaient de plus en plusimportantes. »

JULIANNE PILON

Tire, pousse. Tire, pousse…mes doigts !

Émilien Archambault nous présenteson invention.

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SUITE DE LA PAGE 3

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Comment la Directionrégionale et ses inspecteursminiers en sont-ils venus às’intéresser plus particulière-ment aux travaux exécutés àpartir de plates-formes éléva-trices à ciseaux et à associerles gens du milieu à leursréflexions ? Gérald Lévesque,directeur en santé-sécurité,explique : « On a constatéque plusieurs des accidentsoccasionnés par la chute de roches surviennentlorsqu’une plate-formeélévatrice est utilisée pourl’installation des boulons etdu grillage de soutènement. »Et alors ? « Ça ne devraitpas se produire, car un desavantages de cet appareil,c’est d’accroître la sécuritédes travailleurs. »

Mécanisation oblige !Aujourd’hui, plusieurs minessont mécanisées. Laméthode d’extraction ainsique le type de gisementexigent qu’on procède decette façon. Dans desgaleries hautes et larges, onse sert de plates-formesélévatrices à ciseaux pourdifférentes opérations :sondage, purgeage, bou-lonnage, installation de laventilation, etc. Ces travauxse font habituellement aprèsun sautage.

Une fois le véhicule avancéau lieu de travail et bienstabilisé sur le sol, le mineuractionne les commandes àpartir de la plate-forme.

Les ciseaux s’ouvrent etpoussent la plate-forme versle haut, rapprochant ainsi lestravailleurs de la paroirocheuse.

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Jean-Yves Dion, inspecteur minier à la Direction régionale de la CSST d’Abitibi-Témiscamingue,discute avec Réal Hunter et Marcel Ménard, ses collègues du comité de travail sur la sécurité des plates-formes élévatrices, des inspections qu’ils ont faites récemment afin d’observer lesméthodes utilisées pour travailler sur des plates-formes à ciseaux. Leur discussion porte aussisur les commentaires qu’ils ont recueillis auprès des mineurs.

Une plate-forme en métal, mesurant approximativement 3 mètres sur 2 mètres, est fixée à l’arrière d’un véhicule sur roues. Des leviers articulés(ciseaux) servent à lever la plate-forme pour la rapprocher du toit de lagalerie.

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Travailler en sécurité sur les plates-formes

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Avantages de la plate-forme à ciseaux En principe, l’utilisation de cetype de plate-forme présenteplusieurs avantages sur le plan de la sécurité. Entravaillant sur une plate-forme élévatrice, les mineurspeuvent mieux voir l’état dutoit et des parois supérieureset ainsi déceler les anomalies.Elle leur permet également de se placer en retrait parrapport à la zone qui n’estpas sécuritaire. Le sondageet le purgeage s’effectuentrelativement facilement,parce que les travailleurspeuvent utiliser une barre depurgeage plus courte etmoins lourde. Il en va demême du forage, du boulon-nage et de la pose du grillage.

La plate-forme ne doit êtreavancée que vers un empla-cement sécuritaire, car deschutes de roches risquent dese produire au moment dusondage et du purgeage.Pour travailler, le mineurdoit donc progresser du« bon terrain » vers le« mauvais terrain ». Cegrand principe doit toujoursêtre appliqué, que le travailsoit exécuté à partir du sol oud’une plate-forme élévatrice.

Autre principe : le purgeagedoit être fait complètement.Ce n’est pas parce que l’onpeut se placer plus près

des parois et du toit pourboulonner et poser le grillagequ’il faut tenir pour acquisque le grillage va retenir lesroches qui se détacheraient etles empêcher de rouler horsde portée.

On n’en sort pas, le purgeageest essentiel, il doit être bienfait et complètement fait.« On a l’air de répéter deschoses que les mineurssavent déjà, mais c’estfondamental », croit M. Lévesque. Avec ou sansplate-forme, il faut purger.

Est-ce que travailler sur uneplate-forme élévatrice necontribuerait pas à donnerune fausse impression desécurité ? Ce type d’appareilétant relativement nouveau,n’y aurait-il pas lieu derevoir les méthodes de travailpour les adapter ou pouréviter que des façons de fairenon sécuritaires nes’installent… Aussi est-ilimportant de rappeler quelorsqu’on travaille sur uneplate-forme élévatrice, toutesles règles de sécurité relativesau sondage, au purgeage etau soutènement continuentde s’appliquer. Mentionnonsentre autres :• travailler avec une barre de

bonne longueur,• respecter les plans et devis

de soutènement,

• signaler toute situationanormale,

• s’assurer d’une bonnecommunication entre lesservices techniques, lesuperviseur et les mineurs,etc.

De plus, des règles particu-lières s’appliquent à l’utilisa-tion d’une plate-formeélévatrice à ciseaux : • s’assurer qu’il y a des

garde-corps autour de laplate-forme,

• ne jamais avancer la plate-forme, pas même unepartie de celle-ci, vers desemplacements qui n’ontpas été inspectés,

• toujours bien fixer la plate-forme avant de la lever etd’entreprendre les travaux.

Au cours des prochainessemaines, le comité de travailpoursuivra ses inspections etses discussions avec lestravailleurs, les superviseurs,les services techniques et ladirection des entreprises afind’établir un consensus sur unensemble de méthodes ou denormes de sécurité à observer.À suivre !

JULIANNE PILON

élévatrices à ciseaux

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Contrôle de terrain et soutè-nement, est-ce la mêmechose ?Pas vraiment. Il y a troiséléments à distinguer, mêmes’ils sont liés : la mécaniquedes roches, le contrôle deterrain et le soutènement. La mécanique des roches estla science des roches. Elles’intéresse notamment àleurs caractéristiques, à leursmouvements, à leursréactions à différentesinterventions. Le contrôle deterrain est en quelque sortel’application de cette science.Par des observations, descalculs, des simulations etdes expériences, il a pour butde rendre les excavations oules lieux de travail sécuri-taires. Le soutènement, c’estl’ensemble des mesuresconcrètes mises en applica-tion pour effectivementcontrôler le terrain.

Quel est le but du contrôle deterrain ?Par le contrôle de terrain, etles mesures de soutènementqui en découlent, nousvoulons atteindre deuxgrands objectifs. Le premierest évidemment d’assurer lasécurité des travailleurs. Unbon soutènement empêcherales roches de tomber etpermettra d’éviter les

accidents. Le second objectifest d’ordre économique. Parune bonne caractérisation dumassif rocheux, on peutéviter d’extraire de la rochesans valeur et donc réduireles coûts associés aux heurestravaillées, au matériel, autransport, à l’usinage, etc.

Une mine peut-elle établir unprogramme de contrôle deterrain ?Bien sûr, c’est mêmeessentiel. Le contrôle deterrain doit être unepréoccupation constante, ettoute exploitation minièredoit avoir son propreprogramme de contrôle deterrain. D’ailleurs le comitéde contrôle de terrain a reçule mandat d’élaborer unprogramme type. En mai1995, un guide d’élaborationd’un tel programme a étéremis aux mines membres del’AMQ. Ce guide a été réviséen août 1997 et on y a alorsajouté une section sur lecontrôle de qualité dusoutènement minier. Il nesuffit pas de faire dusoutènement, il faut le fairebien, selon des méthodesdont on peut mesurerl’efficacité.

Quels sont les éléments d’unprogramme de soutènement ?Ce sont les servicestechniques de la mine quiétablissent le programme desoutènement et celui-ci doitêtre adapté aux besoinsparticuliers de la mine. Il n’y a pas de programmestandard, mais certainséléments sont essentiels etdoivent être inclus dans toutbon programme. Précisonségalement que si des travauxsont confiés à des entreprisesextérieures, la mine doitquand même établir unprogramme de soutènementpour ces travaux.

Le contrôle de terrain,un travail d’équipe

Tous les jours, les travailleurs miniers entendent parler de contrôle de terrain, desoutènement, de méthodes de suivi, etc. Pour clarifier ces notions, nous avons rencontréJacques Perron, directeur de la mine Gonzague-Langlois de Cambior, à Lebel-sur-Quévillon.M. Perron est aussi président du comité de contrôle de terrain de l’Association minière duQuébec (AMQ) et c’est à ce titre qu’il a bien voulu répondre à nos questions.

En mars dernier, l’AMQ s’associaità la publication du Guide pratiquedu soutènement minier, rédigépar François Charrette et JohnHadjigeorgiou, ingénieursspécialisés en contrôle de terrain.Instrument de travail supplé-mentaire efficace, le guide seralargement diffusé dans lesentreprises minières.

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Premièrement, poursouligner l’importance dusoutènement, le programmedoit comprendre unepolitique en matière decontrôle de terrain, approu-vée par le directeur de lamine. Cette politique devraitrefléter l’engagement fermede la compagnie et l’expres-sion de la volonté de ladirection de soutenir lesefforts des différents interve-nants concernés par lecontrôle de terrain. Par sonengagement, la directionsuscite l’adhésion de tous lestravailleurs.

Et les autres éléments ?Pour couvrir l’ensemble desméthodes de contrôle deterrain, le programme doitcomporter une dizained’éléments qui s’articulentautour de trois étapesprincipales : 1) caractérisation du massif

rocheux,2) préparation des plans

et devis,3) suivi. La caractérisation du massifrocheux comprend la collecteet l’organisation de toutes lesdonnées de base nécessaires.Sans cette étape, on ne saitpas où l’on va. Les servicestechniques procèdent ensuiteà l’élaboration des plans etdevis de soutènement. Cetteétape est cruciale, car c’est làqu’on conçoit le système desoutènement, qu’on prépareles devis d’installation desmoyens de soutènement etqu’on élabore les plansdétaillés d’excavation. Lesuivi, autre étape importante,permet de s’assurer que les

travaux ont été exécutésconformément aux plans etdevis et que le soutènementest efficace. C’est là aussiqu’on peut apporter desmodifications. Sans oublierqu’entre la deuxième et latroisième étape, les travauxsont exécutés par lesmineurs.

En quoi consistent cestravaux, en particulier pourle soutènement ?Il existe plusieurs moyensd’assurer la stabilité desexcavations. Le boulonnageest le plus répandu. On peutdire, sans se tromper, quedans toutes les mines, il sepose des boulons… dedifférentes sortes, de diffé-rentes longueurs. Leboulonnage doit se faireselon une méthodesécuritaire1. Il faut biensurveiller l’angle de poseainsi que le couple deserrage. Pour éviter la chutede roches, on installe ungrillage (treillis métallique).Les autres moyens que l’onpeut employer sont, selon lesbesoins, les câbles d’ancrage,le béton projeté, les piliers debéton. Quelle que soit la

méthode utilisée, il est trèsimportant qu’elle respecte les plans et devis. De plus,pour assurer un maximumd’efficacité, toute méthodedoit être conforme auxnormes établies. C’est pourcette raison que la majoritédes mines ont mis en placedes mécanismes de suivi,dont le principal estl’inspection régulière,comprenant des élémentsprécis à vérifier et devantfaire l’objet d’un rapport.Des mines ont adopté unregistre de contrôle de terrainoù sont consignés toutesituation anormale ou casparticulier. Et, quoiquemoins formelle, une bonnecommunication entre lesdivers intervenants peutgrandement faciliter lecontrôle de qualité dusoutènement.

Qui est responsable ?Il existe différents niveaux deresponsabilité, qui vont de ladirection de l’entreprise auxmineurs en passant par lesservices techniques, qui enassument la plus large part,et les superviseurs, sansoublier le coordonnateur ensanté et sécurité, lesformateurs, etc. Toutes cespersonnes doivent se parleret s’écouter, elles doiventétablir une relation deconfiance. De plus, il estessentiel qu’elles travaillentensemble, en équipe.

JULIANNE PILON

1.Pour en savoir davantage sur leboulonnage, lisez les articles « Les boulons au boulot… pourvotre sécurié » et « Tout sur leboulonnage, d’un simple clic du boutdes doigts » parus dans les numéros3 et 6 du Journal des Belmine.

Jacques Perron, directeur de la mineGonzague-Langlois de Cambior.

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La mine Cambior - GéantDormant, au nord d’Amos, a relevé ce défi. Pour voircomment les servicestechniques, les superviseurset les mineurs travaillent,nous avons suivi MarcoVachon, ingénieur, dans unevisite d’inspection des placesde travail en activité.

Dans un premier temps,l’ingénieur fait un examenvisuel de la galerie pour avoirune vue d’ensemble de l’étatdu chantier (murs, toit etsol). Est-ce que toutes lesparois et le toit ont été purgéset nettoyés ?

L’étape suivante consiste àvérifier si le devis a étérespecté. Ce devis contientdes indications sur les

travaux à exécuter : boulon-nage, installation de grillageet pose de traverses desoutènement.

Dans le premier cas, le plande soutènement comprend unschéma de boulonnage«galerie et baie de forage, toit».On y indique : «boulonsde 5 pi (1,5 m), patronrégulier 4 x 3», c’est-à-direque des boulons d’ancrage(tiges d’acier) de 5 piedsdoivent être posés à tous les4 pieds (1,3 m) dans le sensde la longueur de la galerie etdistancés de 3 pieds (1 m)dans le sens de la largeur.

Dans le second cas, pour letoit, le devis indique que dugrillage doit être ajouté enplus des boulons. Le grillage

sert à assurer la sécurité desmineurs pendant les travauxde forage. M. Vachon noussignale qu’à la mine GéantDormant, la pose de grillageest aussi une mesure deprévention parce qu’ultérieu-rement la galerie servira devoie de circulation principaleet sera donc très achalandée.Dans cette galerie, destraverses de soutènement enacier ont aussi été installéessur les murs, selon les planset devis. Le boulonnage doiten être également vérifié.

L’ingénieur procède ensuite àla vérification systématiqued’une série de boulonssélectionnés au hasard. Il regarde si chaque boulonest de la bonne longueur, s’ilest posé correctement,complètement et dans le bonangle. Il s’assure qu’aucunboulon n’est cassé. Il mesureensuite la distance qui lessépare. Il vérifie également lecouple de serrage afin des’assurer que la tension estconforme à la norme. Ainsi,dans le cas où la tension estinférieure à la norme, il fautresserrer les boulons. Si elleest supérieure, c’est signequ’il y a un problème et ilfaut porter une attentionparticulière à cette place detravail, voire recommencerles travaux. Après inspec-tion, tout boulon, grillage outraverse de soutènement jugénon conforme doit êtreremplacé.

Pour un soutènement de qualité :le suivi efficace des opérations de boulonnage

L’ingénieur Marco Vachon mesure l’espacement entre les boulons pour vérifier si les plans et devisont été correctement suivis.

Pour les mines, le défi est de taille. Comment s’assurer que les méthodes de soutènement ont été bien suivies et que les travaux ont été exécutés conformément aux normes de qualité et de sécurité en vigueur ?

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En 1799, Conrad Reeds, un garçon de 12 ans, fit une découvertesurprenante sur les terres de son père, en Caroline du Nord.Il rapporta à la maison un gros caillou jaune pesant près de 8 kilos. Ignorant qu’il s’agissait d’une énorme pépite d’or,

la famille l’utilisa comme butoir de porte. Plusieurs années plus tard, un joaillier de la région se porta acquéreur de la pépite pour à peine 3,50 $, alors qu’elle en valait facilement plusieurs milliers.

La nouvelle de la trouvaille se répandit comme une traînée de poudre et provoqua la première ruée vers l’or en Amérique,

cent ans avant celle du Klondike.

Saviez-vous que…Saviez-vous que…

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La visite que nous avonsfaite avec l’ingénieur desservices techniques fait partiedu suivi mensuel des devisde forage et de boulonnage.D’ailleurs, dans ce cas-ci, ledevis a été remis au contre-maître et aux mineurs del’équipe avant le début duforage. Ces derniers en ontpris connaissance afind’exécuter les travaux selonles normes prescrites. Lecontremaître voit à l’exécutiondes travaux et s’assure dusuivi lorsque des modifi-cations sont demandées.Chaque équipe a son propredevis mis à jour régulièrement.

Pour chaque place de travailen activité, on fait un rapportde suivi mensuel et un suividu devis de boulonnage.Ainsi, en avril, 14 places enchantier et 12 places endéveloppement ont dû êtreinspectées et les résultatsinscrits dans le rapport.

M. Vachon prend une mesure decouple (tension) sur des boulons àl’aide d’une clé dynamométrique.

Autre mesure mise en place àGéant Dormant : la vérifica-tion de conformité des plans.Les services techniquess’assurent que les travauxréalisés sont conformes auxplans de l’ingénieur. Cettevérification porte principale-ment sur les dimensions del’excavation et des points de soutirage. Les mineurs et le contremaître font descommentaires qui accompa-gnent les recommandationsdu surintendant.

Si cette méthode de suivi a d’abord fait l’objet decertaines réticences, elle est

maintenant mieux perçue.Elle s’intègre progressi-vement aux façons de faire.Rigoureusement suivie, laméthode incite les mineurs àbien travailler pour éviter dereprendre le travail et ainsiperdre du temps. Indirecte-ment, elle contribue à rendreles hommes fiers d’avoir fait du bon boulot. Dans tous les cas, elle a amélioré la performance en matière desanté et de sécurité puisqueles accidents ont diminué defaçon significative.

JULIANNE PILON

Réponse du jeu : le quatrième mineur à partir de la droite sur la ligne du haut etle quatrième mineur à partir de la droite sur l’avant-dernière ligne.

Page 12: LE JOURNAL DES BELMINE

Le Journal des Belmine estpublié par la Commission de lasanté et de la sécurité dutravail. La reproduction destextes est autorisée pourvu quela source en soit mentionnée etqu’un exemplaire soit envoyé àl’adresse suivante :

Commission de la santé etde la sécurité du travailDirection des communications1199, rue De BleuryC.P. 6056, succ. Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1

Nous tenons à remercier de leur précieuse collaboration Mme Lucette Lajeunesse ainsique MM. Jean-Yves Dion, RéalHunter, Gérald Lévesque,Marcel Ménard, GordonPerreault et Joseph Wigorski dela CSST.

Merci également auxentreprises qui ont acceptéd’ouvrir leurs portes à notrejournaliste.

Recherche et rédactionSuzanne Labrecque et Julianne Pilon

Révision linguistiqueLucie Duhamel

ProductionCarole Bégin

IllustrationsDaniel Rainville

Conception graphiqueSerreDesign!

Édition électronique Danielle Gauthier

PhotographiesMaurice Boudreau, Jean-YvesDion, Julianne Pilon

Prépresse et impressionBowne de Montréal inc.

DistributionLise Tremblay

DC 600-410-8 (99-07)ISSN 1205-6227

Voici une mine bourdonnante d’activité. À toi de trouver les deux mineurs identiques… absolument identiques ! Bonne chance !

Port de retour garanti par la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec

C.P. 1200, succursale TerminusQuébec (Québec) G1K 7E2

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Ce jeu a été tiré du site Web de la compagnie Wiley Engineering Inc., au http://rockyweb.com/wileyengRéponse à la page 11