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Formation, emploi et territoires Dossier L’Economie Sociale et Solidaire Le magazine de la Formation Professionnelle en Ile-de-France Une publication de Défi métiers www.defi-metiers.fr • n°9 - Février 2014 Nouveau site de Défi métiers P. 31 Commerce de proximité P. 32 Chomâge des jeunes P. 40 Eco- entreprises P. 36

Le magazine de la Formation Professionnelle en Ile-de-France · Le magazine de la Formation Professionnelle en Ile-de-France ... P. 40. Eco- entreprises. P. 36. 2. Sommaire En jeu

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Formation, emploi et territoires

Dossier

L’Economie Sociale et Solidaire

Le magazine de la Formation Professionnelle en Ile-de-France

Une publication de Défi métiers • www.defi-metiers.fr • n°9 - Février 2014

Nouveau site de

Défi métiersP. 31

Commerce de

proximitéP. 32

Chomâge des jeunes

P. 40

Eco- entreprises

P. 36

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Sommaire

En jeu

Tableau de bord

ActualitésDéfi métiers

FranciLiens emploi, formation et territoires est une publication de Défi métiers, le carif-oref francilien 16 av. Jean Moulin 75014 Paris Tél. : 01 56 53 32 32 Défi métiers est financé par la Préfecture de Région et le Conseil régional d’Ile-de-France

Directrice de la publication :Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers, Conseillère régionale d’Ile-de-France

Rédactrice en chef : Catherine Nasser, Directrice de Défi métiers

Rédacteurs : Pauline Baumgartner, Fabienne Beaumelou, Morad Ben Mezian, Gilles Bensaïd, Michelle Bourdier, Laurence Chaigneau, Céline Desserre, Agnès Goubin, Catherine Gwet, Patricia Holl, Dominique Lebon, Hélène Lerosier, Frédérique Marcelle, Faïssa Moustapha, Yota Mylona, Béatrice Pardini, Annie Poullalié, Dominique Ryan

Coordination éditoriale :Céline Desserre

Secrétaire de rédaction :Emmanuelle Vignerot

Conception/réalisation : Défi métiers. Bruno Lisch Crédits photo : L’Atelier Ile-de-France, Défi métiers, Pôle emploi - Fotolia : © olesiabilkei, © faucilhon, © Christophe Fouquin, © Robert Kneschke, © sculpies, © diego cervo, © apops, © auremar, © gwimages, © Rob, © Lotharingia, © TMAX, © juniart, © Pixel & Création, © Monkey Business, © pressmaster, © barneyboogles

Impression : Edicolor

FranciLiens n° 9Février 2014

ISSN : 2271-3034

Territoires en action

Au-delà de l’Ile-de-France

Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

Agir sur les territoires : de la concertation à l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8

VAE : Les données des certificateurs publics en 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10

Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.12

Dossier : L’Economie Sociale et Solidaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

L’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25

Ateliers utilisateurs DOKELIO Ile-de-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 29

Nouveau site de Défi métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31

Le commerce de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32

Le microcrédit du Crédit Municipal de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 34

Réflexions sur le SPO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38

L’union européenne face au chômage des jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 40

Bilan et perspectives de la mission VAE en région. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 42

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3FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

L’année 2014 commence bien ! Le nouveau site Défi métiers est en ligne, dynamique, ergonomique et riche de nouvelles informations et de témoignages variés.

« FranciLiens, le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France » poursuit sa route avec son dossier sur

l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), un nouveau modèle socio-économique.

Fondée sur un principe de solidarité et d’utilité sociale, l’ESS connaît, en ces temps de crise, une croissance remarquable : elle a permis la création de 440 000 emplois nouveaux, le secteur compte plus de deux millions de salariés. En Ile-de-France, l’ESS est essentiellement portée par le monde associatif qui propose un

service de proximité et donc des emplois non délocalisables. Des milliers d’emplois

sont attendus dans le secteur de la petite enfance, de l’éducation et de la filière « verte ».

La formation à ces métiers impactera à n’en pas douter l’appareil de formation francilien. Un projet de loi,

attendu à l’Assemblée nationale ce printemps, vise à structurer et à développer le financement de ce secteur prometteur.

Au sommaire de ce numéro, la nouvelle Cité des métiers qui ouvre ses portes dans le Val-de-Marne, un zoom sur les emplois dans le secteur du commerce de proximité en Ile-de-France… Nous veillons à partager avec vous l’information sur les territoires et sur les acteurs franciliens.

Nous vous proposons également de participer à différents ateliers organisés par Défi métiers. Ils vous permettront de mieux comprendre les dispositifs de formation financés par les pouvoirs publics et d’optimiser l’utilisation de DOKELIO Ile-de-France.

Pour compléter cette information, nous vous invitons, le 25 février 2014, au premier Rendez-vous de la formation de l’année, sur le projet de loi concernant la formation professionnelle. Il est organisé par Défi métiers.

Vous êtes tous les bienvenus.

Réservez vos places sans attendre (entrée gratuite) !

Bonne lecture.

Hella Kribi-Romdhane,

Présidente de Défi métiers, Conseillère régionale

L’ESS a permis la création de 440 000 emplois nouveaux, le secteur compte plus de deux millions de salariés

EditoEdito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3

Agir sur les territoires : de la concertation à l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4

En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8

VAE : Les données des certificateurs publics en 2011 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10

Agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.12

Dossier : L’Economie Sociale et Solidaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13

L’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25

Ateliers utilisateurs DOKELIO Ile-de-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 29

Nouveau site de Défi métiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31

Le commerce de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32

Le microcrédit du Crédit Municipal de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 34

Réflexions sur le SPO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38

L’union européenne face au chômage des jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 40

Bilan et perspectives de la mission VAE en région. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 42

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Outil des partenaires sociaux, le FPSPP a pour mission d’assurer la redistribution d’une partie des fonds versés par les entreprises (péréquation) pour la qualification des salariés et des chômeurs dans l’objectif de leur maintien ou leur retour à l’emploi. Les axes de son intervention ont été définis dans une convention-cadre signée par l’Etat et le FPSPP le 12 février 2013.

L’Accord National Interprofessionnel (ANI) conclu le 3 octobre 2013, réactualise la mission du FPSPP tandis qu’un accord cadre national, signé le 9 octobre 2013 par le Comité Paritaire National pour la Formation Professionnelle (CPNFP), l’Etat et l’Association des Régions de France (ARF) précise les modalités de son intervention sur les territoires.

La dynamique de territorialisation de l’action publique n’est pas nouvelle. Depuis trente ans, la double démarche de déconcentration et de décentralisation s’accompagne de l’injonction/ambition d’adapter les politiques publiques nationales d’emploi et de formation professionnelle aux spécificités des territoires dans l’objectif de répondre - avec efficacité et si possible, avec efficience - aux besoins des bénéficiaires. En proximité directe avec ces derniers, les acteurs de l’intermédiation (Pôle emploi, Missions Locales, Maisons de l’Emploi et de la Formation - MEF, Plan Locaux pour l’Insertion et l’Emploi - PLIE, etc.) ont vu leur rôle renforcé et structuré au sein d’un service public de l’emploi régional, cette « horloge fine » pour reprendre l’expression de Jean Marimbert.

La forte singularité des territoires et la grande hétérogénéité de situations et de compétences ont contrecarré l’idée d’une modalité de mise en œuvre standard portée par les seuls pouvoirs publics. La concertation entre les acteurs et la coordination de leurs interventions est devenue la norme, tant dans la prise de décision et sa déclinaison sur les territoires que dans les modalités de collaboration opérationnelle.

Le projet de loi intègre le transfert des compétences aux Régions en matière de formation professionnelle. Dans la logique de concertation évoquée plus haut, elles seront amenées à répondre aux besoins d’animation des dynamiques partenariales. Selon quelles modalités

Agir sur les territoires : de la concertation à l’action

Par Michelle Bourdier

Exemple emblématique en matière de territorialisation des politiques publiques de formation, le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (FPSPP) a fait l’objet d’un accord Partenaires sociaux/Etat/Régions qui précise les modalités de son intervention sur les territoires. L’Ile-de-France avait pris un peu d’avance sur la mise en pratique d’actions concertées avec la Convention tripartite pour la sécurisation des parcours professionnels. Entre cadrage institutionnel et expérience de terrain, quelques constats invitent à questionner le rôle des partenaires sociaux.

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intervenir et sur quel périmètre ? Comment décliner sur les territoires des décisions concertées prises au niveau régional ?

L’exemple de Convention tri-partie pour la sécurisation des parcours

En matière de for mat ion professionnelle, l’Ile-de-France peut se prévaloir d’avoir anticipé ces nouveaux accords. En effet, pour faire face à la crise économique, l’Etat, la Région et les Partenaires sociaux ont signé, en 2009, pour deux ans la Convention tripartite « Actions concertées pour la sécurisation des parcours professionnels et la consolidation de l’emploi en Ile-de-France » (voir encadré). Sa gouvernance régionale (comité stratégique avec appui d’un groupe technique) a opté pour une double approche sectorielle et territoriale. La convention visait plus particulièrement les actifs des TPE PME avec le leitmotiv de « former plutôt que licencier », pour maintenir en emploi ou favoriser les mobilités. Les modalités d’intervention « à chaud » ont soulevé la question du repérage des situations à risque. La crise s’enracinant, les signataires ont renouvelé leur engagement avec l’ambition d’une intervention plus structurante qui a souligné, « à froid », la nécessité d’anticiper. Ces années de mise en pratique sur les territoires et sur certains secteurs d’activité touchés par les mutations économiques apportent un éclairage sur les difficultés rencontrées et les opportunités de collaboration.

Repérer les situations à risque

La double approche sectorielle et territoriale choisie par la gouvernance régionale interroge les modalités d’intervention. Faut-il faire émerger des projets des territoires et dans ce cas, sur quel périmètre : politico-administratif, géographique, historique, sociologique, par bassin d’emploi, peu pertinent en Ile-de-de-France ? Faut-il appuyer les dynamiques locales en place et retenir le périmètre défini par les acteurs comme pertinent pour réussir leur projet commun, le fameux « territoire de projet 1» ? Selon quels critères et quelles priorités ? L’entrée sectorielle renvoie au repérage des situations où l’activité

1 En Ile-de-France, le territoire des Pactes est défini par les acteurs du projet tandis que dix « territoires de projets » ont été définis pour les contrats de développement territorial du Grand Paris.

En matière d’anticipation de l’activité et des besoins de compétences, l’ANI propose de renforcer le rôle des branches

des entreprises, et par conséquent l’emploi, sont en danger. Les TPE PME ne sont pas les mieux armées pour anticiper quand leur

visibilité sur leur activité n’excède pas six mois. Les entreprises hésitent à communiquer sur leurs difficultés. Elles redoutent de voir leur image dégradée auprès de leurs clients, des banques et de leurs fournisseurs. La demande administrative d’activité partielle constitue un indicateur mais constitue un signal tardif qui laisse peu de temps pour élaborer des solutions concertées. Quels sont alors les indices, les signes avant-coureurs auxquels une gouvernance régionale doit être vigilante ? Et par quel circuit les collecter ?

Continuité de décision et information : le rôle des partenaires sociaux

Le repérage des situations à risque dans les TPE-PME sur les

territoires - et au-delà, la question de l’anticipation - interroge sur la relation entre les institutions et les entreprises et sur le rôle des partenaires sociaux. Comment une décision prise par les partenaires sociaux au sein d’une instance de gouvernance régionale se décline-t-elle dans les unités locales ou au sein des conseils d’administration des opérateurs comme les OPCA ?

Dans le cadre de la Convention tripartite, un accompagnement spécifique peut être mis en place pour des salariés fragilisés. Les employeurs ne facilitent pas toujours l’information car ils redoutent un impact négatif sur le climat social. Comment alors toucher les salariés ? Les syndicats sont-ils en situation de constituer des relais d’infor-mation notamment dans les TPE où le taux de syndicalisation est faible ? L’expérience francilienne a montré qu’une information des salariés dans les lieux publics, comme la gare RER ou à la sandwicherie, constitue une alternative efficace.

Enfin, quand ils sont informés, nombre de salariés entretiennent l’espoir que les difficultés s’aplanissent et qu’ils conservent leur emploi. Ils ne s’engagent dans les dispositifs d’accompagnement que dos au mur. S’il se comprend, leur attentisme hypothèque la période de prise en charge, ce qui est particulièrement dommageable pour des projets de formation qui demandent un temps de maturation.

FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

En jeu

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Actions concertées

pour la sécurisation des

parcours professionnels et la consolidation de

l’emploi en Ile-de-FranceLa Convention tripartite « Actions concertées pour la sécurisation

des parcours professionnels et la consolidation de l’emploi en Ile-de-France » concrétise la volonté de l’Etat, de la Région et des partenaires

sociaux de joindre leurs efforts pour accompagner les salariés des TPE-PME en situation de fragilité. Reconduite en 2011, elle a été signée par la

DIRECCTE Ile-de-France, le Conseil régional d’Ile-de-France, la CGPME Ile-de-France, le MEDEF Ile-de-France, la CGT Ile-de-France, la CFDT Ile-de-France, la

CFE CGC Ile-de-France, la CFTC Ile-de-France, FO Ile-de-France et l’UPA Ile-de-France. Pôle emploi, le Fongecif Ile-de-France, Agefos PME Ile-de-France, Opcalia

Ile-de-France, l’Aract Ile-de-France, l’Afpa Ile-de-France et l’ARD. Défi métiers, le carif-oref francilien, en assure le secrétariat technique.

La convention tripartite vise à accompagner les secteurs professionnels, les entreprises, les territoires et les actifs franciliens autour de plusieurs objectifs :

- L’anticipation des conséquences des mutations économiques sur l’emploi et les compétences, notamment dans les TPE-PME et les entreprises de l’artisanat ;

- Le maintien en emploi des salariés dans les entreprises confrontées à l’accélération des mutations économiques, technologiques, environnementales et sociétales ;- La consolidation de l’emploi par la valorisation notamment des actions de formation des salariés dans le cadre des périodes d’activité partielle ;- Le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi, en accompagnant les Franciliens concernés dans la construction de leurs choix d’évolution professionnelle, salariée ou entrepreneuriale ;- Le développement de l’emploi dans les secteurs et territoires en développement ou à potentiel ;- Le développement de la mobilité professionnelle choisie des actifs franciliens vers les métiers en croissance et les métiers en tension.

La concertation entre les acteurs prend alors tout son sens pour articuler les dispositifs et étendre les financements. La convention francilienne a bien des fois permis de lever des freins techniques, ouvrant la voie à une évolution de certains dispositifs nationaux.

Le rôle des branches

La Convention tripartite pour la sécurisation des parcours offre un bel exemple de partenariat réussi avec la branche2 de la bijouterie-joaillerie-orfèvrerie-pierres. La branche a rendu possible la mobilisation de très petites entreprises fortement

2 Une branche (ou branche d’activité) re-groupe les entreprises d’un même secteur d’activité et relevant d’un accord ou d’une convention collective.

concurrentes autour d’objectifs commun de développement de compétences. Elle s’est depuis engagée dans une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) nationale.

En matière d’anticipation de l’activité et des besoins de compétences, l’ANI propose de renforcer le rôle des branches. Les travaux de leurs Observatoires Prospectifs

des Métiers et des Qualifications (OPMQ) permettraient, d’une part, d’informer les salariés lors de l’entretien professionnel et, d’autre part, d’alimenter les Observatoires Régionaux Emploi-Formation (OREF). La

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France compte aujourd’hui près d’un millier de branches (255 dans le domaine agricole et près de 700 dans le secteur privé). Rares sont celles qui ont une représentation territoriale. Même si la tendance est d’en ramener le nombre à une centaine en dix ans, comment synthétiser toutes les données et construire une information de qualité permettant d’orienter l’appareil de formation et les actifs ?

La qualité d’une démarche partenariale se nourrit de la confiance entre les acteurs : pour échanger des informations sensibles, pour faciliter les articulations financières et l’évolution de dispositifs et enfin pour évoquer les évolutions d’une activité et des métiers avec les pouvoirs publics et les salariés.

Confiance aussi en l’information pour faire des choix de formation et d’évolution professionnelle. Car avec le Compte Personnel de Formation (CPF) proposé par l’ANI et repris dans le projet de loi, la tutelle du prescripteur et de l’employeur pour l’accès à la formation s’estompe. L’autonomie croissante des personnes sur la gestion de leurs compétences devra s’appuyer sur une information actualisée, fiable, objective et… accessible à tous.

La confiance se construit dans la durée. Or, les entreprises et les pouvoirs publics ont des temporalités et des objectifs différents : temps de la décision concertée, intérêt général et urgence sociale pour les uns, réactivité et développement économique pour les autres. Ces logiques doivent s’articuler pour favoriser l’émergence d’un nouveau dialogue social dans une plus grande responsabilisation de l’ensemble des acteurs.

Besoin d’y voir plus clair sur la formation professionnelle

en Ile-de-France ?

Participez aux JIRIF de Défi métiers,

les Journées Inter-Réseaux d’Information sur la Formation !

Les JIRIF sont proposées aux professionnels de la formation et de l’emploi pour mieux comprendre le

fonctionnement de la formation professionnelle.

L’inscription est gratuite

Mises en place à l’initiative de Pôle emploi, du Conseil régional d’Ile-de-France, de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) et de Défi métiers, les JIRIF sont animées, par le carif-oref francilien, une fois par mois dans ses locaux.

Vous êtes conseiller professionnel à Pôle emploi, dans une Mission Locale, une Maison de l’Emploi, du réseau Cap Emploi ou d’un PLIE… Vous êtes un partenaire de l’emploi-formation sur les territoires (Conseil général, collectivités…).

Réservez dès aujourd’hui votre place à une prochaine JIRIF auprès de Frédérique Marcelle :[email protected]

Défi métiers16 avenue Jean Moulin - 75014 Paris

Au programme de la Journée :

• Les dispositifs de formation en Ile-de-France : dispositifs d’accès immédiat à l’emploi, de remise à niveau et dispositifs collectifs et individuels de formations

• Les acteurs : rôles et complémentarité

• Comprendre les logiques de la prescription (former pour un emploi, actions individualisées…)

• La rémunération pendant la formation

• Les formations sanitaires et sociales

• L’accompagnement et le départ en formation des personnes en situation de handicap

• Rechercher une offre de formation sur le site de Défi métiers www.defi-metiers.fr

Calendrier 2014

• Mardi 11 mars• Mardi 1er avril• Mardi 13 mai• Mardi 17 juin• Mardi 1er juillet• Mardi 9 septembre• Mardi 7 octobre• Mardi 4 novembre• Mardi 9 décembre

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Contrat de professionnalisation : des embauches en baisse en 2012Analyse de la Dares sur les embauches en contrat de profes-sionnalisation en 2012 : 156 000 nouveaux contrats signés, soit une baisse de 10 % en un an après une hausse de 13 % entre 2010 et 2011. Cette baisse est particuliè-rement prononcée dans les secteurs de la construction (-12 %) et du ter-tiaire (-2 %). Ce repli s’accompagne d’un raccourcissement de la durée moyenne des contrats (ou actions) de professionnalisation.

Les diplômés de niveau Baccalauréat et supérieur en sont les principaux bénéficiaires, avec plus de 70 % des entrées. L’âge moyen des nouveaux entrants continue d’augmenter, 20 % des personnes embauchées en 2012 sont âgées de 26 ans ou plus contre 16 % en 2010.

Dares Analyses, n° 075, décembre 2013, 9 p.

Sur le site Défi métiers : fiche dispositif « Contrat de professionnalisation »

L’accès à la formation plus difficile pour les chômeursL’enquête Insee « Formations et Emploi » sur les dernières évolutions du système éducatif, l’insertion des jeunes et l’accès à la formation tout au long de la vie s’articule autour de trois axes : le rôle du diplôme

dans la vie active, les bénéficiaires de la formation professionnelle, l’insertion des jeunes non diplômés.Ces derniers accèdent cinq fois moins facilement à l’emploi que les jeunes diplômés. Cette tendance s’est accentuée avec la crise. Autre conséquence du repli économique : l’entrée des jeunes sur le marché du travail est marquée par des salaires moins élevés.Les diplômés accèdent plus facilement à la formation professionnelle que les non-diplômés et les actifs en emploi sont 49 % à avoir bénéficié d’une formation au cours des douze derniers mois contre 28 % des demandeurs d’emploi.

MARTINELLI Daniel, MINNI Claude, Insee, Formations et emploi, édition 2013, 12 p.

15 propositions pour une approche responsable et durable de la formation professionnelle

Publication du rapport de Michel Fourmy, expert en management des Ressources Humaines, sur la réforme de la formation professionnelle qui identifie. Quatre leviers de réforme et quinze propositions :

• Définir un schéma directeur global des changements à conduire sur trois ans sous la responsabilité d’un Comité de pilotage interprofessionnel ;

• Rendre chacun acteur de son employabilité par l’apprentissage tout au long de la vie ;

• Faire de la région l’épicentre de la réforme ;

• Valoriser le rôle et renforcer la responsabilité sociétale des entreprises.

Sur le site Défi métiers : dossier « RSE et Formation »

+13 %

-10 %

2010

-201

1

2012

Contrats de pro

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9FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

VAE : le nombre de diplômes délivrés se stabilise20 800 candidatures à un diplôme technologique ou professionnel de l’Education nationale ont été examinées par un jury de VAE en 2012 (-1 % par rapport à 2011). 13 600 candidats ont obtenu une validation totale du diplôme postulé (+ 0,5 % par rapport à 2011).

Le CAP « Petite enfance » recule pour la première fois depuis 2003. Il reste toutefois le premier diplôme demandé avec 16 % des dossiers examinés et 18 % des validations totales. Il est suivi par le Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé (DEES) et par le Diplôme d’Etat de Moniteur Educateur (DEME).

ABRIAC Dominique, DEPP, Note d’information, n° 13.27, novembre 2013, 4 p.

Sur le site Défi métiers : dossier « Faire une VAE en Ile-de-France »

Mutations économiques et développement local

Un arrêté du 18 décembre 2013 porte par avenant des modifications au cahier des charges des Maisons de l’Emploi. Il recentre leurs missions sur deux axes prioritaires : l’anticipation des mutations économiques et le développement local de l’emploi.

Cet avenant indique qu’à compter de 2014, l’intervention financière de l’État recentre l’intervention des Maisons de l’Emploi sur l’anticipation et l’accompagnement des mutations économiques et sur l’appui aux actions de développement local de l’emploi. L’intervention financière de l’Etat sur ces axes est limitée à 60 %. En revanche, les Maisons de l’Emploi pourront continuer à mettre en place d’autres actions financées cette fois-ci par les collectivités territoriales ou d’autres acteurs.

Arrêté du 18 décembre 2013, publié au Journal officiel du samedi 28 décembre 2013.

Essor des métiers de la garde d’enfants1,6 million de salariés travaillent pour des particuliers dont 29 % d’assistantes maternelles. Cette part a crû de plus de trois points en quatre ans. Neuf salariés sur dix sont des femmes et deux sur cinq ont 50 ans ou plus. Entre 2008 et 2012, le revenu annuel moyen des salariés a augmenté de 10 % en euros constants ; hausse liée à l’accroissement du nombre d’assistantes maternelles. Ces dernières ont touché, en 2011, les rémunérations les plus importantes, avec un revenu de 10 200 euros, soit presque le double des autres salariés de particuliers (5 200 euros).

Pour la majorité d’entre eux, cette activité constitue leur source principale de revenu professionnel.

PIOT Franck, Insee Première, n° 1472, novembre 2013, 4 p.

Sur le site Défi métiers : Focale n°20 « Les établissements d’accueil de jeunes

enfants en Ile-de-France et leurs équipes »

En bref

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Tableau de bordVAE : Les données des certificateurs publics en 2011 Par Catherine Gwet

Les certifications les plus visées en Ile-de-France

Certifications visées Ministère certificateur Niveau

Nombre de personnes

présentées au jury en 2011

Diplôme d’Etat Aide soignant Affaires sociales et santé V 1 257

Diplôme d’Etat Auxiliaire de vie sociale Affaires sociales et santé V 758

CAP Petite enfance Education nationale V 707

Diplôme d’Etat Auxiliaire de puériculture Affaires sociales et santé V 559

Diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé Education nationale III 397

Diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants

Affaires sociales et santé III 251

Assistant(e) de vie aux familles Travail V 247*

BTS assistant manager Education nationale III 218

Bac Pro Secrétariat Education nationale IV 187

BTS Comptabilité et gestion des organisations

Education nationale III 184

Diplôme d’Etat Aide médico-psychologique

Affaires sociales et santé V 165

BTS management des unités commerciales

Education nationale III 162

BP Coiffure styliste visagiste Education nationale IV 137

Diplôme d’Etat Assistante familiale Affaires sociales et santé IV 117

Diplôme d’Etat de Moniteur éducateur Education nationale III 115* Cette donnée correspond au nombre de personnes ayant déposé un dossier déclaré recevable et non au nombre de personnes présentées au

jury

11 069 personnes ont déposé un dossier de demande de VAE déclaré recevable en 2011. 60 % de ces demandes concernent une certification du ministère de l’Education nationale. Le ministère des Affaires sociales et de la santé est le second certificateur en termes de dossiers jugés recevables. Il représente près de 24 % de ceux-ci.

Les données ici sont partielles. Il manque à notre information quelques certificateurs publics tels que le ministère de la Défense, le ministère de la Culture et de la communication, le ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et un certain nombre d’établissements de l’enseignement supérieur1.

1 Pour l’année 2011, nous avons obtenu les données de quatre universités (sur 17 en Ile-de-France), du CNAM et du CELSA.

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11FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Tableau de bordde la formation professionnelle en Ile-de-France

Ministères certificateurs

Nombre de personnes

Part des certificateurs Hommes Part des

hommes Femmes Part des femmes

Education Nationale 6 664 60 % 2 165 32 % 4 499 68 %

Affaires sociales et santé 2 604 24 % 156 6 % 2 448 94 %

Ministère du travail 901 8 % 332 37 % 569 63 %

Sports et jeunesse 330 3 % 218 66 % 112 34 %

Enseignement supérieur 570 5 % 264 46 % 306 54 %

Total 11 069 100 % 3 135 28 % 7 934 72 %

Niveau des certifications visées en VAE

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

Educationnationale

Travail Affaires sociales et santé

3 085

265

1 837

1477 232 7

186 476

2 076

368

154

6

Niveau de certifications visées en VAE pour les principaux ministères

Caractéristiques par certificateur des personnes ayant déposé un dossier recevable de VAE

Pour les ministères de l’Education nationale, des Affaires sociales et de la santé et le ministère du Travail, les dossiers recevables visent majoritairement des certifications de niveau V ou III.

niveaux I et II

niveau III

niveau IV

niveau V

4 029

2 029

3 685

426

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AgendaRendez-vous de la formation de Défi métiers : Enjeux de la réforme de la formation professionnelle

> Le 25 février 2014 de 9h30 à 12h30 A l’hémicycle du Conseil régional d’Ile-de-France 57 rue de Babylone, 75007 Paris

Compte personnel formation, rôle des OPCA, décentralisation, contrôle de la formation, etc.Ces nouvelles dispositions contribueront-elles à résoudre les différents maux de la formation professionnelle, tels l’accès des publics les plus éloignés de la qualification ? Quels impacts pour les acteurs de l’emploi-formation ?

Entrée gratuite, inscription obligatoire :http://www.eventbrite.fr/e/billets-enjeux-de-la-reforme-de-la-formation-professionnelle-10288891351

Salon de l’apprentissage et de l’alternance de l’Est-Parisien> Du 21 au 22 Mars 2014 de 10h00 à 18h00

Dôme de Disney, 77777 Marne-la-Vallée

Cette seconde édition est organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Seine-et-Marne (CCI) en partenariat avec l’Etudiant, l’UPEC et l’Université Paris Est Marne-la-Vallée. Elle propose une mise en relation directe avec les spécialistes de l’alternance qui informeront sur les contrats d’apprentissage, les contrats de professionnalisation et les filières accessibles par ce biais. Les exposants présenteront les formations accessibles par cette formule, les diplômes porteurs et les métiers qui recrutent. Des conférences sont également prévues.

Pour en savoir plus :www.letudiant.fr

Salon de la Formation et de l’évolution professionnelle> Du 22 au 23 mars 2014 de 10h00 à 18h00

Parc des expositions, Pavillon 2.1, place de la porte de Versailles, 75015 Paris

Cette 18ème édition est organisée par pourseformer.fr en partenariat avec le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Elle permet la rencontre avec les acteurs de la formation professionnelle, des conseillers, des responsables de formation des organismes. Rendez-vous incontournable pour ceux qui souhaitent changer de métier, obtenir un diplôme, utiliser leur Droit Individuel à la Formation (DIF) ou entreprendre un Congé Individuel de Formation (CIF).

Pour en savoir plus :www.pourseformer.fr

Les JIRIF à Défi métiers> 11 mars, 1er avril, 13 mai, 17 juin, 1er juillet, 9 septembre, 7 octobre et 4 novembre

2014 de 9h00 à 17h30 16 avenue Jean Moulin, 75014 Paris

Défi métiers organise des Journées Inter-réseaux d’Information sur la Formation en Ile-de-France (JIRIF) à destination des professionnels de l’Accueil, Information et Orientation (AIO) et des partenaires de l’emploi formation sur les territoires.

Pour en savoir plus, contactez Frédérique Marcelle :

[email protected]

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Tableau de bord

L’Economie Sociale

et solidaire

Dossier

FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

• Qu’est-cel’EconomieSocialeetSolidaire(ESS) ?

• Leprojetdeloirelatifàl’ESS:présentationetperspectives

• L’ESSsurlesterritoires:lesPTCE

• Laformationdesdirigeantsdel’ESS

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Qu’est-cequel’EconomieSocialeetSolidaire(ESS)?

ParAgnèsGoubin

Définition

Le concept d’Economie Sociale et Solidaire (ESS) désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.

Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l’utilisation des bénéfices qu’elles réalisent : ils sont majoritairement consacrés au maintien ou au développement de l’entreprise et non à la rémunération du capital. De plus, les réserves ne peuvent pas être distribuées.

L’ESS portant de nombreuses activités d’utilité sociale, ses modèles économiques sont dits hybrides en raison d’une part importante de ressources publiques.

L’ESSenIle-de-France

Elle est principalement constituée d’associations (90,5 %), de coopératives (5,6 %), de mutuelles (2,4 %) et de fondations (1,5 %). La part d’associations est plus élevée en Ile-de-France que sur l’ensemble du territoire (90,5 % contre 78 %). La part de salariés appartenant à l’ESS est plus faible dans la région que dans la France entière (7 % contre 10 %).

La région compte 13 % de l’ensemble des entreprises de l’ESS.

Lesacteursrégionauxdel’ESS

Les Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire (CRESS)sont présentes dans toutes les régions. Elles sont des associations représentatives et transversales ayant vocation à réunir les acteurs de l’ESS de leur territoire. Elles ont trois grandes missions à l’échelle régionale : structurer et représenter l’ESS, la faire connaître et accompagner le développement de ses entreprises et de ses filières.

L’Atelierest le centre de ressource régional de l’ESS créé à l’initiative du Conseil régional d’Ile-de-France, de la CRESS Ile-de-France, de diverses collectivités territoriales et de l’ensemble des acteurs du secteur. Son objectif est de favoriser le développement et la promotion de l’ESS sur le territoire. Il conseille les futurs entrepreneurs dans le lancement et l’amorçage de leur entreprise. L’Atelier accompagne également les collectivités territoriales. Enfin, il promeut l’ESS en sensibilisant le grand public par le biais de la consommation responsable et de l’entrepreneuriat social.

L’Observatoire de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France a été créé en 2010 par l’Atelier et la CRESS pour fournir, aux acteurs et aux collectivités, des données qualitatives et quantitatives fiables permettant de mieux comprendre l’ESS aujourd’hui et d’accompagner son développement futur. En collaboration avec la CRESS et avec l’appui de la direction régionale de l’Insee, il publie chaque année un panorama présentant des données statistiques actualisées au niveau régional ainsi que des fiches territoires permettant de découvrir les chiffres clés de l’ESS dans chaque département.

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15FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Leprojetdeloirelatifàl’ESS:présentationet

perspectivesL’ESS représente aujourd’hui 10 % du PIB de la France et 10 % des emplois (soit 2,3 millions de salariés).

Dans un contexte de crise économique, c’est un secteur en développement. Sur les dix dernières années, l’ESS a créé 440 000 emplois nouveaux, ce qui représente une croissance de 23 % (contre 7 % en moyenne pour l’économie française).

Pour autant, elle n’avait jamais fait l’objet d’une définition ni d’une reconnaissance officielle. L’adoption du projet de loi par le Sénat le 7 novembre 2013 est donc un premier pas en ce sens. Il sera examiné par l’Assemblée nationale au printemps 2014.

Lesmesurespharesduprojetdeloi

Afin d’orienter plus facilement des financements vers les entreprises du secteur, celui-ci sera enfin défini. Ainsi, les organismes appartenant statutairement à l’économie so c i a l e t rad i t i onne l l e (associations, coopératives, mutuelles et fondations ayant une activité économique) et les sociétés commerciales respectant plusieurs exigences découlant des principes fondateurs de ce secteur (gouvernance démocratique, recherche d’un but d’utilité sociale, limitation des possibilités de spéculer sur le capital et les parts sociales, etc.) seront désormais qualifiés d’entreprises de l’ESS.

Le projet de loi renforce les missions du Conseil Supérieur de l’Economie Sociale et Solidaire (CSESS), en le confortant dans son rôle d’impulsion, de proposition et de suivi des évolutions du secteur. Il sera notamment consulté sur tous les projets de réglementation communs au secteur. La loi consacre également le rôle des Chambres Régionales de l’ESS (CRESS) comme instances représentatives de l’ESS en région et renforce leurs compétences en les harmonisant.

Autre mesure phare : le projet de loi vise à créer un nouveau droit d’information préalable des salariés de petites et moyennes entreprises, dans les cas de transmissions saines. Cette mesure leur permettra de se positionner pour la reprise de leur entreprise sous statut coopératif et de sauvegarder ainsi leur emploi, tout en permettant aux chefs d’entreprise de transmettre leur bien.

Pour faciliter la reprise d’entreprise en Sociétés Coopératives et Participatives (SCOP), le modèle coopératif sera développé par la création d’un statut transitoire de « SCOP d’amorçage », permettant aux salariés d’être minoritaires au capital, le temps de réunir les fonds pour devenir majoritaires. Ainsi, pendant sept ans, la société bénéficiera d’un système fiscal avantageux. La loi permettra également la création de groupes de SCOP.

Les nouveaux leviersd’investissement dansl’ESS

Les entreprises de l’ESS b é n é f i c i e r o n t d ’ u n e reconnaissance qui permettra un accès plus facile aux

financements. Elles pourront se tourner vers Bpifrance, la Banque Publique d’Investissement (BPI), qui doit flécher vers ce secteur 500 millions d’euros de crédits.

Une enveloppe de 80 millions d’euros, confiée à la Caisse des Dépôts et Consignations, a également été mise en place dans le cadre du programme d’Investissements d’Avenir. Son objectif est de contribuer au renforcement des quasi-fonds propres des structures de l’ESS porteuses d’un projet de développement créateur d’emplois.

Enfin, le Fond d’innovation sociale accordera des avances remboursables à des projets socialement innovants. Il mobilisera Bpifrance, les régions, et l’Etat.

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Par ailleurs, l’agrément « entreprise solidaire », permettant aux entreprises d’accéder aux fonds d’épargne salariale solidaire sera rénové en vue d’une plus grande cohérence. Pour en bénéficier ces dernières devront notamment respecter les valeurs de l’ESS (gouvernance démocratique, lucrativité limitée poursuite d’une mission d’utilité sociale). Enfin, les titres associatifs seront réformés pour créer de nouvelles voies de financements pour les associations et des certificats mutualistes seront créés pour développer les fonds propres des mutuelles.

Lacréationd’emploidanslesterritoires

Les Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE) seront mieux définis et multipliés, afin de créer des emplois non « délocalisables ». Le renforcement et la multiplication de ces pôles sont censés générer des emplois durables et sécuriser les parcours ou encore, par leur capacité d’innovation, créer de nouveaux modèles socio-économiques dans différents secteurs d’activité, vitaux pour l’attractivité durable des territoires.

L’ESS sera également inscrite dans les Contrats d e D é ve l o p p e m e n t Territoriaux (CDT) du « Grand Paris », qui pourront planifier le recours à ce type d’entreprises. A cette fin, dès 2013, le Préfet de la Région Ile-de-France, Monsieur Jean DAUBIGNY, a initié des démarches auprès des collectivités engagées dans les CDT pour leur proposer de construire le volet ESS. Une première convention déclinée du CDT « Territoire de la création » a été signée par l’Etat, la Région, le département de Seine-Saint-Denis et la Communauté d’agglomération de Plaine Commune en novembre 2013.

Le projet de loi prévoit également de développer l’emploi privé au service de l’intérêt général, avec le développement des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC). Dans ces dernières, salariés, producteurs, usagers et collectivités locales ont la possibilité d’unir leurs forces pour produire des biens et des services d’utilité sociale. De plus, les SCIC pourront recruter des jeunes en Emploi d’avenir avec une aide de l’Etat en proportion de l’utilité sociale de l’entreprise.

La loi mentionne également le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA). Il a pour objectif d’aider les associations employeurs, structures d’insertion et autres entreprises d’utilité sociale créatrices d’emploi dans leur démarche de consolidation et de développement ; ceci afin de pérenniser les emplois. L’appui en matière de gestion de Ressources Humaines et la formation des équipes dirigeantes sont les actions phares des DLA.

Laplacedelaformationdanslaloi

Le terme de formation apparaît peu dans le projet de loi. Il est mentionné dans le cadre des CRESS, qui se verront confier une mission d’appui à la formation des dirigeants et des salariés, et dans le cadre des PTCE, pourront y associer des organismes de formation.

Cependant, si la formation est relativement absente du projet de loi, on peut

s’attendre à des répercussions importantes sur l’emploi, la

gestion des compétences et la formation. La loi devrait en effet permettre la création de 100 000 emplois.

Ces créations d’emploi auront un impact à la fois sur :

Les beso ins dese m p l o y e u r s e np r o f e s s i o n n e l squalifiés : pour permettre

aux postes d’être pourvus, des jeunes et des demandeurs

d’emploi pourront être formés aux métiers de l’ESS via la

formation initiale ou continue. Des dispositifs tels que les Emplois

d’avenir, les contrats de génération, les contrats d’apprentissage ou contrats de professionnalisation pourront ainsi être mobilisés ;

L’évolutiondescompétencesdesdirigeants : le développement de l’ESS nécessitera notamment le renforcement de l’acquisition des outils de gestion des Ressources Humaines (recrutements, Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences - GPEC, etc.).

Pourensavoirplus: www.economie.gouv.fr/files/pjl-ess-dp.pdf

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17FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

InterviewEricForti

PrésidentdelaCRESS

Ile-de-France

Eric Forti, souligne que cette loi « n’est pas élaborée pour transformer le système capitaliste libéral, ni même pour le réguler ». Elle doit permettre cependant le développement de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) sur les territoires en France et pourrait servir de base aux débats en cours sur le développement de l’innovation sociale au niveau européen.

Quelestl’impactdelaloidanslesecteurdel’emploietdelaformation?

L’ESS compte aujourd’hui, avant inclusion par la loi ESS de l’entreprenariat social et des Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE), plus de 2,3 millions d’emplois en France. 80 % de ces emplois sont portés par des associations. Ce type d’entreprises non délocalisables a plutôt bien résisté aux conséquences de la crise financière mondiale entre 2008 et 2011. En effet, le nombre d’emplois associatifs a légèrement augmenté au cours de cette période alors que les emplois de l’économie capitaliste diminuent régulièrement et rapidement en France. La partie de la loi qui vise à sécuriser la subvention aux associations permettra d’atténuer le processus de marchandisation des activités associatives pour réhabiliter le principe des conventions de partenariat entre un organisme public et une association. Ceci devrait améliorer la visibilité budgétaire des associations et donc améliorer leur Gestion Prévisionnelle des Emploi et des Compétences (GPEC) et globalement stabiliser voire développer les emplois qu’elles portent. La facilitation de l’accès aux marchés publics pour les SIAE, devrait améliorer les résultats de l’insertion des chômeurs longue durée.

Enfin, le principe du développement de l’entreprenariat local, la logique des circuits courts, la démocratisation de l’entreprenariat associant les usagers et les salariés aux décisions des dirigeants d’entreprises de l’ESS, sont autant de mesures que propose cette loi. Elle devrait donc permettre la création de quelques centaines de milliers d’emplois, notamment dans les secteurs de la petite enfance, de l’Education, du traitement des déchets et de la filière « verte » en général.

Quelleestlacontributiondelaloiàlasécuri-sationdesparcoursdeprofessionnalisation?

Associer les salariés au développement de l’entreprise laisse penser que la force de production qu’ils constituent ne sera pas la dernière roue du carrosse dans les choix d’investissement qui seront effectués par les administrateurs et dirigeants. Améliorer les compétences, sécuriser les parcours de formation, investir dans la formation des salariés seront des orientations mieux défendues par les salariés et les administrateurs des entreprises ESS qu’elles ne le sont actuellement par les actionnaires spéculatifs des entreprises capitalistes. De plus, le rapprochement recherché entre les usagers/clients et les dirigeants de nos entreprises devraient engendrer une volonté d’amélioration de la qualité de production qui passera inévitablement par une sécurisation des parcours professionnels et un renforcement des plans de formation.

En matière d’insertion, le dispositif des Emplois d’avenir (EAV) qui vise à insérer 150 000 jeunes peu qualifiés dans la vie active est révélateur : 70 % des contrats EAV1 signés aujourd’hui le sont par des associations. Le nécessaire remplacement des cadres dirigeants de l’ESS qui partiront nombreux à la retraite dans les cinq années qui viennent (40 % des effectifs de cadres actuel) permettra, me semble-t-il, de développer dans l’ESS, les contrats de génération et de renforcer le lien intergénérationnel, déjà beaucoup plus développé que dans les entreprises capitalistes. L’ESS est avant tout une économie humaine qui vise à renforcer la cohésion sociale.

ProposrecueillisparYotaMylona

1 Ce chiffre est déduit d’une extrapolation des retours faits par une cinquantaine de Missions Locales franciliennes.

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LesPTCEenIle-de-France

Le 15 juillet 2013, Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des Territoires et du Logement, et Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l’Économie Sociale et Solidaire et de la Consommation, ont lancé le premier appel à projets pour favoriser le développement des PTCE. Il vise à apporter un appui de l’État aux initiatives exemplaires de PTCE, existants ou émergents. Le 10 janvier 2014, les ministres ont annoncé les 23 lauréats, qui se partageront la somme de trois millions d’euros. Parmi eux se trouvent quatre projets franciliens :

PTCE La Verrière

Localisé sur la ville de la Verrière dans les Yvelines, il concerne les services liés à la perte d’autonomie et a pour objet le développe-ment et la promotion des solutions technologiques innovantes, en vue de favoriser l’autonomie des personnes en situation de dépen-dance ou de handicap. Les partenaires de ce projet sont la MGEN (Mutuelle Générale d e l ’ E d u c a t i o n Nationale), TRACETEL ( une en t r ep r i s e qui travaille sur des systèmes de traçabilité rad i o f r équence e t d’informatique embarquée) et la ville de La Verrière.

Les gouttes d’or de la mode et du design

Implanté dans le 18ème arrondissement de Paris, il vise à consolider les emplois des filières textile, mode et design et le développement économique du quartier. Les actions du projet s’inscrivent dans deux axes :

Lamutualisationdes locaux et des outils de production et de commercialisation (création d’un atelier de couture, création d’un espace showroom, mise en place de formations, etc.) ;

La mutualisation d’une stratégie de communication (outils et évènements).

APPUI, COALLIA, Marmite d’Afrique, TAF et MAFFE

Œuvrant dans la restauration solidaire, son action concerne toute l’Ile-de-France et en particulier les départements de Paris, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. A l’origine, il s’agissait de créer des restaurants sociaux d’insertion au sein de résidences sociales franciliennes. A ce jour, 650 000 repas sont servis par an.

Aujourd’hui, le projet vise trois objectifs :

Pérenniseruneoffrederepascopieux à petits prix, tout en travaillant à la qualification et à l’emploi de populations précaires ;

Mutualiser une ingénierie technique et réglementaire ;

Intégrerledéveloppement de nouveaux restaurants similaires

dans la région.

APPUI assure la coordina-tion du projet qui réunit de nombreux partenaires : a s s o c i a t i o n s d e d é v e l o p p e m e n t social et entreprises d’insertion (Marmite d’Afrique, TAF et MAFFE, COALLIA, etc.), foyers de tra-vailleurs migrants et résidences sociales (ADOMA, ADEF, etc.),

entreprises indus-trielles et commerciales

(SOLADA NEGOCE, TANG FRERES, etc.) et acteurs

institutionnels (la commission interministérielle pour le logement

des populations immigrées, le Conseil général de la Seine-Saint-Denis, etc.).

Le PHARES

Implanté en Seine-Saint-Denis, il vise à développer des réponses innovantes et coordonnées sur le territoire francilien en termes de développement local, d’insertion professionnelle et d’amélioration de l’environnement. Il héberge une dizaine d’associations et d’entreprises travaillant dans les domaines de l’environnement, de l’éducation populaire, du commerce équitable, de la formation, de l’insertion, etc.

L’ESSsurlesterritoires:lesPTCE

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19FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Les trois dimensions constitutives du projet sont :

Lamutualisationdemoyens(espaces, services, expertises) ;

Leprojetcommun (gestion partagée, économies d’échelle dans une perspective écologique, prestations croisées inter-structures, communication mutualisée, etc.) ;

Leprojetcollectif tourné vers l’extérieur (lieu ressource pour l’essaimage, propositions inter-structures d’actions innovantes).Coordonné par l’association Halage, le PTCE réunit aujourd’hui les partenaires suivants : CHANTIER école

Ile-de-France, études ET chantiers, Union nationale des associations régionales études ET chantiers, Novaedia, Solidarité formation mobilisation accueil et développement, La Firme 93, European Roma Rights Center, Procarist, Solibio et la Mission populaire.Par ailleurs, le Conseil régional d’Ile-de-France a voté une politique en faveur de l’ESS à l’automne 2012 proposant le financement de PTCE sur le territoire francilien. En 2013, 23 manifestations d’intérêt ont été reçues, sept projets ont retenu l’attention de la Région et quatre ont été financés. Un nouvel Appel à Manifestations d’Intérêt (AMI) sera lancé au premier semestre 2014.

Interview

Les Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE) : facteurs de redynamisation des territoiresLa loi sur l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) qui sera votée à l’Assemblée nationale au printemps 2014 se donne pour objectif de multiplier les PTCE pour créer des emplois non délocalisables.

Qu’est-cequ’unPTCE?

C’est un groupement d’acteurs sur un territoire-entreprises : acteurs de l’économie sociale et solidaire associés à des petites et moyennes entreprises, des collectivités locales, des centres de recherche et des organismes de formation. Il met en œuvre une stratégie commune et continue, de coopération et de mutualisation, au service de projets économiques innovants de développement local durable.

Il s’agit donc : D’un groupement d’acteurs permettant des échanges et une synergie de compétences pour structurer des filières d’activités ;

D’un territoire. Le Pôle est inscrit dans un espace géographique de coopération entre les différentes parties prenantes, qui induit un ancrage local des activités, compétences et ressources générées ;D’une dynamique de coopération. Elle implique un engagement volontaire et réciproque entre les parties prenantes, qui, au-delà d’un simple lien contractuel et d’une convergence d’intérêts, favorise des comportements de mutualisation et d’entraide. Les services de développement économique de collectivités locales y adhérent progressivement.

La coopération économique permet la création, la consolidation et/ou le développement d’emplois et d’activités, la production et la distribution de biens et

AudeBoisadanchefdeprojetauLaboESS

Anne-ClairePignalresponsablerechercheetinnovationsociale

auCOORACE

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services, la gestion de compétences professionnelles.

Un Pôle favorise le regroupement des acteurs de l’ESS et s’appuie également sur les valeurs de l’économie sociale et solidaire :Renforcer l’échelle d’économie locale avec la création d’emplois non délocalisables ;Assurer la sécurisation de parcours socio-p r o f e s s i o n n e l s e t contribuer à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences sur un territoire. Cela p e u t p e r m e t t r e l e développement d’une offre de formation « sur mesure » conçue avec et pour les employeurs du territoire ;Favoriser la réimplan-tation, la diversification, la consolidation ou la sauvegarde d’activités économiques dans les zones de revitalisation ou de réindustrialisation ;C o n t r i b u e r à l a transition énergétique des territoires.

Dans le cadre d’une dynamique de Pôle territorial de coopération économique, des innovations relatives à la formation peuvent émerger : la formation est placée comme un outil au service d’une stratégie de développement économique et solidaire du territoire.

Comments’estfaitel’émergencedesPTCE?

Lors des Etats généraux de l’ESS en juin 2011, 60 propositions pour une autre économie1 ont été validées comme point de départ à une réflexion menée ensuite par l’association Le Labo de l’ESS, think tank de l’économie sociale et solidaire.

Son rôle est d’animer et de fédérer des spécialistes, réseaux, chercheurs et universitaires pour favoriser l’émergence de concepts et modèles structurants à partir d’actions innovantes de terrain.

1 Alternatives Economiques, « Pour une autre Economie », n°46, novembre 2010.

Quatre thématiques sont actuellement travaillées : les outils financiers solidaires, les circuits courts de l’ESS, les pôles territoriaux de coopération économique et le réinvestissement des banques sur les territoires.Pour appuyer le développement des dynamiques de Pôles territoriaux de coopération économique, une démarche collective et d’envergure nationale est menée par le Labo de l’ESS en partenariat avec le RTES, le CNCRES,

COORACE et le MES.

Suite à un appel à expérimentation en 2011, 150 réponses ont été reçues dont plus de 50 situées en Ile-de-France. Vingt Pôles témoins ont été identifiés et ont contribué en 2012 à l’élaboration d’une définition commune et d’un référentiel d’actions. Il répond à une perception objective co-construite avec les porteurs de projets.

En juin 2012, une première rencontre nationale PTCE a réuni 300 participants. En juillet 2013, le lancement du premier appel à projet interministériel confirme le fort intérêt de l’Etat pour ce type d’initiatives.

Les PTCE sont également mentionnés dans le projet de loi ESS récemment adopté au Sénat .

Quepouvons-nousattendredesPTCE?

Gageons que les PTCE du futur sauront mettre leur créativité au service du développement économique à l’échelle locale, avec comme valeur ajoutée, celle d’une solidarité traduite en actes grâce à l’apport structurant de l’ESS.

ProposrecueillisparYotaMylona

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Glossaire des sigles rencontrés dans le dossier

CAE:lesCoopérativesd’Activitésetd’Emploi, créées en 1995, offrent à des porteurs de projet, en principe des demandeurs d’emploi, un lieu d’accueil et un statut. Elles leur permettent d’être à la fois entrepreneur et salarié dans un cadre sécurisé et avec l’accompagnement propice à la réussite du projet. Les entrepreneurs salariés peuvent, en outre, accéder à la gouvernance de l’entreprise en devenant associés. Les CAE seront reconnues dans la future loi ESS.

CDT:lesContratsdeDéveloppementTerritorial sont définis dans la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris. Ils déclinent le contrat de plan conclu entre l’Etat et la Région. Ils doivent permettre la mise en œuvre du développement économique, urbain et social de territoires définis comme stratégiques, en particulier ceux desservis par le réseau de transport public du Grand Paris. Une vingtaine de CDT sont aujourd’hui en cours de réflexion ou d’élaboration.

CNCRES:ConseilNationaldesChambresRégionalesdel’EconomieSocialeetSolidaire

COORACE : fédération nationale de l’économie sociale et solidaire qui rassemble plus de 500 entreprises militantesréparties sur l’ensemble du territoire.

MES:Mouvementpourl’EconomieSolidaire

RTES:RéseaudesCollectivitésTerritorialespouruneEconomieSolidaire

SCIC:lesSociétésCoopérativesd’IntérêtCollectif ont été créées en 2001, avec pour objectif la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif, présentant un caractère d’utilité sociale. Elles promeuvent des valeurs collectives et doivent avoir un double objectif : efficacité économique et dimension sociale La particularité de la SCIC est d’associer autour du projet d’entreprise des sociétaires multiples (salariés, bénévoles, usagers, collectivités publiques, entreprises, associations, particuliers, etc.) Il existe actuellement plus de 300 SCIC en France. Elles emploient près de 3 600 salariés dans plus de 90 secteurs d’activité.

SCOP : les Sociétés Coopératives et Participatives sont des entreprises collectives dont les associés sont majoritairement salariés. Soumises à l’impératif de rentabilité, comme toute entreprise, elles bénéficient d’une gouvernance démocratique et d’une répartition des résultats favorisant la pérennité des emplois et du projet d’entreprise. Leurs salariés-coopérateurs y sont en effet associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital et 65 % des droits de vote. Les SCOP sont exonérées de taxe professionnelle pour encourager l’entrepreneuriat des salariés et favoriser le fonctionnement démocratique et participatif. Elles bénéficient d’une assiette réduite concernant l’impôt sur les sociétés.

SIAE:lesStructuresd’Insertionparl’ActivitéEconomique ont pour vocation première l’insertion des personnes éloignées du marché du travail. Elles accompagnent individuellement, redynamisent socialement et requalifient professionnellement les personnes privées d’emploi. En tant qu’entreprises, elles produisent des biens commercialisables, des services et/ou des réponses aux besoins des populations et des territoires. Il existe cinq types de SIAE : l’Association Intermédiaire (AI), l’Atelier et Chantier d’Insertion (ACI), l’Entreprise d’Insertion (EI), la Régie de Quartier (RQ) et l’Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI).

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Laformationdesdirigeantsdel’ESSParBéatricePardini

Défi métiers a réalisé en 2012, à la demande du Conseil régional d’Ile-de-France et en partenariat avec la CRESS et l’Atelier (centre de ressources régional de l’ESS), une étude sur l’offre et les besoins de formation des dirigeants de structures de l’ESS en Ile-de-France.

Depuis une trentaine d’années, les entreprises de l’ESS connaissent de nombreuses évolutions : développement du salariat, intensification de la concurrence avec le secteur privé, départs massifs à la retraite des dirigeants dans un avenir proche, paupérisation des publics et transformation du mode de financement public. Récemment encore, le projet de loi, adopté par le Sénat, vise à amplifier le financement des entreprises et structures de l’ESS. Pour cela, elle pose comme préalable nécessaire la définition du périmètre du secteur qui permettra notamment de « mieux structurer et adapter les outils de soutiens financiers publics et d’orienter de manière plus stable, cohérente et lisible, les stratégies d’investissement des financeurs privés ».

Face à ces changements, il semble évident qu’émerge un fort besoin de professionnalisation et de renouvellement des compétences des dirigeants salariés et bénévoles. Pourtant, faire usage de la formation continue reste parfois problématique pour certains d’entre eux.

L’accès à la formation freiné par desélémentsd’ordrescultureletfinancier

Etant donné les restrictions budgétaires auxquelles la plupart des structures sont soumises, les directeurs disent1 réserver l’essentiel des fonds du plan de formation aux salariés non cadres dans une volonté de cohérence avec la finalité sociale de leur établissement. Pour les formations courtes, ils ont donc plutôt tendance à participer à des conférences, à se documenter (etc.) et surtout à se tourner vers leurs réseaux respectifs (syndicats ou fédérations) qui proposent des formations gratuites ou à tarifs modérés.

1 Les résultats suivants s’appuient sur des entretiens menés auprès de personnes ressources (représentants de réseaux employeurs, Organismes Paritaires Collecteurs Agréés - OPCA, organismes de formation) et auprès de dirigeants bénévoles et salariés.

Les présidents bénéficient, quant à eux, nettement moins de la formation continue, en raison de leur manque de disponibilité et de la rareté des fonds alloués à la formation des bénévoles. On peut également supposer qu’ils ont moins intérêt que les salariés à bénéficier d’une formation certifiante au

regard des implications limitées sur leur évolution professionnelle. Par ailleurs, certains dirigeants bénévoles ont le sentiment, au regard de l’éthique et des valeurs qu’ils portent, qu’ils sont à l’abri de pratiques managériales socialement irresponsables. Enfin, quelques-uns sont réticents à bénéficier de formations en tant qu’employeurs et à endosser, par là même, un rôle de « patron ».

Les présidents s’inscrivent ainsi davantage dans une logique pragmatique de recherche d’informations opérationnelles et directement mobilisables face aux difficultés qu’ils rencontrent. Ils trouvent ces réponses auprès des membres de l’équipe salariée, de leur fédération ou syndicat, ou de leurs partenaires

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Afin de lever certains blocages d’ordre culturel (principalement la réticence de certains dirigeants à s’identifier à la fonction d’employeur), il semble nécessaire de développer un travail d’ingénierie pédagogique puis de communication sur les formations, en portant une attention particulière à la sémantique (éviter, par exemple, l’usage d’un vocabulaire trop orienté « économie marchande »).

Des besoins en formations courtes surdesthématiquesciblées

Généralement, les dirigeants interrogés expriment surtout des besoins en formations courtes et ciblées,

qui correspondent davantage à leur charge de travail et aux questions techniques qu’ils se posent. Ils soulignent la nécessité, lorsque la thématique abordée concerne à la fois le directeur et le président, de participer ensemble aux formations pour favoriser une convergence des représentations.

Cinq thématiques reviennent de façon récurrente dans le discours des enquêtés : la gestion des Ressources Humaines, la clarification des rôles président/directeur, la recherche de financements, la mutualisation et le travail en réseau et la transmission de la culture d’entreprise.

Parallèlement à ces thématiques, celles du développement social local, de la communication et

du dialogue social occupent une place particulière. En effet, elles correspondent davantage à des besoins repérés par les partenaires, les « têtes » de réseaux et les OPCA que par les dirigeants eux-mêmes.

Enfin, les enquêtés mettent en évidence le besoin d’une formation transversale sur les fondamentaux de l’ESS (histoire, principes fondateurs, diversité statutaire et sectorielle, etc.).

Cette formation transversale viserait à développer un socle commun de connaissances sur l’ESS (à destination des dirigeants du secteur mais également des jeunes pour les sensibiliser à l’existence d’une économie alternative), à favoriser les mobilités intersectorielles et à ouvrir des espaces d’échanges et de réseautage.

UneoffredeformationricheetabondanteenIle-de-France

Nous avons recensé, sur le territoire francilien, plus de 300 formations à destination des dirigeants de l’ESS, dont près de 40 sont des formations certifiantes (de niveaux II ou plus).

Les formationscertifiantes ont été multipliées par quatre au cours des dix dernières années. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène. Parmi elles, on identifie la forte attractivité du secteur liée à son utilité sociale et à la bonne employabilité des diplômés assurée par les importantes créations d’emplois. D’autre part, l’apprentissage par et au sein du collectif de travail reste une modalité majeure de l’acquisition de compétences ; et ce, particulièrement dans le champ de l’ESS, qui valorise fortement l’expérience professionnelle. Ainsi, la professionnalisation de l’Université (alternance, multiplication des stages pratiques, déploiement des licences et masters professionnels) entre en résonnance avec les besoins des établissements.

Les trois grands types de diplômes qui se partagent l’offre certifiante sont les diplômes d’Etat (CAFDES2, CAFERUIS3, DEIS4 et DESJEPS5), les diplômes universitaires et ceux délivrés par les écoles (IEP, HEC, ESSEC, etc.). S’ajoutent aussi les certifications qui s’inscrivent principalement dans le cadre de la formation continue (formations proposées par le Cnam et Certificats de Qualification Professionnelle - CQP - signés par les branches professionnelles).

2 Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Directeur d’Etablissement ou de Service d’intervention sociale.

3 Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement et de Responsable d’Unité d’Intervention Sociale.

4 Diplôme d’Etat d’Ingénierie Sociale.

5 Diplôme d’Etat Supérieur de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport.

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Quant aux formations non certifiantes, elles visent exclusivement des personnels de direction en activité. Elles sont en effet le plus souvent proposées directement par les syndicats employeurs, les fédérations ou les OPCA.

Elles s’adressent principalement aux dirigeants salariés (et dans 59 % des cas, exclusivement à eux).

Public visé par les formations non certifiantes

Les thématiques principalement visées par les formations certifiantes et non certifiantes sont « la gestion humaine et financière »,

« la gouvernance de l’entreprise », « l’animation et le développement du projet d’entreprise » et « le cadre légal et règlementaire ». Elles n’abordent que très rarement la question du dialogue social.

Ainsi l’offre de formation à destination des dirigeants de l’ESS est, en Ile-de-France, riche, abondante, et brasse un très large éventail de thématiques. Mais l’accessibilité est rendue problématique par un déficit d’information et de lisibilité de cette offre éclatée et cloisonnée. Sur ces questions, une coordination renforcée et partenariale des différents acteurs (CRESS, Atelier, UDES6, branches professionnelles et fédérations) pourrait aider à fluidifier la circulation des informations, mais aussi à rationaliser l’offre.

Vous pouvez accéder, sur le site de Défi métiers, à l’intégralité du rapport « La formation des dirigeants de l’économie sociale et solidaire en Ile-de-France », ainsi qu’au répertoire des formations réalisé à l’occasion de cette étude.

6 Union des Employeurs de l’Economie Sociale et soli-daire.

Besoinsenmaind’œuvredanslesecteurdel’ESS

Le Crédoc a réalisé une étude sur les besoins en main d’œuvre dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) : un potentiel maximum d’embauches annuelles d’environ 114 000 jeunes peu ou pas qualifiés dans les associations intervenant dans le champ de l’action sociale est envisageable. Près de neuf embauches sur dix interviendraient dans vingt métiers parmi lesquels figurent l’aide à domicile, les aides-soignants, les agents d’entretien, les jardiniers-paysagistes, les employés de maison et les animateurs socioculturels. Les onze premières régions de métropole concentrent les plus fortes populations, soit les trois quarts des intentions d’embauches.

Concernant l’offre de main d’œuvre, « des gisements d’emplois de qualité pourraient émerger au sein des petites structures associatives » à condition qu’elles se structurent davantage en réseau et que la mutualisation des emplois s’organise dans le cadre de groupements d’employeurs. Enfin, l’étude souligne que les Missions Locales pourraient jouer un rôle plus important dans l’identification des candidats, la sélection, voire même la préparation à l’emploi.

Crédoc, collection des rapports, n° 294, novembre 2013, 42 p.www.credoc.fr/pdf/Rapp/R294.pdf

0 10 20 30 40 50 60 70

Accessiblesaux dirigeants salariés

et bénévoles

Réservéesaux dirigeants salariés

Réservéesaux dirigeants

en %

34%

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Actualités Défi métiers

L’engagement de Défi métiers dans l’insertion professionnelle et la sécurisation des parcours des personnes en situation de handicapParPaulineBaumgartner

L’action de Défi métiers, le carif-oref francilien, s’inscrit dans le cadre d’une politique d’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap, dans un contexte caractérisé par des difficultés de plus en plus préoccupantes face à l’accès à la qualification et à l’emploi.

En Ile-de-France, l’accès à la formation et à la qualification constitue un enjeu majeur. En effet, 71 % des Demandeurs d’Emploi Travailleurs Handicapés (DETH) présentent un niveau de formation V ou infra V contre 45 % pour les demandeurs d’emploi tous publics.

En 2013, Défi métiers a élaboré un dispositif d ’ a n i m a t i o n e t d e professionnalisation à destination des référents handicap identifiés au sein des organismes de formation et des Centres de Formation d’Apprentis (CFA). Il s’agit de faciliter l’accès des personnes en situation de handicap aux actions de formation de droit commun, dans une optique d’égalité des chances.

Ce dispositif s’articule autour de la mise en place d’une plateforme collaborative, de matinées de sensibilisation au handicap, d’ateliers d’échanges de pratiques.

Active depuis mars 2013, la plateforme est un outil de collaboration et de capitalisation à travers une « base de connaissances ». C’est un espace social où peuvent se tisser des relations entre organismes de formation et CFA, favorisant les apprentissages collectifs.

Engagées en 2013, les matinées ont pour objectif d’informer et de sensibiliser les représentants des

organismes de formation et des CFA qui sont au coeur de cette politique.

Défi métiers a aussi mis en place des ateliers qui ont permis de définir la fonction de référent handicap et d’en construire une représentation partagée avec l’ensemble des acteurs. Un référentiel d’activités et de compétences a ainsi été élaboré, en étroite collaboration avec treize organismes de formation et six CFA. Véritable outil d’autodiagnostic et de pilotage à l’usage des référents handicap et des équipes de direction, i l serv i ra éga lement de lignes directrices à l’élaboration d’une offre de professionnalisation en 2014.

Pour en savoir plus sur ce dossier, contactez Paul ine Baumgartner,

chef du projet handicap à l’adresse suivante : [email protected]

Sur le site Défi métiers : dossier « L’accompagnement des travailleurs handicapés vers l’emploi »

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les métiers.net fête ses 10 ans !

Depuis 2003, le site lesmetiers.net accompagne les jeunes franciliens dans la construction de leur projet d’orientation en mettant à leur disposition des contenus éditoriaux renouvelés, en lien avec l’observation des métiers. Il offre aux professionnels de l’Accueil Information Orientation (AIO) un outil gratuit de connaissance des métiers, à la fois complet (445 vidéos et fiches métiers) et facile d’accès.

Grâce aux nombreuses interviews de professionnels et à la production de nouvelles vidéos, le site se fait l’écho de l’actualité des métiers en Ile-de-France et de leurs mutations.

Au cours de cette décennie, ces évolutions ont été particulièrement importantes dans les secteurs du web, du mobile, des jeux vidéo et du e-commerce. Pour répondre aux besoins d’information des jeunes et des prescripteurs de l’AIO, les métiers.net a organisé des chats sur ces métiers émergents avec des professionnels. Ces rendez-vous réguliers ont permis des échanges de qualité avec les internautes. Leurs retranscriptions sont disponibles sur le site. Sont également disponibles des dossiers en lien avec ces métiers. Ils sont régulièrement mis à jour.

Retrouvez l’intégralité des témoignages de ces jeunes professionnels enthousiastes sur le site lesmetiers.net

Les métiers de l’enseignement

Le 18 décembre 2013, un représentant de l’Education nationale et un spécialiste du monde éducatif répondaient en direct aux questions des internautes :

Stéphane MendelssohnDirecteur adjoint à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE) de l’académie de Paris, co-responsable du master Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation (MEEF) mention

1er degré et formateur agrégé en arts plastiques.

“ L’ESPE est un passage obligé pour tout étudiant qui se destine au métier d’enseignant. Le cursus dure deux années et débouche sur un master. Comme les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) les ESPE forment les enseignants mais dorénavant la formation intègre d’avantage de partenariats avec les universités, les professionnels de l’éducation, l’institution rectorale, etc. ”

François JarraudRédacteur en chef du site Le café pédagogique. Tout en exerçant pendant 30 ans le métier de professeur d’histoire-géographie, il est à l’initiative de plusieurs communautés d’enseignants.

“ Le dispositif Emplois d’Avenir Professeur (EAP) est toujours d’actualité. Il faut s’adresser au rectorat. C’est une belle

façon de devenir enseignant, en découvrant progressivement le métier et en recevant une rémunération. Les EAP travaillent 12 heures par semaine en moyenne dans une école, un collège, ou un lycée. Ils sont accueillis par un professeur tuteur. Pour ces emplois, la priorité est donnée aux candidats issus des quartiers d’éducation prioritaire ”.

Plus de 1 400 internautes ont répondu présents à ce rendez-vous qui leur a permis de se familiariser avec les nouvelles modalités de formation des enseignants depuis la création des ESPE à la rentrée 2013.

Vous pouvez retrouver l’intégralité des échanges du chat « Les métiers de l’enseignement » sur le site lesmetiers.net (rubrique Actu/Chat).

Un dossier « Les métiers de l’enseignement » vous est également proposé (rubrique Métiers/Dossiers).

Chat

Par Annie Poullalié

Le site pour découvrir les métiers et les formations initiales en Ile-de-France

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27FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Actualités Défi métiers

Journée VAE en Ile-de-FrancePar Fabienne Beaumelou

Défi métiers a organisé le 10 décembre 2013, au Cnam, une journée sur la VAE pour tous les acteurs du dispositif en Ile-de-France.

Plus d’une centaine de professionnels se sont ainsi réunis pour échanger sur leurs pratiques.

La rencontre s’est organisée autour de trois ateliers :

L’accompagnement de la VAE

Prévu par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, il constitue une phase clé dans la réussite d’une VAE. Il a pour objectif d’aider le candidat à présenter son dossier de preuves au jury. Ce dernier permet de mettre en évidence les acquis de l’expérience du candidat au regard des contenus du diplôme, titre ou certificat visé.

Depuis quelques mois, le champ de l’accompagnement s’élargit notablement. En effet les financeurs aujourd’hui vont plus loin que la loi et mettent en œuvre une aide en amont et en aval de l’accompagnement classique. Ainsi, par exemple, le « chéquier Unique VAE » du Conseil régional d’Ile-de-France et de Pôle emploi permet, entre autres, un entretien post jury en cas de validation partielle.

Le jury de validation

Il valide l’expérience professionnelle du candidat et non son parcours de formation et de connaissances théoriques. Il est donc primordial que le jury maîtrise parfaitement, les principes de la VAE, le référentiel de la certification et puisse ainsi le mettre

en regard avec les compétences du candidat. L’atelier a permis de présenter des méthodes de formation et d’accompagnement des jurys.

Les usages collectifs de la VAE

Les usages collectifs de la VAE permettent à plusieurs salariés d’engager une VAE au sein de leur entreprise à l’initiative de leur employeur. Ils sont principalement utilisés par les grandes entreprises notamment, comme outil de la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences).

L’atelier a permis de montrer la diversité des pratiques et de dégager les conditions de réussite de ce type de dispositif. Il a démontré, en particulier, l’importance de l’implication de l’employeur dans la mise en œuvre d’une VAE collective mais également le bénéfice du travail conjoint de l’entreprise et de l’accompagnateur.

Les différents acteurs de la journée (OPCA, antennes VAE, référents VAE des universités, etc.) ont confirmé leur besoin de se rencontrer et d’échanger sur leurs pratiques. Ils ont apprécié la pertinence des thématiques et souhaitent poursuivre la réflexion collectivement.

Sur le site Défi métiers : dossier « Faire une VAE en Ile-de-France »

E g a l i t é Femmes-HommesDepuis sa création en 2003, le site lesmetiers.net promeut l’égalité entre les femmes et les hommes à travers la représentation mixte des métiers et la féminisation de leurs appellations.

Du 21 au 24 novembre 2013, les métiers.net a participé activement au Salon européen de l’éducation sur le stand Ile-de-France. La thématique portait sur l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les stéréotypes.

A cette occasion, l’équipe les métiers.net a créé un quiz de sensibilisation à ces questions. Disponible en ligne (rubrique Quiz), il peut être utilisé dès la classe de 6ème par les équipes pédagogiques et les conseillers d’orientation-psychologues (COP). Réalisé pour ce salon, un vidéo

clip, met en avant des femmes et des hommes qui déjouent les stéréotypes de genre par leurs choix de métier. Actuellement diffusé sur la chaîne Youtube lesmetiers.net, il témoigne de l’implication de Défi métiers et du Conseil régional d’Ile-de-France sur ces questions.

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Lisibilité de l’offre : de Kelios à DOKELIO Ile-de-FrancePar Hélène Lerosier

En 2010, Défi métiers, le carif-oref francilien, et le Fongecif Ile-de-France ont lancé Kelios, la banque régionale des offres de formation.

En 2012, à l’initiative de l’Etat (Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle - DGEFP) et dans l’objectif de faciliter la mise en place d’un système d’information national sur l’offre de formation, les fondateurs de Kelios ont transmis la propriété de leur système d’information régional à l’opérateur national Centre Inffo.

Depuis, des travaux sont engagés, sur tout le territoire, afin d’examiner la faisabilité d’un tel système au niveau national, permettant, ainsi, de mettre en réseau l’ensemble des utilisateurs tout en optimisant la qualité des informations diffusées.

Les acteurs du projet se sont répartis les rôles comme suit

La DGEFP porte et finance ce projet de création d’un système d’information national sur l’offre de formation en lien avec les régions et les utilisateurs régionaux et nationaux (partenaires sociaux et service public de l’emploi notamment). L’un des objectifs du projet consiste à mieux mettre en visibilité l’offre de formation hors financement public (à l’image de ce qui s’est mis en place en Ile-de-France) et à fiabiliser l’information, via un processus d’assurance qualité partagé, qui reste à construire avec les partenaires régionaux et nationaux.

Centre Inffo est le maître d’œuvre du système national d’information DOKELIO Ile-de-France. Il en assure la gestion technique en partenariat avec Défi métiers pour l’Ile-de-France.

Défi métiers assure la fonction de gestionnaire et de développeur de contenu. Il accompagne également les organismes de formation franciliens dans l’utilisation de l’application et est garant des données produites à destination des prescripteurs et du grand public.

Le nom change, l’esprit reste…

Le 8 janvier 2014, Kelios est devenu DOKELIO Ile-de-France, nouvelle référence de l’offre de formation francilienne. Défi métiers, proche des organismes de formation, les accompagne pour utiliser ce nouvel outil. Cette banque de données régionale est aussi accessible aux financeurs.

DOKELIO Ile-de-France assure gratuitement une large visibilité de l’offre de formation sur les systèmes d’information de Pôle emploi et des Missions Locales ainsi que sur les sites de Défi métiers, Fongecif Ile-de-France, Orientation pour tous et le Réseau des CARIF OREF (RCO).

Les exigences de ce système d’information national en termes de qualité des données devraient contribuer à rendre l’offre de formation plus lisible aux yeux des acteurs de l’Accueil Information Orientation (AIO) et du grand public.

Pour découvrir DOKELIO Ile-de-France, connectez-vous à l’adresse suivante :

https://idf.dokelio.fr

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Actualités Défi métiers

DOKELIO Ile-de-France : les organismes de formation sollicités pour mettre à jour leurs donnéesPar Laurence Chaigneau

Entre octobre et décembre 2013, le Fongecif Ile-de-France a effectué des mailings thématiques par secteur d’activité (transport, savoirs de base, petite enfance, santé, cuisine, etc.) auprès des organismes de formation afin de

les inviter à renseigner et actualiser leur offre de formation dans Kelios devenu DOKELIO Ile-de-France. 380 organismes de formation ont été ciblés. Le choix des secteurs d’activité a été défini en fonction des actions de formation les plus financées par notre partenaire. Un calendrier d’envoi des différents mailings a été établi en concertation avec Défi métiers afin de lisser l’activité d’accompagnement sur plusieurs semaines.

Défi métiers a assuré entière- ment l’accompagnement de ces organismes de formation par téléphone ou par mail et a fiabilisé les informations renseignées dans DOKELIO Ile-de-France au niveau des intitulés, contenus et objectifs de formation, des certifications, des

niveaux de sortie/entrée, des publics visés, du référentiel Formacode, etc., avant de les mettre en diffusion sur www.defi-metiers.fr et les sites partenaires.

Ateliers utilisateurs DOKELIO Ile-de-France, un nouveau service sur mesure pour les organismes de formation

Par Hélène Lerosier

Défi métiers propose des ateliers utilisateurs aux organismes de formation, pour les accompagner, dans l’intégration de leurs données dans DOKELIO Ile-de-France.

En 2013, une première expérience avait été lancée en partenariat avec la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP). Celle-ci avait fortement mobilisé ses adhérents pour participer aux premiers ateliers utilisateurs Kelios (devenu DOKELIO Ile-de-France le 8 janvier 2014).

Comme le souligne Geoffroy Vignoles, juriste à la FFP « durant ces ateliers, en plus de répondre aux questions techniques, nous voyons clairement se dessiner les contours d’un service plus opérationnel entre les acteurs ou organismes de formation et une plus grande proximité avec Défi métiers ». Ces ateliers ont aussi permis d’apporter aux adhérents un éclairage sur la prise en main de l’outil et d’échanger sur les pratiques liées à l’entrepôt régional.

Fort de cette expérience, Défi métiers poursuit sa démarche et proposera, en 2014, une vingtaine d’ateliers.

Information pratique : Comment s’inscrire ?

Vous êtes organisme de formation et vous voulez être accompagné dans la prise en main de DOKELIO Ile-de-France, inscrivez-vous à l’adresse suivante : [email protected]

Vous recevrez ensuite, dans les plus brefs délais, une invitation à un des ateliers utilisateurs de Défi métiers.

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Pari réussi pour la première conférence utilisateurs Défi métiersPar Patricia Holl

Le 3 décembre 2013, Défi métiers, le carif-oref francilien, a réuni ses utilisateurs pour une demi-journée d’échanges et de réflexion autour de son offre de services.

« Tissons de nouveaux liens ! ». Tel était le mot d’ordre de cette rencontre baptisée FranciLiens 2013, dont l’objectif était de recueillir les préoccupations des professionnels de l’emploi-formation en Ile-de-France. Conseillers Pôle emploi, Missions Locales, organismes de formation, Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA), partenaires sociaux, représentants de l’Etat et du Conseil régional d’Ile-de-France, etc., ils étaient une centaine à avoir répondu présent à l’invitation.

Après une courte introduction, Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers, Conseillère régionale, a laissé la parole à Laurent Vilboeuf, Direccte Ile-de-France et Vice-président de Défi métiers.

Ce dernier a rappelé « le rôle fondamental de Défi métiers dans sa fonction d’observation, d’analyse et d’études » dans une région complexe et un contexte institutionnel très mouvant. Evoquant les enjeux phares du moment en matière d’emploi, notamment le chômage des jeunes et des seniors, ou encore le Grand Paris, Laurent Vilboeuf a souligné la nécessité pour Défi métiers de « prioriser ses sujets et ses actions ».

Les participants se sont ensuite répartis entre les quatre ateliers thé- matiques proposés par Défi métiers :

la lisibilité de l’offre de formation, l’anticipation de l’évolution des métiers et des compétences, la professionnalisation des acteurs de la formation et de l’emploi, les acteurs de la formation, de l’orientation et de l’emploi à l’épreuve des plateformes collaboratives.

Les échanges ont été très riches : de nombreuses attentes ont été exprimées et des propositions ont été formulées. Nombre de participants ont salué la démarche et apprécié

l’espace de dialogue qui leur était proposé avec Défi métiers, mais aussi avec les autres professionnels présents.

L’après-midi s’est achevée par la présentation, en avant-première, par Catherine Nasser, Directrice de Défi métiers, et Michelle Bourdier, Directrice opérationnelle, de quatre nouveaux produits et services développés par le carif-oref francilien pour mieux répondre aux besoins de ses utilisateurs : le nouveau site internet, l’évolution de Kelios vers DOKELIO Ile-de-France, la transformation de la collection « Décryptage » en « FranciLiens », le nouveau magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France et dont le 1er numéro a été distribué en avant-première aux participants, la cartographie francilienne de la formation et des réseaux AIO, développée en partenariat avec l’IAU Ile-de-France.

Face au succès de cette première conférence utilisateurs, Défi métiers a, d’ores et déjà, donné rendez-vous à ses utilisateurs en 2014 pour un nouveau temps d’échange et de construction.

Pour découvrir le nouveau site internet Défi métiers, connectez-vous à l’adresse suivante :www.defi-metiers.fr

Laurent Vilboeuf, Direccte Ile-de-France et Hella Kribi Romdhane, Présidente de Défi métiers, Conseillère régionale

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31FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Actualités Défi métiers

www.defi-metiers.fr, le nouveau site est en ligne !Repensé pour l’ensemble des utilisateurs du carif-oref francilien, le nouveau site Défi métiers propose un accès rapide aux ressources clés du champ emploi-formation, ainsi que différents outils innovants.

Défi métiers a lancé en janvier 2014 son nouveau site internet, un média inédit en proximité avec les territoires et publics d’Ile-de-France. Graphisme revisité, navigation et ergonomie optimisées, création de nouveaux outils : tout est pensé pour faciliter le travail des professionnels de l’emploi-formation et de leurs réseaux.

Le site www.defi-metiers.fr s’articule autour de quatre grandes rubriques

« Orientation », « Formations » et « Métiers & secteurs » : sont des espaces de ressources thématiques centrés sur l’actualité de l’emploi et de la formation. Des problématiques clés y sont aussi abordées, au travers de dossiers et d’entretiens : prévention et lutte contre l’illettrisme, mutations économiques, accès à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et formation, etc.

La rubrique « Défi métiers » présente le carif-oref francilien, ses missions, son organisation et ses équipes. On y retrouve également l’ensemble de ses publications : Focale, Décryptage, Chiffres clés des Missions Locales, FranciLiens (le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France), etc.

Des contenus pratiques et des outils sur mesure

Sur son site, Défi métiers propose de nombreux contenus adaptés aux besoins des professionnels, en particulier deux séries de fiches pratiques : l’une consacrée aux principaux dispositifs emploi-formation, l’autre aux réseaux Accueil Information Orientation (AIO) franciliens. A découvrir en ligne également, une collection de panoramas présentant, de manière synthétique, les principaux secteurs d’activité de la région Ile-de-France.

De même, www.defi-metiers.fr permet un accès direct à plusieurs outils spécifiques tels que l’annuaire détaillé des réseaux AIO ou les différents espaces collaboratifs de Défi métiers.

L’offre de formation francilienne géolocalisée

Intégrant la base DOKELIO Ile-de-France, www.defi-metiers.fr met à la disposition des professionnels l’offre de formation professionnelle continue en Ile-de-France. Près de 5 000 organismes de formation et 4 850 actions y sont répertoriés. Doté d’une ergonomie plus intuitive, le moteur de recherche permet, en quelques clics, de connaître jusqu’aux lieux de sessions de chaque action de formation. Toutes ces données sont géolocalisées.

Véritable portail de l’emploi-formation en Ile-de-France, le site poursuivra son déploiement en 2014 avec l’ouverture d’une médiathèque réunissant ressources vidéo, podcasts audio et chats.

Bonne navigation sur www.defi-metiers.fr

Les chiffres clés du site Défi métiersBeaucoup de contenus ont été créés spécialement pour le nouveau site Défi métiers, parmi lesquels :

• 50 fiches dispositifs

• 17 fiches réseaux

• 15 dossiers

• 28 interviews d’experts

• 35 panoramas sectoriels• Nombreux événements

et actualités, etc.

Par Patricia Holl

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Territoires en action

Longtemps promis au déclin en raison de la concurrence des grandes surfaces et des zones commerciales implantées en périphérie des zones urbaines, le commerce de proximité reprend des couleurs. Selon la dernière étude disponible, réalisée par l’Insee, la France comptait 600 000 commerces de proximité en 2008, employant 1 200 000 salariés (soit la moitié des salariés du secteur commercial). Entre 2002 et 2008, le nombre de ces commerces a augmenté de + 0,6 %.

L’arrivée des supermarchés et des hypermarchés en France à partir des années 60 a entraîné la disparition de nombreux commerces de proximité. Cette tendance s’est inversée à partir des années 2 000 suite à une volonté politique de protéger ce type de commerces (les lois Galland et Raffarin ont notamment encadré l’activité des magasins de la grande distribution), mais également grâce à un changement des modes de consommation.

Le repeuplement des centres urbains et des campagnes, la recherche de lien social, les nouveaux enjeux écologiques (consommation de produits locaux, diminution des déplacements en voiture, etc.), ou encore le vieillissement de la population française,

sont autant d’éléments qui contribuent au regain de dynamisme du commerce de proximité.

L’agglomération parisienne concentre les commerces de proximité franciliens

C’est en Ile-de-France qu’a été ouvert le premier hypermarché, en 1963 à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Malgré cette présence historique de la grande distribution, la région continue à abriter un grand nombre de commerces de proximité. La majorité se concentre néanmoins à Paris et dans quelques communes limitrophes situées au nord et au nord-ouest de la capitale.

En 2011, l’agglomération parisienne comptait environ 50 000 commerces et services relevant de la proximité, dont plus des deux tiers situés dans la capitale, selon une étude de l’Apur, l’IAU Ile-de-France et la Ville de Paris. La majorité (39 %) correspondent à des commerces alimentaires, les services (au nombre de 15 000) arrivant en seconde position. Ces dernières années, la Ville de Paris a également vu s’ouvrir de très nombreuses supérettes.

Les activités concernées

Le commerce de proximité regroupe certaines activités du commerce de détail, de l’artisanat commercial et des services aux particuliers. On peut les regrouper dans trois grandes catégories : la vente de produits alimentaires (boulangeries-pâtisseries, poissonneries, boucheries, traiteurs, débits de boissons, épiceries, supérettes, marchés, etc.), la vente de produits non-alimentaires (pharmacies, marchands de journaux, magasins d’habillement, fleuristes, etc.), la vente de services (coiffure, bien-être, cordonnerie- serrurerie, etc.).

Les opportunités actuelles et à venir

En 2010, l’Etat a lancé une campagne nationale de valorisation des métiers du commerce de proximité. Objectif : attirer les jeunes vers un secteur dynamique,

Vital’Quartier : une opération en faveur du commerce de proximité à Paris

En 2004, la mairie de Paris a lancé « Vital’Quartier ». Cette opération, mise en œuvre par la Samaest, vise à maintenir et à favoriser le commerce de proximité dans des quartiers touchés par la mono-activité et/ou par la disparition du commerce.

Le commerce de proximité en Ile-de-France

Boulangerie, pharmacie, coiffure... le commerce de proximité a retrouvé les faveurs des consommateurs, de plus en plus soucieux d’écologie et en quête de davantage de lien social.

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33FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Territoires en action

affichant une croissance de son effectif moyen salarié de 2,2 % par an, et créant 50 000 nouveaux commerces chaque année. Le secteur offre, par ailleurs, des opportunités de reprises d’activité en raison de nombreux départs à la retraite.

Selon le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat), les recruteurs du secteur recherchent chaque année 60 000 nouveaux professionnels pour remplacer les départs à la retraite ou faire face à leur croissance d’activité. Des opportunités existent également dans la boulangerie (10 000 recrutement chaque année), la boucherie (plus de 4 000 recrutements par an), ou les boutiques de modes indépendantes (3 500 emplo i s chaque année ) . Pour la plupart des métiers, l’apprentissage constitue une voie d’accès privilégiée.

Quel périmètre pour définir le commerce de proximité ?

La définition du commerce de proximité dépend de données subjectives telles que l’approvisionnement en petites quantités ou en produits de première nécessité, de proximité ou de « quartier ». Dans son étude consacrée aux commerces de proximité, l’Insee a retenu les critères de la fréquence des achats (commerces d’achats quotidiens ou très fréquents, tels que boulangeries, boucheries, pharmacies, etc.), et celui de commerces situés en « pôle de vie » (un pôle commercial situé dans une zone d’habitation, à proximité de certaines activités alimentaires comme les boulangeries, les boucheries, ou les supérettes).

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Territoires en action

Anne GlouxResponsable du

service Microcrédit et Orientation

sociale au Crédit Municipal de Paris

Pourquoi avoir choisi l’argument de la formation pour communiquer sur le microcrédit ?

Le microcrédit personnel a été créé en 2005 dans le cadre de la loi de cohésion sociale. Il a pour vocation l’insertion professionnelle et sociale. En Ile-de-France, dans 65 % des cas, il finance des projets liés à l’accès ou au maintien dans l’emploi et notamment des prêts pour la

mobilité et pour la formation (à hauteur de 23 %). A Paris ce chiffre atteint 31 %. En Seine-Saint-Denis, il est de 25 %.

Qui emprunte pour se former ?

Les personnes concernées sont celles qui ne peuvent pas accéder au crédit bancaire classique en raison de leurs faibles revenus, de leur âge ou parce qu’elles sont demandeurs d’emploi ou bénéficiaires des minima sociaux.

Ce sont majoritairement des femmes (56 %). 63 % d’entre elles sont seules ou avec un enfant à charge (19,5 %). Un tiers (33 %) des emprunteurs sont demandeurs d’emploi, 21 % perçoivent le RSA socle. 11 % sont en emploi précaire : CDI à temps partiel, CDD, intérim. L’âge moyen des emprunteurs est de 36 ans (dont 35 % 18-30 ans et 37 % 31-40 ans).

Interview

Emprunter pour se former : le microcrédit du Crédit Municipal de Paris

« J’ai eu mon travail grâce à ma formation et ma formation grâce à un coup de pouce ». Plaidoyer pour la formation professionnelle ? Pas tout à fait : il s’agit de la campagne publicitaire pour le microcrédit du très social Crédit Municipal de Paris.Alors que certains déplorent le « manque d’appétence » pour la formation professionnelle, qui sont ces clients en difficulté sociale prêts à s’endetter pour se former ?Anne Gloux, Responsable du service Microcrédit et Orientation sociale au Crédit Municipal de Paris répond à nos questions.

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35FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Territoires en action

A quel type de formation le microcrédit personnel est-il destiné ?

Il est mobilisé pour des financements complémentaires comme par exemple les coûts de formation qui restent à la charge des personnes. Il peut s’agir aussi de lever des freins au projet. Par exemple, la réparation d’un véhicule ou l’achat d’un deux roues indispensable pour se rendre au travail, etc.Nous rencontrons des situations où le microcrédit personnel est utilisé pour financer la formation elle-même quand la personne s’est vue refuser l’accès à une formation financée sur fonds publics. Le montant moyen du microcrédit est de 2 200 euros. Il s’agit donc de formations courtes, pour l’essentiel dans le secteur de l’aide à la personne (aide-soignante, aide à domicile), de la logistique et des transports (cariste, permis B ou poids lourd, ambulancier). Nous travaillons avec Pôle emploi, les collectivités territoriales et le monde associatif pour faire connaître le dispositif et aider les personnes en grande difficultés financières à concrétiser leurs projets.

Quel est le niveau de qualification des emprunteurs ?

Ils sont faiblement qualifiés mais très motivés pour se former. Pour les plus

qualifiés, c’est souvent « un accident de la vie » qui les a conduits à la précarité. Par exemple, nous avons financé la reconversion d’un architecte qui s’est

depuis réinséré dans le monde du travail.

Quel est le rôle du Crédit Municipal de Paris ?

Il assure la coordination entre la banque partenaire et l’emprunteur, les acteurs associatifs et les collectivités territoriales qui instruisent le dossier. La Caisse des Dépôts et Consignations apporte les garanties nécessaires aux banques qui octroient le microcrédit. Nous n’avançons pas les fonds. Nous accompagnons l’emprunteur pour la constitution de son dossier et nous faisons un point d’étape tous les trois mois sur l’évolution de son projet. Il s’agit d’un public particulièrement fragile financièrement. Le moindre imprévu met en péril un budget déjà serré. Une relation de confiance est indispensable pour qu’il puisse nous parler de ses difficultés. Charge à nous de négocier des solutions avec les partenaires. 2 840 microcrédits ont été accordés.

Propos recueillis par Michelle Bourdier

Pour un premier conseil, une première orientation, contactez la plateforme téléphonique du Crédit

Municipal de Paris : 01 44 61 65 55 ou connectez-vous sur :

le site du microcrédit personnel du Crédit Municipal

Le Crédit Municipal de Paris : une banque sociale

Créé au XVIIIème siècle autour du prêt sur gage, le Crédit Municipal de Paris est reconnu comme banque à part entière en 1984. En 1992, l’établissement public est placé sous la responsabilité de la Ville de Paris qui en est l’actionnaire unique.

Il conserve le monopole du prêt sur gage (+ 15 % en 2013 avec 700 clients par jour). Sa filiale CMP Banque propose des produits d’épargne solidaire (156 millions d’euros collectés en un an), un service de microcrédit personnel (2 700 microcrédits délivrés) et un service d’accompagnement aux personnes surendettées.

Les emprunteurs sont

faiblement qualifiés

mais très motivés

pour se former

Un crédit vous engage et doit être remboursé. Véri�ez vos capacités de remboursement avant de vous engager.Crédit Municipal de Paris, établissement public communal de crédit et d’aide sociale au capital de 5 000 000 €, Siren 267 500 007 RCS Paris, 55 rue des Francs-Bourgeois 75181 Paris Cedex 04

C

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J

CM

MJ

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AFFICHES_MICROCRêDIT Formation-CDD+RATP+ministere.pdf 1 19/11/13 16:08

Affiche du Crédit Municipal de Paris pour le microcrédit diffusée du 4 au 11 décembre 2013 en Ile-de-France

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Territoires en action

Retours sur la 3ème journée du réseau des éco-entreprises du Val-de-Marne

Par Catherine Gwet

La troisième journée annuelle de ce réseau s’est déroulée autour de trois temps forts : l a p r é sen ta t i on d’une dizaine d’éco-produits, la remise de cinq prix éco-

entreprises et la conférence « Bâtir et rénover durable : de réelles opportunités ! » à laquelle Défi métiers a contribué.

Les entreprises du territoire font preuve de dynamisme en ce qui concerne le développement de biens ou services relevant de la protection de l’environnement ou de la gestion durable des ressources. La présentation des éco-produits (conçus pour diminuer leur impact sur l’environnement et ou contribuer aux enjeux thermiques) et les cinq prix éco-entreprises en sont le reflet.

En effet, dans ce département, les entreprises, les laboratoires, les centres de recherche et de développement et les organismes de formations intervenant dans ce domaine se sont regroupés depuis plus de trois ans en

réseau. Celui-ci fait l’objet d’une animation assurée tour à tour par le Conseil général, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et l’Agence de Développement du Val-de-Marne.

La conférence a permis de rappeler, aux professionnels de la construction, les évolutions nécessaires de leurs métiers induits par les enjeux énergétiques. Ainsi, pour les nouveaux bâtiments ou extensions de bâtiments anciens, la réglementation thermique 2012 s’impose. Concernant les travaux de rénovation énergétique chez les particuliers, l’éco-conditionnalité des aides publiques effective à compter de juillet 2014 induira le recours aux entreprises certifiées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et dont le personnel aura suivi une formation FEE Bat1.

Par conséquent, lors de cette conférence, deux types de solutions ont été avancés : le regroupement ou réseau d’entreprises et les formations à mettre en œuvre pour qu’elles se saisissent de ces enjeux et soient en mesure d’y répondre.

1 FEE Bat : Formations aux Economies d’Energies des entreprises et artisans du bâtiment

Déclinaison en Ile-de-France du plan 30 000 places de formation supplémentaires

Par Morad Ben Mezian

Pour s’attaquer aux 200 000 à 300 000 emplois qui ne trouvent pas preneur, le gouvernement lance à l’été 2013, le plan de « formation prioritaire pour l’emploi ». L’objectif est de permettre 30 000 entrées en formation supplémentaires d’ici la fin de l’année 2013, dont 5 200 en Ile-de-France.

Il doit permettre à des demandeurs d’emploi de suivre une formation dans des métiers qui recrutent à court ou moyen terme. En Ile-de-France, Pôle emploi et la DIRECCTE, réalisent en juillet 2013, un diagnostic des besoins de formation pour identifier les métiers prioritaires.

Il en résulte une liste de 59 métiers répondant aux critères suivants : des offres d’emploi difficiles à pourvoir, un potentiel de demandeurs d’emploi suffisant pour répondre à la demande des entreprises et immédiatement mobilisables, un retour le plus rapide possible à l’emploi par la formation, la mise en place effective de formations dès septembre 2013.

Parmi les secteurs et métiers les plus représentés on retrouve le BTP, le commerce, l’hôtellerie et les métiers

de bouche et, dans une moindre mesure, l’industrie et les métiers de la maintenance.

Le financement de ces places de formations supplémentaires est réparti entre Pôle emploi, le FPSPP, les OPCA, l’Agefiph et la Région Ile-de-France. Cette dernière a voté en octobre une enveloppe spécifique pour financer 1 100 places de formation supplémentaires dans le cadre de ce plan.

Pour 2014, ce plan prévoit la formation de 100 000 demandeurs d’emploi au niveau national. L’effort financier sera alors conséquent pour les acteurs, en particulier pour les Régions.

Pour l’instant, le Conseil régional d’Ile-de-France a indiqué ne pas avoir intégré, dans son budget, de crédits pour contribuer au volet 2014 du plan d’urgence de formation des chômeurs.

Sur le site Défi métiers : dossier « La politique régionale de formation professionnelle »

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37FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Territoires en action

Ouverture d’une nouvelle Cité des métiers à Choisy-le-RoiPar Faïssa Moustapha

Un nouveau lieu de conseil et d’accueil ouvrira ses portes dans le Val-de-Marne, le 10 février 2014. Il contribuera à infor-mer tous les publics dans leurs démarches d’orientation, d‘em-ploi et de formation.

La Cité des métiers de Choisy-le-Roi, labellisée par le réseau international des Cités des métiers, accueille les écoliers, les étudiants, les salariés, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA et les créateurs d’entreprises.

Elle participe à l’orientation, la recherche d’emploi, la formation, le choix d’un métier et la création d’entreprise. Elle propose un centre de ressources (papier et numérique) sur les métiers ; des entretiens-conseils anonymes, gratuits et sans rendez-vous avec des spécialistes ; des rencontres thématiques avec des experts et des chefs d’entreprises ainsi que des événements et des ateliers pratiques.

La Cité des métiers est portée par sept partenaires : le Conseil général du Val-de-Marne, le Rectorat de l’Académie de Créteil, le Conseil régional d’Ile-de-France, la Ville de Choisy-le-Roi, la Chambre des métiers et de l’artisanat, Pôle emploi et l’Université Paris Est Créteil. De plus, plusieurs acteurs composant un second cercle œuvrent concrètement à la réussite du projet. Enfin, de nombreux mécènes représentent à la fois une ressource financière et une source de compétences.

InterviewFabien Le Mao, Directeur de la Cité des métiers du Val-de-Marne

Quelle est l’origine de cette initiative ?

L’idée d’installer une Cité des métiers en Val-de-Marne est née de la volonté de nombreux partenaires de favoriser, pour tous les habitants, une meilleure lisibilité et une plus grande accessibilité des offres de services portées, par les multiples acteurs de l’emploi, de l’orientation, de la formation et de l’insertion sur le territoire.

La construction du projet s’est voulue résolument participative. Sa mise en œuvre continuera à s’appuyer sur un large partenariat ainsi qu’une conception concertée, partagée et transparente avec divers acteurs : les structures et institutions publiques ou privées qui interviennent sur les champs de l’information sur les métiers, la formation, l’emploi, la création d’activité, etc.Je citerai également ici que la conception puis la mise en œuvre du centre de ressources s’appuie notamment sur la coopération de Défi métiers.Bien plus qu’un site, la Cité des métiers repose donc sur une gouvernance qui suscite la mise en réseau des acteurs en permettant des rencontres et des échanges et en favorisant leur connaissance réciproque.

Quelle plus-value apporte cette structure sur le territoire du Val-de-Marne ?

La Cité des métiers s’inscrit dans une logique de service public, ouvert à tous, anonyme, gratuit et plaçant la personne au cœur du dispositif afin de développer son autonomie et sa capacité à faire des choix selon ses aspirations. Concrètement, la Cité des métiers vise à apporter, sur un lieu unique, une réponse claire et coordonnée à l’ensemble des publics en recherche d’information. Il s’agit également de les faire entrer dans une démarche de réflexion sur leurs choix professionnels.Notre projet s’adresse au public, aux partenaires/professionnels, ainsi qu’aux entreprises et aux fédérations professionnelles en ne cherchant pas à se substituer aux dispositifs existants mais bien au contraire à les renforcer en apportant une réelle valeur ajoutée.Nos portes ouvrent le 10 février. Venez nombreux…

Propos recueillis par Faïssa Moustapha

La cité des métiers de Choisy-le-Roi ouvre ses portes le 10 février 2014

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Territoires en action

Accueil sans rendez-vous à la Mission Locale de Paris (ML)

Par Dominique Lebon

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord National Interprofessionel (ANI) du 7 avril 2011 ciblant les jeunes décrocheurs, la Mission Locale de Paris a fait le choix de mettre en place une équipe dédiée. Elle est coordonnée par Sabrina Boulefrad, responsable de secteur en charge de l’ANI à Paris. Des actions originales ont été mises en place afin de remettre les jeunes dans une dynamique d’accompagnement.

Les jeunes sont accueillis à la Mission Locale, dans un espace ouvert et convivial et sont reçus systématiquement par un conseiller, même en l’absence de leur référent. Ces conseillers animent des ateliers coaching emploi et accompagnent les jeunes sur le terrain dans leurs recherches d’emploi et de stage. Un suivi des jeunes via Facebook® est possible afin de développer et de renforcer le lien avec le conseiller.

Ces jeunes, ainsi épaulés, reprennent confiance en eux pour pousser la porte des entreprises et y déposer leur CV. Les ateliers de coaching leur permettent de s’entraîner aux entretiens d’embauche et travailler leur présentation et leur image : séances de relooking, maquillage, etc.

Ces différentes expériences, débutées en 2012, sont appréciées par les jeunes et les entreprises et se poursuivront en 2014.

L’Animation Régionale des Missions Locales d’Ile-de-France (ARML-idf) : une nouvelle organisation et une nouvelle adresse !Par Dominique Lebon

Un nouveau conseil d’administration et un nouveau bureau ont été élus entre novembre et décembre 2013. Ils sont présidés par Monsieur Santiago Serrano. Au 31 décembre 2013, l’association comptait 44 adhérents.

La nouvelle équipe souhaite se rapprocher le plus possible des besoins des Missions Locales franciliennes. Madame Anne Becquet a été recrutée en qualité de Déléguée régionale. Un comité technique de directeurs va être constitué rapidement.

L’ARML-idf s’est installée, depuis le 19 décembre 2013, dans les locaux de Défi métiers au : 16 avenue Jean Moulin - 75014 Paris.

Réflexions en cours sur le Service Public de l’Orientation francilien (SPO)Par Gilles Bensaïd

Une Commission SPO a été créée au sein du Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (CCREFP). Elle est présidée par Madame Hella Kribi-Romdhane, Présidente de Défi métiers, Conseillère régionale d’Ile-de-France.

Elle a vocation à proposer au CCREFP plénier une charte rég iona le a ins i que des modalités permet tan t de faire fonctionner le SPO francilien dans un cadre coopératif et de complémentarité. Dans le cadre de leurs travaux depuis juillet 2013, les membres de l a Commiss ion sont amenés à auditionner divers intervenants du champ concerné : Missions Locales, Fongecif, Centre d’Information et d’Orientation (CIO), etc.

A ce stade, ils se sont mis d’accord sur une définition du SPO francilien mettant l’accent sur « le service rendu à l’usager » et, pour ce faire, sur la « prise

L’ARML-idf C’est l’instance représentative des Missions Locales d’Ile-de-France. Son rôle est de consolider et de renforcer l’action de son réseau et d’être l’interface entre les instances régionales et nationales.

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39FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

LégislationBaisse des crédits de paiement de l’Etat pour la formation professionnellePar Céline Desserre

Les crédits consacrés à la formation profess ionne l le s ’é lèvent à 2,7 milliards d’euros pour 2014, contre 3,7 milliards en 2013 (soit une baisse de 27 %). Ils regroupent trois programmes : « accompagnement des mutations économiques », « accès et retour à l’emploi » et « péréquation entre régions et compensations des aides apprentis ». Cette baisse figure dans le « Jaune » budgétaire annexé au Projet de Loi de Finances (PLF) de 2014 et mis en ligne mi-octobre.

Elle est due à la suppression de la dotation globale de décentralisation versée aux régions pour compenser les compétences qui leur ont été confiées en matière d’orientation et de formation professionnelle et leur permettre d’accéder à des ressources fiscales. C’est la conséquence de la politique gouvernementale qui se

traduira dans le deuxième volet de l’acte III de la décentralisation.

Tous financeurs confondus, la dépense totale pour la formation professionnelle s’est élevée à 32 milliards d’euros en 2011. Les entreprises ont été le principal financeur, avec 43 %. L’Etat, avec 15 %, a conservé la deuxième place juste devant les régions (14 %). Les autres administrations ou organismes investis d’une mission de service public (Agefiph, Unédic, Pôle emploi) ont participé à hauteur de 5 %, avec 1,8 milliard d’euros.

Enfin l’année 2011 a été marquée par la hausse de l’alternance : + 5 % pour les contrats de professionnalisation et + 0,8 % pour l’apprentissage. Ce dernier reste le principal poste de dépense « jeunes » pour l’Etat avec 2,3 milliards d’euros.

Zoom

sur le « Jaune » budgétaire 

Depuis 2001 le Projet de Loi de Finances (PLF) s’accompagne, en annexe, du « Jaune » budgétaire. Il précise les orientations de l’année à venir et les données antérieures. En 2014, il apporte des informations chiffrées sur l’année 2011. Ce « décalage » peut s’expliquer par la complexité du système de formation dans son suivi comptable.

Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social.

en compte des complémentarités » ainsi que sur « la valorisation des spécificités et des compétences de chaque structure mobilisée ». Les thèmes actuellement discutés au sein de la Commission sont, d’une part, la définition des principes fondateurs du SPO francilien (égalité d’accès, gratuité, etc.) et, d’autre part, les principes déontologiques d’intervention des professionnels (confidentialité, respect de l’autonomie des personnes, etc.) contribuant à rendre ce service.

La charte du SPO francilien devrait être formalisée d’ici la fin du premier semestre 2014. Ce calendrier permettra de prendre en compte les dispositions de la future réforme de la formation professionnelle qui impactent, bien évidemment, cette réflexion.

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La génération perdue ? L’union européenne face au chômage des jeunes

Par Dominique Ryan

La Commission européenne, en faisant de la lutte contre le chômage des jeunes une priorité, a adopté un plan visant la réinsertion des jeunes (en rupture avec le système éducatif et le monde du travail), le développement de l’apprentissage et des stages en entreprises permettant l’acquisition d’une expérience professionnelle reconnue et transférable.

En septembre 2013, 23,5 % des jeunes sont à la recherche d’un emploi dans l’Union européenne. Ce taux est deux fois supérieur au taux de chômage global.La France, avec un taux de 26,1 %, dépasse également la moyenne européenne au même titre que la Croatie, le Portugal, l’Italie ; la Slovaquie et Chypre sans oublier l’Espagne et la Grèce particulièrement touchées par ce fléau.Face à ce constat fort alarmant et à la demande du Conseil et du Parlement européens, la Commission a présenté de nouvelles mesures et propositions concrètes pour lutter contre le chômage des 15-24 ans regroupé dans le « Paquet emploi jeunes ». Ce dernier a été présenté en avril 2012 et recense les politiques, de développement économique, les secteurs les

plus dynamiques en termes de création d’emploi, mais aussi les dispositifs d’emploi les plus intéressants au sein des pays membres.Toutes ces mesures doivent favoriser la réduction du chômage des jeunes et l’augmentation de leur taux d’emploi dans la population en âge de travailler (les 20-64 ans).

Parmi elles nous retrouvons, le dispositif français « Garantie jeunes ». Il s’adresse prioritairement aux jeunes âgés de 18 à 25 ans révolus qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET) et qui sont dans une situation d’extrême précarité. Son objectif est de faciliter la transition entre l’école et la vie professionnelle en proposant à ces jeunes des offres d’emploi, des formations complémentaires, des stages ou en leur donnant la possibilité de partir en apprentissage. Ces propositions doivent être faites dans les quatre mois suivant la sortie du système scolaire ou la perte d’emploi.

Ce dispositif devrait être financé en partie par le fonds communautaire « Initiative pour l’emploi des jeunes ». Ce dernier est doté de huit milliards d’euros pour la période 2014-2020 (dont deux milliards obtenus par la réaffectation

Taux de chômage des jeunes au sein de l’Union européenne (mars 2013)

PaysTaux de chômage des jeunes

PaysTaux de chômage des jeunes

Allemagne 7,6 % Italie 38,4 %

Autriche 7,6 % Lettonie 24,8 %

Belgique 22,4 % Lituanie 24,8 %

Bulgarie 29,2 % Luxembourg 19,7 %

Chypre 32,3 % Malte 14,7 %

Croatie 51,6 % Pays-Bas 10,5 %

Danemark 14,5 % Pologne 28,0 %

Espagne 55,9 % Portugal 38,3 %

Estonie 21,9 % République tchèque

19,5 %

Finlande 19,9 % Roumanie 22,2 %

France 26,5 % Royaume-Uni 20,2 %

Grèce 62,5 % Slovaquie 34,5 %

Hongrie 29,7 % Slovénie 20,6 %

Irlande 30,3 % Suède 25,1 %

(Source : Eurostat)Dispositifs français d’accueil

des NEETSDepuis 1982, la France a mis en œuvre une politique systématique d’accueil des jeunes en difficulté d’insertion grâce à la mise en place d’un réseau des Missions Locales sur l’ensemble du territoire national. 160 000 jeunes bénéficient d’un dispositif personnalisé d’accompagnement vers l’emploi (CIVIS). Ce réseau est également complété par des dispositifs favorisant une orientation des jeunes en situation de décrochage scolaire : Ecoles de la deuxième chance, Etablissements Publics d’Insertion de la Défense (EPIDE). Le principal objectif est de diviser par deux le nombre de jeunes en situation de décrochage, soit 9,5 % des élèves d’ici 2020.

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Au-delà de l’Ile-de-France

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de fonds du budget de l’Union européenne non utilisés entre 2014 et 2017).

Amélioration de la qualité des stages en entreprises

La finalité est de permettre l ’ a c q u i s i t i o n d ’ u n e expérience professionnelle reconnue et transférable lors des stages en entreprises et ainsi de faciliter le passage de l’école au monde du travail. Pour ce faire, cette recommandation s’appuiera sur un texte d’orientation définissant les contours de ces stages de « qualité ». Il sera rédigé en concertation avec les partenaires sociaux européens.

Amélioration de la qualité et de l’offre des formations en apprentissage

L’objectif est de coordonner et d’améliorer les différentes initiatives visant à mettre en place des modèles d’apprentissage efficaces. Il existe trois domaines d’action : réforme des systèmes d’apprentissage, avantages de l’apprentissage, financement et ressources.Cette mesure sera portée par l’Alliance européenne pour

l’apprentissage rassemblant les pouvoirs publics, les entreprises, les partenaires sociaux, les prestataires d’Enseignement et de Formation Professionnelle (EFP), les représentants des jeunes et d’autres acteurs clés telles que les Chambres de Commerce

et d’Industrie (CCI).

R e n f o r c e m e n t d e s initiatives de mobilités t r a n s n a t i o n a l e s , t ransfrontal ières et interrégionales au sein des États

Pour accélérer la mise en œuvre de ce programme, les actions de mobilité européenne pourraient s ’ a p p u y e r s u r l e s programmes existants :

Erasmus pour les apprentis et Eures pour les jeunes en recherche d’un premier emploi.Il peut être décliné en trois sous-programmes : la mobilité européenne des apprentis (notamment transfrontalière), celle des jeunes travailleurs (accès à un premier emploi) et la mobilité interrégionale (au sein des États membres) qui

comporte deux volets, à savoir les apprentis et les jeunes travailleurs (accès à un

premier emploi).

41FranciLiens - Emploi, formation et territoires • Le magazine de la formation professionnelle en Ile-de-France - n°9 - Février 2014

Au-delà de l’Ile-de-France

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Bilan et perspectives de la mission VAE en régionPar Fabienne Beaumelou

Le dispositif VAE a fêté ses dix ans en 2012 au travers de nombreuses manifestations régionales, démontrant le dynamisme du réseau et de ses acteurs.

Le Réseau des CARIF OREF (RCO) a organisé une rencontre interrégionale. Elle s’est déroulée à Limoges en septembre 2012 avec l’appui de l’Etat et de la Région Limousin. Elle a permis de montrer la richesse des expériences de VAE en région.

Un groupe de travail issu des missions VAE vient de réaliser une publication intitulée « Pratiques de la VAE en région - Repères et perspectives 2002 - 2012 » qui capitalise les quatre thèmes abordés lors de cette manifestation : la VAE pour les publics spécifiques, les usages collectifs de la VAE, La professionnalisation des acteurs de la VAE, l’observation de la VAE.

Les CARIF OREF, acteurs clés de la mise en œuvre de la VAE en région, ont identifié, pour les années à venir, quatre pistes de travail.

Assurer un rôle d’ensemblier au niveau régional• Développer le travail en partenariat

et le faire vivre sur les territoires ; • Décloisonner le travail des réseaux

en utilisant la VAE au service de la résolution de problématiques emploi – compétences communes ;

• Conforter le rôle de « centre de ressources et d’ingénierie » des missions VAE des CARIF OREF au service du développement des projets territoriaux et collectifs de VAE.

Assurer la professionnalisation des acteurs VAE et des acteurs de l’emploi-formation• Légitimer l’intervention des missions

VAE sur la professionnalisation pour l’ensemble des maillons de la chaîne constitutive du parcours de VAE ;

• Accentuer leur rôle d’interface avec les certificateurs - valideurs de façon à les faire dialoguer sur leurs pratiques (professionnalisation des jurys, des accompagnateurs, etc.) ;

• Participer à la professionnalisation des membres des jurys de validation en adaptant ou en améliorant les méthodes et supports d’évaluation des acquis en lien avec le référentiel de certification ;

• Favoriser l’articulation VAE et SPRO ; • Renforcer l’utilisation de la VAE dans

des dispositifs d’emploi-formation (Emplois d’avenir ou contrats de génération) ;

• Intégrer le conseil en VAE dans la fonction de « conseil en évolution professionnelle », en s’appuyant sur les Points Relais Conseil (PRC).

Renforcer et encadrer une mission d’observation de la VAE en région• Conforter les missions d’observation

des CARIF OREF sur la VAE ;• Réaliser des études plus ciblées,

avec par exemple des OPACIF et/ou des OPCA sur les publics salariés ;

• Définir des axes d’investigation communs tels que les situations d’interruption des parcours de VAE, les situations relatives à la post validation partielle, etc.

Poursuivre et encourager les échanges, la mutualisation et la capitalisation entre les régions et les instances nationales• Permettre le montage de

manifestation interrégionales, comme celle des dix ans de la VAE organisée par le réseau des CARIF OREF ;

• Diffuser les travaux auprès des décideurs comme outils d’aide à la décision ;

• Maintenir les groupes de travail interrégional dévolus à l’observation des statistiques et des parcours VAE, à la pratique des PRC et l’évolution de leurs services, à l’information sur la VAE, etc.

Pour plus d’information, contactez Fabienne Beaumelou à l’adresse suivante :[email protected]

Pour en savoir plus sur cette publication :www.intercariforef.org

Sur le site Défi métiers : dossier « L’accompagnement

à la VAE »

Pratiques de la

VAE en région

(Repères et perspectives)

2002-2012

> Les Axes Stratégiques comme force d’impulsion

>Poursuivre la professionnalisation des acteurs.

>Accompagner la qualité des services VAE.

>Renforcer la coordination dans les territoires.

>Capitaliser et mutualiser les initiatives, actions, projets, la formalisation étant aussi une forme de

professionnalisation …

>Croiser les thématiques VAE et RH, VAE et GPEC / GPECT, VAE et orientation …

LA VAE SOUS OBSERVATION

Le recueil d’informations quantitatives et qualitatives constitue un outil d’évaluation

et d’aide à la prise de décisions pour les politiques.

Dès l’origine de la Loi instituant le droit à la VAE, en 2002, l’Etat a confié aux Missions

VAE des CARIF OREF d’organiser la collecte et le traitement de données sur les

parcours individuels de VAE.

Etant à l’interface des acteurs de l’info-conseil en VAE et des représentants des

certificateurs en régions, renforcées par les compétences des OREF, elles ont

assuré un travail de collecte, traitement, mutualisation, analyse et mise en

perspectives des données.

Le besoin de connaissances plus approfondies sur la VAE a amené un

certain nombre d’acteurs à se doter d’outils plus performants et à dépasser une

lecture uniquement quantitative. Ainsi des enquêtes, des études thématiques, des

outils d’observation, voire des observatoires ont été mis en place.

Ces productions de connaissances quantitatives et qualitatives sur la VAE ont

largement contribué à la professionnalisation des acteurs de la VAE.

> Idées forces

>Rendre pérenne l’observation VAE, éléments clés de pilotage d’un dispositif.

>Utiliser l’observation quantitative et qualitative de la VAE comme outil de pilotage du dispositif.

>Soutenir une réelle dynamique des acteurs engagés dans l’observation.

> Les axes stratégiques comme force d’impulsion

>Renforcer la gouvernance de l’observation.

>Inscrire l’observation VAE dans le temps.

>Articuler observation et animation du dispositif.

>Affirmer/ identifier une mission d’observation de la VAE.

>Articuler observation et professionnalisation dans un souci d’amélioration des pratiques.

La VAE en tant que dispositif novateur a nécessité une montée en compétences rapide des professionnels

pour assurer aux usagers un service de qualité.

Les acteurs ont dû faire évoluer leurs compétences, leurs approches, et leurs pratiques pour répondre à

cette exigence. Les missions VAE des CARIF-OREF ont contribué à cette mission par l’accompagnement

et la professionnalisation des acteurs.

Pour poursuivre cet accompagnement quantitatif et qualitatif du développement de la VAE, le rôle des

missions VAE peut être renforcé pour :

> Assurer un rôle d’ensemblier au niveau régional sur la VAE

>Développer la capacité de travail en partenariat et la faire vivre sur les territoires.

>Décloisonner le travail des réseaux en prenant appui sur la problématique commune qu’est la VAE.

> Assurer une expertise

>Rassembler les informations et les compétences nécessaires dans la mise en œuvre des projets et

des actions.

>Mettre au service des acteurs les compétences d’ingénierie et de conduite de projet.

> Développer une professionnalisation au service des acteurs VAE et des « utilisateurs de la VAE »

>Proposer des actions à l’ensemble des maillons de la chaîne constitutive du parcours de VAE.

>Favoriser l’articulation VAE et SPO.

>Encourager la capitalisation et la diffusion des travaux en région mais aussi de façon inter-régionale.

> Renforcer une mission d’observation de la VAE

>Disposer d’un dispositif pérenne d’observation de la VAE qui s’inscrive dans le temps.

>Assurer des moyens adaptés aux objectifs et résultats attendus.

>Favoriser la croisée des compétences OREF et des compétences de l’animation régionale VAE pour

permettre de soutenir une réelle dynamique des acteurs autour des données VAE.

>Encourager un travail partenarial d’analyse et d’interprétation partagées des résultats.

www.intercariforef.org

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Une stratégie

pour l’avenir (suite)

Le rôle

des missions VAE Synthèse*

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Mardi 25 février 2014 de 9h30 à 12h30

Enjeux de la

réforme de la formation professionnelle

Conseil régional d’Ile-de-France

Hémicycle

57 rue de Babylone Paris 7ème

Compte personnel formation, rôle des OPCA, décentralisation, contrôle de la formation...Ces nouvelles dispositions contribueront-elles à résoudre les différents maux de la formation professionnelle, tels l’accès des publics les plus éloignés de la qualification ? Quels impacts pour les acteurs de l’emploi-formation ?

Défi métiers, le carif-oref francilien, invite les professionnels à en débattre au cours de cette matinée.

Entrée gratuiteInscription en ligne surwww.defi-metiers.fr

Rendez-vous de la

Formation