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Résumés des communications S341 de fac ¸on prospective pendant une période minimale de cinq ans. Il s’agissait de 64 hommes et 168 femmes, d’un âge moyen de 68 ans, opérés majoritairement pour gonarthrose (174 cas). Méthodes.— Tous les patients ont été suivis de fac ¸on prospec- tive pendant cinq ans. Soixante-quinze patients de chaque groupe ont été appariés selon l’âge, le sexe, l’indice de masse corpo- relle, le score de la Knee Society (KSS) préopératoire et l’axe fémorotibial initial. Les taux de survie, les résultats cliniques et fonctionnels selon le KSS, les résultats radiologiques et la surve- nue de complications et de réinterventions ont été comparés selon la technique de fixation de la pièce tibiale, en utilisant les tests statistiques appropriés au seuil de 5 %. Une analyse multivariée a recherché les facteurs pronostiques potentiels. Résultats.— Le taux de survie à huit ans était de 97,1 %. Le KSS glo- bal est passé de 87,9 ± 26,9 points à 184,2 ± 22,4 points (p < 0,001). L’angle fémorotibial mécanique était de —0,1 ± 2,3 . Aucune dif- férence n’a été observée, quel que soit le critère considéré, entre les deux techniques de cimentation tibiale. Il n’a pas été retrouvé de facteur pronostique influenc ¸ant significativement une éventuelle différence entre les deux groupes. Discussion.— La cimentation de la pièce tibiale est une tech- nique de fixation validée, mais dont l’inconvénient est d’augmenter potentiellement les dégâts osseux lors d’une éventuelle révision de l’implant. La cimentation exclusive de l’embase tibiale pour- rait diminuer cet inconvénient. La présente étude n’a pas mis en évidence de défaut de fixation lié à la cimentation uniquement partielle de la pièce tibiale. Conclusion.— La cimentation partielle de la pièce tibiale d’une PTG pourrait être le compromis idéal de fixation. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.168 234 Le mouvement paradoxal fémoral des prothèses totales de genou : comparaison de deux dessins de plateau tibial, retentissement clinique et étude cinématique fluoroscopique Vincent Pineau , Benoit Lebel , Solène Gouzy , Guillaume Lemaitre , Jean-Jacques Dutheil , Claude Vielpeau Centre hospitalier universitaire de Caen, 14000 Caen, France Auteur correspondant. Introduction— Plusieurs études cinématiques montrent que les PTG postéro-stabilisées auraient une cinématique comportant moins de mouvements paradoxaux. Les différentes conceptions de postéro-substitution laissent supposer d’importantes différences de cinématique entre les modèles d’inserts prothétiques. Le mouve- ment paradoxal serait moins bien contrôlé avec un dessin plus congruent (CS) qu’avec un système plot-came (PS), entraînant des résultats cliniques différents, notamment par augmentation des contraintes antérieures. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude monocentrique, pros- pective, randomisée. Sur les 50 genoux inclus dans cette étude, 25 étaient CS et 25 étaient PS. La technique opératoire était stan- dardisée, avec resurfac ¸age rotulien. Le recul minimum était de 1 an. Le recueil de données comprenait un examen clinique avec bilan fonctionnel, ainsi qu’un bilan radiographique. Parmi ces 50 patients, 18 volontaires ayant huit (6—12) mois de recul moyen postopératoire ont participé à une étude fluoroscopique de la cinématique prothé- tique. Il s’agissait de neuf CS et neuf PS, formant deux groupes comparables. Pour l’enregistrement fluoroscopique, un flat panel system a été utilisé. Chaque patient a effectué trois tâches, répé- tées trois fois : flexion en décharge, montée de marche et descente de marche. L’étude cinématique a quantifié le déplacement anté- ropostérieur et la rotation du composant fémoral par rapport à l’embase tibiale, mais a également permis de localiser le point de pivot. Résultats.— Les résultats cliniques sont bons dans les deux groupes et comparables aux séries de la littérature. La seule différence clinique retrouvée est une augmentation des douleurs antérieures dans le groupe CS : le score HSS rotule à 1 an est meilleur chez les patients porteurs d’une prothèse PS (p < 0,05). L’amplitude en rota- tion des CS au cours de la flexion/extension est plus importante, avec une prépondérance de latéral pivot. En restant plus postérieur lors de la flexion, le fémur PS est soumis à des contraintes repro- duisant un pivot médial. L’effet de la charge sur la cinématique est d’autant plus important que la prothèse est moins contrainte. Discussion.— L’insert CS est responsable d’un mouvement para- doxal important, avec une traduction clinique élective sur les douleurs antérieures. Le dessin PS entraîne une limitation des mou- vements rotatoires, due notamment au plot-came. S’il contrôle plus efficacement ce mouvement paradoxal, il entraîne, en revanche, des contraintes sur le plot-came et la partie posté- rieure de l’insert tibial nécessairement plus importantes. L’étude prolongée de ces implants est indispensable pour préciser à long terme les conséquences cliniques et radiologiques de ces cinématiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.169 235 Essai clinique de phase III : implantation de chondrocytes autologues inclus dans un gel versus Mosaicoplastie, résultats à un an Frédéric Dubrana , Jean-Franc ¸ois Potel , Henry Robert , Elvire Servien , Christophe Buissiere , Philippe Boisrenoult , Gilbert Versier , Christophe Hulet , Philippe Neyret , Eric Stindel Service d’orthopédie, CHRU Cavale-Blanche, 29609 Brest cedex, France Auteur correspondant. Introduction.— Suite à notre essai clinique de phase II ayant démon- tré l’efficacité, la faisabilité et la sécurité de la technique de greffe de chondrocytes autologues appelée Cartipatch ® II, nous avons débuté en mars 2007 un essai de phase III. Cette étude prospective nationale, multicentrique, randomisée et contrôlée versus Mosaï- coplastie a pour objectif d’évaluer et de confirmer la tolérance et l’efficacité de Cartipatch ® dans le traitement des lésions du car- tilage articulaire des condyles fémoraux du genou. Les résultats cliniques des patients ayant atteint 12 mois de suivi (sur 24 mois au total) sont présentés. Patients.— Tous les patients présentaient une lésion unique de 2,5 à 7,5 cm 2 de grade III ou IV (selon la classification ICRS) au niveau du condyle fémoral, d’origine traumatique ou non, accompagnée de symptômes invalidants (score IKDC subjectif < 55). Méthode.— Cette étude prospective nationale, multicentrique, ran- domisée et contrôlée versus Mosaïcoplastie s’est déroulée d’avril 2007 à avril 2010. Le critère d’évaluation principal repose sur l’analyse des scores IKDC subjectifs. Résultats.— Sur 57 patients, 30 ont été implantés Cartipatch ® et 27 ont subi une Mosaïcoplastie. Les deux groupes présentaient des caractéristiques d’inclusion comparables. Douze mois après implan- tation, aucune différence significative des scores IKDC moyens n’a pu être observée entre les groupes. En revanche, l’amélioration cli- nique des patients présentant une lésion < 3,5cm 2 et traités par la technique Cartipatch ® (+38 points, p < 0,005 ; n = 9) était supérieure à celle des patients traités Mosaïcoplastie (n = 7 ; +23 points). Pour les lésions > 3,5cm 2 , des résultats comparables ont été obtenus pour chaque groupe : +33 points pour Cartipatch ® (n = 11) et +34 points pour Mosaïcoplastie (n = 7). Discussion.— Une des contraintes de la Mosaïcoplastie est la taille relativement petite du défect cartilagineux qui peut être

Le mouvement paradoxal fémoral des prothèses totales de genou : comparaison de deux dessins de plateau tibial, retentissement clinique et étude cinématique fluoroscopique

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de facon prospective pendant une période minimale de cinq ans. Ils’agissait de 64 hommes et 168 femmes, d’un âge moyen de 68 ans,opérés majoritairement pour gonarthrose (174 cas).Méthodes.— Tous les patients ont été suivis de facon prospec-tive pendant cinq ans. Soixante-quinze patients de chaque groupeont été appariés selon l’âge, le sexe, l’indice de masse corpo-relle, le score de la Knee Society (KSS) préopératoire et l’axefémorotibial initial. Les taux de survie, les résultats cliniques etfonctionnels selon le KSS, les résultats radiologiques et la surve-nue de complications et de réinterventions ont été comparés selonla technique de fixation de la pièce tibiale, en utilisant les testsstatistiques appropriés au seuil de 5 %. Une analyse multivariée arecherché les facteurs pronostiques potentiels.Résultats.— Le taux de survie à huit ans était de 97,1 %. Le KSS glo-bal est passé de 87,9 ± 26,9 points à 184,2 ± 22,4 points (p < 0,001).L’angle fémorotibial mécanique était de —0,1◦ ± 2,3◦. Aucune dif-férence n’a été observée, quel que soit le critère considéré, entreles deux techniques de cimentation tibiale. Il n’a pas été retrouvéde facteur pronostique influencant significativement une éventuelledifférence entre les deux groupes.Discussion.— La cimentation de la pièce tibiale est une tech-nique de fixation validée, mais dont l’inconvénient est d’augmenterpotentiellement les dégâts osseux lors d’une éventuelle révisionde l’implant. La cimentation exclusive de l’embase tibiale pour-rait diminuer cet inconvénient. La présente étude n’a pas mis enévidence de défaut de fixation lié à la cimentation uniquementpartielle de la pièce tibiale.Conclusion.— La cimentation partielle de la pièce tibiale d’une PTGpourrait être le compromis idéal de fixation.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.168

234Le mouvement paradoxal fémoral des prothèsestotales de genou : comparaison de deux dessins deplateau tibial, retentissement clinique et étudecinématique fluoroscopiqueVincent Pineau ∗, Benoit Lebel , Solène Gouzy ,Guillaume Lemaitre , Jean-Jacques Dutheil , Claude VielpeauCentre hospitalier universitaire de Caen, 14000 Caen, France∗Auteur correspondant.

Introduction— Plusieurs études cinématiques montrent que lesPTG postéro-stabilisées auraient une cinématique comportantmoins de mouvements paradoxaux. Les différentes conceptions depostéro-substitution laissent supposer d’importantes différences decinématique entre les modèles d’inserts prothétiques. Le mouve-ment paradoxal serait moins bien contrôlé avec un dessin pluscongruent (CS) qu’avec un système plot-came (PS), entraînant desrésultats cliniques différents, notamment par augmentation descontraintes antérieures.Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude monocentrique, pros-pective, randomisée. Sur les 50 genoux inclus dans cette étude,25 étaient CS et 25 étaient PS. La technique opératoire était stan-dardisée, avec resurfacage rotulien. Le recul minimum était de1 an.Le recueil de données comprenait un examen clinique avec bilanfonctionnel, ainsi qu’un bilan radiographique. Parmi ces 50 patients,18 volontaires ayant huit (6—12) mois de recul moyen postopératoireont participé à une étude fluoroscopique de la cinématique prothé-tique. Il s’agissait de neuf CS et neuf PS, formant deux groupescomparables. Pour l’enregistrement fluoroscopique, un flat panelsystem a été utilisé. Chaque patient a effectué trois tâches, répé-

tées trois fois : flexion en décharge, montée de marche et descentede marche. L’étude cinématique a quantifié le déplacement anté-ropostérieur et la rotation du composant fémoral par rapport à

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rédéric Dubrana ∗, Jean-Francois Potel , Henry Robert ,lvire Servien , Christophe Buissiere , Philippe Boisrenoult ,ilbert Versier , Christophe Hulet , Philippe Neyret , Eric Stindel

Service d’orthopédie, CHRU Cavale-Blanche, 29609 Brest cedex,ranceAuteur correspondant.

ntroduction.— Suite à notre essai clinique de phase II ayant démon-ré l’efficacité, la faisabilité et la sécurité de la technique de greffee chondrocytes autologues appelée Cartipatch® II, nous avonsébuté en mars 2007 un essai de phase III. Cette étude prospectiveationale, multicentrique, randomisée et contrôlée versus Mosaï-oplastie a pour objectif d’évaluer et de confirmer la tolérance et’efficacité de Cartipatch® dans le traitement des lésions du car-ilage articulaire des condyles fémoraux du genou. Les résultatsliniques des patients ayant atteint 12 mois de suivi (sur 24 mois auotal) sont présentés.atients.— Tous les patients présentaient une lésion unique de 2,5 à,5 cm2 de grade III ou IV (selon la classification ICRS) au niveau duondyle fémoral, d’origine traumatique ou non, accompagnée deymptômes invalidants (score IKDC subjectif < 55).éthode.— Cette étude prospective nationale, multicentrique, ran-omisée et contrôlée versus Mosaïcoplastie s’est déroulée d’avril007 à avril 2010. Le critère d’évaluation principal repose sur’analyse des scores IKDC subjectifs.ésultats.— Sur 57 patients, 30 ont été implantés Cartipatch® et7 ont subi une Mosaïcoplastie. Les deux groupes présentaient desaractéristiques d’inclusion comparables. Douze mois après implan-ation, aucune différence significative des scores IKDC moyens n’au être observée entre les groupes. En revanche, l’amélioration cli-ique des patients présentant une lésion < 3,5cm2 et traités par laechnique Cartipatch® (+38 points, p < 0,005 ; n = 9) était supérieurecelle des patients traités Mosaïcoplastie (n = 7 ; +23 points). Pour

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