52
Le nano-Raman : exemple de recherche en nano-caractérisation Razvigor OSSIKOVSKI Laboratoire de Physique des Interfaces et des Couches Minces (LPICM) [email protected]

Le nano-Raman : exemple de recherche en nano-caractérisation€¦ · Configuration: - AFM-Raman par transmission - Pointe en Ag - Échantillon: SWNTs produits par CVD - Substrat

  • Upload
    others

  • View
    12

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Le nano-Raman : exemple de recherche en

    nano-caractérisation

    Razvigor OSSIKOVSKILaboratoire de Physique des Interfaces et des

    Couches Minces (LPICM)[email protected]

  • Plan

    1. Motivation

    2. Instrumentation : le nano-Raman

    3. Application du nano-Raman à la caractérisation de nanotubes de carbone

    4. Application du nano-Raman à la caractérisation de contraintes dans les semiconducteurs

    5. Perspectives : le nano-Raman polarimétrique

    6. Conclusion

  • Motivation : thématiques de recherche au LPICM

    Couches minces et nanomatériaux à base de silicium (Dow Corning, ...)

    Silicium microcristallin (µc-Si), polymorphe (pm-Si) et nanomatériaux, couches minces diélectriques (alliages de silicium)

    Applications électroniques en grande surface (Philips, …)

    Photopiles solaires, photodiodes (caméra CMOS…), transistors en couches minces (TFTs) pour écrans plats de visualisation (AMLCD, OLED…)

    Nanotubes de carbone et applications (Thales, ...)

    Élaboration du matériau (PECVD,...), émission de champ, électronique moléculaire

    Instrumentation optique et applications (Jobin-Yvon, …)

    Polarimétrie (ellipsométrie de Mueller), métrologie en microélectronique (caractérisation de réseaux), applications biomédicales

    Nanotubes de carbone -> Caractérisation -> Instrumentation ?

  • Le nouvel instrument :le spectromètre nano-Raman

    Spectroscopie Raman HR (haute résolution)

    Analyse chimique et structurale

    Microscopie à force atomique (AFM )

    Cartographie de surface à l’échelle du nanomètre

    Le nano-Raman = combinaison du Raman et de l’AFM

  • Plan

    1. Motivation

    2. Instrumentation : le nano-Raman

    3. Application du nano-Raman à la caractérisation de nanotubes de carbone

    4. Application du nano-Raman à la caractérisation de contraintes dans les semiconducteurs

    5. Perspectives : le nano-Raman polarimétrique

    6. Conclusion

  • Le nano-Raman : principe

    Couplage optique entre un spectromètre Raman à haute résolutionet un microscope à force atomique (AFM )

    Raman HR + AFM -> champ proche + résolution spatiale !

    •Apport du spectromètre Raman :• haute résolution spectrale• possibilité de plusieurs sources Raman• possibilité de plusieurs spectromètres Raman

    • Apport du microscope à force atomique :• haute résolution spatiale• excitation du champ proche (SNOM)• effet d’amplification du signal Raman (SERS ou TERS)

  • Spectroscopie Raman

    Diffusion inélastique de la lumière : interaction photon - phonon

    Effet NL (2nd ordre):donc, FAIBLE

    Raman;Mandelstam(1928)

    Raman = vibrations atomiques -> analyse chimique et structurale

  • Microscopie à force atomique

    Interaction pointe – échantillon à très courte portée

    Réseau de diffraction JY, LPICM

    Différentes forces : de contact, électrostatiques, van der Waals, …

    Différents modes : contact, non contact, intermittent, STM, …

    Topographie de la surface à l’échelle du nm

  • Champ lointain - champ prochestructure >> λ

    structure ≈ λ

    structure < λ

    Onde plane

    Onde planeChamp lointainOnde plane (déformée)

    Champ lointainOnde sphérique

    Champ procheOnde évanescente

    Champ lointainOnde plane

    Onde plane

    L’information des ondes évanescentes est perdue en champ lointain

  • Sondage du champ proche

    Interactions pointe - surface - champs : d’origine EM

    sonde sans ouverturesonde à ouverture

    Le champ proche est “exalté” (transformé en champ lointain) :“effet antenne”

    L’excitation Raman est “concentrée” sous la pointe : “effet para-tonnerre”

  • Effets d’amplification : SERS et TERS

    Tip-enhanced Raman scattering (TERS)Les sondes, en Si3N4 ou en Si, sontrecouvertes d’Au ou d’Agpas de préparation de l´échantillon

    Surface-enhanced Raman scattering (SERS)Les échantillons sont déposés sur une couche fine en Ag ou en Aupréparation de l´échantillon nécessaire

    Sonde à ouverture Sonde sans ouverture

    R6G

    Verre Wa = 103 - 106Al Ag

    SiO2

    SiAg

    L’origine physique des effets: les plasmons (polaritons) de surface

    L’effet TERS (SERS) est indispensable pour le nano-Raman

  • Plasmons (polaritons) de surface - SERS

    0

    2

    εω

    eBP m

    Ne=

    Modèle de l’électron libre (de Drude) pour le métal :

    dM

    dMSP c

    kεε

    εεω+

    =

    plasmon de surface

    ϕεω sin0 dx ck =>

    221 ωωε BPM −={

    0kSPk

    - surface plane: PAS DE COUPLAGE0k

    SPksurface rugueuse: COUPLAGE

    Plasmon localisédevenu radiatif

    Plasmon délocalisénon radiatif

    Le champ est confiné (modes LSP)et amplifié (près de la résonance)

    xsp kk 0> rxsp kkk += 0

    métal

    L’effet d’amplification dépend de la fréquence du rayonnement, de la conductivité du métal, des dimensions et des formes des aspérités

  • Du SERS au TERS

    Métal

    SERS TERS

    Plasmon de surface localisé

    GESHEV et al. PHYSICAL REVIEW B 70, 075402 (2004)

    Dépendance forme-fréquence de résonance

    Le champ électrique est amplifié préférentiellement sipolarisé dans le plan pointe - échantillon

  • Les configurations de différents nano-Raman

    A ouverture Sans ouverture

    Collection(illumination par réflexion totale )

    Illumination Transmission Réflexion verticale

    Réflexion oblique

    W. X. Sun et Z. X. Shen

    B. Pettinger et al.A. Sokolov et al.

    M. Futamata et al. R. M. Stöckle et al. N. Hayazawa et al.L. Novotny et al.

    La configuration choisie est le plus souventadaptée à l´échantillon étudié

    (A chacun son nano-Raman …)

  • Le nano-Raman du LPICM : schéma de principe

    JY Labram HR 800PSIA XE 100 couplage optique

    piézos x, y

    piézo z

    microscopelaser

    réseau

    filtre notch

    détecteur

    Le Raman et l’AFM participent à part entière:pas de compromis sur la résolution (spectrale ou spatiale) !

  • Configuration nano-Raman réalisée

    Taille du spot Raman: 1 µm environObjectifs : 20 X et 50 X (NA 0.35 et 0.45)Angle d’incidence : 60°

    Possibilité d’analyse de matériaux opaquesPas de limitations sur la taille de l’échantillon

  • Alignement du laser Raman avec la pointe AFM

    Vue verticale depuis l’AFM(20X, 0.2 NA)

    Vue latérale depuis le Raman(50X, 0.45 NA)

    L’alignement de la tâche laser avec la pointe est très délicat

  • Le choix de la sonde

    Rôle de la pointe• excitation du champ proche (effet antenne; TERS)• augmentation de la résolution spatiale

    (« effet AFM »)• cartographie de la surface

    Sondes sans ouverture utilisées au LPICM

    • pour mode contact (sans revêtement) : Nascatec - dépôt d’Au /Ag: LPICM• pour mode non contact (avec revêtement en Au ou Ag) : Micromasch

    R (rayon de courbure) = 30 - 40 nm (avec revêtement)Résolution spatiale escomptée: qqs 10 nm

    La résolution spatiale et l’amplification sont entièrement définies par la sonde (forme et nature du revêtement)

  • La préparation de la sonde

    Revêtement Au20 nm Cr / 80 nm Au

    par évaporation thermique oupar sputtering

    Revêtement Ag20 nm Cr / 60 nm Ag

    par évaporation thermique

    sonde AFM en Si3N4 de chez Veeco sonde AFM en Si de chez MikroMasch

    L’efficacité de la sonde dépend directement de la qualité de son revêtement

  • Le choix de l’excitation Raman

    0.6

    0.4

    0.2

    0.0

    -0.2

    Shift (cm-1)

    22 24 26 28 30 32Length X (µm)

    0.3

    0.2

    0.1

    0.0

    -0.1

    Shift (cm-1)

    25 30 35 40Length X (µm)

    325 nm 514 nm

    poly-Si

    laserλ Si Ge

    nm nm nm633 3000514 762 19.2457 313 18.7325 ~15 ~10244 ~1

    profondeur de pénétration

    Lasers : HeNe (632 nm: 17 mW)Ar multi λ (514 nm , 488 nm : 130 mW , 30 mW)

    longueur d’onde laser & revêtement sonde :couplés par les polaritons de surface !!

    (Jobin-Yvon)

    La longueur d’onde de l’excitation conditionne directementla profondeur de pénétration : possibilité d’accéder au profil

  • Discrimination champ proche - champ lointain

    •De façon statique : deux mesures « de près » et « de loin »

    •De façon dynamique (approche du LPICM) :

    •en mode tapping (détection synchrone)

    • par la polarisation du signal (analyseur; polarimétrie)

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    110

    120

    130

    140

    150

    160

    170

    180

    190

    200

    210

    220

    230

    Intens

    ity (c

    nt/sec

    )

    200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750Raman Shift (cm-1)

    contraste : 0,8

    Pointe en contactPointe retirée

    Échantilllon CdS,λ = 514 nm

    P = 0, A absent

    La nécessité ou pas de discrimination dépend de l’application concrète

  • Plan

    1. Motivation

    2. Instrumentation : le nano-Raman

    3. Application du nano-Raman à la caractérisation de nanotubes de carbone

    4. Application du nano-Raman à la caractérisation de contraintes dans les semiconducteurs

    5. Perspectives : le nano-Raman polarimétrique

    6. Conclusion

  • Nano-Raman sur nanotubes :spectroscopie

    1. « Observation » de nanotubes individuels : ~ qqs 10 nm

    2. Analyse structurale : modes RBM, D, G et G ’:dimensions, structure (n, m) (monoparois)

    1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800

    Bruit typique

    Point B

    Point A

    1587

    13591565

    15831597

    1601

    Inte

    nsité

    Ram

    an (

    a.u.

    )

    Nombre d'onde (cm -1)

    Technique utilisée: SERS

    (J. Schreiber, thèse de doctorat, Nantes, 2003)

    Analyse structurale complète de nanotubes individuels

  • Analyse structurale sur nanotubes : détails

    1. Bande RBM (radial breathing mode) (~100 cm-1) : diamètre du nanotube; interaction entre nanotubes voisins (+ 20 cm-1)

    2. Bande D (disorder) (~ 1350 cm-1) : taille (et distribution) des nanocristaux de graphite ou d’autres défauts (vacances...) brisant la symétrie cristalline

    3. Bande G (graphite) (~ 1580 cm-1) :- nombre de défauts différents- nature du nanotube individuel : métallique (à 633 nm) ou

    semiconductrice (à 514 nm) - effet BWF- direction d’enroulement de la feuille de graphène (chiralité)

    Accès à la nature physico-chimique des nanotubes

  • Analyse structurale sur nanotubes : imagerie

    Configuration: - AFM-Raman par transmission- Pointe en Ag- Échantillon: SWNTs produits par CVD- Substrat de verre- Temps d´integration pour un spectre: 60 s

    (a) Image champ proche Raman et (b) image topographique des SWNTs

    L’image Raman représente la bande G’(2600 cm-1) sous une excitation laser à 633 nm.Diam. des tubes individuels: 1.4 nm

    (Hartschuh et al., Phys. Rev. Lett. 9, 95503(2003))

    Cartographie et spectroscopie Raman à l’échelle du nanomètre

  • Plan

    1. Motivation

    2. Instrumentation : le nano-Raman

    3. Application du nano-Raman à la caractérisation de nanotubes de carbone

    4. Application du nano-Raman à la caractérisation de contraintes dans les semiconducteurs

    5. Perspectives : le nano-Raman polarimétrique

    6. Conclusion

  • Amélioration des performances en microélectronique

    La loi de Moore ne tiendra pas encore longtemps contre les lois de la physique…

    Le transistor:L’augmentation de la densité doit continuer, mais l’amincissement de

    la couche d’oxyde sature à cause du courant de fuite de la grille

    (INTEL, IEDM 2005)

    La miniaturisation et l’augmentation de la fréquence entrent en conflit

  • Comment continuer à augmenter la fréquence ?

    20 )( tDSoxyde

    Dsat VVLWC

    I −∝µ Courant de saturation

    du drain

    1. Diminuer L : problèmes quantiques au-delà-de 30 nm

    2. Augmenter Coxyde : matériaux high k –technologies encore immatures

    1. Changer d’architecture : trop radical (et cher…)

    2. Augmenter µ0 ?

    L’augmentation de la fréquence devrait idéalement se faire sans modifications substantielles des technologies existantes

  • Contraintes internes dans les semiconducteurs

    (IEDM, 1995)

    La mobilité µ0 des porteurs croît avec les contraintes mécaniques, essentiellement grâce à la réduction de la masse effective

    structure Si / Si1-xGex

    Contraintes -> mobilité -> vitesse des circuits !

  • Génération de contraintes dans les circuits électroniques

    •optimisation process existant•< 0.5 GPa non uniforme en L et W•sensible au layout•efficace sur PMOS

    •nouvelle techno substrat•1 - 2 GPa biaxial en L et W•applicable canal SiGe et Ge•efficace sur NMOS

    (STMicroelectronics)

    Ultime moyen pour augmenter les performances des dispositifs sans changement radical de technologie

  • Exemple de réalisation :le canal contraint

    Transistor PMOS à source et drain en SiGecontrainte induite dans le canal Si (L ~ 100 nm)

    Augmentation de µ0 jusqu’à 100 % !

    Une résolution spatiale de l’ordre de ~10 nm nécessaire !

  • Analyse des contraintes dans les semiconducteurs par Raman

    Principe : Déplacement de la raie du silicium Si-Si (à 521 cm-1)sous l’influence des efforts mécaniques internes : ∆ω = f(σ)

    200

    150

    100

    50

    0250 300 350 400 450 500 550

    Si-Ge bonds

    Si-Si bonds

    Strained Si

    Raman shift (cm-1)

    Inte

    nsity

    (a.u

    .) Si bulk

    SiGe 20%Strained Si

    SiO2

    Si bulk15 nm35 nm

    200

    150

    100

    50

    0250 300 350 400 450 500 550

    Si-Ge bonds

    Si-Si bonds

    Strained Si

    Raman shift (cm-1)

    Inte

    nsity

    (a.u

    .) Si bulk

    SiGe 20%Strained Si

    SiO2

    Si bulk

    SiGe 20%Strained Si

    SiO2

    Si bulk15 nm35 nm

    (Jobin-Yvon)

    1. Modèle pour ∆ω(anal. ou FE )

    2. Corrections pourprofil du faisceau,pénétration (λ)

    3. En résultat:σ = g (∆ω)

    Observations + modèle + corrections -> contraintes

  • Modélisation déplacement Raman – contraintes (1)

    0..

    =+ jjj uKuOn part des équations de mouvement pour les coordonnées normales uj du phonon j

    Les contraintes mécaniques lèvent la dégénérescence :trois fréquences Raman observables en principe

    K1122 = K1133 = K2233 = q,

    22jjj ωλ −Ω=

    αβαβ δω20

    , jjK =

    µναβµναβµνµν

    αβαβαβ εεε ,

    0,

    0

    ,0,, jj

    jjj KK

    KKK +≡

    ∂+≈

    En absence de contraintes, on a : avec des fréquences ωjSi contraintes εµν, on a : avec des fréquences Ωj

    0, =− αβµναβµν δλε jjKPour trouver les Ωj : d’où

    K1111 = K2222 = K3333 = p, K1212 = K1313 = K2323 = rDans le cas du silicium (système cubique)

    et les phonons sont 3-fois dégénérés en absence de contraintes : ωj ≡ ω0

  • Modélisation déplacement Raman – contraintes (2)

    Résoudre l’équation « séculaire » P(λ ) = 0 ...

    0)(22

    2)(222)(

    )(

    2211333231

    2333112221

    1312332211

    =−++

    −++−++

    =λεεεεε

    ελεεεεεελεεε

    λqprr

    rqprrrqp

    P

    ... pour obtenir le déplacement des raies 202 ωωλ −= ii

    p, q, r : potentiels de déformation phononiques (PDP ) : constantes du matériau[ε ] : tenseur des contraintes

    Valeurs propres : modules des contraintes (3 paramètres)Vecteurs propres : directions des contraintes (3 paramètres)

    Hypothèses sur [ε ] nécessaires si déplacements seuls mesurésNécessité d’inversion et d’ajustement

  • Modélisation déplacement Raman – contraintes (3)

    Relation contraintes – efforts : loi de Hooke: εij = sijkl σkl avec

    ⎥⎥⎥⎥⎥⎥⎥

    ⎢⎢⎢⎢⎢⎢⎢

    =

    44

    44

    44

    111212

    121112

    121211

    000000

    000000000

    000000000

    cc

    cccccccccc

    s

    Au final : ωi = f(σ)

    Dans la pratique, on détermine les efforts σ en mesurant lesdéplacements des raies ωi dans des cas hautement symétriques

    Méthode indirecte : nécessité d’inversion et d’ajustement !

  • Exemple simple : contrainte uniaxiale

    (I. de Wolf, STREAM, 2002)

    Deux résolutions extrêmes nécessaires : sur x et sur ∆ω !Module de l’effort uniquement : Raman « scalaire »

  • Techniques concurrentesdu nano-Raman

    • Micro-Raman, Raman UV :

    • Raman UV (Jobin-Yvon): résolution ~ 0,45 µm à 345 nm• lentille à immersion dans l’huile (IMEC): ~ 0,3 µm

    « If you want to obtain information on stress in submicron structures : use CBED » (I. de Wolf - IMEC, 2002)

    • CBED (Converging Beam Electron Diffraction) (sorte de TEM ) :• très bonne résolution spatiale• calibration très précise nécessaire• amincissement de l’échantillon jusqu’à ~ 100 nm (!)

    L’alternative : nano-Raman !

  • Plan

    1. Motivation

    2. Instrumentation : le nano-Raman

    3. Application du nano-Raman à la caractérisation de nanotubes de carbone

    4. Application du nano-Raman à la caractérisation de contraintes dans les semiconducteurs

    5. Perspectives : le nano-Raman polarimétrique

    6. Conclusion

  • Calcul de l’intensité Raman(matériaux cristallins)

    Si (100)

    x

    yZ

    Si (110)

    nrnr

    Si (111)

    nr

    Intensité Raman

    ⎟⎟⎟

    ⎜⎜⎜

    ⎛=

    ⎟⎟⎟

    ⎜⎜⎜

    ⎛=

    ⎟⎟⎟

    ⎜⎜⎜

    ⎛=

    0000000

    00

    00000

    00000

    00

    321 dd

    Rd

    dRd

    dR

    Rj : tenseur Raman du phonon j (trois à 520 cm-1)ei : polarisation incidentees : polarisation diffusée (et analysée)orientation

    échantillon S

    nrier

    ser

    θ∑∝

    jij

    Ts eReI

    2

    En variant ei, es et l’orientation de S -> tenseurs Rj (en principe)

  • Le Raman polarisé

    Intensité Raman

    ier

    ∑∝j

    ijTs eReI

    2

    orientationéchantillon S

    Analyseur Anr

    ser

    θ

    Polariseur PSi A absent :“Raman dépolarisé”

    G. Placzek, 1934 :

    En variant P et A on ne décrit que des états de polarisation ei et es rectilignes : limites du Raman polarisé

  • Vérification expérimentaleen Raman polarisé

    Si (100) Si (111)

    P || A

    P ┴ A

    orientation S

    L’orientation de l’échantillon S module fortement l’intensité Raman sans toutefois l’annuler complètement

  • Contraste : définition

    Pointe retirée : champ lointain

    Pointe en contact : champs lointain + proche

    Contraste = Itotal / IlointainD

    d

    pP

    2

    1lointain Champ totalChamp

    ⎟⎠⎞

    ⎜⎝⎛

    ⎟⎠⎞

    ⎜⎝⎛+−=

    Dd

    PpAC

    Pour Si à 514 nmD ~ 1000 nm, d ~ 20 nmP ~ 500 nm, p ~ 20 nm

    Contraste = 1- C + A × (1,6 X 10-5)

    Si A ~ 104alors Itotal / Ilointain = 1,16 ou 16% d’amplification

    Le contraste dépend directement de l’efficacité du TERS (facteur A )

  • Contraste et polarisation

    En variant P et A , on peut augmenter le contraste : les champs proche et lointain sont polarisés différemment

    excitationchamp lointain

    champ proche

    polariseur à 0°

    analyseur à 90°

    Les deux champs nuls

    polariseur à 90°

    analyseur à 0°

    Champ proche nul

    polariseur à 40°

    analyseur à 30°

    Contraste maximal

    En optimisant P et A de façon à minimiser le champ lointain, on maximise le contraste

  • Augmentation du contraste :compensation du champ lointain

    Si (100); pic Si - Si à 521 cm-1

    Pointeen contact

    Pointe retirée

    0

    50

    100

    150

    200

    250

    300

    Inte

    nsity

    (cnt

    /sec

    )

    350 400 450 500 550 600 650Raman Shift (cm-1)

    470 480 490 500 510 520 530 540 550 560 570Raman Shift (cm-1)

    P, S non optimisés, A absent P, A et S optimisés

    Grâce à la polarisation, une compensation maximale du champ lointain devient possible

  • Le Raman polarimétrique

    orientationéchantillon S

    nr

    ier

    ser

    2/λ 2/λ 2/λ 2/λAvantages

    • compensation totaledu champ lointain

    • accès à Rj sans rotation de S

    • autres (ROA, … )

    (brevet déposé)

    Schéma de principe

    Le Raman polarimétrique est une « extension naturelle »du Raman polarisé (P & A)

  • Formulation polarimétrique

    • Génération de 4 états de polarisation à l’entrée (excitation)• Combinaison avec 4 états de polarisation en sortie (diffusion)• Obtention de la matrice de Mueller ( 4 X 4 ) de l’échantillon

    ∑∝j

    ijTs eReI

    2i

    Tsi

    jj

    Ts MsssMsI =∝ ∑ )(

    Si près d’une vibration (Si-Si à 521 cm-1 , par exemple) :

    ∑∑ =⎥⎦

    ⎤⎢⎣

    ⎡∝

    jjji

    jjj

    Ts ILsMLsI ),(),()( ωωωωω 22

    2

    )(4),(

    γωωγωω

    +−=

    jjLavec

    Le Raman polarimétrique exploite complètement les propriétés du rayonnement (incident et diffusé)

  • Analyse polarimétriquedes contraintes (1)

    σSi contraintes mécaniques: ωj modifiées (3 paramètres)Ij

    ∑∝j

    jj ILI ),()( ωωω(6 paramètres)modifiées (3 paramètres)

    Matrices de Mueller –Raman de Si (001) : 1. non contraint2. contraint suivant [110](σ ~ 100 MPa)(simulation à 518 cm-1)

    Matrice de Mueller : 7 paramètres !orientation S

    En mesurant la matrice de Mueller – Raman, on peut accéder au tenseur des efforts sans hypothèses supplémentaires

  • Analyse polarimétriquedes contraintes (2)

    transformation des l’intensités des trois phonons en fréquence :)()( 321222211 IIIIIIeff ++++≈ ωωωω

    orientation S

    Matrice « en fréquence »Mueller – Raman de Si(001) contraint suivant [110](σ ~ 1500 MPa)

    En transformant l’intensité (y) en fréquence (x) on augmente sensiblement la précision

  • Exemple : réseau STI

    SiO2

    Si

    340 n m 240 n m

    100 n m

    40 0 n m

    -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,01050

    1100

    1150

    1200

    1250

    1600

    1650

    1700

    1750 ChampProcheInten ChampLointainInten

    Si

    licon

    pea

    k in

    tens

    ity (c

    /s)

    Longueur (µm)

    structure

    profil AFM

    0

    200

    400

    600

    800

    1000

    1200

    1400

    1600

    1800

    2000

    Inte

    nsity

    (cnt

    )

    500 510 520 530 540Raman Shift (cm-1)

    Pointe en Ag; P = 0, A absent

    Pointe en contactPointe retirée

    Le nano-Raman est opérationnel !

  • Le nano-Raman et la mesure de contraintes

    Conditions « sine qua non » pour l’analyse des contraintes

    •Résolution spatiale - déterminée par la sonde AFM : ~ qqs 10 nm•Résolution spectrale - déterminée par Labram HR :

    • 0,3 cm-1 à 633 nm; • 0,05 cm-1 sur raie fittée avec la raie plasma laser pour référence

    •Profondeur de pénétration - plusieurs excitations possibles :• 632, 514, 488 nm initialement• 457, 325 nm postérieurement

    •Possibilité d’analyser de grands échantillons : > 100 mm avec XE100•Capacités cartographiques : résolution de 0,5 nm (sur 100 X 100 µm)

    Le nano-Raman du LPICM est potentiellement capable d’analyserles contraintes dans les structures semiconductrices

  • Conclusion

    Le nano-Raman apparaît comme un outil puissant d’analyse chimique, morphologique ou structurale à l’échelle du nanomètre

    Il fait l’objet de développement par plusieurs groupes, mais à chaque fois pour des applications concrètes

    L’objectif du LPICM est le développement d’un appareil robuste, facile d’utilisation et à large gamme d’applications

    Ce sont les applications qui provoquent les innovations

  • Remerciements

    • Quang Nguyen (LPICM)

    • Joachim Schreiber (Jobin-Yvon)

    • Pierre Morin (STMicroelectronics)

    • à l’amphi pour sa patience…

    Effets d’amplification : SERS et TERSLes configurations de différents nano-RamanLe nano-Raman du LPICM : schéma de principeAlignement du laser Raman avec la pointe AFMLe choix de la sondeLa préparation de la sondeLe choix de l’excitation RamanDiscrimination champ proche - champ lointainTechniques concurrentesdu nano-RamanLe nano-Raman et la mesure de contraintesConclusionRemerciements